Un peu plus de Colin dans ma vie

Êtes-vous superstitieux ? Moi non… enfin pas trop… je ne crois pas à l’astrologie, et si je lis mon horoscope, c’est le lendemain, pour savoir s’il avait raison. Je n’ai pas peur des chats noirs et en passant sous une échelle je me dis juste que j’espère que le gars qui se trouve en haut ne me fera rien tomber sur la tête ! 13 à table ? Pas de souci. Par contre, je touche du bois. Tout le temps. Voilà ma superstition.

Et les prénoms. Je crois que les prénoms influencent la personnalité. C’est logique quand on y pense, un prénom, c’est une sonorité, une histoire, et donc forcément une influence. Voilà pourquoi je ne pourrais jamais appeler un de mes enfants du nom de mon (mes) ennemie(s) jurée(s) d’adolescence. Voilà pourquoi quand j’étais petite, je reprochais à ma mère de ne pas m’avoir appelée Sarah. Comme dans « Une petite princesse ». Je trouvais qu’elle était drôlement cool et je pensais que si j’avais eu son prénom, je lui aurais davantage ressemblé.

Mais mes parents m’ont donné un autre nom, choisi d’ailleurs parce qu’elle était sainte patronne de quelque chose qu’ils auraient bien aimé que je devienne (aha, devinette, saurez-vous trouver de qui il s’agit?).

Je crois donc que les prénoms influencent la personnalité, en romance comme ailleurs.

Tam-Tam vous avait parlé de ses Nicolas, mais pour moi, le héros de romance ultime porte un prénom bien moins sexy. Enfin, au premier abord. Car après avoir lu toutes ces histoires avec des héros parfaits et ce prénom un peu moins parfait, je ne saurais plus les dissocier. Si j’en rencontre un  dans la vraie vie, mon a priori sera plus que positif, of course.

Voilà, je veux un Colin dans ma vie. Non, pas le poisson ! D’ailleurs, Colin se prononce Coline. C’est mignon non ? Et tous ces petits Colins, ils sont sagement réunis sur ma table de chevet, à la place d’honneur, à portée de main en cas d’urgence.

Mon premier Colin, c’est celui du Jardin secret. « Le jardin secret » de Frances H. Burnett, comme pour la Petite princesse. Pour l’anecdote, ce livre est le premier que j’ai été prise à lire un livre dans un lieu où je n’aurais pas dû… Pendant un cours de math en CM2 ! Il raconte l’histoire de trois enfants, à l’aube de leur adolescence. Mary, enfant trop gâtée qui a grandi aux Indes, vient de perdre ses parents et est envoyée pour vivre en Angleterre chez un lointain oncle. Dans ce manoir perdu au milieu des Landes, elle fait la connaissance de Dickon et de Colin, avec lesquels elle va apprendre à vivre, à sortir de son cocon et de ses certitudes. Le Colin de ce roman est un enfant malheureux, colérique, enfermé dans sa souffrance… au début en tout cas. On retrouvait déjà ici les prémices des héros que j’aime tant aujourd’hui, sombres et ténébreux… jusqu’à ce qu’ils rencontrent leur héroïne !

Mais Colin, c’est bien plus que ça… Colin, c’est le héros de ma romance ultime, ma romance préférée de tous les temps, celle que je conseille systématiquement à tous les novices qui veulent bien se lancer… et même à ceux qui ne veulent pas lire de romance ! Colin c’est le héros à la hauteur de Sugar Beth dans Ain’t she sweet. Et parce que, à chaque fois que je veux en parler, je tombe inévitablement dans un babillage inarticulé de couinements et d’adjectifs dithyrambiques, je vous supplie de cliquer sur le lien pour lire ce que j’en ai déjà dit.

Colin c’est aussi, bien sûr, mon Mister Bridgerton préféré, celui qui a l’insigne honneur de remporter la main de Pénélope Featherington, et qui se montre à la hauteur de cet honneur en lui offrant une scène de déclaration tellement… tellement belle que j’en perds mes mots… à la hauteur des plus belles comédies romantiques, à la lueur des chandelles, au son d’un orchestre symphonique, avec une salle de bal entière comme spectateurs. Colin qui a tellement d’humour, qui se montre charmant et charmeur avec toutes les femmes, des vieilles duchesses douairières aux amies de ses sœurs, des  jeunes débutantes inexpérimentées aux tristes vieilles filles. Colin qui est un véritable prince charmant dans tous les sens du terme, et qui perd la tête pour la dernière femme qu’il aurait imaginé être faite pour lui. Colin que Pénélope aura attendu si longtemps… et comme elle a eu raison !

Colin, c’est mon héros préféré de Julie Garwood… Dans le 4ème tome de sa série Lucifer (je n’ai jamais compris le nom de cette série mais passons), Castles (traduit par Le voile et la vertu, titre que je comprends encore moins que Lucifer), Colin et Alessandra forment un couple dans la plus pure tradition de la romance old-school version Garwood. Par un curieux hasard du destin, Colin se retrouve tuteur d’une jeune princesse russe, qui n’a qu’une idée en tête : se trouver un mari, pour éviter d’être renvoyée dans son pays en guerre. Et par un hasard encore plus curieux, c’est finalement Colin lui-même qui se porte volontaire pour le rôle de mari… Mais Alessandra n’a rien d’une princesse au petit pois. Elle est redoutable en affaires, férocement intelligente et en même temps, légèrement étrange. Elle est plus que belle et fait des listes de tout… même des listes de listes (ma sœur fait pareil, j’adore)… Colin est un vrai héros de Garwood, tentant de manière hilarante d’affirmer son autorité de mâle et échouant complètement face à sa petite femme, pour le plus grand bonheur du lecteur.

Sans oublier que Colin, c’est le très charmant golden boy horriblement impoli que Lauren Willig nous offre en fil conducteur dans sa série Pink Carnation. Et si je suis plus en retard que Tam-Tam dans cette lecture, laissez-moi vous dire que je me meurs d’impatience à l’idée d’en connaître plus sur la romance entre Colin et Éloïse ! Quelques chapitres seulement par tome, et tellement de frustration à imaginer ce qu’il va se passer entre eux…Vite, la suite !

Avouez que vous avez là une belle brochette de héros, des héros qui partagent leur prénom, des héros que j’ai tous aimé de manière inconditionnelle depuis le jour où je les ai rencontrés. Si, avec tout cela, je n’ai pas réussi à vous convaincre que Colin est le plus beau prénom de l’univers, alors je rends mon tablier… Car personnellement, quand je vois une 4ème de couverture où le héros s’appelle Colin, je m’empare du livre et l’ajoute aussitôt à ma PAL, qui en a bien besoin.

Je considère que l’on n’a jamais assez de Colin dans sa vie !

Et parce qu’un signe du destin ne vient jamais seul, je n’oublie pas que Colin, est et restera toujours Colin Firth, notre inégalable Mr Darcy, le seul, l’unique, celui que personne ne saura détrôner.

Alors maintenant, à vous de jouer… Que pouvez-vous me recommander comme livre avec un héros nommé Colin? J’envisage de rédiger une thèse sur la question…

Bonnes lectures,
Chi-Chi

Everything I know about love…

(Réédition du 03/11/11)

Eveything I know about love I learned from romance novels… Le nouveau livre de Sarah Wendell, du site Smart bitches, trashy books

Le titre m’attirait. Après, pour ce qui était du sujet… j’étais plus incertaine, mais je ne recule devant rien pour vous et j’ai donc attaqué la lecture de cet ouvrage. Une fois n’est pas coutume, je vous traduit la 4ème de couverture :

« Prenez un superbe héros avec un cœur d’or et un merveilleux mulet. Ajoutez une héroïne avec une crinoline et de l’énergie à revendre. Mettez-y aussi assez de complications pour les obliger à se battre, tout en les laissant seule, possiblement sans quelques éléments clés de leur garde-robe, et qu’obtenez-vous ? Une romance. Mais encore ? Des enseignements sur la vie, l’amour, et tout ce qui se trouve entre pour vous aider à reconnaître votre propre happy-end.

Des enseignements comme…
– La romance veut dire croire que vous méritez un happy-end
– Apprendre à différencier le prince du crapaud
– La romance au quotidien est plus vivante que jamais
– Quels que soient vos problèmes, au moins vous n’avez pas été kidnappés par un Duc écossais (enfin probablement pas) »

Si Beyond Heaving bosoms s’attachait à expliquer ce qu’est la romance, ses clichés et ses codes, Everything I know about love s’adresse bien plus résolument aux lectrices assidues qui connaissent déjà le genre… ou qui ont lu son livre précédent !

En s’appuyant sur les témoignages de nombreuses lectrices, et les conversations qu’elle a pu avoir avec plusieurs auteurs, parmi lesquelles Nora Roberts, Jennifer Crusie, Debbie Macomber, Eloisa James, Robyn Carr, et j’en passe, Sarah s’efforce de démontrer qu’au-delà des clichés et du héros sexy, les romances sont pleines de sens pas si cachés que ça, et qu’il y a bien des leçons à en tirer.

Là encore, c’est en prenant à contre-pied les clichés colportés par les détracteurs du genre que Sarah développe son argumentation. La romance mettrait dans la tête de ses lecteurs (oui, 10% des lecteurs sont des hommes) des attentes irréalistes sur ce que doit être une relation amoureuse… Pourtant, dans la vraie vie (en tout cas dans la mienne), les ducs ne courent pas les rues, épouser un prince a plus souvent à voir avec le protocole qu’avec l’amour et le libre-arbitre, tous ces talents sous la couette révèlent des années d’entraînement avec une autre que moi, et non, mon héros ne va pas cesser de regarder les autres femmes dès l’instant où ses yeux se poseront sur moi.

Il y a tout de même dans cette affirmation quelque chose qui résonne comme une conversation que j’ai souvent eu avec d’autres lectrices de romance. Tam-Tam, mais pas seulement. C’est vrai, la romance a fait une grande partie de mon éducation sentimentale.

Cette idée, Sarah l’exprime très bien. J’ai appris beaucoup de choses sur l’amour et les relations amoureuses en lisant des romances. Comment réagir si un jour je suis enlevée par un Duc écossais, bien sur, mais aussi des choses plus élémentaires, comme l’importance de communiquer et de ne pas rester à attendre le prince charmant dans une tour d’ivoire (littéralement). J’ai appris que ce qui me manquerait le plus si j’étais propulsée au Moyen-Age, ce serait ma brosse à dents. Et bien sur, je sais maintenant tout des techniques de combat à toute épreuve contre les vampires et créatures maléfiques de tout poil…

En lisant ce livre, j’ai été jalouse. Sarah parvient à exprimer très justement tout ce que je pense sur la question sans avoir jamais réussi à le dire de façon aussi clairement articulée.

Peu importe finalement. Car, aussi douée que soit Sarah pour mettre des mots sur tout ce que je pense, la leçon la plus importante à retenir, c’est que la romance procure un  sentiment particulier à ses lecteurs. Ce sentiment est caractérisé par un son particulier. Un espèce de petit soupir, un genre de frisson de plaisir caractéristique.

Ce son, chez moi, n’est pas lié à autre chose qu’à la romance. Un livre peut être extraordinaire, me bouleverser, me faire réfléchir, mais jamais susciter chez moi le sentiment d’une romance.

Tam-Tam, je sais que tu vois déjà de quoi je parle, je t’ai entendue à chaque fois que nous parlons d’un livre que nous aimons. Et vous, lecteurs ?

La lecture de ce livre a donc été très instructive, pour qui veut se pencher sur le genre « romance » et mieux comprendre son fonctionnement et la psychologie des lecteurs. On ne retrouve pas autant le ton drôle et acéré du premier ouvrage, mais la lecture reste un moment très agréable.

Tout ce que je sais sur l’amour je l’ai appris dans les romances ? Peut-être pas…

Mais beaucoup de choses, c’est certain, et Sarah l’exprime très bien !

Bonne lecture,

Chi-Chi

Passé/Présent ep. 1: Amanda Quick vs. Jayne Ann Krentz

Réédition de la première saga de l’été: 29/08/2011

La semaine dernière, il était question de ma révélation alors que je lisais un contemporain de Judith McNaught.

Historique et contemporain, une auteur peut-elle être aussi douée dans l’écriture de ces deux genres si diamétralement opposés ?

La semaine dernière, je vous dévoilais commentTeresa Medeiros, reine de l’historique de toute époque avait su se montrer à la hauteur du challenge et nous avait régalé de son récent « Goodnight Tweetheart ».

Pour Teresa il s’agissait d’une digression de son talent premier, les historiques. Mais entre les deux « familles », certaines auteurs ne semblent avoir jamais réussi à se décider.

C’est le cas de Jayne Ann Krentz, qui sous le nom de plume d’Amanda Quick, nous offre des régences où bien souvent de mystérieuses forces sont à l’œuvre pour rendre la vie impossible à nos héros (et les rapprocher par la même occasion).

JAK, AQ… mais aussi Jayne Castle, lorsque tout à coup il prend l’envie à l’auteur de se plonger dans une romance futuriste. De quoi verser dans la schizophrénie…

L’auteur en a presque fait sa marque de fabrique. Depuis des décennies, elle sort environ un livre de chaque nom de plume par an (toutes ces heures de lectures en perspectives ^^).

Il semble donc que Jayne (qui parait être son réel prénom) soit habituée à la gymnastique de passage entre chaque période. Avec autant d’années d’expérience derrière elle, on peut imaginer qu’elle sait gérer les détails contemporains et  jongle parfaitement avec les idiomatismes du passé. Qui sait, peut-être maitrise-t-elle les codes de la mode du 19ème siècle tout en se maintenant à jour sur les derniers défilés pour les accessoires de ses héros contemporains ?

Rien de tel que des exemples pour déterminer si oui ou non notre auteur maitrise son art. Au hasard d’un bouquiniste britannique qui s’est trouvé fortuitement placé sur ma route en juillet (admettez que ça tombe plutôt pas mal ?), j’ai déniché des vieilleries à un prix imbattable, dont « Absolutely, Positively » (publié en français sous le titre de « Passionnément, à la folie » que j’ai dévoré en cette semaine de canicule.

Publié en 1997, il commence à dater – je n’en reviens pas d’en être arrivée à dire que les années 90 « datent », mais passons. L’histoire de Molly et Harry m’a pourtant bien plu, la rime mise à part bien sûr !

Depuis la mort de son père, inventeur de génie, Molly est en charge de la fondation scientifique que son père avait mise en place avant son décès. Cette dernière vise à aider les jeunes talents scientifiques en mal d’investissement financier. Mais comme toujours lorsqu’il est question de grosses sommes d’argent, les escroqueries sont légions. Elle décide donc de faire appel aux compétences de Harry Trevelyan.

Harry est le fruit de l’union maudite entre la famille des Trevelyans, forains, saltimbanques et diseurs de bonne aventure ; et celle des Strattons, businessmen de pères en fils. Jayne ne nous le décrit pas comme une gravure de mode, il est trop intense, trop grave par moment pour cela. Mais cette intensité ne le rend que plus captivant et mystérieux. Harry fait partie de ces hommes qui ne verbalisent pas leurs sentiments. Ils agissent.

Et les actions de Harry parlent pour lui. Protecteur de Molly dès que la première menace se fait sentir. Déterminé à trouver la source du danger, il a l’abnégation du soldat qui part sauver sa patrie. Il est de ces hommes qui pensent toujours au bien-être de l’autre. L’égoïsme lui est inconnu. *soupir*

On aurait pu tomber dans le « trop bon, trop c** », mais Jayne est plus fine. Elle en a fait un homme sans pitié pour ceux qui se mettent en travers de son chemin.

Nous avons donc un protecteur sans pitié pour protéger Molly. Elle aurait pu en profiter, mais cette héroïne est à la hauteur du preux consultant.

Une belle histoire où il est question des valeurs de la famille, où la sensualité des personnages m’a fait monté le roses aux joues, et où l’héroïne, une femme qui a la tête sur les épaules  sait quand « trop, c’est trop! ».

Un 10/10 pour JAK sur ce contemporain. Voyons à présent si l’historique sera à la hauteur…

Là même année, Amanda Quick a sorti « Mischief » (en français « La dame de lumière »).

Dans cet opus, AQ (tout le monde suit entre les différents pseudonymes ?) raconte l’histoire de Matthias, Lord Colchester et de l’excentrique Imogen Waterstone (appelée Deborah dans la VF), le tout sur fond d’archéologie.

Car Matthias est un brillant archéologue qui vient de retrouver des ruines d’une civilisation dont seule l’auteur à le secret (j’ai vérifié, même wikipédia n’a jamais entendu parlé de la Zamarie). L’ »imodeste Imogen », de son côté, est en pleine planification de sa vengeance à l’encontre du supposé assassin de sa meilleure amie (qui se trouve être le mari de la-dîte défunte). Et comme la jeune femme est 1) une spécialiste de la Zamarie et 2) une superbe créature, Matthias se laisse convaincre d’entrer dans la machination.

J’aime beaucoup certains historiques de l’auteur – Chi-Chi vous a déjà chroniqué son préféré – j’ai pour ma part une faiblesse pour « The paid companion » et la série « Arcane society ». Amanda Quick a le talent nécessaire pour me faire passer une nuit blanche. Pour des raisons qu’il me serait bien difficiles de nommer avec acuité, sa « Dame de lumière » me laisse un sentiment d’inachevé. C’est donc avec regret que je ne donnerai que 6/10 à cet historique.

C’est donc à croire que l’on peut être bon dans les deux genres, mais il est dur d’être bon sur toute la ligne et en permanence. Je n’écarte pas la possibilité d’une année faste pour cette auteur, mais en 1997, Jayne a été meilleure qu’Amanda.

Je m’en remets à présent à votre jugement.

Bonne lecture,
Tam-Tam

Ces couples que je ne saurais voir

Réédition du 25/07/2011
Pour conclure notre « mois de la guest-star », notre invitée mystère, la toute première des invitées sur notre blog, j’ai nommé Lady V. Voila déjà un an qu’elle prenait la plume pour vous faire part de ses Conseils à l’intention des novices en romance, nous la retrouvons aujourd’hui pour parler de science de la romance de nouveau!

Il est de ces personnages qui représentent, selon certains « la plus belle histoire d’amour du monde ». Le cinéma nous a donné Jack et Rose, la télévision Ross et Rachel, la bande dessinée Tintin et le capitaine Haddock. La littérature a donné à nos pauvres cœurs de romantiques des couples mythiques qui nous font rêver. Enfin officiellement. Pessimiste (ou réaliste) assumée, je veux vous expliquer pourquoi je déteste certains de ces couples que Hollywood et les éditeurs essayent encore de nous faire passer pour une destinée merveilleuse. Non, parce que j’ai vérifié, en vrai, la petite sirène ne finit pas avec le prince Eric. Nous avons donc :

1) Roméo et Juliette, les amants maudits :

LE couple romantique par excellence. Parce que c’est bien connu, épouser un type rencontré quelques jours plus tôt, à 13 ans, c’est vraiment l’idée du siècle. Surtout à quelques jours de son mariage arrangé. En plus, Roméo tue le cousin de Juliette (histoire d’amorcer une réconciliation avec la belle-famille), doit fuir et revient pour découvrir le cadavre de sa femme. Au lieu de se donner un temps pour se remettre, il se suicide! Juju finit par se réveiller (en fait cela faisait partie d’un plan génial pour s’enfuir avec son mari. Où? Comment? Avec quel argent? Question futile enfin, elle suit son coeuuuuuur) et se tue aussi. Ils ont donc dû passer environ 48h à la suite ensemble et se marient.

Comment ça finirait en vrai : Après s’être enfuis tous les deux, Roméo se rend compte que Juju, du haut de ses 13 ans, n’est rien d’autre qu’une petite blonde et qu’ils n’ont rien en commun. En plus, la vie dans la forêt, ça va deux minutes, mais il y a une fête chez Benvolio samedi soir. Il quitte sa femme pour sa nourrice, et Juliette n’a plus qu’à faire comme toutes les filles de l’époque ayant péché : direction le couvent.

2) Les hauts de Hurlevent, l’égoïsme à l’état pur :

Alors là, j’avoue, je n’ai pas lu le livre. Le film, le résumé, la bande-annonce, les fiches de lecture m’ont largement suffi. L’histoire? Heathcliff, une brute épaisse maltraitée dans son enfance par son frère adoptif, tombe amoureux de Cathy, sa sœur adoptive (déjà c’est limite incestueux, mais personne ne dit rien), laquelle, pour une raison obscure lui retourne ses sentiments. Mais elle en épouse un autre (qui l’adore malgré le fait qu’elle crève d’amour pour son presque-frère) et Heathcliff jure de se venger, entre autres en épousant la belle-sœur de Cathy, innocente dans l’affaire, et en la maltraitant. Cathy meurt en donnant naissance à sa fille, ce qui n’empêche pas Heathcliff de poursuivre sa revanche sur la fille de Cathy, son propre fils et le fils de son frère adoptif. Ou comment ruiner les générations futures à cause de deux personnes qui s’aiment et se haïssent. J’ai du mal à voir pourquoi cette histoire plait tant.

Comment ça finirait en vrai : Le mari de Cathy a la bonne idée de déménager (parce qu’habiter en face de chez Heathcliff, ça n’aide pas vraiment à tourner la page), cette dernière devient alcoolique, tout comme l’amour de sa vie, qui fait une faveur à tout le monde en allant rencontrer Freud qui, au bout d’une heure de thérapie, trouve en lui l’inspiration pour l’ensemble de son œuvre.

3) Twilight, la possession, une nouvelle forme d’amour :

Plus besoin de raconter l’histoire, Twilight représente 97 000 résultats sur Youtube, 125209 sur Fanfiction.net et 46700000 pages sur Google. Bella et Edward, qui pense qu’espionner une camarade de classe en train de dormir, c’est romantique. Perso, moi j’appelle le 17 et je n’accepte pas sa bague de fiançailles, surtout quand ce qu’il préfère  chez moi, c’est mon odeur et mon sang. Mais c’est une question de goût… Les vampires plus vieux que l’Arc de Triomphe, qui m’interdisent de voir mes amis et dont la famille essaye de me manger comme un BigMac, ça ne me donne pas trop envie de m’effondrer lamentablement et ne plus sortir de ma chambre pendant 5 mois parce qu’il a déménagé sans laisser d’adresse. Heureusement qu’il y a un loup-garou bodybuildé à proximité pour enchainer! Simone de Beauvoir doit s’en retourner dans sa tombe.

Comment ça finirait en vrai : Edward tue Bella pour notre plus grand soulagement, la rédaction de Lire respire à nouveau, et Edward meurt bêtement lors d’une partie de balle au prisonnier avec ses frères (toujours puceau, il s‘agit d‘un livre mormon, rien en dehors du mariage). Au moins Shakespeare savait écrire, lui (oui, Stephenie Meyer s’est paraît-il inspirée de Romeo et Juju pour son chef d’œuvre)!

4) Les quatre filles du docteur March, « mais restons potes, hein? » :

On a toutes lu ce livre, on a toutes craqué pour Laurie (malgré son nom de chanteuse), on a toutes cru qu’il finirait avec Jo, son meilleur pote, son mousquetaire, le Joey de son Chandler (elle était un peu facile celle- là) qui, malgré son nom, est une fille. Mais Louisa May Alcott a brisé bien des cœurs (et reçu bien des lettres de fans en colère dans les années 1860) en casant Laurie avec Amy et Jo avec un prof allemand, après que Jo ait refusé d’épouser Laurie car elle ne l’aimait pas, et qu’elle ne montre aucun signe de jalousie quand il revient avec sa petite sœur à son bras.

Comment ça finirait en vrai : de la même façon, avec deux couples bien assortis, une amitié sauvée et une maison pleine de garçons pour Jo. Ça s’appelle tourner la page avec classe et maturité.

Il y a bien sûr bien d’autres couples, mais je ne m’occuperais que de ces quatre-là aujourd’hui… J’aurais pu par exemple écrire sur Papa Longues-Jambes, mais ce sera pour une autre fois. En attendant, dites-moi, vous, quelles histoires d’amour vous avez adoré détester ?

PS : Par pitié, fans de Twilight, que je sais animées d’une passion violente et rare, épargnez moi !

Lady V.

Vous avez dit vampire?

Réédition du 14/07/11

Hello tout le monde ! Je m’appelle Belette et je vais vous parler aujourd’hui des héros à canines (non je ne parle pas de chats…)… J’ai nommé les Vampires !

Quand Chi-Chi et Tam-Tam sont venues me proposer d’écrire un article sur ce sujet,  « toi la spécialiste des Vampires », je me suis dit « whouah », pourquoi pas ? Même si j’avoue que je ne pensais pas être THE spécialiste, mais ça fait toujours plaisir

Du coup, je me suis replongée dans mes souvenirs et ai cherché quel avait été mon tout premier roman avec un vampire. Je vais faire dans le très classique mais c’est l’excellent « Dracula » de Bram Stoker. J’étais toute jeune à l’époque, je dirais une douzaine d’années et je me souviens encore de ce qui m’a le plus marquée à l’époque : le « serviteur » de Dracula, vous savez, celui qui mange des insectes ! Ce livre a d’ailleurs très bien été adapté par Francis Ford Coppola avec l’excellentissime Gary Oldman en Prince des Ténèbres…

Pour une génération plus récente, quand on dit vampire, on pense … Buffy !

Hé oui, pour beaucoup (enfin je l’espère), la série de Joss Whedon est LA référence en matière de vampires. Et comme ça, je peux vous parler de mon chouchou entre tous. Si c’est pas beau ça !

Pour résumer, pour celles et ceux qui auraient hiberné ces dernières années, Buffy est la Tueuse de Vampires de sa génération. Là ou ça va coincer, c’est qu’elle va tomber amoureuse d’un gentil vampire (non, ce n’est pas lui mon préféré !) à qui des bohémiens ont rendu son âme pour le punir d’avoir tué leur fille… S’en suivront de nombreux épisodes de tergiversations et… non je ne vais pas spoiler, regardez la série ! En début de seconde saison arrivera d’ailleurs le personnage que je préfère… SPIKE !

Lui, c’est un vampire bien bien méchant ! Un vrai bad boy qui a déjà deux Tueuses à son actif et qui compte bien ajouter Buffy à son tableau de chasse… Mais les choses sont bien compliquées et, je trouve qu’en sept saisons, il est l’un des personnages qui évoluera le plus. Et puis l’acteur qui joue Spike est plutôt beau garçon, ce qui ne gâche rien !

Pour revenir à la littérature, sachez que Buffy est également une longue série de romans, novélisations d’épisodes ou autres aventures indépendantes. Un tome spécial sur Spike et Drusilla a également été édité, le tout chez Fleuve Noir.

Mais, me direz vous à raison, il n’y a pas vraiment de romance là dedans ? J’y viens justement. Parce que bon, il serait quand même temps de rentrer dans le vif du sujet !

Les vampires dans la romance sont à la mode en ce moment, c’est un fait. Mais alors, comment s’y retrouver parmi tous les auteurs différents ? Eh bien je dirais que, comme certaines personnes aiment leur viande saignante ou même crue, d’autres la préfère à point, et là, c’est pareil… Il y en a pour tous les goûts !

Pour ma part, autant que je me souvienne, tout a commencé avec la série de Sherrilyn Kenyon, les Dark Hunters. Ce groupe de vampires créé par Artemis et chapeauté par le ténébreux Acheron m’a tout de suite plu, et j’ai été entrainée dans son univers. Ah, combien de mois d’attente avant la sortie du tome suivant pour avoir sa dose de frisson?

Pourtant, c’était encore à l’époque un genre de la romance assez confidentiel. Et même si je suis la première à dire que Twilight a plus fait du mal qu’autre chose au mythe des vampires, il faut reconnaitre que, grâce à l’engouement provoqué par ces livres, nous avons pu voir enfin traduits des auteurs que l’on n’espérait plus !

Chez les vampires, les hommes au sang chaud, ce n’est visiblement pas ça qui manque ! Que ce soit chez JR Ward et ses guerriers de la Confrérie de la Dague Noire, chez Charlaine Harris qui passe beaucoup de temps à conter les amours de Sookie dans la moite Louisiane (Ahh… Eric !), ou chez Laurell K. Hamilton et son Anita Blake très… libérée … Bref des livres à ne pas mettre entre toutes les mains et surtout des plus jeunes !

Celles-ci pourront toujours se rabattre sur des auteurs comme Michelle Rowen et MaryJanice Davidson, qui mêlent deux genres que je ne pensais pas lire en même temps un jour, la chick-lit et la romance paranormale !

