My darling Caroline

mydarlingcaroline

(Réédition du 15/03/2012)

Avant de commencer, je prends quelques lignes pour vous signaler une nouveauté sur ce blog : un index de tous les livres lus et évoqués en ces lieux. Vous le trouverez dans le petit onglet juste sous notre bannière adorée, n’hésitez pas à aller y faire un tour !

Après cette page d’informations, parlons aujourd’hui d’un livre que je l’ai lu non pas une, mais deux fois. Pas volontairement d’ailleurs, mais parce que j’avais tout simplement oublié ma première lecture de My darling Caroline, d’Adèle Ashworth. Ayant plutôt une mémoire tendance éléphantesque, je suis très vexée de devoir avouer une chose pareille devant vous !

La dénommée Caroline n’a qu’une passion dans la vie, la botanique, passion pour laquelle elle fait preuve d’un talent hors du commun. Elle fait des croisements, expérimente et manipule les boutures, sa plus grande réussite étant une rose lavande et violette, et rêve de partir étudier à New York auprès d’un grand professeur. Le souci, évidemment, c’est que nous sommes à Londres en 1815, et que Caroline, brillante scientifique, est coincée dans le rôle assigné aux femmes par la société de son époque. Pas besoin de vous faire un dessin, vous voyez de quoi je parle !

Ayant passé les 25 ans en célibataire un peu originale, ses sœurs étant toutes mariées, son père décide de reprendre les choses en main, la plaisanterie ayant assez duré, et d’arranger son mariage avec Brent, Earl de Weymerth. Lequel n’est pas ravi de l’arrangement en question mais n’a pas plus le choix que notre héroïne pour d’obscures raisons financières et d’héritage.

La trame de l’histoire est donc très classique, il s’agit d’un mariage de raison où les héros vont apprendre à vivre ensembles, et éventuellement à s’aimer.

Cela tombe bien, j’aime les mariages arrangés. J’aime que les personnages soient obligés d’apprendre à se connaître, qu’ils ne puissent pas s’enfuir à la première difficulté. Comme les road-trips. Coincés, débrouillez-vous avec ça !

Evidemment, j’ai commencé cette histoire en toute innocence, pour réaliser après 3 pages que j’avais déjà lu le livre ! Tout m’est revenu à la mémoire, j’aurais pu le reposer, mais finalement, non… Pour mieux vous en parler bien sûr, chers lecteurs !

Tous les détails me sont revenus : l’obsession de Caroline pour sa serre, ses plantes et ses recherches, l’obsession de Brent pour son domaine, sa détermination à avoir un héritier et sa manière que j’avais trouvé profondément agaçante de penser que l’attirance qu’il éprouve pour sa femme peut tout régler. A croire qu’il sait que l’on se trouve dans une romance !

Pour le reste, Caroline est vraiment scientifique jusqu’au bout des ongles, Brent joue son rôle de héros blessé et mystérieux avec plus au moins de succès. Le personnage le plus intéressant est sans conteste notre héroïne, qui, par son esprit mathématique, ne correspond vraiment pas aux standards de son époque. Son projet de tout quitter pour émigrer en Amérique, pour la simple raison que là-bas ils autorisent les femmes à se tenir devant les portes des amphithéâtres pour écouter les cours, est déjà assez originale en elle-même.

J’ai un doute sur la cohérence historique de ce projet… 1815, c’est terriblement tôt pour l’ouverture des universités aux femmes, non ? Une historienne pourrait-elle éclairer ma lanterne, je n’ai pas trouvé d’informations précises…

Brent est à mes yeux bien moins « réussi » que son épouse, il parle sans réfléchir, se laisse guider par son instinct en tout temps, et reproche à Caroline des choses sur lesquelles elle n’avait aucun contrôle.

Il n’y a pas dans cette histoire de rebondissements alambiqués, tout repose sur le caractère des héros. Hélas, si, comme moi, vous avez le malheur de ne pas trouver Caroline ou Brent particulièrement sympathiques, alors, ce livre ne sera pas un grand moment de lecture. Je n’ai pas réussi à mettre le doigt sur ce qui m’a gêné exactement, mais il est certain que si j’ai effacé l’histoire de ma mémoire, ce n’est pas sans raison…

J’avais pourtant, avant d’acheter mon exemplaire, lu un peu partout des avis dithyrambiques… Après la première publication en 1998, My Darling Caroline s’est d’ailleurs vendu des fortunes sur certains sites de vente en ligne, c’était un ouvrage rare et demandé…

Je note tout de même, qu’Adèle Ashword, malgré une tendance à la prose fleurie et ampoulée que certains croient devoir attacher à toute romance, a un certain talent pour camper ses personnages sans trop tomber dans les clichés ou les stéréotypes et, My Darling Caroline étant son coup d’essai, je suis curieuse de savoir ce qu’elle aura réussi à faire par la suite et si elle aura réussi à corriger cette tendance !

Bonne lecture,
Chi-Chi

Le temps du mariage (Huxtable 1)

En régence, si je schématise à la truelle, il y a deux sortes d’histoires. Chacune de ces histoires est définie par un élément déterminant pour l’époque : le mariage.

C’est bien simple, je n’ai pas encore trouvé de régence où le couple formé par les deux héros ne prononce pas ses vœux à un moment donné du roman.

Il y a deux écoles.

Celle où le mariage est la conclusion de l’histoire, l’union est alors comme une clôture à tous les malentendus/ péripéties/ »vilains pas beaux » à terrasser, pour enfin atteindre le bliss marital. L’union est une perspective heureuse, les héros voient un futur débordant d’amour s’ouvrir devant eux. Bon, j’exagère sans doute un peu, certains auteurs savent être subtils et n’ont pas forcément recours aux angelots chantant la gloire de l’amour triomphant dans l’église, mais vous avez saisi l’idée.

Je leur ai d’ailleurs trouvé un nom : Happily ever after mariage, parce que si on y réfléchît bien, Blanche-Neige, Cendrillon et toutes leur copines ont eu droit à de telles unions. A l’instant des « je le veux », le Prince charmant leur mangeait déjà dans la main.

A l’opposé des happily ever after, nous avons les mariages qui surviennent dès les premiers chapitres du roman. Les circonstances sont souvent les mêmes : une réputation doit être sauvée, une fortune est à la clé, un domaine est dans la ligne de mire… les unions ont été arrangées et les nouveaux époux ont été contraints de s’unir, dans une certaines mesure à l’insu de leur plein gré.

Tout le roman s’articule alors sur la transformation de cette union contractée « sous la menace » en une union des corps, des âmes, des destins, et des envolées de petits poneys, ne les oublions pas. Ces unions, je les ai baptisé les Contractuels. En effet, c’est souvent un contrat plus qu’une réelle affection qui lie les deux « parties » dans les premiers temps du mariage. Dans certains cas, les nouveaux époux ne se sont rencontré que 2 ou 3 fois avant l’échange des vœux. Il faudra tout le talent de l’auteur pour faire naitre des sentiments chez eux, et le roman se clôturera sur la déclaration des sentiments/l’annonce d’une naissance/la résolution de tous les problèmes.

Qu’ils soient contractuels ou happily ever after, les mariages dans les historiques sont une condition sine qua non  de l’écriture. Les anachronismes qui peuvent parfois se glisser dans une régence ne vont pas jusqu’à considérer le mariage avec la désinvolture d’un contemporain…

Très personnellement, si je dois admettre qu’un mariage arrangé est loin de me faire fantasmer de prime abord, c’est un schéma que j’aime assez en romance (et ce n’est pas Chi-Chi qui ira me contredire). Les héros sont ensemble pour le meilleur et pour le pire. Sous entendu, ils vont bien être obligés de faire avec ce qu’ils ont et d’établir un dialogue. Certains essayeront de s’enfuir, de se mettre des œillères, mais l’auteur prendra un malin plaisir à les obliger à faire face à leur vie.

C’est d’ailleurs exactement ce qui se passe dans le roman de ce lundi. First comes mariage (Le temps du mariage) de Mary Balogh est le premier tome de la série des Huxables. Ce premier opus s’ouvre sur une bonne nouvelle. Par un caprice du destin (et le jeu des successions), Stephen, petit dernier et seul garçon de la tribu des Huxtable se retrouve héritier du titre de comte de Merton. La fratrie est sous le choc. Elliot Wallace, Viscount Lyngate, qui leur annonce la nouvelle, souhaite sur le champ commencer la formation du jeune comte. Notre héros prend en effet ses responsabilités de tuteur très au sérieux. Ce qu’il n’avait pas calculé par contre, c’est que ses trois grandes sœurs insistent pour suivre leur petit frère à Londres. « Môssieur » Elliot est quelque peu misogyne au début de notre histoire, il faut l’admettre. Une femme ne peut savoir ce qu’il y a de mieux pour le jeune comte, une femme ne peut que l’handicaper dans son apprentissage, une femme est… une distraction. D’autant que leur venue à Londres implique de les lancer dans la bonne société londonienne pour la « saison » à venir.

Et un lancement pour une « saison », c’est bien plus compliqué qu’un simple « je te présente mes cousins de province ». Voyez-vous, il faut être sponsorisé par un « membre honorable » qui lui-même gravite dans les « bons cercles ».

Voilà pourquoi, après une réflexion intense sur les diverses possibilités qui s’offrent à lui, Eliott en arrive à la conclusion suivante. Pour que l’éducation du jeune comte se fasse sans anicroche et que les trois sœurs ainées puissent jouir de la respectabilité suffisante pour être présentée à la noblesse, il va devoir se marier avec l’une d’entre elle.

Il a le choix, Margaret, Katherine et Vanessa sont toutes trois célibataires. Les deux premières sont même des splendides jeunes femmes. Il fini par choisir l’ainée, Margaret…

Sauf que Vanessa, notre héroïne, jeune veuve de son état, ne veut pas voir sa sœur perdre tout espoir d’un jour être heureuse, parce qu’avec un butor pareil qui pense si peu des femmes, elle ne peut être QUE misérable. Nessie (oui, elle a le surnom d’une bestiole écossaise pas super glamour) prend sur elle de demander à « sa grâce »  s’il consentirait à l’épouser elle, et non pas Margaret, histoire de faire d’une pierre trois cailloux. Il sauve la respectabilité de la famille, il lance tout ce beau monde en société, et il sauve l’esprit d’une jeune fille en la laissant sur le carreau.

Elliot réfléchit longtemps… C’est qu’elle n’est pas aussi belle que sa sœur, notre héroïne, et qu’elle a la langue acérée. Mais très étrangement, il finit par dire oui.

Entre ces deux là, pas de pâmoison en vue. Un vrai mariage de convenance est contracté au début du livre. Et c’est là que tout débute.

Mary Balogh va développer la relation de nos héros de manière très fine et toute en sensibilité. Il n’y aura pas, comme on pourrait le craindre, de déclaration d’amour éternelle dès la première scène d’amour. Pas plus qu’il n’y aura de feu d’artifice entre la jeune veuve et son nouveau mari dès les premières embrassades. Leur relation va prendre corps doucement, elle va gagner en profondeur à mesure que les pages et les chapitres vont s’enchainer. Vanessa va apprendre des choses sur elle-même au contact d’Elliot, et ce dernier va murir et découvrir qu’il est des femmes sur lesquelles on peut compter (oui, un lourd passif, une fois encore, dans ce roman).

Ce livre est un exemple parfait de tout ce qui fait que les Contractuels en régence sont des histoires qui peuvent porter nos héros bien plus loin que l’on aurait pu le penser.

Une partie pragmatique de ma personne ne peut par ailleurs pas s’empêcher de penser que ces histoires d’amour sont sans doute celles qui auraient eu le plus de chance de survenir à l’époque…

Bonne lecture,
Tam-Tam

Cold-Hearted Rake

Ô joie! Ô délice! Ô félicité!! Un Kleypas historique!!!

Cette chronique aurait pu commencer par un énorme « gniiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiii », en lettres capitales, sur trois lignes. Et puis je me suis rappelée que c’était pas mal d’être articulée, surtout si je voulais pouvoir vous communiquer l’envie de sauter sauvagement sur ce livre.

Enfin pour ceux dont la mention des mots « Kleypas » et « historique » dans la même phrase n’a pas suffit, ce qui fut mon cas, ne nous voilons pas la face. Vous devriez me voir depuis des mois et des semaines à parler du mois d’octobre et de cette sortie tant attendu. Moi qui suis une quiche internationale pour retenir titres, noms et même dates, laissez moi vous dire que j’avais retenu les trois là!

Et malgré la fatigue et les impératif princiers, je l’ai lu. Et j’ai adoré et je m’en vais vous raconter pourquoi…

Il était une fois Devon Ravenel, un race de la plus belle espèce, qui se retrouva un jour héritant d’un titre et d’un domaine en ruines. Ce dernier, franchement pas intéressé par les responsabilités que cela impliquent et clairement décidé à tout vendre si possible se rend pour la première fois sur le domaine et rencontre la veuve de feu son cousin, Kathleen, Lady Trenear…

Alors j’ai longuement réfléchi à la possibilité de vous en dire plus. De vous parler des personnages secondaires, de vous parler plus en profondeur des protagonistes, de leur passé, de leurs attentes, « toussa toussa ». Mais ce serait pêcher. Ce serait vous révéler des choses que j’ai découverte avec une volupté non-discimulée. On a quand même attendu 5 ans avant de pouvoir gouter à nouveau le plaisir d’un Historique de Lisa Kleypas!! Mais j’ai couiné, j’ai gloussé, j’ai soupiré à qui mieux-mieux, confortablement installée au fond de mon lit.

Alors soyez rassurée, il est bon, délicieux, annonciateur d’une série absolument charmante qui nous ravira autant que les Wallflowers/Hattaways en leur temps. Je vais vous laisser découvrir seules (mais promis, vous serez bien accompagnée) et attendre que vous veniez me dire combien vous aussi vous avez adoré Devon, combien il vous tarde d’en savoir plus sur Winterborne. Et combien il est doux et amusant d’imaginer quelles pourront être les histoires que Lisa va nous imaginer!

Bonne lecture,
Tam-Tam

Des Wallfowers oubliables

Oui, ça arrivent.

N’en déplaisent aux auteurs qui aiment à nous régaler des histoires de vilain petits canards des salles de bal, les wallflowers d’aujourd’hui sont clairement oubliables.

D’abord il y a eu « Diary of an accidental wallflower » par Jennifer McQuinston qui raconte l’histoire de Clare Westmore et de Dr. Daniel Merial.
Elle est jeune et populaire, quand soudainement, une cheville cassée la cantonne au fauteuil et l’éloigne du cercle de lumière des belles du bal. Alors que ses amies répandent des bêtises à son sujet pour favoriser leur avancement dans l’entreprise hyper concurrentielle que l’on appelle mariage, elle ronge son frein et reste stoïque (ou butée bornée) devant l’argumentaire de son médecin, le charmant Docteur Daniel Merial, qui ne voit pas bien l’intérêt de se faire passer pour une demeurée écervelée pour se marier.
Mais la demoiselle le snobe, qu’y connait-il lui, au grand monde? Parce que dans sa hiérarchie, Medecin, ce n’est guère mieux que valet de ferme.
As you wish ma chère, mais tu ne sais pas à côté de quoi tu passes. Daniel, c’est le médecin qui vendra sa chemise pour la donner à cette mère de famille nombreuse qui est tombée palace et qui n’a pas réussi a retrouver du travail.

Vous croyez que j’exagère. Que nenni. C’est bien ça le problème de ce livre. Les deux protagonistes ne vont pas ensemble. Et dans leurs extrêmes, ils sont l’un comme l’autre à frapper. Non mais elle, avec ses airs de madame je sais tout, il faut que je me marie à un duke et toi mets ton manteau dans la boue que je le piétine…

Et lui, qui fait des génuflexion et se laisse marcher dessus par ses patients en mode « je me dévoue pour la science, j’ai prêté serment, vous pouvez pas comprendre ». Et là, soudainement, miss caprice arrive et il devient Dr. mou du genoux… pff… décevant.

Ensuite, il y a eu « The Earl defiant’s wallflower » de Erica Ridley, qui s’ouvre au retour d’Olivier York, nouveau Earl de Carlisle. Le nouveau Earl a un problème. Il n’a plus de sous. Mais genre, la dèche intégrale, a faillite, la banqueroute, tout.
Une seule solution, il faut qu’il se trouve un porte monnaie vivant, une riche héritière qui viendra réalimenter la compta. Sauf que mère nature était de mèche avec sa copine destinée et qu’elles ont décidé que « Simple » n’était pas le chemin à prendre. A la place, Olivier se retrouve captivé par Grace Halton, une débutante sans le sou.

Grace de son côté a son lot de problèmes à gérer. Elle a laissé sa mère malade aux Etats-Unis (où elle a grandi) et se retrouve à la garde de ses grands-parents qui 1) n’ont pas pardonné à sa mère d’être partie et 2) la méprise fort vigoureusement.

Une équation qui faisait bien envie. Et qui fut somme toute agréable à lire, si cela n’avait été pour la fin précipité à coup de « on va résoudre toutes les problématiques sur 2 chapitres, et personne ne s’en rendra compte ». Erreur! Je m’en rend compte, oui. Je suis princesse moi madame, et on ne me la fait pas!

Enfin… Le nouveau historique de Lisa Kleypas est sorti il y a quelques jours, souhaitons qu’à l’heure où vous me lisez, je sois en train de couiner allègrement!

Bonne semaine,
Tam-Tam

More than a mistress

Réédition du 25/08/2011

Si vous saviez comme ça me fait plaisir de venir vous dire que cette semaine, j’ai passé une nuit blanche! C’est que j’en ai fait beaucoup depuis quelques temps des nuits blanches, mais toujours courbée sur le clavier de mon ordinateur à travailler. J’avais délaissé ma BAL, par manque d’inspiration mais aussi parce que je mettais toute mon énergie dans un projet très particulier qui m’aura demandé beaucoup d’énergie et plusieurs mois de ma vie. Le projet est terminé, je fais des nuits complètes depuis une semaine et mon esprit est enfin libéré, je peux reprendre mes livres!Souvenez-vous, il y a à peine 2 semaines, je vous faisais un petit bilan de ma BAL, où je mentionnais More than a mistress de Mary Balogh.

Voilà, c’est fait, je l’ai lu. Et adoré. J’ai terminé la dernière page à 6h30 du matin, en soupirant d’extase et de frustration, comment ça, déjà fini?

Mary Balogh nous y raconte l’histoire de Jane. Un peu de son héros, Jocelyn, mais surtout de Jane. C’est un bonheur trop rare en romance de rencontrer une héroïne que l’on aime vraiment. La plupart du temps, on l’aime bien, la trouve chouette, agréable, marrante, mais c’est pour le héros que l’on fond, c’est lui qui fait palpiter notre cœur de midinette. L’héroïne est là pour mettre en valeur le héros, pour le sauver de lui-même et lui apporter le bonheur. Certes, elle en retire aussi quelques bénéfices, mais le héros reste l’intérêt principal et il marque plus durablement la mémoire…

Pas ici. Jocelyn est un héros à la hauteur de Jane, et pas l’inverse.

Jane est une lady qui a quelques problèmes. Depuis la mort de ses parents, elle est sous la tutelle de son oncle, lequel aimerait bien qu’elle épouse son fils/cousin, pour conserver l’héritage. Et utilise à cette fin des méthodes peu honorables. Schéma classique de la romance régence. Et Jane, après un incident malheureux, fait ses bagages et quitte la maison familiale pour se rendre chez sa marraine. Par un enchainement de circonstances malheureuses, elle se retrouve à Londres, obligée de dissimuler son identité. Qui dit lady incognito dit obligation de subvenir à ses besoins, Jane est employée chez le Duc de Tresham, Jocelyn donc. Lequel se dit que notre héroïne ferait une fort charmante maitresse.

Oui oui, une maitresse, une femme entretenu, vivant dans une maison tous frais payés en échange de ses services dans un lit. Tout à fait le genre de carrière pour laquelle une lady de bonne famille a été élevée. La proposition du Duc reçoit donc un accueil pour le moins… original!

Jane est réellement l’une des meilleures héroïnes qu’il m’ait été donné de découvrir depuis longtemps. Elle est la parfaite illustration du talent de Mary Balogh. C’est une jeune femme d’une grande finesse psychologique (dont elle fait abondamment usage), qui a la tête sur les épaules, qui se connait bien et ne parle jamais sans réfléchir. Elle sait qui elle est, est consciente de sa propre valeur sans jamais en devenir prétentieuse ou arrogante, regarde les problèmes dans sa vie avec courage et objectivité, enfin, elle ne se ment jamais à elle-même. Et toutes ces qualités, bien loin d’en faire une caricature de vertu et de perfection, en font un personnage fort et attirant.

Jocelyn de son coté, est comme il se doit un débauché, un Duc vivant à la hauteur de sa réputation, entre duels, paris insensés, bagarres à coups de poings et nuits d’ivresse. C’est aussi un personnage plein de facettes cachées, que Jane saura à la perfection révéler. Il a clairement plus besoin d’elle qu’elle n’a besoin de lui, leur couple est loin d’être une évidence, et pourtant ces deux-là se complètent.

Bien sûr, la question demeure, pourquoi Jane doit-elle se cacher, va-t-elle être contrainte d’accepter la proposition du Duc de Tresham, comment se sortir de cette situation délicate?

Une seule façon de le savoir, empressez-vous de lire More than a mistress, vous ne le regretterez pas!

Bonne lecture,
Chi-Chi

Once a wallflower, at last his love – Scandalous seasons #6


Après un échec assez retentissant avec la romance YA/NA et un petit détour par les rugbymen à l’honneur, je suis ravie de pouvoir vous dire que cette semaine, le nouvel élément de ma PAL automnale « à l’aveugle » est une franche réussite.

Je m’en suis retournée vers mes premiers amours : la romance historique, et la régence (quoiqu’on me dise dans l’oreillette que mes premiers historiques était des américains Far-West et des médiévaux). En voyant ce titre à rallonge, je me suis dit qu’à défaut de lire le synopsis, j’avais au moins quelques indications sur la nature de la régence en question.

Once a wallflower, at last his love – Hier une wallflower, aujourd’hui son amour (en français, dans le texte) me donnait deux indications :

1) Il serait sans doute question d’une héroïne avec la tête sur les épaules, qui ne va pas glousser et minauder comme une abrutie devant le héros, qui saura faire entendre sa voix et n’aura pas peur de montrer qu’elle a une opinion et un avis. Oui, je m’imagine bien souvent les wallflowers comme ça. Sans doute pas aussi dashing physiquement que les belles du bal, mais avec une tête bien faite. Parfois, je vous l’accorde, elles sont un peu timides. Mais il ne faut jamais sous-estimer l’intelligence qui se cache derrière le silence d’une personne qui rougit de timidité.

2) La seconde partie du titre m’informait qu’il serait sans doute question d’un héros qui se découvre des sentiments pour celle qui n’avait pourtant pas tout pour lui faire tourner la tête. Un héros qui pensait qu’il voulait une femme « traditionnelle » (comprendre qui présente bien et sait recevoir) mais qui à l’insu de son plein gré se retrouve captivé par une héroïne qui faisait tapisserie. J’aime bien les héros qui se laissent surprendre par leur sentiments. Changer d’avis et reconnaitre que finalement, on avait pas tout à fait raison est une preuve d’intelligence, et clairement, j’ai un faible pour les héros qui sont intelligents.

Alors voilà, avec le titre, je me disais que potentiellement, je pouvais lire une très jolie histoire. Et vous savez quoi? Si reconnaitre qu’on a tort est une bonne chose, c’est quand même vachement sympa d’avoir raison!

Ce livre était un délice. Sweet et cute, juste ce qu’il faut d’humour, juste ce qu’il faut de surprise. Et exactement ce que j’avais prédit pour ses héros, Hermione Rogers et Sebastian Fitzhugh, 5ème conte de Mallen.

Elle est poussée par la nécessité de sauver sa famille, est loyale et aimante, protectrice et secrète. Il est droit et honnête, très conscient de son rôle et de ses responsabilités, et fort séduisant ce qui ne gâche rien.

Lire ce livre a ramené un sourire sur mes lèvres (après les grognements sur le précédents, c’était plutôt une réussite), et si son exécution et le rythme de l’histoire ont été soigné sur les trois quarts du livre, je regrette la résolution de toutes les problématiques un peu expéditive.

Cela n’en reste pas moins une excellente lecture!

Tam-Tam

Just like heaven – Smythe Smith Quartet 1

Réédition du 20/06/2011

Lire l’écrit d’un auteur, c’est apprécier l’univers qu’elle créé le temps de 20 chapitres. Indépendamment des héros, il est très facile de s’attacher à toute cette ribambelle de personnages secondaires qui gravitent en bordure des histoires centrales. Comment ne pas fondre devant l’arrière grande-tante Mauricette du héros, qui, non contente d’être sourde, répond toujours à côté ? Comment ne pas sourire devant les bêtises toujours renouvelées des cousins issus de germain de l’héroïne? C’est d’ailleurs ce qui fait que j’apprécie autant les séries.
Mais nul besoin parfois de lire une série complète pour repérer les indices que l’auteur sème dans ses histoires et qui nous rappellent qu’il s’agit de la même époque, des mêmes gens et du même univers.

Je sens que je vous perds, prenons donc un exemple : Julia Quinn.

Nous sommes nombreux à avoir découvert Julia Quinn avec la famille Bridgerton. Et c’est tant mieux, puisqu’elle est formidable.

Nombreuses sont les choses qui font que Julia Quinn est une auteur d’exception. Son talent dans les histoires, le charmes de ses personnages, ses dialogues pleins d’esprit, l’humour des situations qu’elle dépeint.

Mais ce n’est pas tout, chaque livre est une occasion de retomber dans son univers, et de retrouver, comme des clins d’œil à notre intention, certains personnages qui ont fait chavirer nos cœurs il y a bien longtemps.

Lorsque j’ai pour la première fois ouvert « The Duke and I », j’ai découvert Daphné, Simon et le quatuor Smythe-Smith.

Alors que les livres de l’auteur s’accumulaient sur ma pile de livre lus, mon envie de découvrir les membres de ce fameux quatuor se faisait grandissante.

Et comme Julia est une personne formidable, elle a répondu à mes prières dernièrement en publiant « Just Like heaven », qui raconte l’histoire d’Honoria Smythe-Smith, violoniste du quatuor.

Si le livre se met place avec lenteur, j’ai beaucoup aimé l’installation de la dynamique du groupe musical : les différentes musiciennes, leurs instruments, leur relation avec l’événement mondain qu’est le « Smythe-Smith musical ».

Le concert en question est une tradition de la saison dans l’univers de JQ, qui rythme chacun de ses livres. Il est toujours question de cacophonie, de douleur auditive et d’acharnement musical. Et si les Bridgerton se font un honneur d’être présent, nombreux sont ceux dans l’assistance dont les oreilles saignent dès les premières mesures.

18 ans de tradition. Et cette année encore, Honoria devra jouer avec la certitude qu’elle insulte Mozart à chaque note qu’elle fait grincer sur son instrument. Sur les 4 du quatuor, seul Daisy, l’autre violoniste, semble avoir les oreilles remplies de coton pour ne pas réaliser à quel point leur prestation est mauvaise. Cette année encore, Honoria va sourire pendant que le public « entendant » espère la fin du morceau.

Comment intervient notre héros dans ce tableau « musical » ? Il se trouve tout d’abord que seul le mariage peut permettre à Honoria de quitter l’orchestre. Mais ce n’est pas tout.

Marcus est un ami de la famille, et alors que le frère d’Honoria s’apprêtait à quitter le pays, ce dernier lui fait promettre de veiller sur la jeune fille. Et par veiller, il faut entendre « l’empêcher de se marier avec un imbécile » (les mots du frère, pas les miens).

Sa promesse faite à un ami va l’emmener plus loin qu’il ne l’aurait pensé au départ. Et entre deux fausse notes, Honoria montrera bien plus de résolution et de courage que je n’en attendais d’elle au début de notre histoire.

Une histoire qui démarre doucement, mais dont la fin est à la hauteur d’une famille qui va sans aucun doute nous révéler bien des surprises !

Mozart n’a plus qu’à se procurer des boules Quies, Les Smythe-Smith sont « in da place » !

Bonne lecture
Tam-Tam

The Duke’s disaster

J’ai fait des efforts, récemment, pour rééquilibrer les choses.

Après avoir forcé T. à lire des contemporains, et même pire, des new adult (vous me direz, elle n’a pas eu l’air de trop se plaindre), j’ai fini par la convaincre de lire The Duke’s disaster de Grace Burrowes. Si si, l’un des livres qui ont été mentionnée ici.

Je suis une princesse persécutée!

Bref, c’est l’histoire d’un duc qui veut se marier, et qui a passé toute la saison à courtiser une jeune fille très bien comme il faut (encore qu’un peu ennuyeuse), et que ladite jeune fille vient d’accepter la demande en mariage de quelqu’un d’autre. Bilan, la saison est presque finie et notre duc n’a pas du tout envie de recommencer les mêmes inepties l’année suivante.

D’un autre côté, je le comprends. Les gourdes dindonnantes qui gloussent, ça me ferait pas envie non plus!

Dans un moment d’inspiration, il décide donc de proposer le mariage à la demoiselle de compagnie de la susdite jeune fille : Théa, notre future duchesse.

Oui car, vous vous en doutez bien, une demoiselle de compagnie, même de très bonne famille comme notre héroïne, n’a pas des masses d’opportunités de s’extraire de sa condition. Une demande en mariage d’un duc est donc assez irrésistible pour elle, surtout quand on rajoute dans la balance qu’elle s’inquiète beaucoup pour l’avenir de sa petite sœur, livrée à elle-même sous la tutelle de leur petit frère complètement irresponsable.

Non mais le frère… Sans blague, il se dit que dilapider sa fortune en jeux, catins et alcool c’est OK, puisque sa sœur (fille de comte) est dame de compagnie et qu’elle se débrouille pour gagner sa vie! 

Bien expliqué dans le livre, tout cela prend parfaitement son sens. Mariage il y a donc, arrangé très très rapidement, et après, comme vous vous en doutez, développement de sentiments etc etc.

Là où le livre est un peu original, c’est qu’il est lent. Mais vraiment. Pas lent « je m’ennuie » mais lent « chaque seconde compte et les sentiments cela ne s’invente pas », surtout entre deux personnages de la très bonne société, bordés de tous côtés par les contraintes de l’étiquette et parfaitement décidés à avoir un mariage « raisonnable ».

Et alors que parfois on se dit quand même que c’est un peu improbable (même si on en reprendrait bien une dose hein?), ici la montée des sentiments est franchement crédible (ok, on écarte le concept de mariage avec la dame de compagnie). 

C’est un livre qui prend son temps avec d’une part une héroïne marquée par sa position de demoiselle de compagnie, pas franchement habituée à jouer les duchesses malgré sa bonne éducation (pas de servante devenue duchesse ici), et d’autre part, un héros qui place son devoir au-dessus de tout, avec au premier rang, la responsabilité du bonheur de ceux dont il a la charge (sa duchesse en priorité, quel qu’en soit le prix, j’approuve).

Je trouve que les responsabilités, ça le rend sexy à souhait!!!

Un peu comme Edenbrooke, et un peu comme les livres de Miss Austen en leur temps.

Alors voilà, c’est une romance historique fort sympathique, avec des jolis moments de tendresse, chacun, entre Théa et son duc, a ses secrets, chacun s’efforce d’être honnête et de construire quelque chose, et la naissance de leurs sentiments est vraiment réaliste à nos yeux.

Et puis juste parce que c’est réellement délicieux à lire, les répliques entre les deux protagonistes sont sublimement ampoulées. C’est poli et formel à souhait, et paradoxalement, ça marche du tonnerre et n’alourdit pas du tout le dialogue. 

Je n’en dis pas plus, car tout le charme repose justement dans cette douceur et ce rythme un peu lent, et je vous invite à découvrir The Duke’s disaster…

D’ailleurs, sur ma lancée, j’en ai un nouveau sur ma liseuse… et comme à mon habitude, j’ai oublié le titre ^^

Bonne lecture,

Chi-Chi

Onze scandaleuses excuses…

Réédition du 16/05/2011
… pour lire le dernier Sarah MacLean.Un peu en retard sur ma lecture de la semaine, j’avais prévu de vous faire aujourd’hui un rapport détaillé sur un bijou de romance comme Harlequin sait les faire. J’aurais, pour l’occasion, été fouiller dans les cartons contenant des trésors littéraires datant des mes jeunes années d’adolescente, et j’aurais revécu avec vous les sentiments passionnément bouleversant qui m’avaient sans doute remuée alors (Harlequin, sur une jeune fille en fleur de 13 ans, c’est du lourd).Mais Amazon, La Poste et l’univers tout entier en a voulu autrement car ce vendredi a vu arriver (enfin) dans ma boite aux lettres le dernier petit miracle de Sarah MacLean.

Après Nine rules to break when romancing a rakeTen ways to be adored when landing a lord, voici Eleven scandals to start to win a duke’s heart, dernier né de la nichée MacLean et fabuleuse histoire de régence qui propulse aujourd’hui l’auteur dans le Panthéon des écrivains dont « je vais acheter le nouveau livre sans même lire la quatrième de couverture ». Argument qui prouve à lui tout seul à quel point ma confiance en Sarah et son talent est totale.

Mais pour les sceptiques, et ceux dont la mémoire fait défaut, voici onze raisons scandaleuses pour foncer acheter ce livre et/ou commencer un lobby intensif auprès des éditeurs français pour faire traduire cet auteur.

  1. Sarah MacLean fait partie de ces auteurs que l’on découvre miraculeusement sans même avoir vraiment essayé. A peine la lecture du premier livre achevée, le second était en précommande chez mon libraire digital préféré, d’une part parce que le résumé semblait aussi appétissant, mais aussi parce que j’aime me faire une idée sur un auteur en me basant sur plusieurs spécimens de son travail.
  2. Le roman s’inscrit dans la continuité des deux premiers. Il s’agit de l’histoire de la sœur de Gabriel et Nick Saint-John (pour les leçons de rattrapage concernant les deux frères, s’en reporter aux deux chroniques concernées). Même ambiance, mêmes personnages à l’humour délicieux. Il est souvent bien agréable de retrouver des « têtes connues » quand on ouvre un livre, n’est-ce pas Chi-Chi ?
  3. Juliana Fiori est une de ces héroïnes que l’on rêve d’être. Dans l’adversité, elle garde la tête haute. Face aux mauvaises langues, elle n’est jamais à court d’une répartie bien sentie, alors que pour ma part, je suis tout juste bonne à me transformer en betterave rouge et bredouillante… Bon, ce n’est pas sans lui poser quelques problèmes. Le monde entier s’attend à la voir ruiner sa réputation et créer scandales sur scandales, en digne héritière de sa mère. Mais cela ne semble pas étouffer son esprit et son fort tempérament. Juliana, c’est moi (en mieux) sous la régence, l’accent italien en prime.
  4. Des situations fort amusantes et des répliques bien senties. Nous aurons le droit à une chute dans de la citrouille, un affront à la sortie des toilettes et une scène embarrassante à l’Opéra.
  5. Simon Pearson est un héros dont il faudra soulever plusieurs couches pour découvrir la vraie valeur. Élevé dans la plus pure tradition noble anglaise, il aime à rappeler au monde qu’il est le Duc de Leighton. On devrait le haïr d’être aussi snob et plein d’arrogance, mais dès les premières pages du roman, j’ai repensé à un certain Mr. Darcy qui lui aussi semblait bien froid et arrogant de prime abord. J’ai laissé sa chance à ce personnage prisonnier de sa noblesse, tout comme notre héroïne est prisonnière de ses origines scandaleuses, et je n’ai pas eu à le regretter une minute. Malgré quelques détours, Simon trouvera le chemin du cœur de notre héroïne, et du notre, par la même occasion.
  6. Parlons sexytude… Simon est grand, athlétique, blond, les cheveux bouclés. Ajoutez à ce mélange un sauvetage de la noyade exécuté avec classe, vous obtenez un score plus qu’honorable sur l’échelle de Hugh Jackman !
  7. J’ai aimé que pour une fois, il ne soit pas question d’un « rake ». Pour une fois, c’est pour un parangon de vertu et maître des convenances que mon petit cœur d’artichaut palpitera au fil des pages.
  8. Le traitement de la relation mère-fille est ici peinte avec beaucoup de sensibilité. Sans pour autant donner dans la profondeur métaphysique, l’auteur n’en vient pas moins à l’essentiel : la construction et l’acceptation de soi passe bien souvent par la reconnaissance du fait que, si nous sommes les héritiers de nos parents, nous n’en sommes pas des copies parfaites. L’inné, l’acquis… Le débat est ouvert.9 – Le poids de la pression des pairs. Encore un thème que l’auteur aborde avec justesse. Alors que Juliana se bat avec le fantôme de sa mère, Simon voit se resserrer sur lui le poids de générations entières de réputations irréprochables. Et le voire se débattre avec son éducation donne de la profondeur à ce héros supposément « parfait ».
  9. Des listes, des listes et encore des listes. Vous le savez, je ne m’en lasse pas ! La preuve iciici etici… Mais il semblerait que Sarah Maclean en fasse sa spécialité, et je trépigne d’impatience de découvrir quel titre poétique cette dernière trouvera pour ouvrir sa prochaine liste de douze !11 – Troisième livre de l’auteur, troisième réussite. Sarah MacLean, avec trois livres lus en un an, entre directement dans la catégorie des coups de cœurs régence de cette première année passée en votre compagnie.

 

Bonne lecture,

Tam-Tam

Never judge a lady by her cover

… ou le cercle des Canaille, dernier tome en avant première… enfin surtout en VO!

Après le tome 1, Le Flambeur,  et l’histoire de Bourne; le tome 2, La curiosité est un vilain défaut, et l’histoire de Cross; et enfin le tome 3, Le paria, et l’histoire de Temple… voici enfin le tome sur l’énigmatique Chase!

Et cher lecteur, si tu n’as pas lu les précédents, passe ton chemin, parce que j’ai beau tourner la chose dans tous les sens, je ne vois pas comment en lisant cet article, tu ne vas pas te ruiner la surprise de la mort qui tue qui arrive en cliffhanger dans le tome 3 (il me semble, à moins que cela ne soit dans le 2).

D’ailleurs, si tu lis la 4ème de couverture tu vas te ruiner la surprise, j’ai donc presque envie de te dire d’éteindre ton ordinateur, ta box internet, de troquer ton smartphone pour ton vieux nokia 3310 et d’aller d’exiler dans une grotte en ermite tant que tu n’aura pas lu le dernier tome de la série du Cercle des canaille de Sarah MacLean. Parce que clairement, j’ai adoré que l’auteur me surprenne. Et les surprises, les vraies surprises dans la vie il y en a peu. Et quand on lit de la romance, avec une fin « prévisible », les vraies surprises quant au « scénarios », c’est encore plus rare.

Allez, hop! hop! hop! on éteint tout ça mesdames! Je ne veux plus voir ici que des initiées… *petit bruit grinçant de porte qui se referme*

Ça y est, nous sommes seules?

Alors, le secret de Chase donc!

Trop incroyable hein? Enfin à l’époque… Je ai lu le tome 3 en VO pratiquement à sa sortie, et du coup, pas de spoiler possible et j’avoue, l’auteur m’a eue!

Sans rentrer dans le détail de la révélation, je vous laisse néanmoins imaginer mon impatience sur ce livre. Alors que finalement, Le paria, j’avais été déçue par rapport au précédent (et quand je parle de déception, on est bien d’accord que c’est un super livre hein, c’est juste que c’est toujours un peu compliqué pour une auteur d’être égale dans tous ses livres, ou de plaire de manière égale à tout son lectorat sur tous ses livres).

J’attendais donc beaucoup de Chase… autrement connue sous le nom de Lady Georgina, fille de Duc et sœur de Duc.

Suite à un scandale qui a à jamais ruiné sa réputation, Georgina s’est inventée un alter ego qui au fur et à mesure des années est devenue cette figure sur puissante du monde de la nuit. Expert en information, il/elle a à sa botte tous les puissants (ou presque) du beau monde. Ceux la même qui l’ont mise au ban de la haute société.

Malheureusement, la voilà qui doit réintégrer ce monde qui l’a rejeté sans pouvoir utiliser les informations que son alter ego a glané au fil des années sans dévoiler son secret.

Ahhhh, le secret, cette bête malicieuse et tentaculaire…

Duncan West lui aussi est un homme qui a un secret. Magnat de l’information , et rake fabuleusement séduisant, il croise le chemin de Georgina lors d’une soirée et par un jeu dont je ne peux vous dévoiler les particularités, ils en viennent tout deux à conclure un accord (dont là encore, je ne peux vous dévoiler les particularités).

Quoiqu’il en soit, cet accord va les amener à se voir de manière régulière. Et nous sommes dans une romance, deux adultes sans attaches vivent dans un monde de secrets; la recette d’un miracle désastreux, ou d’un désastre miraculeux, tout dépend de votre point de vue et du chapitre. Mais fort heureusement, le happy end est au bout du chemin. Avec une Georgina enfin en paix, et un Duncan libre de ses démons…

Ça, c’est la théorie. En pratique, l’histoire est franchement bien. Les personnages sont à la hauteur des teasers du tome trois et cohérents dans leur attentes, leurs craintes, et leurs envies. Toutefois (et je vais parler d’un point de vue purement personnel), j’aurais aimé les voir se faire confiance plus tôt.

C’est le concept même du secret vous me direz, il est ce troisième personnage qui est là, à chaque moment où les personnages se parlent, se rapprochent. Il (ou ici, Ils) est là, tour à tour menaçant, futile, pressant, terrifiant, compliqué, et encore bien d’autres adjectifs encore (Note de la conscience de Tam-Tam: en vrai, elle donne plus dans l’onomatopée monosyllabique quand elle lit votre Tam-Tam, mais appréciez son effort pour être articulée!).

Ce personnage à l’emprise non substantielle sur la vie de nos héros a la fâcheuse tendance à saper les fondations de la relation amoureuse des héros, les empêchant de se faire confiance, transformant la romance en une longue montée d’angoisse jusqu’à la révélation suprême.

Je n’ai souvent qu’une hâte, que le ballon éclate et que les héros puissent enfin construire, réparer et s’aimer (oui, je suis guimauve). Dans « Never judge a lady by her cover », la révélation est longue, bien trop longue à venir pour moi… Dommage.

Heureusement que l’histoire est canon, sinon, cela aurait pu finir en catastrophe!

Bonne lecture,

Tam-Tam

Finding Miss McFarland

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Le livre d’aujourd’hui raconte l’histoire Miss Delaney McFarland (surprenant hein?) dans sa quête du mari parfait pour elle. Pas un mari dont elle serait amoureuse (ouuuuuhhh non!), ni même un qui serait vaguement intéressé par l’idée d’un mariage avec de l’affection respectueuse (non, toujours pas), notre Miss veux un mariage où elle n’aura pas à vraiment croiser son mari, ni même  à vivre avec lui, et où elle pourra vaquer à ses occupations de femme active dans les associations caritatives sans se préoccuper des exigences d’un homme qui aurait, qui plus est, la maitrise de sa fortune… Et elle a fait un calcul savant, c’est un mariage de convenance qu’il lui faut, avec un chasseur de fortune, histoire d’avoir un argument pour piéger l’homme dans ses filets et pouvoir imposer ses règles.

Mais comme tous les plans bien rodés, il faut toujours un élément pour fausser la machinerie. Et cet élément n’est autre que notre héros qui a décidé de sauver la demoiselle à l’insu de son plein gré et de l’empêcher de faire l’erreur de sa vie en épousant un type qui n’en aura qu’après sa fortune…

Ahhh, les sauvetages à l’insu du plein gré… Au-delà du fait que c’est sérieusement paternaliste, vous le sentez venir que notre ami Griffin Croft va devoir s’impliquer à fond et user de tous ses atouts pour empêcher Delaney de se marier sans amour?

Du coup, on adhère au concept, et on saute à pieds joints dans l’histoire.
Sauf que… sauf que…

C’est pas mal, mais pas franchement inoubliable. C’est sans doute parce que nos deux héros restent bloqués sur leur position « c’est moi que j’ai raison » (faute syntaxique incluse) (ils ne méritent pas d’être corrects grammaticalement avec leurs attitudes butés bornées). Mon respect n’est pas démentiel dans ce genre de cas de figure… Et puis elle a des yeux violets, comment veux-tu que ça ne me fasse pas rouler des yeux ça? (Hein Cess?)

Alors j’ai lu, j’ai aimé, mais c’est tout.

Bonne lecture (ou pas),

Tam-Tam

Quelle héroine de Julia Quinn êtes vous?


Réédition du 28/02/2011
Hier au soir, j’ai fini « The lady most likely… » que Chi-Chi a eu la bonté de nous chroniquer pratiquement dès sa sortie.En refermant le livre, mes pensées ont commencé à vagabonder vers les autres livres de Julia Quinn et toutes ces héroïnes dont l’auteur a le secret.Mes pensées continuant leur balade sinueuse dans les méandres de mon esprit, j’ai repensé à ce test fait un jour de grand ennui… Quelle héroïne de Julia Quinn êtes vous ?
A l’époque, j’étais Henry dans Minx. Aujourd’hui, il semblerait que je sois Victoria dans Everything and the moon. Je suis perplexe…Dans Everything and the moon, c’est au détour d’un buisson dans la campagne anglaise que Robert Kendal, Duc de MacClesfield tombe un beau jour sur Victoria Lyndon, fille ainée du vicaire local. Les deux jeunes gens, la tête pleine de bisounours roses dansant sur un tapis de chèvrefeuille sont frappés par la flèche d’un Cupidon qui passait par là.

Mais la fille d’un vicaire et un Duc, ça ne fait pas vraiment bon ménage. Entre le vicaire qui prétend que le jeune homme n’est à la recherche que d’un moment agréable à passer sous les jupons d’une jolie jeune fille et le papounet du monsieur qui argue que la jeune fille n’est qu’une vénale croqueuse de diamants trop contente d’avoir attiré dans ses filets le fils ainé du noble du coin, on sent que les bisounours ne vont pas tarder à disparaître dans la vie des deux jeunes gens. Dès les premiers paragraphes, on sent que ça ne va pas être aussi facile qu’on pourrait le croire.Et bingo, nos deux tourtereaux se séparent sur l’impression que l’autre l’a trahit. Chacun ramasse son cœur en petits morceaux, et part de son côté.

Par un concours de circonstances, Robert retrouve 6 ans plus tard la belle Victoria, qui occupe à présent la position de gouvernante… L’histoire alors se complique. Et nos deux héros gagnent en matière. Parce que le coup du coup de foudre au détour d’un fourré, c’est léger tout de même.

Dans cette histoire de retrouvailles, Victoria est tour à tour naïve, obstinée, déterminée, un tantinet rancunière et animée par de forts désirs d’indépendance.Passons à Minx… William Dunford hérite sans crier gare d’un domaine en Cornouailles que la jeune Henrietta Barrett dirige d’une main capable. Habillée comme un homme, la langue bien pendue, et l’esprit plein de plans élaborés pour se « débarrasser » de la présence du nouveau propriétaire, la jeune fille se retrouve bientôt prise à son propre piège.

Car Dunford est aussi charmant qu’intelligent. Il a tôt fait de voir clair dans les machinations de la jeune fille. D’autant qu’en plus d’être devenu le nouveau maitre des lieux, il est devenu le tuteur de la jeune fille. Cette dernière aura donc sa saison. Ce ne sont pas ses tendances à vouloir tout gérer, son mépris des règles (pénibles) de la bienséance et son habitude des pantalons qui font peur à notre héros. Henry est pleine de charme et d’humour, elle sera tout à fait capable de se trouver un bon parti.

A l’heure de ses débuts dans la bonne société, la jeune femme fait sensation. Les jeunes cadors qui peuplent les bals de la haute tombent sur le charme, et Dunford avec. C’est alors que cela se complique…Parce que Dunford est assez « rake » pour nous faire fondre, et Henry avec nous ; mais pas encore mûr pour se laisser passer la bague au doigt. Et parce qu’Henry, avec son éducation peu conventionnelle, n’a pas appris les rouages du cerveau complexe de l’être masculin et oublie le facteur « rake » dans ses machinations pour faire fondre son tuteur.

Dans cette histoire Henry est naturelle, énergique, sûre de ses opinions, conspiratrice et délicieusement de mauvaise foi.Qui suis-je donc ? Henry ou Victoria ?Mon cœur crie Henry, ma conscience argue que je suis un chouilla rancunière quand même…Chi-Chi, mise au pied du mur, semble être d’accord avec moi, mais peut-être sommes nous tombées dans une zone de gris ? Peut-être Julia Quinn n’a-t-elle pas encore créé de personnage qui me corresponde en tout point ?

Dans tous les cas ces deux héroïnes valent la peine d’être découvertes !

Et vous quelle héroïne êtes-vous ?

Tam-Tam

EDIT: Malheureusement le test n’est plus en ligne… 😦

Slightly dangerous

Réédition du 03/02/2011

Aujourd’hui, je voulais profiter de cet article pour vous faire partager une de mes névroses de lectrice, pas un sujet des plus glam, vous avouerez.

Vous savez tous, vous qui venez ici, que la vie d’une lectrice est pavée de difficultés : budget mensuel qui explose, PAL qui menace de crever le plafond, étagères qui croulent sous le poids de la littérature, et surtout, surtout, les autres. Les extérieurs. Ceux qui ne sont pas nous. Donc pas les propriétaires de nos livres. Ceux qui viennent chez nous et touchent à nos précieuses affaires. Sortent un tome pour lire la 4ème de couverture. Et là, catastrophe, sont intéressés. Ne vous méprenez pas, je suis toujours heureuse de faire découvrir un auteur ou un livre que j’aime. Mais j’aime mes livres comme s’ils étaient mes bébés, et j’ai toujours du mal à les prêter. Anatole France disait « Ne prêtez jamais vos livres : personne ne les rend jamais. Les seuls livres que j’ai dans ma bibliothèque sont des livres qu’on m’a prêté ». Voila ma hantise : ne jamais revoir mes livres.

Quand on me demande de prêter un livre, j’ai toujours un frisson d’angoisse. Tu veux l’emmener? Mais où? Et pour combien de temps? Y feras-tu bien attention? Ces questions, je me les pose à chaque fois. Imaginez mon angoisse devant ces emplacements vides dans ma bibliothèque (gros mensonge, ma bibliothèque est un fouillis innommable que je me promets de classer depuis des mois, je ne sais même plus ce que j’ai !).

Pourtant, Tam-Tam affirme que cela ne se voit pas du tout. Et c’est vrai, je prête volontiers mes livres, sachant parfaitement à chaque fois que je cours le risque de ne jamais les revoir. Les séquelles de la famille nombreuse où il fallait tout partager peut-être ? Toujours est-il que je suis un peu schizophrène : la première fois que j’ai rencontré Tam-Tam, je lui ai proposé de venir m’emprunter des livres. Spontanément ! Le truc complètement improbable pour moi. Prêter si on me le demande oui, mais carrément proposer ??! Elle est repartie avec une valise entière… C’était l’épreuve du feu, après ça, si un malheur arrivait à mes livres je ne lui aurais sûrement plus jamais parlé. Nous l’avons échappé belle, elle m’a rendu mes petits rapidement et en bon état…

Depuis, j’ai fait un long travail sur moi-même, je prête beaucoup plus facilement et c’est de sa faute : pour chaque livre prêté, elle m’en a rendu deux. Et comme je suis parfaitement horrible, je garde ces livres en otage depuis parfois deux ans. Ma PAL est trop grosse, je ne m’en sors plus… Tam-Tam, merci pour ta patience, je jure qu’un jour je te rendrais tes petits ! D’ici là, tu vas devoir rester amie avec moi pour t’assurer qu’il ne leur arrive pas malheur…

Et en attendant, je vous parlerais aujourd’hui d’un livre qui est actuellement retenu en otage chez une personne que je ne nommerai pas ici (je programme à l’heure actuelle ma vengeance, il ne faudrait pas qu’elle se doute de quelque chose)… Il s’agit donc d’un autre livre de mon Top 15 : Slightly dangerous de Mary Balogh.

Comme je suis sympa, je vous préviens tout de suite qu’il s’agit du dernier tome d’une série de 8 tomes dont la traduction n’est pas encore terminée! (ce tome là est prévu pour fin 2014)

Pourquoi avoir choisi le dernier tome? D’abord parce que je n’ai pas lu tous les tomes de cette série. Après plusieurs déceptions avec les séries, j’avais à l’époque décidé de ne plus lire que ceux dont les résumés m’intéressaient…

Et parce que j’ai eu le coup de foudre pour son héros. Wulfric, Duc de Bewcastle est l’ainé de six. Déjà, les familles nombreuses, cela me parle… Ensuite, c’est un héros comme je les aime : énigmatique, solitaire, enfermé dans le rôle que les convenances de son époque et de son rang lui imposent. Aperçu dans le tome 2, et apparemment très présent dans le reste de la série, il se distingue par la distance qu’il maintient toujours entre lui et le reste du monde. Célibataire sans intention de se marier (il a des frères qui feront bien des héritiers pour le titre), il se retrouve encore plus seul après la mort de sa maîtresse, qu’il fréquentait depuis 10 ans avec une indifférence teintée d’affection, pour des raisons purement pragmatiques. Alors oui, ce n’est pas très romantique comme personnalité, dans le genre grand anglais glacial, on a trouvé plus enthousiasmant, et pourtant… Et pourtant, Wulf, malgré son prénom ridicule (Mesdames les auteures, par pitié, arrêtez de croire que plus le prénom est original plus le héros a une aura mystérieuse – la seule conséquence est que je ne peux pas m’imaginer prononcer le nom du héros dans l’intimité sous peine de fou rire !), je disais donc, Wulf me fait rêver ! Parce que j’aime à m’imaginer que sous cette apparence froide et détachée, il y a une personne qui mérite la peine que l’on s’intéresse à lui. Parce que j’aime me dire que dans la romance, l’adage « Ne nous fions pas aux apparences » est plus vrai encore que dans la réalité.

Mais revenons à notre histoire. Lorsqu’il rencontre Christine, son héroïne, Wulf est donc à la recherche d’une nouvelle maîtresse. Christine est une veuve plus très jeune et franchement modeste, mais dotée d’un caractère résolument heureux et optimiste. Elle est parfois gaffeuse, parle un peu trop fort pour les salons élégants de la haute aristocratie, rit en public, et surtout, surtout, elle se moque gentiment de notre Duc, qui trouve tout cela fort inconvenant.

Je vous mentirais en disant que nos héros font des étincelles. Christine fait des étincelles, elle pétille, elle attire les regards par son comportement peu discret, sa joie de vivre, mais aussi sa dignité, son esprit qu’elle ne cherche pas à dissimuler comme il convient aux dames de l’époque. Le Duc, devant un tel spectacle, reste de glace, comme il sied à son rang, sa position sociale, son éducation… Ici, pas d’attirance inexplicable et incontrôlable dès les 15 premières minutes de leur rencontre, et Mon Dieu comme c’est agréable !!! La relation entre eux va se développer doucement, tout en finesse. Notre Duc de glace ne fond pas à la première occasion, il reste parfaitement cohérent dans son rôle, et aura beaucoup de chemin à parcourir pour toucher le cœur de Christine qui, de son côté, ne cherchait pas du tout à attirer sur elle l’attention d’un personnage aussi désapprobateur de tout ce qu’elle est !

Voilà donc l’aspect le plus frappant et le plus appréciable de ce livre, c’est justement que nos héros sont crédibles et que, sans caricature, sans excès, l’auteur nous amène à croire que leur histoire est possible. Et moi, les histoires d’amour entre des personnes que tout oppose à ce point et qui parviennent malgré tout à se comprendre et à me convaincre, c’est ce que je préfère ! C’est ainsi que ce livre s’est trouvé classé dans mon Top 15 et c’est pour cela que je vous conseille aujourd’hui de le lire…

Et quand à moi, je m’en vais dès cet instant mettre en route mon plan diabolique pour récupérer mon petit chéri chez sa kidnappeuse, voila trop longtemps que je ne l’ai pas relu!

Chi-Chi

P.S. : Vous pouvez évidemment aussi choisir de lire la série en entier, pour culminer avec Slightly Dangerous, j’ai entendu dire qu’ils étaient tous bien ! ^_^

Et si on se glissait sous les couvertures?

En littérature féminine, la couverture est un sujet vaste qui fait débat. Il y a ceux qui assument les couvertures rose bonbon avec des hommes au torse musclé luisant dans le soleil couchant. Et puis il y a ceux qui déclarent « plutôt mourir que de me laisser surprendre un tel livre à la main ! ». Déchainer les passions de cette manière, cela donne à réfléchir.

J’aimerais vous dire que cette réputation n’est pas fondée et  qu’il s’agit d’une conspiration visant à discréditer le genre, mais ce serait malheureusement mentir. A la vision de certaines couvertures, je ne peux parfois que me demander si le graphiste daltonien n’a pas été victime d’une intoxication alimentaire au moment de la création tant la couverture rassemble toutes les conditions pour faire tourner de l’œil les lecteurs les plus aguerris. Et je ne parle même pas des couvertures sirupeuses des années 80, 90… A croire que parfois, la couverture semble dire « surtout n’essaye pas ce livre ! ».

Heureusement pour le genre, l’histoire n’est pas fonction de la couverture, et bien des diamants ont été découverts sous une couche de kitch saupoudrée de mauvais goût – il n’y a pas si longtemps, sur les couvertures de l’éditeur J’ai Lu, le héros portait invariablement un mulet et tenait l’héroïne dans une position que même une doctorante en gymnastique avec option contorsion ne pourrait tenir plus d’un ¼ de seconde.

Pour parfaire mon argumentaire, je vous propose de vous glisser sous cinq couvertures sélectionnées par mes blanches mains dans la pile de livres que j’ai lu ces derniers jours. Les histoires seront-elles à la hauteur de la couverture ? Aurais-je dû fuir à la vision de l’œuvre graphique se présentant à moi ?


La couverture de « This Duchess of Mine » d’Eloisa James nous présente l’élégante main et le décolleté avantageux de l’héroïne, Jemma. Le corsage de la robe ne laisse aucun doute quant à la nature de l’histoire. Il s’agit d’un historique. Jusque là, l’histoire tient les promesses de la couverture. Dans certains livres en VO, la sur-couverture, celle qui se présente à nous au moment de l’achat, n’est qu’un leurre qui dissimule souvent une scène bien plus osée. Ici, vous pourrez découvrir le couple à demi-nu s’enlaçant lascivement sur la première de couverture. L’homme est beau, la femme sensuelle. Mais voyons à présent si toutes les informations rassemblées seront confirmées par la lecture…

Après plusieurs années passées en France, Jemma, Duchesse de Beaumont est de retour à Londres. Elijah, son mari, a besoin d’un héritier, mais elle n’acceptera de l’accueillir dans le lit conjugal qu’à la condition qu’il la séduise. Le Duc est un homme aux responsabilités considérables. Figure de proue de la chambre des Lords, il prend son rôle et sa position très au sérieux. Défendre la cause des plus humbles, rallier la majorité à sa cause, il sait faire. Mais lorsqu’il ne s’agit plus de politique, mais d’affaires de cœur, cela se complique.

Pour une première couverture, c’est une réussite. L’histoire est très élégamment écrite, l’héroïne a du cran et du style. Comme toujours chez Eloisa, l’intrigue est finement menée, et la relation entre les personnages se travaille. Un très bon moment passé avec le Duc et la Duchesse de Beaumont.

Cohérence de la couverture avec l’histoire : 4/5 (parce que sur la première de couverture, l’héroïne a un balayage californien dans les cheveux quand même !)


Passons au deuxième livre, A Rake’s Guide to Pleasure de Victoria Dahl. Sur la couverture, un couple s’enlace dans une surabondance de satin violet. Mes yeux ont mal, mais l’idée générale (confortée par le titre lui-même) est qu’en lisant ce livre, je découvrirais l’éveil des sens de l’héroïne.

L’histoire raconte la rencontre entre Emma Jensen, alias Lady Denmore, jeune femme sans le sou élevée par un père à la réputation plus que douteuse, et du Duc de Somerhart, dit Hart pour les intimes, « rake » notoire. Emma doit rassembler suffisamment de fonds pour s’assurer un avenir confortable à la campagne. En bonne héritière de son joueur de père, elle décide de gagner son argent au jeu et se fait passer pour une scandaleuse veuve tandis qu’elle dépouille les jeunes aristocrates qui ont le malheur de parier avec elle. Hart est intrigué, et décide de poursuivre de ses assiduités la jeune fille. Cette dernière veut garder son secret pour elle, mais l’attraction qu’elle éprouve pour le Duc lui fait prendre des risques…

En commençant ce livre, j’imaginais que j’aurais le droit à de la sensualité, à des scène coquines écrites avec art. C’est ce que la couverture me promettait du moins. Du satin violet, quelle décadence… Malheureusement, l’histoire n’est pas aussi sexy que la couverture. J’en attendais plus.


Cohérence : 2/5


Contrairement à l’histoire précédente, où la couverture me laisse sur ma faim, Wicked Intentions, d’Elizabeth Hoyt, affiche une couverture assez sobre (sur l’échelle de la romance, elle n’est pas non plus d’une classe folle, nous sommes d’accord). Une femme s’enfuit dans une rue éclairée par un lampadaire. Vêtue d’une robe satinée dorée (les graphistes ont un truc avec le satiné, décidément) et d’une longue cape à capuche. On la sent « aux abois », tentant de fuir en gardant son identité secrète. 
Mon imagination est très fertile. C’est fou, je sais.

Rien ne laisse présager la sensualité qui va se dégager de la relation entre les deux héros. A part peut être la première de couverture, où la robe dorée se voit remontée jusqu’à la taille, dévoilant une longue jambe satinée qu’un homme à la carrure imposante explore pour prendre possession du corps alangui de l’héroïne… Et pourtant, entre Lazarus Huntigton et Temperance Dews, les étincelles vont crépiter. Elizabeth Hoyt est d’ailleurs une coutumière du fait. Le côté sombre du héros, l’héroïne avec la tête sur les épaules, la rencontre, le meurtrier à démasquer… Un cocktail de sensualité qui n’est finalement suggéré que dans le titre.

Une couverture qui au premier abord ne m’a pas fait spécialement envie, mais une auteur que je connais. L’histoire est la première de la série « Maiden Lane ». Il va sans dire que les autres tomes trouveront le chemin de ma bibliothèque, couple enlacé sur un fond rose dragée ou pas…
Cohérence : 3/5 (mais un livre tellement bon…)


Passons au quatrième, et abordons un peu le contemporain avec Something about you (Mon ange gardien) de Julie James. Un couple est présenté sur la couverture. L’homme en costume pose une main possessive sur la chute de rein de la femme mise en valeur par une robe fuchsia au décolleté dorsal très avantageux. Après une étude plus approfondie, la femme a une french manucure et porte des bijoux couteux, l’homme est en costume gris souris à fines rayures blanches.

Voyons à présent ce que l’histoire nous révèle… Cameron Lynde, assistante au bureau du procureur de Chicago, se retrouve bien malgré elle témoin d’un meurtre alors qu’elle passe la nuit à l’hôtel. Le FBI est sur l’affaire et l’agent en charge est Jack Pallas. Ils se connaissent, et entre ces deux là, ce n’est pas l’amour fou. Il y a 5 ans, un différent entre les deux a abouti à la mutation disciplinaire de Jack. Ce dernier a la mémoire longue (et de belles œillères si vos voulez mon avis…), mais rien de tel qu’un meurtrier pour vous donner le sens des perspectives.

Donc si j’ai bien compris, la femme qui sur la couverture ressemble à une actrice le jour d’une première « red carpet » serait Cameron ??? A d’autres !!! La couverture crie au couple glamour d’une romance contemporaine, pas au couple qui se forme sur la brèche d’une arrestation de meurtrier. Après, le roman se lit facilement, Julie James nous offre comme toujours des dialogues délicieux à l’humour acéré. Mais une fois encore, sous la couverture, ce n’est pas ce qui m’avait été promis…

Cohérence : 3/5

PS: ce dernier vient d’être édité aux édition j’ai lu, et je dois avouer que j’aime particulièrement la couverture française, voyez donc…


Finissons en beauté avec The Kept Woman de Susan Donovan. Voilà typiquement un livre que j’ai acheté pour la couverture. C’est assez rare pour que je me permette de le souligner. De longues jambes sexy qui sortent d’une baignoire, une main qui tient une Margarita avec désinvolture. Un fond bleu avec des bulles. Une illustration pétillante qui annonce « comédie romantique contemporaine ». Et sous la couverture, c’est exactement ce que l’on trouve.

Samantha est épuisée. Depuis que son mari l’a quitté en lui laissant toutes ses dettes à payer, elle n’a plus une minute pour elle avec son travail et ses 3 enfants (dont l’un d’entre eux en plein apprentissage de la propreté). De son côté, Sam est un politicien dans le vent qui souhaite rassurer ses électeurs et afficher une image plus responsable et adoucir sa réputation de play-boy. Le plan? Samantha et ses enfants poseront comme la nouvelle famille du politicien, le temps de gagner l’élection au Sénat qui se profile. En contrepartie, les soucis financiers de Samantha seront résolus et elle pourra enfin prendre 3 minutes pour se détendre. Comme tous les plans bien calculés, ce dernier ne prévoit pas le facteur humain, pour le plus grand bonheur du lecteur.

Une romance pleine de légèreté et d’humour, facile à lire un dimanche pluvieux. Et avec le mois de février qui s’annonce, vous n’aurez pas trop d’un livre remplissant ses critères!

Cohérence 5/5

Bilan de mon expérience, sur 5 livres, j’en conseillerais seulement 4. Pourtant, seulement 2 couvertures semblent réellement remplir leur office. 
J’ai appris avec les années à ne plus faire attention à la couverture des romances, pourtant une part infime de moi-même y reste sensible. Si je fais parfois abstraction du kitch et du satiné, je ne peux que me désoler à la vision des désastres graphiques sortant encore de l’imagination des responsables de collection.

Un jour je vous parlerais des perles des collections françaises, mais en attendant, bonne lecture!

Tam-Tam

The lady most likely


Réédition du 27/01/2011
Il est temps de vous avouer quelque chose dont vous ne vous seriez jamais douté : Julia Quinn est ma référence absolue en matière de régences! D’ailleurs, j’ai classé ma bibliothèque hier, et après vérification, c’est la seule auteur dont je possède tous les livres. Mais parfois (quand JQ n’a pas écrit assez de nouveautés récemment et que je viens de relire trois fois l’intégrale de ses œuvres), je suis bien obligée de me résigner à lire autre chose. Eloisa James peut parfois faire l’affaire (je n’ai pas encore eu le temps de vous en parler plus en détail mais elle se défend bien, en plus j’ai eu l’honneur de déjeuner avec elle l’an dernier), Connie Brockway, aussi à la rigueur…Ces trois auteurs sont aussi de grandes copines dans la vraie vie. Et comme ce sont des copines de JQ, je pars du principe que je vais aimer leurs livres… Lorsque j’ai su qu’elles avaient décidé d’écrire un livre à 6 mains, je ne pouvais donc pas faire autrement que de le lire… C’était le livre que j’attendais!

The Lady most likely est donc un livre à trois auteurs, attention, pas un enchainement de 3 nouvelles! Bien sur, chaque auteur a écrit sa partie, et raconte l’histoire d’un couple. La différence avec un recueil de nouvelles? Une introduction et une conclusion écrites, on ne sait trop par qui, qui posent la situation, une cohérence dans la façon dont chacune des histoires s’articule avec les autres. Si les habitués reconnaitront bien la patte de chaque auteur dans une histoire ou l’autre, les transitions se font sans difficultés… Pour celles qui ont lu The lost duke of Wyndham et Mr. Cavendish I presume, toujours de Julia Quinn (mais à part ça, je ne suis pas du tout mono-maniaque, merci), les choses se passent un peu de la même manière, chaque couple nous présentant sa version de la semaine à la campagne où ils se retrouvent, tout en suivant le déroulement de leur histoire.
Posons le décor : dans la plus typique tradition de la romance régence, Hugh, Earl (l’équivalent de nos Comtes) de Briarly  ne tient pas particulièrement à se marier. Il est obnubilé par ses projets de dressage de chevaux, et n’a pas de temps à consacrer à ces futilités. Mais après une rencontre malencontreuse avec les sabots de son nouveau projet, et une petite semaine dans le coma, il se dit qu’il serait peut-être raisonnable d’y songer, avant la prochaine mésaventure. Et, tout à fait naturellement, parce qu’il n’a pas de temps à consacrer à ces futilités disais-je, il demande à sa sœur d’inviter dans leur maison de campagne quelques jeunes filles qui pourraient faire l’affaire. Un peu comme on choisit un nouveau cheval en fait! Ces anglais ont des méthodes étranges pour se choisir une fiancée je trouve… Voilà donc qu’une liste d’invités est rédigée, les invitations sont envoyées, et une vingtaine de personnes répondent présentes, parmi lesquelles :
– Hugh, accompagné comme toujours de son étalon (ne cherchez pas, il n’y a pas de sous-entendu graveleux ici), mais aussi
– sa sœur, Lady Caroline Finchley, très occupée à faire les yeux doux à son cher et tendre époux, le beau Piers,
– Miss Katherine Peyton, qui n’a pas la langue dans sa poche, de dépit de ce que son physique de poupée de porcelaine pourrait laisser penser,
– le tout nouveau Comte de Charters, une compétition redoutable car l’homme est considéré comme hautement désirable par toutes les mamans anxieuses de marier leurs filles,
– Lady Georgina Sorrell, veuve qui a juré de ne jamais se remarier et donc on se demande du coup ce qu’elle vient faire là (à moins que ce ne soit un plan diabolique pour attirer les hommes dans ses filets et les détourner du droit chemin),
– le Capitaine Neill Oakes, héros tout juste rentré du champ de bataille, encore tout frais traumatisé et auréolé de gloire nationale,
– Miss Gwendolyn Passmore, qui aurait pu servir de modèle à la Vénus de Boticelli si elle n’était pas née un siècle ou deux trop tard, et qui trouve cette comparaison fort embarrassante pour sa nature réservée et timide (après tout la Vénus est nue, et on ne plaisante pas avec la pudeur à l’époque)!Tout ce beau monde réuni nous offre un livre terriblement agréable à lire, et drôle comme il se doit! Rassurez-vous pour le reste, j’aime beaucoup d’autres auteurs que JQ, Eloisa James ou Connie Brockway, mais la réunion des trois donne un cocktail détonnant, et est selon moi une grande réussite, je ne peux donc que vous recommander de vous précipiter pour lire ce livre!

Bonne lecture,
Chi-Chi

The Dangerous Viscount

dangerous viscount

L’histoire d’aujourd’hui raconte la rencontre entre Diana Fanshawe jeune veuve qui souhaite se remarier. Elle s’est unie en premières noces avec un homme bien plus vieux qu’elle, mais ce dernier la respectait et lui a laisser une immense fortune, donc s’il n’y avait sa sensualité naturelle et son envie de fonder une famille, elle passerait l’étape mariage complètement, mais que voulez vous, la régence n’est pas l’époque rêvée pour « faire un bébé toute seule » (JJG, sort de ce corps).

Mais du coup, cette fois-ci, elle a décidé d’être moins « raisonnable » et de viser haut dans la hiérarchie des pairs du royaume et s’est mise en tête de charmer son beguin d’enfance, celui dont le domaine jouxte celui de son excentrique famille: Lord Blakeney.
Pour ce faire, elle a un plan en beton qui commence par se faire inviter pour une partie à la campagne…

Pour lui donner la réplique, nous avons Sebastian qui, au début du bouquin, est Monsieur Iverley. Il a été élevé par son oncle qui détestait/méprisait/haïssait (ne rayer aucune mention) tout ce qui se était féminin (heureusement qu’il était anglais, vous imaginez la galère s’il avait été français, point de chaises ou de table chez lui, juste des tabouret et des bureaux… mais je m’égare, clairement influencée par Laurent Magdane). Mais tout gentilhomme anlais qu’il soit, l’oncle de Sebastian n’évait aucun serviteur femelle chez lui, juste des hommes, c’est dire s’il poussait la misogynie loin!

Ainsi, je vous laisse imaginer l’image dé-plo-rable que notre héros a des femmes: futiles, zéro cerveau utilisable, émotionnelle, irrationnelles, inutiles même, en résumé, une vraie perte de temps! Mais il en ayant choisi de reste vierge, il se montre cohérent!

Le voilà donc tranquillement en train de se reposer à la campagne quand tout à coup arrive son cousin, Lord Balkeney, et ses invités (Diana included, cela va de soit). Et après un profond soupir, réalise que son moment de détente vient de s’échapper et qu’il va lui falloir endurer et subir les futilités de la bonne société….

Et puis il croise Diana. (et moi je vais un chouilla spoiler, mais c’est pour la bonne cause)
Et elle fait « naitre des choses en lui » (je ne vous fait pas de dessin).
Ca discute, ça parle, ca se rapproche…. Et bam! Le baiser!

Et là, revirement de situation total, il décide de la demander en mariage (genre bien sur, toute une éducation rayé en 20 secondes parce qu’elle est belle a l’interieur, mais. bien. sur.)(vous la sentez mon ironie)(et féminine « ironie » hein!)

Sauf que pas de pot, il surprend une conversation ou il est question d’un pari. Du coup, de rage, il décide de se venger.Il continue la sédution… et il font des galipettes et dès le lendemain matin, il la jette (Là ,normalement, vous êtes en train de hurler des insanités).

Et puis il devient Lord Iverley (son oncle décède et lui laisse le titre)… Et la saison commence…. Et Diana est « habitée »…
Le reste de l’histoire est un scénario de mariage arrangé/forcé, et c’est la partie sympa du bouquin.

Parce que clairement, niveau crédibilité du héros, il faudra repassé. Il a tous les défauts de l’héroine TSTL vierge effarouchée, et c’est presque pire sur un homme de 26 ans, supposément rationnel et posé.

Et il est buté, arrogant: 26 ans qu’il méprise les femmes, 26 ans qu’il est persuadé dur comme fer de ne pas en avoir besoin et que sa vie est nettement plus épanouie sans. 26 ans qu’il croise des femmes sans avoir quoique ce soit qui « nait en lui » ni sans avoir la moindre ébauche de sentiment à leur égard. Et en l’espace d’un après midi (à la louche), le voilà qui nous fait un revirement total. Moi, je n’y crois pas une seconde. Du coup le traitement de la virginité n’a plus vraiment d’intérêt. Il aurait pu être un type qui a eu une enfance bizarre avec un oncle un peu barge. Le changement aurait été moins radical, et peut être plus réaliste.

Heureusement, Diana, toute femme qu’elle est, rattrape un peu le niveau, mais Sebastian est tellement déplaisant par moment qu’on se demande bien pourquoi elle insiste. Heureusement pour moi, la partie « mariage arrangée » est un vrai délice, ils sont cute, ils sont sweet. Mais il faut faire complètement abstraction de l’incohérence susmentionnée du héros qui méprise les femmes (au point de vouloir rester vierge) et du fait qu’il s’est montré butor avec Diana un peu plus tôt dans l’histoire. Et les personnages secondaires sont aussi géniaux, il me tarde de lire le reste de la série.

Je ne vous souhaite pas vraiment une bonne lecture, mais je promets de vous tenir au courant pour les autres tomes de la série!
Tam-Tam

Verity – Les insoumises tome 2

verity
Quand je finis un livre, j’ai trois attitudes :

– J’ai adoré, je prends mon téléphone et j’appelle Chi-Chi pour lui dire à quel point il faut à tout prix qu’elle lise cette petite merveille, et possiblement l’œuvre complète de l’auteur.
– J’ai détesté, je prends mon téléphone et j’appelle Chi-Chi pour lui dire à quel point il faut qu’elle fuie toute œuvre sortant de l’imagination de l’auteur…
– Le livre m’a laissée indifférente…et là…une fois la couverture refermée, je marque un temps d’arrêt.

Pour un livre, laisser indifférent, c’est parfois plus grave… Car un roman qui laisse indifférent n’est pas une mauvaise histoire, ou de mauvais personnages. Bien au contraire ! Ce sont de bonnes idées mal exploitées… trop rapide, trop lent, trop cliché, trop peu d’action… pas assez de sentiments, pas assez de personnages secondaires, pas assez de cute…

Que sais-je ? Les raisons sont multiples, mais le résultat est bien souvent le même. Le livre me laisse un gout doux-amer dans la bouche, comme si on m’avait attiré avec un menu prometteur avant de me servir un plat congelé…

Provocative in pearls de Madeline Hunter, malgré son titre prometteur et son synopsis intriguant, fait parti de cette catégorie. Voyez donc :

La vie du comte de Hawkeswell est en suspend depuis 2 ans, depuis que sa femme, l’héritière Verity Thompson, a disparu le jour de leur mariage. Son décès n’a toujours pas été officialisé.Dans une situation financière désastreuse, Hawkeswell ne peut toutefois ni se remarier, ni accéder aux fonds de la jeune femme, ce qui aurait pourtant résolu bien des problèmes…

Forcée par son pernicieux cousin au mariage avec le comte de Hawkeswell, Verity a fui Londres pour la campagne. N’ayant aucun intérêt pour le titre ou la position social que lui procure son mariage au comte, elle était prête à renoncer à son héritage en échange de sa liberté. Découverte par son mari, Verity doit à présent réintégrer son rôle d’épouse…

Conscient des réticences de la jeune fille, Hawkeswell passe un pacte avec Verity, si elle accepte de se laisser embrasser trois fois par jour, il n’exercera pas ses droits maritaux et ne la forcera pas dans son lit. Mais Verity découvre qu’il y a embrasser…. et embrasser…

Vous le sentez, ce frisson d’anticipation ? Cette vague d’imagination ? Comment Verity a-t-elle vécu ces deux dernières années ? Le comte saura-t-il entendre son histoire et se laisser attendrir par son passé ? Le vicieux cousin sera-t-il puni ?

Moi aussi je l’ai senti.

Ce sont les fameuses « bonnes idées » qui m’ont fait en premier lieu acheter le livre.

Mais au lieu du feu d’artifices d’émotions escompté, je n’ai eu le droit qu’à de petits pétards sentimentaux… Je m’explique… Et attention, quelques spoilers se sont glissés dans les lignes qui suivent !

Verity fuit, et se réfugie chez des amies… On apprend dans le roman qu’elles forment un groupe de femmes aux passés sombres et cachés. Leur politique, ne pas poser de questions. C’est bien joli comme politique, mais elle vivent de quoi ? Elles cultivent des courgettes hallucinogènes importées de Moldavie dans leur jardinet sans doute…

Je me fais sans doute des idées, mais depuis deux ans que toutes les polices du pays cherchent à déterminer si Verity est morte, personne ne s’est encore posé la question de savoir, si d’aventure elle avait survécu à sa chute dans la Tamise, comment elle vivait? Et où ?

Le comte n’a pas vu sa femme depuis deux ans. Il a eu du temps pour bien cogiter intensément dans sa jolie tête sur les raisons de sa fuite/mort accidentelle… Et là tout à coup au hasard d’un weekend chez son meilleur ami et sa femme, il croise Verity, et hop tout est résolu. Pactole et compagnie. Personne ne demande de compte à la jeune fille. Ni au cousin, qui a dû pourtant bien profiter du fait qu’elle ait disparu toutes ces années pour garder le contrôle sur l’empire financier que lui a laisser le père, et se servir dans les caisses en attendant.

Sans parler de la réaction du type… Non mais sans blague, trois baisers par jour ? Quand j’ai lu le synopsis, je me suis dit, c’est mignon… c’est sans doute le truc qui viendra après la grosse scène où ils s’affronteront dans le style « Vous n’êtes qu’une égoïste ! Pendant deux ans ma tante et sa fille n’ont pas pu faire repeindre ma demeure ancestrale et je ne peux changer ma garde-robe que deux fois par an ! »Bon j’exagère, en réalité, Hawkeswell est plutôt du genre responsable, il s’est vraisemblablement serré la ceinture pour assurer aux gens de son domaine de quoi manger pendant deux ans, mais vous voyez à quel genre de dispute je fais référence… Celle où les personnages sortent du « paraître » dans lequel on les a cantonnés pour enfin laisser sortir leurs sentiments et leurs impressions sur une situation où les deux sont victimes. Mais là, rien… ou si, 3 baisers!! Mais bien sûr!!! Et la marmotte, ils en ont entendu parlé de la marmotte?

L’histoire reste en surface, les personnages secondaires sont fantoches, ce qui surprend d’autant plus que certains d’entre eux auront le droit à leur histoire complète dans un autre roman de l’auteur (oui, parce que c’est une série!).

Peut-on donc être provocante avec des perles ? NON, et ce n’est pas une vague histoire de collier de famille légendaire qui me fera changer d’avis, ooohhh oui!!!

Comme tous les livres qui me laissent indifférente, le souvenir de cette histoire va rapidement s’estomper… Qui sait, cette chronique finira-t-elle aussi par disparaître ?

Tam-Tam

Why earls fall in love – Wicked Widows tome 2


Une lecture en demi-teinte aujourd’hui avec Why Earls fall in love de Manda Collins.

Depuis le fameux coup de cœur pour le fameux cadeau (d’une lectrice non moins fameuse), je n’avais plus rien lu de l’auteur. En effet, je suis une fervente partisane du théorème « si tu n’aimes pas la 4ème, n’essaye même pas ». Pourquoi? Parce que si la couverture ne veux jamais rien dire, la 4ème dévoile (normalement) les éléments clés de la romance et permettent de cerner si oui ou non, l’histoire à l’intérieur va plaire ou pas.

C’est bien simple, on peut dès la lecture du dos de couverture savoir si on a affaire à une histoire de retrouvailles, un mariage arrangé, un triangle amoureux, une histoire de vampire, un contemporain ou un western intergalactique. La 4ème c’est ZE élément incontournable (sauf quand c’est une amie/princesse de confiance qui vous tend l’ouvrage en vous disant de le lire, j’avoue, à ce moment là, la règle ne s’applique pas). Et pour la première fois depuis « How to romance a rake », la 4ème me faisait très envie…

La jeune Georgina Mowbray s’installe tranquillement dans son rôle de dame de compagnie quand Dominic, Comte de Consiton, neveu de Lady Russel, lui rend visite à Bath… Gerogie l’a toujours trouvé un peu superficiel et suave et ne lui fait pas plus confiance qu’aux autres hommes. Mais il s’avère être plus intriguant que dans ses souvenirs, et complètement irrésistible…

Elle n’est en rien comme ces autres filles à qui Dominic fait d’ordinaire la cour, particulièrement parce qu’elle semble insensible à ses charmes. Pourtant sa tante semble lui porter beaucoup d’affection, aussi est-il déterminé à faire des efforts pour être sociable… avec quelques tentatives de flirt pour rendre le tout plus fun.

Les choses deviennent plus sérieuses quand l’ombre du passé de la jeune veuve vient la menacer. Notre héros fera tout ce qui est en son pouvoir pour la garder en sécurité et lui montrer que les hommes ne sont pas des menaces… Et qui sait, la garder pour toujours dans ses bras?

Cela fait envie non? La jeune veuve au passé sombre (ça change du héros torturé), le héros charmant et séduisant qui se trouve une âme de protecteur quand il trouve enfin la femme qui va lui faire battre le cœur (un peu plus vite), la menace qui rode… Bref, l’équation d’une romance comme on les aime? Sauf que pas tout a fait…

Déjà, je me dois de vous parler du surnom du héros: Dominic, Comte de Consiton, appelé par tous…. Con…. yep…… De quoi me faire glousser les deux ou trois première fois, et casser un peu l’aura sexy du héros à chaque mention de son nom.

Et puis le passé sombre de Georgie était un peu tiré par les cheveux (et je suis plutôt du genre tolérante d’ordinaire). Mais pour faire simple: Georgie a été molesté pendant son mariage. Le mec était un train (il passait sur tous les « rails » dispo), mais d’une jalousie effrénée envers sa femme, et donc il la battait. Et Monsieur Mowbray est mort (ça arrive quand on est dans l’armée) sauf que du coup Georgie a pas hyper confiance en la gente masculine (sans blague).

Et depuis sa mort, un vilain méchant envoie des lettres de menace à ses copines et elle…

De rebondissements en rebondissements, « Con » et Georgie se rapprochent, mais ne se parlent pas vraiment.

La romance avance tout doucement tandis que l’intrigue reste très fouillis. Après, j’avoue, les « big mis » (contraction de « big misunderstanding », ou comment l’absence de communication peut pourrir une relation parce que les héros ne se comprennent pas) ça m’agace très très vite. Parlez vous les gars bon sang!

Et là, « big mis » il y a, et pas qu’un peu. C’est lent, c’est lent et paf, « I love you, soyons heureux », le tout avec péril de mort, sinon, c’est pas drôle.

Ainsi, malgré mes gloussements réguliers, et mes petits couinements à certains moment, je garde une certaine frustration face à ces héros.

Bonne lecture,
Tam-Tam

Otherwise engaged

otherwise-engaged-AQ Après Jayne Ann Krentz et son Sizzle and Burn, c’est au tour de l’alter ego historique de l’auteur, Amanda Quick, d’être à l’honneur en ce lundi. En plus, fait exceptionnel, « Otherwise engaged » est le premier roman à ne pas être lié de près ou de loin à la société Arcane. C’est à dire qu’il n’y a aucune allusion au paranormal. Ici, une romance historique très traditionnelle entre Benedict, ingénieur, et Amity, lady voyageuse et auteur…

Lors d’un de ces dits voyages, notre héroïne, Amity (désolée, je glousse dès que j’écris ce prénom, c’est plus fort que moi… en français, cela ne rend pas grand chose faut admettre), découvre, au détour d’une ruelle d’une de ces contrées exotiques, Benedict (en mission) en train de se vider de son sang.

Amity, en plus de parcourir le monde telle Dora l’exploratrice, a été élevée par un père médecin, lequel l’a autorisé à l’observer. C’est ainsi qu’elle se propose de le sauver. Mais Benedict a le sens des priorités, et avant d’autoriser notre héroïne à stopper l’hémorragie, il lui fait promettre de veiller sur une lettre et de la remettre à son oncle à Londres dans le cas malheureux où il viendrait à décéder de ses blessures.

Bien entendu, elle le sauve. Sans doute parce qu’elle s’appelle Amity et pas moi. Vous sentez mon ironie? Je veux dire, dans l’absolu, je veux bien croire que voir son père mettre un bandage lui donne une prédisposition pour ne pas être une abrutie finie devant quelqu’un qui vient de se blesser.

Après, il est vrai que parce que je regarde Grey’s anatomy  (et Dr. House depuis peu), je suis tout à fait capable de sauver un héros d’une hémorragie, finger in the nose! C’est une qualité à avoir dans son kit de l’héroïne parfaite, il est vrai, mais passons à la suite…

Un voyage en bateau, un rétablissement et un baiser plus tard, nos héros se séparent. Benedict doit poursuivre ses affaires top secrètes, laisse le mystère planer quant à sa destination (c’est un homme plein de mystère Mister B.), et Amity rentre au bercail, en se disant que ce n’est pas comme si elle ne savait pas dès le début que Benedict était hors de sa portée. Un ingénieur quoi!! (sentez l’ironie là encore)

Notez, je n’ai absolument rien contre les ingénieurs. Je pense d’ailleurs que dire qu’on est ingénieur peut vouloir dire à peut près n’importe quoi, mais je n’ai vraiment pu retenir les sourires à répétition en lisant les allusions de « mystère » aux sous-entendus sexy quand l’héroïne (ou l’auteur) évoquait la profession du héros « Ouhhhh…. ingénieur….. hyper wild…. » . Après, il s’est quand même fait poignarder dans un ruelle, donc le facteur sexy et insondable, là, ça donne dans le standard.

Mais revenons en à Amity qui, de retour à Londres, se fait sauter dessus à bras raccourcis par le serial killer du moment, le « bridegroom » (littéralement, le marié). Fort heureusement, Amity est un lady voyageuse avec de la ressource et ne va jamais au bal sans son éventail japonais aux lames d’acier dissimulées. L’éventail arme, c’est la version « lady » du couteau suisse MacGyverien. Le bridegroom ne s’attendant pas à autre chose que la traditionnelle hystérie féminine, se laisse avoir. Elle le blesse, lui échappe, il disparait pour penser ses plaies.

Sur ce, Benedict revient de la mission dont-on-ne-doit-pas-parler et nous fait le numéro « OMG, tu as failli mourir, mais je reste digne, et genre personne ne voit rien, surtout pas toi » que l’on aime tellement voir chez le héros stoïque de l’auteur (promis, j’adore ça). Amity, qui ne parle pas « psychologie du héros » couramment n’y voit que du feu (c’est ça, ou elle est tellement éblouie par la masculinité de son stoïcisme, au choix). Et les voilà qui discutent de la situation, de la tentative de meurtre et du fait que le tueur en série n’a pas été arrêté.

Pour des besoins de compréhension, je me propose de vous retranscrire (librement) leur échange.

« -Alors, ce voyage?
– Complètement le swag, j’étais en Californie, j’ai récupéré les infos pour mon oncle et la couronne (patrie forever, je suis un héros), du coup, je suis dispo ce soir, si ça te dit d’aller au bal?
-Pourquoi pas, faut que je check pour voir si je suis dispo. Because avec la sortie de mon livre de voyage et le capharnaüm autour du tueur, j’ai un emploi du temps de ouf!
-C’est fresh (oui, je suis vieille)
-Ou pas, à cause de tout cela, je balise a mort que mon éditeur ait les miquettes et coule mon livre?
-Mais c’est plutôt un bonne nouvelle pour lui le céréales killer (à prononcer à la Darmon, c’est plus drôle), non? la pub, toussa… C’est mauvais?
-duuhhhh!! Dixit les journaux, on aurait eu une relation sur le bateau. Ma réput’ en a pris un super coup!
-No worries ma gazelle, j’ai un plan be-ton.
-C’est à dire?
-Si tu es ma fiancée, tu gagnes des points de réputation, normal je suis un ingénieur (et un loveur si tu vois ce que je veux dire). Du coup, plus de soucis!
-Ok.
-Ok. »
(normalement, certaines devraient voir ma référence, sinon bouhhhhhhouhhh!!)(oui Cess, c’est à toi que je parle!)

Et bam, les voilà fiancés! S’en suit alors une histoire aux codes on ne peut plus classiques. Les personnages cherchent à démasquer le vilain méchant, à protéger la patrie, à protéger leurs réputations. Dans le processus ils dévoilent des choses sur leur moi profond et mutuellement fondent pour le moi profond de l’autre. Tous ces moi(s?) (s ou pas s, telle est la question) s’entendent à merveille, ils couinent et frissonnent et un feu d’artifice final plus tard nous avons le happy end…

Et une Tam-Tam qui réalise que ce Amanda Quick est bon, mais qu’elle préfère toujours « Un alibi de charme » (« A paid Companion ») ou même « Ravished » (le chouchou de Chi-Chi). D’où cette question: Pourquoi? Qu’est ce qui a fait aujourd’hui qu’Amity et Benedict ont su me faire couiner  mais pas autant que d’autres de la même auteur et arrive même à créer chez moi une envie de vous faire rire? (oui, parce que le dialogue c’était un blague hein?).

Les personnages sont bien, l’intrigue est bien tournée, quoique un chouilla prévisible (mais je parle « intrigue » couramment donc certains ne verront peut être rien arriver), et l’histoire d’amour ne rentre pas dans le cliché qui donne de l’urticaire, ni dans la facilité à la mode (pas de borderline BDSM soft, hourrah!). C’est une romance très agréable… alors pourquooiiiiii?????

C’est agaçant quand ça arrive hein?

Bonne lecture quand même,
Tam-Tam

Les Bridgertons

bridgerton

(Réédition du 18/10/10)

Il y a des jours où je ne suis vraiment pas inspirée… Pas envie de travailler, pas envie de faire le ménage, la cuisine, même pas envie de me faire les ongles, je regarde mon téléphone d’un œil noir s’il a le malheur de sonner, car parler me demanderait trop d’efforts, bref, un jour de grande bonne humeur!

Tam-Tam me disait l’autre soir que pour elle, une bonne romance, ce n’est ni plus ni moins qu’un antidépresseur en papier. Et si les héros passent par mille péripéties, au moins on est certain que leur histoire finira simplement : par un happy-end. J’adhère totalement à ce concept. Lady D. aussi (et ceux qui se demandent qui est Lady D., relisez vos vieux Paris Match).

Et dans ces jours où je ne suis pas inspirée (doux euphémisme pour dire que je suis à deux doigts d’arracher la tête de la première personne qui ose regarder dans ma direction), j’ai deux options « bonne humeur garantie » : Love Actually et Julia Quinn.

JQ est donc ma thérapie des mauvais jours, et j’ai tout lu d’elle, mais j’ai une affection particulière pour la famille Bridgerton, avec Anthony, Benedict, Colin, Daphné, Eloïse, Francesca, Gregory et Hyacinthe. Et après avoir fini de lire cette série, je l’ai tellement aimée que j’ai forcé Lady D. à faire de même (oui, encore cette mystérieuse Lady D.).

Cette fratrie, c’est celle que tout le monde a rêvé d’avoir. Au programme, des chamailleries, des petits frères et sœurs pénibles, quelques déclarations de sentiments adorables, le mystère de Lady Whistledown, des parties de croquet redoutables avec le maillet de la mort, des histoires d’amour touchantes évidemment, des fous rires sous la plume de JQ. Et enfin, des personnages qui ont suffisamment de profondeur pour être crédibles, tout en gardant une légèreté de ton qui font de ces livres de véritables bulles de douceur (Chi-Chi se prend pour une poétesse).

Règne sur cette famille Violet, la mère. Pas facile de lui raconter des histoires, elle a un œil de lynx et un flair incomparable pour détecter les bêtises! Quand à Edmund (irk), le père, c’est un peu le papa parfait, celui qui lit des histoires à l’heure du coucher, porte le petit dernier sur ses épaules pour se promener dans la campagne, et vole des baisers à Maman quand il croit que les enfants ne voient rien. Il a juste eu le mauvais goût de mourir avant la naissance de Hyacinth, ce qui a laissé des traces chez ses enfants.

Et pour vous parler des enfants justement, nous recevons aujourd’hui en guest-star Lady D. (eh non, ce n’est pas la princesse de Galles, mais quand même une belle blonde aux yeux bleus, et qui connaît son sujet, ce qui ne gâche rien). Après avoir terminé ses devoirs de vacances (donc, la lecture des 8 tomes de la série), tout à fait spontanément, elle m’a envoyé un petit mail que je partage avec vous (oui oui, vous pouvez me remercier, je suis très généreuse!).

Et attention SPOILER alerte, version light mais quelques détails sont quand même révélés…

« Je viens de finir, aujourd’hui, la série des Bridgerton. Aaaahhhlalalala. Décidément. Ce fût bien chouette. Et bon, comme souvent, quand on finit quelque chose, ça brasse un peu dans le cerveau, on analyse telle chose et telle chose parce que ça nous a marqué, choqué ou simplement parce que c’est amusant. Et je dois avouer qu’en finissant cette série l’envie m’a prise d’analyser un peu le tout et de faire un petit TOP des personnages, personnalités, histoires, moments, phrases etc. Parce que cela m’amuse. Et je me suis dit, qui sait, si ça se trouve ça intéressera Chi-Chi (NdA – et ses lecteurs)! Donc voilà, je t’écris à toi, tu peux le lire, ne pas le lire, c’est ton choix.

Déjà, j’espère que je ne t’ai pas perdu avec ma petite intro carrément pompeuse quand j’aurais pu dire « JE SUIS GRAVE EN KIFFE SA MÈRE ALORS JE VEUX TE DIRE MES TRUCS PRÉFÉRÉS ». C’est parti mon kiki!

1. TOP des Bridgerton : (BAM, ça commence sec) Colin. Bah voyons, on s’en serait pas douté. J’ai même pas besoin de te dire pourquoi, tu comprends (NdA – moi, Chi-Chi, je suis une fan inconditionnelle de Colin et je le clame haut et fort. Il est beau, il est intelligent, il est charmant, il est drôle, il est riche mais pas trop, est-il besoin d’en rajouter?).

2. TOP des « pièces rapportées » : Simon Bassett. Il est beau. C’est un rake (un vrai). C’est un ami d’Anthony. Il a su surpasser son bégaiement parce qu’il est incroyablement tenace. Il n’a pas eu une enfance facile. Il me plaît beaucoup.

3. TOP « hic de personnalité » (tu sais, ils ont tous leur petit doute, leur petit défaut et tout) : Gregory et sa « vie facile ». Il n’a jamais eu besoin de se battre pour avoir quoique ce soit, il a eu une éducation de petit dernier, mais en même temps il redoute de demander de l’aide à ses frères. Il veut prouver qu’il est un homme, un vrai. J’ai bien kiffé.

4. TOP épilogue : ex-æquo Gregory ou Fransesca (j’ai du mal à me décider). L’un est amusant, l’autre est émouvant…

5. TOPs « petits moments » (il y en a plusieurs) :

  •     Dans The Duke and I : Lorsque Daphné, le soir de son mariage, complètement naïve, croit que si Simon ne peut pas avoir d’enfant c’est qu’il est impotent et IL LE PREND TROP MAL, et il lui dit un truc du genre « I promise I’m perfectly able to satisfy you in bed » (quand même je l’ai lu en juin, je ne me souviens pas parfaitement ^_^ ). Bref, j’avais bien aimé ce moment.
  •     Dans It’s in his Kiss : Quand Gareth vient prendre le thé chez les Bridgerton et que Gregory est là et n’arrête pas de charrier sa soeur « Garethhhh anth Hyacinthhh ». Ça aussi c’était marrant (NdA – mes frères aussi auraient tendance à faire un truc pareil, sales gosses).
  •     Dans An offer from a Gentleman : Quand Benedict se rend compte que Sophie est LA fameuse femme mystérieuse qu’il avait embrassé au bal et qu’il la confronte sur le fait qu’elle le lui ait caché… Là aussi j’étais en kiffe.
  •     Dans To Sir Phillip, with love: Quand les 4 frères débarquent pour casser la gueule à Phillip. Et quand Eloise rembarre trop Gregory en disant que c’est « an infant ». C’était carrément trop mort de LOL comme moment.
  •     J’ai adoré tous les moments seule à seul de Violet avec ses enfants, où elle leurs parle de leurs qualités et leurs défauts. Surtout dans les deux derniers livres. Cela permet de vraiment développer la personnalité des personnages.
  •     Et enfin, TOUS les moments avec Colin (ça, c’est fait). Mais pas particulièrement ceux dans son histoire, plus ses apparitions dans celles des autres.

6. TOP des phrases clefs (bon ça sera surtout dans les derniers parce que ce sont les plus frais dans ma mémoire) :

  •     Gregory en parlant de Hyacinth « She’s my little sister. Mine to torture and mine to protect. ».
  •     Dans l’épilogue de Gregory (ils viennent d’avoir leur 7ème enfant) « … gone off to visit Hyacinth, to expound upon the many reasons seven was the ideal number of children (Hyacinth was not amused). ». Ça m’a fait sourire ^_^.
  •     Dans l’épilogue de Fransesca : La lettre écrite par la mère de John à Michael, elle finit par « Thank you, for letting my son love her first ».

J’ai trouvé ça sur-stylé! J’avais envie de pleurer.

7. TOP duo, je t’énonce les candidats au titre de « Meilleure Paire » :

  •     Eloïse & Pénélope
  •     Hyacinth & Lady Danbury
  •     Simon & Anthony
  •     Hyacinth & Gregory
  •     Lucy & Hermione
  •     Et le couple gagnant est … ELOISE ET PENELOPE!! YoOuhOu! D’ailleurs j’aime trop le fait qu’Eloïse appelle sa fille Pénélope!

Finallly, (8, comme les 8 Bridgerton, pas fait exprès) :

8. TOP des images de couverture (parce que ça envoie du rêve quand même) : Ce sera sans nul doute, Benedict & Sophie avec sa belle robe verte. Dans les autres, je suis pas ultra fan des têtes des gars.

Voilà, tout cela fût fort passionnant (n’est-ce pas?!). »

Et voilà mes chers amis, le mail de Lady D.! Je rassure celles qui auraient pris peur, dans la vraie vie des gens réels, Lady D. parle très bien, sans LOL ni smiley, ce n’était qu’un exercice de style!

Enfin, mon conseil pour la route sera, lisez les autres livres de JQ. Et ensuite, venez vous lamenter avec nous, qui attendons impatiemment la sortie de son prochain livre… Puis du suivant. Et encore du suivant. Et de celui encore après…

Chi-Chi & Lady D.