Enfin, après la vague Twilight, sont arrivées dans les rayons de nombreuses nouvelles séries avec nos amis aux dents pointues. Pour en citer quelques-unes, parmi les plus connues, le « Journal d’un Vampire » de LJ Smith ou « Vampire Academy » de Richelle Mead..

Je vous quitte ici, j’ai justement l’un de nos amis à canines proéminentes qui m’attend !

Belette

Soyons claires, « non » c’est « non ».

2015-05-31 19.01.34

Avant de commencer notre programme, nous avons le plaisir de vous rappeler qu’Ariel et Eric sont désormais sur Instagram, et que vous pouvez venir suivre leurs aventures @modern.princesses

xx

Chi-Chi & Tam-Tam

Les enfants, j’ai lutté pour écrire cet article, vous n’imaginez même pas…

D’abord, je dois vous dire que j’ai attendu un peu, parce que j’étais remontée comme un coucou suisse et que cela n’aide pas à rassembler ses idées.

Alors j’irai même jusqu’à dire que Chi-Chi était en mode cocotte minute sur le point de te forcer à faire fonctionner ton assurance habitation…
T (oui, je suis là, vous êtes heureux hein?)

Ensuite, je dois vous dire que j’ai hésité pas mal, parce que le débat que je veux lancer n’est pas sans rappeler celui du miel et des abeilles, que j’ai déjà évoqué ici.

Et comme je suis flemmarde, je vais même m’auto-citer (oui, je sais, c’est un faux-pas épouvantable, cela ne se fait pas, mais si mon prof de droit de 1ère année pouvait le faire, eh bien moi aussi – le premier qui fait remarquer que je ne suis pas prof de droit m’écrira une dissert de 2500 mots sur « l’intérêt du cheval cabré sur la couverture d’une romance »).

Non mais chiche en fait. Tu me connais, je saurais te faire remonter aux origines mythologiques du cheval, à ses différentes représentations historiques et aux diverses ramification du sens de sa présence dans l’art. 
Je pourrais être lyrique, expliquer le concept de la licorne, m’appesantir sur ses homologues de mer et de rivière, fantasmer sur le lien entre le cheval et le désir… citer Freud!!!
Oh sweet lord, oui!!! 2500 mots!

Je disais donc :
« Il n’y aurait pas une responsabilité de l’auteur de ne pas écrire des âneries pareilles ? »

A l’époque je parlais préservatif, et cette fois je veux parler consentement.

Oui, parce que pour tous les hommes en besoin d’éducation sentimentale qui se seraient perdu ici: non, ce n’est pas une ramification de oui, ou de peut-être, c’est juste non, merci au revoir et à bientôt.

J’ai lu plusieurs livres récemment où la notion de consentement est très très floue, et plusieurs autres où au contraire, il y a une vraie discussion autour du concept.

D’un côté, le nouveau Penny Reid « Attraction », 1ère partie de sa série Elements of chemistry, et un consentement, de la part de la jeune fille, pour le moins douteux. Comprendre, elle lui dit « Ne t’approche pas » et il se déshabille pour venir se coller contre elle et glisser la main dans son short. Après qu’elle se soit réveillée pour le trouver assis sur son lit – ne me demandez pas comment il est entré dans l’appart sans en avoir la clé, IL EST RICHE CELA JUSTIFIE TOUT.

Ahhhh… mais c’est pour ça que je ne suis pas riche, j’ai trop de respect pour moi même en fait… Je m’étais toujours posé la question.

De l’autre côté, une auteur dont on n’a pas encore parlé mais qui vaut carrément le détour, Sarina Bowen, avec « The year we fell down », où le héros prend le temps d’écouter ce que lui dit son héroïne, même dans le feu de l’action et de vérifier avant de prendre certaines libertés « Is this ok? ».

Ce à quoi la jeune fille a sans doute répondu « oui, c’est parfaitement ok, ne t’arrête pas en si bon chemin voyons mon chou ».
Ceci n’est bien entendu qu’un spoil issu de mon cerveau fécond, je n’ai pas lu le livre.
Notez que mon cerveau fécond m’avait proposé des blagues douteuses à base de concombre au menu, de baguette magique et compagnie. Appréciez donc ma retenue…

Là où il y a un réel problème pour moi, c’est que ce sont dans les deux cas des new adult. Donc des personnages jeunes, qui s’adressent à des lecteurs aussi un peu plus jeunes. Je n’évoque même pas le domaine de la fantasy ou du BDSM, là ce sont des contemporains, des livres qui parlent de vos voisins, de situations qui pourraient vous arriver. Alors un livre qui laisse entendre que c’est normal que l’on ne vous écoute pas lorsque vous refusez un attouchement? Un livre qui ne prends pas la peine de montrer qu’un tel comportement à des conséquences, parfois graves?

THIS IS NOT OK!

Rrhhooo, tu es sûre? C’est si bon les concombre en salade… Bon après, il y a certaines personnes qui trouvent ça difficile à digérer… Mais je m’égare. Le consentement… oui, le consentement c’est quoi déjà? Ah, c’est quand les protagonistes sont tous les deux d’accord… voilà.

Dans le même temps à circulé sur les réseaux sociaux cette vidéo que je vous remets ici, et qui m’a particulièrement parlé.

J’hésite presque à vous dire que de la regarder, j’ai des envies de café… Allez comprendre pourquoi…

On parle aussi beaucoup en ce moment de harcèlement de rue, de sexisme ordinaire, des sujets importants et qui me touchent. De cette violence insidieuse que subissent les femmes, si vous savez, cet espèce d’instinct qui fait que quand vous rentrez chez vous le soir et que vous entendez des pas dans la rue derrière vous, vous êtes sur vos gardes. Cet instinct qui fait que quand on vous colle de trop près dans une soirée, vous cherchez du regard où sont passés vos amis. Et pourtant cela ne devrait pas être la responsabilité de la femme de faire attention à ne pas se faire agresser, et c’est réduire les hommes au rang de bêtes que de croire qu’ils ne seraient pas capables de contrôler leurs instincts et que c’est à nous de ne pas les « provoquer ». Alors où placer le juste milieu, et surtout, comment ne pas fausser le jeu en présentant une image de relation respectueuse et consensuelle?

Je ne veux pas trop rentrer dans ce débat, il y aurait trop à en dire et ce n’est pas le lieu pour cela, mais tout de même. J’en reviens à ce que je disais dans cet autre article : la romance est supposée être une littérature féministe.

Pour moi, c’est aussi un type de formation. C’est la romance qui m’a appris l’importance de la communication dans un couple. C’est la romance qui m’a appris que la personne en face ne devine pas ce que l’on pense et ne saura JAMAIS interpréter les « signes subtiles » supposément « évidents ». C’est la romance qui m’a appris qu’il existe plein de formes de sexualités et que l’intimité et le partage sont finalement ce qu’il y a de mieux sur le long terme. C’est la romance qui me réconforte par son optimiste et cette vision qui donne de la puissance aux femmes. 

Des livres écrits par des femmes pour parler des femmes. Ce qui rend d’autant plus tragique le fait que ce soient des femmes elles-mêmes qui véhiculent ce cliché sexiste qui veut qu’une femme qui dit « non » pense quand même un peu « oui » si elle en retire du plaisir. Consentement et attraction sont deux notions différentes, et une femme peut avoir mille raisons pour choisir de dire « non », et personne, je dis bien PERSONNE n’est en droit de porter le moindre jugement sur sa décision, ni de la remettre en cause.

Résultat des courses ?

Outre une phase d’énervement assez sensible qui a bien duré quelques jours (semaines), et un livre abandonné sans espoir de reprise, cette interrogation qui revient : la littérature a-t-elle une valeur éducative ? Et si oui, alors, où se place la responsabilité de l’auteur ?

Bah tu vois, je t’ai devancé. Pour moi la valeur éducative est indissociable de la littérature dans son intégralité. Je veux dire, si je me suis ennuyée à perrrrrriiiiirrr en lisant le débat intérieur du protagoniste de Flaubert dans L’éducation sentimentale, en ayant envie de le secouer et d’envoyer son profil dans du crépi alors qu’il s’interrogeait sur pas loin de 5 pages s’il devait embrasser l’héroïne de manière convenable sur son gant ou viser l’espace entre le gant et la robe, touchant de manière « scandaleuse » la peau de la dame, je n’en ai pas oublié que notre cher Flaubert n’était pas un demeuré et que son livre a tout de même un titre très pertinent! 
Au delà de l’anecdote, la valeur éducation peut se décliner en termes d’orthographe, de grammaire, de style, d’histoire, de construction des phrases et de l’intrigue, ou même aller au fond de ce qu’un texte transmet. Mais l’écrit, c’est un message qui passe. Toujours.
Après, la responsabilité… Je ne nie pas avoir maudit Flaubert à plus d’une reprise… 

Une copine auteur avec qui j’ai discuté de ce problème m’a rappelé ce détail : la romance, c’est aussi un fantasme, à ne pas prendre au 1er degré.

C’est vrai. Et malgré tout, ce que je peux en dire, c’est que je n’ai plus envie de lire ce genre de choses dans un livre, et que ma patience est de plus en plus limitée !

Alors à votre avis, c’est grave ou pas?

Grave non… Problématique pour toi, sans doute.
Passe à l’historique! Au moins, l’absence de protection de ton introduction est moins choquante!

Love,

Chi-Chi

Beyond Heaving Bosoms


Réédition du 19/05/2011

Chers lecteurs,
Aujourd’hui c’est notre 100ème article!
C’est fou comme notre bébé a grandi vite, moins d’un an et déjà 100 posts… Et surtout, malgré les difficultés, Tam-Tam et moi-même avons réussi à tenir le rythme (valable surtout pour moi en ce moment…). Oui, 2 articles par semaine, on ne croirait pas comme ça, mais cela nous demande du temps et une sacré dose d’énergie, pour écrire des textes raisonnablement longs et cohérents, qui vous donneront envie (ou pas) de lire les mêmes choses que nous…Bref, je disais donc, le 100ème post, happy birthday to us!Et pour l’occasion, je voudrais vous présenter un livre d’un genre un peu particulier, un livre de Science de la Romance!

Si vous jetez un petit coup d’œil sur la colonne de gauche, dans nos liens, vous voyez que nous vous recommandons le blog « Smart bitches, trashy books ». Lien en anglais, j’en suis navrée, mais je n’ai jamais rien trouvé qui en soit l’équivalent en français, sauf notre blog bien sûr, en toute modestie! (et mauvaise foi…)

Sarah et Candy, les auteurs se décrivent comme des Smart bitches who love trashy books : littéralement, Les garces intelligentes qui aiment les livres nuls. En substance : on peut être intelligente et aimer sincèrement les livres que la société qualifie de nuls – aimer sincèrement veut dire que le « oui mais je lis ça pour me distraire, c’est facile » ne compte pas. Aimer vraiment veut dire que l’on reconnaît des réelles qualités au livre, en dehors de sa prétendue légèreté, et que l’on ne s’arrête pas au cliché. Et aimer, alors même que l’on est une personne raisonnablement intelligente (comme si les personnes intelligentes ne devaient lire QUE Kant et Balzac – ce qui ne veut pas dire que nous ne lisons pas les deux, seulement pas que cela) (et surtout, peu importe car ce n’est pas ce cela dont il est question ici).

C’est exactement dans cette définition que je me reconnais, et il me semble que je ne suis pas la seule.

Sarah et Candy ont donc entrepris, dans un essai hilarant, d’expliquer aux néophytes, ce qu’est la romance, la vraie, quand on est une lectrice assidue qui connait bien sa matière.

Le titre du livre? Beyond heaving bosoms, ou « Derrières les gorges palpitantes ». Le ton est donné!

Ce chef d’œuvre n’a malheureusement pas été traduit… D’ailleurs, si un éditeur passe par là, je veux bien me porter volontaire, pas de souci!

En attendant, je me contenterai de vous traduire la 4ème de couverture :

« C’est quelque chose que nous faisons dans le noir. Sous les couvertures. Avec une lampe de poche. Nous portons des lunettes de soleil et une casquette enfoncée sur le crane en allant à la librairie. Nous avons un « endroit spécial » pour les stocker. Soyons honnêtes : peu de gens admettront publiquement qu’ils aiment la romance. Et pourtant, la romance continue d’être le genre de fiction qui se vend le mieux. Partout et en tous temps. Alors qu’est ce qui explique cette honte? »

Ce qui l’explique, ce sont justement les clichés, comme on en trouve dans tous les genre de la littérature… Sarah et Candy prennent le taureau par les cornes et nous dressent la liste de ces clichés, expliquant leurs origines, et leur réalité, le tout avec une plume acide et hilarante.

En vrac, dans ce livre, vous trouverez :
1) Un portrait-robot de la lectrice de romance, avec charentaises, permanente, sac banane et pull a motif 80’s. Vous l’aurez compris, la lectrice de romance est une ménagère de 50 ans tristounette qui vit par procuration, n’est pas très jolie ni très éduquée, collectionne les chats et lit des romances pour oublier l’ennui abyssal de sa vie. Comment ça, vous ne vous reconnaissez pas dans cette description? Mais que faites-vous ici alors??!2) Un lexique des termes de la romance.
– Ex : Rake (râteau) : 1. Instrument de jardinage muni d’une traverse à dents de bois ou de métal et d’un manche. 2. Espèce particulièrement attractive de mâle aux mœurs légères ; les scientifiques estiment que les rakes présentent des qualités antibactériennes hors du commun puisqu’ils peuvent copuler avec tout et n’importe quoi pourvu de deux jambes sans jamais être touchés par une MST.
– Ex 2 : Loup-garou : Seule créature ayant du poil sur les épaules qui soit présentée comme sexuellement viable dans une romance. (pourtant j’ai lu récemment un livre avec un Yéti-garou… encore plus poilu que le loup, j’en suis restée sans voix)3) La description de ce qui fait une héroïne typique, chacune dans sa catégorie : TSTL, Sauvageonne pourrie-gâtée historiquement non-crédible, Paillasson, Colombe blessée et/ou abimée,… Descriptions assorties des 10 commandements de l’héroïne. Le commandement numéro 9 est mon préféré : Tu n’auras jamais le dernier mot sur le héros concernant les choses essentielles. Quelques victoires mineures te seront accordées mais toutes les décisions importantes lui appartiennent car Il Est Grand. (oui, parfaitement. Na.)

4) Les mérites et autres vertus de la virginité chez l’héroïne (ou pas) – 10 raisons plausibles pour l’existence d’une veuve vierge. Du genre : c’était un soldat qui a du prendre la mer pour rejoindre son régiment tout de suite après la cérémonie, et dans l’excitation du départ, a oublié de consommer le mariage. Car ce n’est pas comme si un jeune soldat sur le point de partir à la guerre allait penser au sexe, ou quelque chose du genre.

5) Les héros préférés de Sarah et Candy – et les 3 choses les plus tordues qu’un héros a pu faire et quand même être pardonné par l’héroïne (kidnapping, mariage forcé, viol… Héros charmant moi je dis… Ne prenez pas peur, ces héros sont heureusement devenus très rares dans la romance!) – le guide pour créer un héros parfait (couleurs des yeux et des cheveux, nom, métiers acceptables – attention aux pièges : médecin, oui, proctologue, non, en aucun cas !)

6) Tous les clichés que nous aimons quand même – Ex : Le Pirate : le pirate n’est jamais sale ou malade. C’est un fier marin au poil brillant, la mèche coiffée par l’air du grand large, toujours en quête d’aventures. Certes, un criminel, mais il a sauvé notre donzelle en détresse, laquelle se tourmente à l’idée d’aimer un homme aussi immoral. Le pirate a tué le frère de l’héroïne dans une bataille parfaitement équitable, mais il l’a aussi sauvé d’un sort terrible aux mains d’un autre pirate. Autre pirate qui est tout aussi immoral que le héros, mais comme lui appartient à une guilde qui n’a pas la même sécurité sociale, il a les dents pourries, un œil en verre et une jambe de bois. Cela n’arriverait jamais à notre héros!

7) Une étude très poussée sur la qualité et le pourquoi du comment des couvertures de romance. Tam-Tam en a parlé, Candy et Sarah l’ont théorisé… Une bonne couverture s’identifie par un certain nombre de critères :
– Un héros tordu dans une position anatomiquement impossible,
– Une palette de couleur allant du fuchsia au vert citron en passant par le bleu ciel, le parme, le bordeaux et le jaune fluo,
– Une héroïne penchée comme si il lui manquait quelques vertèbres, la tête inclinée comme celle d’une poupée désarticulée. Nos auteurs tirent d’ailleurs de cette étude l’idée que les vertèbres du corps humain peuvent se tordre si facilement que trois héroïnes ensembles peuvent faire une tresse de leurs colonnes vertébrales (aouch)…
– Un, si ce n’est deux mulets (oui, un pour le héros et un pour l’héroïne),
– Une chevelure si luxuriante qu’elle pourrait servir de couverture à nos héros et aux 27 enfants qu’ils vont avoir ensembles,
– Le couple disparaît dans les flammes d’un soleil couchant,
– Le héros à la chemise déboutonnée mais toujours bien rentrée dans son pantalon (enfin pantalon… collant?),
– Un symbole phallique perdu dans le décor (épée, tour, sabre,arbre, mat de bateau, arme sous une forme quelconque…),
– Un cheval se cabrant, une prairie, des fleurs à des endroits incongrus, un cygne ou autre animal s’agitant à l’arrière-plan…

Pour plus d’informations (et un grand moment de rigolade), recherchez le tag « Covers gone wild » sur leur blog!!!
Je crois que maintenant, vous avez une assez bonne idée du ton de ce livre, chers lecteurs! Sur ces sages paroles, je crois qu’il est temps de m’arrêter car je pourrais encore remplir des dizaines de pages avec la prose hilarante de nos auteurs!La grande force de ce livre, ce sera donc de parler de la romance, son histoire, son évolution, ses genres et sous-genres, ses héros, ses clichés bien sûr, mais aussi tous les arguments en faveur du genre (avec des propositions de réponses aux questions les plus fréquentes – du genre : mais pourquoi lis-tu un truc pareil, alors que tu es intelligente?… no comment!).En bref, un livre très drôle à lire – même si je déplore que, en raison de la quantité importante d’argot utilisée, il ne soit pas facilement accessible aux gens ayant un niveau d’anglais moyen…

Si vous en avez l’occasion, n’hésitez pas à lire quelques passages du livre ou à fouiller sur leur blog pour y lire un des articles qui ont inspiré Beyond Heaving Bosoms!

 

Bonne lecture,
Chi-Chi

Ces détails qui nous hérissent


(Réédition du 28/04/2011)
J’espère que vous êtes bien tous rentrés de votre week-end de Pâques, prêts pour la dernière ligne droite avant l’été? Personnellement, j’ai pu profiter de quelques jours idylliques à la campagne, soleil, farniente et lecture bien sûr, chapeau de paille sur la tête et parfum de fleurs tout autour… En prime, je vous offre une petite photo de MA glycine, pour que vous puissiez admirer comme elle est belle et me détester! Enfin, la série noire en lecture s’étant enfin achevée, j’ai pu découvrir quelques livres fort sympathiques, dont je vous parlerai bientôt.Mais surtout, j’ai pu prendre le temps de vous écrire un vrai article, en prenant le temps d’y réfléchir et tout et tout, un grand luxe! Le sujet m’a été soufflé en écrivant mon article de la semaine dernière… Il y a décidément des choses qui me hérissent dans certains livres, parfois un ressort de l’histoire, parfois un simple détail, mais dans tous les cas, un je-ne-sais-quoi que je ne peux pas ignorer. Ces petits (ou moins petits) agacements de la lecture, c’est ce que nos amis anglophones appellent les « pet-peeves », expression que j’aime beaucoup, et pour laquelle je ne vois pas vraiment d’équivalent en français…
Alors quels sont les miens (et un peu ceux de Tam-Tam, que j’ai mise à contribution pour l’occasion)? Voici un florilège de quelques pet-peeves de la romance, de ceux qui poussent les lectrices les plus aguerries à reposer un livre avant le mot FIN ou qui au moins leurs donnent envie de jeter le livre par la fenêtre…Je ne nommerai pas bien sur les retrouvailles, entre la semaine dernière et le post de Tam-Tam, je crois que nous avons fait le tour de la question, mais ce ne sont pas les autres exemples qui manquent. Je déteste donc :– Les héros frappés par la flèche de Cupidon dès la page 3, et qui passent tout le roman à s’admirer avec des yeux pleins d’étoiles. L’intérêt de raconter une histoire, c’est justement de voir se développer les relations entre les personnages!

  • – Les anachronismes, des héros parlant comme nous dans un contexte historique, souvenez-vous de Miss Sophie Harlow… Modernité oui, mais un peu de réalisme par pitié!
  • – Les erreurs de géographie. Chers auteurs, pitié, ouvrez un atlas avant d’écrire des horreurs. Madame Nora Roberts, NON, Le Havre n’est PAS un port de la Méditerranée!
  • – Les héros qui se détestent au premier regard sans savoir pourquoi, mais ne peuvent pas contrôler leurs instincts bestiaux et roulent dans la paille ensembles à la première occasion! Perso, je n’ai pas spécialement envie de faire des choses avec mon ennemi juré, sauf peut-être lui envoyer quelques claques…
  • – Et tiens, justement, puisqu’on en parle, c’est quoi cette habitude déplorable de n’avoir strictement aucun self-control sur sa libido??! Des héros qui passent leur temps à se grimper dessus comme des singes en rut, c’est fatiguant à la longue!
  • – Les descriptions à n’en plus finir… Ce que Tam-Tam appelle du remplissage : tous les détails des tenues que portent chaque personnage à chaque rencontre, la plus petite tache de rousseur, la moindre mèche de cheveux défaite, et surtout, surtout (ça c’est moi), les articulations qui blanchissent quand, dans un accès nerveux, l’héroïne crispe ses mains. Sérieusement, dans la vraie vie des gens réels, QUI remarque un détail pareil? A moins d’avoir un garrot peut-être, et encore…
  • – Les clichés culturels… Alors là… Deirdre Martin qui voit Lyon comme une petite bourgade de province avec zéro vie culturelle. Nora Roberts qui nous explique que les Stanislaski ont quitté l’Ukraine dans une charrette tirée par des bœufs. Loretta Chase qui nous décrit l’Égypte comme peuplée d’individus serviles et sans éducation. Et d’une façon plus générale, les russes qui ne boivent que de la vodka, les irlandaises qui sont rousses avec un fichu caractère, les français qui sont lâches, les italiens qui sont des séducteurs impénitents, les mexicains qui sont ouvriers ou jardiniers, et la liste pourrait être encore bien longue…
  • – Les erreurs de traduction, quand les auteurs veulent faire parler les personnages dans une langue étrangère, et font des fautes inadmissibles. Du genre « mon petite chéri » en français… Des fautes faciles à voir avec un minimum de connaissance de la langue! La dernière en date, une auteur que j’aime pourtant, Eloisa James, mettant des fautes de français dans la bouche de sa Marquise française (déjà, elle l’a appelée la Marquise de Bernaise – moi ça m’évoque furieusement la béarnaise, pas très glamour pour une Marquise!). C’est d’autant plus impardonnable qu’Eloisa a vécu plusieurs années en France, et on ne me fera pas croire qu’elle n’a trouvé personne à qui demander ce renseignement!
  • – Les 27 rebondissements coincés dans les 15 dernières pages du livre. Exemple type : SFALO! Toute cette tension, toutes ces questions, tous ces problèmes à régler, c’est bien ennuyeux, mais au lieu de se creuser la tête pour une explication plausible et de prendre le temps de développer une trame qui s’étire sur tout le livre, l’auteur nous donne un coup de baguette magique à la fin. C’est que, tous ces détails inutiles donnés précédemment, cela remplit beaucoup de pages, il ne reste plus de place pour l’histoire elle-même vous comprenez!
  • – Et en parlant de rebondissement, un de mes préférés, c’est le Grand Malentendu… Si, vous savez bien, celui qui fait que nos héros se détestent et qui pourrait être dissipé par une simple conversation. Mais là encore, vous n’avez rien suivi, d’abord on ne tombe pas amoureux en se parlant, et ensuite, nos héros sont bien trop occupés à se rouler dans la paille pour avoir du temps à perdre dans des choses aussi triviales. D’où le coup de baguette magique à la fin, Je t’aime et tout est réglé!
  • – L’héroïne TSTL. Alors là, c’est intraduisible! Too Stupid To Live : trop bête pour avoir le droit de vivre, en toute simplicité… Je crois que tout est dit. La fille TSTL c’est celle qui, dans un film de série Z, sort de sa maison en nuisette pour enquêter sur des bruits mystérieux en pleine nuit, armée d’une louche et d’une lampe torche, alors qu’elle SAIT qu’un serial-killer erre dans la ville. Youhou, je suis là, venez me tuer! Par contre, attention, la TSTL n’a pas besoin d’un homme pour la sauver, elle est forte et indépendante. Sauf que zut, elle vient justement de se prendre un coup sur la tête, et se réveille le lendemain ligotée dans une cave. Bon, bah tant pis, il n’y a plus qu’a attendre que le héros vienne à sa rescousse! Enfin, quand il sera là, elle trouvera quand même le moyen de lui dire qu’elle avait la situation parfaitement en main, question de fierté.
  • – L’héroïne physiquement par-faite! J’ai déjà parlé des ses problèmes de poids, sérieusement, vous n’imaginez pas à quel point c’est difficile d’être grande, mince avec des petits seins, surtout de nos jours! La pauvre chérie… Mais l’imagination des auteurs ne s’arrête pas là. Ma préférence personnelle va aux yeux de toutes les couleurs de l’arc-en-ciel. Notamment violet, doré, ou fauve… Couleurs que nous avons bien sûr tous déjà rencontré. Par contre, c’était chez des aliens!
  • – Un prénom à coucher dehors (Lady V. me parlait l’autre jour des Bedwyn de Mary Balogh, avec ses Alleyne, Wulfric et autres Gervase dont elle ne se remettait pas), en particulier si la prononciation est mystérieuse… Certes, le prénom n’est pas toujours révélateur de la qualité du roman, comme Wulfric nous en fait la démonstration, mais un simple Nick fait aussi très bien l’affaire, merci!
  • – L’absence de personnages secondaires ou les amitiés instantanées. Celles qui ont lu La trilogie des clés de Nora Roberts (décidément reine du cliché, heureusement qu’elle produit beaucoup pour compenser) savent de quoi je parle. Trois héroïnes qui se rencontrent et deviennent amies inséparables en 3 jours, et bien évidemment aucune n’a le moindre passé, pas la plus petite copine de lycée ou vague connaissance de l’université qui traine dans le paysage. Pas de parents, pas de frères ou sœurs, à peine une voisine ou une vieille tante de temps en temps… A croire que nos héros naissent tous de la cuisse de Jupiter!

Voilà une liste conséquente, et je suis sûre qu’en y réfléchissant bien, je pourrais trouver d’autres pet-peeves… Alors, me direz-vous, pourquoi continuer à lire de la romance? Eh bien d’abord parce que l’on trouve ce genre de problèmes dans tous les genres de la littérature, romance ou pas, un mauvais livre sera toujours mauvais, et que même avec un ou plusieurs de ces traits potentiellement si agaçants, une belle histoire, bien écrite par un auteur de talent, fera toujours un bon livre et une belle romance!

Et vous, quels sont les détails qui vous rendent chèvre?
Chi-Chi

Maternité et romance

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On vous ment!!!

Pour l’article d’aujourd’hui, j’ai caressé l’idée de vous l’écrire à la Zola, en accusant les auteurs et les maisons d’éditions de romance, qui, au mieux, contournent la vérité et, la plupart du temps, nous mentent effrontément.

Et puis j’ai réfléchi (c’est difficile avec le manque de sommeil, alors appréciez l’exploit), j’ai ainsi réalisé que si j’étais choquée à propos d’un élément qui ne m’avait jamais fait tiqué auparavant, je pouvais en déduire que c’était probablement ma perception qui avait changé.

Car force est de constater que je reste très objective et réaliste sur plein d’autres points statistiquement impossibles de la romance et qui ne me font plus vraiment sourciller… ou presque.

Mais là, je sens que je vous perds. J’ai réfléchi, mais vous ne savez pas sur quoi.

Ou alors si, mais parce que vous vous dites qu’il y a sans doute un lien entre mon titre et mon article (et vous aurez raison !).

La maternité dans la romance, thématique du jour, et mon dernier thème d’introspection. On rigole ensemble ou bien ?

A l’instar des premières fois aux orgasmes multiples, des héros qui transpirent de manière sexy, et des lendemains matins sans mauvaise haleine, la maternité dans la romance est une vaste blagounette.