A groom of one’s own

(Réédition du 13/10/10)
L’autre jour, Lady V. est venue chez moi, prendre sa dose mensuelle de romances, et elle me disait qu’elle avait été déçue par certains livres que je lui avais conseillés. Qu’elle les avaient aimés, mais qu’ils n’étaient pas tous du même niveau que SEP ou les Kleypas. Forcément, puisque pour l’appâter au début, je lui avait prêté les meilleurs livres de ma bibliothèque. En comparaison, le reste peut paraître un peu plus terne, un peu plus cliché… Alors sa question était, comment choisir des livres en étant sûre qu’ils seront bons? Eh bien c’est impossible…

Évidemment, il y a des choses à éviter : les auteurs que l’on a détesté, les genres ou périodes qui ne nous plaisent pas, les éditeurs qui annoncent la couleur avec certaines collections thématiques, et bien sur, les copines qui vous conseillent ou déconseillent. Tam-Tam m’est très utile pour cela, comme nous avons beaucoup de goûts similaires, elle prend des risques et tente de nouveaux auteurs, moi aussi, et au final, nous échangeons nos recommandations. La prochaine étape pour Lady V., c’est celle-là : il faut oser, et ne pas se limiter à ses valeurs sûres!

Mon dernier auteur inconnu, c’est Maya Rodale, et le livre, « A groom of one’s own ». Un livre plutôt sympathique au demeurant, mais affligé de quelques défauts flagrants qui m’ont vraiment dérangé…

Replaçons les choses dans leur contexte : Nous sommes en 1822, Miss Sophie Harlow a été abandonnée par son fiancé le jour de son mariage. A mi-chemin de l’allée centrale de l’église, son bouquet de fleurs entre les mains, pour être précise. Et pour une autre femme rencontrée deux semaines plus tôt. A la suite de cet événement fâcheux, Sophie est partie vivre à Londres avec sa meilleure amie, une jeune veuve.

1er élément gênant : une jeune fille de bonne famille qui quitte ses parents et son village pour aller vivre (pas juste en visite hein, vraiment déménager) à la capitale avec sa meilleure amie, laquelle est certes veuve, mais a à peine plus de 20 ans! Surtout après un scandale pareil, je n’y crois pas.

Quand notre histoire débute, Sophie vit donc à Londres depuis 1 an, et comme son amie ne roule pas sur l’or, elle a décidé de devenir journaliste. Hum…

2ème élément gênant : une jeune fille de bonne famille qui devient journaliste, au vu et au su de tous, sous son vrai nom? Quand on sait comme il était mal vu à l’époque pour qui que ce soit de travailler, on a du mal a imaginer que Sophie soit encore invitée aux soirées… Mais heureusement, elle écrit des chroniques sur les mariages de l’aristocratie, l’honneur est sauf.

Un jour, dans la rue, Sophie manque de se faire écraser par une calèche et un fringuant jeune homme la sauve. Ils sympathisent tout de suite, se présentent et font un bout de chemin ensembles.

3ème élément gênant : une jeune fille de bonne famille ne se présente pas spontanément à un homme, c’est tout à fait inconvenant.

Ils n’échangent cependant que leurs prénoms, puis se disent au revoir. Quelques jours plus tard, Sophie est invitée par la femme du Duc de Richmond à rédiger une série de chroniques sur les préparatifs du mariage de leur fille au Duc de Hamilton et Brandon. Lequel doit avoir lieu trois semaines plus tard. Et elle découvre alors que le jeune homme en question n’est autre que le fiancé! Tout en vous épargnant les multiples péripéties par lesquelles nos héros passeront avant d’être enfin ensembles, je ne peux m’empêcher de partager avec vous quelques autres exemples de ces perles anachroniques et/ou simplement incongrues qui parsèment l’histoire :

  •     Lorsque le Duc se rend à sa salle d’escrime, en fin de paragraphe, sorti de nulle part, l’auteur juge bon de préciser que le maître d’arme est le seul homme dans tout le pays à pouvoir se mesurer au Duc. Donc, non seulement le Duc est le meilleur du pays (c’est bien connu, l’Angleterre est un pays très peu peuplé, et des tournois sont organisés fréquemment pour déterminer le tenant du titre – un genre de championnat avant l’heure) mais en plus, la phrase est tournée de telle façon que c’est le maître d’arme qui se hisse à la hauteur du Duc, et pas le contraire!
  •     Lors d’un mariage auquel assistent nos héros (et la moitié de la bonne société londonienne), Sophie, encore assez traumatisée par sa propre expérience de la chose, quitte l’église en plein milieu de la messe. Pour une journaliste chargée d’écrire une chronique, ce n’est déjà pas très professionnel, mais en plus, le Duc la suit, et pour la réconforter, la prend dans ses bras! Là encore, toutes les personnes présentes dans l’église voient le Duc suivre Sophie dehors, ce qui est proprement scandaleux.
  •     Durant une réunion de préparation du mariage, en présence des fiancés et de leurs mères respectives, Sophie et le Duc plaisantent et se taquinent, et, utilisant le langage des fleurs, s’envoient des messages codés. Et la bienséance, quelqu’un en a entendu parler? La décence de ne pas faire des choses pareilles devant la fiancée??! Non? Non…
  •     Sophie espère bien sur que le Duc va rompre ses fiançailles. Elle ne comprend pas comment il pourrait épouser sa fiancée alors qu’il est amoureux d’elle. Elle le confronte sur le sujet à plusieurs reprises. Et quand une de ses amies lui fait remarquer qu’elle va briser un couple et faire subir à la fiancée ce qu’elle a subi elle-même, Sophie se justifie en disant qu’il y a entre eux un amour qui les dépassent et que de simples questions d’ordre pratique ne devraient pas entrer en ligne de compte. Argh! ARGH!!!

En fait, ce qui m’a profondément gênée dans cette histoire, c’est combien Sophie est sans-gêne. Elle ne s’embarrasse pas des conventions de son époque, elle agit comme si tout lui était permis, et qu’aucune limite ne devait s’appliquer à elle. Même aujourd’hui, la décence la plus élémentaire empêche normalement de poursuivre de ses assiduités le fiancé d’une autre, et Sophie a une attitude très cavalière. Elle ne cesse de rechercher la compagnie du Duc (lequel tente de mettre entre eux une distance de sûreté), et à aucune moment elle n’essaye de contrôler ses sentiments pour lui alors qu’elle sait dès leur 2ème rencontre qu’il est fiancé, alors qu’ils sont si peu discrets qu’un scandale les entoure, alors qu’elle risque de perdre son emploi (dont on nous répète plus d’une fois qu’elle en a désespérément besoin), alors qu’il est fiancé!!! A sa décharge, la fiancée est elle-même éperdument amoureuse d’un prince qui ne demande qu’à l’épouser, ce n’est pas comme si elle restait en carafe à subir le flirt éhonté de nos protagonistes… Mais tout de même… Le Duc est un personnage plus nuancé, il est sincèrement partagé entre son amour pour Sophie et son sens du devoir, et, surtout, il fait preuve de bien plus de retenue, et dans ses sentiments, et dans ses mots, et dans ses actes!

En un mot, tout ceci contribue à gâcher le plaisir du lecteur qui perd patience face à Sophie. Et c’est fort dommage car l’histoire est mignonne, les personnages secondaires agréables, et globalement, ce n’est pas un mauvais livre, plutôt drôle, relativement bien écrit.

Mais c’est un de ces livres qui me font d’autant plus apprécier la qualité de certains auteurs, et comprendre pourquoi Lady V. ou d’autres sont réticentes à en tester de nouveaux. Allons, il faut oser, n’oublions pas que c’est en prenant des risques que j’ai découvert Kristan Higgins, ou que Tam-Tam a découvert Sarah McLean…

Comme quoi, parfois, le risque paye! Et vous, quels sont vos dernières tentatives couronnées de succès?

Chi-Chi

The countess conspiracy

Countess-Conspiracy
Après The Heiress effect, il est fort logique que je mette à l’honneur « The countess conspiracy » aujourd’hui. Je vous l’avais plus ou moins promis en préambule de mon article précédent.

Il est donc temps de se pencher sur le cas de Violet, Comtesse de Cambury et Sebastian Malheur, cousin des « sinistres frères », héros des tomes précédents:
Sebastian est connu par ses pairs pour ses travaux scientifiques sur l’évolution et vous n’imaginez le scandale qui le suit partout où il va. Je veux dire, avoir l’audace de parler de la reproduction dans le royaume animal, vite, qu’on me donne mon éventail!!!
Mais Sebastian est charmant, drôle… et complètement amoureux de Violet depuis la nuit des temps.

Cette dernière est veuve, après avoir été mariée à 18 ans à un canard (oui, je ressors le terme consacré 100% autorisé par la maitresse de l’étiquette de ces lieux) qui voulait un héritier à tout prix (comprendre que le prix pouvait même être la vie de sa femme).

Fort heureusement, le charmant monsieur est décédé, et nous voilà avec un Sebastian amoureux et une Violet veuve un chouilla traumatisée: lourd secret, besoin d’une thérapie, absolument décidée à ne jamais se remarier, le combo parfait! L’association des deux pourrait donne une histoire qui prend le contre-pied du cliché ordinaire qui veut que l’amour d’une jeune femme sauve (miraculeusement) l’âme noircie par un trauma à la guerre, un père violent, une mère alcoolique, une déformation physique (genre un 6ème orteil), ou des origines floues (rayez la mention inutile, bien entendu).

Ici ce serait plutôt l’homme qui arriverait sur son destrier métaphorique et qui sauverait la jeune fille en détresse des démons de son passé. Démons que l’on découvre au fur et à mesure, au détour d’une phrase, d’une conversation, et qui vont bien plus loin que le secret (annoncé en 4ème de couverture) que partagent les héros.

Car le secret n’est pas l’amour que Sebastian porte à Violet, ni même le fait que les théories qui font de Sebastian un scientifique adoré par la moitié de la population et haït par la seconde (les bigots) ne sont en fait pas les siennes, mais celles de Violet.

Non, l’auteur a été bien plus subtile et Violet n’est finalement pas qu’un cliché inversé sur pattes!

Toutefois, l’élément déclencheur reste la science. Et pour notre ami Sebastian, l’adulation ne compense pas des années de haines. Sebastian en a marre des mensonges, mais Violet souhaite protéger sa réputation…

Insoluble comme dilemme? Pas tant que cela, allez donc lire!

Car Sebastian est magique. Il aime rendre les gens heureux. Il n’est que paillettes et cupcakes, le tout dans une harmonie d’angelots chanteurs… Mais c’est dur, et cela lui demande des efforts. C’est du boulot que de rendre les gens heureux, c’est du boulot que d’abattre les barrières de Violet une par une. Et ce n’est pas immédiat.

Un fois encore, j’ai adoré chaque moment de ce livre (sauf peut être une scène à 41%, juste je n’ai pas compris la nécessité). Et je réalise une fois encore que l’auteur, sous couvert d’une romance bien ordonnée, nous développe une problématique annexe (dans le précédent, il était presque question de lutte des classes, rappelez vous!). Ici, il est aussi question de la place des femme dans le monde de la découverte scientifique. Du fait que l’homme a très très très longtemps (pour ne pas dire encore) considéré la femme comme une ravissante chose. Et que même s’il pouvait concevoir que cette dernière eut un cerveau, elle ne pouvait pas prétendre atteindre le génie masculin… Vaste programme n’est ce pas?

Bonne lecture,
Tam-Tam

The Heiress Effect

heiresseffect

Encore de l’historique s’écrieront certaines ici. En effet, après « Le duc de minuit » d’Elizabeth Hoyt, après « No good duke goes unpunished » de Sarah MacLean, voici l’avant dernier né de Courtney Milan.

De toutes les manières, si Lisa Kleypas avait ressorti un historique, vous y auriez sans doute droit dans 15 jours. Vous me direz, il manque le dernier Julia Quinn et le dernier Eloisa James. Mais si Eloisa est dans ma PAL, mon petit doigt m’a dit que le dernier JQ était très très décevant. Alors ça sera pas pour tout de suite (et puis c’est pas comme si la VF n’avait pas 5 cagettes de JQ à publier avant).

Mais revenons à Courtney et la suite de sa série des frères Sinister qui arrive en VF très très prochainement!! (Victoire, paillettes et cotillons!). Je vous ai parlé des 3 premiers il y a un an maintenant (une éternité!!) et aujourd’hui, je mets enfin à l’honneur les frères suivants.

Aujourd’hui, Oliver Marshall dans « The Heiress Effect« .

Pour vous resituer le personnage (pour les retardataires qui n’auraient pas encore sauté sauvagement sur les tomes précédents), Oliver, c’est le demi-frère de Robert (héros de « La duchesse guerrière »-« The duchess War ») qui a été élevé par les héros de la nouvelle d’ouverture « La gouvernante insoumise » (The governess affair en VO), Serena et Hugo.

Notre héros rouquin à lunettes a donc été élevé dans la chaleur d’un foyer aimant en dépit de son origine troublée (il est le fils illégitime du précédent Duc de Clermont et de la gouvernante, soit le demi-frère de Robert) (il faut suivre). Mais en dépit de l’amour qui lui a été prodigué, il n’en reste pas moins qu’il se trouve dans une position bancale: pas tout a fait plébéien, ni vraiment patricien… Son élégant séant coincé entre deux bergères (les fauteuils hein!).

Jane Fairfield est elle aussi une fille illégitime. Le mot bâtarde est vraiment moche, mais c’est ce qui se murmure dans son dos dans les salons de la bonne société. D’autant que sa situation n’est pas plus confortable que celle d’Oliver (voire même plus complexe, puisqu’elle est femme). En effet, elle est héritière d’une fortune qui lui vient de ce père biologique mais se voit obligée de se plier aux demandes d’un oncle qui la méprise et voit en elle l’incarnation de la débauche. C’est bien connu, si bon sang ne saurait mentir, que dire du « mauvais »?

Et notre chère Jane, pour couronner le tout, ne veux pas se marier (elle a ses raisons, mais je vous laisse les découvrir). Ainsi, elle a mis au point une technique imparable pour décourager l’aspirant mari: elle parle fort, dit ce qu’il ne faut pas, s’habille comme il ne faut pas (une vrai indigestion de tulle, de broderies et de sequins, mes yeux saignent d’y repenser).

Oliver a passé sa vie à se faire discret pour accumuler du pouvoir. Il fait « tout bien comme il faut » pour assouvir son ambition, si bien que lorsque l’un des membres de la chambre des lords lui promet son vote et celui de son groupe de potes s’il humilie Jane… Il envisage…

Mais sa conscience est tiraillée, parce que si le reste de Londres croit que Jane est juste une idiote écervelée, Oliver a percé à jour son secret… Mais chut, je n’en dis pas plus parce que ce tome est magnifique et je ne voudrais pas ruiner votre plaisir.

Mais puisqu’il faut vous persuader, déjà je héros est roux. Et il est sexy-roux comme Jamie Fraser l’est. Pas « n’a-pas-d’âme-roux », ou « orange-fluo-roux » et il est hyper crédible dans ses tiraillements entre ce pourquoi il s’est battu toute sa vie et sa conscience de ce qui est juste et bien.

En face, Jane est un flamand rose maladroit dans une volière de colombes. En gros. Mais elle a ses raisons, et sa technique pour éviter le mariage change de la méthode « tapisserie » qui semble être favorisée d’ordinaire.

Parfois en romance, on a la sensation que les décisions sont vraiment faciles à prendre, que la morale ou la justice vont toujours de soi. Mais dans la vraie vie, il en est souvent bien autrement. Et les questionnements et tâtonnements de notre héros sont très habilement rendus par l’auteur.

En effet, il est question de « savoir où est sa place » quand on a un pied entre le monde de la noblesse et des communs. La romance avec comme arrière plan un fond de débat social, c’est périlleux comme exercice. Car donner dans la différence de classe peut, dans le cadre d’une romance, donner lieu a une utilisation trop poussée du cliché. Car la romance reste toujours la trame principale, et le traitement de la lutte sociale doit se faire avec beaucoup de talent et de délicatesse. Ici, c’est une vraie réussite et on y croit. Les puristes et doctorants en théorie hurleront sans doute au scandale. Mais j’ai aimé Oliver et Jane, et j’ai cru en leur fraicheur et leur tourments.

A lire, vraiment!
Tam-Tam

Le paria – Cercle des canaille Tome 3

Sarah Maclean, c’est un peu la relève en matière d’auteur d’historique léger, drôle avec couinements inclus.

Parce que Lisa Kleypas, la traitresse, est passée au contemporain et ne nous a pas régalé de sa plume historique depuis les Hathaway (et ça commence à faire quelques années maintenant) (soupirs et larmes de désespoir), ajoutons à cela que la dernière série en date de Julia Quinn ne nous emballe ni Chi-Chi ni moi-même et que Eloisa James, Elizabeth Hoyt et tant d’autres écrivent de l’historique certes, mais pas exactement le même genre d’historique.

C’est bien simple, je n’imaginerai absolument pas la scène du croquet (Cf. Anthony de JQ) survenir entre Artémis et Maxime (Cf. Le duc de minuit). Non, juste pas le même ton, pas le même rythme… et surtout pas la même lecture.

Mais alors que des rumeurs disent l’historique à l’agonie (avec le boum de la Bit-Lit, du YA et j’en passe), Sarah MacLean nous prouve que non, nous pourrons encore swooner à mort entre deux bal et claquements d’éventail (nous manions avec perfection le langage de l’éventail) (c’est un peu la version princesse du planté de bâton).

Mais si les historiques de Sarah MacLean sont toujours une bonne lecture, je ne les aime pas tous de manière égal. Et « No good duke goes unpunished », troisième tome de la série du « Cercle des canailles », malgré des qualités avérées, j’ai moins aimé que les autres (pour rappel, le premier vient de sortir en VF sous le titre Le Flambeur).

Ce dernier raconte l’histoire de William, connu sous le nom de Temple. Il est le boxeur du club. Lorsque les joueurs se sont endettés au point d’avoir mis en jeu la totalité de leur fortune, il leur reste une possibilité pour gagner le tout à nouveau: combattre Temple dans l’arène. Si Temple perd, le joueur repart avec l’intégralité de ses pertes, si Temple gagne, le club « The Angel » gagne et conserve tout. Et Temple, connu sous le surnom « Killer duke (duc tueur), n’a encore JAMAIS perdu!

Le roman s’ouvre sur notre héros, allongé dans une mare de sang. Ajoutons un peu de chantilly au twist, la jeune fille présumée exsangue (et donc morte) n’est autre que la femme que son père s’apprête à épouser le jour même…

12 ans plus tard, voilà qu’on lui demande de se battre contre Christopher Lowe, le frère de la supposée victime. Temple refuse encore et toujours quand un soir, une jeune fille l’aborde (ajoutons la cerise sur la chantilly) Mara Lowe (supposée morte donc).

Elle lui offre un deal : la vérité contre la fortune de son frère. Entre colère et vengeance, le cœur de William vacille. Perso, j’aurais offert un dessert avec la chantilly et la cerise de tout à l’heure. Le sucre, ça adoucit les mœurs.

Voilà pour le twist. En soi, c’était plutôt une bonne idée. On peut imaginer plein de raisons variées qui auraient pu pousser la jeune Mara à fuir. Et on peut aussi imaginer mille stratagèmes auxquels Temple pourrait avoir recours pour soutirer la vérité (certains plus amusant que d’autres j’ajouterais même). Mais au résultat, j’ai beaucoup moins accroché aux personnages. Sans doute parce que même une fois le livre refermé, je n’arrive pas à avaler vraisemblable de ce qui s’est passé 12 ans avant notre livre (encore un coup des courgettes hallucinogènes!).

Mara s’accroche aux raisons qui l’ont poussé à fuir et au lieu de jouer carte sur table, elle cherche à monnayer, ce que je conçois. Mais j’ai du mal a croire qu’avec les arguments pécuniaires que possèdent Temple, il puisse y avoir ne serait-ce qu’un moment un doute sur la personne qui tient les cartes (métaphoriquement parlant). Et pourtant, Mara, elle y croit à mort!

Et parlons de ses raisons d’ailleurs, parlons de son frère (à baffer!). Ce dernier à donc tout perdu aux cartes, et selon la règle du club, souhaiterait pouvoir récupérer cette somme en faisant jouer la carte de la culpabilité « en plus tu as tué ma sœur tu me dois bien cela ».

Opportunité qui lui est refusé parce que Temple croit avoir tué sa sœur (et comme c’est pas un monstre il préfère laisser Christopher dans l’illusion qu’il a une chance). Sauf que… Sauf que (et là je spoile un peu) en fait ce babouin SAVAIT que sa sœur n’était pas morte et faisait non seulement jouer la carte de la culpabilité pour rien, mais avait participer à la ruine de la réputation de Temple pour peanut!!!

Et 12 ans plus tard, pour Chri-Chri d’amour (lire du sarcasme, bôôcoup de sarcasme) croit que toutes les fautes du monde sont de la faute des autres : il perd de l’argent au jeu, c’est de la faute de Temple, ou de sa sœur, le cas échéant…

Bref, dans l’histoire, le micmac d’improbabilités m’a fait un peu perdre de vue la formation du couple Mara/Temple. Ce qui est triste parce qu’il avait du potentiel le fameux Temple. Je veux dire, un type comme ça rongé par la culpabilité, qui essaye de trouver sa rédemption en cassant la figure à des jeunes idiots insouciants qui perdent leur argent au jeu (il casse donc la figure à des personnifications de lui-même de manière répétitive) (quelle profondeur philosophique) (qui a dit que la romance c’était pour les gourdasses?), ça a de quoi intriguer un max non?

Mais bon, je me console, parce que le dernier personnage du quatuor de canaille est au programme du livre suivant… et Oh Dear God qu’il me tarde!!!! Car quelques indices sont dilué ici et là, et ZE méga grosse surprise qui me fait trépigner comme jamais!!

Donc je vous souhaite une très bonne lecture,
Tam-Tam

Le duc de minuit

duc-minuit

Au programme du jour, BATMAN!! Mais la version historique de Elizabeth Hoyt. Donc, en vrai, c’est Maxime (Maximus en VO) Batten, Duke de Wakefield. Il a la classe Maxime, laissez-moi vous dire!

Il est grave et sérieux dans la bonne société, mais il cache au yeux du monde son désir de vengeance suite à l’assassinat de ses parents dans le quartier de Saint Giles alors qu’il n’était qu’un enfant (Batman je vous dis!).

Il n’entre pas dans les canons de beauté traditionnels (mais c’est rarement le cas avec l’auteur), mais il possède du charisme, un titre, ce qui en fait donc un parti convoité. Convoité par Pénélope, jeune fille en fleur et écervelée de première si vous voulez mon avis, mais qui fait partie du « Comité de soutien à l’orphelinat de Saint Giles » tenu par les Makepiece (Winter, Temperence et Silence) ce qui la lie à notre petit groupe de héros et héroïnes parmi lesquels on retrouve les sœurs de Maximus, à savoir Hero (héroïne du tome 2) et Phoebe (qui a de graves problèmes de vue, mais dont je veux voir le happy-end un jour).

Et puis avec elles, nous avons Artemis Greave, sa conciliante et discrète dame de compagnie (et accessoirement cousine). Enfin discrète, c’est un bien grand mot. Disons que les circonstances lui ont appris ce que l’on attendait d’une dame de compagnie. D’autant qu’avec un frère jumeau (Apollon) emprisonné à Bedlam pour un triple meurtre, elle sait qu’elle a « de la chance » d’avoir un toit au dessus de sa tête.

Notre héroïne a la chance de croiser notre héros un soir dans Saint Giles alors que ce dernier porte le masque du fantôme. Et c’est sans doute le seul défaut que je trouve au personnage de Maxime. Je veux dire, un Arlequin, c’est vachement moins classe qu’une chauve souris! Non? Comment ça je ne suis pas objective? *Tam-Tam en pleine crise de mauvaise foi*

Mais je m’égare. Maxime/le fantôme rencontre un soir Pénélope et Artémis alors que ces dernières se baladent dans Saint Giles la nuit pour gagner un pari (une idée de Pénélope bien entendu). Et alors qu’il envisage de faire de Pénélope sa femme (bonne lignée, plutôt bien roulée, une dot conséquence… jackpot diraient certains), Artémis l’intrigue et attise sa curiosité (douée la chasseresse n’est ce pas?). D’ailleurs elle est tellement douée qu’elle perce Maxime à jour!

Je ne vous en dévoile pas plus, mais je vous laisse imaginer que ces deux-là vont jouer au chat et à la (chauve?) souris pour votre plus grand plaisir.

C’est bien simple, ce tome est mon préféré de la série! Et non, ce n’est pas juste parce que j’ai une obsession avérée pour Batman et ses erztaz! Ici, point de vulgarité gratuite comme on a pu la voir dans certains des tomes précédents, les scènes sexy sont subtiles à souhait avec rougissements inclus.

Si bien que j’ai lu le tome en une nuit, et j’ai bavé sur Maxime sans aucune vergogne. Il est over sexy: des yeux bruns sombres et intenses. Il est tout en retenu, pourtant il n’arrive à résister à l’héroïne. Et elle non plus en un sens.

Elle est prisonnière d’une situation que la vie lui a imposé. Car bien que Pénélope ne soit pas « méchante » en soi, Artémis reste totalement dépendante du bon vouloir de sa patronne. Vouloir Maxime, c’est vouloir être libre. Et j’aime ça! Car elle ne veut pas le lord, elle ne veut pas le fantôme, elle veut l’homme. Le vrai Maxime caché soigneusement aux yeux du monde mais qu’elle a su percer à jour car il lui ressemble.

Bref, j’ai fondu. Et comme il sort en VF le 5 (soit dans deux jours), vous aussi vous pourrez fondre!

Bonne lecture,

Tam-Tam

Nine rules to break when romancing a rake

(Réédition du 20/08/10)

Lorsque l’on est une lectrice confirmée de romance, il devient de plus en plus difficile de trouver le livre qui saura nous faire soupirer de satisfaction une fois la couverture refermée. Plus notre savoir grandit, plus l’on devient difficile en matière d’histoire, de héros, de cohérence romanesque…Voilà pourquoi je reste bien souvent fidèle à certaines auteurs dont je sais qu’elles ne vont pas me décevoir.

Je suis une monomaniaque qui s’assume. J’ai lu tous les Julia Quinn, tous les Sherrilyn Kenyon, tous les Amanda Quick (ou presque), une très grande partie de la production de Nora Roberts, bon nombre de Susan Elizabeth Phillips sont passés entre mes mains, tout comme Linda Howard, Kinley MacGregor, Teresa Medeiros, Elizabeth Hoyt…

Mais comme les productions annuelles de ces dames ne couvrent pas ma quantité syndicale de lecture à l’année, je me vois souvent contrainte de partir à l’aventure littéraire et de commander un livre sur le seul résumé ou la présentation qui en est faite par une chroniqueuse sur un blog, forum ou site d’achat en ligne.

L’inconvénient de cette méthode est que pour dix livres lus, deux n’ont pas été fini, cinq sont à lire une fois et à revendre dans la foulée et seulement deux sont vraiment bien…Voilà des statistiques peu encourageantes il est vrai ; mais vous me direz, cela nous fait un total de 9 livres… Je sais, il manque le dernier, j’y viens !

L’avantage de cette méthode est justement ce dernier livre, le miracle du colis, le petit dernier, celui qui à lui seul rachète toute une semaine de mauvaises lectures. La trouvaille qui vous fait revivre les émois des premiers livres lus à la lumière du radio-réveil une fois le couvre-feu passé – ma chère maman ayant tenté vainement de nous imposer 8 heures de sommeil par nuit en embarquant nos ampoules tous les soirs – Maman, si tu me lis, c’était bien essayé, mais j’ai l’instinct des survivors !

Mon dernier miracle en date ? Nine Rules to Break When Romancing a Rake de Sarah MacLean. (neuf règles à enfreindre pour séduire une fripouille/canaille)

L’histoire ?
Calpurnia Hartwell, 28 ans et définitivement « on the self » – littéralement, sur l’étagère, et qui en bon français veut dire qu’elle n’est plus mariable et entre dans la catégorie des vieilles filles – décide un beau jour que jouer la lady à la réputation irréprochable ne lui a rien apporté de bon. Elle n’est pas mariée, n’est pas une figure incontournable de la bonne société, et semble n’inspirer chez les autres que de la bienveillante pitié…Elle a même surpris sa sœur, de 8 ans sa cadette, s’inquiéter pour son futur lors d’une discussion avec son futur mari.

Bien décidée à prendre les choses en main, elle établit une liste de 9 actions ô combien scandaleuses pour une femme de sa condition et entreprend de les effectuer une par une.

La première l’amène à se rendre chez notre héros, Gabriel St. John, un « rake » à la beauté scandaleusement séduisante qui voit en leur rencontre une opportunité en or pour se sortir d’une situation délicate. En effet, sa demi-sœur vient de débarquer d’Italie suite au décès de son père et cette dernière n’est pas du tout prête pour la jungle qu’est la bonne société londonienne. Qui de plus apte à la guider qu’une Lady à la réputation irréprochable ?

En échange de son aide, Gabriel lui accorde le baiser qu’elle convoite et le droit de lui demander une faveur dans le futur…

Pourquoi j’ai aimé ?

Calpurnia est un rayon de fraicheur. Elle nous ressemble. Avec ses complexes (elle n’entre malheureusement pas dans les canons de la beauté de son époque), ses rêves inavoués, elle réalise qu’elle n’est en rien maîtresse de sa propre destinée et décide de prendre quelques risques, quitte à y laisser quelques plumes, pour être en accord avec elle-même.

Gabriel est un « rake ». J’ai une affection particulière pour ces fripouilles. Il émane de leurs personnes un parfum de scandale et de sensualité.

Il est un adage que l’on retrouve très souvent dans la romance – « reformed rakes make the best husbands » (les fripouilles repenties font les meilleurs maris) – ce que pour ma part j’explique par le simple fait que si ces derniers ont une vaste expérience des jeux de la séduction et savent très bien user de leur sourires charmeurs pour faire fondre les demoiselles, leur cœur a toujours été bien gardé. Quand enfin celui-ci est capturé par l’héroïne, c’est la révélation !

Gabriel est de ceux là. C’est un gentil rake, au passé tristement entaché par l’abandon de sa mère (Oedipe, quand tu nous tiens…).

Leur rencontre fait des étincelles et tout n’est pas simple pour ce couple régence.

Enfin, n’oublions pas qu’il s’agit d’une liste ! Pour quelqu’un qui aime les échelles de mesure ! Vous pensez !

Je suis désolée maman, une fois encore je n’ai pas eu mes 8 heures de sommeil…Mais c’est pour la bonne cause, Calpurnia et Gabriel devait avoir leur Happy end !

Bonne lecture
Tam-Tam

Aujourd’hui, en guest-star…

(Réédition du 16/08/10)

Scroll down for english

… Lady V. qui nous fait l’honneur de sa présence, elle a pris le temps de rédiger, de sa plus belle plume, depuis le bord de sa piscine, quelques petits conseils à l’intention de nos chers lecteurs…
Mes amis, roulements de tambour et applaudissements pour Lady V. !
Cinq règles à l’attention des novices en romance
1) Savoir surmonter ses préjugés
Pour être parfaitement honnête, j’étais pleine d’idées reçues sur la romance. Pour moi, ce genre n’était composé que de ces livres à couverture bleue que l’on trouve au Monoprix et autres grandes surfaces, et que l’on a tous feuilleté en attendant que Maman ait fini de choisir entre des Mielpops et des Chocapics. Oui, oui, ces livres avec des titres et des couvertures si kitchs qu’il fallait se mettre à genoux pour les lire sans que les autres les voient. Heureusement, Chi-Chi, qui a vu dans ceci une sorte de blasphème, a décidé de me faire lire certains de ses ouvrages pour me prouver que la romance ne se limitait pas à des textes mal traduits et remplis de clichés et pour cela, je lui suis très reconnaissante.
2) Eviter les navets
Alors oui, certains (quelques, je ne suis encore que très loin derrière Chi-Chi et Tam-Tam) des livres sont vraiment très mauvais, certaines des intrigues franchement minables. J’ai lu notamment trois livres aux intrigues très similaires, dont The Girl most likely to de Susan Donovan, racontant comment une très jeune femme s’est enfuie de sa ville natale juste après avoir été plaquée par son amoureux – lequel a toujours une excellente excuse par ailleurs, et finit par apparaitre comme une grosse victime de la vie – et revient vingt ans plus ans plus tard avec, ô surprise, un enfant caché, lequel, évidemment formidablement intelligent, ne sait rien de son géniteur. Alors quand l’ex finit par découvrir sa paternité, généralement après avoir renoué avec la mère, il se ligue automatiquement avec sa progéniture contre la mère, qui, bien qu’elle se soit débrouillée seule pour élever son enfant, abandonnée de tous, est évidemment traitée comme la pire des catins. Mais heureusement, le héros finit par lui pardonner et en prime ils finissent par refaire un bébé. Heu, excusez-moi, mais ce n’était pas lui qui l’avait plaquée comme une moins que rien par le passé? Et, grand seigneur, il accepte de LUI pardonner??!! En bref, s’en référer à la règle suivante.
3) Avoir un Maitre, un Yoda, un mentor
Comme je l’ai dit plus tôt, c’est Chi-Chi qui m’a fait découvrir la romance, elle a su me faire partager sa passion, m’a ouvert sa bibliothèque, et surtout m’a sélectionné des livres. Un Maitre, dans sa grande sagesse et culture, saura quoi te faire lire. Il sera ton Pygmalion, ton Obi-wan Kenobi (oui c’est ma deuxième référence à Star Wars mais j’ai des excuses, mon père et mes frères sont des geeks irrécupérables, cela finit par déteindre), le Batman de ton Robin… « Non, non, ça vraiment tu veux pas le lire,c’est le cinquième tome d’une série, il faut juste que tu lises le troisième, le sixième puis le premier ils sont dans mon top 15 parce qu’on ressent vraiment les influences post années 80 du nouveau mouvement contemporain de la romance ». Euh d’accord si tu le dis…
4) Trouver LE livre qui vous fera aimer le genre
Ou dans mon cas, la série « The Wallflowers » de Lisa Kleypas, en quatre tomes. En Angleterre, pendant la régence (donc début du 19ème siècle), quatre jeunes filles se rencontrent lors d’un bal et deviennent amies car elles sont des « wallflowers », c’est à dire plus ou moins des potiches, jamais invitées à danser et donc sans grand espoir de trouver à se marier. En effet, malgré le fait qu’elles soient belles, plus ou moins éduquées et gentilles, elles ont toutes quelque chose qui repoussent les prétendants : Lillian et Daisy, deux sœurs, sont américaines ce qui, malgré leur fortune, est terriblement shocking pour la haute société anglaise ; Annabelle, bien que noble, a perdu toute fortune familiale ; enfin, la pauvre Evie, en plus de bégayer, a le mauvais gout d’être la fille d’un propriétaire de casino. Mais, sachant qu’il s’agit pour Annabelle de sa dernière saison, sa dernière chance de trouver à se fiancer, les quatre jeunes femmes décident de s’allier pour, chacune à leur tour, se dégoter un mari. Chacun des livres raconte donc l’histoire d’une de ces quatre héroïnes extrêmement différentes et, chose que j’aime particulièrement, ne s’arrete pas forcément sur le « You may kiss the bride », mais montre également le début de leur vie maritale. Et on continue à voir les personnages évoluer à travers d’autres livres que ceux qui leur est consacré. Une série très bien écrite, qui se lit facilement et que je recommande à tous.
5) L’important, c’est de lire pour soi
Malgré tout le respect que l’on doit à son Maitre, on n’est pas forcé d’aimer les mêmes choses, les mêmes livres. J’aime particulièrement les romans historiques, les contemporains ne me tentent pas plus que ça et les romans avec des vampires, encore moins. Certaines de mes cousines, dont la Wallflower préférée est Evie, ne comprennent pas du tout mon affection pour Lillian, la peste du groupe. And so what? Le plus important, c’est de trouver ce qui vous plait, et puis si vraiment ce n’est pas votre truc, reposez le livre, retournez à Millénium et économisez de la salive.
Et il est peut-être temps que j’arrête, parce que je commence à parler comme dans un mauvais épisode des Frères Scott, la musique pop en moins.
Lady V.

Today’s guest appearance…

… Lady V. who is honouring us with her presence. She has taken the time, from the side of her private pool, to write a few pieces of advice straight from the heart for our dear readers…

Five rules for newcomers to romance

1) Learn to overcome your prejudices.

To be perfectly honest, I had lots of preconceived ideas about romance. I thought that the genre was full of those books with blue covers which you find in superstores, which we have all had a glance at while waiting for mum to choose between Cheerios and Fruit Loops. Ah yes, the books with the soppy titles and with such corny covers that you had to kneel down to read them, just so that none could see what you were reading. Fortunately, Chi-Chi, who thought this was practically blasphemy, decided to make me read some of her books, to show me that romance was not just a bunch of bad translations, full of clichés. I am most grateful to her for that.

2) Avoid duds

So yes, some of the books we read are awful, (or in my case, a few, because I am a long way behind Chi-Chi and Tam-Tam) and some have really useless plots. For example, I read three books with very similar plot-lines, including Susan Donovan’s « The Girl Most Likely », where a very young woman runs away from her home town, just after being dumped by her boyfriend – who always has an excellent excuse, by the way, and turns out to be a poor victim – and comes back twenty years later with a secret child in tow, what a surprise! Of course, despite the offspring being a child genius each time, he or she still knows nothing about his or her biological father. Then, when the ex finds out he is a father, usually after getting back together with the mother, the kid takes his dad’s side against his mother. Yes, the same mum who has struggled to bring up her child for years, all by herself, is suddenly treated like some kind of harlot. Fortunately, the hero ends up by forgiving her and they have another baby into the bargain. Um, excuse me, but wasn’t it he who abandoned her like a nobody in the distant past? And now he deigns to forgive HER??!! Anyway, to avoid this, see the next point. 

3) Have a mentor, a Yoda, a guru

As I said earlier, it was Chi-Chi who introduced me to romance. She talked to me about her passion, let me share her bookshelf and above all, she picked out books for me. A guru, in all his or her wisdom and culture, will know what to give you to read. He or she will be your Pygmalion, your Obi-Wan Kenobi (yes, I know, another Star Wars reference, but I have an excuse: My father and brothers are hopeless geeks, and it rubs off on you), Batman to your Robin… « No, no, you really can’t read that! It’s the fifth volume of the series, you just have to read the third, the sixth then the first. They are in my Top 15 because you can clearly detect signs of the post-80s influence of the new contemporary romance movement ». Well, um, okay, if you say so…

4) Find THE book which will make you love the genre

Or, in my case, the series. It was « The Wallflowers », a series in four volumes by Lisa Kleypas. In England, during the regency period, at the start of the 19th century, four young girls meet at a ball and become friends because they are all « wallflowers », who are rarely invited to dance and so have little chance of finding a husband. In fact, despite being beautiful, fairly well-educated and kind, they each have something which scares off potential suitors. Lillian and Daisy, two sisters, have a great fortune, but they are American, which is terribly shocking for the English fashionable society; Annabelle, although noble, has lost her family fortune, and finally there is poor Evie, who not only stammers, but has the poor taste to be the daughter of a casino-owner. Despite these obstacles, since it is Annabelle’s final season, her last chance to get engaged, the four young ladies decide to join forces and find husbands, one after the other. Each book tells the story of one of these unusual heroines and does not stop at « You may kiss the bride », but shows us the start of their married life, too, which I particularly appreciated. Plus we continue following the characters through the other volumes, not just their particular story. The series is well-written, easy to read and I highly recommend it.

5) The most important thing is to read for yourself

Despite all the esteem in which you must hold your guru, you are not obliged to like the same things or the same books. I am particularly fond of historical romances; contemporaries do not do much for me and vampire stories even less. Some of my cousins, who like Evie best of all the Wallflowers, can not understand my affection for Lillian, the pest, but so what? The point is to find what YOU like, and if the book you are reading is really not your style, put it down, go back to Millenium and do not waste your breath explaining.

And now it is probably time for me to stop, because I am starting to talk like a bad episode of On Tree Hill, but without the pop music.

Lady V.

L’amour l’après-midi – Hathaway 5

(Réédition du 27/08/10)

Lorsque j’ai reçu mon exemplaire, il y a quelques semaines, j’ai eu un instant d’émotion. Voilà, après, c’en était fini de ma vie avec les Hathaway… J’ai tenu le livre entre mes mains, hésitant à le commencer tout de suite, me demandant si je n’allais pas le garder pour un moment de déprime, un de ces jours où j’aurais besoin d’une lecture de confiance. On a tous comme cela des auteurs qui ne nous déçoivent jamais, et vers lesquels on revient en période difficile… Et puis j’ai ri de moi-même. Franchement, comme si j’avais assez de volonté pour résister à un livre d’une de mes auteurs préférées, dans une série que j’avais jusqu’alors adoré! Étrange non comme, quelque soit la taille indécente de ma pile à lire, je continue à acheter des livres, et à donner la priorité à mes auteurs préférés en toute circonstance…

Ceci dit, bien m’en a pris, je crois que ce tome 5 a été mon favori.

Parlons donc de Béatrix, la dernière des sœurs Hathaway. Quand nous l’avons rencontrée la première fois, c’était encore une enfant. Elle a bien grandi, mais est restée, de loin, la plus originale de la fratrie. Le grand amour de Béatrix, ce sont les animaux. Elle a avec eux un lien particulier, comprend leur psychologie, soigne tous ceux qu’elle rencontre, entretient une véritable ménagerie (son animal de compagnie, après Dodger le furet, c’est Médusa le hérisson!) et d’une manière générale, préfère leur compagnie à celle des humains, qu’elle trouve bien trop hypocrites. Elle a évidemment le cœur tendre, et plein de compassion (un grand classique, j’ai remarqué que dans les romances, les gens qui aiment les animaux sont toujours plus compatissants que les autres… étrangement je ne trouve pas que cela se vérifie dans la vraie vie, mais admettons…).

Nous sommes en 1855, c’est la guerre de Crimée, de nombreux soldats anglais sont sur le front, et comme souvent en période de guerre, ils écrivent à la dame de leur cœur.

Béatrix n’a pas de soupirant, mais son amie Prudence, si. Plusieurs même. Et l’un d’entre eux, le Capitaine Pheelan, est justement l’un de ces soldats. Seulement voilà, Prudence n’a pas de temps à perdre, elle s’amuse bien trop de bals en parties de chasse, de thés en promenades. Elle demande donc à Béatrix d’écrire pour elle, et celle-ci ne peut refuser. Ainsi s’engage une correspondance entre Christopher Pheelan et Béatrix. Mais sous un faux nom. Très Cyrano de Bergerac tout ça…

Au fil des lettres, naissent les sentiments. Pour moi lectrice, ces lettres sont une vraie porte ouverte sur leur intimité. J’ai souvent constaté qu’on se révèle beaucoup plus facilement par écrit que en face à face. Et c’est bien ce qui arrive à nos héros. Jusqu’au jour où Béatrix ne veut plus vivre dans ce mensonge, et, toujours sans révéler son identité, envoie une lettre de rupture. Sauf qu’elle se trompe, et envoie son premier brouillon (parlez d’un acte manqué), celui où elle annonce à Christopher qu’elle n’est pas celle qu’il croit et le supplie de revenir et de la trouver!

Évidemment, Christopher ne comprend pas qu’il y a eu erreur sur la personne, et quand il rentre du front en héros national quelques mois plus tard, il est se met en quête de celle qu’il aime. Dieu merci, l’auteur en a fait un être intelligent, et il ne lui faut pas des mois pour se rendre compte que Prudence ne peut pas être celle qui lui a envoyé ces lettres (d’abord elle est trop cruche, ensuite elle est vaine et superficielle, et enfin, elle est trop cruche!). Et il n’apprécie pas du tout, mais alors pas du tout d’avoir été mené en bateau… déjà qu’il n’est pas trop en forme, après avoir passé des mois sur le front, mais quand on sait que Prudence, c’était un peu le soleil qui l’a motivé pour rentrer vivant… Et du coup, qui lui a envoyé ces lettres??!

Enfin, je ne raconte pas la suite, mais sachez que les sentiments entre les deux sont incroyablement touchants… La façon d’aborder le problème du soldat qui rentre de la guerre résonne de manière assez moderne, quand on pense que l’auteur est américaine, et qu’elle doit avoir à l’esprit tout ce qui se dit aujourd’hui sur le syndrome post-traumatique des soldats, mais elle arrive à éviter le cliché avec une grande finesse, et nous présente un héros qui affronte ses faiblesses et qui n’est pas guéri d’un coup de baguette magique par l’amour de l’héroïne (selon moi, l’un des clichés les plus irritants de la romance)…

En refermant le livre, j’ai eu ce petit pincement au cœur. Au revoir, les Hathaway…

Bonne lecture,
Chi-Chi

Matin de noces – Hathaway 4

(Réédition du 18/08/10)

Poppy a peine installée dans sa nouvelle vie avec Harry, nous retrouvons déjà les Hathaway, mais cette fois-ci loin de Londres, dans leur propriété du Hampshire.

Léo, le grand frère, que l’on a appris a connaître durant les 3 tomes précédents, sera le héros. Comme j’avais hâte de savoir ce qui lui était réservé! Plusieurs indices m’avaient mis la puce à l’oreille et j’étais ravie de voir que oui, son héroïne, ce serait bien Catherine Marks, la dame de compagnie des deux plus jeunes sœurs, Poppy et Béatrix…

Léo, c’est un caractère particulier. Il n’a pas été éduqué pour le rôle d’un noble, il a fait des études pour devenir architecte, il a aimé et été fiancé, a perdu sa fiancé, s’est lui-même perdu en cours de route, dans le genre auto-destructeur, il a bien rempli son contrat. Et puis au fil des livres, on l’a vu évoluer, grandir, se reprendre en main, et devenir un homme charmant, avec un humour dévastateur, pas vraiment un « rake » mais pas encore quelqu’un de vraiment respectable non plus, après tout c’est un Hathaway! Bref, un héros qui n’a pas attendu une héroïne pour le sauver. Ce qui ne l’empêche pas évidemment d’être persuadé qu’il ne pourra plus jamais tomber amoureux, et d’ailleurs il ne le souhaite pas, trop peur de retomber dans cette « folie » qui a suivi la perte de son amour…

Quand à Catherine, quand le livre commence, elle travaille déjà pour la famille depuis 2 ans, et, de l’avis de tous, elle a fait des miracles pour tout le monde, leur apprenant comment naviguer dans la bonne société, et leur permettant d’éviter bien des impairs. D’ailleurs, avec l’enthousiasme général qui les caractérisent, tous la considèrent comme un membre de la famille. Et pour Catherine, tout serait merveilleux si Léo ne lui gâchait pas la vie! Depuis le 1er jour, ces deux là passent leur temps à se chamailler, à s’envoyer des piques.

En bonne lectrice de romance, c’est pour moi une indication certaine qu’il y a là une attirance non assumée! Et apparemment, les Hathaway (sœurs et maris) pensent comme moi… Et d’ailleurs, ce qui devait arriver arriva, un jour Léo embrasse Catherine. Et à partir de là… tout déraille!

En prime, mauvaise nouvelle, retournement de situation tout à fait crédible (oui, il fallait bien un ressort dramatique), on découvre une sombre clause dans l’héritage obtenu, Léo doit produire un héritier dans l’année qui suit, sous peine de perdre la maison familiale (pas le titre et les terres quand même, n’exagérons rien, on ne va pas renvoyer cette pauvre famille sur la paille!).

Léo doit donc se marier, et vite. Léo est attiré par Catherine. Catherine ne veut pas se marier (non pas que Léo l’ait proposé). Léo découvre que Catherine cache un secret. Catherine ne veut pas révéler son secret. Le secret de Catherine est découvert. Etc, etc, etc…

Et au milieu de tout cela, nos deux héros sont absolument charmants, attendrissants dans leur étonnement face aux sentiments qui naissent entre eux. Léo sera bien plus rapide à admettre les-dits sentiments d’ailleurs, et c’est tout à son honneur. Mon petit cœur de midinette aime l’idée qu’un homme reconnaisse qu’il est amoureux, et qu’il agisse en conséquence.

Léo et Catherine ensembles, c’est, pour nous, lecteurs, une évidence depuis leur première conversation, les étincelles jaillissaient hors des pages de mon livre! Et n’oublions pas non plus le rôle capital que jouera Dodger le furet dans cette histoire encore…

Bonne lecture,
Chi-Chi

La tentation d’un soir – Hathaway 3

(Réédition du 08/08/10)

Souvenez-vous, nous avions laissé nos Hathaway en bonne voie vers l’intégration dans la haute société londonienne, quelques années (4 ans, n’exagérons rien) se sont écoulées, le domaine familial reprend forme, les couples formées par Cam et Amélia, Win et Merripen sont toujours aussi heureux, la famille s’agrandit, bref, la vie a suivi son cours. Et voilà que Poppy, n°4 de la famille, est en âge de se marier. Et elle ne rêve que d’une chose : mener une vie normale. Les excentricités familiales, c’est épuisant! Se faire remarquer, mais pour les mauvaises raisons, c’est embarrassant. Alors non, elle n’a pas honte de sa famille, mais elle veut épouser un homme tout ce qu’il y a de plus classique et « comme il faut », et mener une vie tranquille…

Évidemment, comme disent nos amis britishs, «best laid plans»… Les choses ne se passeront pas exactement comme Poppy le souhaite! Au passage, Poppy, c’est un joli prénom non? Ça veut dire « coquelicot », j’aime bien le concept…

Dans les romans de type régence, on parle souvent de la Saison. La Saison, c’est une période entre avril et juin où le gratin de l’aristocratie se retrouvait à Londres pour socialiser, et lancer leurs précieuses têtes blondes sur le marché du mariage. Autant dire, une étape obligatoire pour toute jeune fille qui se respecte et souhaite se trouver un fiancé. Les Hathaway se trouveront donc à Londres pour la Saison, Poppy cherchant un mari! A défaut d’avoir une maison de ville en plus de leur domaine à la campagne, les voilà obligés de louer une suite au Rutledge, un hôtel, certes de très haut standing, mais pour l’époque, vivre dans un hôtel, ce n’était tout de même pas très bien vu. Les chances de Poppy d’attirer un jeune homme respectable, quand on ajoute à cela sa famille excentrique, sont plutôt minces. D’ailleurs, plus d’un prétendant a renoncé…

Poppy ne vit pas très bien cette situation. Mais le pire est encore à venir : un jour, en pourchassant un furet (lequel appartient à sa sœur Béatrix, et ne négligez pas cette information car elle aura une grande importance pour la suite de nos histoires), Poppy rencontre Harry Rutledge, propriétaire de l’hôtel. Un jeu de séduction (en tout bien tout honneur évidemment, si la séduction n’était pas quelque chose de respectable, cela se saurait!) s’installe entre eux, et ce qui devait arriver arriva, Poppy et Harry se trouvent surpris dans une position compromettante.

Dans n’importe quelle famille ordinaire, cela voudrait dire qu’un mariage s’impose, mais pas chez les Hathaway. Non, Léo, le grand frère, ne donnera sa permission (ah, l’époque bénie où les femmes avaient besoin de l’autorisation de leur gardien légal pour se marier…) que si Poppy est d’accord. Bon, soyons réalistes, elle finira bien par dire oui, sinon cela pourrait poser un sérieux problème dans l’évolution de leur histoire d’amour.

Mais j’ai assez apprécié que 1) Poppy ait suffisamment d’intelligence pour ne pas se précipiter sur la solution de facilité ou se résigner à ce mariage avant d’avoir pris le temps d’y penser et que 2) Harry sache, dès sa 1ere rencontre avec Poppy qu’il veut l’épouser, même si pour cela il utilise des moyens assez peu honorables pour lui forcer la main. Cela donne à leur relation une profondeur que je trouve bien plus touchante, car ils se posent des questions sur les raisons qui les poussent l’un vers l’autre, au-delà de la simple attraction physique, sur laquelle trop d’auteurs se reposent lourdement pour justifier l’amour naissant.

On pourra me dire ce que l’on voudra, l’amour ce n’est pas l’attraction physique, et avoir follement envie de faire des choses pas très catholiques avec un homme, même dégoulinant d’hormones viriles, ce n’est pas non plus de l’amour!!!

Évidemment, une fois mariés, Poppy et Harry auront encore pas mal de chemin à faire l’un vers l’autre, d’autant que Harry est un homme mystérieux (quel héros de romance ne l’est pas en même temps) et qu’il n’est pas trop d’accord pour partager son jardin secret.

Encore une fois, Lisa Kleypas réussit un coup de maître, la série ne tourne pas en rond, les personnages ont tous leur personnalité distincte et on trépigne d’impatience de connaître la suite!

Bonne lecture,
Chi-Chi

L’étreinte de l’aube – Hathaway 2

(Réédition du 31/07/10)

Revenons à notre série de Lisa Kleypas.

Je dois avouer que si je voulais connaître la suite des aventures des Hathaway, l’histoire de Win (L’étreinte de l’aube en français) n’était pas celle que j’avais le plus hâte de lire. En effet, les deux héros, que l’on rencontre dans le livre précédent, sont tous les deux de nature plutôt réservée. On les connaît donc mal, et je craignais vraiment que toute « l’intrigue » tourne autour de leur incapacité à se parler. Si si, ce n’est pas une blague, il arrive que les auteurs de romance tiennent 300 pages sans que les héros n’aient une seule vraie conversation ensembles sur leurs sentiments, d’où des cascades de malentendus tous plus stupides les uns que les autres. Autant dire que dans ce cas, le livre est rarement bon. Ah, l’incapacité des héros à se parler…

C’est un ressort classique, et en ce qui me concerne, très agaçant. Comment peut-on tomber amoureux que quelqu’un à qui on ne parle pas (et par conséquence, dont on ne sait rien…)??! Les éléments utilisés par les auteurs pour faire rebondir leurs histoires me font parfois lever les yeux au ciel, tant ils sont peu crédibles. C’est un problème que l’on ne rencontre pas que dans la romance à mon humble avis! Vous connaissez la peinture au numéro? Eh bien on dirait un livre écrit au numéro…

Comme si il existait un recueil des situations et de mécanismes et qu’en cas de nécessité, l’auteur se tournait vers lui pour y piocher son inspiration…Et on se retrouve avec des personnages qui n’ont pas de substance, car ils agissent de manière illogique!

Maintenant que je vous ai bien fait peur, je vous rassure, rien de cela ici!
En même temps, pourquoi me suis-je inquiétée??! Lisa Kleypas ne déçoit pas ses lecteurs, elle a cette grande qualité de savoir éviter les ressorts trop prévisibles, même quand elle ne parle pas de grandes aventures dans des contrées exotiques! Et ceux qu’elle utilise sont assez finement intégrés à l’histoire pour ne pas agresser le lecteur.

Enfin, revenons à nos moutons. Win est une « invalide » : elle a eu la scarlatine quelques années plus tôt et ne s’en est jamais vraiment remise. Sa santé reste très fragile, elle s’épuise en montant un escalier, bref, ce n’est pas la grande forme! Mais, comme Win n’est pas la petite chose fragile et sans volonté que l’on pourrait croire (et au passage, physiquement, elle remplit parfaitement le cliché de la belle blonde éthérée que tout le monde sous-estime à cause de son apparence), elle décide de partir en France dans une clinique spéciale, suivre un traitement révolutionnaire (maintenant que tous les soucis financiers sont réglés). Et à son retour, deux ans plus tard quand même (la clinique fait des miracles, mais il faut que cela reste crédible, n’est-ce pas?) la voilà transformée. Merripen (Kev de son petit nom) est un bohémien grand et sombre, bref, le parfait héros ténébreux au passé mystérieux, qui a été élevé par la famille Hathaway depuis l’enfance (mais il ne parle jamais de ses souvenirs, respectons le mythe du héros s’il-vous-plaît) (Oui, aujourd’hui est un jour de parenthèses.) (Ça me plaît bien en fait…).

Bref, Win et Merripen se connaissent quasiment depuis toujours, et s’aiment en secret et en silence depuis à peu prés aussi longtemps (Ah, les amours d’enfance qui grandissent… bah euh, rien de spécial sur le sujet en fait…). Et c’est à ce moment là qu’un frisson de crainte vous saisit : mais en fait, les héros s’aiment et ne se le disent pas??! Eh bien oui! Mais respirez, tout va bien, ils ne mettront pas trop longtemps après le début du livre à se le dire. Enfin Win surtout… Merripen lui est surtout persuadé de ne pas être digne d’elle, il l’a placée sur un piédestal tellement haut qu’il ne la voit même plus!

Et voilà, Win réussira-t-elle a convaincre Merripen qu’il est digne de son amour et qu’il est bien l’homme qu’elle veut? Le suspens est d’autant plus insoutenable qu’on voit survenir de tous les cotés des révélations sur les origines de Merripen, avec en prime, des relents de vengeance (dans les livres, les méchants attendent toujours pile 25 ans, que le héros ait une amoureuse, pour mettre leur plan diabolique à exécution)…

Ne vous y trompez pas, ce livre est agréable à lire, mais 375 pages pour que cette espèce de tête de mule de héros dépasse son complexe d’infériorité, c’est un peu frustrant, aussi sympathique soit-il! Et bien évidemment, on retrouve avec délice les autres Hathaway, et on trépigne d’autant plus que l’on voit s’esquisser une future histoire…

Bonne lecture,
Chi-Chi

Les ailes de la nuit – Hathaway 1

(Réédition du 27/07/10)

Laissons là le contemporain pour revenir à nos séries.

Mine till midnight (Les ailes de la nuit en français) est donc le 1er livre de la série des Hathaway. Il prend le temps de poser le décor, dans un contexte classique de régence anglaise. Mais pour le lecteur fidèle, Cam, le héros, est déjà familier, c’était l’un des personnages récurrents de la série « Wallflowers » qui a précédé celle-ci. On a d’ailleurs le bonheur de retrouver un certain nombre des personnages déjà rencontrés et d’avoir de leurs nouvelles…

Cam, gitan, d’une beauté renversante et exotique, élevé par le tenancier d’un casino pas des mieux fréquenté, très doué pour les affaires, donc très riche, donc accepté avec grande réticence par la bonne société qui le méprise, ce dont il se fiche royalement (mais sans tomber dans l’excès ou la provocation, c’est un calme), partagé entre deux cultures, il est pour le moins complexe! Personnellement, j’ai longtemps spéculé sur le genre d’héroïne qui lui serait attribué, il m’était très sympathique et je ne voulais pas qu’il finisse entre les bras d’une chiffe-molle!

Finalement, c’est Amélia qui emportera ce gros-lot! Amélia, c’est l’héroïne typique qui ne paye pas de mine. Venant plutôt de la bonne bourgeoisie campagnarde, parents décédés, donc situation financière pas brillante, elle prend très à cœur son rôle d’aînée. Et puis, évidemment, nous sommes dans un roman où tout doit bien se finir, in extremis et par une bizarrerie d’héritage, son frère Léo entre dans les rangs de l’aristocratie, toute la famille va pouvoir profiter des avantages que cela procure (notamment financiers, on l’aura bien compris!). Propulsés à Londres dans un milieu qui n’est pas du tout le leur, les Hathaway accumulent les impairs et les faux-pas, et Amélia, en bonne mère poule qui se respecte, cherche une solution pour faciliter l’intégration de sa famille, notamment de ses jeunes sœurs. Cette solution passera bien évidemment par Cam… Comment un original comme Cam peut aider une famille d’originaux comme les Hathaway à se faire bien voir de la bonne société londonienne? C’est ce que je vous laisserai le plaisir de découvrir.

Leur rencontre fait des étincelles. Ce sont tous les deux des protecteurs, plus habitués à prendre soin des autres qu’à se soucier d’eux-mêmes. Et puis voir cette fratrie hors du commun, comme un poisson hors de l’eau dans les beaux salons londoniens, cela donne lieu à des scènes absolument savoureuses. D’autant que, étant moi-même dotée d’une famille nombreuse, j’adore voir comment les auteurs parlent des relations familiales (souvent un peu idéalisées certes, mais tellement drôle…). C’est l’ouverture parfaite pour une série, tous les personnages sont intrigants, j’ai trépigné d’impatience en attendant la suite!

Bonne lecture,
Chi-Chi

L’idylle interdite

Un dernier pirate avant de refermer cette saga de l’été (kof, kof) indien? Et un classique à la couverture vintage qui donne des frissons. Et là, ce n’est pas la faute de la météo, mais notez tout de même la nuisette satinée et la chevelure « saut du lit » de la demoiselle, sans parler de cette chemise ouverte sur un torse viril pour monsieur.

C’est quoi d’ailleurs cette tendance chemise ouverte? J’en viens à me demander si les graphistes pensent que le bouton est une invention qui succède l’apparition de la carte à puce! Parce que la recrudescence de torses dévoilés est tout de même au moins aussi inquiétante que le nombre d’héroïnes aux yeux violets ou aux odeurs particulières (Cess, this for you dear)!

Mais back to the subject, et à l’idylle interdite entre Lucy et le monsieur au regard sombre et mystérieux…

Voyons le synopsis de Thief of hearts :
Être enlevée par un pirate aussi redoutable que le capitaine Doom (nom de guerre pourri, check!) est une expérience abominable. Même si le pirate en question n’est pas dépourvu de séduction (corps de rêve, check!) et qu’on réussit à le poignarder avec un coupe-papier (arme ridicule, check!) (ça vaut l’éventration à la petite cuillère) avant d’être jetée à la mer et finalement sauvée par un navire anglais… Mais depuis qu’elle est rentrée de Londres, Lucy ressasse ce souvenir avec une certaine nostalgie.
En revanche, l’Amiral Snow, son père, ne décolère pas. Quel camouflet (insulte suprême, check!)! Doom le lui paiera. En attendant, il faut veiller sur Lucy nuit et jour (jeune fille sans défense, check!). C’est ainsi qu’il engage un garde du corps, Gerald Claramont (prénom pourri, check!), qui a pour ordre de ne pas quitter la jeune fille d’une semelle.
Bien que ses amies lui fassent remarquer que son cerbère est plutôt bel homme, avec sa haute stature et sa carrure impressionnante, Lucy le déteste instantanément (héroïne aux humeurs un tantinet irrationnelles, check!). D’autant plus que, s’il ne portait pas de lunettes, Gerald présenterait une vague ressemblance avec le capitaine Doom (secret de polichinelle?).

Quand j’ai commencé à faire part de mes impressions sur le livre à Chi-Chi (qui l’a lu, dans son jeune temps), cette dernière m’a demandé (avec presque des trémolos dans la voix) d’épargner (un peu) Lucy et son héros. J’ai donc promis que j’expliquerai le contexte de ma lecture… qui explique que je n’ai pas atteint le potentiel de swoonitude qui est possible avec ce livre.

Tout d’abord, Alfred est mort en plein dans la lecture de ce livre. Et le prince a eu beau tenter de voler au secours de mes lectures, c’était sans compter sur mon indécision (je reprends le même? le modèle au dessus? quels options?) et les délais de livraison, il y a bien deux semaines qui ont séparé la mort d’Alfred et l’arrivée de Junior… Autant de temps que j’ai passé loin de Doom et de son torse viril, brisant à jamais mon élan d’enthousiasme sur ce livre.

Ensuite, il y a le côté incognito…
Pour celles qui n’ont pas su lire les signes aux néons fluos clignotant dans le synopsis fourni par l’éditeur, passez votre chemin, parce que c’est le moment de l’article où je révèle le secret de polichinelle: Doom et Claramont ne sont qu’une seule et même personne… Voilà, je l’ai dit. La terre ne s’est pas effondrée sur elle-même… Je continue avec mon argumentaire.

Et donc, le concept du héros qui enfile une paire de lunettes pour passer incognito, cela provoque un haussement de sourcil intérieur (je n’ai malheureusement pas la capacité physique à le faire, à mon grand désespoir) et une moue dubitative quant à l’efficacité de la manœuvre.

C’est une tendance qui remonte à loin, à ma découverte de Superman en fait. J’ai du mal à avaler qu’une paire de lunettes et une petite mèche puisse à ce point aveugler Lois, et je me revois en train de hurler au poste de télé ou à la BD que je tenais dans les mains, « mais tu es gourde ET aveugle ou bien? Et tu es journaliste d’investigation? Tu parles, tu n’arriverais pas à trouver ma planque de BN! ».

J’avoue être clairement partiale sur la question, et complètement influencée par mon amour inconditionnel de Batman (qui lui, porte un masque qui couvre la quasi-totalité du visage, thank you very much). Du coup, j’avoue que Doom a sans doute pâti de ma perplexité chronique quant à l’efficacité de la paire de lunettes en matière de déguisement.

C’était comme avec Superman, j’avais envie de crier à Lucy « mais tu vas ouvrir les yeux ou bien »! Et alors que le personnage aurait pu m’agacer sur d’autres points (sans doute plus légitimes) je me suis agacée sur celui là. J’en ai même voulu à Doom qui a eu l’audace de penser que je tomberais moi aussi dans le tableau…

Je pense donc être complètement passée à côté de l’histoire. Mais ce n’est pas de ma faute, c’est de la faute à Superman!

Dixit Chi-Chi, c’est une bonne lecture quoique j’en dise. Je recommande donc aux amoureuses de Superman de se lancer sans tarder dans L’idylle Interdite de Lucy et Doom!

En attendant, je referme la saga de l’été, et m’en retourne à d’autres lectures moins chargées en iode et torses virils!

Bienvenue à l’automne, et bon lundi à toutes!

Tam-Tam

Destins blessés

Scroll down for english

(Réédition du 20/07/10)

Quand on se met en tête de rédiger un blog sur ses lectures, on se trouve face à un dilemme : parler de ses lectures au fur et à mesure, ou se retourner sur les livres que l’on a déjà lu?

En ce qui me concerne, ma bibliothèque est d’une taille plutôt gargantuesque… Par de savants calculs, j’évalue la chose à environ 30 livres au m². Pas forcément impressionnant dit comme ça, mais quand on sait que je vis dans 18 m²…

Je ne peux donc pas prétendre ignorer tout ce que j’ai lu jusqu’à présent, d’autant que je garde tout ce que j’ai aimé et que je relis beaucoup! Et il y a évidemment le fameux Top 15, mais j’y reviendrais une autre fois. J’ai donc fini par décider : je prendrais les livres au hasard dans mes étagères pour les commenter ici!

Aujourd’hui, Halfway to Heaven (Destins blessés), de Susan Wiggs

Ce livre est le n°3 de la série « Les chroniques Calhoun », ce qui ne doit pas être un obstacle. Ils peuvent tous être lus de façon complètement indépendante, ou sans ordre chronologique. D’ailleurs, je me souviens avoir lu le n°2 il y a presque 10 ans, et j’ai lu le n°1 l’an dernier, il m’a fallu attendre le n°3 pour réaliser qu’il s’agissait d’une série!

L’une des originalités de ce livre, c’est le contexte. La romance fonctionne souvent par thèmes, surtout pour les localisations géographiques et les périodes historiques, et peu d’auteurs sortent des sentiers battus : on se retrouve donc souvent en Angleterre, Irlande, Etats-Unis, Australie ou Nouvelle-Zélande parfois (la très grande majorité des auteurs du genre viennent de ces pays-là). Quand aux romans historiques, ils sont le plus souvent situés au Moyen-Age, durant la Régence anglaise (1811-1820) ou pendant la conquête de l’Ouest.

Ici, l’histoire se passe à Washington en 1884, dans le milieu politique. Abigail est la fille d’un sénateur influent, mais elle ne colle pas du tout avec son milieu, elle est plutôt maladroite (pour des raisons mystérieuses que je vous laisserais découvrir par vos propres moyens, il faut bien entretenir le suspens!) et en conséquence, pas franchement à l’aise dans la haute société. Et encore une héroïne avec une passion originale : ici, l’astronomie, elle possède même son observatoire personnel sur le toit de la maison familiale! A croire que les héroïnes de romances sont toutes dotées de talents extraordinaires… Je jure que ce n’est pas le cas, il existe aussi de très belles histoires avec des femmes parfaitement ordinaires, mais chaque chose en son temps. Enfin, Abigail se voit comme l’héroïne d’une passion tragique et sans espoir, elle aime désespérément. Et souhaiterais changer les choses, être enfin remarquer, mais pour les bonnes raisons, par l’élu de son cœur. Quitte à faire un peu n’importe quoi au passage, après tout, elle a déjà une réputation d’originale, pourquoi ne pas en profiter?

En face, Jamie est un tout nouveau sénateur, il aimerait bien obtenir l’appui du père d’Abigail pour faire voter son projet personnel. Et après tout, quel meilleur moyen de gagner les bonnes bonnes grâces d’un homme que de fréquenter sa fille? Et là, surprise! Abigail n’est pas du tout la gourde qu’elle donne l’impression d’être, bien au contraire, et le jeu lui échappe complètement…

L’histoire s’entortille autour de quelques manipulations politiques, beaucoup d’évolution personnelle pour l’héroïne qui prend confiance en elle et pour le héros qui se retrouve littéralement la tête dans les étoiles, un père absent qui se révèle enfin, une sœur parfaite qui se fait protectrice d’un secret. Et puis le rire et la complicité des héros, la métamorphose en papillon, une valse sur les toits de la ville… Les astres veillent sur nos héros et les guident l’un vers l’autre tout au long de l’histoire.

Ce n’est pas un roman de passions intenses, de déclarations enfiévrées et de conflits angoissés. Susan Wiggs est une spécialiste du genre : une histoire touchante, douce, et pourtant jamais ennuyeuse, souvent surprenante. Un livre a savourer…

Très bonne lecture,
Chi-Chi

 

When you start thinking about writing a blog, you wonder, what is it going to be about? Are you going to talk about what you recently read or will you turn back to books you read a long time ago?

As far as I am concerned, I own a ginormous quantity of books… Through some very sophisticated calculations, I arrived to the conclusion that I own about 30 books per square meter. Don’t be fooled, it doesn’t seem to be much, until you know that I live in an 18 square meters appartement!

Therefore, I could never ignore all the books I read in the past, especially since I keep and re-read all the books I loved! And of course, there is that famous Top 15, but I  will get back to that on another occasion. So I’ve decided : I will just take some book off the shelf to comment them here!

Today, Halfway to Heaven by Susan Wiggs

This is book number 3 in the Calhoun Chronicles serie, whitch shouldn’t be a problem, since the books can be read independantly and out of their chronological order. As a matter of fact, I  remember reading book number 2 almost 10 years ago, and book number 1 last year, and it wasn’t until book number 3 that I realised they all were part of a serie.

Part of this book’s originality is it’s context. Romance is often organised in themes, mostly through geography and history, and few authors go towards original times or places. We can see books set in England, Ireland, Australia, United-States, sometimes New-Zealand (most of romance writers come from one of those countries), and set during the middle-ages, english regency ou conquest of the west.

Here, the story is set in Washington, in 1884, amongst politicians. Abigail is an influent senator’s daughter, but she doesn’t really fit with the crowd. She is rather clumsy (for some mysterious reason I will leave to you readers the pleasure of discovering, after all one must keep some discoveries for you to make), and because of that, she is socially awkward. Here, we face yet another heroine with an unusual hobby : astronomy. She even had her own observatory build on the roof of the family house! You would think that those romance heroines are all blessed with extraordinary talents… I swear that is not the case, you could find beautiful stories with perfectly ordinary heroines, but that story is for another time. As for Abigail, she sees herself as the heroine of some tragic unrequited love story, she is hopelessely infatuated. And wishing things were different, wishing she would get noticed by her love, but for the right reasons, and not because she embarassed herself yet another time. And in order to achieve that, she would do just about anything. After all, she is already seen as an original, so why not go all the way and enjoy the freedom it gives her?

As a match for Abigail, we have Jamie, brand new senator, wishing he could get Abigail’s father to approve one of his projects. And what better way to get a father to like you than to court his daughter? But… surprise, surprise, Abigail is not at all the ninny she appears to be, quite the contrary! And this courting game gets completely out of control…

The story then wraps itself around a few political schemes, lots of growing up and gaining self-confidence for both hero and heroine, who find themselves walking amongst stars, quite literally, one absent father reveling himself, one paragon of a sister protecting a secret, … And we are enchanted by their laughter and connivence, the transformation to a beautiful butterfly, waltzing on the rooftops… Stars look out for our heros and guide them towards one another all book long.

This is not a story of flaming passions, of heated speeches and anguished scenes. Susan Wiggs made a speciality out of that kind of stories : a story that touches the heart, soft yet never weak, often surprising. This is a book to savour.

Chi-Chi

 

Passagère clandestine

Aujourd’hui c’est fête! On va souper d’un Malory! Oui, cette fratrie de rakes en tout genre, et yummy à souhait! Et pas n’importe lequel, un des premiers (ceux qui sont délicieux et plein d’humour)(pas les derniers décevant comme celui là).

En ce lundi, je me penche sur le cas « James Malory » dans Passagère Clandestine de Johanna Lindsey. Notre James a de nombreuses casquettes: c’est un vicomte, c’est une canaille (sublime spécimen d’ailleurs), c’est la brebis galeuse de la famille, il a fait carrière dans la piraterie (admettez qu’un pirate gentleman cela ne se trouve pas sous les sabots d’un cheval!)(j’ai failli dire à chaque dynastie), il est arrogant, il a juré qu’il n’existait pas sur la planète de femme qui réussirait à le faire se marier. Car l’amour… très peu pour lui. Et côté entêtement, James récolte un beau 20/20.

Mais ça c’était avant.

Par un beau jour, dans une taverne sombre et enfumée, il croise la route de Georgina Anderson, ou George pour les intimes, qui vient de voir celui qui était son promis s’unir à une autre et qui n’a qu’une hâte, rentrer au bercail, home sweet home dans le land of plenty de l’autre côté de l’atlantique où elle pourra reprendre une vie normale auprès de ses frères.

Et comme elle est plutôt pressée, qu’elle possède un tempérament de feu profondément excentrique, elle se dit que se faire passer pour un garçon pendant la traversée sera bien plus pratique que de trouver un chaperon, et se plier aux conventions.

Sauf que bien entendu, pendant la traversée, tout ne se passe pas comme prévu, que James est un rake (pas un idiot) et qu’une jeune fille de 22 ans, pour peu qu’elle ne soit pas victime de malnutrition, va difficilement faire avaler à un libertin de sa trempe qu’elle est en réalité un garçon de 12 ans.

Ce qui doit arriver arrive, James compromet la donzelle, qui contrairement à d’autres histoires dont je vous ai parlé, est plus que consentante, et s’attire les foudres de la tribu de grands frères hypers protecteurs que George lui a dissimulé…

C’est qu’à force de faire des galipettes pendant le voyage, James aurait laissé un petit souvenir (le genre qui attend 9 mois avant de sortir et qui réduit à néant les cellules grises des gens à qui il ou elle fait risette), ce qui n’est pas du tout du goût des frères Anderson qui le prenne en chasse pour lui faire la peau, histoire de laver l’honneur de leur sœur…

Je rappelle à mon aimable lectorat que James a juré mordicus qu’il ne se marierai JAMAIS. La grande question est donc: renoncera-t-il à sa liberté pour une vie avec George? Quant à cette dernière, acceptera-t-elle le mariage « contraint par la force » que lui offre ses frères grâce au le talent de persuasion de leurs armes?

Au delà des improbabilités, l’histoire entre James et George est sensuellement drôle et pleine de dialogues vintage.

Et là vous vous demandez, que veut donc dire notre amie Tam-Tam par « dialogues vintage »? C’est très simple mes chères amies, cela veut dire que la dynamique entre nos deux héros entre dans cette catégorie particulière qui me ramène à mes premiers émois de princesse:
– James est un rake, un libertin, macho et viril, conscient de sa place dans le monde et régalien dans son attitude. Il balaye les problèmes d’un geste nonchalant du poignet et se rit des conventions. Ce n’est pas pour rien qu’il est « la brebis galeuse ». C’est un rôle qu’il a choisi et dans lequel il excelle. Cela lui permet d’être exceptionnel dans une famille ou se démarquer est compliqué, et de n’en faire qu’à sa tête.
– George, de son côté, est l’enfant chéri de la tribu, la petite princesse. Elle aurait pu être un petite chose fragile, couvée par sa famille, mais son tempérament de feu l’a poussé à vouloir sortir du moule. Ainsi, elle aussi n’en a toujours fait qu’à sa tête, malgré les injonctions autoritaires de la fraternité Anderson. Rester à la maison, en sécurité, bien obéissante? Très peu pour elle.

Je vous laisse imaginer les dialogues entre ces deux là, et vous invite à lancer les paris quant à savoir qui aura le dernier mot.

C’est ce qui me plait le plus dans cette histoire. Le clash entre les deux héros. Et pas un clash à la Lady Vixen où les héros sont sadiques, non, un clash drôle, où ni l’un ni l’autre ne veut admettre la défaite et où la mauvaise foi est reine. Et il faut avouer que lorsqu’elle n’est pas dirigée à nous, la mauvaise foi c’est délicieux à regarder non?

Bonne lecture,
Tam-Tam

Ravished

(Réédition 18/07/10)

Tam-Tam vous parlait de ces auteurs que l’on découvre, et qui changent toute votre façon de voir la lecture. Tous les « gros » lecteurs ont un panthéon personnel d’auteurs. Malheureusement, quand on se penche sur un genre littéraire particulier, quand on spécialise ses lectures, il devient difficile de partager ses découvertes avec d’autres personnes aussi intéressées…

La romance (oui, car en français, on parle de romance, pas de harlequins ou de romans à l’eau de rose, termes bien trop restrictifs pour un genre tellement vaste) souffre d’une image redoutablement niaise… Je me souviens de la tête de mes parents quand je suis tombée dedans, je devais avoir 14 ans… Je lisais de vieux Harlequin des années 80, toute une époque… Et puis j’ai quitté la France pour le Canada et là, il y a eu trois découvertes fondamentales, dans cet ordre : la collection J’ai Lu, le forum des Romantiques, et la VO…

– Les J’ai Lu, parce que, en dépit d’une traduction parfois désastreuse, les histoires étaient souvent plus longues, plus complexes et plus subtiles que dans les collections Harlequin que je connaissais. Et que sans ça, je me serais vite lassée du genre…

– Le forum des Romantiques, attaché au site des Romantiques, car il m’a permis de rencontrer des dizaines de personnes aussi intéressées que moi, car c’est une mine de conseils, d’échanges et d’avis, de discussions aussi bien sur les auteurs que sur les livres et sur le genre en général.

– Et enfin, la VO, qui m’a ouvert un monde infini de possibilités. Ne rentrons pas dans les détails techniques, mais il est difficile d’imaginer la quantité incroyable de romances publiées chaque mois en Amérique du Nord!

Aujourd’hui, je parlerais d’un livre qui se trouve dans mon Top 15 personnel (le genre de liste que l’on fait en se disant « si ma maison brûle et que je ne peux sauver que 5 livres, lesquels? » et où on finit par en retenir 15 parce que 5, c’est impossible, trop difficile, le choix est cruel pour tous ceux que je devrais abandonner)…

Ravished, donc…

Pourquoi ce livre? D’abord, parce que c’est l’une de mes premières lectures en VO, et je vous prie de croire que mon exemplaire a bien vécu, voilà bientôt 10 ans qu’il m’accompagne fidèlement! Le papier commence à jaunir et à prendre cette odeur un peu particulière des livres quand ils vieillissent… Et ensuite, parce que son auteur, Amanda Quick, est l’une des stars du genre, et que pour présenter un genre, il vaut toujours mieux commencer par ce qui se fait de mieux en la matière, non?

Voyons un peu ce dont il s’agit :

Harriet Pomeroy a une passion dans la vie : les fossiles… Bon, à première vue, on pourrait se dire que c’est mal parti pour elle, une (plus très) jeune fille anglaise au début du 19ème siècle, qui aime explorer les grottes et creuser la terre pour ramasser des bouts d’os et de pierre… Elle vit bien évidemment dans un village typiquement anglais du bord de mer, passe pour une originale, et se mêle trop souvent de ce qui ne la regarde pas. Et entre autres affaires, elle se met en tête de convoquer Gidéon, Vicomte St Justin, le seigneur local qui ne met jamais les pieds dans la région, au sujet d’une sombre histoire de voleurs utilisant une grotte voisine pour entreposer leur butin. On pourrait croire que ce qui dérange Harriet, c’est la présence de voleurs, non? Eh bien pas du tout! Ils risquent surtout de perturber ses recherches, or, Harriet est sur le point de faire une découverte capitale, elle le sait, elle le sent. Et pour cela, il faut qu’elle puisse accéder à la grotte. En bref, Gidéon pourrait-il venir, s’il-vous-plaît-monseigneur-dégager-le-terrain-pour-que-je-puisse-continuer-ma-petite-vie-tranquille? Problème? Gidéon, c’est un peu l’équivalent en version moins conte de fées de la Bête. D’une taille impressionnante, pas franchement beau, des cicatrices sur le visage, tout le monde a peur de lui. Et pour ne rien arranger, il a un sale caractère et n’apprécie pas trop d’être convoqué de façon aussi cavalière. Et pourtant, il vient… Évidemment, sinon où serait l’histoire! S’ensuivront pas mal de péripéties, et évidemment, une histoire d’amour, où tout est bien qui finit bien…

A m’entendre, on pourrait croire que ce livre est une suite de clichés. Eh bien non! La magie opère dès les premières pages… Comme souvent dans les romances, tout le talent de l’auteur réside en cela : nous intéresser à une histoire dont on sait déjà qu’elle finira bien. Ce qui compte, ce n’est pas la fin, mais comment on y arrive…

Et croyez-moi, ce chemin que nos héros parcourent ensembles, il est délectable pour le lecteur. Ensembles, ils font des étincelles, ils sont drôles à observer, touchants, surprenants…

Et surtout, chaque fois que je tiens ce livre entre mes mains, j’ai l’impression de retrouver de vieux amis… des amis que j’aimerais vous faire rencontrer!

Très bonne lecture,
Chi-Chi

Tam-Tam was talking to you about those authors you discover one day and who change the way you read for ever.

Every avid reader has a hall of fame of his favorite authors. Unfortunately, when you favor a specific genre, it gets harder and harder to meet people intersted in the same kind of books as you.

Romance is often seen as very silly. I remember my parents’ face when I started reading old Harlequin books, I was 14 I believe. Then I left France for Canada, and there, I discovered 3 things, in that order :
– J’ai Lu, the publisher, because despite their less than perfect translations, was printing stories often more complex and longer than Harlequin, and I was getting bored with the genre…
– The forum attached to the website http://www.lesromantiques.com, because it allowed me to meet dozens of other fans, because I found so many good advices there, as much about the genre as about the books.
– English! By learning english well enough to read the language, a whole new world opened to me. Without getting specific about numbers, you would hardly imagine how many new romances are published each year!

As for today, I would like to talk about a book that ranks in my personnal Top 15 of all times (the kind of list you make when asking yourself « if my house were to burn, and I could only save 5 books? » and you always end up chosing 15 instead of 5 because, really, 5 is not enough, and making a choice is cruel to all of those poor books I abandonned to the fire)…

That book would be Ravished.

Why that one? Well, first of all, because it’s one of the very first english books I bought and read, and believe me when I tell you that it is well worn, having followed me around the world for 10 years! The paper is getting yellow, and it’s starting to smell a bit dusty, like every old book after a time. And because it’s author, Amanda Quick, is one of the genre’s greatest names, and when trying to promote a genre, it’s always better to present the best of the best!

Now let’s see :
Harriet Pomeroy lives for one thing : fossils… You could think that things are not really looking good for her : one not-so-youg-anymore english miss, around the begining of the 19th century, whose passion in life is to dig up old stones and bits of bones… And of course, she lives in a typical english seaside village, where she is a reknowned original and where, more often than not, involves herself into other people’s business. Amongst other people’s business, she decides to write a letter to Gideon, Viscount St Justin (who would be the local nobility, except that he is never around), and in that letter, she asks him, or rather orders him, to come right away because some thiefs are using nearby caves to hide their stolen goods. One could think that Harriet is upset because of the presence of thiefs. Well, not at all! What Harriet is upset about is that she is on the verge of some great fossil-related discovery, and she needs to have access to the caves. So could Gideon come right over, and get rid of those thiefs as soon as possible so that she can get back to her work? There is just one small problem with Harriet’s plan. Gideon is kind of like the Beast from Beauty and the Beast, without the fairy-tale part. He is massive, not very good-looking, with scars on his face, and everyone is scared of him. And, on top of that, he is bad-tempered, and not too happy to be ordered about in such a fashion! Still, he comes. Well, of course, he had to come, otherwise, there would be no story! From there on, adventure, love and trouble will happen, and in the end, all will be well, and they will live happily ever after…

Listening to me, you could believe that the book is just one cliché after another. Well, don’t worry, that is not the case. Right from the beginning, magic happens… As it often happens in romance, the author shows her talent by intriguing us with a story where we know the end : the happy-end. What matters is not the end but the journey to the end.

And trust me when I say that the journey our heros will take together is pure delight for the reader. Together, Harriet and Gideon sparkle, they are so much fun to watch, full of surprises…

And every single time I hold this book in my hands, it feels like meeting old friends… friends I would like you to meet too!

Chi-Chi

Ten things I love about you

10 things I love about You

Scroll down for english

(Réédition du 16/07/10)

Par Julia Quinn.

Dans une vie littéraire, il est des moments de grande déception (la saga Twilight, non, vraiment !? Pourquoi tant de haine ?) et des moments de grâce où l’on découvre un nouvel auteur.

Ce n’est pas juste découvrir un livre. Découvrir un livre, c’est le coup de pot. Le « Lucky number » dans un colis amazon…

Découvrir un auteur, c’est un peu comme quand vers 2 ans, après avoir réclamé pour la 4ème fois une nouvelle feuille blanche à mon honorable mère, j’ai réalisé que les murs offraient un potentiel de surface et de blancheur inexploité pour mon art! (je vous épargne les conséquences qui suivirent cette découverte)

Découvrir un auteur, c’est être Christophe Colomb…sans les 3 caravelles.

Peu importe si bien souvent c’est un autre Christophe Colomb qui vous tend le livre en vous disant « tiens, lis ca, tu vas aimer ».

Au contraire ! C’est ce qu’il y a de plus joli avec la lecture, la découverte se partage ! Et bien souvent on redécouvre l’auteur à travers les yeux de celui ou celle qui nous a tendu l’ouvrage.

Mais je m’égare, revenons en à Julia Quinn, l’auteur de ce livre.

JQ est de ces auteurs dont on m’a tendu un exemplaire un jour en me disant : Tu vas A-DO-RER !

The duke and I…ahhhhh c’était il y a si longtemps…

Mon Christophe Colomb ce jour là n’était autre que Chi-Chi, je trouvais donc normal que pour ce premier article entièrement rédigé par mes blanches mains, je rende un hommage à une auteur qui est le ciment de notre amitié !

(Julia, si tu lis ces lignes, je t’en conjure, ne régresse pas ! Nous avons besoin de ton talent !)

Et parce que la chaleur a momentanément atteint mes fonctions cognitives et amoindri mes capacités littéraires, voici les 10 raisons d’A-DO-RER son dernier roman.

1- Pas de grande héritière ou de duc à la fortune colossale. Sebatian et Annabel sont comme vous et moi, si nous étions nés au 19ème siècle j’entends – oui, perso, je me vois bien être née dans la noblesse, mais je suis une princesse n’est-il pas ?

2- Annabel n’est ni une cendrillon, ni une mijaurée naïve qui ne rêve que de faire battre le cœur d’un homme. Non, c’est une jeune fille intelligente au sens pratique affuté par sa vie à la campagne au sein d’une grande fratrie. Elle a eu une enfance ensoleillée, et même si cela lui coute, elle sait qu’il est des choix dans la vie que la nécessité exige. Comme se marier à l’Earl of Newbery. Un vieil homme assez antipathique qui ne rêve que d’une chose : avoir un héritier.

3- Sebastian est un peu plus cliché. Il a un passé à la guerre qui le tourmente, et c’est un « rake ». Mais contrairement à bien des histoires, son « lourd passé sur le continent » ne l’a pas rendu complètement zinzin et n’en fait pas un héros qui « a tant besoin de trouver « la blanche main qui viendra le sauver de sa tourmente »

4- Leur amour coule de source. Bien souvent l’histoire d’amour autour des héros est pleines d’amours impossibles : tu es le fils de l’ennemi de mon père, mon 3ème cousin à la mode de Bretagne a tué le chihuahua de ta grande tante et nos deux familles sont en guerre…Non, ici, les sentiments naissent et sont reconnus pour ce qu’ils sont même s’ils ne sont pas sans créer des problèmes à nos deux jeunes gens

5- La référence à l’édition. J’ai cette affection particulière pour les romans où il est question de romans. Les héros semblent plus proches étrangement.

6- Annabel a les hanches larges. Je sais, c’est petit, mais que voulez vous, toutes ces beautés sans précédent ne sont pas sans aider mes complexes (même si mes hanches vont très bien, merci)

7- La vieille bique lubrique. Lady Vickers. Qui parle de sexe aussi crûment qu’un marin. A sa petite fille. Un délice.

8- Parce que les héros sont adorablement cute à observer (je pense instaurer d’ici peu une échelle de cutitude…oui, j’aime le cute)

9- Parce que les listes ajoutent du peps à ce livre comme jamais une liste avant…C’est vrai! Vous éclatez de rire à la lecture de votre liste de courses vous ?

10- Parce que sur l’échelle des Julia Quinn (vous apprendrez que j’aime le cute ET les échelles de mesure), ce roman arrive dans le peloton de tête.

Très bonne lecture
Tam-Tam

In a reader’s life, there are moment of great disappointement, (Twilight, really??! that was so mean…) and there are magical moments, when you discover a new author. It’s not only a new book. To find a good book, it’s luck. That lucky number amongst other books in an amazon package.
But to discover an author, it’s about the same thing as, when I was 2 years old, after asking my mother for the fourth time if I could have an other sheet of paper, I discovered that walls offered so much more free white space for me to express my art (and I won’t bore you with the consequences of THAT discovery)!
To discover an author, it’s to be Christpher Colombus… without the 3 caravels.
It doesn’t matter that most of the time, it’s another Christopher Colombus that gives you the book, saying «read this, you will like it».
On the contrary! The greatest thing about reading is that you can share a discovery! And often, you re-discover the author through the eyes of the person who gave you the book.

But let’s go back to Julia Quinn, author of this book.
JQ is one of those authors. Someday, someone gave me one of her books and told me : you will LOVE this. The duke and I… such a long time ago already…
That day, my Christopher Colombus was Chi-Chi, and so I thought it was natural for my first real post on this blog to honor the author who founded our friendship!
(Julia, if you read this, please keep on writing such great stories, we need you!)

And because it is so hot here, and it has fried most of my brain cells and diminished my litterary talents, I will give you 10 reasons to LOVE her last book :

1- No great heiress or insanely rich duke here. Sebatian et Annabel are people like you and me, if we had been born in the 19th century. Yes, I believe that I would have been born in the nobility, but I am after all a princess, aren’t I?

2- Annabel is not a cinderella, she doesn’t put on airs, she is not some naive young girl with only one dream, to find love. No, she is intelligent, sensible, thanks to being raised in the countryside and to her numerous brothers and sisters. She has had a happy childhood and even if she doesn’t like it, she knows that sometimes in life, there are some choices dictated by necessity. Marrying the Earl of Newbury is one of those choices. The old man is rather unpleasant, and he only wants to produce an heir at any cost.

3- Sebastian is a bit more of a cliché. His past experience in the war has traumatised him, and he is a rake. But, he is not too much of a cliché, since his «dark past» hasn’t turned him into a lunatic, and he is not a hero in desperate need of the delicate touch of the heroin to save him from himself.

4- Their love seems so natural. Too often, love between the heros is absolutely impossible : you are my fathers’ennemy’s son, my third cousin twice removed killed your great-aunt’s chihuahua, and our whole familys have been at war ever since… No such thing here, feelings bloom between them, and they are aknowledged for what they are, even if they do create some problems for them.

5- References to books. I have a special fondness for books where heros talk about books. It makes them feel closer to me.

6- Annabel has large hips. I know, it’s not so nice of me, but I have to admit that all of those prefect beauties, everywhere, doesn’t help at all with my complexes (though my hips are fine, thank you for asking).

7- The lecherous old bag. Lady Vickers. Who talks about sex as crudely as any sailor. To her grandaughter. Deliciousely priceless.

8- Because Annabel and Sebastian are so cute to watch (I believe I will work on the concept of a cute-scale for my readings… yes, I like cute things).

9- Because those lists really add some sparkle to the book, more than I’ve ever seen before. I mean, come on, how often do you laugh out loud reading you grocery shopping list?

10- Because on my JQ scale (you will learn that I like cute things AND scales), this book is very close to the top.

Enjoy your reading!
Tam-Tam

How to romance a rake

Il y a des matins pourris où se réveiller est un effort qui demande toute l’énergie dont nous sommes capables. Que ce soit parce que il n’y a plus de café/thé/chicorée dans le placard, ou parce que votre pull préféré porte le souvenir de la sauce bolognaise de la veille, ces matins sont horribles.

Fort heureusement, il n’y a pas de fatalité dans ces matins là. Car il suffit d’une chose pour vous amener le sourire aux lèvres et illuminer votre journée.

J’ai vécu un de ces matins fin juin. Je me suis réveillée, il pleuvait. J’ai tiré ma carcasse hors du confort de mon lit, et il n’y avait plus de céréales. Et laissez moi vous dire qu’une princesse en hypoglycémie ce n’est pas beau à voir. Ce n’est pas encore le stade Gremlins, mais on n’est pas loin.

Mais en revenant du supermarché local (le majordome était en vacances) avec ma boite de corn-flakes, j’ai ouvert ma boîte aux lettres… et j’y ai trouvé… un colis amazon !

Alors c’était peut-être le manque de sucres dans mon système, ou de la sénilité précoce, mais en observant ce paquet, j’ai pris conscience que je n’avais aucun souvenir d’un achat…

Prise d’une excitation soudaine, je suis rentrée précipitamment, j’ai presque jeté mes céréales dans la cuisine et me suis concentrée sur le colis.

J’ai trouvé à l’intérieur ‘’How to romance a rake’’, une romance régence de Manda Collins. Et le nom de ma bénéfactrice : Pirouette !

Ce qu’il faut savoir à propos de Pirouette, c’est qu’elle est très difficile en matière de romance historique, voire impossible à satisfaire. Si bien qu’elle reste souvent une lectrice fidèle des contemporains de tous poils, et nous laisse le soin de faire vivre la planète historique sans elle.

Alors recevoir une régence de sa part, c’était à la fois adorable et l’assurance d’une romance de qualité exceptionnelle.

Et je n’ai pas été déçue, voyez donc…

How to romance a rake est le second opus de la série des ‘’Ugly Ducklings’’ (les vilains petits canards, en français) qui raconte l’histoire de trois cousines. Notre opus du jour se concentre sur Juliet Shelby, de prime abord bien sous tous rapports, charmante, séduisante… mais affublée d’un boitement qui la rend invisible aux meilleurs partis du marché et la cible de moqueries de la part des pestes en tout genre qui peuplent les bals londoniens.

Et c’est dans un salon de musique, à l’occasion d’un de ces bals, que notre histoire commence.

Fatiguée par la foule, Juliet s’est réfugiée là en espérant sans doute pouvoir profiter de quelques instants de quiétude en compagnie de son instrument fétiche. 
C’était sans compter sur l’arrivée des deux pestes en chef de la saison.

Juliet a juste le temps de se cacher derrière un paravent avant d’assister à une conversation dont elle est le sujet… malheureusement. Nos deux pestes dissertent allègrement sur les différents défauts dont sont affublés notre héroïne et ses cousines. Et bien entendu, elles sont loin d’être délicates sur le sujet (opération hippopotame dans un magasin de porcelaine, ON!).

Juliet se demande combien de temps la torture va encore durer quand le Vicomte Alec Deveril, hôte de la soirée, fait son apparition dans la pièce et abrège la souffrance de notre jeune éclopée.

Mais alors que Juliet pensait s’en sortir sa dignité intacte, Alec l’invite à sortir de sa cachette, révélant ainsi sa connaissance totale de la situation…

Fort heureusement, notre héros est un homme bien, qui a passé sa vie à tenter de racheter la réputation catastrophique que sa famille avait par le passé dans la bonne société, et il réconforte Juliet comme il peut.

De cette rencontre nait une amitié… etc (sous entendre, il se marièrent et eurent plein de spendides enfants aux joues roses). Mais qu’importe la destination en romance, c’est le chemin emprunté qui importe. Et le chemin ici, c’est le paradis!

J’ai dévoré cette régence en moins de 24h. Entre l’histoire absolument délicieuse et les personnages sweet à souhait, je n’ai pas pu m’arrêter.

Juliet est criante de vérité avec ses insécurités, sa mère absolument horrible, qui veut la marier (de force) à un déplaisant lord, son père absent, trop occupé par sa carrière de diplomate, et le mystère entourant son infirmité.

Quant à Alec, il a beau être un rake, séduisant, charmeur et irrésistible, il a lui aussi beaucoup à faire avec son passé familial : une mère dépressive, un père sans aucun respect pour la gente féminine (qui quand elle dit non, veut dire oui…) ou pour le travail des autres (payer les artisans ? vraiment ?). Ce qui a laissé Alec avec un profond sens du devoir, et quelques problèmes de confiance…

C’est le grand pouvoir de ce livre, un mix d’humour, de personnages attachants et beaucoup de cohérence dans leur histoire.

Et ce moment de swoonage intense, je le dois à Pirouette… Un grand MERCI !!!
 
Je m’en vais à présent rattraper mon retard de lecture des livres de cette auteur.
 
 


Bonne lecture,
Tam-Tam

 

La curiosité est un vilain défaut – Cercle des canailles 2

maclean-curiosite
Dernier-né de Sarah MacLean et 2ème opus de sa série « Rules of Scoundrel« , « One good Earl deserves a lover » raconte l’histoire de la petite soeur de Pénélope, héroïne du précédent livre.
 
Pippa Mayberry, 5ème fille de la fratrie, est une jeune fille raisonnable. Extrêmement brillante, elle s’est toujours sentie étrangement marginale, que ce soit dans sa propre famille ou dans la bonne société londonienne. Ainsi, de son mariage, elle n’attend pas plus, pas moins.
 
Son fiancé aime se réconforter dans la simplicité des choses de la campagne, qu’à cela ne tienne, elle s’interrogera sur les rouages du domaine à sa place et le laissera à ses longues balades. C’est ce que l’on peut attendre d’un mariage finalement? Et puis, sous cette « simplicité d’esprit » (en réalité, comparée à elle, n’importe qui aurait l’air d’un idiot), il a eu la gentillesse de lui demander sa main, main que Pippa a consentie à lui donner.
 
Et l’honneur de la parole donnée, Pippa y tient. Que lui importe que sa famille toute entière lui assure qu’elle sera derrière elle, si jamais elle décidait de revenir sur sa décision. Elle l’épousera. Point.
 
Alors comment expliquer sa présence un soir dans le bureau de Cross, co-fondateur du club de jeu « The Angel »?
C’est très simple. Notre chère Pippa veut comprendre. Comprendre quoi? Comment les relations entre hommes et femmes fonctionnent. Car, voyez-vous, si elle est bien décidée à se marier, elle n’en sait pas moins qu’elle sera le cerveau du couple et craint que son ignorance des « choses de la vie » (que j’aime bien appeler la théorie du Lego) constitue un danger pour la fondation même de son mariage. Elle décide donc d’aller rencontrer un « rake » notoire pour l’inviter à la « ruiner », lui montrant ainsi comment on insère……. mais je m’égare……
 
La voila donc dans le bureau de Jasper/Cross (homme aux multiples visages), qui contre toute attente dit non.
Pippa insiste.
Cross refuse.
Pippa insiste et demande à savoir pourquoi non.
Cross refuse encore et ne dit rien de plus.
Pippa invoque des raisons cartésiennes, le chantage, le pot de vin, la violence…
Cross lève les yeux au ciel… et refuse.
Tam-Tam trépigne!!!
 
Car une lectrice de romance ne se laissera pas leurrer. Elle a compris!
Elle sait que Cross est le réel héros. Que le fiancé a tout faux et que, la sexytude greffée au corps, Cross est celui qui déclenchera soupirs et pâmoisons dans nos cœurs de princesses esseulées.
 
Et quel héros, car sous ce « déguisement » de tenancier de casino, se cache Jasper, Earl (aka Comte) de Harlow : un passé sombre, un secret mystérieux. Un 2nd fils devenu Comte, un « spare », comme on les appelle. Le fils « en rab » conçu pour s’assurer de la pérennité du nom et presque rien d’autre.
 
Leur histoire est une histoire de secret de famille, une histoire de chantage, de rivalité entre tenanciers de casino, d’attirance, de résistance… Et tout ça faisait beaucoup envie.
 