J’admets, j’ai longtemps ignoré la chose, et alors même qu’avec Chi-Chi nous devisions des doctorats en acrobaties sensouelles dont font preuves nos tourtereaux, du pourcentage de rousses aux yeux verts, ou encore de la sexytude d’un rocking chair et/ou d’une grande tante envahissante, la maternité en romance échappait à notre œil acéré.

Et incroyable mais vrai, j’ai réfléchi. Sans doute parce que même après réflexion, je n’arrive toujours pas à dormir, je me suis dit que j’allais en rire avec vous.

En romance les femmes enceintes sont glamour à souhait : le ventre tendu et le teint frais. A peine auront-elles à déplorer un léger enflement des chevilles et une petite fatigue. Après, j’avoue, il y a des femmes qui ont la grossesse glamour, mais c’est ce que l’on appelle une « improbabilité statistique », un peu comme gagner au loto.

Et notez que dans les deux cas, le slogan s’applique : 100% des gagnants ont tenté leur chance. Il est en effet complexe d’avoir la grossesse glamour sans être enceinte. Mais je m’égare…

Les vergetures, elles ne connaissent pas. Et encore jamais n’ais-je eu l’occasion de rencontrer une héroïne qui ne rentrerait pas dans sa garde robe pré-grossesse en fin de roman. Ce n’est pas évoqué. C’est Voldemort et Candyman devant le miroir. On n’en parle pas. Nope.

Côté bouleversement hormonal, c’est à peine si elles deviennent un poil caractérielles. Mais qui donc a dit que la romance était écrite avec les pieds ? C’est une figure de style voyons! Si par « caractérielle » vous entendez « terrifiante au point de vous faire envisager de déménager dans une grotte au fin fond de l’Ariège », alors vous avez tout bon.

En guise de désagréments, elles souffrent de mal de dos qui les empêchent de se faire la pédicure à partir du 8ème mois (on rigole, on rigole), d’aigreurs d’estomac sur la dernière semaine de leur grossesse, des 30 minutes syndicales de nausées matinales (entre 6h et 6h30, juste avant la douche et le brossage de dents, parfaite synchronisation).

Elles sont parfois « un peu fatiguées ». On notera là encore l’utilisation fort à propos de la figure de style « euphémisme » (voir carrément antiphrase hein). Un peu fatiguée comme après un marathon, le lendemain d’un déménagement… Moi aussi je suis « un peu fatiguée ». Tous les jours. Depuis des années.

Et lorsque le bébé arrive…

Avez vous déjà rencontré des héros nouveaux parents qui porteraient sur eux les stigmates du manque de sommeil ? Nannnnnn !!! La nouvelle mère est souriante, le nouveau papa rayonnant de fierté. Alors oui, l’anti-cernes est une invention formidable, mais pas magique non plus. Je me marre quand je pense aux yeux de pandas que nous portons en quasi-continu depuis la naissance. Le panda, c’est tendance !

Et ce n’est pas tout…

Maintenant que j’ai ouvert les yeux, je me demande à quel point les bébés/enfants/ados de la romance ont été plongés dans le lac arc-en-ciel de la chatoyante paillette ? Je suis pleine de craintes pour l’avenir…

Mais c’est un peu ça la romance, cela vend du rêve. Et c’est positif.

Et vous savez quoi, j’en redemande quand même!

Tam-Tam

PS: ci-dessus, je vous présente la colonisation de mes étagères de romances VF…

La virginité masculine, la licorne de la romance

40-Jamie

… oui, Licorne. Parce que c’est un très noble animal et oui, il y a une allusion scandaleuse, mais je vous laisse la trouver tous seuls.

En vrai, j’ai bien cherché un autre animal légendaire, mais yeti, c’était pas formidablement en phase avec l’esprit recherché. Après, il y a aussi le Dahut, mais la encore, ça m’évoque plus les nuits autour du feu de camps que la virginité masculine.

Nessie? Aahhhhh mais oui!!! Voilàààà!!!

« La virginité masculine, le Nessie de la romance ». Parfait – comme ça en plus, grâce à une allusion subtile à l’Écosse, je pourrai parler de Jamie (comme si j’avais besoin d’une excuse).

La virginité en romance, c’est une thématique bien connue (tellement connue que nous l’avons déjà abordée pour le côté féminin vendredi dernier), qui a ses adeptes. Il est des lectrices qui ont du mal à rentrer dans un contemporain où l’héroïne est encore innocente, et a contrario, en historique, une femme jamais mariée qui aurait connu pléthore d’hommes, cela peut faire tiquer aussi.

Mais si la virginité féminine fait l’objet de courants, de discussions et de débats intenses sur le sujet, elle va souvent de paire avec un héros « qui sait ce qu’il doit faire », voire « somptueusement doué dans le département sport en chambre ».

Toutefois, la première fois n’est pas l’apanage de la femme. Nononononon!!!
L’homme, cet être fort (mais pas culturiste non plus), viril (mais en phase avec son côté féminin), velu (ou pas), patient (mais pas malade) (oui, je suis pleine d’humour), au corps d’adonis (sans les problèmes avec les dieux), a lui aussi vécu ce moment particulier.

Et si la grande majorité des héros de romance ont eu ce « moment » avec une femme sans visage dont le nom n’est même jamais évoqué, il est des héros qui manifestent leur différence par leur virginité avouée (ou pas) mais partie intégrante de l’histoire d’amour.
Et nous, on adore ça!

Pourquoi? Parce que, contrairement à la jeune demoiselle en historique, les raisons de cet état « d’innocence » ne sont ni les convenances, ni la pression de la société, ni même le symptôme d’une époque (pour les héroïnes vierges des historiques), derrière la virginité du héros, il y a TOUJOURS une histoire (un peu comme pour l’héroïne vierge des contemporains de maintenant). Cela va du choix raisonné au passé traumatisant en passant par une longue maladie, il y a a une raison fondée – du moins dans l’imagination de l’auteur, la lectrice peut tout à fait lever les yeux au ciel et grogner de frustration devant la futilité de la raison… Mais la manière que cette virginité aura d’être traité peut créer une romance délicieuse (ou une catastrophe sur pages).

C’est pourquoi, cet été, nous avons décidé de nous pencher, Chi-Chi et moi-même, de manière sérieuse et ordonnée sur la question de la virginité masculine, afin de savoir comment et pourquoi elle nous plait autant?

Parce que s’il est indéniable que nous aimons (il n’y a qu’a voir le nombre de romance où la composante est présente), serions-nous capable d’aimer toutes les romances où il est question de virginité? (sans doute pas)

Ainsi, qu’est ce qui fait que cet élément fonctionne dans une romance au point de nous faire adorer le livre?
Comment l’auteur arrive-t-elle à nous vendre la virginité du héros?
Est-ce-que les héros vierges sont (presque toujours) sexy?
La virginité du héros est-elle possible dans tous les genres?

Plein de questions… et avec un peu de chance, un été complet de réponses!!!
En attendant de découvrir les titres que nous avons sectionné (avec application et diligence), quelques articles de rattrapage pour vous, et surtout quelques héros à découvrir (dont Jamiiiieeeee!!!) (Ok, j’arrête)!

Les héros vierges, c’est tendance, qu’on se le dise!

Mark Turner
Jamie Fraser
Simeon, Duc de Cosway
Winter Makepiece
Gowan Stoughton
Sin MacAllister
Jack Jackson
Alex Greene

Edit de 21h:
On avait oublié des héros sexyy!!!!!!!!!
Nick Gentry
Robert, Comte de Clermont

Et au programme cet été?
Que du lourd!!

07/07: Courting Greta de Ramsay Hootman
14/07: Arrangements privés (Private arrangements) de Sherry Thomas
21/07: L’homme-tigre (Unleash the night) de Sherrilyn Kenyon
28/07: Texan’s wager de Jodi Thomas
04/08: The narrow path de Gail Sattler
11/08: The dangerous viscount de Miranda Neville
18/08: The shadow and the star de Laura Kinsale
25/08: Bons baisers du vampire (How to marry a millionaire vampire) de Kerrelyn Sparks
01/09: Surprise!!!!!!

Notez, vous ne trouverez pas ici de romance YA (Young Adult) car la virginité à l’âge canonique de 18 ans (plus ou moins 2 ans) reste quand même très « normal » et s’apparente moins au ressort littéraire. Par ailleurs, pour les curieuse, Madeline Hunter, auteur de romance (la série des Insoumises dont j’avais chroniqué le tome 2 ici) nous parle des héros vierges ICI.

Edit du 22 juillet: Merci Anne pour le lien de cet article sur la virginité masculine, certes en anglais, mais très intéressant!

J’espère que vous trépignez d’impatience!

Bon lundi, bon été!
Tam-Tam

De l’héroine pure et innoncente

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(Réédition du 30/12/2010)

 

Aujourd’hui, je voudrais vous parler d’un cliché assez tenace de la romance : le statut « préservé » de l’héroïne. Cliché n°1 de la romance, notre héroïne doit être aussi pure que la neige fraiche, aussi blanche que la colombe innocente, aussi virginale qu’un vison d’hermine… Vous voyez le genre. Une héroïne de romance qui se respecte doit être vierge. Jusqu’au milieu des années 90, on compte sur les doigts d’une main les héroïnes qui ne remplissent pas ce critère. Même les veuves n’avaient pas consommé leur mariage, les hommes impuissants se comptant par semi-remorques entiers dans ces temps reculés… On trouvait des fausses veuves, mariées à un vieillard pour adoucir ses vieux jours, ou avec un malade à l’agonie, et même parfois un ami qui avait eu pitié d’elles lorsqu’elles attendaient l’enfant du héros qui pour une raison ou une autre les avaient quittées…

La question de la virginité a donné lieu à un échange avec Madame la Marquise, pilier du forum Les Romantiques, qui n’accepte de lire un livre qui si elle est sure que l’héroïne ne connaitra pas d’autre homme que le héros. Pour elle, la vierge garde un statut à part dans la romance, il n’y a qu’à voir la collection Azur de Harlequin, où la plupart des histoires ont des héroïnes vierges, ce qui à notre époque peut sembler bizarre. D’ailleurs, des auteurs connus et très appréciés, telles que Lynne Graham, Michelle Reid, Jacqueline Baird ou Lee Wilkinson s’en sont fait une spécialité (avec bien sûr quelques exceptions de rigueur pour confirmer la règle).

Selon Madame la Marquise, son addiction pour la romance remonte à son enfance, quand son grand-père lui racontait des contes de fées. Et, tradition allemande oblige, seulement les contes de Grimm. « Les sept chevreaux ne m’emballaient pas plus que ça, je trouvais le petit chaperon rouge très idiot, la belle au bois dormant était un peu trop vieille pour son prince, mais Cendrillon… Ah! Cendrillon, c’était la jeune fille maltraitée qui à la fin rencontre l’amour et fait un pied-de-nez à ses tourmenteurs. Dans toutes les autres histoires, parfois moins connues, la pauvre princesse devait souffrir avant qu’enfin ne s’ouvrent les bras de celui qu’elle attendait.
Et puis, le temps a passé, mon grand-père ne m’a plus raconté d’histoires, et c’est à ce moment-là que j’ai découvert mon premier Harlequin. Je venais d’avoir vingt ans. Comme j’aimais ces héroïnes qui rencontraient non pas des princes, mais des hommes beaux, pleins de charme et virils, comme je n’en avais jamais rencontré dans la réalité. Et riches en plus… Même si ce n’est pas le critère le plus important, il est bon de savoir que l’on n’aura pas de fins de mois difficiles! »

Je suis complètement d’accord avec ce point de vue, si j’apprécie tant la romance moi aussi, c’est car elle me rappelle le monde enchanté des contes de fées de mon enfance… C’est par la suite, concernant la virginité de toutes ces héroïnes que nos opinions diffèrent. Pour notre Marquise, « ces jeunes filles qui ont appris de leurs mères, tantes, aïeules ou autres qu’elles ne devaient pas se donner avant le mariage avaient des principes. Elles résistent bravement aux assauts de la gent masculine, à part à ce héros, beau, viril et plein d’allant qui finit toujours par les épouser. Ces Harlequin m’ont fait rêver, même s’il faut avouer que les scènes « hot » se bornaient, après quelques baisers appuyés, à s’allonger sur le lit, canapé, divan ou autre surface… et hop, c’était le lendemain! Cela ne me gênait pas, j’ai beaucoup d’imagination. »

De mon coté, je n’ai pas d’objections à ce que l’héroïne ait connu d’autres hommes, chacune ayant sa propre histoire, il suffit qu’elle soit cohérente. Je suis bien plus perturbée par les retrouvailles ou, pire encore, par les ex « parfaits », ceux dont l’ombre plane sur le nouveau couple, quand il semble que le héros ne sera jamais à la hauteur de ce premier amour… Et surtout, il me paraît assez irréaliste de croire aujourd’hui que toutes les jeunes filles attendent le mariage. En tout cas, pas dans tous les livres, pas systématiquement! D’ailleurs, les auteurs se sont bien adaptés à l’air du temps, puisque la vierge se fait plus rare en romance.

C’est pourtant un critère qui garde ses fidèles. Même mariée, avec des enfants, même en ayant pris quelques années, et malgré le fait que, petit à petit, toutes les branches de la romance aient été envahies par de vraies veuves ou autres jeunes filles « ayant vu le loup », après plus de trente ans de lectures, Madame la Marquise reste une inconditionnelle de l’héroïne pure et innocente (avec tout de même l’exception des héroïnes ayant fauté avec le héros avant le mariage!). Elle a développé des techniques de sioux pour ne pas se tromper, dénicher des lectures répondant à ses critères, sonder les résumés, et surtout, surtout, demander l’assistance d’autres lectrices assidues! « En fin de compte, dans cette époque où la virginité n’a plus de valeur, je suis resté cette petite fille qui écoutait les histoires de son grand père… Ces derniers temps, je lis des romans en allemands, dans le genre des Série Royale, et je retrouve avec plaisir ces protagonistes qui se cherchent, se désirent et s’aiment, sans presque se toucher ni même s’embrasser ».

Sans tomber dans le cliché facile de l’héroïne de Barbara Cartland, grande prêtresse de la jeune vierge effarouchée, il y a un certain charme suranné dans une histoire où les héros exercent une certaine retenue l’un envers l’autre! Et même s’il paraît normal que les auteurs s’adaptent à l’air du temps, il est heureux de voir qu’il y en a encore pour tous les gouts, vierges ou non… Et vous, est-ce un critère qui a de l’importance à vos yeux?

Tiens, tant qu’on est sur le sujet, ma résolution pour 2011 sera de vous préparer un article sur les héros vierges, la prochaine fois…

On se retrouve l’année prochaine pour de nouvelles aventures,

Chi-Chi

La mauvaise réputation

C’est l’histoire d’une série qui s’avale comme des smarties : On sait que ce n’est pas très bon, on sait que l’on n’en gardera pas un souvenir impérissable, mais on les mange quand même parce que c’est sucré, facile, rapide. Parce que le temps que cela dure, c’est agréable, et que parfois, on ne cherche pas beaucoup plus que ça…

C’est donc l’histoire de la série Gansett Island de Marie Force.

Une auteur que je connaissais déjà (si si, regardez l’index, il y a d’autres livres d’elle qui ont été chroniqués), pas forcément une auteur que j’adore mais je la trouve souvent intéressante. Là, je ne sais pas ce qui s’est passé, mais elle donne encore plus dans le bon sentiment guimauve que d’habitude. Et vous devez bien vous douter que je ne trouve pas cela si désagréable, vu que je viens de lire à la suite les 5 premiers tomes de la série (sur 11 – pour l’instant !!!). Que voulez-vous, la vie est tellement plus simple dans les romans que je jette par la fenêtre toute exigence de crédibilité en ce moment… (et il faut bien ça pour lire cette série)

Je disais donc, ce sont des smarties que j’avale à toute vitesse, mais il y a quand même quelque chose qui me chiffonne :

Tome 1, Mac MacCarthy revient sur l’ile après des années d’absence. Trop de travail, pas assez de vacances, une crise d’angoisse et un médecin qui le diagnostique au bord du burn-out, et voilà Mac prêt à changer de vie. Aidé par le fait qu’il cause un accident 5 minutes après son arrivée et qu’il se retrouve à jouer les garde-malade pour Maddie et son fils de 9 mois. Ne nous encombrons pas de détails. C’est le coup de foudre absolu, la vie de Mac est transformée en 15 secondes, il veut l’épouser après 24h, achète une maison sur l’ile après une semaine, bref, vous l’avez compris, ici on ne fait pas dans la dentelle, c’est de l’amour avec un grand A.

Seulement voilà.

Maddie est supposée être la slut de l’ile. Genre, réputation horrible de fille facile qui se serait tapé la moitié du lycée. Ok, c’est aussi une locale. Elle a grandi sur l’ile, tout le monde la connait (elle ou sa réputation, c’est pareil). On est 10 ans après le lycée. Et étrangement, elle en paye encore méchamment les conséquences. Du genre à son travail (elle est femme de ménage dans un hôtel), on lui refile toujours les chambres les plus ravagées et difficiles à faire. Du genre, c’est un peu Hester Prynne dans la Lettre écarlate, et si on accepte encore de la servir dans les magasins, le contact reste froid et impersonnel, elle ne se lie pas vraiment d’amitié et n’a de vrais contacts qu’avec sa sœur. Et le fait que Miss Maddie soit mère célibataire, avec un enfant dont personne ne connait le père, n’arrange pas ses affaires.

Mais regardons un peu les faits : personne ne l’a non plus jamais vue avec un homme. Alors comment cette trainée de premier ordre fait-elle pour maintenir sa réputation, je vous le demande ? Ok, les gens ont la mémoire longue et les rumeurs ont la peau dure. Mais quand même… Personne pour prendre sa défense ? Ah ben si, il y a Mac qui arrive, tel un preux chevalier, pour la sauver d’elle-même. Car bien évidemment, après une vie entière d’ostracisme, dès l’instant où Mac réduit en poussière la rumeur qui lui pourrit la vie depuis plus de 10 ans (non elle ne s’est pas tapé la moitié du lycée – tous les mecs ont menti), et rétablit la vérité (elle est quasi-vierge, elle n’a eu qu’un homme dans sa vie et cela a duré… 2 nuits – juste assez pour se retrouver enceinte), alors, comme par magie, sa vie change.

Oui, d’un coup, la mère de Mac approuve leur relation, la postière se souvient de son prénom, et sa chef de service lui présente ses excuses pour lui avoir imposé les taches les plus pénibles depuis si longtemps.

Bon.

Et si on se lançait dans un débat de mœurs ?

J’ai un peu envie de dire, Maddie a une réputation de fille facile, ET ALORS ??!!!

Cela suffisait à justifier que tout le monde lui rende la vie encore plus difficile ? C’est une raison pour désapprouver sa relation avec Mac, sous prétexte qu’une fille qui aurait eu plus d’un amant ne mérite pas de rencontrer l’amour (surtout si c’est un homme bien, mais lui a le droit d’avoir accumulé les conquêtes car cela fait de lui un play-boy et le rend juste encore plus désirable) (admettons que Maman MacCarthy ne soit pas ravie, cela ne la dispense pas d’être au moins polie…) ? C’est une raison pour être traitée comme une moins-que-rien/souffre-douleur au travail ? J’ai raté l’épisode où une vie privée de débauche dégrade la performance professionnelle…

Et le fait qu’elle soit à ce point innocente en contraste avec sa réputation, a un vieux relent de « l’héroïne doit être pure et innocente pour mériter son héros »… Dans le cas de Maddie : tu avais des gros seins donc les hommes te désiraient donc tu es punie par cette rumeur que tu traines depuis 10 ans, et tu as couché avec un homme de manière inconsidéré (hors mariage ou promesse de mariage on dirait ??!) donc tu te retrouves enceinte du premier coup, mais comme tu es quand même gentille on va dire que tu as payé ta dette et que maintenant tu mérites ton happy end… Sous-entendu vaguement moralisateur qui me fatigue de plus en plus.

Ou c’est moi qui suis un peu naïve de croire que la modernité serait justement d’avoir une héroïne qui AURAIT couché avec la moitié du lycée, et qui n’en serait pas punie pour autant, et que tout le monde accepterait cet état de choses, et qu’après tout ce qui compte c’est ce qu’elle est maintenant et pas ce qu’elle a fait ou pas fait au lycée, sans même compter que ce qu’elle a effectivement fait est parfaitement ridicule !

Bref.

A votre avis, on fait quoi de cette mauvaise réputation en romance ?

Bonne journée,

Chi-Chi

En bonus, une chanson de Bénabar que j’adore – et qui parle bien de ça…

 

27 questions à Courtney Milan, l’interview fleuve

(Scroll down for english)

1- J’ai lu sur votre site que vous aviez travaillé dans plein d’autres domaines avant de devenir un auteur à temps complet. J’aime comment expliquez vos choix de carrière (Chi-Chi et moi-même avons nous aussi emprunté des chemins peu habituels). Pensez-vous que cela vous a aidé à créer des personnages qui sont à la fois hors du commun et réalistes?

Non, pas du tout. C’est surtout que je suis une grande curieuse, j’écoute tout le temps les conversations des autres, au restaurant et quand ils se disputent, j’ai toujours une oreille qui traine et j’aime les entendre échanger leurs arguments, quand ils prennent simplement un café à côté de moi, tout le temps en fait. Les gens hors du commun sont plus issus d’exemples de ma famille et de mes souvenirs d’enfance.

T : Hors du commun comment? Vous m’intriguez !

2- Quelle sorte de personnages avez-vous toujours rêvé d’écrire, sans trouver le temps/courage?

J’ai un duo de livres que je veux désespérément écrire, des romances contemporaines, ce qui explique pourquoi j’ai du mal à prendre le temps nécessaire à leur écriture. Je ne suis pas certaine que mes lecteurs sauteraient dessus automatiquement comme ils le font pour les autres livres. Je ne vais pas en dévoiler plus sur eux parce que si je trouve le temps, vous les lirez, et je ne veux pas vous donner de faux espoirs.

T : Gniiiiiiiiii!!!!!!!!!!!!!! Trop hâte!!!!! Et je sais que certains de nos lecteurs en seraient ravis car ils préfèrent le contemporain à l’historique!!!

3- Qu’est-ce qui vous a fait vous concentrer sur les hommes dans vos séries? (les frères Carhart, Turner, Sinister)? Et qu’est ce qui a motivé le changement, avec l’histoire de Free qu’il me tarde de lire ?

C’était une sorte d’accident. Pour les Turner, je voulais définitivement écrire sur des frères. Pour les frères Sinister, j’ai commencé avec un préambule sur deux demi-frères qui se rencontrent pour la première fois à Eton, et j’ai continué à partir de là. Mais je veux souligner que le troisième livre de la série n’est pas exactement le livre sur Sebastian. Violet est aussi un “frère Sinister”.

T : Indeed!

4- Tous vos livres se passent au Royaume Uni, avez-vous déjà voyage là-bas, prévoyez-vous/rêvez-vous de partir en vacances là-bas?

Oh je voyage. J’ai commencé lors de l’écriture de la série des Turner et j’essaye de visiter tous les endroits où se situent mes livres. J’explore pour trouver mon inspiration, je me renseigne sur l’histoire locale (ce que vous ne pouvez trouver nulle part ailleurs). J’ai passé du temps à Leicester et Cambridge lors de mes recherches sur les frères Sinister, ainsi qu’à Bristol et Shepton Mallet pour les Turner. J’ai déjà visité Wolverhampton, où commence ma prochaine série, et j’ai un voyage de prévu plus tard cette année qui sera ABSOLUMENT génial.

C : Venez en Angleterre, je suis à Londres, j’ADORERAIS vous rencontrer!!!!!
T: Ou alors écrivez une histoire qui se passe en France, hihi!

5- Concentrons-nous sur votre dernier livre. Je me demandais si vous aviez trouvé votre inspiration pour Violet dans la personne d’une vraie scientifique de l’époque, et si non, comment avez-vous créé ce personnage particulier?

Je ne sais plus comment j’ai trouvé l’idée pour Violet. J’ai toujours su qui elle était et ce qu’elle avait fait. Je suis sure que j’ai été influencée par quelque chose que j’ai lu quelque part, mais je ne m’en souviens plus. Il y a cependant tellement d’exemples de femmes ayant accompli des choses pour lesquelles des hommes ont récolté les lauriers, qu’il ne serait sans doute pas difficile de trouver des dizaines d’exemple de ce genre.

C : Violet m’a fait penser à Ada Lovelace, une mathématicienne dont j’ai lu la biographie, et dont le travail a abouti à des systèmes de cryptages qui servent encore aujourd’hui dans les ordinateurs !

6- De plus, je me demande comme Sebastian et Violet vont réussir à faire fonctionner la situation “pas d’enfants”. Parce que, même de nos jours, il n’y a vraiment qu’une seule manière d’éviter la procréation qui soit 100% efficace…

Violet et Sebastian sont doués en organisation, et il y a plein de manières de faire l’amour sans risquer de tomber enceinte. Je vais laisser cela à l’imagination des lecteurs. De nombreuses personnes m’ont écrit, certains ont suggérer que la responsabilité des fausses-couches de Violet pesait son mari, et qu’elle serait donc capable de porter un enfant au terme. D’autres ont suggéré qu’à ce stade, toutes ces fausse-couches l’auraient rendue infertile. Ou alors ils vont privilégier d’autres façons de faire l’amour sans pénétration. Je vous laisse choisir. Vous pourriez même imaginer que Violet inventerait la contraception avec des décennies d’avance, ce serait tout à fait dans son caractère !

7- Mon livre préféré de la série Sinister pour le moment est “The Heiress effect”. Je voudrais savoir comment avez-vous su qu’un héros roux serait encore plus sexy qu’un héros blond ou brun/châtain (du moins pour moi)?

Je ne sais pas, je voulais juste écrire une histoire sur un héros roux parce que personne n’en écrit jamais. Les héros rouquin ont aussi droit à l’amour, non?

T : Je ne dirais que deux mots : Jamie Fraser. Enfin, je suis d’accord avec vous, on dirait parfois qu’il n’y a que des femmes qui naissent rousses !
C : Sauf moi. Moi je ne suis jamais rousse, pour mon plus grand désespoir!
T: Mais tu es rousse à l’intérieur ma chère Chi-Chi!

8- J’ai lu que le héros de vos rêves était Mr. Milan (j’ai un petit peu couiné en lisant ça au fait). Donc comment trouvez-vous l’idée de votre personnage masculin? Est-ce que vous vous inspirez d’un homme existant (pour l’aspect physique par exemple)? Ou sont-ils tous des créations de votre imagination?

Mr. Milan est un héros formidable dans la vraie vie mais pas vraiment pour un livre. Il est très discret, n’en fait pas des tonnes, il communique très bien, est attentif et n’a pas de trauma horrible à surmonter. Son plus grand défaut est sans doute qu’il n’est pas très bon en paperasse, mais d’un autre côté, il fait la lessive ET nettoyé la salle de bain. Je ne fonde pas mes héros sur des homes réels car je n’ai pas vraiment une bonne imagination visuelle et que je ne les imagine pas avec un physique particulier. Dans mon esprit, ce sont juste des… formes. Des formes plutôt canons, mais sortes de formes avec des cheveux et qui disent des trucs plein d’esprit. Et quand j’écris une description du héros, je dois la garder écrite afin de me rappeler de son allure, du genre « Est-ce qu’il a une mâchoire carrée, ou est-ce que je confonds avec un autre héros? ». Je ne base certainement pas l’aspect émotionnel sur des personnes réels, vu ce que je fais subir à mes héros, je détesterais penser que quelqu’un a du souffrir à ce point!!

C : Vous et moi sommes pareilles, je ne suis pas du tout visuelle et les héros restent toujours très « abstraits » dans mon esprit, limite une description trop appuyée me dérange !

9- Pourquoi avez-vous choisi d’écrire à propos d’un héros vierge? Qu’est-ce qui vous a fait choisir ce trait particulier?

J’adore les héros vierges. Je ne sais pas précisément pourquoi mais c’est tellement fun d’écrire sur eux, ils peuvent avoir plein d’incertitudes et de vulnérabilités sur le sujet. Et j’adore écrire sur des hommes qui ne sont pas trop surs d’eux. Je ne crois pas que j’abandonnerai ce genre de héros un jour et j’ai du mal à comprendre pourquoi certains auteurs les évitent tellement.

C : C’est à cause d’un héros vierge que je suis tombée sur vos livre la première fois, et j’ai adore la manière dont vous en parliez. Je suis ravie de savoir qu’il y en aura d’autres !

10- Comment choisissez-vous les prénoms de vos héros?