Du coup, je l’ai avalé en un weekend. Et je l’ai beaucoup aimé. C’est un très bon livre avec des personnages attachants, des scènes et des dialogues pleins d’humour. En revanche, ce n’est clairement pas mon préféré, j’attendais sans doute trop de Pippa. 
Il est très difficile d’aimer de la même manière tous les livres d’une même série, ou encore d’un même auteur. Même chez les Bridgerton, Anthony a ravi mon cœur plus que les autres…
 
Bonne lecture,
Tam-Tam
   

Le diable s’habille en tartan

Cet article aurait aussi pu s’appeler « Bilan challenge boule de neige et jour de l’an« . Cependant, on fait bien assez de bilans à l’annonce de la nouvelle année, alors je me suis dit que j’allais faire l’impasse… 
Mais ma conscience a une voix qui sait se faire entendre. J’avoue, c’est plus mon échec sur certains points de ma liste qui explique ma réticence à vous parler de mon challenge. Mais puisque vous insistez (vous et ma satanée conscience) :

  • Je n’ai pas fini Mansfield Park. Il faut croire que la période festive ne se prête pas à ma lecture des classiques. Il y a toujours un munchkin à chatouiller, un festin à manger… Les pauvres Fanny et Edmund auront plus de chance en 2013 j’espère (je vous rassure néanmoins, ce que j’ai lu jusqu’à présent me plait)
  • Je n’ai même pas commencé le dernier Jamie (bouhouh!!) mais j’ai découvert un autre Jamie (dont je vous parle ci-dessous, patience)
  • Je pense avoir trouvé ma jupe, mais j’attends patiemment les soldes
  • J’ai trié ma bibliothèque… Il faut que je trouve le courage au fond de moi de vous faire la liste de mes VO (pour les intéressés) (les VF je les garde pour Little. B.) (vous comprendrez)
  • J’ai fait mon escapade « Marché de Noel » en Tam-Tamland (c’était beau) et chez la douce Eudoxie (c’était beau bis)
  • Mes voyages diplomatiques ne sont pas finis, mais mon foie est coopératif et mon ventre est en effet en communion avec le chocolat
  • J’ai vu l’épisode de Noël du Doctor Who, j’ai hurlé, j’ai swooné et j’ai partagé tout cela avec Persie par textos interposés!! J’ai aussi vu l’épisode de Downton Abbey, et bien entendu j’ai adoré! (vous pensez, il se passe en Ecosse)
  • Mon cadeau Secret Santa est en préparation. Mais chuuuttt… je ne peux en dire plus!
  • Bon, les paillettes… ce n’est pas encore ça. Mais à ma décharge, munchkin #5 a eu des cartes à customiser avec des paillettes pour Noël. Et j’ai la sensation que cela fait 15 jours que j’en suis couverte de la tête au pieds!
  • Pink Martini a fait son travail. Il résonne à ce moment précis, telle l’inspiration musicale de cet article…. « Should auld acquaintance be forgot, and never brought to mind? Should auld acquaintance be forgot, and auld lang syne? » (sans doute mon Xmas Carrol préféré)
  • La flemme a gagné, le sapin est resté rangé, mais les cadeaux ont fait leur effet!
  • Je me suis amusée avec mes mini-munchkins (et les moins minis, Little B. était de la partie vous comprenez) (pour ceux qui se demandent, les munchkins sont les petits de la fratrie) (large fratrie)
  • La météo n’a pas été coopérative, la mer sous la neige, ce n’est pas pour cette année…

Globalement mon challenge est plutôt positif, mais je suis contrariée de n’avoir pu finir Jane Austen, ni d’avoir pu retrouver mon Jamie préféré

Heureusement, j’ai découvert un autre Jamie qui à défaut de compenser, a su sérieusement me séduire!

Alors qu’Emmaline est sur le point de s’unir au puissant (et définitivement passé la date de consommation) (comprendre vieux et fripé) laird du clan Hepburn pour éponger les dettes de son père et sauver sa mère et ses sœurs de la pauvreté, un puissant destrier fait une entrée fracassante dans l’église. Son cavalier, tout aussi puissant et formidable (faites les analogies et tirez les conclusions qui s’imposent, c’est gratuit), n’est autre que le renégat Jamie Sinclair, chef et ennemi juré du clan Hepburn venu tout spécialement pour kidnapper la douce Emmaline…

Sauf qu’il s’attendait à trouver une jeune fille pédante, snobinarde, hautaine et pleurnicharde… le parfait cliché de l’anglaise et qu’a défaut d’être déçu, il va être séduit. 
Le mot clé est ici cliché. 

Parce que ne rêvons pas, le schéma est cousu de fil à paillettes : une jeune fille est condamnée à épouser un vieux bouc parce que papa a bu et joué la fortune de la famille, le jour des noces elle est enlevée par un superbe spécimen de la gente masculine parce que ce dernier voue une haine sans nom au futur mari. Ils vont passer du temps dans la nature sauvage des Highlands, où la pureté de la voie lactée, le froid persistant, la sexytude irradiante du héros vont être autant de facteurs qui…………..
Bref, pas besoin d’être astrophysicien ni de sortir des théories fumantes sur le syndrome de Stockohlm pour résoudre l’équation. Mais c’est magique tout pareil. 
J’ai adoré les dialogues, j’ai adoré les personnages qui, sous les clichés, sont finalement surprenants. Emmaline est forte et indépendante, Jamie… Bon, disons qu’il partait déjà avec l’avantage de son nom, de sa nationalité… Mais il avait beaucoup à faire pour ne pas décevoir.
Il est fort, entêté comme il faut, mais reconnait ses fautes. Il est canon, a un lourd passé qui en fait un de ces hommes que l’on veut prendre dans nos bras pour les réconforter, mais comme ils sont trop pleins de muscles bien confortables, on finit par être nous-même dans leurs bras… Mais je m’emballe.

Le diable s’habille en tartan rassemble les qualités d’un old-school (les clichés, les stéréotypes, les descriptions « imagées » qui pourrait faire grimacer si ce n’était pas si drôle) et celles d’une romance moderne (héroïne forte, dialogue à mourir de rire). Du Medeiros comme je les aime!
A Noël, entre deux ripailles, j’ai adoré. En plus j’avais Little B. à mes côtés qui finissait le dernier tome de la série des Chicago Stars, donc on a gloussé sur le canapé comme deux gamines (c’est à dire qu’elle tenait son rôle et que j’ai perdu toute retenue d’adulte, oui).
 
Bonne lecture,
Tam-Tam 
  

A Night Like This

Quand Chi-Chi a voulu m’initier à la romance, il y a de ça quatre ans environ, elle a choisi de me faire lire une valeur sûre : TheDuke and I

Depuis, je voue un amour sans borne à Julia Quinn qui m’a enchantée alors que j’étais encore jeune, pure et innocente (si si) et que le monde de la romance m’était inconnu. Mon éducation romantico-littéraire a été bien menée, vous pouvez remercier la grande prêtresse (euh, princesse). 

Tard hier soir, j’ai terminé son dernier roman en date, A Night Like This, qui est le deuxième tome de la série du Quatuor des Smythe-Smith.

Notre cher héros n’est autre que Daniel, frère aîné d’Honoria (héroïne de Just like Heaven, souvenezvous). Il revient à Londres après trois longues années d’exil. En effet, suite à une altercation avec un certain Hugh, Daniel s’était retrouvé levé à l’aube pour un duel, et une balle perdu plus tard, Hugh était en sang, flirtant avec la mort. Le père d’Hugh, pas très content, voire même très très fâché (ma verve ce matin m’émerveille) avait juré de se venger et promis à Daniel une mort certaine. Celui-ci n’avait donc pas d’autre choix que de quitter l’Angleterre…

 Mais désormais, il est de retour. Et pas n’importe quel jour ! Il est de retour pour assister au très fameux concert familial donné chaque année par les jeunes filles pas encore mariées de la grande lignée des Smythe-Smith. Concert nocif pour les tympans si l’on en croit les dire de tous, en fait. Cependant, c’est une tradition vieille de quelques dix-sept années et il y a toujours eu des foules de cousines pour prendre place dans ce quatuor. 

Mais cette fois, il semble y avoir eu une entorse à la règle puisque Daniel, discrètement entré par le fond de la pièce, à l’abri des regards, remarque, assise au piano, une fille qui ne fait certainement pas partie de sa famille…

Il s’agit d’Anne Wynter, gouvernante des plus jeunes filles de Lady Pleinsworth. Anne est sublime. Anne a été désignée (de manière pas très démocratique) pour remplacer la fille aînée de Lady Pleinsworthopportunément tombée malade ce jour-là. Anne, est sublime donc, nous l’avons déjà dit (mais apparemment c’est très frappant), seulement, elle est perpétuellement sur ses gardes… Eh oui, elle a un secret ! Surprise ! C’est rare dans une romance, n’est-ce pas ?
 
Mais voilà, Daniel, lui, a un coup de foudre, et dès le premier regard, il est perdu ! Elle dégage un charme sans précédent, comme il n’en a jamais vu chez aucune fille (et s’il n’est pas officiellement un « rake », il en a quand même vu passer). 

Alors, il est vrai qu’habituellementn cette sorte de scénario a tendance à me hérisser le poil, mais là, cela ne m’a pas fait fuir. Et pourquoi donc ? Daniel assume ! Il n’est pas tiraillé entre un désir presque irréfrénable pour Anne et un acharnement à se contrôler, et ne balance pas sans arrêt entre les deux. Non, Daniel est moins compliqué. Il a envie de la voir, il y va. Et si sa cousine/tante voit clair dans son jeu, peu importe. Bref, il assume donc. Et cela me plait.

Ensuite, Anne et lui se comportent en adultes. Elle connait ses responsabilités, sait où est sa place, ne se leurre pas sur son avenir. Quant à lui, il est Comte, il peut plus ou moins faire ce qui lui chante.
Bien entendu, l’humour génial de l’auteure est au rendez-vous, ce qui fait de ce bouquin une autre réussite ! Et pour l’instant, il est très certainement mon tome préféré de cette nouvelle série !
 
 
Bonne lecture,
Lady D.
  

Trial by desire

Pffiouuuu… Je suis encore sous le choc du post de Chi-Chi, du coup, je ne sais pas comment je vais réussir à égaler Nora ce lundi. Parce que ce qu’il faut retenir, c’est que sur la masse d’écrits de cette auteur, il y a forcément un roman qui va vous faire vibrer, et que toute princesse passe par une phase Nora. c’est inéluctable… (un peu comme la mort et les impôts, mais en plus rose).

Mais revenons à nos moutons. Car je vous imagine d’ici derrière vos écrans, l’interrogation dans le regard, le sourcil froncés, le doute au coin de la lèvre… « Avons-nous bien lu? Tam-Tam serait-elle tombée malade? Car il n’y a guère que la folie passagère qui la pousserait à travailler dans l’anticipation et non dans l’urgence (oui, parce que si je parle du post de Chi-Chi, nous sommes encore vendredi à l’heure où je vous écris)…

Vous n’êtes pas loin du compte finalement, car seuls des circonstances exceptionnelles arrivent à me sortir de mon schéma « nous sommes dimanche, j’ai ma deadline… »
Ces circonstances exceptionnelles, si tout se passe bien, je vous en parle mercredi, mais en attendant, laissez moi vous présenter la suite de ma série rose paillette de Courtney Milan. (je ne sais pas si vous avez remarqué, mais un suspense de folie règne sur ce post, c’est à noter!)

Dans l’opus précédent, nous avions donc laisser notre duo Jenny/Gareth a plein happy ending (les cloches tintinnabulent, le soleil brille, et les oiseaux chantent), alors que le cousin Ned était…. (comment le présenter pour ne pas ruiner l’image?) …. beaucoup moins épanoui par le tour qu’avait pris les évènements. 

Trial by desire raconte son happy ending, de quoi me faire oublier que sur la 4ème il est question de retrouvailles. Et puis on a eu quelques petits miracles ces derniers temps en matière de retrouvailles, j’avais le droit d’être optimiste.


Il était donc une fois Lady Kathleen Carhart, marié au jeune Ned il y a de cela des années. Mais contrairement à ce que l’on pourrait croire, Lady Kathleen pourrait tout aussi bien être une vieille fille « on the shelve » qu’il n’y aurait pas de différence.

Pourquoi? Parce qu’au lendemain (ou presque) de la noce, le jeune Ned a fait part à sa nouvelle femme de sa volonté de « trouver sa voie » en quittant le Royaume-Uni pour partir en déplacement professionnel pour le compte de son cousin Gareth en Chine. Sauf qu’il aurait out aussi pu dire qu’il allait « chercher au fond de lui même la personne qu’il voulait être », « entrer en profonde communion avec la virilité de son être » ou « faire un voyage initiatique en interaction avec le cosmos » que le résultat aurait été le même. A peine l’encre du registre sèche, l’époux fuyait la scène pour une contrée à l’autre bout de la terre en laissant sa délicieuse femme s’occuper du scandale qu’il créait…

Et dire que j’avais de l’affection pour Ned. Au début de ce roman, je n’étais plus vraiment habité de sentiments altruistes à son encontre (j’imaginais plutôt la rencontre de son profil avec le crépi d’un mur) (mais bon, ca c’est moi).

Et c’est donc à peu près à la page…. 2% (Alfred est de corvée) que j’ai eu comme un mauvais pressentiment. Ned allait partir (et laisser sa femme comme un pauvre dinde)  pour mieux revenir, et s’attendre à ce que tout se page magiquement comme dans les contes de fées… J’allais passer le livre à pester sur les héros pour pas etre fichu de se parler et de se dire qu’ils sont déçus/mécontents/irrités/en colère/tristes/rancuniers/les 6 à la fois.

J’allais m’agacer contre un personnage que j’avais apprécié dans le tome précédent.
J’allais m’agacer contre cette propension qu’on certains héros à croire que lorsqu’ils partent à l’aventure, la personne qui restent regardent les saisons passer sans avoir plus aucun goût à la vie. (oui, vous pouvez y voir une référence, c’est intentionnel).
En effet, pendant les trois ans que Ned a passé à folatrer dans les jungles chinoise, Kate a eu le temps de réfléchir à son avenir. Le scandale ayant ruiné (presque pour toujours) ses chances de « faire fureur », elle a su se trouver des occupations (que je tairai ici, parce que pour une fois je ne suis pas contrainte d’avoir recours au spoiler pour m’expliquer).
Lorsque Ned revient, il réalise que ce qu’il avait envisagé comme « accueil » va bien au-delà de ses prévisions. Car s’il ne s’attendait pas à la fanfare, il est quelque peu désarçonné par la distance qui existe entre sa femme et lui (genre plusieurs milliers de kilomètres). 

Et c’est donc là que je me suis un peu agacé. Clairement, pas autant que je ne m’y attendais (merci Courtney), mais suffisamment pour pouvoir vous dire que si l’histoire du tome un m’a fait vibrer, le second tome moins.

Ned, chéri, je vais te révéler un petit secret: une femme… même si c’est la tienne devant l’église et les hommes, si tu la laisse comme une vieille cravate en soie toute tachée (Tam-Tam en mode j’adapte mon langage à l’homme régence), elle va t’en vouloir BEAUCOUP (voire à mort)! (et non, elle ne te pardonnera pas d’un battement de cils même si ton argumentaire tient la route (et que ton popotin vaut le détour).
Néanmoins, parce que tu es tout de même assez charmant, je te délivre une mention honorable pour ta persévérance (il ne lâchera pas le morceau le bougre) et ta loyauté (option fidélité en plus!).

Ainsi je vous souhaite tout de même une bonne lecture, je m’en vais me plonger dans le protectorat de l’ombrelle (Chi-Chi you are an angel).

Tam-Tam


Lord of scoundrels – Le prince des débauchés

Aujourd’hui, je répare une grande injustice.
Aujourd’hui, je remet de l’ordre dans ce blog.
Aujourd’hui je fais un retour aux sources.
Aujourd’hui je termine enfin les chroniques de mon Top 15 !

Comprenez, aujourd’hui je vous parle de Lord of scoundrels (Le prince des débauchés) de Loretta Chase, tome 3 de la série Scoundrels (mais vous pouvez les lire en indépendant, cela ne perturbe pas la compréhension) !

Sebastian est ce prince des débauchés, et pour une fois, il n’a pas volé son surnom. 

Vous avez déjà remarqué comme en romance historique, presque tous les héros sont qualifiés de libertins, et pourtant ils semblent n’avoir qu’un tout petit passé de rien du tout, à peine une ou deux maîtresses qui traînent mais avec qui ils sont restés en bons termes, des petites dettes de jeu parfois mais rien de ruineux, même pas une malheureuse jeune fille de bonne famille ruinée dans les règles de l’art et, à part un héros fameux d’Eloisa James dont je parlerai bientôt, a peine le quota réglementaire d’enfants illégitimes ! En un mot comme en cent, le héros de romance n’a souvent de libertin que le nom, et pas l’attitude.

Ce n’est pas le cas ici. Sebastian a mérité son titre, et dans la première moitié du roman, il se montre à la hauteur de sa réputation.

Jessica Trent, quand a elle, est une (plus très) jeune lady tout à fait non-conventionnelle. Elle refuse de se marier, ne ménage pas ses actes ou ses paroles sous prétexte de bienséance, et a l’ambition d’ouvrir une boutique d’antiquités (c’était déjà oh-so-shocking pour un homme de faire du commerce, mais alors une femme…). Lorsqu’elle apprend que son frère a décidé de lier sa réputation et les finances familiales à la vie débauchée de Sebastian Ballister, Jessica n’est pas du tout d’accord !

Et la voilà donc qui débarque, avec armes, bagages et tantine sous le bras, pour essayer de remettre frérot dans le droit chemin. Mission délicate quand on a, comme le frérot en question, autant de jugeote qu’un bébé koala (je ne sais pas si le bébé koala est malin ou pas, mais en tout cas, il ne doit pas être très doué en gestion financière. Ou en logique.) et que l’on trouve que l’argent, les femmes et l’alcool, c’est drôlement plus cool qu’une grande sœur qui n’apprécie pas de vous voir tout perdre au jeu (quelle rabat-joie franchement).

C’est donc vers notre héros que notre héroïne va se tourner, essayant de le convaincre que ce serait une excellente idée de se débarrasser de ce nouveau disciple dont la cervelle trop légère ne pourrait que nuire à sa réputation.

Voila pour la mise en place, après, je ne vous fait pas un dessin, la routine habituelle, ils se chamaillent, ils se battent même (physiquement) (plusieurs fois), elle achète des montres avec des dessins érotiques, il a eu une enfance traumatisante, quelqu’un prend une balle dans le bras, ils font des pique-niques, ils se marièrent, ne vécurent pas heureux puis vécurent heureux, puis tout un tas de réputations sont sauvées (vous avez compris que la réputation est un truc important pour les gens de l’époque) et tous ces personnages réunis vous feront beaucoup beaucoup rire au passage !

En fait, je vous avoue quelque chose, Lord of scoundrels a provoqué mon premier fou-rire de lectrice de romance. Ce n’est pas forcément le livre le plus drôle, dans son ensemble (je pourrais vous citer quelques comédies plus que réussies, ou vous envoyer relire nos chroniques au 72ème degré), mais quand elle veut nous faire rire, Loretta réussit bien son coup ! 

Pour résumer, Lord of scoundrels est ma romance préférée de cette auteur (je trouve d’ailleurs qu’elle n’est plus aussi bonne qu’avant), et une de mes romances préférées de tous les temps, et vous devriez la lire si ce n’est pas déjà fait (en plus elle est traduite, aucune excuse) !
 
 
Bonne lecture,
Chi-Chi
 

Le flambeur – A rogue by any other name


Parce que la rentrée c’est un peu déprimant quand même et que j’ai envie de vous faire vivre l’été indien, nous allons aujourd’hui parler d’une de mes lectures de l’été.
Car tandis que vous découvriez les flamboyants espions et leurs histoires, je partais en voyage diplomatique.

Tout voyage suppose une organisation livresque très complexe. D’abord, il a fallu que je combatte ma tendance naturelle à tout faire à la dernière minute. J’ai du planifier non seulement les articles du blog mais mes lectures !!!


Une réflexion de toute beauté s’en est suivie, et Chi-Chi m’a métaphoriquement tenu la main pour me soutenir dans cette épreuve. Je ne voulais pas alourdir les malles protocolaires et c’est donc Alfred qui a eu la lourde responsabilité d’assurer la permanence littéraire pendant ce séjour au pays des Stars de SEP.
Et entre deux cocktails, et 3 gratte-ciels, j’ai lu, mes amis, que j’ai lu ! De la régence, du contemporain, du bon et du mauvais.

Et en ce lundi, j’ai envie de vous conter comment le nouveau Sarah MacLean a ravi mon cœur. A rogue by any other name est le premier opus de la nouvelle série de l’auteur. Sa première série, « Love by numbers », avait été une bonne découverte malgré des tomes un peu inégaux. Je me devais donc de laisser une chance à Michael et Penelope. Et j’ai bien fait.

Le roman s’ouvre sur un jeu à l’issue dramatique. Alors très jeune, Michael, Marquis de Bourne perd l’intégralité de sa fortune, ses terres et tout ce qui n’est pas légalement lié à son titre au profit de Langford, qui n’est autre que l’ancien tuteur du jeune homme. Lorsque Bourne réalise qu’il a été piégé par celui qu’il considérait comme son second père, il jure de se venger. Car avec ce jeu, ce n’est pas seulement sa fortune qu’il a perdu, mais ses amis, ses proches, qu’il considérait comme sa famille. Tout ce qui lui était cher.

Des années ont passé, Bourne est devenu un scandale vivant. Propriétaire d’un club où de riches aristocrates viennent perdre leurs fortunes, il n’a pas été vu dans la bonne société depuis ce jour funeste.

Mais tout change le jour où il apprend que la terre ancestrale de sa famille a été incluse dans la dot de Lady Pénélope Marbury, avec laquelle il a grandi. Son attente touche enfin à sa fon, sa vengeance peut commencer.

Lorsque Penelope revoit Michael, il n’est plus ce jeune homme insouciant et rieur qui fut longtemps son confident. Elle retrouve un homme dur, détaché, aux paroles tranchantes.

Elle qui pourtant vit depuis de nombreuses années dans l’ombre de son statut de « vieille fille » et qui sait que la vie vous change et vous modèle à son grè, peine à croire que les années ont transformé à jamais son ami d’enfance. Même lorsque celui-ci la compromet pour mettre la main sur sa dot ou même alors que celui-ci rejette tout ce qu’il fut pour ne se concentrer que sur sa vengeance.

Alors que résonnent encore les cloches de la noce, Penelope découvre qu’un étranger occupe la chambre adjacente…

Un rogue, Michael l’est sans nul doute dans cette histoire, mais on lui pardonne fort aisément son envie de violence. Une trahison telle que celle qu’il a vécu en aurait traumatisé plus d’un. Et heureusement pour lui, et pour nous, Penelope ne va pas l’abandonner et va se découvrir une force de caractère hors du commun. Prouvant ainsi que la vengeance peut être un moteur puissant, mais qu’il n’est rien à coté de l’entêtement féminin (et de l’amour, bien entendu).

Pénélope est brillantissime dans cette histoire, une sorte de walkyrie qui prendrait le thé avec classe et distinction. Loin d’être effondrée par la perspective de sa ruine et de son mariage avec Bourne, elle en prend son parti et va tenir tête à son mari qui s’enorgueillirait presque de n’avoir plus aucun honneur.

Premier tome réussi pour cette nouvelle série qui mêle deux composantes que j’aime beaucoup, le mariage arrangé/forcé et la rédemption. Je n’ai qu’une hâte, que le suivant sorte !


Bonne lecture,
Tam-Tam

  

Vilain petit canard deviendra cygne

Petite pause dans ma saga estivale sur les espions

Je sais vous êtes déçus, mais considérez que cette interruption est comme une compétition de sport dans une grille de programmation, elle est incontournable.

D’autant que vous allez me remercier puisque j’ai lu pour vous le dernier Eloisa James. L’auteur revisite depuis quelques temps les contes de fées. Après Cendrillon, la Belle et la bête (mon ultimate favori) et la Princesse au petit pois, c’est au tour du Vilain petit canard d’être adapté en romance historique.

Un petit mot sur le conte d’origine avant de poursuivre. Le vilain petit canard est un conte où il n’y a pas de couple. Si bien que je me suis vraiment demandé comment l’auteur allait réussir à me vendre son histoire en allant au-delà du simple physique ingrat de l’héroïne. 

Mais parce que parfois il est bon de se renseigner un peu sur les inspirations de l’auteur, j’ai ainsi découvert que le vilain petit canard est un conte initiatique. Il est question de maturité, d’épreuves à surmonter pour atteindre le bonheur. Et après lecture de « The Ugly Duchess », je peux vous assurer que l’auteur a vu dans le mille, meme si le roman n’est pas sans défaut.

Notre vilain petit canard porte ici le nom de Theodora Saxby, mais elle aime qu’on l’appelle Theo. Son prince charmant se nomme James Ryburn, il est en ligne pour hériter d’un duché et il préfère appeler notre canard Daisy. Je ne vous dis pas pourquoi, ce serait pêcher. 

Leur histoire va se passer en deux temps.

Première partie :
Theo/Daisy n’est pas jolie, c’est un fait. Son visage est trop allongé, son profil trop prononcé, elle a trop d’angles et pas assez de courbes. Elle le sait, la saison londonienne le sait, les journaux le savent… Même sa mère doit le savoir au fond d’elle puisqu’elle persiste à vouloir la couvrir de dentelles et volants, comme si elle craignait que sans cela on ne prenne sa fille pour un jeune garçon.

Heureusement pour la jeune fille, et pour sa valeur pécuniaire sur le marché du mariage, elle est à la tête d’un héritage conséquent. Sauf que le père de James, qui avait en charge la jeune fille, est à ses heures idiot, joueur et escroc. Si bien qu’au début de notre roman, il somme son fils d’épouser la demoiselle afin de lui éviter le scandale et le cachot. La raison est simple, il aurait, à l’insu de son plein gré, dépenser l’argent qui n’était pas le sien (oups).

James aime beaucoup Daisy, mais il l’imagine plus comme sa sœur que comme sa future épouse. 

Mais que ne ferait-on pas pour la famille. Et les voici donc mariés…

Sauf que dans l’histoire, Theo y croyait et qu’elle n’aurait jamais pensé que son compagnon d’enfance, son ami de toujours puisse un jour la trahir ainsi. Blessée en plein cœur, Theo chasse James et la presse à scandale se régale de leur séparation.

Deuxième partie :
James prend la mer, devient un pirate et jure de ne jamais revenir. Theo part panser ses plaies sur le continent. Nos deux héros vont grandir, pour mieux se retrouver…

Je n’en dis pas plus pour ne pas spoiler. Mais à mon avis, c’est de cette division en deux parties que vient le problème majeur du livre. Les parties sont inégales. Alors que la première partie est intrigante, explore les personnages en profondeur, la seconde partie fait « précipitée ».

Dans la première partie, on découvre les personnages, les liens qui les unissent, leur mariage, la découverte de leur sentiments, etc… Et alors que la-dite partie se termine, le livre en est déjà à plus de la moitié. Dans mon esprit, une partie se finissant sur une trahison constituait en un sens une introduction au réel travail d’évolution des personnages.

Car la seconde partie est riche en rebondissements (attention, quelques spoilers à suivre). James devient pirate pendant que Theo devient la coqueluche de Paris. Alors qu’à Londres elle n’était que le vilain petit canard, elle se transforme en cygne de l’élégance et du style dans la capitale française. Sept ans passent avant que les deux ne rentrent à Londres. Et c’est long comme intervalle.

Pourtant peu de chapitres restent pour traiter leurs retrouvailles. Et je vous rappelle que Theo avait chassé James et que ce dernier avait par la suite juré de ne jamais revenir…

Trop rapide. Cette partie n’est pourtant pas bâclée. Sans doute Eloisa a-t-elle trop de talent pour cela, mais les personnages et leur histoire auraient gagné en profondeur si quelques chapitres de plus avaient été alloué à la résolution de leurs différends.

Je suis plus émue par qui ils sont jeunes que par les adultes qu’ils deviennent.

Quoiqu’il en soit, ce livre reste une réussite, puisque l’auteur a réussi l’exploit de ne pas faire de cette histoire une histoire autour du physique de l’héroïne, de sa transformation magique en une beauté fatale. C’était un des écueils que je craignait plus que tout au départ. Mais Theo, ou Daisy, reste fidèle à elle-même (c’est à dire pas vraiment une beauté), et James reste aussi séduisant du début à la fin, malgré ses maladresses.
 

 
Bonne lecture,
Tam-Tam

  

The proposal

Après des semaines entières de frénésie contemporaine, j’ai changé de registre à la faveur de quelques régences des plus classiques. Miranda Neville of course, mais aussi deux nouveaux Courtney Milan dans ma PAL, le dernier Mary Balogh et une nouvelle série moins classique dont j’espère vous reparler très vite…

Le Mary Balogh m’a dangereusement évoqué le souvenir d’un des chouchous de mon Top 15 : Slightly dangerous.

Il m’a évoqué cette tendance de la régence à vouloir être un peu plus réaliste, à présenter des situations un peu plus complexes, sans pour autant tomber dans l’angoisse et les périls qui pourraient me distraire de la seule chose importante : l’histoire d’amour. Et il y a un problème similaire autour de la demande en mariage que l’on ne rencontre pas souvent !

Une tendance qui personnellement me ravit, j’aime découvrir de plus en plus souvent des couples où les milieux sociaux se mélangent, même si je suis bien consciente du peu de potentiel réaliste d’une telle chose, dans une société aussi codifiée… Certes, lorsque Courtney marie une courtisane notoire avec un parangon de vertu, les choses s’arrangent étonnement bien, mais j’apprécie l’effort d’imagination et la finesse avec laquelle c’est amené.

Mais je m’égare, ici il n’est pas question d’une courtisane mais d’une lady tout à fait comme il faut, qui se tord la cheville sur une plage, un jour de mars, et de l’homme qui, à contrecœur, se sent obligé de voler à sa rescousse. Il est donc question de Mary Balogh et de The Proposal, tome 1 de la série Survivors’ club.

Je vais commencer par ce que je n’ai pas aimé :

  • Je n’ai pas aimé que ce livre parle encore d’anciens soldats et de leur difficulté à se réadapter après la guerre. Non pas que le sujet me laisse insensible mais ces derniers temps, je croise des anciens soldats au détour de chaque page. Tous les hommes ne sont pas des soldats et tous les héros n’ont pas besoin d’être passés à deux doigts de la mort pour valoir la peine qu’une femme s’intéresse à eux.
  • Je n’ai pas aimé l’aspect info-dump de certains passages. Si l’on était dans un tome plus avancé de la série, je dirais que Mary a voulu faire des rappels des tomes précédents. Comme il s’agit du tome 1, je crois qu’elle a simplement voulu planter son décor rapidement, pour mieux se concentrer sur ses personnages. Et parce que je lui accorde cette intention, j’accepte de passer outre. Même si par moment, j’avoue avoir fait une diagonale sur quelques paragraphes/monologues intérieurs dont le seul objectif est clairement de nous faire passer de l’information, faute d’avoir réussi à la caser ailleurs.
  • Je n’ai pas aimé, conséquence de l’info-dump susmentionné, la présence d’une flopée de membres du fameux Survivors club. Quoi, encooooore un club où tous les membres vont trouver l’amour les uns après les autres en rang bien serrés comme des dominos ? Pff…. Surtout que tous les membres du club ne sont pas très bien personnifiés et que je ne me suis pas spécialement attachée à tous. 
  • Je n’ai pas aimé que l’émotion entre les personnages soit tellement retenue, certes en accord avec ce que l’on peut imaginer de l’esprit de l’époque mais un peu trop timide pour mon petit cœur contemporain… 
Mais…

Mais maintenant que j’ai dit du mal, je vais pouvoir m’attarder sur ce que j’ai aimé : 

  • J’ai aimé Hugo, notre héros. Un protecteur dans l’âme, pensez, il refuse d’abandonner notre héroïne avec une cheville invalide, sur une plage déserte en plein hiver. Anobli à la fin de la guerre pour services rendus à la couronne, il est issu de la bonne bourgeoisie émergente et n’oublie pas ses racines. Pire, il n’aime pas la haute société et la noblesse et considère qu’il n’a rien à y faire. Il vit en quasi-reclus dans la propriété qu’il a acheté à la campagne et ses séquelles de la guerre sont psychologiques. Le pauvre chéri se débat comme il le peut avec ses fantômes et est fermement décidé à aller de l’avant, à ne plus inquiéter sa famille qu’il adore et à se marier, pour lancer sa sœur dans la bonne société et donner un héritier à la fortune familiale (acquise donc dans le commerce, oh so shocking)… Je veux bien le consoler, anytime !
  • J’ai aimé Gwen, l’héroïne. Une veuve, plus très jeune, fermement décidée à ne jamais se remarier après une première expérience qui, sans être malheureuse, n’a pas été spécialement réussie. Une lady, certes sans préjugés mais avec une conscience aigue de sa place dans la société et des barrières qui peuvent se dresser entre les différentes classes. Et une lady qui sait ce qu’elle veut et n’en devient pas pour autant une virago. Une lady qui sait parfois oublier ses bonnes manières pour faire un pas en direction de son héros, et après tout, c’est bien tout ce qui compte.
  • J’ai aimé que leur rencontre soit pleine d’idées reçues l’un sur l’autre et que, étrangement, au lieu de les éloigner, cet antagonisme initial les poussent à être d’autant plus honnêtes l’un envers l’autre et à apprécier les efforts que cela implique.
  • J’ai aimé que Hugo se lance à la conquête de Gwen, non pas comme une lady s’attend à être courtisée mais à sa manière bien particulière, un mélange de franchise brutale, de tendresse instinctive et de maladresse sociale, et qu’il ne se décourage pas au premier signe de difficulté.
  • J’ai aimé que la différence de classe en ces deux-là soit prise en compte, considérée, remise en cause et affrontée, qu’ils ne prétendent pas qu’elle n’existe pas ou que l’intégration de l’un au monde de l’autre et vice et versa sera facile.
  • Enfin, j’ai aimé la manière dont chacun fait ressortir le meilleur de l’autre et la tendresse qu’ils se manifestent, celle qui fait oublier tous les défauts qui peuvent embarrasser l’histoire.
En un mot, et malgré tout, j’ai bien aimé The Proposal et s’il croise votre chemin, vous passerez j’espère un bon moment ! 
  
Bonne lecture,
Chi-Chi
 

The Wild Marquis

Puisque la semaine dernière je vous disais que je n’avais pas le temps d’écrire, cette semaine j’ai fait un effort pour me poser 5 minutes et écrire. Mine de rien, plus de deux ans qu’avec Tam-Tam nous nous tenons à cette discipline d’au moins un article par semaine chacune, cela en fait des pages et des pages écrites !

Et si au début, certaines personnes trouvaient que nos articles étaient d’une longueur démesurée, je réalise aujourd’hui que cette longueur a été sérieusement rallongée !

De 10 things I love about you à Passions captives, nous avons multiplié par 5 la longueur du texte. Alors, bien sur, Passions captives détient le record toutes catégories, mais je n’en ai pas moins l’impression de vous spolier lorsque j’écris moins d’une page.

Cette limite, Tam-Tam m’affirme qu’elle est purement symbolique. Comme si le monde allait s’arrêter si le blog était en pause ou si nous changions quelque chose à sa routine. A votre avis, est-ce si important, la régularité des publications ? La longueur des articles ?

Ou s’agit-il simplement de mes névroses personnelles ?

Quoiqu’il en soit, cette semaine, j’ai fait un effort et je me suis posée 5 minutes (et même un peu plus) pour vous écrire un article sur The Wild Marquis de Miranda Neville.

Je vous ai déjà parlé de Miranda avec Confessions from an arranged marriage que j’avais beaucoup aimé. Et qui était le tome 4 d’une série. Histoire de ne pas perdre le nord et puisque, sous l’influence néfaste des copines de lecture, je lis de moins en moins les séries en entier ou dans l’ordre, il s’agit du tome 1 de cette même série, The Burgundy Club !

Ici, tout commence avec un meurtre. Celui de Joseph Merton, libraire spécialisé dans les livres anciens. Mais pourquoi ? Le lecteur sera laissé dans l’ombre une bonne partie du roman. Pourtant, il ne s’agit pas d’une enquête policière, le meurtre de Joseph est mis sur le compte d’un voleur sans scrupule et classé sans suites, laissant sa veuve en situation délicate et sa boutique en péril.

De son coté, Cain est, comme le titre ne l’indique pas (j’aime ces titres mystérieux), un marquis. Non seulement wild, mais surtout avec une très très mauvaise réputation. Jeté hors de la maison familiale à l’âge canonique de 16 ans par un père que toute la bonne société considérait comme un saint, Cain a vécu dans un bordel, puis chez ses maitresses respectives, avant d’accéder au titre, plusieurs années plus tard (malgré tous ses efforts, son père n’a pas réussi à le déshériter, c’est là que l’on voit que Mrs Neville a bien fait ses recherches en matière juridique, il est extrêmement difficile de déshériter ses enfants, contrairement à ce que la plupart des romances voudraient vous faire croire). Cain hérite donc du titre à la mort de son père mais ne s’en trouve pas mieux accepté par la société pour autant, sa propre mère refusant de poser les yeux sur lui et empêchant qu’il ait le moindre contact avec sa sœur. Des années de débauche, réelle ou supposée, ont laissé sa réputation en lambeaux.

Lorsque Cain se retrouve par le plus grand des hasards, dans une salle d’enchères où il n’aurait jamais du se trouver, devant un ouvrage rarissime, un nouveau mystère s’installe. Car le livre d’Heures du duc de Bourgogne (toute référence aux Très riches Heures du duc de Berry n’est absolument pas fortuite) a été gardé au secret depuis des décennies et ne devrait pas se trouver là. Cain en sait quelque chose puisqu’il s’agissait du joyau de la collection paternelle. Alors pourquoi l’ouvrage est-il vendu pour payer les dettes d’un collectionneur notoire (qui, accessoirement, ne fait pas partie de la famille) ?

Et cette première question en entraine une autre : s’il parvient à ramener les Heures de Bourgogne à ses propriétaires initiaux, sa famille ne serait-elle pas plus encline à l’accueillir de nouveau en son sein ? Il me semble bien évident que d’offrir un livre à sa mère est le meilleur moyen de revenir dans ses bonnes grâces et d’obtenir qu’elle le laisse voir sa petite sœur, non ? Après, je peux me tromper, je fais partie de ces personnes qui pensent qu’un livre est toujours une bonne idée…

Mais on ne s’improvise pas expert en livres anciens, et il faut une certaine habitude pour naviguer les eaux troubles des salles des ventes, surtout lorsque ladite vente s’étale sur plusieurs semaines et que des milliers de livres seront mis à l’enchère. Cain, vite dépassé, se tourne vers J.C. Merton, marchand de livres anciens, pour le guider jusqu’au point culminant, la vente des Heures de Bourgogne.

J.C. Merton qui n’est donc pas Joseph Merton, malheureux assassiné en début de livre, mais sa veuve, Juliana. Juliana qui a bien du mal à joindre les deux bouts, bien qu’elle soit tout aussi, si ce n’est plus, compétente que ne l’était Joseph. Cain et Juliana enfin réunis, je vous laisse lire le livre pour découvrir la réponse à tous ces mystères et apprécier tout le talent de Miranda Neville !

J’ai retrouvé dans ce livre tout ce que j’avais aimé dans Confessions from an arranged marriage : des personnages qui révèlent leur personnalité tout en douceur, qui sont bien plus complexes qu’il n’y parait au premier abord. Une auteur qui a bien fait ses travaux de recherche et qui nous présente une vision de la société anglaise dépassant les salons dorés de l’aristocratie, à la manière de Courtney Milan. La relation entre Cain et Juliana n’est pas simple, et la différence de classe sociale entre eux n’est jamais traitée à la légère. Le poids des obligations familiales de Cain, les conséquences de ses erreurs passées ne sont pas ignorées et il n’est pas simple d’être une femme dans un monde d’hommes…

En un mot comme en cent, The Wild Marquis est une excellente romance régence, et à l’instant où j’écris ces mots, je me remémore le plaisir que j’ai eu à le lire et je me dis qu’il serait peut-être dommage de passer à coté des tomes 2 et 3…

Lira, lira pas… Un avis sur la question ?

  
 
Bonne lecture,
Chi-Chi
 

Confessions from an arranged marriage

Ce n’est plus un secret pour personne, j’aime les mariages arrangés. Et je les aime encore davantage quand ils correspondent à une réalité historique (comprendre, les mariages arrangés à New-York en 2010, le coup de la vierge sacrifiée pour sauver la fortune familiale, typique des Harlequin 80’s, ou autre ressort de l’histoire du même acabit, avec comme exemple majeur le mythique Jordan Hayes – si vous ne savez pas encore qui est JH il est urgent de remédier à cette lacune – résultat crédibilité moyenne et quotient sympathie pour les héros encore plus moyen !).

Le dernier livre que j’ai lu, Confessions from an arranged marriage de Miranda Neville ne trompe pas sur la marchandise. C’est un mariage arrangé, le titre le dit ! Et c’est d’ailleurs sur la seule base de ce titre que j’ai choisi le livre. Je ne connaissais pas l’auteur, mais soyons fous (en ce moment j’ai l’impression de dire ça dans chacun de mes articles…). Quelques recherches plus tard, le pari ne me semblait que moyennement risqué et grâce à Isidore, il ne fallait que quelques minutes pour me lancer.

Ici, tout commence quand Miss Minerva Montrose est prise d’une migraine, le soir de son bal des débutantes. Car, qui dit migraine, dit nécessité de s’éclipser discrètement pour se reposer quelques minutes, dans la bibliothèque de la maison. Maison qui n’est pas la sienne mais celle de sa « sponsor » pour la soirée, la Duchesse de Hampton. 

Tout commence quand le marquis de Blakeney, héritier du Duc de Hampton, croise dans les salons de ce même bal, un ancien camarade de classe dont la seule présence lui donne envie de boire plus que de raison. Beaucoup beaucoup plus que de raison. 

Et tout commence quand, sur un malentendu, le Marquis de Blakeney confond Miss Minerva Montrose avec une autre femme, à la vertu et à la réputation bien légère. Ce qui, vu son état d’ébriété avancé, a pour conséquence une situation… pour le moins… embarrassante… genre même moi j’aurais été embarrassée, c’est vous dire ! 

Et dans l’Angleterre de la régence, qui dit situation embarrassante, dit réputation écornée, dit nécessité d’un mariage arrangé pour « réparer ». 

Nous avons donc un mariage arrangé qui débute sous de bien mauvais auspices, Minerva et Blake n’étant pas à proprement parlé des inconnus l’un pour l’autre, mais plutôt des connaissances moins que cordiales… Blake pense que Minerva est une pimbêche prétentieuse et ambitieuse, Minera pense que Blake est un paresseux borderline stupide. Autant dire, un début parfait pour un mariage harmonieux ! 

Et laissez-moi vous dire que, dès les premières pages, l’auteur ne ménage pas ses personnages. J’ai réellement cru Blake indolent, sans aucune considération pour ses proches, Minerva terriblement sûre d’elle pour une jeune fille de 19 ans… Résumons, je ne les ai pas trouvé sympathiques du tout ! Probablement de la même manière qu’eux ne se trouvaient pas mutuellement sympathiques… 

J’ai donc lu les premiers chapitres, jusqu’au mariage, avec une certaine inquiétude. N’allais-je pas lire une énième histoire où l’on nous expliquerait que, de la haine à l’amour, il n’y a qu’un pas et que celui-ci peut être franchi plus vite que l’éclair par la magie d’un bon lit (ou canapé, ou rebord de fenêtre, ou bureau, ou siège de fiacre, ou vraiment, ce que vous voulez, il n’y a que l’embarras du choix !) ? Ce ressort, usé et abusé par trop d’auteurs en mal d’inspiration, est rarement crédible à mes yeux, et je sais que je ne suis pas là seule à le penser ! 

Mais finalement non. Confessions from an arranged marriage est un bon livre. Un très bon livre même ! Miranda Neville mène intelligemment son histoire, la plaçant dans un contexte politique riche (Minerva est passionnée, et Miranda a bien fait ses recherches, la mise en place est plus que crédible…), ses personnages se développent tout doucement, au fil du temps. 

J’ai aimé le personnage de Minerva, très terre-à-terre et passionnée par les jeux du pouvoir (activité hautement inacceptable pour une femme à l’époque et problématique bien gérée), j’ai aimé l’évolution de Blake, qui n’est (en bon héros de romance qui se respecte) pas aussi simple que les apparences pourraient le laisser penser. J’ai aimé que le temps s’écoule dans cette histoire, laissant le temps aux choses de murir, j’ai aimé que, en dépit des écueils, aucun ne reste campé sur ses idées préconçues de l’autre. J’ai aimé que Blake appelle Minerva Minnie, ce qui ne colle pas du tout avec l’image de femme respectable que celle-ci cherche à renvoyer. J’ai aimé que la différence entre leur intérêts propres donne lieu à quelques conversations d’un ennui profond (enfin ennui pour eux hein, pas pour nous, l’auteur n’aurait pas osé nous faire un coup pareil !). Oui, ça peut paraitre ridicule dit comme ça, mais cela permet de voir les choses de façon plus réaliste… 

J’ai aimé retrouver une régence intelligemment écrite, avec des personnages complexes, une histoire tendre et un peu d’humour pour saupoudrer le tout ! 

Et j’aime encore plus pouvoir vous recommander ce livre et vous souhaiter pour cette semaine, une bonne lecture ! 


Chi-Chi

The summer of you

La romance, c’est la confiture sur la tartine du matin, le caramel dans le Mars, la praline dans la brioche, le fromage fondant sur la pizza, le glaçage sur le gâteau d’anniversaire, la guimauve dans le nounours… La romance, c’est ce que les pâtissiers mettent dans le chocolat Lindt pour le rendre assez puissant pour combattre un monde de brutes. J’ai donc droit à mes deux carreaux par jour, sans culpabilité aucune!

Mais aujourd’hui, je couine, je me lamente, je pleurniche, je piaille et je tempête parce que le mars que j’ai mangé (comprendre le livre que j’ai lu) était un Snickers.

J’aime les Snickers, mais je voulais un Mars.

Avant d’avoir perdu tout à fait les 4 lecteurs qu’il me reste, je vais vous expliquer.

Il y a peu, je découvrais Kate Noble et son « Follow my lead« . Rapport au fait qu’il était question de l’appétissant Jason, j’avais lu le livre avec plaisir (malgré un retour acide portant le nom de Sarah). Enfin, considérant que l’ami Jason avait une sœur qui m’avait fait mourir de rire, j’étais prête à risquer l’indigestion chocolatée et me suis presque immédiatement plongée dans « The summer of you ».

Vous l’avez donc compris, une fois encore, j’ai abordé une série dans le désordre le plus total, mais ce n’est pas de ma faute, c’est parce que je n’envisage plus le temps comme  « a non linear, non subjective viewpoint, but more like a big ball of wibbly-wobbly, timey-wimey… stuff » (en français : une simple progression de cause à effet, mais en vérité d’un point de vue non-linéaire, d’un point de vue non-subjectif, c’est plutôt une sorte d’énorme boule où le temps s’enchevêtre, dans un méli-mélo très complexe). Mais je m’égare à nouveau…

Donc, maintenant que je me suis bien justifiée d’avoir lu cette série dans l’anarchie la plus totale, et que vous ne savez toujours pas pourquoi ce livre est un Snickers et pas un Mars, si j’en revenais à mon propos au lieu de me disperser ? Hein ?

J’ai donc ouvert l’histoire de Jane en me disant que cette jeune femme pleine d’esprit et à l’humour épistolaire n’était pas sans me rappeler JQ dans ses plus beaux moments, et bah non, dans son histoire à elle, c’est une pauvre petite chose au bout du rouleau.

Comprenez moi bien, elle a toutes les raisons du monde d’être épuisée. Sa mère est morte, son père commence à sucrer les fraises et brother dearest, Jason, est AWOL, envolé, porté disparu des clubs select de Londres où il se la coule douce pendant que Jane gère tout son monde qui lui file entre les doigts.
Du coup pour l’humour et les répliques ironiques, je pouvais repasser en fait.
Au début de notre histoire, Jane a décidé que trop, c’était trop. La voilà qui débarque à Londres avec toute la maisonnée dans son sillage. Mais Jason craint pour la réputation de la famille (un père qui perd la boule peut avoir cet effet) et c’est toute la famille (Jason inclus) qui quitte ses quartiers londoniens pour rejoindre Merrymere, le domaine où la famille passait ses étés dans leur enfance.

Dès lors, Jane est persuadée qu’elle va passer un été horrible entre les souvenirs, l’absence de son frère et les potins du village. Mais c’est sans compter sur le nouvel habitant du cottage au bord du lac, Byrne Worth.

Byrne a cette aura de l’homme blessé que j’affectionne. Héros de guerre, il en est revenu avec une canne, un caractère d’ermite acariâtre et un gout prononcé pour la solitude. Appelez cela le charisme Dr. House, mais c’est exactement le genre de héros qui me fait swooner à la lune d’ordinaire (surtout lorsque ma dernière relecture audio n’est autre que When the beauty tamed the beast). 

En plus, Byrne ne s’arrête pas aux apparences, il est attiré par la Jane secrète, que personne ne semble voir par-delà les sourires et la bonne humeur; la Jane blessée et fatiguée par ce personnage publique que son éducation la pousse à être en toutes circonstances.

Lui-même pourvu de quelques blessures, ils vont en présence l’un de l’autre pouvoir être enfin libérés du poids qui pèse sur leurs épaules respectives. Une histoire de voleur des grands chemins va les aider à se rapprocher, la torpeur de l’été fera le reste…

Toutefois (oui, parce que sinon cette histoire serait un succulent Mars), ils se rapprochent tellement lentement que j’ai eu le temps de faire ma lessive de la main gauche, de réorganiser ma bibliothèque de la main droite, de deviser avec Chi-Chi sur la traduction la plus appropriée des mots kirtle et codpiece ET d’être perdue 1000 fois dans les détails annexes. A tel point que j’ai eu tout le loisir de grincer des dents (quelques spoilers à suivre) :
  • détail numéro 1 : Jason n’est qu’un sale égoïste pourri gâté et, très honnêtement, si j’avais lu ce tome avant « Follow my lead », jamais je n’aurais eu envie de découvrir l’histoire de Jason.
  • détail numéro 2 : Jane n’est pas drôle. Même lorsqu’elle fait bonne figure. Même en réfléchissant bien. Entre elle et son frère, c’est lassitude et technique de l’autruche. Une relation finalement très normale, mais qui va contredire ce qu’on en découvre par la suite. Incohérence quand tu nous tiens…
  • détail numéro 3 : Voir Jane se baigner toute nue dans un lac. Même au beau milieu de la nuit alors que la maisonnée ne dort pas encore… Pas. Crédible. Du. Tout.
  • détail numéro 4 : Se baigner dans un lac toute nue au début du mois de septembre dans le nord de l’Angleterre !!!!!!!!! (bon, je sais, il y a des warriors, mais statistiquement, une lady bien comme il faut n’en fait sans doute pas partie)
Je m’arrête à 4, pour ne pas vous dégouter d’une histoire qui est tout de même un bon Snickers. Un démarrage lent, une histoire qui prend son temps, et une princesse qui voulait un Mars : de l’humour et du sweet… 
Un Mars et ça repars non?

Bonne lecture,
Tam-Tam
  

A week to be wicked

Tessa Dare et moi ne sommes pas de grandes copines. En des temps reculés, alors que j’étais malade, et clouée au fond de mon lit, on m’avait recommandé quelques livres. Dont une trilogie de Tessa Dare. Encore jeune et pleine d’innocence, j’avais acheté les 3 tomes d’un coup. Ces livres, c’était ceux dont Lady V. est venue vous parler. Erreur fatale qui m’a guérie de la lecture pour plusieurs jours. Et croyez-moi quand je vous dis que la panne de lecture quand on est immobilisée, ce n’est pas fun.
Mais pourtant, tout le monde chantait les louanges de l’auteur, à commencer par ma chère Julia Quinn, et j’ai fini par me dire que, l’esprit embrumé par des vapeurs d’anesthésie, j’avais peut-être été injuste avec Tessa…
C’est donc pleine d’enthousiasme que j’ai porté mon choix sur A week to be wicked, sa dernière œuvre en date. Le livre avait tout pour me plaire : un road-trip dans l’Angleterre régence, sous couvert d’un faux projet de mariage, une héroïne qui aime farfouiller la terre pour y trouver des cailloux, un héros qui s’appelle Colin
Autant dire, le rêve pour moi !
Et d’ailleurs, dès les premières pages, j’ai été emballée !
Minerva aime les fossiles donc, ce qui inclus Colin (pensez, il a 5 ans de plus qu’elle)… Mais là, tout de suite, sa préoccupation première, c’est qu’elle a fait une grande découverte qui justifie qu’elle se rende en Ecosse, à un colloque organisé avec d’éminents confrères, pour connaitre enfin la gloire et la reconnaissance. Ou quelque chose s’en approchant, pour une femme, en 1815… Bref !
Minerva s’emploie donc à convaincre Colin de l’accompagner en Ecosse plutôt que d’épouser sa sœur (celle de Min hein, pas de Colin !). Logique ? Il y a une logique, pas de panique, tout cela est très bien expliqué dans le livre.
Le souci bien sur c’est que Colin, malgré son statut de rake et une mémoire défaillante qui l’empêche de se souvenir du nom de Min (qu’il connait quand même depuis un an quand notre histoire commence), a des principes. Oui Madame, un rake aussi peut avoir des principes, en général, entre deux maitresses, mais l’un n’empêche pas l’autre. Et un de ces principes lui dit qu’il ne devrait vraiment vraiment pas partir en Ecosse avec Min.
Parce que, en tant que jeune fille de bonne famille, celle-ci est pourvu d’un truc un peu désuet et souvent superflu, que l’on nomme réputation. Et, étrangement, les réputations résistent assez mal aux escapades avec un rake à travers l’Angleterre…
Mais Min a des arguments (non, pas ceux-là !) et Colin cède… Les voila donc partis sur les routes d’Angleterre, direction Edimbourg, avec une semaine pour arriver à bon port.
Et là, pauvres innocents, vous croyez que tout va bien se passer ? Ah ah, malheureux que vous êtes ! Eh bien non !!!
Car, non contents de se lancer dans un voyage un peu fou, Colin juge utile de raconter au monde entier les pires bobards concernant leur identité, ce qui a pour effet de les mettre dans des situations pas possibles ! Entre les frère et sœur missionnaires, le prince incognito, l’avaleuse de sabre et le plus traditionnel noble et sa maitresse, sans oublier les amoureux en fuite de rigueur (n’oublions pas qu’il s’agissait de la couverture originale), c’est un peu l’histoire du berger qui crie au loup, plus personne ne finit par les croire, à commencer par moi-même, pauvre lectrice un peu dépassée…
Depuis le vol de leurs bagages, l’attaque de brigands, l’enlèvement et sauvetage qui s’ensuit, l’accident de calèche, le duel, la journée à la foire et la nuit dans une hutte de berger, le passage par une maison de débauche, jusqu’à la tempête, sans oublier de trainer une malle pleine de cailloux (si vous êtes perdus, je vous rappelle que Min veut aller à un colloque de géologues…), le tout en à peine une petite semaine, nos héros trouvent le temps de partager leurs traumatismes passés, de s’expliquer sur une année entière d’hostilités à peine voilée, d’explorer leurs sentiments (et pas que ça), de guérir quelques angoisses nocturnes et, comme il se doit dans toute romance qui se respecte, de tomber amoureux !
Ouf !
Je ne sais pas pour vous mais cette histoire m’a épuisée !
J’étais totalement enthousiasmée par le début de cette histoire, j’étais intriguée par Colin, je trouvais Min originale… Mais j’ai eu l’impression terrible que l’auteur voulait caser 5 histoires différentes en une seule, et qu’elle ne savait plus où donner de la tête à force de nous balader de rebondissement en rebondissement, et que tant d’actions ne laissait pas assez de place au développement des personnages !
Alors voila, j’ai donné une nouvelle chance à Tessa Dare… Je ne l’ai pas regretté, j’ai passé un bon moment et lu un livre qui est presque plus drôle encore à raconter qu’à lire. J’ai aimé A week to be wicked mais je ne l’ai pas adoré, et je conclurais en vous disant que, si le livre vous passe entre les mains, vous pouvez le lire sans trop d’inquiétudes, mais je ne vous dirais pas de vous précipiter chez votre libraire non plus…

Quand à moi, pas certain que je me rue sur les autres livres de l’auteur, mais je reconnais que Tessa et moi, nous sommes à présent nettement plus copines qu’avant ! 
Bonne lecture,
Chi-Chi
  

Follow my lead

Je suis une princesse influençable… avec plus ou moins de réussite.

A 7 ans, je voulais un blouson rose fluo, choix que j’ai été amené à regretter amèrement par la suite, enfin pas autant que mon auguste frère qui s’est vu refiler le-dit manteau pour les « jours de jeu » (niark niark, qu’il est bon d’être l’ainée).

Je suis une princesse un tantinet obstinée… avec plus ou moins de réussite.

A 2 ans, j’ai voulu une souris rouge (pas verte), un poney rouge et une chambre rouge, choix de couleur dont je n’ai jamais varié si l’on en juge le canapé, la pédicure et la souris (toujours là) qui trônent dans mon appartement (la liste étant bien entendue non exhaustive).

On pourrait croire que je suis une princesse impossible, mais j’aime me dire que je suis un compromis… une sorte de princesse flexible.

Quand Pimpi m’a proposé une nouvelle lecture commune, je me suis dis pourquoi pas. Ceci dit, j’avais envie de changer de registre, de passer au contemporain pour changer de ces dernières semaines où je vis régence, je mange régence et je dors régence…

Mais elle m’a parlé de Kate Noble, rapport au fait que Lauren Willig aurait recommandé un certain opus sur son blog à elle. Du coup, je me suis laissé influencer, rapport au fait que la dernière fois que j’ai écouté Pimpi, j’ai découvert une collection d’espions qui me donnent des vapeurs, et la dernière fois que j’ai écouté Lauren, j’ai découvert Nathaniel et des références à Jamie (*hurlement à la lune*).

Du coup j’ai suivi son exemple, j’ai attrapé Alfred Pennyworth, l’ai ouvert avec décision et me suis plongée avec délectation dans « Follow my lead » de Kate Noble.

Le roman s’ouvre sur un échange de lettres entre Jason Cummings, Duc de Rayne et sa sœur. Cette dernière l’invite à attendre qu’elle soit disponible pour l’accompagner pendant la saison afin qu’il puisse faire le meilleur choix d’épouse possible et qu’il évite les pièges tendus par les jeunes filles à marier aux dents longues et leur ambitieuses mamans…

En quoi cet échange est important? Parce qu’il nous en apprend beaucoup sur notre héros:  1) Jason est un Duc, 2) il a beaucoup d’humour (et sa sœur et moi pourrions être les meilleures amies du monde), 3) il cherche une femme, 4) il aime les listes ET 5) il est ROUX !!!!!

Il va sans dire que notre Duc pense ne pas avoir besoin de sa chère grande sœur, mais ô combien va-t-il se mordre les doigts d’avoir balayé d’un revers négligeant de la main la sagesse sororale ! Heureusement, une certaine Sarah Forrester saura l’aider à se sortir du pétrin dans lequel il se retrouve bien évidemment dès son premier bal. Après ce fiasco, notre héros reconnait la supériorité incontestable des grandes sœurs de par le monde (et je m’inclue dans le lot, toute modeste que je suis), plie bagage et rentre dans ses quartiers d’été…

Saison suivante, sa sœur est disponible, les voilà de retour sur Londres. Jason est plus décidé que jamais à trouver sa future épouse. Mais voilà, c’est compliqué de savoir faire la part des choses entre les minauderies de ces petites dindes et le franc intérêt. C’est que Jason est jeune, titré, plutôt bel homme, sans vice apparent. Du pain béni pour toutes les débutantes qui déferlent sur le marché du mariage chaque Saison.

Heureusement, le hasard fait bien les choses, le hasard remet sur sa route la jeune Sarah qui se trouve être la fille d’un éminent intellectuel et membre de la « Société Historique » dont Jason est un membre actif. Qu’à cela ne tienne, une cour discrète se met en place et bientôt, Jason sollicite un rendez vous avec le papounet pour lui faire sa demande officiel…

Sauf que… Sauf que… Ce dernier empêche notre héros à la crinière de feu d’exposer le but de sa venue mais lui demande un service.

Il a besoin d’une escorte pour aider Winnifred Crane, qui se fait appeler Winn, historienne aspirante à devenir un membre de la société. Winn doit en effet prouver que la réputation qu’elle prétend avoir sous un pseudonyme est véritablement la sienne et s’est engagée à authentifier une peinture d’Adam et Eve, au grand dam d’un certain George qui ne voit pas d’un très bon œil que celle qu’il prévoit de prendre pour femme soit plus brillante que lui…

Le rôle de Jason dans cette histoire, accompagner la jeune fille jusqu’à Douvres, où l’attend une escorte qui l’amènera en Suisse, où elle doit trouver des preuves pour étayer son argumentaire.

Nous avons donc Sarah, Jason, Winn et George… Cela fait beaucoup de monde avec plein de jolis plans!

Mais rien ne se passe comme prévu mes chers sujets. Par une machination du destin et un concours de circonstances dont seuls les auteurs de romance ont le secret, Winn prend le mauvais bateau, Jason la suit et tout deux se retrouvent séparés de George, qui comptait tirer parti de la traversée pour persuader Winn de rentrer au pays.

Jason est un gentleman qui n’envisage pas un moment laisser Winn sans la protection d’une escorte. Et au lieu de rentrer directement pour Londres, où l’attendait Sarah et son cher papa, le voilà qui part en road trip improvisé avec une jeune femme à l’esprit brillant mais au sens pratique… qui l’est bien moins. Appelez cela l’effet road trip, mais notre duo apprend à se connaître, à s’apprécier et à se faire confiance.

Bien sûr, rien n’est simple car à mesure que le temps passe et que Jason et Winn se découvrent, une question se fait de plus en plus pressante dans nos esprits : et Sarah ? Et George ?

Ces questions, c’est sans doute ce qui fait que ce livre, malgré une histoire entre les deux héros qui se construit avec finesse et dont la relation est tout à fait crédible, laisse une amertume glisser sur le couple que forment Jason et Winn. Car si George est facile à détester, Sarah, elle semble n’avoir rien fait.

Que les détracteurs du triangle amoureux se rassurent, jamais il n’est question de sentiments qui se tiraillent mais plus d’un timing mal ajusté et d’une fenêtre d’opportunités qui aurait pu être mieux calculée.

L’auteur a cependant su m’accrocher. Le livre est à présent refermé, Jason a gagné ses lettres de noblesse en déclaration de la mort qui tue (je dis cela, je ne dis rien) mais je veux désormais connaître l’histoire de Jane, qui m’a tant fait rire dans ce livre, et je veux savoir ce qu’il adviendra de Sarah…

On me dit dans l’oreillette qu’il s’agit d’une série. Qu’à cela ne tienne, je vais reconsidérer mon envie de contemporain et me recentrer sur la régence. On ne lit jamais assez de régence non ?

Bonne lecture,
Tam-Tam

Note : j’anticipe vos questions, pour celles et ceux qui s’interrogent, Alfred est mon BatKindle, et oui, le prince pas si charmant n’est autre que Batman !

To seduce a sinner – Séduire un séducteur

Aujourd’hui, j’ai envie de m’encanailler, j’ai envie de faire un truc olé-olé, j’ai envie de donner dans la transgression… Aujourd’hui, je commence par un tome deux.

Oui, je suis un peu un « rake » qui s’ignore, et sous ce vernis de bienséance (non, Chi-Chi, ne t’étouffe pas dans tes Lucky charms) sommeille une princesse révolutionnaire qui a décidé qu’aujourd’hui marquait le jour glorieux où un tome deux serait LE tome d’introduction de la série des Quatre soldats d’Elizabeth Hoyt. « To Seduce a Sinner » a été traduit par Séduire un séducteur en VF, cela aurait rendu Monsieur de Lapalisse très fier, je pense. Il suit le tome un et précède le tome trois, mais remporte mon cœur, mon vote, mon suffrage et mon petit soupir de plaisir sans même avoir essayé.

Je présente d’ailleurs à l’avance mes excuses aux rigoureuses et obsédées compulsives des tomes dans l’ordre croissant… En fait, non, je mens, j’assume totalement de vous inviter à non seulement lire celui-là et pas un autre, mais de vous enjoindre à lire celui là sans passer par le  1er ! Et si d’aventure vous aviez besoin d’un dernier petit élément pour vous pousser à embrasser avec allégresse l’anarchie de la lecture sachez que Chi-Chi, grande prêtresse et maitresse de l’étiquette en ces lieux, est à 200% derrière moi sur le coup ! A bon entendeur, passons à la liste des nombreuses raisons qui font de ce roman un océan de sweetness, une vague de cutitude et un torrent de sensualité (c’est important dans tous les mariages vous savez ! ^_^).

Il était une fois l’histoire de Melisande Flemming. Pauvre Mélisande Flemming qui risque, comme beaucoup de jeunes filles de l’époque, de rester sur l’étagère, au rebus, dans le club des malpropres et autres vieilles filles célibataires. Pour ajouter encore un détail à ce tableau d’un optimisme flamboyant, pauvre Mélisande Flemming est amoureuse… d’un rake.

Ce n’est pas comme si notre héroïne était une petite dinde gloussante tout juste sortie de l’école avec de la purée de topinambour à la place du cerveau. Non, elle sait que son sentiment est 1) d’un illogisme à tout épreuve et 2) que cette histoire est vouée à l’échec, étant donné que le-dit rake ne sait même pas qu’elle existe. Ce qui, il faut l’avouer, dans une optique matrimoniale, est un handicap assez problématique à surmonter.

Mais comme le dit si bien Jane, c’est une vérité universellement reconnue qu’un célibataire pourvu d’une belle fortune doit avoir envie de se marier, donc nul espoir n’est perdu.

En l’occurrence, Jasper Renshaw, Viscount Vale, notre rake, est bien à la recherche d’une épouse, mais semble s’y prendre comme un radis puisqu’il trouve le moyen de se faire planter (5 fruits et légumes par jours, je suis en train d’exploser votre quota végétal) le jour de son mariage, ayant choisi un navet pour devenir son épouse. Or, tout le monde sait que les radis et les navets sont en guerre pour savoir qui sera le légume le plus rutabaguesque du jardin… Du coup, au revoir Mary Navet et bonjour scandale…

A moins que… à moins que…

… Mélisande, sentant là une fenêtre de disponibilité, se dise « Il ne m’aime peut être pas, mais s’il m’épouse, au moins il sera avec quelqu’un qui l’aime (moi), et j’arrêterai d’avoir le cœur brisé à chaque fois qu’une greluche au cerveau végétatif le fait passer pour un idiot. Qui sait nous pourrions être heureux ensembles ».

J’admets, j’ai quelque peu modifié les paroles de Mélisande. Mais l’esprit est là. La demoiselle sait ce qu’elle veut (ou plutôt qui) se dit que c’est maintenant ou jamais, et elle doit d’ailleurs être une fervente lectrice de ce blog puisqu’elle sait que les mariages arrangés sont parfois le point de départ des plus belles unions.

Mélisande prends donc son courage à deux mains, brave les interdits et se rend chez l’homme qui peuple ses rêves pour lui faire sa proposition.

Lord Vale, qui, très honnêtement, en a marre de toutes ces idiotes qui le plantent au dernier moment, se dit qu’une femme qui demande elle-même ne lui filera pas entre les doigts au premier poème qui passera par là.

Aussitôt promis, aussitôt fait. Les voilà mariés.

Normalement vous vous dites, sympa, et alors, la suite ? Il se passe quoi ? On se doute bien qu’ils vont apprendre à se connaître. Et puis c’est de la triche, elle l’aime déjà, elle va forcément chercher à être gentille et séduisante…

A moins que… à moins que…

… l’auteur n’ait fait preuve de beaucoup d’imagination et de talent sur le coup et ne fasse de Mélisande une jeune femme avec la tête sur les épaules et la sensualité au corps. J’aime beaucoup que l’héroïne ne soit pas une oie blanche dénuée de tout caractère et qu’elle reste quand même une jeune fille comme il faut pour qui la bienséance est une seconde nature. Il est bien trop souvent question d’héroïnes qui se découvrent des natures de scandaleuses dans les romans, et même si la partie féministe de mon cerveau applaudit tant d’audace et d’esprit d’indépendance, l’autre partie (la pragmatique assez ennuyeuse et moralisatrice) lui répond que c’est bien joli tout ça, mais ce n’est gère probable. Mélisande est un compromis. Le parfait alliage de la jeune fille en fleur bien sage et du feu follet.

Et pour que le duo soit irrésistible, l’auteur a fait de Japser un homme plus complexe que le rake que tous voient en lui. Milord a été soldat voyez-vous. Et même en régence le PTSD, ça existe. Ses nuits sont animées de cauchemars, sa conscience est torturée, mais il sait où sont ses devoirs, sa chance d’être là. Sans tomber dans le pathos, sans tomber dans l’excès, il sera question de secrets qu’on veut oublier, d’autres qu’on aimerait bien percer et d’un couple qui nait à la force de la volonté.

Un must-read, un must-have… Un must !
 
 
Bonne lecture,
Tam-Tam
   

My darling Caroline

Avant de commencer, je prends quelques lignes pour vous signaler une nouveauté sur ce blog : un index de tous les livres lus et évoqués en ces lieux. Vous le trouverez dans le petit onglet juste sous notre bannière adorée, n’hésitez pas à aller y faire un tour ! 

Après cette page d’informations, parlons aujourd’hui d’un livre que je l’ai lu non pas une, mais deux fois. Pas volontairement d’ailleurs, mais parce que j’avais tout simplement oublié ma première lecture de My darling Caroline, d’Adèle Ashworth. Ayant plutôt une mémoire tendance éléphantesque, je suis très vexée de devoir avouer une chose pareille devant vous ! 

La dénommée Caroline n’a qu’une passion dans la vie, la botanique, passion pour laquelle elle fait preuve d’un talent hors du commun. Elle fait des croisements, expérimente et manipule les boutures, sa plus grande réussite étant une rose lavande et violette, et rêve de partir étudier à New York auprès d’un grand professeur. Le souci, évidemment, c’est que nous sommes à Londres en 1815, et que Caroline, brillante scientifique, est coincée dans le rôle assigné aux femmes par la société de son époque. Pas besoin de vous faire un dessin, vous voyez de quoi je parle ! 

Ayant passé les 25 ans en célibataire un peu originale, ses sœurs étant toutes mariées, son père décide de reprendre les choses en main, la plaisanterie ayant assez duré, et d’arranger son mariage avec Brent, Earl de Weymerth. Lequel n’est pas ravi de l’arrangement en question mais n’a pas plus le choix que notre héroïne pour d’obscures raisons financières et d’héritage. 

La trame de l’histoire est donc très classique, il s’agit d’un mariage de raison où les héros vont apprendre à vivre ensembles, et éventuellement à s’aimer. 

Cela tombe bien, j’aime les mariages arrangés. J’aime que les personnages soient obligés d’apprendre à se connaître, qu’ils ne puissent pas s’enfuir à la première difficulté. Comme les road-trips. Coincés, débrouillez-vous avec ça ! 

Evidemment, j’ai commencé cette histoire en toute innocence, pour réaliser après 3 pages que j’avais déjà lu le livre ! Tout m’est revenu à la mémoire, j’aurais pu le reposer, mais finalement, non… Pour mieux vous en parler bien sûr, chers lecteurs ! 

Tous les détails me sont revenus : l’obsession de Caroline pour sa serre, ses plantes et ses recherches, l’obsession de Brent pour son domaine, sa détermination à avoir un héritier et sa manière que j’avais trouvé profondément agaçante de penser que l’attirance qu’il éprouve pour sa femme peut tout régler. A croire qu’il sait que l’on se trouve dans une romance ! 

Pour le reste, Caroline est vraiment scientifique jusqu’au bout des ongles, Brent joue son rôle de héros blessé et mystérieux avec plus au moins de succès. Le personnage le plus intéressant est sans conteste notre héroïne, qui, par son esprit mathématique, ne correspond vraiment pas aux standards de son époque. Son projet de tout quitter pour émigrer en Amérique, pour la simple raison que là-bas ils autorisent les femmes à se tenir devant les portes des amphithéâtres pour écouter les cours, est déjà assez originale en elle-même. 

J’ai un doute sur la cohérence historique de ce projet… 1815, c’est terriblement tôt pour l’ouverture des universités aux femmes, non ? Une historienne pourrait-elle éclairer ma lanterne, je n’ai pas trouvé d’informations précises… 

Brent est à mes yeux bien moins « réussi » que son épouse, il parle sans réfléchir, se laisse guider par son instinct en tout temps, et reproche à Caroline des choses sur lesquelles elle n’avait aucun contrôle. 

Il n’y a pas dans cette histoire de rebondissements alambiqués, tout repose sur le caractère des héros. Hélas, si, comme moi, vous avez le malheur de ne pas trouver Caroline ou Brent particulièrement sympathiques, alors, ce livre ne sera pas un grand moment de lecture. Je n’ai pas réussi à mettre le doigt sur ce qui m’a gêné exactement, mais il est certain que si j’ai effacé l’histoire de ma mémoire, ce n’est pas sans raison… 

J’avais pourtant, avant d’acheter mon exemplaire, lu un peu partout des avis dithyrambiques… Après la première publication en 1998, My Darling Caroline s’est d’ailleurs vendu des fortunes sur certains sites de vente en ligne, c’était un ouvrage rare et demandé… 

Je note tout de même, qu’Adèle Ashword, malgré une tendance à la prose fleurie et ampoulée que certains croient devoir attacher à toute romance, a un certain talent pour camper ses personnages sans trop tomber dans les clichés ou les stéréotypes et, My Darling Caroline étant son coup d’essai, je suis curieuse de savoir ce qu’elle aura réussi à faire par la suite et si elle aura réussi à corriger cette tendance ! 

Bonne lecture, 
Chi-Chi

Et si on remplaçait le Prince charmant par un Duc?

The Duke is mine, le nouveau Eloisa James, tout beau, tout neuf, tout frais sorti de l’imprimeur le 27 décembre était dans mes souliers le matin de Noël ! (enfin presque… un bon pour… tout pareil !)

Pour l’occasion, j’ai refait lecture commune avec Pimpi (dont vous trouverez l’article ici), bien décidées que nous étions à ne pas rester sur nos deux précédentes mauvaises expériences ! Et en prime, l’article de Fashion, qui l’a lu en même temps que nous…

The Duke is mine est donc le 3ème opus de la série d’Eloisa sur les contes de fées (et comme je ne recule devant aucun sacrifice, je vous ai déjà parlé des tomes Un et Deux), et il s’articule avec une nouvelle parue en e-book, Winning the wallflower. Et comme j’aime faire les choses dans l’ordre (et parce que je m’impatientais) j’ai lu la nouvelle le mois dernier, en préparation du roman.

Alors voilà, pour la nouvelle, c’était super sympa, mais terriblement trop court. Une jeune fille fiancée par convenance à un homme qu’elle connait à peine, un héritage bienvenu (pour elle) qui lui permettent de rompre lesdites fiançailles et un fiancé pas du tout décidé à se laisser quitter. La mise en place de la relation entre héros et héroïne est charmante, l’idée me plait (devoir reconquérir ce que l’on pensait acquis est un bon ressort de romance) mais tout s’accélère trop vite, et l’héroïne accepte d’épouser le héros après quelques jours à peine. Trop rapide, pour moi. Mais c’est une nouvelle, donc c’est normal. Je n’adore pas les nouvelles pour ça, même quand je les aime, je suis frustrée.

De toute façon, Winning the wallflower n’existe qu’en e-book alors je ne voudrais pas éveiller la frustration chez certaines. Sachez simplement que l’héroïne est la meilleure amie d’Olivia, que nous retrouvons dans The Duke is mine…

Et pour cette romance, je suis perplexe.

Eloisa a choisi comme thème La princesse au petit pois… Je ne vous rappelle pas l’histoire, une princesse qui prouve qu’elle est vraiment une princesse en étant capable de sentir un petit pois à travers l’épaisseur de cinq, vingt ou cent matelas (selon les versions). Ce n’est pas mon conte préféré, loin de là… Je n’ai jamais bien compris où était l’élément magique de l’histoire, et la préciosité de la princesse à la peau si fragile m’a toujours parue terriblement superficielle. De plus, j’avoue avoir eu du mal à imaginer comment Eloisa pourrait le transposer. Je vous rassure, c’est chose faite. Avec le talent habituel d’Eloisa, avec humour et d’une manière originale. A deux reprises. Donc, pas de souci de ce coté-là, le quota conte de fée est bien respecté !

Olivia a été élevée dans un seul objectif : devenir une Duchesse parfaite pour son fiancé de toujours, le jeune Rupert. Mais ce futur Duc, qui a cinq ans de moins qu’elle, est aussi un peu naïf. Ce qui est un euphémisme. Il est naïf comme le serait un enfant de dix ans, ou comme le serait un bébé qui ne respirait pas à la naissance et que l’on a cru mort. Et Rupert s’est récemment mis en tête que, pour la gloire de son nom, il devait partir combattre cet affreux Napoléon sur le continent (oui, dans une romance régence, il y a toujours de vilains français à aller combattre). Ce qui ne risque pas d’arranger les affaires d’Olivia, éternelle fiancée approchant de l’âge canonique de vingt-trois ans.

Olivia a aussi une sœur jumelle Georgiana, qui a subi le même programme de « duchessification » qu’elle. Mais si cette éducation particulière était une bonne idée pour Olivia, déjà assurée d’être une Duchesse (encore que le succès de l’opération n’ait pas été le même sur les deux sœurs), les effets sont beaucoup moins heureux pour Georgie. La famille est de petite noblesse et la « duchessification » a plutôt tendance à faire fuir les prétendants de ce niveau. Georgie, trop posée, trop raffinée, trop cultivée, fait donc tapisserie dans les soirées chics, tandis qu’Olivia profite de sa relative liberté de fiancée pour divertir la galerie de bons mots osés.

Mais quand l’opportunité de rencontrer le Duc de Sconce, Tarquin (Quin de son petit nom) se présente, Georgie est extatique. Un vrai Duc, non marié, qui saura apprécier les multiples talents que l’on lui a inculqué? Et en prime, le spécimen rare a chargé sa mère de lui choisir une nouvelle épouse, n’est-ce pas merveilleux?

Voilà donc Olivia et Georgie en visite chez le Duc, avec en guest-star la future belle-mère qui a écrit un livre culte sur les bonnes manières chez les jeunes filles (je vous laisse imaginer la pression), le neveu original (qui répond au doux nom de Sir Justin Fievbre) et une dénommée Lucy qui ne manque pas d’attirer l’attention de tous. Et, of course, un héros absolument dreamy, swoonesque, chevaleresque… Les mots me manquent !

Et, comme dans tout conte de fée, ce qui devait arriver arriva… ou pas.

Le conte déraille un peu, les surprises apparaissent et rien n’est à sa place, pour le plus grand bonheur du lecteur ! Encore une fois, Eloisa réussit son coup. The Duke is mine est une romance magnifique, pleine d’obstacles entre nos amoureux (et pas des moindres), et surtout des références à n’en plus finir. Comme ne pas adorer une romance qui réussit à combiner Le mouron rouge et la Bieber fever ?

Vous ne comprenez pas ce que je veux dire ? Une seule solution, lisez The Duke is mine !

(oui, on dirait une pub… Juré, je ne suis pas payée pour dire ça ! )

Bonne lecture,

Chi-Chi
 

L’ordre des choses

En régence, si je schématise à la truelle, il y a deux sortes d’histoires. Chacune de ces histoires est définie par un élément déterminant pour l’époque : le mariage.

C’est bien simple, je n’ai pas encore trouvé de régence où le couple formé par les deux héros ne prononce pas ses vœux à un moment donné du roman.

Il y a deux écoles. 

Celle où le mariage est la conclusion de l’histoire, l’union est alors comme une clôture à tous les malentendus/ péripéties/ »vilains pas beaux » à terrasser, pour enfin atteindre le bliss marital. L’union est une perspective heureuse, les héros voient un futur débordant d’amour s’ouvrir devant eux. Bon, j’exagère sans doute un peu, certains auteurs savent être subtils et n’ont pas forcément recours aux angelots chantant la gloire de l’amour triomphant dans l’église, mais vous avez saisi l’idée. 

Je leur ai d’ailleurs trouvé un nom : Happily ever after mariage, parce que si on y réfléchît bien, Blanche-Neige, Cendrillon et toutes leur copines ont eu droit à de telles unions. A l’instant des « je le veux », le Prince charmant leur mangeait déjà dans la main.

A l’opposé des happily ever after, nous avons les mariages qui surviennent dès les premiers chapitres du roman. Les circonstances sont souvent les mêmes : une réputation doit être sauvée, une fortune est à la clé, un domaine est dans la ligne de mire… les unions ont été arrangées et les nouveaux époux ont été contraints de s’unir, dans une certaines mesure à l’insu de leur plein gré.

Tout le roman s’articule alors sur la transformation de cette union contractée « sous la menace » en une union des corps, des âmes, des destins, et des envolées de petits poneys, ne les oublions pas. Ces unions, je les ai baptisé les Contractuels. En effet, c’est souvent un contrat plus qu’une réelle affection qui lie les deux « parties » dans les premiers temps du mariage. Dans certains cas, les nouveaux époux ne se sont rencontré que 2 ou 3 fois avant l’échange des vœux. Il faudra tout le talent de l’auteur pour faire naitre des sentiments chez eux, et le roman se clôturera sur la déclaration des sentiments/l’annonce d’une naissance/la résolution de tous les problèmes.

Qu’ils soient contractuels ou happily ever after, les mariages dans les historiques sont une condition sine qua non  de l’écriture. Les anachronismes qui peuvent parfois se glisser dans une régence ne vont pas jusqu’à considérer le mariage avec la désinvolture d’un contemporain…

Très personnellement, si je dois admettre qu’un mariage arrangé est loin de me faire fantasmer de prime abord, c’est un schéma que j’aime assez en romance (et ce n’est pas Chi-Chi qui ira me contredire). Les héros sont ensemble pour le meilleur et pour le pire. Sous entendu, ils vont bien être obligés de faire avec ce qu’ils ont et d’établir un dialogue. Certains essayeront de s’enfuir, de se mettre des œillères, mais l’auteur prendra un malin plaisir à les obliger à faire face à leur vie.

C’est d’ailleurs exactement ce qui se passe dans le roman de ce lundi. First comes mariage (Le temps du mariage) de Mary Balogh est le premier tome de la série des Huxables. Ce premier opus s’ouvre sur une bonne nouvelle. Par un caprice du destin (et le jeu des successions), Stephen, petit dernier et seul garçon de la tribu des Huxtable se retrouve héritier du titre de comte de Merton. La fratrie est sous le choc. Elliot Wallace, Viscount Lyngate, qui leur annonce la nouvelle, souhaite sur le champ commencer la formation du jeune comte. Notre héros prend en effet ses responsabilités de tuteur très au sérieux. Ce qu’il n’avait pas calculé par contre, c’est que ses trois grandes sœurs insistent pour suivre leur petit frère à Londres. « Môssieur » Elliot est quelque peu misogyne au début de notre histoire, il faut l’admettre. Une femme ne peut savoir ce qu’il y a de mieux pour le jeune comte, une femme ne peut que l’handicaper dans son apprentissage, une femme est… une distraction. D’autant que leur venue à Londres implique de les lancer dans la bonne société londonienne pour la « saison » à venir.

Et un lancement pour une « saison », c’est bien plus compliqué qu’un simple « je te présente mes cousins de province ». Voyez-vous, il faut être sponsorisé par un « membre honorable » qui lui-même gravite dans les « bons cercles ».

Voilà pourquoi, après une réflexion intense sur les diverses possibilités qui s’offrent à lui, Eliott en arrive à la conclusion suivante. Pour que l’éducation du jeune comte se fasse sans anicroche et que les trois sœurs ainées puissent jouir de la respectabilité suffisante pour être présentée à la noblesse, il va devoir se marier avec l’une d’entre elle.

Il a le choix, Margaret, Katherine et Vanessa sont toutes trois célibataires. Les deux premières sont même des splendides jeunes femmes. Il fini par choisir l’ainée, Margaret…

Sauf que Vanessa, notre héroïne, jeune veuve de son état, ne veut pas voir sa sœur perdre tout espoir d’un jour être heureuse, parce qu’avec un butor pareil qui pense si peu des femmes, elle ne peut être QUE misérable. Nessie (oui, elle a le surnom d’une bestiole écossaise pas super glamour) prend sur elle de demander à « sa grâce »  s’il consentirait à l’épouser elle, et non pas Margaret, histoire de faire d’une pierre trois cailloux. Il sauve la respectabilité de la famille, il lance tout ce beau monde en société, et il sauve l’esprit d’une jeune fille en la laissant sur le carreau.

Elliot réfléchit longtemps… C’est qu’elle n’est pas aussi belle que sa sœur, notre héroïne, et qu’elle a la langue acérée. Mais très étrangement, il finit par dire oui.

Entre ces deux là, pas de pâmoison en vue. Un vrai mariage de convenance est contracté au début du livre. Et c’est là que tout débute.

Mary Balogh va développer la relation de nos héros de manière très fine et toute en sensibilité. Il n’y aura pas, comme on pourrait le craindre, de déclaration d’amour éternelle dès la première scène d’amour. Pas plus qu’il n’y aura de feu d’artifice entre la jeune veuve et son nouveau mari dès les premières embrassades. Leur relation va prendre corps doucement, elle va gagner en profondeur à mesure que les pages et les chapitres vont s’enchainer. Vanessa va apprendre des choses sur elle-même au contact d’Elliot, et ce dernier va murir et découvrir qu’il est des femmes sur lesquelles on peut compter (oui, un lourd passif, une fois encore, dans ce roman).

Ce livre est un exemple parfait de tout ce qui fait que les Contractuels en régence sont des histoires qui peuvent porter nos héros bien plus loin que l’on aurait pu le penser.

Une partie pragmatique de ma personne ne peut par ailleurs pas s’empêcher de penser que ces histoires d’amour sont sans doute celles qui auraient eu le plus de chance de survenir à l’époque…

 
Bonne lecture, 
Tam-Tam

 

Duc, mauvaise réputation, cherche fiancée

Aujourd’hui, je reviens à mes premières amours pour vous parler de mon genre favori… la régence ! Cela fait un moment, je suis sûre que cela vous avait manqué !

Au programme d’aujourd’hui, At the bride hunt ball, d’Olivia Parker.

Madelyn Haywood est de petite noblesse, incroyablement maladroite (à ce stade, elle a le mauvais œil, je ne vois que ça…), et pourvue d’une belle-mère américaine ambitieuse, qui n’hésiterai pas à la compromettre si cela pouvait permettre de la marier plus vite à un homme riche et titré (ne soyons pas regardante sur l’âge ou le caractère, quelques milliers de livres de rente suffiront à compenser).

Autant dire donc que Madelyn est mal partie, surtout que s’achève bientôt sa 4ème saison sans succès.

Quand Gabriel Devine, Duc de Wolverest, organise une « chasse à la fiancée » pour son frère, Madelyn n’a pas du tout, mais alors pas du tout envie d’être invitée à y participer. Car notre héroïne, bien que plutôt mal lotie, trouve le procédé parfaitement scandaleux et abusif, comparable au marché aux esclaves…

Inviter 8 jeunes filles bien sous tout rapport dans la propriété familiale pour que Tristan Devine puisse faire son choix en toute tranquillité, cela me rappelle étrangement A lady most likely. Ou inversement d’ailleurs, puisque At the bride hunt ball a été publié deux ans avant A lady most likely…

Mais peu importe finalement, car ce qui compte, c’est que Madelyn se retrouve participant contre son gré à cette aventure (le pouvoir redoutable de la belle-mère et du chantage affectif). Et en matière d’aventure, elle va trouver de quoi s’occuper face à Gabriel, notre Duc qui n’est, de son coté, pas du tout décidé à se trouver une fiancée. La chasse à la fiancée qu’il organise, c’est à l’intention de son petit frere, héritier présumé, Gabriel n’ayant pas l’intention de se reproduire un jour !

Lors de leur première rencontre, Madelyn commence par s’étaler de tout son long en trébuchant dans le jardin, ce qui est très « un-lady like », vous l’avouerez, et Gabriel vient la ramasser comme tout preux chevalier qui se respecte. Seulement, il fait noir, Madelyn prend peur et envoie un citron qui traînait sur un arbre à proximité en plein dans la tête de notre héros.

Le ton de l’histoire est donnée, Madelyn passant son temps à se retrouver dans des situations pas possibles, très drôles le plus souvent, même si je me dis que ce n’est pas humainement possible d’être poisseuse à ce point ! Gabriel de son coté, est comme il se doit, un parfait prototype de Duc comme il faut, rien d’aussi extrême que mon cher Wulfric, mais sacrément à cheval sur les conventions sociales et l’étiquette. Enfin tant que l’on n’essaye pas de les lui appliquer, puisque cette bienséance ne va pas jusqu’à le convaincre qu’il devrait arreter de se comporter comme un rake et s’occuper d’assurer la postérité du titre…

Sauf que Madelyn le fait rire, et cela n’a pas de prix ! Comme quoi, le rire est décidément l’un des principaux moteurs d’un couple qui marche.

Voilà comment, au cours de cette chasse à la fiancée, Gabriel et Madelyn vont faire connaissance, se découvrir, bien évidemment tomber amoureux, et essayer de trouver le moyen d’intégrer Madelyn dans la haute société. Car, bien que noble, notre héroïne n’est pas du tout du même niveau que Gabriel, et sa maladresse légendaire (et son boulet de belle-mère) ne font rien pour arranger les choses

Madelyn est touchante, manquant parfois de confiance en elle, ce qu’elle dissimule derrière une attitude ouverte et franche, à la limite de l’inconvenance. Gabriel est charmant sous toutes les coutures… Si si, toutes, j’ai bien vérifié !

Une lecture très sweet et cute, parfaite pour les fans du genre !

Olivia Parker écrit des romances tout à fait dans l’esprit de Julia Quinn, et je vous recommande de lire également les deux suites, avec pour héroïnes la meilleure amie de Madelyn (To wed a wicked earl) et la sœur de Gabriel (Guarding a notorious lady).

 
Bonne lecture,
Chi-Chi
  

La romance de l’angoisse

La romance, c’est très bien, c’est très joli, mais parfois, ce n’est pas exactement ce à quoi on s’attendrait. 

Parfois, l’auteur zappe les cœurs, les petits oiseaux, les poneys et les arc-en-ciel pour écrire ce que l’on appelle de la «romangst» – angsty romance, ou de la romance angoissante. 

Dans ces livres, les héros ne vivent pas dans un monde enchanté où le méchant est en carton pâte et le plus gros souci consiste à choisir entre bleu pale et bleu roi pour la robe de bal du jour. Et surtout, ces problèmes ne seront pas traités avec légèreté et humour, mais dans une ambiance lourde et pesante, où vous pourrez apprécier chaque seconde de l’angoisse, parfois de la douleur des personnages. La romangst vous prend à la gorge et ne vous lâche pas jusqu’à la dernière page. Souvent, elle laisse derrière elle un sentiment de vague malaise car, même si le happy-end de rigueur a bien eu lieu, il n’aura pas été facile. Tam-Tam aime voir ses héros souffrir un peu, moi pas du tout. Mais je reste curieuse, et parfois je me laisse convaincre par des copines. Comme Pimpi, qui avait dans sa PAL un livre dont j’avais beaucoup entendu parlé et dont nous avons décidé de faire une lecture commune. 

Ici, on va plutôt chercher dans le genre d’un héros enfermé dans un asile de fou. En Angleterre, en 1880, quand les méthodes de traitement étaient les douches glacées et les électrochocs. 

Et c’est précisément de cela dont je veux vous parler aujourd’hui. Non pas un, mais deux livres qui entrent dans cette catégorie. D’abord, The madness of Lord Ian MacKenzie, de Jennifer Ashley, et Flowers from the storm de Laura Kinsale. 

La romangst est un exercice périlleux car il n’est pas facile pour l’auteur de nous faire croire au potentiel romantique d’un héros se trouvant dans des circonstances pour le moins difficiles, et le plus souvent avec raison. Un héros qui ne sera donc pas charmant et charmeur, mais qui vient accompagné d’une ribambelle de problèmes et de séquelles psy sérieuses. Un héros qui le plus souvent, est diminué, intellectuellement. Parlons crument, ces héros là ont un handicap mental. Le talent de l’auteur doit donc être proportionnel à la difficulté de la tache, pour rendre ce personnage crédible dans le rôle du héros romantique ! 

Revenons à Lord Ian MacKenzie. Ian est fou. Ce qui, en réalité, ne veut pas dire grand-chose. Mais si Ian n’est plus dans l’asile où il a passé sa jeunesse, il parait évident à nos yeux de lecteurs que quelque chose ne tourne pas très rond. En fait, je crois que Ian est autiste, mais la notion même de ce syndrome n’ayant été reconnue que dans les années 1940, pour son époque, Ian est juste fou. Heureusement doté d’une famille très puissante, la bonne société tolère plus ou moins ses excentricités. 

Beth, de son coté, est une veuve de basse extraction qui vient d’hériter de la fortune de la vieille dame chez qui elle était demoiselle de compagnie. Après, l’histoire est assez simple, un cliché habituel de la romance. Ian rencontre Beth, il la veut, il la poursuit de ses assiduités, un meurtre et un méchant viennent mettre un peu de bazar dans tout ça et à la fin, ils vivent heureux avec beaucoup d’enfants. Classique. 

Mais à cause de la particularité du héros, j’attendais beaucoup de cette histoire. J’attendais que l’auteur essaye de m’expliquer le point de vue du héros, qu’elle analyse la manière dont il fonctionne dans la société, des explications sur pourquoi l’amour nait entre ces deux-là, et comment gérer leur relation étant donné son caractère forcément particulier. 

Mais rien de tout cela n’est présent dans The madness of Lord Ian MacKenzie, la seule chose qui lie Beth et Ian, c’est une libido surdéveloppée. Chaque description, des sentiments, des souvenirs, des scènes sexy, est faite de manière très détachée, clinique. Ce livre, en fait, manque cruellement de psychologie, et m’a laissée de glace. 

Il s’agit pour moi d’une vraie déception car je gardais en mémoire le souvenir d’un autre livre, Flowers from the Storm de Laura Kinsale, se déroulant an Angleterre vers 1850. Là, le héros, Christian, était lui aussi considéré comme fou. Mais dans ce cas, c’est à la suite d’une attaque qui lui a fait perdre l’usage de la parole, le rend presque sourd et partiellement paralysé. C’est dans l’asile où sa famille l’a fait enfermer qu’il rencontre son héroïne, Maddie. 

Là où, pour Ian, les choses sont racontées avec froideur et détachements, me donnant l’impression d’être un voyeur qui se repait des détails sordides, Laura Kinsale explore avec une grande finesse les méandres du système de « santé » de l’époque, les raisons qui permettent d’expliquer le fonctionnement de l’asile, l’état de la médecine et les théories médicales justifiant les traitements. Si tout cela parait cruel à nos yeux, au moins, dans ce deuxième livre, elles sont compréhensibles. 

Dans la façon de faire comprendre au lecteur le handicap du héros, les conditions sont évidemment différentes. Mais Laura Kinsale prend le temps d’accompagner Christian tout au long de sa « rééducation » – qui ne sera pas miraculeuse, laissez-moi vous le dire, et nous montre comment il apprend à vivre avec les lourdes séquelles de cette expérience traumatisante. 

La comparaison jouant nettement en défaveur de Jennifer Ashley, vous l’avez compris, je ne recommande pas The madness of Lord Ian MacKenzie. Quand à savoir si je recommande Flowers from the Storm… certainement pas si vous n’aimez que les romances fun et légères, à la Julia Quinn. Dans ce cas, passez votre chemin sous peine de traumatisme !

Cependant, si le sujet ne vous effraie pas, et si vous devez choisir un livre de ce genre pour découvrir, alors oui, Flowers from the Storm est pour vous. 

Bonne lecture (ou pas), 
Chi-Chi




Une héroïne… et quelle héroïne!

Si vous saviez comme ça me fait plaisir de venir vous dire que cette semaine, j’ai passé une nuit blanche! C’est que j’en ai fait beaucoup depuis quelques temps des nuits blanches, mais toujours courbée sur le clavier de mon ordinateur à travailler. J’avais délaissé ma BAL, par manque d’inspiration mais aussi parce que je mettais toute mon énergie dans un projet très particulier qui m’aura demandé beaucoup d’énergie et plusieurs mois de ma vie. Le projet est terminé, je fais des nuits complètes depuis une semaine et mon esprit est enfin libéré, je peux reprendre mes livres!

Souvenez-vous, il y a à peine 2 semaines, je vous faisais un petit bilan de ma BAL, où je mentionnais More than a mistress de Mary Balogh.

Voilà, c’est fait, je l’ai lu. Et adoré. J’ai terminé la dernière page à 6h30 du matin, en soupirant d’extase et de frustration, comment ça, déjà fini?

Mary Balogh nous y raconte l’histoire de Jane. Un peu de son héros, Jocelyn, mais surtout de Jane. C’est un bonheur trop rare en romance de rencontrer une héroïne que l’on aime vraiment. La plupart du temps, on l’aime bien, la trouve chouette, agréable, marrante, mais c’est pour le héros que l’on fond, c’est lui qui fait palpiter notre cœur de midinette. L’héroïne est là pour mettre en valeur le héros, pour le sauver de lui-même et lui apporter le bonheur. Certes, elle en retire aussi quelques bénéfices, mais le héros reste l’intérêt principal et il marque plus durablement la mémoire…

Pas ici. Jocelyn est un héros à la hauteur de Jane, et pas l’inverse.

Jane est une lady qui a quelques problèmes. Depuis la mort de ses parents, elle est sous la tutelle de son oncle, lequel aimerait bien qu’elle épouse son fils/cousin, pour conserver l’héritage. Et utilise à cette fin des méthodes peu honorables. Schéma classique de la romance régence. Et Jane, après un incident malheureux, fait ses bagages et quitte la maison familiale pour se rendre chez sa marraine. Par un enchainement de circonstances malheureuses, elle se retrouve à Londres, obligée de dissimuler son identité. Qui dit lady incognito dit obligation de subvenir à ses besoins, Jane est employée chez le Duc de Tresham, Jocelyn donc. Lequel se dit que notre héroïne ferait une fort charmante maitresse.

Oui oui, une maitresse, une femme entretenu, vivant dans une maison tous frais payés en échange de ses services dans un lit. Tout à fait le genre de carrière pour laquelle une lady de bonne famille a été élevée. La proposition du Duc reçoit donc un accueil pour le moins… original!

Jane est réellement l’une des meilleures héroïnes qu’il m’ait été donné de découvrir depuis longtemps. Elle est la parfaite illustration du talent de Mary Balogh. C’est une jeune femme d’une grande finesse psychologique (dont elle fait abondamment usage), qui a la tête sur les épaules, qui se connait bien et ne parle jamais sans réfléchir. Elle sait qui elle est, est consciente de sa propre valeur sans jamais en devenir prétentieuse ou arrogante, regarde les problèmes dans sa vie avec courage et objectivité, enfin, elle ne se ment jamais à elle-même. Et toutes ces qualités, bien loin d’en faire une caricature de vertu et de perfection, en font un personnage fort et attirant.

Jocelyn de son coté, est comme il se doit un débauché, un Duc vivant à la hauteur de sa réputation, entre duels, paris insensés, bagarres à coups de poings et nuits d’ivresse. C’est aussi un personnage plein de facettes cachées, que Jane saura à la perfection révéler. Il a clairement plus besoin d’elle qu’elle n’a besoin de lui, leur couple est loin d’être une évidence, et pourtant ces deux-là se complètent.

Bien sûr, la question demeure, pourquoi Jane doit-elle se cacher, va-t-elle être contrainte d’accepter la proposition du Duc de Tresham, comment se sortir de cette situation délicate?

Une seule façon de le savoir, empressez-vous de lire More than a mistress, vous ne le regretterez pas!

 
 
Bonne lecture,
Chi-Chi

Onze scandaleuses excuses…

… pour lire le dernier Sarah MacLean.

Un peu en retard sur ma lecture de la semaine, j’avais prévu de vous faire aujourd’hui un rapport détaillé sur un bijou de romance comme Harlequin sait les faire. J’aurais, pour l’occasion, été fouiller dans les cartons contenant des trésors littéraires datant des mes jeunes années d’adolescente, et j’aurais revécu avec vous les sentiments passionnément bouleversant qui m’avaient sans doute remuée alors (Harlequin, sur une jeune fille en fleur de 13 ans, c’est du lourd).