Pour les frères Turner, j’ai choisi le nom qui leur est donné (Ash, Mark, Smite) en premier et ensuite j’ai été cherché les “vrai noms” en utilisant un moteur de recherche biblique en ligne. Pour Ash, cela a été très dur de trouver un bon verset. Pour les autres personnages, je regarde dans des vieux livres pour voir quels étaient les prénoms utilises à l’époque. J’ai même été dans un cimetière en Angleterre pour me donner des idées, mais tout le monde s’appelait George ou John, plutôt raté donc.

11- Si vous étiez un de vos personnages, qui seriez-vous et pourquoi?

Parmi toutes mes héroïnes, celle qui me ressemble le plus est Violet. Je peux être grincheuse et râleuse, mais quand je m’attèle à une tache, plus rien ne m’arrête. J’ai aussi tendance à ne pas dire ce que je suis en train de faire avant que tout soit terminé, ce qui surprend beaucoup les gens.

12- Vous dites sur votre site que vous liriez n’importe quelle histoire avec une fille travestie en garçon. Cela nous donne une idée de ce que vous aimez, mais quels sont les ressorts d’histoire qui vous agacent ? C. n’aime pas les retrouvailles, T. se méfie toujours des triangles amoureux, et pour vous ?

Je déteste vraiment les histoires de princesses dans des pays imaginaires. Je ne sais pas vraiment pourquoi mais il y a quelque chose dans le fait que le pays soit complètement inventé, dans le fait que ce soit forcement une princesse, qui me rend dingue et les deux ensemble me mettent juste mal à l’aise. Certains de ces livres sont surement excellents, mais ils ne me tentent pas du tout. Et je ne suis pas fan des triangles amoureux non plus !

13- Qui sont vos auteurs de romance préférés?

Oh mon dieu il y en a tellement, j’ai peur d’en oublier. Sherry Thomas. Cecilia Grant. Tessa Dare. Ruthie Knox. Victoria Dahl. Jeannie Lin. Julia Quinn. Elizabeth Hoyt. Julie James. Ilona Andrews. Patricia Briggs.

14- Quels sont les livres (entre 5 et 10 titres) que vous mettriez dans un kit de conversion à la romance?

Avant de commencer, je précise que je ne recommanderais pas ces livres à tout le monde. Je chercherais d’abord à savoir ce qu’ils aiment lire par ailleurs. Mais il y a quelques titres qui, je trouve, représentent bien le genre :

C : OMG nous avons plusieurs livres chouchous en commun! Soulmates !

15- Quels ont été vos livres préférés en 2013?

Il y en a probablement beaucoup d’autres, mais ceux-là sont les premiers à me revenir à l’esprit.

16- Nous sommes toutes les deux des “vieilles” lectrices de romance. Et il devient un peu difficile de trouver de nouveaux auteurs, probablement car notre niveau d’exigence est de plus en plus élevé. Le fait d’avoir autant lu et de connaitre bien le genre fait que nous avons du mal à nous laisser porter par certains clichés. Vous êtes, avec Penny Reid, l’un de ces auteurs que nous suivons de près, et vous avez toutes les deux fait le choix de l’autoédition. Notre théorie est donc de penser que ce qui rend vos histoires si réussies sont des particularités qu’un gros éditeur voudrait atténuer pour mieux rentrer dans les codes. Etant donné qu’il y a peu de chance que vous écriviez assez de livres par an pour nous satisfaire, avez-vous d’autres auteurs indépendants à nous recommander ?

Je trouve moi aussi que Penny Reid est une auteur fabuleuse, et j’ai adoré son dernier livre. Une romance avec tout ce que vous ne saviez même pas que vous vouliez savoir sur les bitcoins ? Je dis oui ! C’est une comparaison très flatteuse. Je vous suggère quelques auteurs qui selon moi valent le détour, justement parce qu’ils essayent d’écrire des choses un peu différentes. Elles ne sont pas toutes autoéditées, mais la plupart mélangent avec des contrats traditionnels :

  • Kit Rocha (très TRES sexy, mais qui ne ressemble à rien de ce que j’ai lu jusqu’ici)
  • Sharing space de Nina Perez, que je viens de finir et qui est absolument adorable
  • J’ai aussi entrepris de lire l’intégrale d’Alisha Rai, j’ai adoré Night Whispers et Hot as Hades, et je me garde son prochain livre de côté pour une panne de lecture.
  • Zoë Archer écrit des aventures historiques magnifiques (elle n’est pas autoéditée) et si vous ne l’avez pas encore découverte, elle en vaut vraiment la peine.
  • Je mentionnerai avec un peu plus de prudence R. Lee Smith. Ses livres ne plairont pas à tout le monde, il y a souvent (et je veux dire, vraiment souvent) des histoires de viol. Mais si certains auteurs ignorent les standards de la romance, elle les fait carrément voler en éclats et ses livres sont hors du commun. Ce n’est pas toujours une réussite pour moi, et les histoires sont parfois très sombres, mais s’il fallait en recommander un, ce serait Heat, ou The last hour of Gann
  • Tiffany Reisz est également une auteur que je recommanderai avec enthousiasme mais “pour ceux qui ont le cœur bien accroché”. Ses livres sont étranges mais elle écrit merveilleusement bien. Beaucoup sont un peu méprisant, pensant qu’elle surfe sur la vague 50 shades/BDSM, mais la plupart de ses livres ont été écrits bien avant, et même pour quelqu’un comme moi qui n’est pas une fan du BDSM, ils fonctionnent bien et je lis tout ce qu’elle écrit.
  • Anthea Lawson / Anthea Sharp a commencé à s’autoéditer, comme moi, elle vient d’être nominée pour un RITA award en romance historique. Je suis complétement accro à sa série sur les Faeries et les jeux vidéo.
  • Ilona Andrews est en partie autoéditée et en partie soutenue par un éditeur classique, et je suis une grande fan de tout ce qu’elle écrit. Si vous ne connaissez pas encore Clean Sweep, c’est une histoire à la fois intelligence et adorable.
  • La série des McCarthy de Marie Force est l’exact opposé de stressant, j’en lis un à chaque fois que je veux me détendre.
  • Avez-vous déjà lu un livre de Ruthie Knox ? C’est une auteur formidable.

C : Ruthie Know ayant été mentionnée 3 fois dans les 3 dernières questions, je pense que cela va être mon prochain auteur à découvrir !

17- Vous écriez des romances historiques qui sont vraiment (vraiment) excellentes. Mais aimez-vous autant les autres genres de littérature (romance ou autre) et pourquoi ?  

Merci! Je lis beaucoup de choses différentes, mais en majorité, science-fiction, fantasy et romance. Je lis aussi pas mal de YA. Je lis tous les genres de romance, beaucoup de contemporain, paranormal et bien sûr d’historique, mais j’évite les histoires trop violentes.

18- Quelle est la première romance que vous ayez lu, et quand?

Ma première romance était A Civil Campaign de Lois McMaster Bujold, vers la fin 1999. J’adore ce livre et je voulais en découvrir d’autres dans la même veine. Comme sa dédicace s’adressait à 4 auteurs qu’elle considérait comme ses plus grandes influences, et que l’une d’elles était Georgette Heyer, en 2000 j’ai commencé à lire ses livres. Entre 2000 et 2001 j’ai dû lire 60 ou 70 livres d’elle, et à partir de là, j’ai pu explorer d’autres auteurs. Je dirais qu’en 2003, j’avais lu des tonnes de romance historique !

19- Quel livre se trouve sur votre table de chevet en ce moment?

Il y a tellement de choses sur ma table de chevet! Je viens de finir Run or Die de Kilian Jornet, je suis en train de lire Three Weeks with Lady X d’Eloisa James. J’ai également un exemplaire d’Absolute Surrender de Jenn LeBlanc qui sortira bientôt (elle écrit des romances historiques extrêmement sexy… avec des illustrations !) et qui attend que je me précipite dessus.

20- Est-ce que vous avec une méthode d’écriture ? Du genre vous enchainer au bureau comme d’autres vont au travail ? Ou plutôt attendre d’être emportée par l’inspiration ?

J’ai une routine bien établie, mais on ne pourrait pas la comparer à aller au bureau. Sans cette routine, je n’arriverai jamais à rien. Je travaille par sessions d’1h30, coupées de pauses d’1h, de 6h30 du matin jusqu’à 7h du soir. Je coupe internet quand je travaille, je me laisserai trop distraire sinon ! Le soir, je prends le temps de répondre à mes mails et de gérer tout l’administratif. Mais comme je n’arrive pas à travailler plus d’1h30 à la suite, j’essaye d’entrecouper mes heures d’écriture avec les courses, les tâches ménagères, m’occuper de mon chien, faire du sport…

21- Quelle est votre drogue de prédilection ? Thé ou Café ?

Sans hésiter, thé. Je n’aime pas du tout le café mais j’ai un placard rempli de différentes sortes de thé!

22- Plutôt du matin ou du soir?

Du matin! Je m’endors très facilement le soir, vers 9 ou 10h, et je me réveille très tôt le matin.

23- Dans la vie, êtes-vous à cheval sur les convenances (comme Chi-Chi) ou plus susceptible de jurer (comme Tam-Tam)?

Définitivement plus susceptible de jurer! Je peux être très expressive, ce qui pose parfois problème, et je dois alors faire un effort dans le contexte professionnel. Ce qui n’est pas toujours couronné de succès !

24- Jupes (robes) ou pantalons?

Pantalons la plupart du temps, jupes pour les conférences.

25- Chocolat ou fromage?

100% fromage.

26- Mc Steamy or Mc Dreamy?

Attendez, je peux encore accepter de choisir entre chocolat et fromage ou entre thé et café, parce que je n’aime pas trop le chocolat et que je déteste le thé, mais cette question-là est parfaitement injuste. Pourquoi choisir ? Je peux garder les deux ?

27- Mer ou montagne?

Je vis dans le Colorado, donc au milieu des montagnes. Le choix est un peu facile en faveur de la montagne !

Mille merci à Courtney d’avoir pris le temps!

Bonne journée à tous,

Love

Chi-Chi et Tam-Tam

1- So I read on you website that you had many other careers before being a full time author. I love how you explained your career path choices (both chi-chi and I have very unusual paths like yours). Do you think it helped you create characters that are both unusual and so real at the same time?

No, not at all. That happens because I’m nosy. I listen in on conversations that other people are having all the time: when they’re at dinner and arguing (I love overhearing other people’s arguments), when they’re sitting across from me in the coffee shop, any time.

The unusual characters are more a function of me and the family I was in growing up.

2- And also, what kind of characters have you always dreamed of writing about, not finding the time/courage?

I have a set of books (two) that I desperately want to write. They are contemporary romances (which is why I’m struggling to make time for them—I don’t think my readership would automatically snap them up the way they would my other books).

I’m not going to say anything more about them because if I find the time, you’ll read them, and I don’t want to raise any hopes either way.

3- What made you chose to focus your series on the men (brothers Carhart, Turner, Sinister)? And what made you decide to change that (I cannot wait for your story on Free)?

This was kind of an accident. For the Turners, I definitely wanted to write about brothers. For the Brothers Sinister, I started with the premise of two half-brothers meeting each other for the first time at Eton, and went from there. But I do want to point out that the third book in the series is NOT necessarily Sebastian’s book. Violet is also a Brother Sinister.

4- All your books are set in England, have you already travelled there, do you plan to/dream of vacationing there?

I actually visit. Starting with the Turner series, I try to visit all the places where I’m setting books and walk around and get inspiration and read local history that you can’t get anywhere else. I spent time in Leicester and Cambridge while researching the Brothers Sinister, Bristol and Shepton Mallet for the Turners.

I’ve already visited Wolverhampton, which is where my next series will start. And I have a trip planned for later this year which will be COMPLETELY awesome.

5- Let’s focus on your latest novel: I was wondering if you found your inspiration for Violet in a real female Scientist of that time, and if not, how did you come up with this particular character?

I don’t remember how I came up with the idea of Violet. I’ve always known who she is and what she’s been doing. I’m sure it was prompted by something I read somewhere, but I don’t remember that any more.

There were so many instances, though, of women doing things and men getting the credit, that it wouldn’t be hard to come up with ten or twenty or thirty such examples. Really.

6- Also, I wonder how are Sebastian and Violet going to manage the “No kids” situation? Because even nowadays, there is only one way to avoid procreation that is 100% effective…

Violet and Sebastian are good at timing things, and there are actually lots of ways you can have sex without risking having kids.

I’m going to leave this up to the readers. I’ve had lots of people write to me. Some of them have suggested that the cause for Violet’s miscarriages lay in her first husband, so she might be able to carry a child to term. Others have suggested that at this point, she might be infertile entirely as a result of her miscarriages. Or maybe they just have lots and lots of oral sex.

Your choice.

If you want to imagine it, Violet could very well invent birth control many, many decades early. It would be just like her.

7- My favourite book so far in the sinister series is “the heiress effect”. I would like to know how did you know that ginger would be even sexier than regular brown/chestnut or blond (at least for me)?

I didn’t know that! I just wanted to write a ginger hero because nobody ever writes ginger heroes. Ginger heroes should get love, too, right?

8- I read that your dream hero is Mr. Milan (I kinda swooned a little reading that btw), so how do you come up with the idea for your male characters? Do you base them on real actual men (for the physical traits for example)? Or are they creation of your imagination?

Mr. Milan is a wonderful hero in real life and a terrible one for a book. He’s very low key, no drama, good at communicating, listens well, no horrible trauma to overcome. His main flaw is that he’s not very good at doing paperwork, but on the other hand, he does the laundry AND he cleans the bathrooms.

I don’t base my heroes on real men. I don’t have a very good visual imagination, so I don’t imagine my heroes as anything in particular. In my mind, they’re just sort of…blobs. Good-looking blobs, naturally, but sort of blobs with hair and stuff who say witty things. And then I write a description of the hero, and I have to keep it written down so I can keep track of how he looks. Does this guy have the square jaw, or is it some other hero?

I certainly don’t base their emotional characteristics on real people. I’m pretty mean to my heroes in my books; I’d hate to think that someone else had gone through all that crap.

9- Why did you choose to write about a virgin hero? What made you choose that particular trait?

I love virgin heroes. I don’t know why I like writing them, but it’s so much fun. Guys who are virgins can have all kinds of uncertainties and vulnerabilities about sex. And I love writing men who are uncertain.

It is so much fun. I will never stop writing virgin heroes, and I don’t know why other people avoid it.

10- How do you choose the names for your heroes?

For the Turner brothers? I chose the names that they were called (Ash, Mark, Smite) first, and then had to look up their “real” names using an online Bible search program. It was really hard to find a good Bible verse for Ash. For the other characters, I look at old books and see what names were in use then.

I went to a graveyard in England to get some idea, but everyone was named George or John. So that didn’t work.

11- If you were one of your hero/heroine who would you be and why?

I am most like Violet of all my heroines. I’m cranky and ornery and then I go and do lots of stuff and kick ass at it. And then I don’t tell anyone I’m doing it until long after the fact. People are confused and surprised by this.

12- You say that you would read anything with a girl dressed as a boy. So we know how to make you read, but any pet peeves? Chi-Chi isn’t found at all of long lost love stories, and I am suspicious of love triangles. Do you have any of the sort?

I really hate stories about princesses of fake countries. I don’t know why, it just drives me nuts. The whole fake country thing. The whole princess thing. Together, that just makes me feel squirmy.

I’m sure that the fake country princess books are really good books, but they are not books that appeal to me.

I don’t really like love triangles, either.

13 -Who are your favourite romance authors?

Oh my goodness. I have so many of them. I’m afraid I’m going to forget.

Sherry Thomas. Cecilia Grant. Tessa Dare. Ruthie Knox. Victoria Dahl. Jeannie Lin. Julia Quinn. Elizabeth Hoyt. Julie James. Ilona Andrews. Patricia Briggs.

14- Which books (name between 5 and 10) would recommend as a romance conversion kit?

I should preface this by saying that I wouldn’t recommend all of these books to all readers—I’d want to know what they also read and enjoyed first. But here are some books that I think represent some of the best of the genre.

Tessa Dare’s A WEEK TO BE WICKED.
Sherry Thomas’s THE LUCKIEST LADY IN LONDON.
Susan Elizabeth Phillips’s AIN’T SHE SWEET
Jennifer Crusie’s BET ME
Anything by Kresley Cole
Nora Roberts’s IN DEATH series
Julia Quinn’s THE DUKE AND I (and really, the entire Bridgerton series)
Marie Force’s McCarthy series
Elizabeth Vaughan’s WARPRIZE

15- Which romances are your pick of 2013?

Tessa Dare’s ANY DUCHESS WILL DO
Sherry Thomas’s THE LUCKIEST LADY IN LONDON.
Graeme Simsion’s THE ROSIE PROJECT
Ruthie Knox’s BIG BOY
Probably lots of others, but those are the ones that I know came out in 2013 and that I can remember most intensely right now.

16 -We have read romance for a long long time. And finding new authors is getting harder every year as our reader experience become more acute. We know what we like, and we are not fooled so easily anymore (sadly). Penny Reid and yourself are our new authors to watch. And both of you have in common your decision to auto publish your stories. We concluded that what we adored in your stories must precisely be what the publishers such as Harlequin want to smoothes, even erase. So, as it will probably be impossible for you to feed our need for romance novels, do you happen to know other authors/friends that have taken this path to write freely their stories?

I think Penny Reid is a fabulous author, too, and I loved her latest one. A romance about bitcoins? Yes! Everything I have always wanted and never known that I did. I’m in very good company there.

Here are some authors who I think are also worth a try because they’re doing different things. Not all of them are self-publishing, but some are, and some are doing some self-publishing and some traditional publishing. So here’s a list of people who I think are out of the box:

•    Kit Rocha (these books are VERY hot – but like nothing I’ve read before).
•    I just read Sharing Space by Nina Perez which was absolutely adorable.
•    I’m slowly working through Alisha Rai’s backlist—I totally loved Night Whispers and Hot as Hades, and I’m saving her next books for when I’m in a reading slump.
•    Zoë Archer writes amazing historical romance adventure books (not self-published, but still outside the box) – if you haven’t read her, do give her a try.
•    With trepidation, I will mention R. Lee Smith. Her books are not for everyone—they have a lot (and I do mean A LOT) of rape in them. But if other people are writing outside their box, R. Lee Smith isn’t even bothering with boxes. She does some really, really different things. It doesn’t always work for me, and she goes really dark, but if you want something completely different, pick up HEAT or THE LAST HOUR OF GANN.
•    Tiffany Reisz is another author that I’ll recommend enthusiastically, but also say “but beware, because these are not for the faint of heart.” Her books are completely wrong, and yet she’s an utterly brilliant writer. I think a lot of people dismiss her because they think she’s just a 50 shades BDSM knock off, but (a) she wrote most of her books BEFORE 50 Shades hit it big, and (b) I don’t really like reading BDSM, and I will read anything she writes.
•    Anthea Lawson / Anthea Sharp has started self-publishing, and like me, she was nominated for a RITA award in historical romance. I’m addicted to her young adult series about Faeries and computer gaming.
•    Ilona Andrews both self-publishes and publishes through a publisher, and I love all of her books forever. If you haven’t read Clean Sweep, it’s smart and utterly adorable.
•    Marie Force’s McCarthy series are exactly the opposite of stressful. I read one whenever I need to relax.
•    And have you read Ruthie Knox? She’s an absolutely lovely author.

17- You write (very very good) historical romance. Do you enjoy other genre (within romance or not)? Why?

Thank you!

I read lots of things—but mostly some variant of science fiction and fantasy and romance. I also read a lot of young adult books. I’ll read all genres of romance, but I can’t really handle anything with a lot of violence in it. I read a lot of contemporary, paranormal, and of course historical romance.

18- What was the first romance you read? And when was it?

The first romance I read was A Civil Campaign by Lois McMaster Bujold, which I read in late 1999. I loved it forever and wanted to read more books like it. Her dedication in the front was to four other authors who she counted as serious influences, and one of those was Georgette Heyer. So in 2000, I started to read Heyer. I read about 60 or 70 Heyers between 2000 and 2001, and then started to branch out into reading historical romances.

By the time 2003 came along, I’d read a ton of historical romances.

19- What book is on your nightstand right this minute?

I have so many books on my nightstand! I just finished Run or Die by Kilian Jornet. I’m reading Three Weeks with Lady X by Eloisa James. I have an early copy of Jenn LeBlanc’s Absolute Surrender (she writes extremely hot historical romances…with illustrations!) begging to be read.

20- Do you have a writing routine? Do you sit down writing like other people go to work? Or do you wait for inspiration to swallow you whole?

I have a routine, but it’s not like going to the office and working. If I didn’t have a routine, I would never get anything done. I work in about 1.5 hour blocks on / 1 hour off from about 6:30 AM to 7 PM. I have to turn off the internet while I’m working or I’d never get anything done. In the evening, I maybe answer e-mails/take care of business.

I can’t work for more than about 1.5 hours at a time, so I try to intersperse the working hours with running errands, making food, walking the dog, exercising.

21- What is your drug of choice? Tea or coffee?

I am definitely a tea person. I do not like coffee at all, but I have an entire cabinet filled with different teas!

22- Early bird or night owl?

Early bird! I fall asleep very easily at night—at around 9 or 10 PM—and then wake up really early in the morning.

23- In life, are you always proper (like Chi-Chi) or prone to curse (like myself)?

I am definitely a curser. I curse so much, it can be a problem to try and remember not to do it in when I’m supposed to look professional. It doesn’t always work.

24- Skirts (dresses) or trousers?

Trousers most of the time. Skirts at conferences.

25- Chocolate or cheese?

Cheese. 100% cheese.

26- Mc Steamy or Mc Dreamy?

Wait, I was okay choosing between chocolate and cheese and coffee and tea, because I barely like chocolate and hate coffee, but this is not fair. Why do I have to choose? Can’t I have both?

27- Ocean or Mountain?

I live in Colorado, which is right in the middle of the mountains. So my vote is definitely for mountains.

    

Thank you Courtney!

Love, Chi-Chi and Tam-Tam

    

Le Mouron Rouge

(Réédition du 08/09/10)

Le Mouron rouge n’est pas une romance.

Déjà, Le Mouron rouge n’est pas très connu. C’est un livre d’un autre temps. Je dirais même presque d’une autre génération, si je ne craignais pas de subir les foudres de certaines personnes, en particuliers celles qui ont eu l’idée un jour de me mettre ce livre dans les mains!

Le Mouron rouge, pour moi, c’était un roman de cape et d’épée, un énoooorme pavé (rouge d’ailleurs) qui traînait dans la bibliothèque de mon grand-père entre Les 3 Mousquetaires et Le Capitan. Et j’avais beau avoir plein de frères et de cousins, et préférer Les chevaliers du Zodiaque à Candy, ce gros livre ne me tentait pas, mais alors pas du tout!

Seulement voila, les étés sont longs quand on est jeune. et encore plus long quand on erre dans la maison familiale, qu’on a déjà lu 27 fois tous les Club des Cinq, 14 fois les Alice, que Oui-Oui ou Jojo-Lapin, c’est gentil mais qu’on a définitivement passé l’âge, et que l’on n’est pas encore désespérée au point de lire Eugénie Grandet (enfin pas désespérée au point d’essayer de le lire pour la 4ème fois dans mon cas).

Et pourtant, Le Mouron rouge, c’est une romance. Au même titre que Anne des pignons verts. Au même titre que Jane Eyre. Orgueil et préjugés. Les Mille et unes nuits. Et tant d’autres. Le Mouron rouge, c’est l’été de mes 14 ans, et surtout, Le Mouron rouge, c’est à mon humble avis un des livres les plus injustement méconnus, malgré ses multiples traductions, adaptations au théâtre, au cinéma et à la télévision… C’est une série de 9 romans écrits au début du 20ème siècle par une Baronne anglo-hongroise, sous le titre The Scarlet Pimpernel.

Et cette série nous parle d’un héros, un vrai, un grand beau fort et viril comme on les aime… Un savant mélange de Robin des Bois pour le coté voleur au grand cœur (mais qui ne vole rien en fait), James Bond pour les aventures abracadabrantesques, Arsène Lupin pour la chance insolente, Mac Gyver pour l’ingéniosité, Jack Sparrow pour la sexytude nonchalante (et pourtant ce n’est pas un canon de beauté), un peu Superman sur les bords pour la double identité, et il se murmure même dans certains milieux éclairés que c’est le Mouron Rouge qui a inspiré le personnage du Zorro! Autant dire un bel aventurier qui court vers son destin tel un cheval sauvage (Johnny, sors de ce corps!), et que je verrais bien incarné par Hugh Jackman. Au cas où les choses ne seraient pas encore bien claires, Tam-Tam et moi-même pensons que Hugh incarne le top de la sexytude absolue. Donc, tous mes héros aventuriers, je les vois sous les traits de Hugh Jackman…

Sir Percy (ouch, on vient de perds 372 points sur l’échelle de Hugh Jackman… Soyez indulgents avec ce malheureux, il n’a pas choisi son prénom. Sir Percy donc… ) est un gentilhomme anglais, qui appartient à une société secrète fondée pendant la Terreur française et essaye de sauver de la guillotine le plus grand nombre d’aristocrates. C’est que toutes ces têtes coupées, cela fait franchement mauvais genre, désordre et compagnie, cela manque d’élégance… Sir Percy est une figure publique, nonchalante, distraite, un dandy superficiel que personne ne prend au sérieux. Ce qui le rend évidemment d’autant plus habile lors de ses missions de sauvetage. Missions qu’il n’accomplit pas seul la plupart du temps, il est aidé de ses petits camarades de la société secrète.

Ah, j’oubliais… Le Mouron rouge, qu’est-ce que c’est? Un mouron rouge, c’est une petite fleur écarlate, qui sert de nom de code et de signature à Sir Percy lorsqu’il est en mission. Sir Percy est également un as de déguisement, il glisse comme une anguille entre les mains de la police révolutionnaire française (ah ce livre a bien été écrit par une anglaise, les français n’y tiennent pas DU TOUT le beau rôle!) et notamment file toujours in extremis entre les doigts de son ennemi juré, le sinistre Chauvelin.

Mais où est donc la romance??!

C’est que Sir Percy, en plus d’avoir une gentleman-attitude digne des plus héroïques chevaliers, est marié mes petits amis, à une beauté renversante et française qui répond au doux nom de Marguerite. Et Marguerite a un frère qu’elle aime beaucoup (quelle idée, franchement) et pour lequel elle a la mauvaise habitude de se mettre dans un pétrin pas possible, laissant ensuite à son tendre époux le soin de venir réparer les dégâts. A un petit détail près : Marguerite ne sait pas que son mari est le Mouron rouge. Marguerite compte donc sur le Mouron rouge pour la tirer d’affaire. Par contre, elle ne tient pas son cher mari en très haute estime, méprisant vaguement ce dandy qui se laisse aller à vivre dans un luxe facile pendant que tant de gens meurent de l’autre coté de la Manche… De son coté, Sir Percy est vraiment très très très amoureux de sa femme, mais ne peux pas le lui dire, car il doute de sa loyauté. Un magnifique cas d’identité secrète, qui cause toutes sortes de situations délicates pour nos héros… Conflit, conflit, mon ami!

Ce secret ne s’étendra évidemment pas sur les 9 tomes de la série, en tout cas pas entre les époux, mais il donnera lieu à quelques scènes particulièrement émouvantes entre ces deux-là, qui devront apprendre à se faire confiance et traverser ensembles les épreuves que ne manqueront pas de leur imposer ces temps troublés. C’est donc un pur roman d’aventures chevaleresque, parfaitement entremêlé de romance!

Et, ma chère Tam-Tam, j’ai le bonheur de t’apprendre que Sir Percy passe haut-la-main ton test du soulevage de demoiselle en détresse, il saura faire battre ton cœur de midinette!

Excellente lecture,
Chi-Chi

Séduis-moi si tu peux

seduis-betme

(Réédition du 22/09/10)

Pour rester dans le thème abordé par Tam-Tam, je voulais parler de kilos en trop. Il faut dire que les auteurs de romance ont une conception intéressante du défaut physique. Passons sur les boucles indomptables, les taches de rousseur, la grandeur (à moins d’être une girafe, ça ne compte pas) ou les lèvres trop charnues, qui sont au défaut physique ce que le perfectionnisme est au défaut de caractère : de la fausse modestie mal placé. Les héroïnes sont rarement moches, à part cette pauvre Face de moineau, et si on se limite à la question du poids.. eh bien c’est encore plus édifiant!