Mais Amazon, La Poste et l’univers tout entier en a voulu autrement car ce vendredi a vu arriver (enfin) dans ma boite aux lettres le dernier petit miracle de Sarah MacLean.

Après Nine rules to break when romancing a rake, Ten ways to be adored when landing a lord, voici Eleven scandals to start to win a duke’s heart, dernier né de la nichée MacLean et fabuleuse histoire de régence qui propulse aujourd’hui l’auteur dans le Panthéon des écrivains dont « je vais acheter le nouveau livre sans même lire la quatrième de couverture ». Argument qui prouve à lui tout seul à quel point ma confiance en Sarah et son talent est totale.

Mais pour les sceptiques, et ceux dont la mémoire fait défaut, voici onze raisons scandaleuses pour foncer acheter ce livre et/ou commencer un lobby intensif auprès des éditeurs français pour faire traduire cet auteur.

1 – Sarah MacLean fait partie de ces auteurs que l’on découvre miraculeusement sans même avoir vraiment essayé. A peine la lecture du premier livre achevée, le second était en précommande chez mon libraire digital préféré, d’une part parce que le résumé semblait aussi appétissant, mais aussi parce que j’aime me faire une idée sur un auteur en me basant sur plusieurs spécimens de son travail.

2 – Le roman s’inscrit dans la continuité des deux premiers. Il s’agit de l’histoire de la sœur de Gabriel et Nick Saint-John (pour les leçons de rattrapage concernant les deux frères, s’en reporter aux deux chroniques concernées). Même ambiance, mêmes personnages à l’humour délicieux. Il est souvent bien agréable de retrouver des « têtes connues » quand on ouvre un livre, n’est-ce pas Chi-Chi ?

3 – Juliana Fiori est une de ces héroïnes que l’on rêve d’être. Dans l’adversité, elle garde la tête haute. Face aux mauvaises langues, elle n’est jamais à court d’une répartie bien sentie, alors que pour ma part, je suis tout juste bonne à me transformer en betterave rouge et bredouillante… Bon, ce n’est pas sans lui poser quelques problèmes. Le monde entier s’attend à la voir ruiner sa réputation et créer scandales sur scandales, en digne héritière de sa mère. Mais cela ne semble pas étouffer son esprit et son fort tempérament. Juliana, c’est moi (en mieux) sous la régence, l’accent italien en prime.

4 – Des situations fort amusantes et des répliques bien senties. Nous aurons le droit à une chute dans de la citrouille, un affront à la sortie des toilettes et une scène embarrassante à l’Opéra.
5 – Simon Pearson est un héros dont il faudra soulever plusieurs couches pour découvrir la vraie valeur. Élevé dans la plus pure tradition noble anglaise, il aime à rappeler au monde qu’il est le Duc de Leighton. On devrait le haïr d’être aussi snob et plein d’arrogance, mais dès les premières pages du roman, j’ai repensé à un certain Mr. Darcy qui lui aussi semblait bien froid et arrogant de prime abord. J’ai laissé sa chance à ce personnage prisonnier de sa noblesse, tout comme notre héroïne est prisonnière de ses origines scandaleuses, et je n’ai pas eu à le regretter une minute. Malgré quelques détours, Simon trouvera le chemin du cœur de notre héroïne, et du notre, par la même occasion.
6 – Parlons sexytude… Simon est grand, athlétique, blond, les cheveux bouclés. Ajoutez à ce mélange un sauvetage de la noyade exécuté avec classe, vous obtenez un score plus qu’honorable sur l’échelle de Hugh Jackman !
7 – J’ai aimé que pour une fois, il ne soit pas question d’un « rake ». Pour une fois, c’est pour un parangon de vertu et maître des convenances que mon petit cœur d’artichaut palpitera au fil des pages.
8 – Le traitement de la relation mère-fille est ici peinte avec beaucoup de sensibilité. Sans pour autant donner dans la profondeur métaphysique, l’auteur n’en vient pas moins à l’essentiel : la construction et l’acceptation de soi passe bien souvent par la reconnaissance du fait que, si nous sommes les héritiers de nos parents, nous n’en sommes pas des copies parfaites. L’inné, l’acquis… Le débat est ouvert.

9 – Le poids de la pression des pairs. Encore un thème que l’auteur aborde avec justesse. Alors que Juliana se bat avec le fantôme de sa mère, Simon voit se resserrer sur lui le poids de générations entières de réputations irréprochables. Et le voire se débattre avec son éducation donne de la profondeur à ce héros supposément « parfait ».

10 – Des listes, des listes et encore des listes. Vous le savez, je ne m’en lasse pas ! La preuve ici, ici et ici… Mais il semblerait que Sarah Maclean en fasse sa spécialité, et je trépigne d’impatience de découvrir quel titre poétique cette dernière trouvera pour ouvrir sa prochaine liste de douze !

11 – Troisième livre de l’auteur, troisième réussite. Sarah MacLean, avec trois livres lus en un an, entre directement dans la catégorie des coups de cœurs régence de cette première année passée en votre compagnie.

Bonne lecture,
Tam-Tam

La Belle et la Bête, the remake

Aujourd’hui, j’aimerais pouvoir résumer ma chronique en un seul mot : WOW !!!
Alors oui, forcément, cela ne va pas beaucoup vous aider pour savoir que quoi parle le livre. Mais comme souvent alors mes coups de cœur, j’ai un peu de mal à mettre des mots sur mes idées.
Mais je vais faire un effort, ne serais-ce que car je crois que ce serait un crime que vous ne vous précipitiez pas pour lire When Beauty tamed the Beast d’Eloisa James.
Eloisa, nous vous en avons déjà parlé, mais c’est la première fois qu’elle est à l’honneur, et je suis finalement contente d’avoir attendu ce livre pour lui consacrer une chronique, car il est entré directement au Panthéon de mes meilleures romances, et est incontestablement (Tam-Tam a approuvé) le meilleur d’Eloisa !
De quoi parle When Beauty tamed the Beast?
 
C’est l’histoire de Linnet, une jeune fille plus belle encore que tout ce que nos mots de simples mortels peuvent exprimer. Une peau d’albâtre, des yeux où scintillent toutes les étoiles du ciel, des dents de perle, une chevelure de soie et un rire plus exquis que le tintinnabulement des grelots.

C’est l’histoire de Piers, un ours qui vit reclus dans un château du Pays de Galles. Un ours qui est aussi médecin, éhontément copié (pour mon plus grand bonheur) sur le personnage du Dr. Gregory House (que j’aime d’amour).

C’est l’histoire d’un scandale : une jeune fille aurait été compromise hors des liens sacrés du mariage, et peu importe que cela soit complètement faux, il faut lui faire quitter Londres au plus vite.

C’est l’histoire d’une rencontre au milieu d’une ribambelle de personnages secondaires tous plus savoureux les uns que les autres : un père qui veut trouver une femme à son fils, consentant ou pas, une aristocrate française, véritable icône de mode, un majordome qui n’a rien compris aux codes de la bienséance, une ribambelle de jeunes docteurs et une infirmière acariâtre…

C’est l’histoire de deux héros qui sont bien plus que ce que leur apparence laisse à penser, d’une bête au fort mauvais caractère qui sera apprivoisé par sa belle, pas intimidée pour deux sous par son attitude peu avenante.

C’est aussi, comme il se doit, l’histoire de quelques péripéties, pas forcément très roses et qui changeront à jamais le caractère de nos héros, les rendant à chaque instant plus réels à nos yeux.
En bref, c’est l’histoire d’un merveilleux conte de fée où tout est bien qui finit bien, version modernisée de La Belle et la Bête, et c’est, en ce qui me concerne, c’est l’histoire d’un énorme coup de cœur !

Eloisa nous raconte une histoire où l’amour ne cède jamais à la facilité, avec une plume experte, et j’ai été bouleversée par l’intensité avec laquelle elle nous décrit les émotions  de ses personnages, enchantée par la vivacité des dialogues entre Linnet et Piers.

Je ne m’étendrais pas davantage sur le sujet pour mieux vous laisser le plaisir de la découverte, mais ce livre dévoré en 48h est un must-have absolu selon moi alors n’hésitez pas !

Bonne lecture,
Chi-Chi

Quelle héroïne êtes-vous ?

Hier au soir, j’ai fini « The lady most likely… » que Chi-Chi a eu la bonté de nous chroniquer pratiquement dès sa sortie.

En refermant le livre, mes pensées ont commencé à vagabonder vers les autres livres de Julia Quinn et toutes ces héroïnes dont l’auteur a le secret.

Mes pensées continuant leur balade sinueuse dans les méandres de mon esprit, j’ai repensé à ce test fait un jour de grand ennui… Quelle héroïne de Julia Quinn êtes vous ?

A l’époque, j’étais Henry dans Minx. Aujourd’hui, il semblerait que je sois Victoria dans Everything and the moon. Je suis perplexe…

Dans Everything and the moon, c’est au détour d’un buisson dans la campagne anglaise que Robert Kendal, Duc de MacClesfield tombe un beau jour sur Victoria Lyndon, fille ainée du vicaire local. Les deux jeunes gens, la tête pleine de bisounours roses dansant sur un tapis de chèvrefeuille sont frappés par la flèche d’un Cupidon qui passait par là.

Mais la fille d’un vicaire et un Duc, ça ne fait pas vraiment bon ménage. Entre le vicaire qui prétend que le jeune homme n’est à la recherche que d’un moment agréable à passer sous les jupons d’une jolie jeune fille et le papounet du monsieur qui argue que la jeune fille n’est qu’une vénale croqueuse de diamants trop contente d’avoir attiré dans ses filets le fils ainé du noble du coin, on sent que les bisounours ne vont pas tarder à disparaître dans la vie des deux jeunes gens. Dès les premiers paragraphes, on sent que ça ne va pas être aussi facile qu’on pourrait le croire.
Et bingo, nos deux tourtereaux se séparent sur l’impression que l’autre l’a trahit. Chacun ramasse son cœur en petits morceaux, et part de son côté.
Par un concours de circonstances, Robert retrouve 6 ans plus tard la belle Victoria, qui occupe à présent la position de gouvernante… L’histoire alors se complique. Et nos deux héros gagnent en matière. Parce que le coup du coup de foudre au détour d’un fourré, c’est léger tout de même.
Dans cette histoire de retrouvailles, Victoria est tour à tour naïve, obstinée, déterminée, un tantinet rancunière et animée par de forts désirs d’indépendance.

Passons à Minx… William Dunford hérite sans crier gare d’un domaine en Cornouailles que la jeune Henrietta Barrett dirige d’une main capable. Habillée comme un homme, la langue bien pendue, et l’esprit plein de plans élaborés pour se « débarrasser » de la présence du nouveau propriétaire, la jeune fille se retrouve bientôt prise à son propre piège. 

Car Dunford est aussi charmant qu’intelligent. Il a tôt fait de voir clair dans les machinations de la jeune fille. D’autant qu’en plus d’être devenu le nouveau maitre des lieux, il est devenu le tuteur de la jeune fille. Cette dernière aura donc sa saison. Ce ne sont pas ses tendances à vouloir tout gérer, son mépris des règles (pénibles) de la bienséance et son habitude des pantalons qui font peur à notre héros. Henry est pleine de charme et d’humour, elle sera tout à fait capable de se trouver un bon parti.
A l’heure de ses débuts dans la bonne société, la jeune femme fait sensation. Les jeunes cadors qui peuplent les bals de la haute tombent sur le charme, et Dunford avec. C’est alors que cela se complique…Parce que Dunford est assez « rake » pour nous faire fondre, et Henry avec nous ; mais pas encore mûr pour se laisser passer la bague au doigt. Et parce qu’Henry, avec son éducation peu conventionnelle, n’a pas appris les rouages du cerveau complexe de l’être masculin et oublie le facteur « rake » dans ses machinations pour faire fondre son tuteur.
Dans cette histoire Henry est naturelle, énergique, sûre de ses opinions, conspiratrice et délicieusement de mauvaise foi.

Qui suis-je donc ? Henry ou Victoria ?

Mon cœur crie Henry, ma conscience argue que je suis un chouilla rancunière quand même…Chi-Chi, mise au pied du mur, semble être d’accord avec moi, mais peut-être sommes nous tombées dans une zone de gris ? Peut-être Julia Quinn n’a-t-elle pas encore créé de personnage qui me corresponde en tout point ?

Dans tous les cas ces deux héroïnes valent la peine d’être découvertes !
Et vous quelle héroïne êtes-vous ?


Tam-Tam

EDIT: Pour découvrir quelle héroïne sommeille en vous, il faut faire ce test!

Rendez-moi mes petits!

Aujourd’hui, je complexe. Eh oui, après le magnifique article de Tam-Tam lundi, la relève va être difficile à assurer pour moi. Vous avez vu, dès le 2ème jour, il est entré par la magie des statistiques dans la liste des Articles-stars, les 5 plus lus de tout le blog! Tam-Tam, je suis fière de toi…
Difficile donc, surtout que je voulais profiter de cet article pour vous faire partager une de mes névroses de lectrice, pas un sujet des plus glam, vous avouerez. Mais tant pis, je ne peux pas décemment laisser passer un jeudi sans écrire, vous devrez donc vous contenter de ma plume !
Ma névrose je disais… Vous savez tous, vous qui venez ici, que la vie d’une lectrice est pavée de difficultés : budget mensuel qui explose, PAL qui menace de crever le plafond, étagères qui croulent sous le poids de la littérature, et surtout, surtout, les autres. Les extérieurs. Ceux qui ne sont pas nous. Donc pas les propriétaires de nos livres. Ceux qui viennent chez nous et touchent à nos précieuses affaires. Sortent un tome pour lire la 4ème de couverture. Et là, catastrophe, sont intéressés. Ne vous méprenez pas, je suis toujours heureuse de faire découvrir un auteur ou un livre que j’aime. Mais j’aime mes livres comme s’ils étaient mes bébés, et j’ai toujours du mal à les prêter. Anatole France disait « Ne prêtez jamais vos livres : personne ne les rend jamais. Les seuls livres que j’ai dans ma bibliothèque sont des livres qu’on m’a prêté ». Voila ma hantise : ne jamais revoir mes livres.
Quand on me demande de prêter un livre, j’ai toujours un frisson d’angoisse. Tu veux l’emmener? Mais où? Et pour combien de temps? Y feras-tu bien attention? Ces questions, je me les pose à chaque fois. Imaginez mon angoisse devant ces emplacements vides dans ma bibliothèque (gros mensonge, ma bibliothèque est un fouillis innommable que je me promets de classer depuis des mois, je ne sais même plus ce que j’ai !).
Pourtant, Tam-Tam affirme que cela ne se voit pas du tout. Et c’est vrai, je prête volontiers mes livres, sachant parfaitement à chaque fois que je cours le risque de ne jamais les revoir. Les séquelles de la famille nombreuse où il fallait tout partager peut-être ? Toujours est-il que je suis un peu schizophrène : la première fois que j’ai rencontré Tam-Tam, je lui ai proposé de venir m’emprunter des livres. Spontanément ! Le truc complètement improbable pour moi. Prêter si on me le demande oui, mais carrément proposer ??! Elle est repartie avec une valise entière… C’était l’épreuve du feu, après ça, si un malheur arrivait à mes livres je ne lui aurais sûrement plus jamais parlé. Nous l’avons échappé belle, elle m’a rendu mes petits rapidement et en bon état…
Depuis, j’ai fait un long travail sur moi-même, je prête beaucoup plus facilement et c’est de sa faute : pour chaque livre prêté, elle m’en a rendu deux. Et comme je suis parfaitement horrible, je garde ces livres en otage depuis parfois deux ans. Ma PAL est trop grosse, je ne m’en sors plus… Tam-Tam, merci pour ta patience, je jure qu’un jour je te rendrais tes petits ! D’ici là, tu vas devoir rester amie avec moi pour t’assurer qu’il ne leur arrive pas malheur…
Et en attendant, je vous parlerais aujourd’hui d’un livre qui est actuellement retenu en otage chez une personne que je ne nommerai pas ici (je programme à l’heure actuelle ma vengeance, il ne faudrait pas qu’elle se doute de quelque chose)… Il s’agit donc d’un autre livre de mon Top 15 : Slightly dangerous de Mary Balogh.
Comme je suis sympa, je vous préviens tout de suite qu’il s’agit du dernier tome d’une série de 8 tomes qui n’a pas été traduite en français, mais vous trouverez plein d’autres bons livres de cet auteur chez J’ai Lu si la VO vous rebute…
Pourquoi avoir choisi le dernier tome? D’abord parce que je n’ai pas lu tous les tomes de cette série. Après plusieurs déceptions avec les séries, j’avais à l’époque décidé de ne plus lire que ceux dont les résumés m’intéressaient…  Pour cette série, je n’ai donc lu que les tomes  2 et 8.
Et parce que j’ai eu le coup de foudre pour son héros. Wulfric, Duc de Bewcastle est l’ainé de six. Déjà, les familles nombreuses, cela me parle… Ensuite, c’est un héros comme je les aime : énigmatique, solitaire, enfermé dans le rôle que les convenances de son époque et de son rang lui imposent. Aperçu dans le tome 2, et apparemment très présent dans le reste de la série, il se distingue par la distance qu’il maintient toujours entre lui et le reste du monde. Célibataire sans intention de se marier (il a des frères qui feront bien des héritiers pour le titre), il se retrouve encore plus seul après la mort de sa maîtresse, qu’il fréquentait depuis 10 ans avec une indifférence teintée d’affection, pour des raisons purement pragmatiques. Alors oui, ce n’est pas très romantique comme personnalité, dans le genre grand anglais glacial, on a trouvé plus enthousiasmant, et pourtant… Et pourtant, Wulf, malgré son prénom ridicule (Mesdames les auteures, par pitié, arrêtez de croire que plus le prénom est original plus le héros a une aura mystérieuse – la seule conséquence est que je ne peux pas m’imaginer prononcer le nom du héros dans l’intimité sous peine de fou rire !), je disais donc, Wulf me fait rêver ! Parce que j’aime à m’imaginer que sous cette apparence froide et détachée, il y a une personne qui mérite la peine que l’on s’intéresse à lui. Parce que j’aime me dire que dans la romance, l’adage « Ne nous fions pas aux apparences » est plus vrai encore que dans la réalité.
Mais revenons à notre histoire. Lorsqu’il rencontre Christine, son héroïne, Wulf est donc à la recherche d’une nouvelle maîtresse. Christine est une veuve plus très jeune et franchement modeste, mais dotée d’un caractère résolument heureux et optimiste. Elle est parfois gaffeuse, parle un peu trop fort pour les salons élégants de la haute aristocratie, rit en public, et surtout, surtout, elle se moque gentiment de notre Duc, qui trouve tout cela fort inconvenant.
Je vous mentirais en disant que nos héros font des étincelles. Christine fait des étincelles, elle pétille, elle attire les regards par son comportement peu discret, sa joie de vivre, mais aussi sa dignité, son esprit qu’elle ne cherche pas à dissimuler comme il convient aux dames de l’époque. Le Duc, devant un tel spectacle, reste de glace, comme il sied à son rang, sa position sociale, son éducation… Ici, pas d’attirance inexplicable et incontrôlable dès les 15 premières minutes de leur rencontre, et Mon Dieu comme c’est agréable !!! La relation entre eux va se développer doucement, tout en finesse. Notre Duc de glace ne fond pas à la première occasion, il reste parfaitement cohérent dans son rôle, et aura beaucoup de chemin à parcourir pour toucher le cœur de Christine qui, de son côté, ne cherchait pas du tout à attirer sur elle l’attention d’un personnage aussi désapprobateur de tout ce qu’elle est !
Voilà donc l’aspect le plus frappant et le plus appréciable de ce livre, c’est justement que nos héros sont crédibles et que, sans caricature, sans excès, l’auteur nous amène à croire que leur histoire est possible. Et moi, les histoires d’amour entre des personnes que tout oppose à ce point et qui parviennent malgré tout à se comprendre et à me convaincre, c’est ce que je préfère ! C’est ainsi que ce livre s’est trouvé classé dans mon Top 15 et c’est pour cela que je vous conseille aujourd’hui de le lire…

Et quand à moi, je m’en vais dès cet instant mettre en route mon plan diabolique pour récupérer mon petit chéri chez sa kidnappeuse, voila trop longtemps que je ne l’ai pas relu!

Chi-Chi

P.S. : Vous pouvez évidemment aussi choisir de lire la série en entier, pour culminer avec Slightly Dangerous, j’ai entendu dire qu’ils étaient tous bien ! ^_^

Et si on se glissait sous les couvertures ?

En littérature féminine, la couverture est un sujet vaste qui fait débat. Il y a ceux qui assument les couvertures rose bonbon avec des hommes au torse musclé luisant dans le soleil couchant. Et puis il y a ceux qui déclarent « plutôt mourir que de me laisser surprendre un tel livre à la main ! ». Déchainer les passions de cette manière, cela donne à réfléchir.

J’aimerais vous dire que cette réputation n’est pas fondée et  qu’il s’agit d’une conspiration visant à discréditer le genre, mais ce serait malheureusement mentir. A la vision de certaines couvertures, je ne peux parfois que me demander si le graphiste daltonien n’a pas été victime d’une intoxication alimentaire au moment de la création tant la couverture rassemble toutes les conditions pour faire tourner de l’œil les lecteurs les plus aguerris. Et je ne parle même pas des couvertures sirupeuses des années 80, 90… A croire que parfois, la couverture semble dire « surtout n’essaye pas ce livre ! ».

Heureusement pour le genre, l’histoire n’est pas fonction de la couverture, et bien des diamants ont été découverts sous une couche de kitch saupoudrée de mauvais goût – il n’y a pas si longtemps, sur les couvertures de l’éditeur J’ai Lu, le héros portait invariablement un mulet et tenait l’héroïne dans une position que même une doctorante en gymnastique avec option contorsion ne pourrait tenir plus d’un ¼ de seconde.

Pour parfaire mon argumentaire, je vous propose de vous glisser sous cinq couvertures sélectionnées par mes blanches mains dans la pile de livres que j’ai lu ces derniers jours. Les histoires seront-elles à la hauteur de la couverture ? Aurais-je dû fuir à la vision de l’œuvre graphique se présentant à moi ?

 La couverture de « This Duchess of Mine » d’Eloisa James nous présente l’élégante main et le décolleté avantageux de l’héroïne, Jemma. Le corsage de la robe ne laisse aucun doute quant à la nature de l’histoire. Il s’agit d’un historique. Jusque là, l’histoire tient les promesses de la couverture. Dans certains livres en VO, la sur-couverture, celle qui se présente à nous au moment de l’achat, n’est qu’un leurre qui dissimule souvent une scène bien plus osée. Ici, vous pourrez découvrir le couple à demi-nu s’enlaçant lascivement sur la première de couverture. L’homme est beau, la femme sensuelle. Mais voyons à présent si toutes les informations rassemblées seront confirmées par la lecture…

Après plusieurs années passées en France, Jemma, Duchesse de Beaumont est de retour à Londres. Elijah, son mari, a besoin d’un héritier, mais elle n’acceptera de l’accueillir dans le lit conjugal qu’à la condition qu’il la séduise. Le Duc est un homme aux responsabilités considérables. Figure de proue de la chambre des Lords, il prend son rôle et sa position très au sérieux. Défendre la cause des plus humbles, rallier la majorité à sa cause, il sait faire. Mais lorsqu’il ne s’agit plus de politique, mais d’affaires de cœur, cela se complique.

Pour une première couverture, c’est une réussite. L’histoire est très élégamment écrite, l’héroïne a du cran et du style. Comme toujours chez Eloisa, l’intrigue est finement menée, et la relation entre les personnages se travaille. Un très bon moment passé avec le Duc et la Duchesse de Beaumont.
Cohérence de la couverture avec l’histoire : 4/5 (parce que sur la première de couverture, l’héroïne a un balayage californien dans les cheveux quand même !)

Passons au deuxième livre, A Rake’s Guide to Pleasure de Victoria Dahl. Sur la couverture, un couple s’enlace dans une surabondance de satin violet. Mes yeux ont mal, mais l’idée générale (confortée par le titre lui-même) est qu’en lisant ce livre, je découvrirais l’éveil des sens de l’héroïne.

L’histoire raconte la rencontre entre Emma Jensen, alias Lady Denmore, jeune femme sans le sou élevée par un père à la réputation plus que douteuse, et du Duc de Somerhart, dit Hart pour les intimes, « rake » notoire. Emma doit rassembler suffisamment de fonds pour s’assurer un avenir confortable à la campagne. En bonne héritière de son joueur de père, elle décide de gagner son argent au jeu et se fait passer pour une scandaleuse veuve tandis qu’elle dépouille les jeunes aristocrates qui ont le malheur de parier avec elle. Hart est intrigué, et décide de poursuivre de ses assiduités la jeune fille. Cette dernière veut garder son secret pour elle, mais l’attraction qu’elle éprouve pour le Duc lui fait prendre des risques…

En commençant ce livre, j’imaginais que j’aurais le droit à de la sensualité, à des scène coquines écrites avec art. C’est ce que la couverture me promettait du moins. Du satin violet, quelle décadence… Malheureusement, l’histoire n’est pas aussi sexy que la couverture. J’en attendais plus.
Cohérence : 2/5

Contrairement à l’histoire précédente, où la couverture me laisse sur ma faim, Wicked Intentions, d’Elizabeth Hoyt, affiche une couverture assez sobre (sur l’échelle de la romance, elle n’est pas non plus d’une classe folle, nous sommes d’accord). Une femme s’enfuit dans une rue éclairée par un lampadaire. Vêtue d’une robe satinée dorée (les graphistes ont un truc avec le satiné, décidément) et d’une longue cape à capuche. On la sent « aux abois », tentant de fuir en gardant son identité secrète.
Mon imagination est très fertile. C’est fou, je sais.

Rien ne laisse présager la sensualité qui va se dégager de la relation entre les deux héros. A part peut être la première de couverture, où la robe dorée se voit remontée jusqu’à la taille, dévoilant une longue jambe satinée qu’un homme à la carrure imposante explore pour prendre possession du corps alangui de l’héroïne… Et pourtant, entre Lazarus Huntigton et Temperance Dews, les étincelles vont crépiter. Elizabeth Hoyt est d’ailleurs une coutumière du fait. Le côté sombre du héros, l’héroïne avec la tête sur les épaules, la rencontre, le meurtrier à démasquer… Un cocktail de sensualité qui n’est finalement suggéré que dans le titre.

Une couverture qui au premier abord ne m’a pas fait spécialement envie, mais une auteur que je connais. L’histoire est la première de la série « Maiden Lane ». Il va sans dire que les autres tomes trouveront le chemin de ma bibliothèque, couple enlacé sur un fond rose dragée ou pas…
Cohérence : 3/5 (mais un livre tellement bon…)

Passons au quatrième, et abordons un peu le contemporain avec Something about you (Mon ange gardien) de Julie James. Un couple est présenté sur la couverture. L’homme en costume pose une main possessive sur la chute de rein de la femme mise en valeur par une robe fuchsia au décolleté dorsal très avantageux. Après une étude plus approfondie, la femme a une french manucure et porte des bijoux couteux, l’homme est en costume gris souris à fines rayures blanches.

Voyons à présent ce que l’histoire nous révèle… Cameron Lynde, assistante au bureau du procureur de Chicago, se retrouve bien malgré elle témoin d’un meurtre alors qu’elle passe la nuit à l’hôtel. Le FBI est sur l’affaire et l’agent en charge est Jack Pallas. Ils se connaissent, et entre ces deux là, ce n’est pas l’amour fou. Il y a 5 ans, un différent entre les deux a abouti à la mutation disciplinaire de Jack. Ce dernier a la mémoire longue (et de belles œillères si vos voulez mon avis…), mais rien de tel qu’un meurtrier pour vous donner le sens des perspectives.

Donc si j’ai bien compris, la femme qui sur la couverture ressemble à une actrice le jour d’une première « red carpet » serait Cameron ??? A d’autres !!! La couverture crie au couple glamour d’une romance contemporaine, pas au couple qui se forme sur la brèche d’une arrestation de meurtrier. Après, le roman se lit facilement, Julie James nous offre comme toujours des dialogues délicieux à l’humour acéré. Mais une fois encore, sous la couverture, ce n’est pas ce qui m’avait été promis…
Cohérence : 3/5
PS: ce dernier vient d’être édité aux édition j’ai lu, et je dois avouer que j’aime particulièrement la couverture française, voyez donc…

Finissons en beauté avec The Kept Woman de Susan Donovan. Voilà typiquement un livre que j’ai acheté pour la couverture. C’est assez rare pour que je me permette de le souligner. De longues jambes sexy qui sortent d’une baignoire, une main qui tient une Margarita avec désinvolture. Un fond bleu avec des bulles. Une illustration pétillante qui annonce « comédie romantique contemporaine ». Et sous la couverture, c’est exactement ce que l’on trouve.

Samantha est épuisée. Depuis que son mari l’a quitté en lui laissant toutes ses dettes à payer, elle n’a plus une minute pour elle avec son travail et ses 3 enfants (dont l’un d’entre eux en plein apprentissage de la propreté). De son côté, Sam est un politicien dans le vent qui souhaite rassurer ses électeurs et afficher une image plus responsable et adoucir sa réputation de play-boy. Le plan? Samantha et ses enfants poseront comme la nouvelle famille du politicien, le temps de gagner l’élection au Sénat qui se profile. En contrepartie, les soucis financiers de Samantha seront résolus et elle pourra enfin prendre 3 minutes pour se détendre. Comme tous les plans bien calculés, ce dernier ne prévoit pas le facteur humain, pour le plus grand bonheur du lecteur.

Une romance pleine de légèreté et d’humour, facile à lire un dimanche pluvieux. Et avec le mois de février qui s’annonce, vous n’aurez pas trop d’un livre remplissant ses critères!
Cohérence 5/5

Bilan de mon expérience, sur 5 livres, j’en conseillerais seulement 4. Pourtant, seulement 2 couvertures semblent réellement remplir leur office.
J’ai appris avec les années à ne plus faire attention à la couverture des romances, pourtant une part infime de moi-même y reste sensible. Si je fais parfois abstraction du kitch et du satiné, je ne peux que me désoler à la vision des désastres graphiques sortant encore de l’imagination des responsables de collection.

Un jour je vous parlerais des perles des collections françaises, mais en attendant, bonne lecture!

Tam-Tam

The lady most likely…

Il est temps de vous avouer quelque chose dont vous ne vous seriez jamais douté : Julia Quinn est ma référence absolue en matière de régences! D’ailleurs, j’ai classé ma bibliothèque hier, et après vérification, c’est la seule auteur dont je possède tous les livres. Mais parfois (quand JQ n’a pas écrit assez de nouveautés récemment et que je viens de relire trois fois l’intégrale de ses œuvres), je suis bien obligée de me résigner à lire autre chose. Eloisa James peut parfois faire l’affaire (je n’ai pas encore eu le temps de vous en parler plus en détail mais elle se défend bien, en plus j’ai eu l’honneur de déjeuner avec elle l’an dernier), Connie Brockway, aussi à la rigueur…Ces trois auteurs sont aussi de grandes copines dans la vraie vie. Et comme ce sont des copines de JQ, je pars du principe que je vais aimer leurs livres… Lorsque j’ai su qu’elles avaient décidé d’écrire un livre à 6 mains, je ne pouvais donc pas faire autrement que de le lire… C’était le livre que j’attendais!

The Lady most likely est donc un livre à trois auteurs, attention, pas un enchainement de 3 nouvelles! Bien sur, chaque auteur a écrit sa partie, et raconte l’histoire d’un couple. La différence avec un recueil de nouvelles? Une introduction et une conclusion écrites, on ne sait trop par qui, qui posent la situation, une cohérence dans la façon dont chacune des histoires s’articule avec les autres. Si les habitués reconnaitront bien la patte de chaque auteur dans une histoire ou l’autre, les transitions se font sans difficultés… Pour celles qui ont lu The lost duke of Wyndham et Mr. Cavendish I presume, toujours de Julia Quinn (mais à part ça, je ne suis pas du tout mono-maniaque, merci), les choses se passent un peu de la même manière, chaque couple nous présentant sa version de la semaine à la campagne où ils se retrouvent, tout en suivant le déroulement de leur histoire.

Posons le décor : dans la plus typique tradition de la romance régence, Hugh, Earl (l’équivalent de nos Comtes) de Briarly  ne tient pas particulièrement à se marier. Il est obnubilé par ses projets de dressage de chevaux, et n’a pas de temps à consacrer à ces futilités. Mais après une rencontre malencontreuse avec les sabots de son nouveau projet, et une petite semaine dans le coma, il se dit qu’il serait peut-être raisonnable d’y songer, avant la prochaine mésaventure. Et, tout à fait naturellement, parce qu’il n’a pas de temps à consacrer à ces futilités disais-je, il demande à sa sœur d’inviter dans leur maison de campagne quelques jeunes filles qui pourraient faire l’affaire. Un peu comme on choisit un nouveau cheval en fait! Ces anglais ont des méthodes étranges pour se choisir une fiancée je trouve… Voilà donc qu’une liste d’invités est rédigée, les invitations sont envoyées, et une vingtaine de personnes répondent présentes, parmi lesquelles :

– Hugh, accompagné comme toujours de son étalon (ne cherchez pas, il n’y a pas de sous-entendu graveleux ici), mais aussi
– sa sœur, Lady Caroline Finchley, très occupée à faire les yeux doux à son cher et tendre époux, le beau Piers,
– Miss Katherine Peyton, qui n’a pas la langue dans sa poche, de dépit de ce que son physique de poupée de porcelaine pourrait laisser penser,
– le tout nouveau Comte de Charters, une compétition redoutable car l’homme est considéré comme hautement désirable par toutes les mamans anxieuses de marier leurs filles,
– Lady Georgina Sorrell, veuve qui a juré de ne jamais se remarier et donc on se demande du coup ce qu’elle vient faire là (à moins que ce ne soit un plan diabolique pour attirer les hommes dans ses filets et les détourner du droit chemin),
– le Capitaine Neill Oakes, héros tout juste rentré du champ de bataille, encore tout frais traumatisé et auréolé de gloire nationale,
– Miss Gwendolyn Passmore, qui aurait pu servir de modèle à la Vénus de Boticelli si elle n’était pas née un siècle ou deux trop tard, et qui trouve cette comparaison fort embarrassante pour sa nature réservée et timide (après tout la Vénus est nue, et on ne plaisante pas avec la pudeur à l’époque)!Tout ce beau monde réuni nous offre un livre terriblement agréable à lire, et drôle comme il se doit! Rassurez-vous pour le reste, j’aime beaucoup d’autres auteurs que JQ, Eloisa James ou Connie Brockway, mais la réunion des trois donne un cocktail détonnant, et est selon moi une grande réussite, je ne peux donc que vous recommander de vous précipiter pour lire ce livre!

Bonne lecture,
Chi-Chi

Peut-on être provocante avec des perles ?

Quand je finis un livre, j’ai trois attitudes :

– J’ai adoré, je prends mon téléphone et j’appelle Chi-Chi pour lui dire à quel point il faut à tout prix qu’elle lise cette petite merveille, et possiblement l’œuvre complète de l’auteur.
– J’ai détesté, je prends mon téléphone et j’appelle Chi-Chi pour lui dire à quel point il faut qu’elle fuie toute œuvre sortant de l’imagination de l’auteur…
– Le livre m’a laissée indifférente…et là…une fois la couverture refermée, je marque un temps d’arrêt.

Pour un livre, laisser indifférent, c’est parfois plus grave… Car un roman qui laisse indifférent n’est pas une mauvaise histoire, ou de mauvais personnages. Bien au contraire ! Ce sont de bonnes idées mal exploitées… trop rapide, trop lent, trop cliché, trop peu d’action… pas assez de sentiments, pas assez de personnages secondaires, pas assez de cute…

Que sais-je ? Les raisons sont multiples, mais le résultat est bien souvent le même. Le livre me laisse un gout doux-amer dans la bouche, comme si on m’avait attiré avec un menu prometteur avant de me servir un plat congelé…

Provocative in pearls de Madeline Hunter, malgré son titre prometteur et son synopsis intriguant, fait parti de cette catégorie. Voyez donc :

La vie du comte de Hawkeswell est en suspend depuis 2 ans, depuis que sa femme, l’héritière Verity Thompson, a disparu le jour de leur mariage. Son décès n’a toujours pas été officialisé.Dans une situation financière désastreuse, Hawkeswell ne peut toutefois ni se remarier, ni accéder aux fonds de la jeune femme, ce qui aurait pourtant résolu bien des problèmes…

Forcée par son pernicieux cousin au mariage avec le comte de Hawkeswell, Verity a fui Londres pour la campagne. N’ayant aucun intérêt pour le titre ou la position social que lui procure son mariage au comte, elle était prête à renoncer à son héritage en échange de sa liberté. Découverte par son mari, Verity doit à présent réintégrer son rôle d’épouse…

Conscient des réticences de la jeune fille, Hawkeswell passe un pacte avec Verity, si elle accepte de se laisser embrasser trois fois par jour, il n’exercera pas ses droits maritaux et ne la forcera pas dans son lit. Mais Verity découvre qu’il y a embrasser…. et embrasser…

Vous le sentez, ce frisson d’anticipation ? Cette vague d’imagination ? Comment Verity a-t-elle vécu ces deux dernières années ? Le comte saura-t-il entendre son histoire et se laisser attendrir par son passé ? Le vicieux cousin sera-t-il puni ?

Moi aussi je l’ai senti.

Ce sont les fameuses « bonnes idées » qui m’ont fait en premier lieu acheter le livre.

Mais au lieu du feu d’artifices d’émotions escompté, je n’ai eu le droit qu’à de petits pétards sentimentaux… Je m’explique… Et attention, quelques spoilers se sont glissés dans les lignes qui suivent !

Verity fuit, et se réfugie chez des amies… On apprend dans le roman qu’elles forment un groupe de femmes aux passés sombres et cachés. Leur politique, ne pas poser de questions. C’est bien joli comme politique, mais elle vivent de quoi ? Elles cultivent des courgettes hallucinogènes importées de Moldavie dans leur jardinet sans doute…

Je me fais sans doute des idées, mais depuis deux ans que toutes les polices du pays cherchent à déterminer si Verity est morte, personne ne s’est encore posé la question de savoir, si d’aventure elle avait survécu à sa chute dans la Tamise, comment elle vivait? Et où ?

Le comte n’a pas vu sa femme depuis deux ans. Il a eu du temps pour bien cogiter intensément dans sa jolie tête sur les raisons de sa fuite/mort accidentelle… Et là tout à coup au hasard d’un weekend chez son meilleur ami et sa femme, il croise Verity, et hop tout est résolu. Pactole et compagnie. Personne ne demande de compte à la jeune fille. Ni au cousin, qui a dû pourtant bien profiter du fait qu’elle ait disparu toutes ces années pour garder le contrôle sur l’empire financier que lui a laisser le père, et se servir dans les caisses en attendant.

Sans parler de la réaction du type… Non mais sans blague, trois baisers par jour ? Quand j’ai lu le synopsis, je me suis dit, c’est mignon… c’est sans doute le truc qui viendra après la grosse scène où ils s’affronteront dans le style « Vous n’êtes qu’une égoïste ! Pendant deux ans ma tante et sa fille n’ont pas pu faire repeindre ma demeure ancestrale et je ne peux changer ma garde-robe que deux fois par an ! »Bon j’exagère, en réalité, Hawkeswell est plutôt du genre responsable, il s’est vraisemblablement serré la ceinture pour assurer aux gens de son domaine de quoi manger pendant deux ans, mais vous voyez à quel genre de dispute je fais référence… Celle où les personnages sortent du « paraître » dans lequel on les a cantonnés pour enfin laisser sortir leurs sentiments et leurs impressions sur une situation où les deux sont victimes. Mais là, rien… ou si, 3 baisers!! Mais bien sûr!!! Et la marmotte, ils en ont entendu parlé de la marmotte?

L’histoire reste en surface, les personnages secondaires sont fantoches, ce qui surprend d’autant plus que certains d’entre eux auront le droit à leur histoire complète dans un autre roman de l’auteur (oui, parce que c’est une série!).

Peut-on donc être provocante avec des perles ? NON, et ce n’est pas une vague histoire de collier de famille légendaire qui me fera changer d’avis, ooohhh oui!!!

Comme tous les livres qui me laissent indifférente, le souvenir de cette histoire va rapidement s’estomper… Qui sait, cette chronique finira-t-elle aussi par disparaître ?

Tam-Tam

Osez, osez Joséphine…


L’autre jour, Lady V. est venue chez moi, prendre sa dose mensuelle de romances, et elle me disait qu’elle avait été déçue par certains livres que je lui avais conseillés. Qu’elle les avaient aimés, mais qu’ils n’étaient pas tous du même niveau que SEP ou les Kleypas. Forcément, puisque pour l’appâter au début, je lui avait prêté les meilleurs livres de ma bibliothèque. En comparaison, le reste peut paraître un peu plus terne, un peu plus cliché… Alors sa question était, comment choisir des livres en étant sûre qu’ils seront bons? Eh bien c’est impossible… 
Évidemment, il y a des choses à éviter : les auteurs que l’on a détesté, les genres ou périodes qui ne nous plaisent pas, les éditeurs qui annoncent la couleur avec certaines collections thématiques, et bien sur, les copines qui vous conseillent ou déconseillent. Tam-Tam m’est très utile pour cela, comme nous avons beaucoup de goûts similaires, elle prend des risques et tente de nouveaux auteurs, moi aussi, et au final, nous échangeons nos recommandations. La prochaine étape pour Lady V., c’est celle-là : il faut oser, et ne pas se limiter à ses valeurs sûres!
Mon dernier auteur inconnu, c’est Maya Rodale, et le livre, A groom of one’s own. Un livre plutôt sympathique au demeurant, mais affligé de quelques défauts flagrants qui m’ont vraiment dérangé…
Replaçons les choses dans leur contexte : Nous sommes en 1822, Miss Sophie Harlow a été abandonnée par son fiancé le jour de son mariage. A mi-chemin de l’allée centrale de l’église, son bouquet de fleurs entre les mains, pour être précise. Et pour une autre femme rencontrée deux semaines plus tôt. A la suite de cet événement fâcheux, Sophie est partie vivre à Londres avec sa meilleure amie, une jeune veuve.
1er élément gênant : une jeune fille de bonne famille qui quitte ses parents et son village pour aller vivre (pas juste en visite hein, vraiment déménager) à la capitale avec sa meilleure amie, laquelle est certes veuve, mais a à peine plus de 20 ans! Surtout après un scandale pareil, je n’y crois pas.
Quand notre histoire débute, Sophie vit donc à Londres depuis 1 an, et comme son amie ne roule pas sur l’or, elle a décidé de devenir journaliste. Hum…
2ème élément gênant : une jeune fille de bonne famille qui devient journaliste, au vu et au su de tous, sous son vrai nom? Quand on sait comme il était mal vu à l’époque pour qui que ce soit de travailler, on a du mal a imaginer que Sophie soit encore invitée aux soirées… Mais heureusement, elle écrit des chroniques sur les mariages de l’aristocratie, l’honneur est sauf.
Un jour, dans la rue, Sophie manque de se faire écraser par une calèche et un fringuant jeune homme la sauve. Ils sympathisent tout de suite, se présentent et font un bout de chemin ensembles.
3ème élément gênant : une jeune fille de bonne famille ne se présente pas spontanément à un homme, c’est tout à fait inconvenant.
Ils n’échangent cependant que leurs prénoms, puis se disent au revoir. Quelques jours plus tard, Sophie est invitée par la femme du Duc de Richmond à rédiger une série de chroniques sur les préparatifs du mariage de leur fille au Duc de Hamilton et Brandon. Lequel doit avoir lieu trois semaines plus tard. Et elle découvre alors que le jeune homme en question n’est autre que le fiancé! Tout en vous épargnant les multiples péripéties par lesquelles nos héros passeront avant d’être enfin ensembles, je ne peux m’empêcher de partager avec vous quelques autres exemples de ces perles anachroniques et/ou simplement incongrues qui parsèment l’histoire :
  • Lorsque le Duc se rend à sa salle d’escrime, en fin de paragraphe, sorti de nulle part, l’auteur juge bon de préciser que le maître d’arme est le seul homme dans tout le pays à pouvoir se mesurer au Duc. Donc, non seulement le Duc est le meilleur du pays (c’est bien connu, l’Angleterre est un pays très peu peuplé, et des tournois sont organisés fréquemment pour déterminer le tenant du titre – un genre de championnat avant l’heure) mais en plus, la phrase est tournée de telle façon que c’est le maître d’arme qui se hisse à la hauteur du Duc, et pas le contraire!
  • Lors d’un mariage auquel assistent nos héros (et la moitié de la bonne société londonienne), Sophie, encore assez traumatisée par sa propre expérience de la chose, quitte l’église en plein milieu de la messe. Pour une journaliste chargée d’écrire une chronique, ce n’est déjà pas très professionnel, mais en plus, le Duc la suit, et pour la réconforter, la prend dans ses bras! Là encore, toutes les personnes présentes dans l’église voient le Duc suivre Sophie dehors, ce qui est proprement scandaleux.
  • Durant une réunion de préparation du mariage, en présence des fiancés et de leurs mères respectives, Sophie et le Duc plaisantent et se taquinent, et, utilisant le langage des fleurs, s’envoient des messages codés. Et la bienséance, quelqu’un en a entendu parler? La décence de ne pas faire des choses pareilles devant la fiancée??! Non? Non…
  • Sophie espère bien sur que le Duc va rompre ses fiançailles. Elle ne comprend pas comment il pourrait épouser sa fiancée alors qu’il est amoureux d’elle. Elle le confronte sur le sujet à plusieurs reprises. Et quand une de ses amies lui fait remarquer qu’elle va briser un couple et faire subir à la fiancée ce qu’elle a subi elle-même, Sophie se justifie en disant qu’il y a entre eux un amour qui les dépassent et que de simples questions d’ordre pratique ne devraient pas entrer en ligne de compte. Argh! ARGH!!!
En fait, ce qui m’a profondément gênée dans cette histoire, c’est combien Sophie est sans-gêne. Elle ne s’embarrasse pas des conventions de son époque, elle agit comme si tout lui était permis, et qu’aucune limite ne devait s’appliquer à elle. Même aujourd’hui, la décence la plus élémentaire empêche normalement de poursuivre de ses assiduités le fiancé d’une autre, et Sophie a une attitude très cavalière. Elle ne cesse de rechercher la compagnie du Duc (lequel tente de mettre entre eux une distance de sûreté), et à aucune moment elle n’essaye de contrôler ses sentiments pour lui alors qu’elle sait dès leur 2ème rencontre qu’il est fiancé, alors qu’ils sont si peu discrets qu’un scandale les entoure, alors qu’elle risque de perdre son emploi (dont on nous répète plus d’une fois qu’elle en a désespérément besoin), alors qu’il est fiancé!!! A sa décharge, la fiancée est elle-même éperdument amoureuse d’un prince qui ne demande qu’à l’épouser, ce n’est pas comme si elle restait en carafe à subir le flirt éhonté de nos protagonistes… Mais tout de même… Le Duc est un personnage plus nuancé, il est sincèrement partagé entre son amour pour Sophie et son sens du devoir, et, surtout, il fait preuve de bien plus de retenue, et dans ses sentiments, et dans ses mots, et dans ses actes!
En un mot, tout ceci contribue à gâcher le plaisir du lecteur qui perd patience face à Sophie. Et c’est fort dommage car l’histoire est mignonne, les personnages secondaires agréables, et globalement, ce n’est pas un mauvais livre, plutôt drôle, relativement bien écrit.
Mais c’est un de ces livres qui me font d’autant plus apprécier la qualité de certains auteurs, et comprendre pourquoi Lady V. ou d’autres sont réticentes à en tester de nouveaux. Allons, il faut oser, n’oublions pas que c’est en prenant des risques que j’ai découvert Kristan Higgins, ou que Tam-Tam a découvert Sarah McLean
Comme quoi, parfois, le risque paye! Et vous, quels sont vos dernières tentatives couronnées de succès?
Chi-Chi

Love in the afternoon

Lorsque j’ai reçu mon exemplaire, il y a quelques semaines, j’ai eu un instant d’émotion. Voilà, après, c’en était fini de ma vie avec les Hathaway… J’ai tenu le livre entre mes mains, hésitant à le commencer tout de suite, me demandant si je n’allais pas le garder pour un moment de déprime, un de ces jours où j’aurais besoin d’une lecture de confiance. On a tous comme cela des auteurs qui ne nous déçoivent jamais, et vers lesquels on revient en période difficile… Et puis j’ai ri de moi-même. Franchement, comme si j’avais assez de volonté pour résister à un livre d’une de mes auteurs préférées, dans une série que j’avais jusqu’alors adoré! Étrange non comme, quelque soit la taille indécente de ma pile à lire, je continue à acheter des livres, et à donner la priorité à mes auteurs préférés en toute circonstance…


Ceci dit, bien m’en a pris, je crois que ce tome 5 a été mon favori.


Parlons donc de Béatrix, la dernière des sœurs Hathaway. Quand nous l’avons rencontrée la première fois, c’était encore une enfant. Elle a bien grandi, mais est restée, de loin, la plus originale de la fratrie. Le grand amour de Béatrix, ce sont les animaux. Elle a avec eux un lien particulier, comprend leur psychologie, soigne tous ceux qu’elle rencontre, entretient une véritable ménagerie (son animal de compagnie, après Dodger le furet, c’est Médusa le hérisson!) et d’une manière générale, préfère leur compagnie à celle des humains, qu’elle trouve bien trop hypocrites. Elle a évidemment le cœur tendre, et plein de compassion (un grand classique, j’ai remarqué que dans les romances, les gens qui aiment les animaux sont toujours plus compatissants que les autres… étrangement je ne trouve pas que cela se vérifie dans la vraie vie, mais admettons…).


Nous sommes en 1855, c’est la guerre de Crimée, de nombreux soldats anglais sont sur le front, et comme souvent en période de guerre, ils écrivent à la dame de leur cœur.