La plupart du temps, notre héroïne est plutôt complexée car elle est trop mince pour la mode de son époque, et se lamente sur le fait que cette minceur s’accompagne d’une petite poitrine (plains-toi ma fille, au moins tu ne connaîtras pas le drame des seins qui tombent!)… Parfois, elle a des rondeurs, ce qui, en langage romance, se traduit par des hanches un tantinet plus larges que la moyenne et une poitrine opulente qui fait toujours baver d’envie les autres filles et laisse les hommes pantelants de désir! Et pire encore, ce que l’on voit souvent dans les historiques, un bon corset et hop, l’héroïne a une silhouette voluptueuse, dans les contemporains, elle décide de faire un régime (et n’a bien évidemment jamais aucune difficulté à s’y tenir) et hop, tout va mieux dans sa vie… Aaaargh!!! Alors, oui, la romance, ce n’est pas la vraie vie, mais moi j’aime bien pouvoir m’identifier à une héroïne moins que parfaite, un peu de justice dans ce monde de brutes à la fin, elle va déjà avoir son prince charmant, elle ne peut pas EN PLUS ressembler à un mannequin!
Soyons honnêtes, le poids, c’est sûrement l’un des pire cliché de la romance. Et cette fichue héroïne qui se trouve ronde est la plupart du temps tout ce qu’il y a de plus normale, et son complexe n’est rien d’autre qu’une excuse bidon de l’auteur pour justifier un « conflit » entre nos héros, ce qui prend à peu près aussi bien qu’une mayonnaise ratée! Je préférerai une héroïne bien dans sa peau et moins de rebondissements à 3 francs 6 sous, merci bien! Et en cherchant un peu dans ma bibliothèque, j’ai tout de même réussi à mettre la main sur quelques livres où l’héroïne est ronde, ne passe pas par un extreme-makeover/un régime draconien/Marraine la Bonne fée, et se contente d’apprendre à vivre avec le corps qu’elle a. Pleasure for pleasure, ou Le plaisir apprivoisé d’Eloisa James, Night play ou Jeux nocturnes de Sherrilyn Kennyon, et Bet me, de Jennifer Crusie.
J’avais déjà lu les 2 premiers, mais Bet me était dans ma pile à livre, c’était donc l’occasion de le dépoussiérer!
Et j’ai regretté d’avoir attendu si longtemps, je me suis régalée. Oui, le poids de l’héroïne est en question, mais c’est aussi et surtout une histoire géniale, avec une ex-fiancée psychologue qui développe une théorie bidon, un ex-petit-ami qui est le dernier des crétins, des familles qui m’ont fait adorer la mienne, un neveu intolérant au sucre (le pauvre), une héroïne qui a le job le plus sexy de la planète, actuaire (désolée Tam-Tam, c’est pire que comptable) et qui ne croit pas aux contes de fées, un héros avec une réputation de play-boy peu fréquentable et qui adore parier quand il est sur de gagner, des chaussures de folie (dignes d’une princesse, sauf la paire de mules à talon en plastique transparent avec des cerises sur les orteils…), une amie leste du sac à main, une obsession pour le poulet au marsala, un chat borgne et des boules à neige.
Et évidemment, Min, notre héroïne, se trouve trop grosse (si d’aventure elle venait à l’oublier 3 minutes, sa mère se charge bien de le lui rappeler), et elle suit religieusement les préceptes du régime Atkins, où on ne peut manger aucun glucide (pas de pain, de pâtes, de fruits, de légumineuses, de sucre, rien). Au passage, quelqu’un devrait expliquer à Min qu’il y a bien plus de calories dans le cocktail qu’elle avale en 3 gorgées que dans une bouchée de pain… Et Min vient de se faire larguer, à 3 semaines du mariage de sa sœur. Ô joie, elle va devoir aller seule à la cérémonie, et en plus sa robe est 2 tailles trop petite parce que sa mère espérait qu’elle maigrirait pour l’occasion.
Quand Min rencontre Cal, tout commence avec un pari. Et continue sur le même registre…
Et Cal est convaincu que si Min ne se trouve pas jolie, personne ne pourra l’en persuader, et qu’être sexy, c’est une attitude, pas une taille de robe. Voilà un discours qui a fait clic dans ma petite tête. Cal ne prétend pas une seconde que Min est mince. Il ne lui dit pas si elle devrait ou non perdre du poids Par contre, il lui dit d’arrêter de torturer son corps et son esprit avec un régime qu’elle ne fait que pour satisfaire sa mère (oui, car Min, si elle est un peu complexée, l’est plus par le regard de sa mère que par ses kilos en trop). Voilà une attitude autrement plus saine que de passer sa vie au régime pour de mauvaises raisons!
En prime, Cal (il n’est pas parfait non plus, rassurez-vous) et Min n’ont pas du tout envie de tomber amoureux l’un de l’autre. Et, comme souvent avec Jennifer Crusie, cela donne un cocktail détonant de dialogues à mourir de rire et de situations comiques qui ne tombent jamais dans le ridicule!
Bonne lecture,
Chi-Chi

Une affaire de vocabulaire?

(Réédition du 22/08/10)
Scroll down for english
On parle beaucoup de romance par ici… Bizarre pour un blog de princesses, j’en conviens, mais il faut bien se sacrifier parfois! Mais au juste, c’est quoi, une romance?
Enfin, je dis romance, mais ce pourrait aussi bien être «roman à l’eau de rose», «roman de gare», « littérature sentimentale» ou je ne sais quoi d’autre. Termes légèrement péjoratifs je trouve, je ne peux pas me résoudre à les utiliser. Romance donc. Si on reprend strictement la définition du dictionnaire, une romance, c’est une « pièce de vers, d’inspiration populaire, naïve, qui traite de sujets élégiaques, amoureux et qui peut être mise en musique ». Oui, le lien avec nos livres n’est pas flagrant. En fait, on dit romance car c’est l’utilisation littérale du mot utilisé en anglais!Et si on cherche la définition de « à l’eau de rose »? Réponse : mièvre, fade, insipide, sentimental.

Ah.

Une romance, c’est donc une histoire où sentimental est associé à mièvre, fade et insipide. Pourtant, je ne trouve pas que mes livres soient mièvres, fades, ou insipides. Sentimentaux parfois, oui. Définition de sentimental? Qui accorde de l’importance à l’amour, la tendresse. C’est plutôt vaste ça non? Cela veut donc dire que la romance se trouve dans des livres qui ne sont pas qualifiés en temps que tels. Il s’agit des fameuses « fausses romances » dont j’ai déjà parlé.

Oublions les définitions. Qu’est-ce qui fait que ma royale personne choisit de qualifier un livre de romance, même si il n’est pas estampillé comme tel?

La réponse la plus évidente, c’est bien sur qu’un livre parle d’amour. Mais l’amour, c’est le sujet principal pour des quantités d’écrivains. Prenez la littérature classique, quelque soit son époque, son pays. Roméo et Juliette. Exemple facile, j’admets! Et puis non, je vais me limiter aux français, sinon on y sera encore l’an prochain… Yvain ou le Chevalier au Lion. Andromaque. La Princesse de Clèves. Le Barbier de Séville. Le Cid. La Chartreuse de Parme. Madame Bovary. La Petite Fadette. L’éducation sentimentale. Les liaisons dangereuses. Je pourrais continuer encore longtemps… Qui osera prétendre que ces auteurs n’ont pas parlé d’amour, de sentiments?

Et à qui viendrait-il l’idée de qualifier ces livres de romances? Sûrement pas à moi. Pourquoi? Parce que ce sont des classiques? Probablement. Il y a quelque chose de sacré dans un livre qui a survécu à l’épreuve du temps (et je ne parle pas seulement du martyr que subissent les livres que je transporte dans mon sac)!

Tournons-nous du coté des contemporains. Il existe bien des livres aujourd’hui qui sont publiés comme littérature « généraliste » et qui correspondent à l’idée que je me fait d’une romance, non? Oui.Mais surtout, parler d’amour ne suffit pas à qualifier une romance! Parmi ces classiques que j’ai cité, beaucoup connaissent une fin tragique. Et je ne vois rien de romantique là-dedans. Ah, on me signale en coulisses que j’ai dit sentimental, pas romantique. Ces livres sont sentimentaux. Les romances aussi. Mais il y a un truc en plus, le fameux happy-end!!! Et de Disney à Harlequin, en passant par J’ai lu, les contes de fées et tous les classiques, en ce qui me concerne, une romance, c’est une histoire sentimentale qui finit bien, ni plus, ni moins!

Un seul souci : 8 livres sur 10 publiés dans les 3 dernières années se finissent mal. Ou en queue de poisson. Ou en eau de boudin. Ou un truc innommable, inqualifiable, que je ne mentionnerais pas ici parce que je suis une princesse polie. Bref, les écrivains d’aujourd’hui aiment les fins malheureuses.

Mais POURQUOI tant de haine??!

A croire qu’une fin malheureuse est la garantie de la qualité littéraire du roman? On reproche aux romances d’être des histoires faciles. Au nom de quoi est-ce plus facile d’écrire un livre avec un happy-end qu’une fin malheureuse? Il existe des quantité de livres écrits avec les pieds qui finissent mal, comme il existe des œuvres exquises se terminant bien! Dans une romance, il peut arriver les pires malheurs du monde, tant que le mot de la fin est positif. Et si l’auteur est habile, le lecteur n’a pas la sensation d’une histoire tirée par les cheveux, mais d’un livre bien écrit.Ce que j’aime finalement dans la romance officielle c’est qu’elle ne se cache pas : on y parle d’amour, mais pas de sentiments niais, mièvre, fades ou insipides. On y parle des rapports entre les gens, de l’influence que leur sentiments peuvent avoir sur leur vie.
Et un bon auteur de romance à une plume qui n’est pas moins raffinée ou poétique que celle de n’importe quel autre auteur. Simplement, cet auteur a choisi un éditeur qui s’adresse a son public directement. Cela aussi qualifie la romance aujourd’hui. L’éditeur.

Il y a quelques années, quand Harlequin a commencé à développer sa collection Mira, l’un de mes amis avait reçu en cadeau deux livres de Nora Roberts, des policiers assez noirs. Cet ami méprisait la romance. De la littérature de gare disait-il. Un Harlequin? Mais quelle horreur, tu ne vas quand même pas sortir un truc pareil en public??! Mais sortir « Et vos péchés seront pardonnés » en public, aucun souci… jusqu’au jour où il a réalisé l’éditeur de ce nouveau livre qu’il se régalait à lire.

C’est un Harlequin, c’est une romance, où est la mièvrerie?
J’ai bien regardé entre les pages, au fond de mon sac, derrière l’étagère, sous le lit, rien…

Je crois bien que finalement, la romance, ce n’est pas une catégorie, un genre de la littérature. C’est un état d’esprit.

Chi-Chi

We talk a lot about romance here… I admit that’s pretty strange on a blog run by two princesses, but sometimes you have to force yourself! But what exactly is a romance novel?

For a start, I said romance, but I could also say « sappy books » or « a beach read » or « sentimental novels » or I don’t know what. All these terms are somewhat pejorative, I find, and I can not bring myself to use them. Let’s say Romance, then. If I look up the precise definition in a dictionary, it says « a play in verse, naïve, based on folklore, which deals with love in a melancholic way and can be set to music ». OK, the connection with the books we read is not obvious. Plus, in French we use this word because it is a direct translation of the English word.

So, if we look in the dictionary for the definition of « sappy »? Answer: mushy, bland, insipid, sentimental.

Ah.

According to this, a romance is a story where sentiments are associated with being mushy, bland and insipid. Yet I do not find the books I read mushy, bland and insipid. Yes, they are sentimental sometimes. Definition of sentimental: Which attaches importance to love and affection. That’s a pretty vast definition, wouldn’t you say? That means that you can find romance in some books which are not usually put in that category, like the infamous « fake romances » which I have already talked about.

Let’s forget the definitions. What is it about a book which makes this Royal Highness call it a romance, even if the cover doesn’t mention it?

The most obvious answer is, of course, that the book talks about love. However, love is the main subject treated by many writers. If we look at classical literature, there are loads, whatever period or country we choose. Romeo and Juliette, for example. Okay, that was an easy one, I admit. Even if I limit myself to French writers, because otherwise we will still be here next Christmas… Yvain, the Knight with the Lion, Andromaque, la Princesse de Cleves, The Barber of Seville, Le Cid, The Charterhouse of Parma, Madame Bovary, La Petite Fadette, Sentimental Education, Dangerous Liaisons… I could go on and on… Who would dare to claim that these books didn’t talk about love and affection?

And who would think of calling these books romances? Not me, that’s for sure, but why? Because they are classical books? Probably. There is something sacred about a book which has stood the test of time, and I am not referring to the tourment suffered by those which I carry around in my bag! Let’s look at contemporary literature. There must be some books which are published under the heading of general literature and which correspond to my idea of a romance, aren’t there? Yes, of course.

First and foremost, talking about love is not enough to qualify as a romance! Many of the classics I mentioned end badly, and I can not find anything romantic in that. Wait, a voice « off » is reminding me that I called them sentimental, not romantic. These books are sentimental, so are romances, but romances have something extra: the famous happy end! From Disney to Harlequin, from fairy tales to the classics, and even to some French editors, for me, a romance is a sentimental story which has a happy end, nothing more, nothing less!

The only problem is that 8 out of 10 books published in the past three years end badly. Either they peter out, or they are a let-down, or they end in some monumental catastrophe which I am unable to describe with my polite ladylike vocabulary. In short, today’s writers seem to like unhappy ends.

Why, cruel universe, why?

It seems as though a sad ending is the sign of the literary quality of a novel. Romances are criticised as being light reading. Why should it be easier to write a happy ending than a sad one? Many poorly written books end badly, whereas some very fine works have a happy ending! In a romance, the woes of the world may fall on to our heroes’ shoulders, but everything ends well, and if the author is a good writer, it will all be done without feeling too contrived and unconvincing.

What I like, finally, in an « official » romance, is that it is out in the open. It talks about love, but not about silly, mushy, bland or insipid emotions. It talks about relationships and about the influence that our feelings can have on our lives. The style of a good romantic novelist is no less refined or poetic than that of any other writer. She has simply chosen a publishing house which can be clearly recognised by its readers, since this is another way of recognising modern romance, by the publisher.

A few years ago, when Harlequin France started to develop the Mira collection, large trade paperbacks, one of my male friends received two books by Nora Roberts, quite dark thrillers, as a present. He despised romances and called them « airport novels ». He was ashamed if I read a Harlequin romance in public, but had no qualms about reading « Sacred Sins » in front of other people, until the day when he realised who had published the new book he was enjoying so much.

So, a book can be a Harlequin, a romance, but it is not necessarily mushy. I have checked every page for mushiness, looked at the bottom of my bag, behind the bookshelf, under the bed, no sign of mushiness whatsoever…

Finally, I think that romance is not a category, nor a literary genre. It is a state of mind.

Chi-Chi

Aujourd’hui, en guest-star…

(Réédition du 16/08/10)

Scroll down for english

… Lady V. qui nous fait l’honneur de sa présence, elle a pris le temps de rédiger, de sa plus belle plume, depuis le bord de sa piscine, quelques petits conseils à l’intention de nos chers lecteurs…
Mes amis, roulements de tambour et applaudissements pour Lady V. !
Cinq règles à l’attention des novices en romance
1) Savoir surmonter ses préjugés
Pour être parfaitement honnête, j’étais pleine d’idées reçues sur la romance. Pour moi, ce genre n’était composé que de ces livres à couverture bleue que l’on trouve au Monoprix et autres grandes surfaces, et que l’on a tous feuilleté en attendant que Maman ait fini de choisir entre des Mielpops et des Chocapics. Oui, oui, ces livres avec des titres et des couvertures si kitchs qu’il fallait se mettre à genoux pour les lire sans que les autres les voient. Heureusement, Chi-Chi, qui a vu dans ceci une sorte de blasphème, a décidé de me faire lire certains de ses ouvrages pour me prouver que la romance ne se limitait pas à des textes mal traduits et remplis de clichés et pour cela, je lui suis très reconnaissante.
2) Eviter les navets
Alors oui, certains (quelques, je ne suis encore que très loin derrière Chi-Chi et Tam-Tam) des livres sont vraiment très mauvais, certaines des intrigues franchement minables. J’ai lu notamment trois livres aux intrigues très similaires, dont The Girl most likely to de Susan Donovan, racontant comment une très jeune femme s’est enfuie de sa ville natale juste après avoir été plaquée par son amoureux – lequel a toujours une excellente excuse par ailleurs, et finit par apparaitre comme une grosse victime de la vie – et revient vingt ans plus ans plus tard avec, ô surprise, un enfant caché, lequel, évidemment formidablement intelligent, ne sait rien de son géniteur. Alors quand l’ex finit par découvrir sa paternité, généralement après avoir renoué avec la mère, il se ligue automatiquement avec sa progéniture contre la mère, qui, bien qu’elle se soit débrouillée seule pour élever son enfant, abandonnée de tous, est évidemment traitée comme la pire des catins. Mais heureusement, le héros finit par lui pardonner et en prime ils finissent par refaire un bébé. Heu, excusez-moi, mais ce n’était pas lui qui l’avait plaquée comme une moins que rien par le passé? Et, grand seigneur, il accepte de LUI pardonner??!! En bref, s’en référer à la règle suivante.
3) Avoir un Maitre, un Yoda, un mentor
Comme je l’ai dit plus tôt, c’est Chi-Chi qui m’a fait découvrir la romance, elle a su me faire partager sa passion, m’a ouvert sa bibliothèque, et surtout m’a sélectionné des livres. Un Maitre, dans sa grande sagesse et culture, saura quoi te faire lire. Il sera ton Pygmalion, ton Obi-wan Kenobi (oui c’est ma deuxième référence à Star Wars mais j’ai des excuses, mon père et mes frères sont des geeks irrécupérables, cela finit par déteindre), le Batman de ton Robin… « Non, non, ça vraiment tu veux pas le lire,c’est le cinquième tome d’une série, il faut juste que tu lises le troisième, le sixième puis le premier ils sont dans mon top 15 parce qu’on ressent vraiment les influences post années 80 du nouveau mouvement contemporain de la romance ». Euh d’accord si tu le dis…
4) Trouver LE livre qui vous fera aimer le genre
Ou dans mon cas, la série « The Wallflowers » de Lisa Kleypas, en quatre tomes. En Angleterre, pendant la régence (donc début du 19ème siècle), quatre jeunes filles se rencontrent lors d’un bal et deviennent amies car elles sont des « wallflowers », c’est à dire plus ou moins des potiches, jamais invitées à danser et donc sans grand espoir de trouver à se marier. En effet, malgré le fait qu’elles soient belles, plus ou moins éduquées et gentilles, elles ont toutes quelque chose qui repoussent les prétendants : Lillian et Daisy, deux sœurs, sont américaines ce qui, malgré leur fortune, est terriblement shocking pour la haute société anglaise ; Annabelle, bien que noble, a perdu toute fortune familiale ; enfin, la pauvre Evie, en plus de bégayer, a le mauvais gout d’être la fille d’un propriétaire de casino. Mais, sachant qu’il s’agit pour Annabelle de sa dernière saison, sa dernière chance de trouver à se fiancer, les quatre jeunes femmes décident de s’allier pour, chacune à leur tour, se dégoter un mari. Chacun des livres raconte donc l’histoire d’une de ces quatre héroïnes extrêmement différentes et, chose que j’aime particulièrement, ne s’arrete pas forcément sur le « You may kiss the bride », mais montre également le début de leur vie maritale. Et on continue à voir les personnages évoluer à travers d’autres livres que ceux qui leur est consacré. Une série très bien écrite, qui se lit facilement et que je recommande à tous.
5) L’important, c’est de lire pour soi
Malgré tout le respect que l’on doit à son Maitre, on n’est pas forcé d’aimer les mêmes choses, les mêmes livres. J’aime particulièrement les romans historiques, les contemporains ne me tentent pas plus que ça et les romans avec des vampires, encore moins. Certaines de mes cousines, dont la Wallflower préférée est Evie, ne comprennent pas du tout mon affection pour Lillian, la peste du groupe. And so what? Le plus important, c’est de trouver ce qui vous plait, et puis si vraiment ce n’est pas votre truc, reposez le livre, retournez à Millénium et économisez de la salive.
Et il est peut-être temps que j’arrête, parce que je commence à parler comme dans un mauvais épisode des Frères Scott, la musique pop en moins.
Lady V.

Today’s guest appearance…

… Lady V. who is honouring us with her presence. She has taken the time, from the side of her private pool, to write a few pieces of advice straight from the heart for our dear readers…

Five rules for newcomers to romance

1) Learn to overcome your prejudices.

To be perfectly honest, I had lots of preconceived ideas about romance. I thought that the genre was full of those books with blue covers which you find in superstores, which we have all had a glance at while waiting for mum to choose between Cheerios and Fruit Loops. Ah yes, the books with the soppy titles and with such corny covers that you had to kneel down to read them, just so that none could see what you were reading. Fortunately, Chi-Chi, who thought this was practically blasphemy, decided to make me read some of her books, to show me that romance was not just a bunch of bad translations, full of clichés. I am most grateful to her for that.

2) Avoid duds

So yes, some of the books we read are awful, (or in my case, a few, because I am a long way behind Chi-Chi and Tam-Tam) and some have really useless plots. For example, I read three books with very similar plot-lines, including Susan Donovan’s « The Girl Most Likely », where a very young woman runs away from her home town, just after being dumped by her boyfriend – who always has an excellent excuse, by the way, and turns out to be a poor victim – and comes back twenty years later with a secret child in tow, what a surprise! Of course, despite the offspring being a child genius each time, he or she still knows nothing about his or her biological father. Then, when the ex finds out he is a father, usually after getting back together with the mother, the kid takes his dad’s side against his mother. Yes, the same mum who has struggled to bring up her child for years, all by herself, is suddenly treated like some kind of harlot. Fortunately, the hero ends up by forgiving her and they have another baby into the bargain. Um, excuse me, but wasn’t it he who abandoned her like a nobody in the distant past? And now he deigns to forgive HER??!! Anyway, to avoid this, see the next point. 

3) Have a mentor, a Yoda, a guru

As I said earlier, it was Chi-Chi who introduced me to romance. She talked to me about her passion, let me share her bookshelf and above all, she picked out books for me. A guru, in all his or her wisdom and culture, will know what to give you to read. He or she will be your Pygmalion, your Obi-Wan Kenobi (yes, I know, another Star Wars reference, but I have an excuse: My father and brothers are hopeless geeks, and it rubs off on you), Batman to your Robin… « No, no, you really can’t read that! It’s the fifth volume of the series, you just have to read the third, the sixth then the first. They are in my Top 15 because you can clearly detect signs of the post-80s influence of the new contemporary romance movement ». Well, um, okay, if you say so…

4) Find THE book which will make you love the genre

Or, in my case, the series. It was « The Wallflowers », a series in four volumes by Lisa Kleypas. In England, during the regency period, at the start of the 19th century, four young girls meet at a ball and become friends because they are all « wallflowers », who are rarely invited to dance and so have little chance of finding a husband. In fact, despite being beautiful, fairly well-educated and kind, they each have something which scares off potential suitors. Lillian and Daisy, two sisters, have a great fortune, but they are American, which is terribly shocking for the English fashionable society; Annabelle, although noble, has lost her family fortune, and finally there is poor Evie, who not only stammers, but has the poor taste to be the daughter of a casino-owner. Despite these obstacles, since it is Annabelle’s final season, her last chance to get engaged, the four young ladies decide to join forces and find husbands, one after the other. Each book tells the story of one of these unusual heroines and does not stop at « You may kiss the bride », but shows us the start of their married life, too, which I particularly appreciated. Plus we continue following the characters through the other volumes, not just their particular story. The series is well-written, easy to read and I highly recommend it.

5) The most important thing is to read for yourself

Despite all the esteem in which you must hold your guru, you are not obliged to like the same things or the same books. I am particularly fond of historical romances; contemporaries do not do much for me and vampire stories even less. Some of my cousins, who like Evie best of all the Wallflowers, can not understand my affection for Lillian, the pest, but so what? The point is to find what YOU like, and if the book you are reading is really not your style, put it down, go back to Millenium and do not waste your breath explaining.

And now it is probably time for me to stop, because I am starting to talk like a bad episode of On Tree Hill, but without the pop music.

Lady V.

Classement AAR 2013


My dear fellows…

Aujourd’hui classement AAR.

AAR? Kesako me diront certaines? AAR vient de « All About Romance », ce qui est assez approprié dans ces murs. Et chaque année, plusieurs classement sortent, le classement par les lecteurs, par les auteurs, sur les romances sorties pendant l’année, etc… Et puis il y a le classement d’aujourd’hui, qui correspond un peu au Top 15 de Chi-Chi qui aurait pris des hormones de croissance et serait devenu un « Top 100 des romances préférées de tous les temps… ».

Et donc celui de 2013 est sorti. Et vous remarquerez que l’éventail est vaste, tant au niveau des dates de publication que des genres!

1. Lord of Scoundrels (Le prince des débauchés) Loretta Chase Historique Europe (1995)
2. Devil In Winter (Un diable en hiver) Lisa Kleypas Historique Europe (2006)
3. Pride and Prejudice (Orgueil et préjugés) Jane Austen Classic (1813)
4. The Madness of Lord Ian Mackenzie (La folie de Ian Mackenzie) Jennifer Ashley Historique Europe (2009)
5. Outlander (Le Chardon et le Tartan) Diana Gabaldon Time-Travel (1991)
6. Flowers From The Storm Laura Kinsale Historique Europe (1992)
7. Slightly Dangerous Mary Balogh Historique Europe (2004)
8. Dreaming of You (La loterie de l’amour) Lisa Kleypas Historique Europe (1994)
9. The Viscount Who Loved Me (Anthony) Julia Quinn Historique Europe (2000)
10. Romancing Mr. Bridgerton (Colin) Julia Quinn Historique Europe (2002)
11. The Spymaster’s Lady Joanna Bourne Historique Europe (2008)
12. Mr. Impossible Loretta Chase Historique Europe (2005)
13. What I Did for a Duke Julie Anne Long Historique Europe (2011)
14. Not Quite A Husband Sherry Thomas Historique (2009)
15. Bet Me Jennifer Crusie Contemporain(2004)
16. The Duke and I (Daphne) Julia Quinn Historique Europe (2000)
17. The Black Hawk Joanna Bourne Historique Europe (2011)
18. Nobody’s Baby But Mine (C’est lui que j’ai choisi) Susan Elizabeth Phillips Contemporain (1997)
19. It Had To Be You (Nulle autre que toi) Susan Elizabeth Phillips Contemporain (1994)
20. Welcome to Temptation Jennifer Crusie Contemporain (2000)
21. Match Me If You Can (Parfaite pour toi) Susan Elizabeth Phillips Contemporain (2005)
22. The Raven Prince (Puritaine et catin) Elizabeth Hoyt Historique Europe (2006)
23. A Week To Be Wicked Tessa Dare Historique Europe (2012)
24. Jane Eyre Charlotte Bronte Classique (1847)
25. Morning Glory Lavryle Spencer Historique Amerique (1990)
26. Lord Perfect Loretta Chase Historique Europe 2006
27. Naked In Death (Lieutenant Eve Dallas) J.D. Robb Futuriste (1995)
28. Paradise Judith McNaught Contemporain (1991)
29. The Bride (Sur ordre du roi) Julie Garwood Medieval (1989)
30. It Happened One Autumn (Parfum d’automne) Lisa Kleypas Historique Europe (2008)
31. Blue-Eyed Devil (Bad boy) Lisa Kleypas Contemporain (2005)
32. Devil’s Bride Stephanie Laurens Historique Europe (1998)
33. Private Arrangements Sherry Thomas Historique Europe (2008)
34. Lover Awakened J.R. Ward Paranormal (2006)
35. Persuasion Jane Austen Classique (1818)
36. A Summer To Remember Mary Balogh Historique Europe (2002)
37. A Knight in Shining Armor (Vint un chevalier) Jude Deveraux Time-Travel (1989)
38. Devil’s Cub Georgette Heyer Classic (1932)
39. Ravishing the Heiress Sherry Thomas Historique Europe (2012)
40. Kiss An Angel (Drôle de cirque) Susan Elizabeth Phillips Contemporain (1996)
41. Mr. Perfect (Mister Perfect) Linda Howard Contemporain (2000)
42. When He Was Wicked (Francesca) Julia Quinn Historique Europe (2004)
43. A Kingdom of Dreams Judith McNaught Médieval (1989)
44. What Happens in London (Mademoiselle la curieuse) Julia Quinn Historique Europe (2009)
45. Venetia Georgette Heyer Classique (1956)
46. Smooth Talking Stranger (La peur d’aimer) Lisa Kleypas Contemporain (2009)
47. The Secret (Le secret de Judith) Julie Garwood Médieval (1992)
48. Dream Man (Un fascinant regard) Linda Howard Romantic Suspense (1995)
49. Heaven, Texas (Une étoile en plein coeur) Susan Elizabeth Phillips Contemporain (1995)
50. MacKenzie’s Mountain Linda Howard Contemporain (1989)
51. As You Desire Connie Brockway Historique (1997)
52. This Heart of Mine Susan Elizabeth Phillips Contemporain (2001)
53. More Than A Mistress Mary Balogh Historique Europe (2000)
54. The Rake Mary Jo Putney Historique Europe (1998)
55. Slave To Sensation Nalini Singh Paranormal (2006)
56. Love in the Afternoon (L’amour l’après-midi) Lisa Kleypas Historique Europe (2010)
57. The Last Hellion Loretta Chase Historique Europe (1998)
58. Ravished Amanda Quick Historique Europe (1992)
59. The Forbidden Rose Joanna Bourne Historique Europe (2010)
60. When Beauty Tamed the Beast (La belle et la bête) Eloisa James Historique Europe (2011)
61. Nine Rules to Break When Romancing a Rake Sarah MacLean Historique Europe (2010)
62. Then Came You (Par pure provocation) Lisa Kleypas Historique Europe (1993)
63. See Jane Score Rachel Gibson Contemporain (2003)
64. A Lady Awakened (Pacte sensuel) Cecilia Grant Historique Europe (2012)
65. The Duke Of Shadows Meredith Duran Historique Europe (2008)
66. And Then He Kissed Her Laura Lee Guhrke Historique Europe (2007)
67. Cry No More (Les disparus de San Pablo) Linda Howard Romantic Suspense (2003)
68. Bound by Your Touch Meredith Duran Historique Europe (2008)
69. After The Night (Le secret du Lac) Linda Howard Contemporain (1995)
70. Frederica Georgette Heyer Classique (1965)
71. Perfect Judith McNaught Contemporain (1993)
72. Open Season (La chasse est ouverte) Linda Howard Contemporain (2001)
73. Honor’s Splendour Julie Garwood Médieval (1987)
74. My Dearest Enemy Connie Brockway Historique Europe (1998)
75. Ransom (Le maître chanteur) Julie Garwood Médieval (1999)
76. Unveiled Courtney Milan Historique Europe (2011)
77. The Iron Duke (Le duc de fer) Meljean Brook Steampunk (2010)
78. To Beguile A Beast (Le reclus) Elizabeth Hoyt Historique Europe (2009)
79. Dream A Little Dream (Ensorcelée) Susan Elizabeth Phillips Contemporain (1998)
80. Suddenly You (Sous l’emprise du désir) Lisa Kleypas Historique Europe (2001)
81. Something Wonderful Judith McNaught Historique Europe (1988)
82. The Secret Pearl Mary Balogh Historique Europe 1991
83. An Offer From a Gentleman (Benedict) Julia Quinn Historique Europe (2001)
84. Sugar Daddy (Mon nom est Liberty) Lisa Kleypas Contemporain (2007)
85. Secrets of a Summer Night (Secret d’une nuit d’été) Lisa Kleypas Historique Europe (2004)
86. The Shadow and The Star Laura Kinsale Historique (1991)
87. The Governess Affair Courtney Milan Historique Europe (2012)
88. His At Night Sherry Thomas Historique Europe (2010)
89. For My Lady’s Heart Laura Kinsale Médieval (1993)
90. To Have and To Hold Patricia Gaffney Historique Europe (1995)
91. Mine Till Midnight (Les ailes de la nuit) Lisa Kleypas Historique Europe (2007)
92. Simply Love Mary Balogh Historique Europe (2006)
93. Rising Tides (Sables mouvants) Nora Roberts Contemporain (1998)
94. Almost Heaven Judith McNaught Historique Europe (1990)
95. A Hunger Like No Other (Morsure secrète) Kresley Cole Paranormal (2006)
96. Lady Sophia’s Lover (L’amant de lady Sophia) Lisa Kleypas Historique Europe (2002)
97. Natural Born Charmer Susan Elizabeth Phillips Contemporain (2007)
98. The Grand Sophy Georgette Heyer Classique (1950)
99. Whitney, My Love Judith McNaught Historique Europe (1985)
100. Sylvester Georgette Heyer Classique (1957)

Voilà, une bien longue liste. Alors, votre chouchou est-il dans cette liste?

Chez les princesses, de cette liste, 39 ont été chroniqués, un peu plus des 3/4 ont été lu, et il y a aussi ceux dont nous avons lu un autre titre de l’auteur (mais là, je rends les armes, je ne mets pas les liens!!!).

Pas mal non? Lequel avez vous lu que nous n’aurions pas traité (et l’injustice est telle que vous nous invitez à réparer cette erreur au plus vite)?

Quel ouvrage vous surprend le plus ici?

Je vous laisse sur ces questions,

Bonne réflexion!
Tam-Tam

La question de l’homme

(Réédition du 14/08/10)

Dans une histoire d’amour il est question d’un couple. D’une unité centrale qui se forme par l’interaction entre le protagoniste mâle et la protagoniste femelle. Pour qu’il y ait alchimie et que le couple fonctionne, le caractère des deux héros et leur cohérence ensemble est capitale. Le couple est au cœur du roman, et dans ce couple, l’homme, et tout ce qu’il représente, tient une place de choix.

Car honnêtement, qu’adviendrait-il de Autant en emporte le vent sans le charismatique Reth Butler ? Que deviendrait Elizabeth Bennet sans Mr Darcy dans Orgueil et Préjugés ?

L’auteur a donc pour mission de créer un personnage qui saura non seulement retenir l’attention de l’héroïne, mais aussi celle de la lectrice ! Et tout comme chaque femme ne recherche pas la même chose chez un homme, chaque lectrice ne recherche pas la même chose chez le héros… quoique…

En me penchant sur la question, j’ai réalisé à quel point cette règle n’était pas vraie !

Par exemple, dans la vraie vie, celle où les gens ne m’appellent pas Votre Altesse, je sais que Chi-Chi et moi-même ne sommes pas attirées par les mêmes princes… Pourtant, nous sommes toutes les deux d’accord sur la sexitude incontestée des Dark-Hunter.

Dans un livre, je vais baver d’envie devant l’aura mâle d’un héros du type howardien plein de testostérone. Dans la vraie vie, je préfère un cerveau bien rempli à un corps parfait… Et j’aime bien prendre les décisions aussi, too bad pour l’homme macho…

Dans un livre, je frémis d’anticipation à la description des costumes régence du héros et à la manière dont ses larges épaules/ses puissantes cuisses/son magnifique membre les remplissent. Dans la vraie vie, un mec en collants est déguisé, un mec en slim, fashionisé. Dans les deux cas, mon radar à canon reste éteint !

J’ai donc entrepris de faire le tour de mes héros préférés afin de déterminer si oui ou non ils étaient tous sorti du même moule !

J’ai passé en revue une liste assez impressionnante de livres et d’auteurs. J’y ai inclus mes préférés, ceux que j’emporterai sur une île, mais aussi ceux qui ont ce petit quelque chose qui leur donne le droit de rester dans ma bibliothèque sans pour autant avoir le droit d’intégrer mon sac de vacances pour l’île…

J’ai tapé dans des genres variés : le contemporain, la romance régence, moyen âge, victorienne, le thriller, l’espionnage, le fantastique, la romance vampire, cowboy, écossaise, irlandaise, les fresques historique en 8 tomes, les romans Harlequin en 100 pages… Bref, j’ai fait un tour d’horizon et relu bien des 4èmes de couverture pour arriver à cette conclusion :
Mes héros préférés sortent d’un moule en silicone que les auteurs doivent se refiler entre elles… Mais même si elles les font cuire dans des fours différents ce qui leur donnent une saveur particulière, la recette reste la même.

Mon héros est fort, il a des muscles, il n’a pas de ventre mou, et si d’aventure il était doté de tablettes de chocolat abdominales cela ne gâcherai rien.

Tout comme les pompiers de Paris passent l’épreuve de la planche chaque matin, mon héros doit passer par l’épreuve du soulèvement de jeune demoiselle en détresse/fatiguée/blessée. Si par la suite il est capable de la porter sur plusieurs kilomètres, sans montrer d’autres signes que ceux de l’angoisse de voir arriver la belle à bon port, c’est un point de plus pour lui.

Mon héros est grand. Plus grand que l’héroïne, qui a le droit d’être une petite chose fragile ou le genre modèle petit lutin facétieux, mais dans tous les cas, il doit donner l’impression d’être plus grand que moi (NDLR : Je suis grande… très grande)!

Mon héros est intelligent. Mais pas forcément en ce qui concerne les relations avec les femmes. Il a le droit de ne découvrir l’épanouissement amoureux qu’avec l’héroïne. Mais il doit être un génie dans sa partie, que ce soit les affaires, la voile, la pêche, la musique ou le football américain. Toutefois, on notera qu’il est plus facile de rêver sur un héros architecte que sur un héros plombier…

Mon héros doit laisser sa douce moitié vivre. Il a le droit d’être possessif, mais la jalousie, passé le stade où l’aveu de l’amour est fait, c’est un peu pénible. Il doit être protecteur, mais quand on passe au stade bodyguard, ça fait un peu trop Hollywood à mon gout !

Mon héros a un passé. Ça le rend mystérieux. Il est marqué par son enfance/un accident/une apparition d’ovni dans le jardin de sa grande-tante Mauricette… Mais grâce à l’amour, il va pouvoir tourner une page.

Mon héros doit avoir la barbe de trois jours sexy, les chausses de cavaliers étroitement ajustée à ses cuisses puissantes, le sens de l’humour affuté, la carrure d’un athlète, une patience à toute épreuve et un doctorat en sport en chambre…

Mon héros est un cliché vivant. Et si je rencontrais mon cliché dans la vraie vie, mon intelligence m’avertirait qu’un corps pareil doit s’entretenir avec des heures en salle de muscu, qu’une telle compétence sous les couvertures sous-entend un entrainement préalable avec d’autres demoiselles que moi et qu’un passé mystérieux est parfois bien compliqué à gérer au quotidien…

Mais voilà, dans un livre, on oublie tout, et on rêve.

Le talent de l’auteur et sa recette secrète du héros nous font oublier que les ingrédients utilisés sont des clichés.

Créer un héros est un processus délicat, car lorsque mal maniés, nous levons les yeux au ciel et reposons le livre.

Parfois un héros fabuleux est associé à une dinde, et le livre perd toute sa saveur. C’est un peu comme servir de la Villageoise avec du foie gras aux truffes.

La question de l’homme est donc plus compliquée qu’une simple recette parfaite. Elle demande du doigté et de la patience, comme un bon repas n’est pas qu’une question d’ingrédients et de plats. Il faut l’atmosphère et les convives…

Et vous quel est votre héros parfait ?

Tam-Tam

PS: Sur la photo, le plus Yummy des australiens…

Le miel et les abeilles

abeilles

Aujourd’hui, deux livres, et deux livres que vous n’allez pas vouloir lire, laissez-moi vous le dire.

Deux livres lus tout récemment et deux livres écrits tout aussi récemment, avec un détaillounet de rien du tout qui m’a donné de folles envies de rage et abandonner le livre aussi vite.

Dans ces moments-là, je ressens cruellement l’inconvénient majeur de la technologie qui me fait lire sur kindle ou sur mon téléphone : je ne peux pas me défouler sur le livre et le jeter sauvagement contre un mur, voir à la poubelle, comme cela m’est arrivé très exceptionnellement (je le jure), je ne peux pas le tordre entre mes mains crispées pour le faire souffrir !

En revanche, ce que je peux faire, c’est envoyer des textos enragés à T. (oui, la rage est le motif de cette chronique), et me demander COMMENT un auteur peut encore écrire une c*** pareille aujourd’hui !!!

(T. est en train de sauter au plafond, j’ai dit une grossièreté)

(Elle ne va plus jamais vouloir m’écouter)

(Mais attendez, vous allez comprendre, et dites-moi si vous n’êtes pas d’accord !!!)

Le premier livre, c’est Bridesmaid de Julia London.

Sa nouvelle toute fraichement sortie, un road-trip pour cause de grève aérienne avec un parfait inconnu, tout pour me plaire dans le synopsis et une auteur que j’aime bien d’habitude. Jamais le top du top mais un moment agréable, et c’est déjà beaucoup. Donc, notre héroïne, Julie, Karen, Kate, je ne sais plus trop (Kate je crois) (oui, c’est ça, Kate), se retrouve dans l’avion à côté du beau Joe. Une tempête plus tard, leur avion de New-York à Seattle se pose à Dallas. Vérifiez sur une carte, ce n’est pas du tout le chemin. Il y a urgence car Kate se rend au mariage de sa meilleure amie avec une robe de demoiselle d’honneur à crinoline couleur pêche, dans sa house géante rose fuchsia, et que la mariée est complètement névrosée. Joe est pressé aussi, le job de sa vie l’attend. Bref, spoilers à tous les étages, ils finissent par partager une voiture, un train, et une chambre d’hôtel. Et ce qui devait arriver arriva, ils se sautent dessus comme des lapins. Ils se connaissent donc depuis 36h à ce moment-là, et à aucun moment, d’aucune façon que ce soit, l’auteur n’évoque la question du préservatif. Ni MST, ni grossesse, rien. Si la scène avait été suggérée, j’aurais pu croire que c’était une ellipse, mais non. Moult détails et rien. Ni avant, ni après. A aucun moment de l’histoire n’est évoquée cette possibilité très réelle que peut-être c’est légèrement inconscient d’agir ainsi.

Et moi, cela me met en rage.

L’histoire se finit bien, bla bla bla, ils vécurent heureux, et moi j’ai un ulcère à l’estomac rien que d’y repenser.

Madame Julia London, c’est une omission impardonnable, surtout de la part d’une auteur aussi expérimentée !

Quant au livre suivant, je vous le dit tout net, je ne l’ai même pas terminé. On me l’avait recommandé, vendu comme quelque chose de très sweet, une histoire new adult mélangée de small town romance : Small town girl de Jessica Pine.

L’héroïne, Lacie, végète dans sa petite ville de province, où elle aide son papa à vendre des antiquités en attendant de réussir à payer son emprunt étudiant. Parce qu’elle a un diplôme en poésie anglaise, et que si vous voulez mon avis cela a l’air encore plus utile qu’un diplôme d’art floral japonais, vu ce que Lacie essaye d’en faire…

Donc, Lacie végète et s’ennuie, et quand sa meilleure copine, mannequin à New-York, vient passer le week-end et lui propose d’aller en boite, elle se laisse déguiser en fille de petite vertu (j’essaye de rattraper mes mots osés de tout à l’heure) et se retrouve dans un bar over-branché où sa provincialitude ne passe pas du tout inaperçue.

Résultat, elle se planque dans un coin, se fait aborder par un type qui a l’air nettement moins propre sur lui que les autres (il porte un tee-shirt, imaginez l’horreur et la décadence), et se laisse convaincre pour un petit quickie dans la voiture, sur le parking de la boite.

Glamour non ? Vous devinez le moment où je vais devenir hystérique ?

Gagné, Lacie ne pense pas une seconde à se protéger. Avec un mec rencontré 5 minutes plus tôt en boite de nuit. Et cette espèce de DEBILE nous gratifie le lendemain (au-delà des détails de sa gueule de bois), d’un petit monologue qui atteint de tels summums de stupidité que je ne peux pas m’empêcher de vous le mettre tel quel ici :

« The worst part was than I didn’t regret it nearly as much as I should. (…) It kept coming back to me in pieces – a frantic scramble of hands and tights, the smoky taste of his mouth, the high-schoolish way he’s said “It’s okay – I’m clean”, which was as deep a discussion of safe sex as we’d had. I knew it was stupid as hell but everyone else did it, didn’t they? And they got away with it, so why shouldn’t I?”

Et là, c’était terminé pour moi. Au-delà du fait que l’évocation du souvenir n’a rien de sexy (une ruée de mains et de cuisses, le gout fumé de sa bouche, sérieusement ??!), il y a cette phrase d’une bêtise sans nom qui a fait que je n’ai pas pu continuer. Rien, absolument RIEN n’aurait pu sauver ce livre et ma tension artérielle était devenu bien trop élevée, je n’ai pas envie de mourir pour la science moi, madame.

Tu as raison cocotte, tout le monde passe à travers les mailles du filet. Toutes les gamines enceintes à 17 ans le sont par volonté murement réfléchie et les gens qui ont une MST l’ont bien cherché. Limite, ils ont dû sélectionner leur partenaire sur cette base.

Parce qu’après tout, si tout le monde le fait, pourquoi pas toi.

Pour ton information, ma chérie, d’après les chiffres de l’OMS, 16 millions de jeunes filles de moins de 19 ans tombent enceintes chaque année, 3 millions d’entre elles se font avorter, je pense que tu peux estimer sagement que si elles ne gardent pas le bébé, elles ne l’ont probablement pas voulu (et c’est sans compter celles qui le gardent parce qu’elles n’ont pas le choix, quelles qu’en soient les raisons). Quant aux MST, 499 millions de nouveaux cas chaque année rien que pour les maladies guérissables ! Or il existe plus de 30 maladies de ce type, et parmi les 8 les plus répandues, 4 sont inguérissables (et je ne vous donne pas les chiffres pour celles-là), d’autres sont asymptomatiques, en dépit des conséquences graves qu’elles peuvent avoir sur la santé à long terme. Prendre le risque d’en attraper une me parait donc être une idée lumineuse…  Une petite hépatite en cadeau de Noël, le VIH pour votre anniversaire, non, vous en pensez quoi ?

Donc, je rage, j’abandonne le livre, et je m’interroge. Je ne sais pas vous, mais j’ai commencé à lire des romances très jeune. Vers 13 ans. Les romances ont joué un grand rôle dans mon éducation, dans ma manière de voir les relations intimes, et je sais pour en avoir souvent parlé avec des copines lectrices que je ne suis pas la seule. Est-ce que si j’avais lu une chose pareille à 13 ans, ou même 14, 15 ou 16, pourquoi pas à 25, je ne me serais pas mis en tête que c’était acceptable de ne pas me protéger ? Quel que soit l’âge du lecteur, il n’y aurait pas une responsabilité de l’auteur de ne pas écrire des âneries pareilles ?

Une responsabilité générale à toute personne de ne pas laisser se propager ce cliché plus qu’éculé qui veut que l’on peut se faire confiance, après tout, on est dans une romance ? La prolifération des historiques et du paranormal dédouane souvent les auteurs de ces considérations de santé publique (et je ne vous dis pas que c’est une bonne chose mais je choisis mes batailles aujourd’hui), mais en romance contemporaine ? Quand l’idée générale est justement de mettre en scène des situations du quotidien ? Et dans les situations évoquées ici, c’est plus un exemple d’inconscience que de confiance…

La situation du quotidien laisse penser que l’on peut sans danger faire n’importe quoi. Et parce que c’est une romance, tout finira bien. Mais la fiction doit refléter la réalité un minimum : on ne met pas dans l’esprit des lecteurs l’idée que l’on peut coucher avec quelqu’un sans que cela prête à conséquence ! Je milite pour la responsabilisation des héroïnes de romance, et des femmes en général.

La réalité n’est pas une romance, on peut tomber enceinte d’un coup d’un soir, ces femmes ont pourtant bien du avoir des cours d’éducation sexuelle sur les oiseaux et les abeilles, les choux et les roses, la cigogne, etc… Elles ne peuvent pas plaider l’ignorance, quand aux MST, il faut donc encore et toujours rappeler que « rien n’a craindre » ne vaut pas un test de dépistage ? Et combien de personnes se retrouvent chaque années affectées sans le savoir, parce qu’elles n’ont pas conscience de s’être mises en danger, parce qu’elles ont fait confiance à une personne elle-même infectée sans le savoir, parce qu’elles sont asymptomatiques et n’ont pas conscience d’infecter d’autres personnes ?

On ne le répètera jamais assez, la meilleure défense contre ces risques est la prévention !!! Et autant ne pas voir la question abordée dans une romance du début des années 90 me semble gênant mais compréhensible (opinion publique encore peu sensibilisée, etc., admettons), autant c’est une erreur inadmettable (oui, parfaitement, inadmettable) pour moi aujourd’hui, après les grandes campagnes mises en place par les ONG, avec les moyens médicaux dont nous disposons en Occident !

Vous l’aurez compris, je ne vous conseille pas ces livres, mais à votre avis, inadmettable, inconscient, irresponsable, carrément criminel de la part des auteurs ? Surtout que ce ne sont que des exemples, d’un travers que l’on retrouve hélas trop souvent… Alors pour vous, il y a une responsabilité de l’auteur ou c’est de la fiction, on s’en fiche ?

Pour moi, en tout cas, c’est au moins une belle occasion perdue d’aider justement à une cause importante… Et une grande source de rage qui fait que le livre pourra être excellent par ailleurs, je ne le recommanderai pas. Une femme informée est responsable, c’est une femme qui reste maitresse de son destin, c’est une pierre apportée à la cause, et on vous l’a déjà dit, la romance est féministe. Quand elle est bien faite. Ce qui n’est clairement pas le cas ici !

Love,
Chi-Chi

Top 10 des acrobaties inoubliables

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Allez, il est temps de penser à la rentrée des blogs ! (avec une photo de Fabio en maillot de bain, parce que c’est bien de circonstances, j’ai décidé)T. a récupéré l’internet dans son nouveau château où elle fait pousser des pamplemousses, je suis revenue à la civilisation (en attendant d’en repartir bientôt), et on vous prépare quelques changements pour le mois de septembre…

Mais en attendant, il était temps de revenir sur le travail que nous avions fait ensemble lors de mon séjour fort fort lointain au printemps

A savoir, notre top 10 des scènes sexys qui ont marqué notre adolescence de jeunes princesses en fleur, fait toute une éducation et laissé des souvenirs impérissables. Potentiel sexy qui ne survit pas toujours à la relecture, mais qu’importe ! Et je parle des scènes que l’on trouve dans la romance classique, et non pas dans l’erotica en tout genre, vous pensez bien que ce serait trop facile sinon.

Là où vous allez bien rire c’est que ce sois moi, maitresse de l’étiquette et notoirement connue pour être une grande prude, qui sois obligée de relever le défi d’écrire cet article sans déroger à mes règles de bienséance. Préparez-vous, cela risque de ne pas être triste…

La première, la plus importante, la meilleure, celle qui nous vient tout de suite à l’esprit, c’est toujours la scène entre Derek et Sarah dans La loterie de l’amour. Si vous avez lu ce livre quand vous aviez 15 ans (comme T. et moi donc), vous saurez de quoi je parle. Si vous le découvrez aujourd’hui, post Fifty shades et compagnie, vous ne sourcillerez même pas… Mais à l’époque, la jeune demoiselle innocente qui découvre que si, même si elle refuse de se retourner pour donner accès à son tendre époux, il est possible de faire des choses, cela m’avait appris plein de choses sur la vie et les abeilles et les fleurs. (quand je vous disais que vous alliez rigoler)

Number 2. Un autre de mes grands souvenirs, pas forcément le plus sexy mais le plus improbable, c’est une magnifique scène sur un cheval au galop, dans Une mélodie de velours de Jude Deveraux. Une gymnastique complétement dingue, et même sans avoir testé, je ne comprends pas que ce soit techniquement possible ! Inoubliable…

Number 3, dans Mister Perfect de Linda Howard. Jayne au téléphone avec sa sœur découvre qu’il est possible d’être assez facilement distraite. Quand à la sœur de Jayne, elle serait aujourd’hui encore prête à lâcher son mari si jamais notre héros très doué de partout avait un frère du même calibre. Et moi aussi. Je dis ça, je ne dis rien.

Number 4, la nuit de noces de Jasper et Melissande dans Séduire un séducteur d’Elizabeth Hoyt. Une nuit de noce où le héros n’est pas du tout à la hauteur. Vous comprenez, la première fois ça fait mal alors il faut en finir le plus vite possible. Au grand dépit de l’héroine qui n’est pas vierge et trouve que son mari manque de finesse. Ok, elle n’a rien de sexy cette scène en fait. C’est la scène dans le presbytère dans Puritaine et Catin (de la même auteur) qui est sexy. Mais la nuit de noces m’a marqué davantage. J’étais plus vieille, c’est surement pour ça !

Number 5, je fais une confiance aveugle à T. puisque je n’ai pas lu (et ne lirai jamais) la saga des Enfants de la terre de Jean M. Auel. Mais si j’en crois les rougissements de ma comparse, les premiers rites entre Ayla et Jondalar (dans le tome 2 de la saga) sont à la hauteur pour figurer dans ce top !

Number 6, une bataille de tartes dans un Jude Devereaux again… Un ange de velours pour être précise (Velvet Angel). Je sais, cela n’a rien de sexy, dit comme ça. Mais une fois de plus, imaginez la fraiche petite princesse que j’étais, découvrant que l’on pouvait faire des choses sur la table du diner, après une bataille de dessert et en faisant un usage très créatif (encore que salissant) des fruits confits… Usage alimentaire créatif que l’on retrouve aussi chez Lisa Kleypas, Sous l’emprise du désir.

Number 7, dans Unclaimed de Courtney Milan. Croyez moi sur parole quand je vous dit que ce n’est pas parce que le héros est vierge qu’il ne sait pas se servir de ses atouts correctement!

Number 8, dans Son of the morning de Linda Howard, il y aurait une mythique scène dans un escalier. Moins créatif que d’autres mais très représentatif de l’état d’urgence dans lequel peut vous mettre un héros howardien…

Numer 9, dans une cabine d’essayage, pour Vane et Bride dans Jeux nocturnes de Sherrilyn Kennyon. Certes, de nuit, donc dans un magasin fermé et déserté. Ce qui n’enlève rien au potentiel sexy de la scène.

Number 10. Pour finir en beauté… Dans la série des Royal four de Celeste Bradley, il se passe un truc absolument magique. Le héros est tellement bien monté qu’il a du mal a trouver des partenaires accommodantes. Et ce n’est pas une image. Heureusement, notre héroïne pleine de ressources s’adresse à la tenancière d’un bordel pour lui demander les instruments nécessaires pour… Comment expliquer cela de manière délicate ? agrandir le passage ? Voila voila… Elle se retrouve avec une petite mallette et tout le nécessaire pour progressivement se mettre en condition. Je vous laisse imaginer mon effarement de trouver des choses pareilles dans une romance régence tout ce qu’il y a de plus comme il faut !

Voila pour cette liste non exhaustive bien évidemment, il y en avait encore bien d’autres…
Dans Liaisons inconvenantes d’Elizabeth Hoyt, dans presque tous les Eloisa James, dans certains Sarah Mayberry, notamment Her best worst mistake, dans les Jayne Ann Krentz, dans la saga Fever de Karen Marie Moning, dans Chercheuse d’or de Maggie Osborne, dans Une femme dans la tourmente de Nora Roberts, etc.

A votre tour de partager avec nous la scène la plus mémorable (en bien ou en mal), que vous ayez jamais rencontré !


Bonne journée,
Chi-Chi

Ahoy captain !

Troisième année consécutive que je vous dévoile en cours d’été ma saga, aucune surprise donc. D’autant que certain(e)s d’entre vous auront retenu mes allusions plus, et surtout moins subtiles au thème qui va nous occuper ces prochaines semaines :

Le pirate de la romance

Ce thème est venu à moi, à l’insu de mon plein gré, alors que j’écoutais une chanson. J’ai alors réalisé que le pirate en romance est un thème vendeur. Le côté bad boy, l’élément liquide, le teint buriné par le vent, les cheveux aux pointes blondies par le soleil, vous ajoutez à cela l’aventure, le coté voyageur… le capital sexytude est bien là.

Il n’y a qu’à voir les trois pirates ci-dessus… Le premier est tiré du film « L’île aux pirates », et cette mèche blonde et ce sourire canaille ne sont pas sans un certain charme! Je ne devrais même pas à avoir à présenter le second, qui n’est autre que le formidablement romantique « Dread Pirate Roberts » du film « Princess Bride« . Quant au troisième, il s’agit de Hook, dans sa version « Once Upon A Time » – et pas Dustin Hoffman, qui bien que formidable dans le film éponyme, irradie moins de virilité que celui-là!

Cela n’a rien de grave, mais nos cerveaux rationnels de princesses ne peuvent que réaliser que « pirate » est de ces occupations que seule la romance peut nous vendre. Au même titre que voleur.