Béatrix n’a pas de soupirant, mais son amie Prudence, si. Plusieurs même. Et l’un d’entre eux, le Capitaine Pheelan, est justement l’un de ces soldats. Seulement voilà, Prudence n’a pas de temps à perdre, elle s’amuse bien trop de bals en parties de chasse, de thés en promenades. Elle demande donc à Béatrix d’écrire pour elle, et celle-ci ne peut refuser. Ainsi s’engage une correspondance entre Christopher Pheelan et Béatrix. Mais sous un faux nom. Très Cyrano de Bergerac tout ça…


Au fil des lettres, naissent les sentiments. Pour moi lectrice, ces lettres sont une vraie porte ouverte sur leur intimité. J’ai souvent constaté qu’on se révèle beaucoup plus facilement par écrit que en face à face. Et c’est bien ce qui arrive à nos héros. Jusqu’au jour où Béatrix ne veut plus vivre dans ce mensonge, et, toujours sans révéler son identité, envoie une lettre de rupture. Sauf qu’elle se trompe, et envoie son premier brouillon (parlez d’un acte manqué), celui où elle annonce à Christopher qu’elle n’est pas celle qu’il croit et le supplie de revenir et de la trouver!


Évidemment, Christopher ne comprend pas qu’il y a eu erreur sur la personne, et quand il rentre du front en héros national quelques mois plus tard, il est se met en quête de celle qu’il aime. Dieu merci, l’auteur en a fait un être intelligent, et il ne lui faut pas des mois pour se rendre compte que Prudence ne peut pas être celle qui lui a envoyé ces lettres (d’abord elle est trop cruche, ensuite elle est vaine et superficielle, et enfin, elle est trop cruche!). Et il n’apprécie pas du tout, mais alors pas du tout d’avoir été mené en bateau… déjà qu’il n’est pas trop en forme, après avoir passé des mois sur le front, mais quand on sait que Prudence, c’était un peu le soleil qui l’a motivé pour rentrer vivant… Et du coup, qui lui a envoyé ces lettres??!


Enfin, je ne raconte pas la suite, mais sachez que les sentiments entre les deux sont incroyablement touchants… La façon d’aborder le problème du soldat qui rentre de la guerre résonne de manière assez moderne, quand on pense que l’auteur est américaine, et qu’elle doit avoir à l’esprit tout ce qui se dit aujourd’hui sur le syndrome post-traumatique des soldats, mais elle arrive à éviter le cliché avec une grande finesse, et nous présente un héros qui affronte ses faiblesses et qui n’est pas guéri d’un coup de baguette magique par l’amour de l’héroïne (selon moi, l’un des clichés les plus irritants de la romance)…


En refermant le livre, j’ai eu ce petit pincement au cœur. Au revoir, les Hathaway…


Bonne lecture,
Chi-Chi

Le miracle du colis

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Lorsque l’on est une lectrice confirmée de romance, il devient de plus en plus difficile de trouver le livre qui saura nous faire soupirer de satisfaction une fois la couverture refermée. Plus notre savoir grandit, plus l’on devient difficile en matière d’histoire, de héros, de cohérence romanesque…Voilà pourquoi je reste bien souvent fidèle à certaines auteurs dont je sais qu’elles ne vont pas me décevoir.


Je suis une monomaniaque qui s’assume. J’ai lu tous les Julia Quinn, tous les Sherrilyn Kenyon, tous les Amanda Quick (ou presque), une très grande partie de la production de Nora Roberts, bon nombre de Susan Elizabeth Phillips sont passés entre mes mains, tout comme Linda Howard, Kinley MacGregor, Teresa Medeiros, Elizabeth Hoyt…


Mais comme les productions annuelles de ces dames ne couvrent pas ma quantité syndicale de lecture à l’année, je me vois souvent contrainte de partir à l’aventure littéraire et de commander un livre sur le seul résumé ou la présentation qui en est faite par une chroniqueuse sur un blog, forum ou site d’achat en ligne.


L’inconvénient de cette méthode est que pour dix livres lus, deux n’ont pas été fini, cinq sont à lire une fois et à revendre dans la foulée et seulement deux sont vraiment bien…Voilà des statistiques peu encourageantes il est vrai ; mais vous me direz, cela nous fait un total de 9 livres… Je sais, il manque le dernier, j’y viens !


L’avantage de cette méthode est justement ce dernier livre, le miracle du colis, le petit dernier, celui qui à lui seul rachète toute une semaine de mauvaises lectures. La trouvaille qui vous fait revivre les émois des premiers livres lus à la lumière du radio-réveil une fois le couvre-feu passé – ma chère maman ayant tenté vainement de nous imposer 8 heures de sommeil par nuit en embarquant nos ampoules tous les soirs – Maman, si tu me lis, c’était bien essayé, mais j’ai l’instinct des survivors !


Mon dernier miracle en date ? Nine Rules to Break When Romancing a Rake de Sarah MacLean. (neuf règles à enfreindre pour séduire une fripouille/canaille)


L’histoire ?
Calpurnia Hartwell, 28 ans et définitivement « on the self » – littéralement, sur l’étagère, et qui en bon français veut dire qu’elle n’est plus mariable et entre dans la catégorie des vieilles filles – décide un beau jour que jouer la lady à la réputation irréprochable ne lui a rien apporté de bon. Elle n’est pas mariée, n’est pas une figure incontournable de la bonne société, et semble n’inspirer chez les autres que de la bienveillante pitié…Elle a même surpris sa sœur, de 8 ans sa cadette, s’inquiéter pour son futur lors d’une discussion avec son futur mari.

Bien décidée à prendre les choses en main, elle établit une liste de 9 actions ô combien scandaleuses pour une femme de sa condition et entreprend de les effectuer une par une.

La première l’amène à se rendre chez notre héros, Gabriel St. John, un « rake » à la beauté scandaleusement séduisante qui voit en leur rencontre une opportunité en or pour se sortir d’une situation délicate. En effet, sa demi-sœur vient de débarquer d’Italie suite au décès de son père et cette dernière n’est pas du tout prête pour la jungle qu’est la bonne société londonienne. Qui de plus apte à la guider qu’une Lady à la réputation irréprochable ?

En échange de son aide, Gabriel lui accorde le baiser qu’elle convoite et le droit de lui demander une faveur dans le futur…


Pourquoi j’ai aimé ?

Calpurnia est un rayon de fraicheur. Elle nous ressemble. Avec ses complexes (elle n’entre malheureusement pas dans les canons de la beauté de son époque), ses rêves inavoués, elle réalise qu’elle n’est en rien maîtresse de sa propre destinée et décide de prendre quelques risques, quitte à y laisser quelques plumes, pour être en accord avec elle-même.

Gabriel est un « rake ». J’ai une affection particulière pour ces fripouilles. Il émane de leurs personnes un parfum de scandale et de sensualité.

Il est un adage que l’on retrouve très souvent dans la romance – « reformed rakes make the best husbands » (les fripouilles repenties font les meilleurs maris) – ce que pour ma part j’explique par le simple fait que si ces derniers ont une vaste expérience des jeux de la séduction et savent très bien user de leur sourires charmeurs pour faire fondre les demoiselles, leur cœur a toujours été bien gardé. Quand enfin celui-ci est capturé par l’héroïne, c’est la révélation !

Gabriel est de ceux là. C’est un gentil rake, au passé tristement entaché par l’abandon de sa mère (Oedipe, quand tu nous tiens…).


Leur rencontre fait des étincelles et tout n’est pas simple pour ce couple régence.

Enfin, n’oublions pas qu’il s’agit d’une liste ! Pour quelqu’un qui aime les échelles de mesure ! Vous pensez !


Je suis désolée maman, une fois encore je n’ai pas eu mes 8 heures de sommeil…Mais c’est pour la bonne cause, Calpurnia et Gabriel devait avoir leur Happy end !


Bonne lecture
Tam-Tam

Married by morning

Poppy a peine installée dans sa nouvelle vie avec Harry, nous retrouvons déjà les Hathaway, mais cette fois-ci loin de Londres, dans leur propriété du Hampshire.

Léo, le grand frère, que l’on a appris a connaître durant les 3 tomes précédents, sera le héros. Comme j’avais hâte de savoir ce qui lui était réservé! Plusieurs indices m’avaient mis la puce à l’oreille et j’étais ravie de voir que oui, son héroïne, ce serait bien Catherine Marks, la dame de compagnie des deux plus jeunes sœurs, Poppy et Béatrix…

Léo, c’est un caractère particulier. Il n’a pas été éduqué pour le rôle d’un noble, il a fait des études pour devenir architecte, il a aimé et été fiancé, a perdu sa fiancé, s’est lui-même perdu en cours de route, dans le genre auto-destructeur, il a bien rempli son contrat. Et puis au fil des livres, on l’a vu évoluer, grandir, se reprendre en main, et devenir un homme charmant, avec un humour dévastateur, pas vraiment un « rake » mais pas encore quelqu’un de vraiment respectable non plus, après tout c’est un Hathaway! Bref, un héros qui n’a pas attendu une héroïne pour le sauver. Ce qui ne l’empêche pas évidemment d’être persuadé qu’il ne pourra plus jamais tomber amoureux, et d’ailleurs il ne le souhaite pas, trop peur de retomber dans cette « folie » qui a suivi la perte de son amour…

Quand à Catherine, quand le livre commence, elle travaille déjà pour la famille depuis 2 ans, et, de l’avis de tous, elle a fait des miracles pour tout le monde, leur apprenant comment naviguer dans la bonne société, et leur permettant d’éviter bien des impairs. D’ailleurs, avec l’enthousiasme général qui les caractérisent, tous la considèrent comme un membre de la famille. Et pour Catherine, tout serait merveilleux si Léo ne lui gâchait pas la vie! Depuis le 1er jour, ces deux là passent leur temps à se chamailler, à s’envoyer des piques.

En bonne lectrice de romance, c’est pour moi une indication certaine qu’il y a là une attirance non assumée! Et apparemment, les Hathaway (sœurs et maris) pensent comme moi… Et d’ailleurs, ce qui devait arriver arriva, un jour Léo embrasse Catherine. Et à partir de là… tout déraille!

En prime, mauvaise nouvelle, retournement de situation tout à fait crédible (oui, il fallait bien un ressort dramatique), on découvre une sombre clause dans l’héritage obtenu, Léo doit produire un héritier dans l’année qui suit, sous peine de perdre la maison familiale (pas le titre et les terres quand même, n’exagérons rien, on ne va pas renvoyer cette pauvre famille sur la paille!).

Léo doit donc se marier, et vite. Léo est attiré par Catherine. Catherine ne veut pas se marier (non pas que Léo l’ait proposé). Léo découvre que Catherine cache un secret. Catherine ne veut pas révéler son secret. Le secret de Catherine est découvert. Etc, etc, etc…

Et au milieu de tout cela, nos deux héros sont absolument charmants, attendrissants dans leur étonnement face aux sentiments qui naissent entre eux. Léo sera bien plus rapide à admettre les-dits sentiments d’ailleurs, et c’est tout à son honneur. Mon petit cœur de midinette aime l’idée qu’un homme reconnaisse qu’il est amoureux, et qu’il agisse en conséquence.

Léo et Catherine ensembles, c’est, pour nous, lecteurs, une évidence depuis leur première conversation, les étincelles jaillissaient hors des pages de mon livre! Et n’oublions pas non plus le rôle capital que jouera Dodger le furet dans cette histoire encore…

Bonne lecture,
Chi-Chi

Aujourd’hui, en guest-star…

Scroll down for english
… Lady V. qui nous fait l’honneur de sa présence, elle a pris le temps de rédiger, de sa plus belle plume, depuis le bord de sa piscine, quelques petits conseils à l’intention de nos chers lecteurs…
 
Mes amis, roulements de tambour et applaudissements pour Lady V. !
 
Cinq règles à l’attention des novices en romance
 
1) Savoir surmonter ses préjugés
 
Pour être parfaitement honnête, j’étais pleine d’idées reçues sur la romance. Pour moi, ce genre n’était composé que de ces livres à couverture bleue que l’on trouve au Monoprix et autres grandes surfaces, et que l’on a tous feuilleté en attendant que Maman ait fini de choisir entre des Mielpops et des Chocapics. Oui, oui, ces livres avec des titres et des couvertures si kitchs qu’il fallait se mettre à genoux pour les lire sans que les autres les voient. Heureusement, Chi-Chi, qui a vu dans ceci une sorte de blasphème, a décidé de me faire lire certains de ses ouvrages pour me prouver que la romance ne se limitait pas à des textes mal traduits et remplis de clichés et pour cela, je lui suis très reconnaissante.
 
2) Eviter les navets
 
Alors oui, certains (quelques, je ne suis encore que très loin derrière Chi-Chi et Tam-Tam) des livres sont vraiment très mauvais, certaines des intrigues franchement minables. J’ai lu notamment trois livres aux intrigues très similaires, dont The Girl most likely to de Susan Donovan, racontant comment une très jeune femme s’est enfuie de sa ville natale juste après avoir été plaquée par son amoureux – lequel a toujours une excellente excuse par ailleurs, et finit par apparaitre comme une grosse victime de la vie – et revient vingt ans plus ans plus tard avec, ô surprise, un enfant caché, lequel, évidemment formidablement intelligent, ne sait rien de son géniteur. Alors quand l’ex finit par découvrir sa paternité, généralement après avoir renoué avec la mère, il se ligue automatiquement avec sa progéniture contre la mère, qui, bien qu’elle se soit débrouillée seule pour élever son enfant, abandonnée de tous, est évidemment traitée comme la pire des catins. Mais heureusement, le héros finit par lui pardonner et en prime ils finissent par refaire un bébé. Heu, excusez-moi, mais ce n’était pas lui qui l’avait plaquée comme une moins que rien par le passé? Et, grand seigneur, il accepte de LUI pardonner??!! En bref, s’en référer à la règle suivante.
 
3) Avoir un Maitre, un Yoda, un mentor
 
Comme je l’ai dit plus tôt, c’est Chi-Chi qui m’a fait découvrir la romance, elle a su me faire partager sa passion, m’a ouvert sa bibliothèque, et surtout m’a sélectionné des livres. Un Maitre, dans sa grande sagesse et culture, saura quoi te faire lire. Il sera ton Pygmalion, ton Obi-wan Kenobi (oui c’est ma deuxième référence à Star Wars mais j’ai des excuses, mon père et mes frères sont des geeks irrécupérables, cela finit par déteindre), le Batman de ton Robin… « Non, non, ça vraiment tu veux pas le lire,c’est le cinquième tome d’une série, il faut juste que tu lises le troisième, le sixième puis le premier ils sont dans mon top 15 parce qu’on ressent vraiment les influences post années 80 du nouveau mouvement contemporain de la romance ». Euh d’accord si tu le dis…
 
4) Trouver LE livre qui vous fera aimer le genre
 
Ou dans mon cas, la série « The Wallflowers » de Lisa Kleypas, en quatre tomes. En Angleterre, pendant la régence (donc début du 19ème siècle), quatre jeunes filles se rencontrent lors d’un bal et deviennent amies car elles sont des « wallflowers », c’est à dire plus ou moins des potiches, jamais invitées à danser et donc sans grand espoir de trouver à se marier. En effet, malgré le fait qu’elles soient belles, plus ou moins éduquées et gentilles, elles ont toutes quelque chose qui repoussent les prétendants : Lillian et Daisy, deux sœurs, sont américaines ce qui, malgré leur fortune, est terriblement shocking pour la haute société anglaise ; Annabelle, bien que noble, a perdu toute fortune familiale ; enfin, la pauvre Evie, en plus de bégayer, a le mauvais gout d’être la fille d’un propriétaire de casino. Mais, sachant qu’il s’agit pour Annabelle de sa dernière saison, sa dernière chance de trouver à se fiancer, les quatre jeunes femmes décident de s’allier pour, chacune à leur tour, se dégoter un mari. Chacun des livres raconte donc l’histoire d’une de ces quatre héroïnes extrêmement différentes et, chose que j’aime particulièrement, ne s’arrete pas forcément sur le « You may kiss the bride », mais montre également le début de leur vie maritale. Et on continue à voir les personnages évoluer à travers d’autres livres que ceux qui leur est consacré. Une série très bien écrite, qui se lit facilement et que je recommande à tous.
 
5) L’important, c’est de lire pour soi
 
Malgré tout le respect que l’on doit à son Maitre, on n’est pas forcé d’aimer les mêmes choses, les mêmes livres. J’aime particulièrement les romans historiques, les contemporains ne me tentent pas plus que ça et les romans avec des vampires, encore moins. Certaines de mes cousines, dont la Wallflower préférée est Evie, ne comprennent pas du tout mon affection pour Lillian, la peste du groupe. And so what? Le plus important, c’est de trouver ce qui vous plait, et puis si vraiment ce n’est pas votre truc, reposez le livre, retournez à Millénium et économisez de la salive.
 
Et il est peut-être temps que j’arrête, parce que je commence à parler comme dans un mauvais épisode des Frères Scott, la musique pop en moins.
 
 
Lady V.
 

Today’s guest appearance…

… Lady V. who is honouring us with her presence. She has taken the time, from the side of her private pool, to write a few pieces of advice straight from the heart for our dear readers…

Five rules for newcomers to romance

1) Learn to overcome your prejudices.

To be perfectly honest, I had lots of preconceived ideas about romance. I thought that the genre was full of those books with blue covers which you find in superstores, which we have all had a glance at while waiting for mum to choose between Cheerios and Fruit Loops. Ah yes, the books with the soppy titles and with such corny covers that you had to kneel down to read them, just so that none could see what you were reading. Fortunately, Chi-Chi, who thought this was practically blasphemy, decided to make me read some of her books, to show me that romance was not just a bunch of bad translations, full of clichés. I am most grateful to her for that.

2) Avoid duds

So yes, some of the books we read are awful, (or in my case, a few, because I am a long way behind Chi-Chi and Tam-Tam) and some have really useless plots. For example, I read three books with very similar plot-lines, including Susan Donovan’s « The Girl Most Likely », where a very young woman runs away from her home town, just after being dumped by her boyfriend – who always has an excellent excuse, by the way, and turns out to be a poor victim – and comes back twenty years later with a secret child in tow, what a surprise! Of course, despite the offspring being a child genius each time, he or she still knows nothing about his or her biological father. Then, when the ex finds out he is a father, usually after getting back together with the mother, the kid takes his dad’s side against his mother. Yes, the same mum who has struggled to bring up her child for years, all by herself, is suddenly treated like some kind of harlot. Fortunately, the hero ends up by forgiving her and they have another baby into the bargain. Um, excuse me, but wasn’t it he who abandoned her like a nobody in the distant past? And now he deigns to forgive HER??!! Anyway, to avoid this, see the next point. 

3) Have a mentor, a Yoda, a guru

As I said earlier, it was Chi-Chi who introduced me to romance. She talked to me about her passion, let me share her bookshelf and above all, she picked out books for me. A guru, in all his or her wisdom and culture, will know what to give you to read. He or she will be your Pygmalion, your Obi-Wan Kenobi (yes, I know, another Star Wars reference, but I have an excuse: My father and brothers are hopeless geeks, and it rubs off on you), Batman to your Robin… « No, no, you really can’t read that! It’s the fifth volume of the series, you just have to read the third, the sixth then the first. They are in my Top 15 because you can clearly detect signs of the post-80s influence of the new contemporary romance movement ». Well, um, okay, if you say so…

4) Find THE book which will make you love the genre

Or, in my case, the series. It was « The Wallflowers », a series in four volumes by Lisa Kleypas. In England, during the regency period, at the start of the 19th century, four young girls meet at a ball and become friends because they are all « wallflowers », who are rarely invited to dance and so have little chance of finding a husband. In fact, despite being beautiful, fairly well-educated and kind, they each have something which scares off potential suitors. Lillian and Daisy, two sisters, have a great fortune, but they are American, which is terribly shocking for the English fashionable society; Annabelle, although noble, has lost her family fortune, and finally there is poor Evie, who not only stammers, but has the poor taste to be the daughter of a casino-owner. Despite these obstacles, since it is Annabelle’s final season, her last chance to get engaged, the four young ladies decide to join forces and find husbands, one after the other. Each book tells the story of one of these unusual heroines and does not stop at « You may kiss the bride », but shows us the start of their married life, too, which I particularly appreciated. Plus we continue following the characters through the other volumes, not just their particular story. The series is well-written, easy to read and I highly recommend it.

5) The most important thing is to read for yourself

Despite all the esteem in which you must hold your guru, you are not obliged to like the same things or the same books. I am particularly fond of historical romances; contemporaries do not do much for me and vampire stories even less. Some of my cousins, who like Evie best of all the Wallflowers, can not understand my affection for Lillian, the pest, but so what? The point is to find what YOU like, and if the book you are reading is really not your style, put it down, go back to Millenium and do not waste your breath explaining.

And now it is probably time for me to stop, because I am starting to talk like a bad episode of On Tree Hill, but without the pop music.

Lady V.

Tempt me at twilight

Souvenez-vous, nous avions laissé nos Hathaway en bonne voie vers l’intégration dans la haute société londonienne, quelques années (4 ans, n’exagérons rien) se sont écoulées, le domaine familial reprend forme, les couples formées par Cam et Amélia, Win et Merripen sont toujours aussi heureux, la famille s’agrandit, bref, la vie a suivi son cours. Et voilà que Poppy, n°4 de la famille, est en âge de se marier. Et elle ne rêve que d’une chose : mener une vie normale. Les excentricités familiales, c’est épuisant! Se faire remarquer, mais pour les mauvaises raisons, c’est embarrassant. Alors non, elle n’a pas honte de sa famille, mais elle veut épouser un homme tout ce qu’il y a de plus classique et « comme il faut », et mener une vie tranquille…



Évidemment, comme disent nos amis britishs, «best laid plans»… Les choses ne se passeront pas exactement comme Poppy le souhaite! Au passage, Poppy, c’est un joli prénom non? Ça veut dire « coquelicot », j’aime bien le concept…


Dans les romans de type régence, on parle souvent de la Saison. La Saison, c’est une période entre avril et juin où le gratin de l’aristocratie se retrouvait à Londres pour socialiser, et lancer leurs précieuses têtes blondes sur le marché du mariage. Autant dire, une étape obligatoire pour toute jeune fille qui se respecte et souhaite se trouver un fiancé. Les Hathaway se trouveront donc à Londres pour la Saison, Poppy cherchant un mari! A défaut d’avoir une maison de ville en plus de leur domaine à la campagne, les voilà obligés de louer une suite au Rutledge, un hôtel, certes de très haut standing, mais pour l’époque, vivre dans un hôtel, ce n’était tout de même pas très bien vu. Les chances de Poppy d’attirer un jeune homme respectable, quand on ajoute à cela sa famille excentrique, sont plutôt minces. D’ailleurs, plus d’un prétendant a renoncé…


Poppy ne vit pas très bien cette situation. Mais le pire est encore à venir : un jour, en pourchassant un furet (lequel appartient à sa sœur Béatrix, et ne négligez pas cette information car elle aura une grande importance pour la suite de nos histoires), Poppy rencontre Harry Rutledge, propriétaire de l’hôtel. Un jeu de séduction (en tout bien tout honneur évidemment, si la séduction n’était pas quelque chose de respectable, cela se saurait!) s’installe entre eux, et ce qui devait arriver arriva, Poppy et Harry se trouvent surpris dans une position compromettante.


Dans n’importe quelle famille ordinaire, cela voudrait dire qu’un mariage s’impose, mais pas chez les Hathaway. Non, Léo, le grand frère, ne donnera sa permission (ah, l’époque bénie où les femmes avaient besoin de l’autorisation de leur gardien légal pour se marier…) que si Poppy est d’accord. Bon, soyons réalistes, elle finira bien par dire oui, sinon cela pourrait poser un sérieux problème dans l’évolution de leur histoire d’amour.


Mais j’ai assez apprécié que 1) Poppy ait suffisamment d’intelligence pour ne pas se précipiter sur la solution de facilité ou se résigner à ce mariage avant d’avoir pris le temps d’y penser et que 2) Harry sache, dès sa 1ere rencontre avec Poppy qu’il veut l’épouser, même si pour cela il utilise des moyens assez peu honorables pour lui forcer la main. Cela donne à leur relation une profondeur que je trouve bien plus touchante, car ils se posent des questions sur les raisons qui les poussent l’un vers l’autre, au-delà de la simple attraction physique, sur laquelle trop d’auteurs se reposent lourdement pour justifier l’amour naissant.


On pourra me dire ce que l’on voudra, l’amour ce n’est pas l’attraction physique, et avoir follement envie de faire des choses pas très catholiques avec un homme, même dégoulinant d’hormones viriles, ce n’est pas non plus de l’amour!!!


Évidemment, une fois mariés, Poppy et Harry auront encore pas mal de chemin à faire l’un vers l’autre, d’autant que Harry est un homme mystérieux (quel héros de romance ne l’est pas en même temps) et qu’il n’est pas trop d’accord pour partager son jardin secret.


Encore une fois, Lisa Kleypas réussit un coup de maître, la série ne tourne pas en rond, les personnages ont tous leur personnalité distincte et on trépigne d’impatience de connaître la suite!

Bonne lecture, Chi-Chi

Seduce me at sunrise

Entre deux histoires de vampires, revenons à notre série de Lisa Kleypas.

Je dois avouer que si je voulais connaître la suite des aventures des Hathaway, l’histoire de Win (L’étreinte de l’aube en français) n’était pas celle que j’avais le plus hâte de lire. En effet, les deux héros, que l’on rencontre dans le livre précédent, sont tous les deux de nature plutôt réservée. On les connaît donc mal, et je craignais vraiment que toute « l’intrigue » tourne autour de leur incapacité à se parler. Si si, ce n’est pas une blague, il arrive que les auteurs de romance tiennent 300 pages sans que les héros n’aient une seule vraie conversation ensembles sur leurs sentiments, d’où des cascades de malentendus tous plus stupides les uns que les autres. Autant dire que dans ce cas, le livre est rarement bon. Ah, l’incapacité des héros à se parler…

C’est un ressort classique, et en ce qui me concerne, très agaçant. Comment peut-on tomber amoureux que quelqu’un à qui on ne parle pas (et par conséquence, dont on ne sait rien…)??! Les éléments utilisés par les auteurs pour faire rebondir leurs histoires me font parfois lever les yeux au ciel, tant ils sont peu crédibles. C’est un problème que l’on ne rencontre pas que dans la romance à mon humble avis! Vous connaissez la peinture au numéro? Eh bien on dirait un livre écrit au numéro…

Comme si il existait un recueil des situations et de mécanismes et qu’en cas de nécessité, l’auteur se tournait vers lui pour y piocher son inspiration…Et on se retrouve avec des personnages qui n’ont pas de substance, car ils agissent de manière illogique!

 Maintenant que je vous ai bien fait peur, je vous rassure, rien de cela ici!
En même temps, pourquoi me suis-je inquiétée??! Lisa Kleypas ne déçoit pas ses lecteurs, elle a cette grande qualité de savoir éviter les ressorts trop prévisibles, même quand elle ne parle pas de grandes aventures dans des contrées exotiques! Et ceux qu’elle utilise sont assez finement intégrés à l’histoire pour ne pas agresser le lecteur.
Enfin, revenons à nos moutons. Win est une « invalide » : elle a eu la scarlatine quelques années plus tôt et ne s’en est jamais vraiment remise. Sa santé reste très fragile, elle s’épuise en montant un escalier, bref, ce n’est pas la grande forme! Mais, comme Win n’est pas la petite chose fragile et sans volonté que l’on pourrait croire (et au passage, physiquement, elle remplit parfaitement le cliché de la belle blonde éthérée que tout le monde sous-estime à cause de son apparence), elle décide de partir en France dans une clinique spéciale, suivre un traitement révolutionnaire (maintenant que tous les soucis financiers sont réglés). Et à son retour, deux ans plus tard quand même (la clinique fait des miracles, mais il faut que cela reste crédible, n’est-ce pas?) la voilà transformée. Merripen (Kev de son petit nom) est un bohémien grand et sombre, bref, le parfait héros ténébreux au passé mystérieux, qui a été élevé par la famille Hathaway depuis l’enfance (mais il ne parle jamais de ses souvenirs, respectons le mythe du héros s’il-vous-plaît) (Oui, aujourd’hui est un jour de parenthèses.) (Ça me plaît bien en fait…).
Bref, Win et Merripen se connaissent quasiment depuis toujours, et s’aiment en secret et en silence depuis à peu prés aussi longtemps (Ah, les amours d’enfance qui grandissent… bah euh, rien de spécial sur le sujet en fait…). Et c’est à ce moment là qu’un frisson de crainte vous saisit : mais en fait, les héros s’aiment et ne se le disent pas??! Eh bien oui! Mais respirez, tout va bien, ils ne mettront pas trop longtemps après le début du livre à se le dire. Enfin Win surtout… Merripen lui est surtout persuadé de ne pas être digne d’elle, il l’a placée sur un piédestal tellement haut qu’il ne la voit même plus!
Et voilà, Win réussira-t-elle a convaincre Merripen qu’il est digne de son amour et qu’il est bien l’homme qu’elle veut? Le suspens est d’autant plus insoutenable qu’on voit survenir de tous les cotés des révélations sur les origines de Merripen, avec en prime, des relents de vengeance (dans les livres, les méchants attendent toujours pile 25 ans, que le héros ait une amoureuse, pour mettre leur plan diabolique à exécution)…
Ne vous y trompez pas, ce livre est agréable à lire, mais 375 pages pour que cette espèce de tête de mule de héros dépasse son complexe d’infériorité, c’est un peu frustrant, aussi sympathique soit-il! Et bien évidemment, on retrouve avec délice les autres Hathaway, et on trépigne d’autant plus que l’on voit s’esquisser une future histoire…
Bonne lecture,
Chi-Chi

Mine till midnight

Laissons là le contemporain pour revenir à nos séries.

Mine till midnight (Les ailes de la nuit en français) est donc le 1er livre de la série des Hathaway. Il prend le temps de poser le décor, dans un contexte classique de régence anglaise. Mais pour le lecteur fidèle, Cam, le héros, est déjà familier, c’était l’un des personnages récurrents de la série « Wallflowers » qui a précédé celle-ci. On a d’ailleurs le bonheur de retrouver un certain nombre des personnages déjà rencontrés et d’avoir de leurs nouvelles…
Cam, gitan, d’une beauté renversante et exotique, élevé par le tenancier d’un casino pas des mieux fréquenté, très doué pour les affaires, donc très riche, donc accepté avec grande réticence par la bonne société qui le méprise, ce dont il se fiche royalement (mais sans tomber dans l’excès ou la provocation, c’est un calme), partagé entre deux cultures, il est pour le moins complexe! Personnellement, j’ai longtemps spéculé sur le genre d’héroïne qui lui serait attribué, il m’était très sympathique et je ne voulais pas qu’il finisse entre les bras d’une chiffe-molle!
Finalement, c’est Amélia qui emportera ce gros-lot! Amélia, c’est l’héroïne typique qui ne paye pas de mine. Venant plutôt de la bonne bourgeoisie campagnarde, parents décédés, donc situation financière pas brillante, elle prend très à cœur son rôle d’aînée. Et puis, évidemment, nous sommes dans un roman où tout doit bien se finir, in extremis et par une bizarrerie d’héritage, son frère Léo entre dans les rangs de l’aristocratie, toute la famille va pouvoir profiter des avantages que cela procure (notamment financiers, on l’aura bien compris!). Propulsés à Londres dans un milieu qui n’est pas du tout le leur, les Hathaway accumulent les impairs et les faux-pas, et Amélia, en bonne mère poule qui se respecte, cherche une solution pour faciliter l’intégration de sa famille, notamment de ses jeunes sœurs. Cette solution passera bien évidemment par Cam… Comment un original comme Cam peut aider une famille d’originaux comme les Hathaway à se faire bien voir de la bonne société londonienne? C’est ce que je vous laisserai le plaisir de découvrir.
Leur rencontre fait des étincelles. Ce sont tous les deux des protecteurs, plus habitués à prendre soin des autres qu’à se soucier d’eux-mêmes. Et puis voir cette fratrie hors du commun, comme un poisson hors de l’eau dans les beaux salons londoniens, cela donne lieu à des scènes absolument savoureuses. D’autant que, étant moi-même dotée d’une famille nombreuse, j’adore voir comment les auteurs parlent des relations familiales (souvent un peu idéalisées certes, mais tellement drôle…). C’est l’ouverture parfaite pour une série, tous les personnages sont intrigants, j’ai trépigné d’impatience en attendant la suite!
Bonne lecture,
Chi-Chi

La loi des séries

1, 2, 3, 4, 5… Il y a une satisfaction certaine à regarder une pile de livres que l’on a fini de lire, la sensation d’un travail terminé. Et pourtant, la lecture, ça n’a rien d’un travail! Tout au plus, un marathon, n’est-ce-pas, Tam-Tam? Mais parfois, exceptionnellement, trop rarement d’ailleurs, les auteurs ont la bonne idée de nous offrir des séries. Et lire une série, c’est un investissement, en temps, en émotions.

En fait, certains auteurs se spécialisent même dans le genre. Le premier nom qui vient à l’esprit, c’est celui de la reine du genre, Nora Roberts, bien sur, mais c’est un sujet pour un autre jour. Aujourd’hui, je veux parler d’une autre référence : Lisa Kleypas.

Pas moins de 10 séries à son actif. Je ne vais pas toutes les examiner, évidemment! Pourquoi toutes ces séries? Pour que nous ayons le bonheur de retrouver, livre après livre, les personnages auxquels nous nous sommes attachés. Pour que les personnages secondaires aient eux aussi droit à leur histoire, leur happy-end, et que nous, lecteurs, puissions en apprécier chaque instant! Et une fois la série terminée, nous sommes un peu tristes, nous savons qu’à partir de la dernière page, nos héros vont vieillir, heureux on l’espère, mais sans notre regard sur eux. Et il faut tourner la page, notre investissement s’achève. Avec une série, ce n’est pas seulement une histoire, mais un univers entier que l’on quitte. Une fois la lecture finie, on souffle, on se libère. D’autant que, si vous avez le malheur (si on peut vraiment parler de malheur… plutôt de frustration) de suivre la série au fur et à mesure de sa publication, il faut souvent attendre plusieurs années pour connaître le fin mot de l’histoire! Souvenez-vous du désarroi des fans de Harry Potter, attendant la sortie du prochain tome. Eh bien croyez-moi, une fan de romance ne souffre pas moins!

Pour toutes ces raisons, voir s’achever une série, c’est à la fois triste et heureux, et à peine fini de lire, on s’empresse de saisir le livre suivant, dans l’espoir de retrouver un nouvel univers tout aussi envoûtant que celui que l’on vient de quitter. Parfois, cet espoir est déçu, et parfois, on tombe sur de véritables perles.

Ma dernière série, c’est un authentique collier de perles! 5 livres, un pour chacun des enfants de la famille Hathaway :

A tel point que je n’ai pas pu me résoudre à boucler toutes ces histoires en un seul post, après tout, chacun son livre, chacun son post, cela paraît juste non? Au cours des semaines à venir, vous aurez donc droit à une petite chronique sur ces 5 livres…

Et pour la petite histoire, la série des Hathaway fait suite à celle des Wallflowers, traduite en français par « La ronde des saisons » !

Bonne lecture,
Chi-Chi

Souvenirs, souvenirs…

Tam-Tam vous parlait de ces auteurs que l’on découvre, et qui changent toute votre façon de voir la lecture. Tous les « gros » lecteurs ont un panthéon personnel d’auteurs. Malheureusement, quand on se penche sur un genre littéraire particulier, quand on spécialise ses lectures, il devient difficile de partager ses découvertes avec d’autres personnes aussi intéressées…

La romance (oui, car en français, on parle de romance, pas de harlequins ou de romans à l’eau de rose, termes bien trop restrictifs pour un genre tellement vaste) souffre d’une image redoutablement niaise… Je me souviens de la tête de mes parents quand je suis tombée dedans, je devais avoir 14 ans… Je lisais de vieux Harlequin des années 80, toute une époque… Et puis j’ai quitté la France pour le Canada et là, il y a eu trois découvertes fondamentales, dans cet ordre : la collection J’ai Lu, le forum des Romantiques, et la VO…

– Les J’ai Lu, parce que, en dépit d’une traduction parfois désastreuse, les histoires étaient souvent plus longues, plus complexes et plus subtiles que dans les collections Harlequin que je connaissais. Et que sans ça, je me serais vite lassée du genre…

– Le forum des Romantiques, attaché au site des Romantiques, car il m’a permis de rencontrer des dizaines de personnes aussi intéressées que moi, car c’est une mine de conseils, d’échanges et d’avis, de discussions aussi bien sur les auteurs que sur les livres et sur le genre en général.

– Et enfin, la VO, qui m’a ouvert un monde infini de possibilités. Ne rentrons pas dans les détails techniques, mais il est difficile d’imaginer la quantité incroyable de romances publiées chaque mois en Amérique du Nord!

Aujourd’hui, je parlerais d’un livre qui se trouve dans mon Top 15 personnel (le genre de liste que l’on fait en se disant « si ma maison brûle et que je ne peux sauver que 5 livres, lesquels? » et où on finit par en retenir 15 parce que 5, c’est impossible, trop difficile, le choix est cruel pour tous ceux que je devrais abandonner)…

Ravished, donc…

Pourquoi ce livre? D’abord, parce que c’est l’une de mes premières lectures en VO, et je vous prie de croire que mon exemplaire a bien vécu, voilà bientôt 10 ans qu’il m’accompagne fidèlement! Le papier commence à jaunir et à prendre cette odeur un peu particulière des livres quand ils vieillissent… Et ensuite, parce que son auteur, Amanda Quick, est l’une des stars du genre, et que pour présenter un genre, il vaut toujours mieux commencer par ce qui se fait de mieux en la matière, non?

Voyons un peu ce dont il s’agit :

Harriet Pomeroy a une passion dans la vie : les fossiles… Bon, à première vue, on pourrait se dire que c’est mal parti pour elle, une (plus très) jeune fille anglaise au début du 19ème siècle, qui aime explorer les grottes et creuser la terre pour ramasser des bouts d’os et de pierre… Elle vit bien évidemment dans un village typiquement anglais du bord de mer, passe pour une originale, et se mêle trop souvent de ce qui ne la regarde pas. Et entre autres affaires, elle se met en tête de convoquer Gidéon, Vicomte St Justin, le seigneur local qui ne met jamais les pieds dans la région, au sujet d’une sombre histoire de voleurs utilisant une grotte voisine pour entreposer leur butin. On pourrait croire que ce qui dérange Harriet, c’est la présence de voleurs, non? Eh bien pas du tout! Ils risquent surtout de perturber ses recherches, or, Harriet est sur le point de faire une découverte capitale, elle le sait, elle le sent. Et pour cela, il faut qu’elle puisse accéder à la grotte. En bref, Gidéon pourrait-il venir, s’il-vous-plaît-monseigneur-dégager-le-terrain-pour-que-je-puisse-continuer-ma-petite-vie-tranquille? Problème? Gidéon, c’est un peu l’équivalent en version moins conte de fées de la Bête. D’une taille impressionnante, pas franchement beau, des cicatrices sur le visage, tout le monde a peur de lui. Et pour ne rien arranger, il a un sale caractère et n’apprécie pas trop d’être convoqué de façon aussi cavalière. Et pourtant, il vient… Évidemment, sinon où serait l’histoire! S’ensuivront pas mal de péripéties, et évidemment, une histoire d’amour, où tout est bien qui finit bien…

A m’entendre, on pourrait croire que ce livre est une suite de clichés. Eh bien non! La magie opère dès les premières pages… Comme souvent dans les romances, tout le talent de l’auteur réside en cela : nous intéresser à une histoire dont on sait déjà qu’elle finira bien. Ce qui compte, ce n’est pas la fin, mais comment on y arrive…

Et croyez-moi, ce chemin que nos héros parcourent ensembles, il est délectable pour le lecteur. Ensembles, ils font des étincelles, ils sont drôles à observer, touchants, surprenants…

Et surtout, chaque fois que je tiens ce livre entre mes mains, j’ai l’impression de retrouver de vieux amis… des amis que j’aimerais vous faire rencontrer!

Très bonne lecture,
Chi-Chi


Tam-Tam was talking to you about those authors you discover one day and who change the way you read for ever.

Every avid reader has a hall of fame of his favorite authors. Unfortunately, when you favor a specific genre, it gets harder and harder to meet people intersted in the same kind of books as you.

Romance is often seen as very silly. I remember my parents’ face when I started reading old Harlequin books, I was 14 I believe. Then I left France for Canada, and there, I discovered 3 things, in that order :
– J’ai Lu, the publisher, because despite their less than perfect translations, was printing stories often more complex and longer than Harlequin, and I was getting bored with the genre…
– The forum attached to the website http://www.lesromantiques.com, because it allowed me to meet dozens of other fans, because I found so many good advices there, as much about the genre as about the books.
– English! By learning english well enough to read the language, a whole new world opened to me. Without getting specific about numbers, you would hardly imagine how many new romances are published each year!

As for today, I would like to talk about a book that ranks in my personnal Top 15 of all times (the kind of list you make when asking yourself « if my house were to burn, and I could only save 5 books? » and you always end up chosing 15 instead of 5 because, really, 5 is not enough, and making a choice is cruel to all of those poor books I abandonned to the fire)…

That book would be Ravished.

Why that one? Well, first of all, because it’s one of the very first english books I bought and read, and believe me when I tell you that it is well worn, having followed me around the world for 10 years! The paper is getting yellow, and it’s starting to smell a bit dusty, like every old book after a time. And because it’s author, Amanda Quick, is one of the genre’s greatest names, and when trying to promote a genre, it’s always better to present the best of the best!

Now let’s see :
Harriet Pomeroy lives for one thing : fossils… You could think that things are not really looking good for her : one not-so-youg-anymore english miss, around the begining of the 19th century, whose passion in life is to dig up old stones and bits of bones… And of course, she lives in a typical english seaside village, where she is a reknowned original and where, more often than not, involves herself into other people’s business. Amongst other people’s business, she decides to write a letter to Gideon, Viscount St Justin (who would be the local nobility, except that he is never around), and in that letter, she asks him, or rather orders him, to come right away because some thiefs are using nearby caves to hide their stolen goods. One could think that Harriet is upset because of the presence of thiefs. Well, not at all! What Harriet is upset about is that she is on the verge of some great fossil-related discovery, and she needs to have access to the caves. So could Gideon come right over, and get rid of those thiefs as soon as possible so that she can get back to her work? There is just one small problem with Harriet’s plan. Gideon is kind of like the Beast from Beauty and the Beast, without the fairy-tale part. He is massive, not very good-looking, with scars on his face, and everyone is scared of him. And, on top of that, he is bad-tempered, and not too happy to be ordered about in such a fashion! Still, he comes. Well, of course, he had to come, otherwise, there would be no story! From there on, adventure, love and trouble will happen, and in the end, all will be well, and they will live happily ever after…

Listening to me, you could believe that the book is just one cliché after another. Well, don’t worry, that is not the case. Right from the beginning, magic happens… As it often happens in romance, the author shows her talent by intriguing us with a story where we know the end : the happy-end. What matters is not the end but the journey to the end.

And trust me when I say that the journey our heros will take together is pure delight for the reader. Together, Harriet and Gideon sparkle, they are so much fun to watch, full of surprises…

And every single time I hold this book in my hands, it feels like meeting old friends… friends I would like you to meet too!  

Chi-Chi

10 things I love about You

Par Julia Quinn.

Dans une vie littéraire, il est des moments de grande déception (la saga Twilight, non, vraiment !? Pourquoi tant de haine ?) et des moments de grâce où l’on découvre un nouvel auteur.

Ce n’est pas juste découvrir un livre. Découvrir un livre, c’est le coup de pot. Le « Lucky number » dans un colis amazon…

Découvrir un auteur, c’est un peu comme quand vers 2 ans, après avoir réclamé pour la 4ème fois une nouvelle feuille blanche à mon honorable mère, j’ai réalisé que les murs offraient un potentiel de surface et de blancheur inexploité pour mon art! (je vous épargne les conséquences qui suivirent cette découverte)

Découvrir un auteur, c’est être Christophe Colomb…sans les 3 caravelles.

Peu importe si bien souvent c’est un autre Christophe Colomb qui vous tend le livre en vous disant « tiens, lis ca, tu vas aimer ».

Au contraire ! C’est ce qu’il y a de plus joli avec la lecture, la découverte se partage ! Et bien souvent on redécouvre l’auteur à travers les yeux de celui ou celle qui nous a tendu l’ouvrage.

Mais je m’égare, revenons en à Julia Quinn, l’auteur de ce livre.

JQ est de ces auteurs dont on m’a tendu un exemplaire un jour en me disant : Tu vas A-DO-RER !

The duke and I…ahhhhh c’était il y a si longtemps…

Mon Christophe Colomb ce jour là n’était autre que Chi-Chi, je trouvais donc normal que pour ce premier article entièrement rédigé par mes blanches mains, je rende un hommage à une auteur qui est le ciment de notre amitié !

(Julia, si tu lis ces lignes, je t’en conjure, ne régresse pas ! Nous avons besoin de ton talent !)

Et parce que la chaleur a momentanément atteint mes fonctions cognitives et amoindri mes capacités littéraires, voici les 10 raisons d’A-DO-RER son dernier roman.

1- Pas de grande héritière ou de duc à la fortune colossale. Sebatian et Annabel sont comme vous et moi, si nous étions nés au 19ème siècle j’entends – oui, perso, je me vois bien être née dans la noblesse, mais je suis une princesse n’est-il pas ?

2- Annabel n’est ni une cendrillon, ni une mijaurée naïve qui ne rêve que de faire battre le cœur d’un homme. Non, c’est une jeune fille intelligente au sens pratique affuté par sa vie à la campagne au sein d’une grande fratrie. Elle a eu une enfance ensoleillée, et même si cela lui coute, elle sait qu’il est des choix dans la vie que la nécessité exige. Comme se marier à l’Earl of Newbery. Un vieil homme assez antipathique qui ne rêve que d’une chose : avoir un héritier.

3- Sebastian est un peu plus cliché. Il a un passé à la guerre qui le tourmente, et c’est un « rake ». Mais contrairement à bien des histoires, son « lourd passé sur le continent » ne l’a pas rendu complètement zinzin et n’en fait pas un héros qui « a tant besoin de trouver « la blanche main qui viendra le sauver de sa tourmente »

4- Leur amour coule de source. Bien souvent l’histoire d’amour autour des héros est pleines d’amours impossibles : tu es le fils de l’ennemi de mon père, mon 3ème cousin à la mode de Bretagne a tué le chihuahua de ta grande tante et nos deux familles sont en guerre…Non, ici, les sentiments naissent et sont reconnus pour ce qu’ils sont même s’ils ne sont pas sans créer des problèmes à nos deux jeunes gens

5- La référence à l’édition. J’ai cette affection particulière pour les romans où il est question de romans. Les héros semblent plus proches étrangement.

6- Annabel a les hanches larges. Je sais, c’est petit, mais que voulez vous, toutes ces beautés sans précédent ne sont pas sans aider mes complexes (même si mes hanches vont très bien, merci)

7- La vieille bique lubrique. Lady Vickers. Qui parle de sexe aussi crûment qu’un marin. A sa petite fille. Un délice.

8- Parce que les héros sont adorablement cute à observer (je pense instaurer d’ici peu une échelle de cutitude…oui, j’aime le cute)

9- Parce que les listes ajoutent du peps à ce livre comme jamais une liste avant…C’est vrai! Vous éclatez de rire à la lecture de votre liste de courses vous ?

10- Parce que sur l’échelle des Julia Quinn (vous apprendrez que j’aime le cute ET les échelles de mesure), ce roman arrive dans le peloton de tête.

Très bonne lecture
Tam-Tam

In a reader’s life, there are moment of great disappointement, (Twilight, really??! that was so mean…) and there are magical moments, when you discover a new author. It’s not only a new book. To find a good book, it’s luck. That lucky number amongst other books in an amazon package.
But to discover an author, it’s about the same thing as, when I was 2 years old, after asking my mother for the fourth time if I could have an other sheet of paper, I discovered that walls offered so much more free white space for me to express my art (and I won’t bore you with the consequences of THAT discovery)!
To discover an author, it’s to be Christpher Colombus… without the 3 caravels.
It doesn’t matter that most of the time, it’s another Christopher Colombus that gives you the book, saying «read this, you will like it».
On the contrary! The greatest thing about reading is that you can share a discovery! And often, you re-discover the author through the eyes of the person who gave you the book.

But let’s go back to Julia Quinn, author of this book.
JQ is one of those authors. Someday, someone gave me one of her books and told me : you will LOVE this. The duke and I… such a long time ago already…
That day, my Christopher Colombus was Chi-Chi, and so I thought it was natural for my first real post on this blog to honor the author who founded our friendship!
(Julia, if you read this, please keep on writing such great stories, we need you!)

And because it is so hot here, and it has fried most of my brain cells and diminished my litterary talents, I will give you 10 reasons to LOVE her last book :

1- No great heiress or insanely rich duke here. Sebatian et Annabel are people like you and me, if we had been born in the 19th century. Yes, I believe that I would have been born in the nobility, but I am after all a princess, aren’t I?

2- Annabel is not a cinderella, she doesn’t put on airs, she is not some naive young girl with only one dream, to find love. No, she is intelligent, sensible, thanks to being raised in the countryside and to her numerous brothers and sisters. She has had a happy childhood and even if she doesn’t like it, she knows that sometimes in life, there are some choices dictated by necessity. Marrying the Earl of Newbury is one of those choices. The old man is rather unpleasant, and he only wants to produce an heir at any cost.

3- Sebastian is a bit more of a cliché. His past experience in the war has traumatised him, and he is a rake. But, he is not too much of a cliché, since his «dark past» hasn’t turned him into a lunatic, and he is not a hero in desperate need of the delicate touch of the heroin to save him from himself.

4- Their love seems so natural. Too often, love between the heros is absolutely impossible : you are my fathers’ennemy’s son, my third cousin twice removed killed your great-aunt’s chihuahua, and our whole familys have been at war ever since… No such thing here, feelings bloom between them, and they are aknowledged for what they are, even if they do create some problems for them.

5- References to books. I have a special fondness for books where heros talk about books. It makes them feel closer to me.

6- Annabel has large hips. I know, it’s not so nice of me, but I have to admit that all of those prefect beauties, everywhere, doesn’t help at all with my complexes (though my hips are fine, thank you for asking).

7- The lecherous old bag. Lady Vickers. Who talks about sex as crudely as any sailor. To her grandaughter. Deliciousely priceless.

8- Because Annabel and Sebastian are so cute to watch (I believe I will work on the concept of a cute-scale for my readings… yes, I like cute things).

9- Because those lists really add some sparkle to the book, more than I’ve ever seen before. I mean, come on, how often do you laugh out loud reading you grocery shopping list?

10- Because on my JQ scale (you will learn that I like cute things AND scales), this book is very close to the top.

Enjoy your reading!
Tam-Tam