En effet, prenons le portrait robot d’un pirate (j’ai pour cela eu recours à un procédé honteux qui s’appelle le chantage, et j’ai échangé une séance de « plouf » avec les miniprincesses contre un portrait détaillé du pirate tel qu’ils (son altesse le dauphin était là lui aussi) le voient :

Sale, avec une jambe de bois, des dents noires et jaunes et des trous (l’hygiène buco-dentaires des munchkins est parfaite), un crochet à la place de la main (monsieur le dauphin aurait-il regardé Peter Pan ?), un perroquet sur l’épaule, un œil en moins et un bandeau avec une tête de mort sur le trou (dit avec l’œil frétillant de l’enfant qui trouve ça cool… J’adore!), des puces (décidément, le pirate ne se lave pas)… Ont aussi été mentionné des verrues, des « coutures » (comprendre des cicatrices), des chaussettes à rayures, une barbe ou des moustaches (tout dépend du munchkin interrogé), et du poil dans les oreilles (oui, je flaire un traumatisme là).

J’ai ensuite cherché à savoir quelles étaient, selon le trio munchkinien, les activités principales du pirate :

Il vole les gens. Il brule les bâteaux des gens, il fait du canon (j’imagine sur les gens), il se bat avec une épée et il boit de l’alcool qui pue.

J’aime l’esprit synthétique du munchkin. 
A présent passons au portrait-robot du pirate de romance:

Il est grand, il est beau, et pour une fois, il sent vraiment bon le sable chaud! (étant donné le temps qu’il passe au soleil des tropiques et sur les îles aux trésors paradisiaques, ce n’est pas trop dur). 
Il est charmeur, il est viril et un leader né. Il peut avoir des marques sur le corps, mention de sa bravoure au combat, mais rien d’aussi drastique qu’un crochet (qui pour les caresses n’est pas très pratique vous admettrez). Il est un peu canaille, profondément aventurier et il est mystérieux.
Le pirate glamour, c’est un peu le mec bien qui a viré bad boy et a tout quitté pour l’aventure. Quand il vous sourit, il vous promet des voyages jusqu’au bout du soleil couchant, et des nuits d’amour au bord de la lagune…

On est d’accord. Ce mec est un fantasme sur pattes. Et force est de constater qu’une fois encore la romance s’est un tantinet éloigné d’une réalité qui devait clairement être plus proche de la description munchkinienne, même si cette dernière n’inclus pas les carnages, agressions et autres actes de cruauté dont étaient plus que capable ces vils baroudeurs des mers (mais en un sens, ça m’arrange que leur innocence ait passé sous silence ce versant du portrait).

Quoiqu’il en soit, le pirate de romance a beau être sexy a souhait, vous vous demandez sans doute comment j’en suis arrivé à me dire :
Tiens, si je passais des semaines à me renseigner sur les pirates en tout genre dans la romance ?

Et bien, tout a commencé par une chanson. Oui, une chanson que je vous invite à écouter et qui en plus de vous dévoiler un détail de mon casier judiciaire de princesse, raconte une bien jolie histoire.



Pour résumer (pour les sales feignasses qui n’auraient pas tout écouté, niark niark). Une jeune fille se voit promise à 15 ans et plutôt que obtempérer elle décide de « se laisser prendre par la mer » (comme dirait un certain poète français) et sous les trait d’un garçon se fait enrôler en tant que mousse sur un bâteau. C’était sans savoir que le capitaine du-dit navire n’était autre que son fiancé… Pendant 7 ans ils voyagent sans se reconnaître et au retour, se tombent dans les bras l’un de l’autre. Happy end, envolée de poissons volant, et arc-en-ciel made in le roi Triton.

Alors que j’écoutais la chanson pour la 14ème fois, et alors que je réalisais que l’histoire était un parfait synopsis de romance pirate, je me suis interrogée sur les éléments qui font que soudainement la romance pirate est formidable et inoubliable.

Comme à mon habitude, j’ai cherché dans tous les genres et toutes les époques, mais hormis notre amie Julie James qui nous a régalé d’un pirate informatique, je n’ai pu que constater que le pirate est un héros typique de la romance historique.

Très à la mode il y a une quinzaine d’années, il est quelque peu tombé dans l’oubli (tout relatif) et peuple moins les étagères que les highlanders. Mais comptez sur moi cet été pour vous faire découvrir du pirate à la pelle. Et histoire de bien vous appâter, sachez que le programme comprend, des auteurs telles que Johanna Lindsey, Mireille, Calmel, Julie Garwood, Teresa Medeiros ou encore Shirlee Busbee!
 
Bon lundi,
Tam-Tam
 

Jet, enfin!!!

Comme quoi, il suffisait de demander! Voyez-vous, La Petite Lady devait nous écrire un article, c’est chose faite, et elle est en forme!

(Juste, pardon les gars mais c’est QUOI cette couverture trop moche d’un type qui fait peur là? C’est supposé me faire rêver?? Raté… pas vous?) Enfin bon, passons, on sait déjà que la couverture de romance est un art mystérieux que personne ne maitrise et que ce n’est certainement pas ça qui va me faire acheter un livre! (surtout vu le regard halluciné du jeune homme qui me fixe, vaguement vitreux. Je ne veux pas savoir ce qu’il a pris pour ressembler à ça!)

Enfin bon, c’est les vacances (c’est l’été en tout cas), installez-vous confortablement, prenez un verre bien frais, et venez lire son (long) article à pleurer de rire avec de la science de la romance dedans… 


Chi-Chi

Bonjour, je prendrais bien un Jet (27).

Si jamais je n’avais pas peur du courroux de Chi-Chi, je pense que je m’arrêterai là parce qu’en soit ça résume bien mon sentiment général post-lecture.

Hihihi #paillettes #groupie #lovetatooboys
(non je ne suis pas sur Tweeter mais je gazouille quand même si je veux !)

Mais j’ai bien trop de respect pour Chi-Chi pour lui infliger cet affront, d’autant qu’elle attend relativement patiemment (le fait que je sois en Outre-Mer aide peut-être) cet article depuis une semaine (note de Chi-Chi: UNE SEMAINE??!!! Dis plutôt un mois!). A ma décharge, je dirais que j’ai voulu faire les choses bien: j’ai relu le livre plusieurs fois afin d’en faire la critique la plus juste et la plus fidèle (et récolter quelques citations sympathiques pour agrémenter le tout).

Tout d’abord, braves gens, damoiselles et damoiseaux (rayez la mention inutile), laissez-moi vous faire une confession: je suis une novice totale en matière de romance, mes lectures de prédilections étant plutôt dans le thème polar/héroiquo-fantastique avec histoire d’amour en arrière-plan. J’ai bien lu quelques romances dites classiques (Marc Darcy si tu m’entends), mais avec Rule, je lisais ma première romance directement approuvée/conseillée/validée par les princesses. Fraichement armée d’un Kindle (avec lequel je vous annonce mes fiançailles sous peu, on passe notre vie ensemble faut dire), j’ai décidé de me laisser tenter par Rule (petit prix mais maxi plaisir). Ayant beaucoup aimé Rule, j’ai décidé de continuer sur ma lancée avec Jet.

FAUUUUUUUUUUUUUUUUUUUUUX, pour éviter de mettre Kholer en colère (comment ça elle n’est pas inédite cette blague !?)

Je dois vous avouer: Rule n’était pas ma première romance. Chi-Chi m’avait prêté il y a quelques années le premier tome de la Confrérie de la Dague Noir un jour que je lui vantais en long en large et en travers les mérites de Damon et autres vampires de série (je précise que c’est une des rares fois où j’ai prêté quelque chose que je n’avais pas aimé, mais je n’avais rien d’autre sous la main – C.). J’ai donc lu L’amant Ténébreux et en français s’il vous plait… Je trhemble enchore devant le thalck pour bhébhé, c’est vous dire.
NB: désolée pour les fans de J.R. Ward et pour celles qui ne comprennent pas la blague, mais la confrérie et moi on a clairement pas accroché.

Bref, tout ça pour dire que j’ai lu Jet. (Format ebook / anglais facile) et que je le conseillerai à toutes celles qui ont aimé Rule. Nul besoin d’avoir lu Rule pour lire et comprendre Jet, mais c’est tout bonus pour mieux y apprécier l’histoire sachant que ça se passe après.

Basiquement, c’est un peu le même schéma que Rule et Shaw (le bad-boy et la perfect girl): vous prenez un beau tatoué aux pantalons hyper-slim qui fait de la musique, une belle fille intelligente avec bottes de cow-boys au passé un peu mystérieux qui veut toujours être maitresse de son destin, vous rajoutez des parents totalement honteux qui vous font perdre foi en l’Amour, un frère beau en faire damner un saint voire des seins (jeu de mot honteux mais totalement adapté selon le contexte). Vous saupoudrez le tout d’une attraction physique tellement palpable que nos deux protagonistes sont bien les derniers à se rendre compte qu’ils veulent être naked together” (ce n’est pas moi qui le dit, c’est Ruuuule). Vous rajoutez des bagues et un drame avec un grand D et hop ça fait une Love Story.

Globalement Ayden m’a un peu saoulé mais heureusement Jet était là pour relever le niveau  Donc je plussoie l’alternance des points de vue!


Ce que j’avais envie de dire à Ayden pour la secouer et la sortir de sa torpeur:
  • Quand Ayden dit “There were too many boys for too many bad reasons” a.k.a “J’ai honte de mon passé parce que j’ai fait pleins de galipettes pour de mauvaises raisons, mais surtout pour aider mon frère en fait”, et qu’elle pense que ça justifie le fait qu’elle doive s’éloigner de Jet. Alloooooo, tu parles de JET, le mec qui a enchainé les conquêtes d’un soir pendant des années …Qui est-t-il pour te juger là-dessus non mais sérieusement !!! T’es un peu crétine de croire que ça va changer quoi que ce soit, ça va peut-être lui éviter de croire que tu es une petite fleur innocente (cf. la suite), ce qui t’énerve.
  • Quand Ayden a ses pseudo-crises de culpabilités à base de « bouhou si mes amis savaient qui j’étais avant, ils me mépriseraient, bouhou il faut donc que je continue à leur mentir ». Allooooo mais apprends ce que ça veut dire le mot AMI. Et puis tu ne parles pas de Mr et Mme Parfaitsoustouteslescoutures, tu parles quand même d’un groupe de hard rock, de tatoueurs professionnels avec un passé… Alors si eux te tournent le dos quand ce ne sont clairement pas des enfants de cœur, ça sera PAS pour ton passé.
  • Et je m’arrêterai là pour éviter les spoilers… mais je peux vous dire que j’ai eu de nombreuses fois un monologue avec Ayden pour qu’elle arrête de se prendre pour ce qu’elle n’est pas. Non Ayden, tu n ‘est pas indigne de l’amour des gens et ce n’est pas parce que tu n’as pas été un ange dans ton adolescence que toute ta vie les gens vont te tourner le dos!
Jet, Jet, je n’ai pas grand-chose à te dire… Tu es un personnage attachant, assez cohérent de bout en bout et cela malgré des parents complétement indignes !

Puisque ce sont bientôt les résultats du bac de Français (enfin ça l’était quand l’article a été écrit la semaine dernière – C.), je me propose de vous démontrer par a+b pourquoi lire des romances est bénéfique pour la culture stylistique et des champs sémantiques. Cela peut toujours servir si vous arrivez à bout d’argument sur les bienfaits de la lecture de romance… Mais je doute que vous y arrivez un jour.

DE L’ART DES FIGURES DE STYLE AVEC JAY CROWNOVER:

« He tasted like whiskey and the sweetest kind of temptation there was. »
Il avait le goût du whiskey et de la plus douce des tentations qu’il puisse exister.
« She tasted like wine and invitation. »
Elle sentait le vin et le parfum enivrant d’une invitation. (Et c’est comme ça que les drames traductionnels commencent)

Ceci sont de magnifiques zeugmas : le zeugma est une figure de style qui consiste à lier syntaxiquement deux termes à un verbe (ou adjectif). Ces deux termes sont quant à eux incompatibles et entretiennent un rapport différent avec le dit terme-lien.

Application : poésie réussie avec Jay Crownover.
Grand manitou du genre : feu Pierre Desproges !

« I couldn’t forget that he thought I was just some innocent little flower who shouldn’t be touched by dirty hands. »
Je ne pouvais oublier qu’il pensait que je n’étais qu’une innocente petite fleur qui ne devait pas être touchée par des mains moins innocentes.
Ceci est un parfait exemple de la très célèbre figure de style qu’est la métaphore, une figure de style qui associe quelque chose (ici Ayden) à un autre champ sémantique (ici la fleur) afin de traduire/d’illustrer une idée/un sentiment (ici quelque chose de beau, pure et naturel qui ne demande qu’à être protégé).

Quoi que je me questionne encore sur le choix du terme fleur avec l’adjectif innocente, serait-ce un oxymore ironique dissimulé pour véhiculer une toute autre idée, bien moins pure ?


Notons l’euphémisme dans ma traduction.

« This was a kiss that was filled with promise, filled with all the things that had been hot and heavy between us for so long. »
C’était un baiser qui était rempli de promesses, remplies avec toutes les choses qui avaient été brulantes et étouffantes entre nous pendant si longtemps.
Ceci est une métaphore filée. La même chose qu’une métaphore mais avec encore plus de mots des champs sémantiques imagés.

On remplit rarement un baiser avec quelque chose de concret. Certes, une fois j’ai rempli ma bouche avec des pâtes, beaucoup de pâtes, vraiment beaucoup de pâtes (Lady D. peut en témoigner) mais m’est avis que personne n’aurait voulu remplir avec moi un baiser. (On ferait beaucoup de choses pour gagner un concours, même ressembler à un hamster).

« You really think I’m about to let you guys roam around this city unsupervised? The female population of Denver would never survive it. »
Tu pensais vraiment que j’allais vous laisser parcourir la ville sans surveillance? La population féminine de Denver n’y survivrait jamais.
Nous avons là une hyperbole, figure de style qui met en relief une idée au moyen d’une expression exagérée. Les filles de Denver y survivraient mais leurs nuits seraient surement très occupées.

« Look, I don’t know about love but I am infatuated with him. He makes me smile just being in the same room… [18 lignes] I might be in love with him, but I can’t be. »
Écoute, je ne sais pas ce qu’est l’Amour mais je suis sous le charme. Il me fait sourire juste en étant dans la même pièce [AydenesttropamoureusedeJet] Il se pourrait peut-être que je sois amoureuse de lui mais je n’ai pas le droit.
Nous avons là un bon gros mensonge de Ayden. (cf. ce que j’ai dit plus haut) et accessoirement une petite litote (bien qu’elle veuille nous faire croire le contraire) car on sait tous que dans le fond elle veut juste dire: Je suis complétement raide dingue folle amoureuse de lui et je ne peux imaginer ma vie sans lui, mais non elle se contente de dire “Il se pourrait que je sois amoureuse”.

La litote est effet une figure de style qui en dit quelque chose sous une forme atténuée pour finalement en dire plus.

Ayden nous a juste fait la version moderne du célèbre “Va, je ne te hais point”.
NB: Si on poussait plus loin l’analyse, on pourrait presque dire qu’Ayden utilise une sorte de prétérition, figure de style qui consiste à dire que l’on passe sous silence quelque chose alors que finalement on ne fait qu’en parler. Ayden veut nous faire croire qu’elle ignore tout de l’amour… Alors pourquoi nous en donne-t-elle une définition de 18 lignes ? Mais bon, je pousserai Mémé dans les orties en disant ça.

Et c’est loin d’être fini, il y a tout plein de jolies figures de styles utilisées dans la romance. (On me dit dans l’oreillette qu’il y a aussi des moins poétiques, notamment chez J.R. Ward mais ce sont les aléas du style, Hit or Miss), mais c’est tout pour le moment (Lady D. c’est pour toi  aussi).


Je dois avouer que j’aime beaucoup le zeugma et la prétérition. J’aime jouer sur les mots avec le zeugma et ne pas parler des choses tout en parlant avec la prétérition.

Et vous quelle est votre figure de style préférée avec exemple à l’appui tiré d’une romance ?

Dernier point qui m’a un peu chiffonnée… Les descriptions de Jay Crownover sont parfois un peu trop facile à base de :

  • N’importe quel garçon avec des cheveux roses comme les siens aurait l’air ridicule, mais non Rule était magnifique.
  • N’importe quel garçon portant des pantalons si slim aurait l’air ridicule, mais non Jet était SO sexy.
C’est un peu facile, moi aussi je peux le faire :
  • N’importe quelle table avec une telle nappe aurait eu l’air de mauvais goût, mais non, le jaune caca d’oie donnait à cette table un côté irrésistible!
Pour finir, je dirais que nos deux tourtereaux ont souffert non pas des situations complexes dans lesquelles ils ont été amenés à vivre (cambriolage, hospitalisation, tribunal, rupture familiale etc.), mais plutôt d’un manque de quelque chose entre eux… un truc qui commence par un grand C majuscule.

Je parle évidement de Communication !!!

J’ai vraiment l’impression qu’ils se seraient évité pas mal d’ennuis et de rebondissements si Ayden avait été plus honnête … (ouais franchement je trouve que c’est “tout de sa faute”, mais ne vous méprenez pas hein, je l’aime bien dans le fond Ayden, elle a ce côté dure-à-cuire je-veux-régler-mes-problèmes-toute-seule  que je comprends même si souvent ça ne lui réussit pas)

Donc les ami(e)s, bien que Ursula (la vilaine pieuvre qui torture Ariel, aka moi donc – .C) nous ait dit de pas sous-estimer l’importance du langage du coooorps (ce que nos deux tourtereaux n’ont pas sous-estimé croyez-moi), il faut encore moins sous-estimer importance du langage tout court dans les romances mais dans la vie aussi… C’est la MORALE de notre histoire.

Comme quoi tout est bon à prendre dans cette romance!

A VENIR L’HISTOIRE ENTRE LA DELICIEUSE CORA ET LE NON MOINS DELICIEUX ROME (schéma inversé cette fois, youpi, la bad girl et l’ex-soldat)
#tattoenformedecoeur
  

  
La Petite Lady
 

Episode 3 et fin: Sans orgueil ni préjugés

Résumé des épisodes précédents : les synopsis vous mentent !
 
Que l’on cherche un livre aux allures de vieux Harlequin old school, un nerd au potentiel de sexitude sous exploité ou que l’on ai envie de se plonger dans une régence aux évocations du monde de Jane Austen… 

On nous ment (on nous spolie, et je n’appelle pas à la révolution, promis) et depuis deux semaines, en passant un peu ma frustration, je vous fais rire en vous racontant ce que je cherchais dans mes lectures et ce que j’y ai trouvé.


Le livre d’aujourd’hui est un historique, récent et français. Sans orgueil ni préjugés de Cassandra O’Donnell est le premier tome de la série des sœurs Chabrey et il nous conte l’histoire de Malcolm et Morganna.

Sans plus attendre passons au synopsis :
Le mariage ? Morgana Charbrey ne veut pas en entendre parler ! Elle préfère son indépendance et les sciences, passion qu’elle dissimule derrière une prétendue maladie, loin des regards courroucés de la bonne société. Lorsqu’elle apprend que le manuscrit de sa sœur a été refusé par un éditeur méprisant l’intellect féminin, Morgana décide d’aller confronter ce personnage cynique et détestable. Si ce dernier pense pouvoir confondre la demoiselle à coups de reparties cinglantes et de sourires enjôleurs, il ne sait pas encore à qui il a affaire…
A la lecture de ce dernier, la lectrice de romance se dit que 1) elle va avoir le droit à une romance historique pleine d’humour avec 2) un personnage féminin au caractère bien trempé et 3) un héros qui a besoin urgemment de se faire remettre à sa place. 

Une lecture dans la lignée des Lisa Kleypas, Julia Quinn et autres Eloisa James. C’est à dire une régence moderne, avec une dose suffisante d’anachronisme(s) dans le caractère des personnages pour que l’humour soit au rendez-vous…

Pour ne pas risquer une nouvelle déconvenue, j’avais même lu plein de chroniques hyper enthousiastes et loin de moi l’idée de dire que le livre est mauvais, mais il ne correspond juste pas à ce que j’attendais.

Pourquoi donc?
Parce que ce livre n’est pas aussi moderne qu’il veut se vendre. Pour étayer mon argumentation, il va me falloir faire un petit bond dans le temps, et revenir aux décennies précédentes. 
La romance, dixit Chi-Chi (qui a joué le rôle aujourd’hui de mon wikipanion perso), trouve ses premiers balbutiements chez nos amis les Grecs du 3ème et 4ème siècle, il y a donc très très longtemps (dans une galaxie très très lointaine…)(non, je m’égare), ce qui lui a bien laissé le temps d’évoluer. 

Cependant, la romance telle que nous la connaissons remonte aux années 70 (à la louche). C’était alors le règne de ce que l’on qualifie de « old-school« , où le héros était macho et dominateur, l’héroïne était belle, fragile et plutôt sans défense et où la pâmoison et le butor étaient rois dans les traductions.
Les experts s’accordent à dire que le virage entre le old-school et la romance moderne s’est fait autour d’un roman, AKISA (A Knight In Shinning Armor, en français, Vint un chevalier) de Jude Deveraux. 

La romance, dite moderne, pris alors son envol dans les années 80 (bonjour mulet et épaulettes) avant de s’installer comme la dominante dans les années 90 où les héros étaient certes toujours masculins, mais où ils écoutaient aussi leur douce qui n’était plus sans défense, qui avait un avis et même parfois raison (miracle!).

La romance moderne, aurait ainsi suivi les modifications des aspirations des femmes, et les héroïnes ont repris le contrôle des romances tandis que nos mères prenaient le contrôle de leurs vies (pour faire dans le schématique).

Sans orgueil ni préjugés se veut une romance moderne. Son héroïne y est férue de sciences, souhaite mener sa barque et veut faire fi des conventions. Son héros se veut de la trempe des machos qui ont juste besoin de LA femme qui saura leur faire entendre la voix de la sagesse. Ce que j’applaudis à gorge palpitante. 

Sauf quand la lecture me révèle du old-school qui n’était absolument pas dans le contrat!
Certes, notre héroïne est toujours aussi passionnée de sciences, sauf qu’il lui suffit de voir le héros pour 1) le détester (vous me direz qu’étant donné son attitude c’est tout à fait normal) comme le butor qu’il est et 2) ne pas lui résister (parce que des choses physiques se passent en elle et qu’elle ne peut maitriser le désir qui déferle). Et cela, mes amies, c’est clairement du cliché old-school où on pourrait presque dire que la jeune Morganna n’a pas le cerveau nécessaire pour dire non et résister.

Et le héros dans l’histoire? Il est de la même trempe. 

Deuxième rencontre, l’héroïne lui tient tête… le désir l’assaille, et hop, je t’embrasse pour te punir ! Et s’il y a bien un trait qui est propre au old-school c’est celui-là. L’hégémonie masculine sur la femme, cette dernière qui dit non mais qui veut dire oui. On forcit un peu les trait et BAM ! Passions Captives ! (pour celles qui n’auraient pas lu l’article, allez donc rire!)


Comme je suis têtue, j’ai continué ma lecture au-delà de la deuxième rencontre. Mais l’intrigue est fainéante. Résoudre tous les problèmes de communication à coup de désir irrépressible, c’est très difficile à croire. 

D’ailleurs revenons à ce désir débordant. La régence en romance est un genre qui s’appuie sur une série d’anachronismes pour nous vendre du rêve. On croit au mariage d’amour dans une société qui fonctionnait sur les mariages d’intérêts et de convenances, on avale en souriant l’improbabilité des situations où les héros se laissent aller à leurs hormones avant le passage devant Monsieur le curé/pasteur/capitaine de bateau. 

Mais notre désir d’y croire s’arrête quand le bouchon a été poussé trop loin (et ce n’est pas Maurice qui me dira le contraire). C’est pour cela que dans ce livre précisement, cela va au delà de la crédibilité historique et touche la crédibilité littéraire de base. 

Je m’explique et je vous plante le décor. Morganna et sa sœur arrivent à Londres, se rendent chez Malcolm, lord et éditeur, pour protester quant au refus d’éditer le roman de la jeune soeur. Notre héros se montre arrogant et répond qu’il a ses raisons (comprendre, il a un gogo-gadget-o-p*****, et on ne peut pas comprendre). 

Le même jour, Malcolm se rend au domicile des Chabrey, et au lieu d’attendre d’être introduit par le majordome, il force le passage. S’en suit une discussion qu’on pourrait fort aisément qualifiée de houleuse, conclue par un baiser du monsieur à la demoiselle.

Ainsi, si on me vend un historique, je vais avoir du mal à croire qu’un lord à la réputation correcte (comprendre qu’il n’est pas connu pour visiter les chambres des domestiques de toutes les demeures dans lesquelles il est invité) va soudainement forcer l’entrée d’une maison où il n’a jamais été reçu pour ensuite embrasser la personne qui aura consentie à le recevoir, et ce, malgré la scandaleuse enfreinte à l’étiquette. 

Quand cette scène arrive autour de la page 50, il y a de quoi être refroidie.


Alors que l’auteure elle-même dit qu’elle a cherché à créer une ambiance désuète avec un langage que n’utilisent pas les anglo-saxons et que la romance offrait une plus grande liberté car il n’y a pas de vérité historique. 

Oui, lire un historique ne veut pas dire lire une biographie sur la vie de la femme au Second Empire, ni les mémoires d’un moine franciscain à la Renaissance. Mais il existe une limite à notre capacité à « gober » les anachronismes. Et certes, on peut s’amuser en romance, mais de là à mélanger les genres comme cela, j’ai juste la sensation qu’on me prend pour une (ravissante) idiote qui ne saura pas voir la différence. Ainsi, la régence, c’est une dose nécessaire de conventions et de règles que l’auteur peut choisir de « tordre » avec talent.
Enfin, je finirai sur une dernière réflexion : si cette même scène était adaptée dans un contemporain, je crois que je tiquerais tout autant, parce qu’un homme qui embrasse pour faire taire parce qu’il ne sait résister au désir qui monte en lui la deuxième fois qu’il me voit, je lui envoie mon genoux dans… bref, vous savez où!
Comme quoi, certaines conventions traversent les époques.
 
Bon Lundi,
Tam-Tam

Critique à l’eau de rose

Eau de rose? Voila une expression que vous n’avez pas l’habitude de voir ici. Cela ressemblerait trop à une forme de critique, un truc péjoratif et un peu dédaigneux que l’on n’utilise pas quand on parle de romance. Et critiquer la romance, moi? Inconcevable… On ne passe pas sa vie à défendre un sujet pour se tirer une balle dans le pied, normalement.
Pourtant, comment mieux répondre aux critiques qu’en en faisant la critique soi-même (cela devient compliqué, attention). Et cela faisait longtemps que nous ne vous avions pas fait un petit article de Science de la romance. Alors, en écho à l’article de Perséphone (récemment convertie à la romance et revenant, pour mon plus grand bonheur, sur certains des préjugés qui accompagnent le genre), j’avais envie de parler un peu des critiques faites à la romance.
 
Notre blog fêtera bientôt ses trois ans, c’est peu mais nous en avons dit des choses, depuis. J’ai donc choisi de croire que tout le monde n’était pas allé éplucher l’intégralité des archives, pour retrouver, disséminé un peu partout, tous ce que nous avons pu dire sur le sujet ! (et je ne vous blâme pas, c’est un boulot de dingue, on s’éparpille un peu parfois, dans notre enthousiasme)
 
Parce que, vous avez du vous en rendre compte, la romance est à la fois le genre littéraire le plus populaire et le moins respecté qui soit. Oui, le plus populaire, pas en France spécifiquement mais dans le monde (je n’ai pas peur des mots – je devrais faire comme Barney et inventer des statistiques mais je n’ose pas – vous devrez donc me croire sur parole). En France, notre « exception culturelle » et un certain snobisme freinent l’essor de la romance, mais, si nous revenons à l’exemple classique de l’Amérique du nord, cela représente plus de 50 % des livres vendus chaque année, toutes catégories confondues, Harlequin vendant plus de 4 livres par secondes, 2 d’entre eux à l’international. Autant dire, une supériorité écrasante qui se répercute dans de nombreux autres pays…
 
Alors comment se fait-il qu’un genre aussi populaire soit aussi mal vu ? La critique littéraire, supposée se baser sur des arguments objectifs, ignore ce pan entier de la littérature. Au motif que c’est un genre féminin, écrit par les femmes, pour les femmes, à propos de problèmes considérés comme féminins, tandis que l’édition, la critique littéraire, le journalisme sont, aujourd’hui encore, largement dominé par les hommes ? Qui sait… Je n’ai pas la prétention de faire une analyse de société ici mais c’est incontestablement un élément que l’on retrouve souvent.
 
Mais surtout, le problème autour de la romance vient d’une incompréhension fondamentale autour du genre : les extérieurs, les non-lecteurs, se focalisent sur la fin de l’histoire, au lieu de regarder le fil narratif. Le lecteur chevronné, lui, sait bien que ce qui importe, ce n’est pas le happy-end de rigueur, mais la manière d’y arriver. Et aussi longtemps que cette incompréhension ne sera pas dépassée, la romance continuera à être vue comme un genre caricatural, où la femme est emprisonnée dans les clichés, asservie même si l’on en croit les mouvements féministes, qui voient dans la romance une tentative de rétablir un modèle de société patriarcal et une idéologie sexiste rétrograde où la femme tient un rôle traditionnel.
 
Ces critiques, que la romance traine comme un boulet derrière elle depuis plus de 50 ans (depuis la première fois que la critique s’y est intéressé en fait, après avoir cessé de dédaigner le roman en général pour se concentrer sur la littérature de genre comme le policier et la science-fiction…), sont fondées sur une généralisation grossière et hâtive, notamment parce trop souvent, elles se basent sur des références ciblées dans le temps et sur un seul sous-genre étendu à tous les types. 
 
Comprenez, il ne faut pas limiter la romance à la old-school des 70’s (genre Passions captives), aux Harlequin que l’on pouvait trouver dans les 80’s (genre SFALO) et même hélas encore aujourd’hui… Ce sont des exemples très spécifiques d’un genre bien plus vaste et, comme partout, il y a toujours eu et il y aura toujours de mauvais livres, mal écrits ou pleins de clichés mal traités. Opération au Kavongo et Satisfaction sont des exemples bien plus récents (allez voir, c’est drôle), cela ne les empêche pas d’avoir été écrits plus de 10 ans après Ain’t she sweet (les 90’s quand même) et au même moment que When beauty tamed the beast.
    
C’est le problème le plus récurrent dans l’étude de la romance aujourd’hui, on regarde les choses par le petit bout de la lorgnette, on lit un livre, parfois deux ou trois, et on considère à partir de là que l’on peut appréhender le genre entier, et même le critiquer. 
C’est de cette mauvaise connaissance que viennent la plupart des critiques. Les « experts » se trompent sur les effets que la romance peut avoir sur ses lecteurs, car la définition même d’une romance n’est pas claire pour eux, et confondent trop souvent les clichés inhérents au genre avec une formule qui expliquerait tout.
 
Même pour les auteurs, lecteurs, et autres habitués de la romance, c’est un genre ancien (on peut remonter jusqu’aux grecs, 3 ou 4 siècles avant Jésus-Christ, si l’on s’en tient au travail d’éminents universitaires comme Pamela Regis sur le sujet), flexible, mal défini. Définir la romance est un exercice auquel je me suis essayé il y a déjà un certain temps, mais ce n’est finalement qu’une proposition, que l’on pourrait résumer ainsi : la narration d’un amour, des obstacles qu’il rencontre et de son triomphe final, avec un focus sur l’émotion entre les personnages. Au fil du temps, cette forme a finalement très peu évolué, seules les manières de la présenter ont changé. Ce qui veut aussi dire qu’il n’y a pas de « fausse » romance, malgré la distinction que nous faisons ici parfois, par facilité éditoriale !
 
Alors, antiféministe, la romance ?
 
Au contraire…
 
Si la critique pense que l’héroïne cherche son identité dans la romance, et que le happy-end, le lien qu’elle tisse avec le héros, est une entrave à l’aboutissement de cette quête de liberté, c’est oublier que toute romance est un schéma narratif, et que tout schéma doit avoir une fin. Le lien est l’aboutissement, et non pas un obstacle à l’indépendance. On pourrait dire que la romance influence les femmes en les poussant à considérer le mariage (ou le lien amoureux en général) comme l’accomplissement de leur vie… Mais si ce lien est l’élément final du schéma narratif, ce n’est certainement par l’élément principal ! On ne lit pas une romance pour découvrir le happy-end, puisque l’on sait déjà qu’il sera présent. On lit une romance pour découvrir le chemin qui y mène, et c’est souvent le fait de s’être libérée, d’avoir gagné son indépendance et trouvé son identité qui permet à l’héroïne justement d’accepter le lien avec le héros.
 
Sous ses couches de bons sentiments  dégoulinants de clichés parfois faciles, la romance, bien loin de vouloir perpétuer des schémas archaïques d’organisation sociale, encourage le féminisme et fait mentir ses détracteurs, arrêtés à une simple généralisation. Au lieu de forcer une image datée des femmes, la romance aujourd’hui la pousse au contraire à se détacher des influences et prenant le contrôle de leur vie et à s’affirmer, à travers le seul genre littéraire où elles sont représentées comme égales à leur partenaire. De grandes ambitions emballées dans du papier rose à paillettes, faites passer le mot à toutes les féministes !
 
Revenons au début. Pourquoi avoir choisi de parler du genre le plus populaire et le plus déconsidéré ? Pour ça. Pour partager mais aussi pour expliquer, répondre aux critiques. Pour essayer de convertir les foules et apporter une petite pierre à l’édifice, pour réhabiliter la romance. Pour faire gagner le coté rose de la force en fait, selon l’expression chère à T. !

 
Bonne journée,
Chi-Chi
 

De l’amour en BD, challenge accepted…

Début 2013, je faisais un coming-out. Je lis de la bande-dessinée. J’en lis même beaucoup (l’état de mon palais peut d’ailleurs attester de cette passion). Et de l’amour dans la BD, à l’époque, je n’en avais point trouvé!

Mais j’avais alors ajouté que j’allais m’enquérir de l’aide d’un expert pour trouver LA bande-dessinée qui conjuguerait les héros, la rencontre et le happy-end.

Mon libraire n’a pas froid aux yeux. Il aime la difficulté, il aime les défis. Et par un bel après-midi, nous avons tous deux fureté dans sa boutique à la recherche du saint Graal (qui parait-il est un récipient et non une pierre incandescente).

Il a eu bien du courage. Écopant de mon froncement de sourcils de bibliothécaire acariâtre quand il osait seulement suggérer un livre dont la fin n’est pas à la hauteur de ce blog, répondant honnêtement à mes questions « subtiles » :
Ils finissent ensemble? Euh… disons qu’à un moment oui, mais qu’après la cousine…. Prrrr!!!! (il faut m’imaginer la langue dehors, en train de faire ce bruit très « féminin » avec le pouce vers le bas en signe de contestation)
Ils finissent en vie? Euhh… plus ou moins…. disons que… Prrrr!!!!
Ils finissent dans la même dimension? (oui, parce qu’un héros qui quitte la femme de sa vie parce que c’est son devoir, c’est no way en ces murs!)

Mon pauvre libraire a fini par rire de mes exigences, et est a présent complétement au point sur le concept du livre « poney-paillettes ». Et depuis, quand il me voit, il me présente les dernières sorties en incluant le facteur poney paillettes à la fin : « Cet ouvrage est formidable… bla… bla… mais ça ne remplit pas les exigences poney-paillettes ».

Je l’aime mon libraire, je vous l’ai dit?

Bref, nous avons fini par aboutir à une petit liste de bande-dessinées à découvrir, et je travaille progressivement à lire toutes ces petites merveilles!

En exclusivité devant vos yeux ébahis, la liste poney-paillette de la bande-dessinée!

La fille du professeur par Guibert et Sfar:
Liliane et Imhotep IV s’aiment. Qu’Imhotep soit une momie et que 3000 ans les séparent n’y fera rien. Ces deux-là s’aiment et sont prêts à braver des obstacles au péril de leur vie pour vivre leur amour. Bien entendu, ce n’est pas du gout des pères respectifs de nos deux tourtereaux… Et Imhotep III est prêt à tout pour protéger son fils de lui-même.
La BD est drôle, poétique et la fin est poney-paillettes. Je ne peux que regretter de ne pas avoir pu assister à la rencontre entre eux!

Albin et Zélie par Yannick Marchat:
Albin est timide, introverti et assez solitaire. Il vit avec son poisson rouge, et n’aime pas vraiment sa vie. Un jour, il croise Zélie. Il tombe amoureux. Zélie, 22 ans et toutes ses dents, est une recordwoman du mec pourri. Il n’y a que ce genre de mec qui l’attire. Autant dire qu’Albin, sa carcasse hors-norme, sa gentillesse et sa passivité devant les choses, ce n’est pas sa définition du BG. Et ce n’est pas l’arrivée des martiens et la perte du sens des réalités qui aideront. Zélie devra faire le chemin seule, alors qu’Albin attendra, patient.
Indéniablement, cet histoire est très métaphorique. Et même si le happy-end est présent, je n’ai pour ma part pas compris les choix de l’héroïne. A tel point que je m’interroge toujours sur la viabilité de ce happy-end…

Pink Daïquiri par Habart, Théry, Grazini et Bax:
C’est une bande-dessinée à double entrée qui raconte la même histoire mais du point de vue des deux héroïnes : Clémence et Alixia. Après une rupture de fiançailles très douloureuse, Clémence cherche l’amour, le vrai. Mais Clémence se pose des questions, cérébralise tout, se met des frontières…
Alixia est une séductrice qui plait aux garçons. Même si elle se montre insouciante et fait preuve d’assurance, parfois elle est lasse…
Ce genre d’histoire double, j’aime beaucoup. Découvrir la même histoire d’un point de vu différent est toujours un plaisir pour moi. Je suis à la recherche des détails, des ressentis, des révélations de conversations incomprises… C’est ce qui m’a fait beaucoup aimer Le journal de Mr Darcy, ou la série Cavendish/Windham de Julia Quinn. Alixia et Clémence sont complémentaires, un peu comme les deux faces d’une pièce. J’ai une affection particulière pour Alixia, même si l’histoire de Clémence me plait plus… Et comme dans les cas, il y a un héros et un happy-end, la princesse en moi est comblée!

Tout sauf l’amour par Bihel, Toldac et Makyo:
Nina est anhédonique (à vos souhaits). Ce qui, dans le langage vernaculaire signifie qu’elle n’aime rien, ne crois ni au bonheur ni au plaisir et s’applique avec soin à l’éviter. José, spécialiste des mécanismes névrotiques et hormonaux de l’amour est engagé un jour par le père de Nina pour tenter de lui redonner goût à la vie. Il a en effet tout essayé, sauf l’amour…
J’admets avoir été plus que réticente au départ. Je veux dire, avec un titre pareil, je sentais d’ici l’histoire qui allait se finir comme elle avait commencer, avec moi frustrée entre les deux.
Mais que nenni! Cette BD est un bijou poney-paillette! Il y a tout, les héros, la rencontre, et le happy-end!
Mon libraire s’est surpassé sur ce coup là, à tel point que je n’évoquerais pas le fait que j’aurais aimé que cela dure quelques planches de plus… Si? Non?
Quatre happy-end! Si ce n’est pas formidable!
Toutefois, parce que votre banquier fronce les sourcils, là, dans le fond, s’il ne devait y en avoir qu’une à vous recommander, « Tout sauf l’amour« , les yeux fermés!
  
Bonne lecture,
Tam-Tam
   

Classement Francophone 2013 par le site les romantiques

Il y a 15 jours, était publié le « classement francophone 2013 » par le site des « Romantiques », une référence en matière de littérature romance.

Car ne nous leurrons pas, nous ne sommes pas seules. Nous sommes des dizaines de milliers à aimer la romance. Que dis-je lui vouer un culte tel que nous voulons partager la bonne parole et faire des adeptes à travers le monde.

Chi-Chi et moi même ne sommes que deux gouttes d’eau dans un vaste océan au reflets roses. Et si nos gouts ne sont pas toujours identiques, ils n’en restent pas moins similaires.

Ce classement a été établi, non pas par deux princesses isolées, mais par un consortium de romances addicts, prouvant ainsi qu’il y en a pour tous les gouts en romance. Car notre top à nous ne ressemble pas à cela. Que lorsqu’on désigne ses romances préférés, tant de facteurs rentrent en ligne de compte qu’il serait très dur d’établir une liste figée. Voici la mouture 2013…

Je vous laisse donc avec cette longue liste à méditer. Et comme dirait le barde, qu’importe le flacon, pourvu qu’il y ai l’ivresse.

Tam-Tam


1 –  
Julie Garwood – Un mari féroce  (Saving grace) 
Lisa KleypasUn diable en hiver  (The devil in winter)

3 – 
Kathleen E. Woodiwiss – Quand l’ouragan s’apaise  (The flame and the flower)

4 –  
Jennifer AshleyLa folie de lord MacKenzie  (The madness of Lord MacKenzie)
Judith McNaught – Compromise  (Almost haeven)
Kathleen E. Woodiwiss – Le loup et la colombe  (The wolf and the dove)

7 – 
Julie Garwood – Sur ordre du roi  (The bride)

8 –  
Lisa KleypasLa loterie de l’amour  (Dreaming of you)

9 –  
Jane AustenOrgueil et Préjugés  (Pride and prejudices)
Judith McNaughtL’amant de l’ombre  (Once and always)

11 – 
Loretta ChaseLe prince des débauchés  (Lord of scoundrels)
Lisa Kleypas – L’amant de Lady Sophia  (Lady Sophia’s lover)
Judith McNaught – L’amour en fuite  (Perfect)

14 – 
Pamela Clare – Sur le fil de l’épée  (Surrender)
Elizabeth HoytPuritaine et catin  (The raven prince)
Lisa Kleypas – Par pure provocation  (Then came you)
Judith McNaught – Les machinations du destin  (Something wonderful)
Kathleen E. Woodiwiss – Cendres dans le vent  (Ashes in the wind)

19 – 
Lisa Kleypas – Parfum d’automne  (It happened one autumn)
Teresa Medeiros – A toi jusqu’à l’aube  (Yours until dawn)
Kathleen E. WoodiwissUne rose en hiver  (A rose in winter)

22 –
Kresley ColeMorsure secrète  (A hunger like no other)
Julie Garwood – Le secret de Judith  (The secret)
Linda Howard Mister Perfect  (Mr Perfect)
Lisa Kleypas – Bad boy  (Blue eyed devil)
Lisa Kleypas – Les blessures du passé  (Again the magic)
Johanna Lindsey – Passagère Clandestine  (Gentle rogue)
Julia Quinn – Daphné et le Duc  (The duke and I)
Paullina Simons – Tatiana  (The bronze horseman)

31 –  
Jude Deveraux – Vint un chevalier  (A knight in shining armor)
Laura Lee Gurhke – Et il l’embrassa  (And then he kissed her)

35 –  
Loretta Chase – Le dernier des débauchés  (The last hellion)
Sherrilyn Kenyon – Jeux nocturnes  (Night play)
Lisa Kleypas – Secret d’une nuit d’été  (Secrets of a summer night)
Judith McNaught – Tourbillons  (Paradise)
Karen Marie Moning – Une passion hors du temps  (Kiss of the highlander)
Kathleen E. Woodiwiss – Shanna  (Shanna)

Si la peinture est la nourriture de l’amour, dessinez

L’amour, c’est un peu notre marchandise première. Ce qu’il y a de bien, c’est qu’en parlant d’amour, on est pratiquement sûr de toujours apporter un sourire sur les lèvres de la personne qui nous lit. D’autant que, comme on parle d’amour ET de lecture, il serait fort malvenu que des sujets graves et sérieux passent les barrière de ce blog. Ou alors, si, sur un malentendu, parce qu’à bien y réfléchir, l’amour c’est du sérieux!

Les livres d’aujourd’hui sont d’un genre particulier. Vous qui êtes des machines de déduction, formés chez les meilleurs scénaristes hollywoodiens, à coup de série à suspense et de thrillers, vous savez. Vous savez que les six livres de cette photos sont des bandes dessinées. Et comme vous avez la vue d’un lynx et le flair d’un basset, vous avez vu que ces six ouvrage avaient des titres…. très appropriés en ces lieux!

Six BD dont les titres crient « amour » « gloire » et « beauté » mais comme certaines autres couvertures en leur temps, ces six bandes dessinées racontent-elle une histoire à la hauteur de leur titre?

C’est un challenge que je me propose de relever aujourd’hui pour vous (abnégationeuse que je suis).

Commençons dans l’ordre (de haut en bas, de gauche à droite) :

Love Blog par Gally et Obion

Il était une fois Gally, jeune fille du sud souriante, et Obion, breton un peu ours, mais tendre à l’intérieur. Gally et Obion se rencontre, l’amour les foudroie et les voilà filant le parfait amour. 
Sauf que nos deux tourtereaux vivent aux antipodes et se lamentent de ne pouvoir se voir. Ils créent donc un blog pour se raconter à quel point ils s’aiment en attendant de pouvoir nager dans l’arc en ciel à paillettes du bliss amoureux.

Ici, le titre, la couverture, tout évoque l’amour. Et c’est bien ce que le lecteur trouvera à l’intérieur, tout à la fois plein d’humour et graveleux. C’est l’amour rose paillettes avec les scènes qui font rougir. Parce que lorsque le couple s’aime, il s’aime dans tous les sens du terme. 

C’est authentique, c’est drôle, j’aime cette BD!

Titre et couverture: 5/5
Histoire: 4/5 (c’est réservé aux adultes avec poutres apparentes, ça tue la romance parfois)



L’amour par Bastien Vives

Certains disent que c’est l’auteur qui monte. Perso, je l’ai découvert il y a plusieurs années, et il n’a jamais quitté les présentoir depuis « Un gout de chlore », donc de là à dire qu’il monte…
Mais passons. « L’amour », c’est le 3ème opus d’une série publiée chez Shampooing, qui rassemble des titres comme « Les jeux vidéos », « La blogosphère », et plus récemment, « La guerre » et « La bande dessinée ». Chaque opus se penche de manière humoristique sur le domaine qu’il étudie. 
Sauf que ceux qui croyaient trouver dans les ouvrages de Bastien une vision édulcorée et pleine de bons sentiments pourront repasser. C’est un humour parfois noir, souvent ironique et toujours très pertinent dans sa vision. L’amour parfois, c’est petit, mesquin, horrible et pas romantique pour deux sous.
J’ai lu « L’amour » avec le prince à mes cotés, j’ai poussé de hauts cris, ai ri comme une baleine. Il en a posé son jeu vidéo et l’a lu par dessus mon épaule. 

Titre et couverture: 5/5 (on a quand même un arc en ciel!)
Histoire: 3/5 (mais qu’est ce que c’est bon) (et le prince est d’accord)



Mélusine – Philtres d’amour par Clarke et Gilson

C’est un des premiers tomes (le 5) d’une série qui en compte une vingtaine. Et malgré les années qui passent, je ne me lasse pas. Mélusine, d’abord, elle est rousse (comme une certaine princesse de ma connaissance!), ensuite, elle est brillante (comme tous mes amis, je ne m’entoure que de gens brillants, non mais!) mais elle a néanmoins son lot de problèmes, tels une patronne pénible mais intouchable (puisque intangible) des études à mener en parallèle (avec des camarades de classe un peu boulets)…
« Philtres d’amour » ne nous raconte pas comment notre sorcière rencontre l’amour, mais sert plutôt de fil conducteur à ce tome. De l’apprentissage aux conséquences des filtres, rien n’est épargné à la sorcière.

Titre et couverture: 3/5 (Mélusine est seule, et la chimie ne fait pas tout en amour haha)
Histoire: 2/5 (mais c’est du bon, du pour enfant et parfois on a pas besoin de happy-end romantique pour aimer un livre, même chez les princesses)



Le Bestiaire amoureux – L’age où l’on est mort par Joann Sfar

La seule et unique série FINIE de l’auteur. Tous les lecteurs de BD ici bas comprendront l’importance de ce détail (message personnel à Mr. Sfar : si vous pouviez finir vos séries en cours avant d’en commencer d’autres, ce serait über top, bien à vous, Tam-Tam).
Donc « Le bestiaire amoureux » raconte les histoires d’amours croisées (et parfois contrariées) d’une bande de créatures fantastiques. Il y a Richard le loup-garou tombeur de ses dames, il y a Aspirine, Edmundo le vampire, et surtout Fernand (vampire lui aussi) qui est amoureux. Sauf que c’est compliqué quand on est chauve, petit et rabougri…
Dans cette série, la romance est reine, mais de romance comme chez les princesses vous n’en trouverez point. Il sera question de couples, de sentiments changeants et pas de happy-end, non que la fin soit triste hein, mais Fernand reste seul avec ses sentiments…

Titre et couverture: 4/5 (un couple de vampire, un clair de lune amoureux, l’ambiance est là)
Histoire: 2/5 (je suis une princesse, je veux un happy-end) (mais la série est très bonne ET complète)



Pico love par Dominique Roque et Alexis Dormal

Pico Bogue, c’est ma découverte BD anti-grisaille, anti-déprime et anti-fatigue. C’est le rayon de soleil en image que je relis parfois, quand la journée a été rude ou que la météo est contrariante. En plus, Pico, c’est un duo d’auteur adorable rencontré il y a 3 ans et qui n’ont pas sourcillé en voyant arrivé une princesse sautillante, complètement intenable à l’idée de rencontrer l’auteur de sa BD préférée du moment. 
Au-delà du fait que je vous recommande vraiment de tous les lire, j’ai choisi ce tome… Bon, disons que le gros cœur rouge sur la couverture et le titre ne me donnait pas trop le choix. 
« Pico Love », c’est comme les trois premiers opus, un enchainement de petites scènes où il est question de Pico, de sa soeur Ana Ana, de leurs parents, des amis de l’école, de Papic et Mamite et de la vision du monde à travers les yeux des enfants sages. 
Mais par sage, comprendre plein de maturité et de recul sur les choses, avec cette note d’humour et de ridicule dans l’innocence dont savent tellement faire preuve les enfants. Vous ajoutez à cela un trait efficace et léger, une aquarelle gracieuse et vous tombez amoureux…
(oui, je suis fan, cela se sent hien?)

Titre et couverture: 5/5 (un gros cœur rouge plein de looooove)
Histoire: 3/5 (il n’est pas vraiment question de la rencontre amoureuse de deux enfants. Mais les sentiments vont au-delà non?) (comment cela je suis de mauvaise foi?)



Lou – Idylles par Julien Neel

Le petit dernier. Encore un peu jeunesse, mais tellement doux et sucré. Dans ce 4ème tome des aventures de Lou, nous découvrons la blondinette et ses trois amies en vacances au bord de la mer. Tandis que sa maman et Richard sont en tournée promo pour la sortie du nouvel opus des aventures de Sidéra (Cf. la maman de Lou est auteur SF). Et vous savez ce qui arrive avec l’été avec la chaleur, la langueur… Il sera question d’amitiés, de sentiments naissants et d’autres plus anciens, des hormones et de leurs impératifs, du questionnement adolescent et de l’avenir.
J’aime beaucoup voir Lou grandir. Au fil des tomes elle est passé d’une petite fille à une adolescente en plein développement. Et si clairement je ne souhaite jamais revivre la mienne (d’adolescence), voir celle de Lou en BD me rendrait presque nostalgique.

Titre et couverture: 4/5 (Lou qui saute dans une piscine, on a vu mieux pour nous vendre une idylle)
Histoire: 4/5 (il n’y a pas vraiment de fin fin. Oui, sinon  il n’y aurait pas de suite haha) (mais cette série est une petite perle, à lire vraiment)

Petit bilan de mon étude en profondeur. Dans le monde de la bande dessinée, les vraies romances, ce n’est décidément pas sur le titre ou la couverture que je les trouverai! L’amour il en est souvent question, mais un homme qui rencontre une femme avec un happy-end à la fin… pas vraiment! 
Mais n’ayez crainte, je m’en vais aller demander conseil à mon expert (mon libraire), lui saura me trouver les perles! Je reviendrai avec des titres, sans doute moins évocateurs, dont les histoire vous feront palpiter le cœur! Foi de princesse!

   En attendant, tous ces ouvrages sont délicieux, à leur manière, je peux donc vous souhaiter une bonne lecture,
Tam-Tam

 PS: Le barde me pardonnera cette adaptation très libre de ses mots : « If music be the food of love, play on ».
  

La fin du monde n’aura pas lieu, disait Giraudoux

WARNING : ceci est un article avec de l’homme bodybuildé qui empêchera la fin du monde, du kitsch arc-en-ciel et des vidéos sans l’ombre d’un chat mignon… Âmes sensibles, demandez l’assistance d’une personne expérimentée avant lecture !
  
(et oui, j’ose parler de Giraudoux et de romance ensemble,vu ce qui a déclenché la guerre de Troie, cela me parait parfaitement justifié…)
 
Salut, me revoilà… C’est moi, Chi-Chi (mode automatique on, j’ai la chanson des Petits malins dans la tête maintenant, aucun rapport…). Et pour ce jour exceptionnel où je sors de ma retraite (j’ai supplié T. de me laisser faire un article, vous me manquez trop) (mais je n’ai telleeeeemeeeennnt pas le temps de lire que c’en est pathétique…) (du coup, je ne suis pas prête de revenir) (mais là c’était trop important), je vais vous parler d’un homme.

Mais pas n’importe quel homme attention ! Un homme à coté de qui même Hugh Jackman ou Richard Armitage (mon dieu vous l’avez vu dans Le Hobbit? 2h50 de Richard, son regard de velours et sa chocolate voice, en roi des nains over classe, dark et épique, c’est insoutenable de bonheur…) (ne me laissez pas faire sinon je pourrais couiner sur le sujet pendant un article entier, je suis encore sous le choc) (je disais donc, Hugh et Richard…) font pâle figure (mais quelle hérésie… n’écoutez pas un mot de ce que je dis, j’ai du trop boire dernièrement… ou pas assez dormir… ou trop travailler… ou quelque chose… nul n’est au dessus de Hugh ou Richard voyons !!!). Un homme qui a hanté les nuits de toute lectrice de romance qui se respecte (enfin il parait mais perso, je suis trop convenable pour qu’il m’arrive des choses pareilles). Un homme qui a alimenté les fantasmes de générations de donzelles pures et innocentes (et vu l’age, ces donzelles ne sont plus si innocentes je pense parce que ce n’est pas récent récent…). Un homme qui a tout pour lui, le torse viril et le cheveu lustré, le regard de braise et euh… des choses que la décence m’interdit de nommer ici.
Un homme qui va tous nous sauver en ce jour de fin du monde, puisque jouer les héros est l’œuvre de sa vie. 
 
En un mot, THE MAN, the god of romance, j’ai nommé le seul, le grand, le très grand (le très très grand?), l’incomparable, l’inénarrable, l’inébranlable, l’indomptable, etc etc, le très puissant, le très agréable, le très indestructible, FABIO !

Et là, je sens comme un flottement. Mais non, pas de panique, vous là derrière votre écran. Je vais tout vous expliquer… Arrêtez de hausser les sourcils, cela donne des rides, et écoutez….

 

 Fabio c’est lui. OK, là, ça ne vous dit rien. 
 Mais voilà, Fabio, c’est lui aussi.
 
Et puis lui là… vous commencez à voir le truc ? (et oui, il a changé de couleur de cheveux) 
 
Et encore là…

Je pense que vous l’aurez compris, Fabio c’est l’homme que l’on voit sur tout plein de vos belles couvertures rouges des vieux Aventures et Passions que pour rien au monde vous n’auriez sorti en public, et mieux encore, sur tout plein de couvertures vintage originales des romances old-school. (et je vais même vous dire un truc, toutes agressives qu’elles puissent être pour la rétine et pour ma foi en l’humanité, T. adore ces vieilleries…) (si vous voulez lui faire plaisir vous pouvez lui envoyer des photos de toutes celles qui croisent votre chemin) (oui je suis comme ça moi, je balance…) (même pas peur !)

Fabio est donc une légende de la romance. C’est l’homme qui check absolument tous les attributs du héros dans la liste de nos Smart bitches préférées… Le poitrail large et musclé (mais pas poilu, parce que le guerrier du Moyen-Age à la peau lisse en toutes circonstances voyons), la chemise gracieusement ouverte pour permettre un accès optimal (mais rentrée dans le pantalon sinon la censure pourrait croire qu’il a l’intention de faire des choses pas catholiques avec l’héroïne), le symbole phallique à portée de main (épée, étalon, un arbre, un mat de navire, un donjon dans le lointain, vous avez l’embarras du choix), le mythique mulet, et, of course, le déhanché d’un contorsionniste en pâte à modeler ! 
 

Le décor est posé, vous avez compris, il est temps de revenir aux origines et de vous proposer une petite biographie (c’est bien connu, on ne peut comprendre un personnage que si l’on sait d’où il vient)…
Fabio Lanzoni est né en Italie, en 1961… Adolescent sublime, il est repéré dès l’age de 14 ans dans son club de gym et devient mannequin pour le Vogue italien. Mais à 15 ans, le drame. Une jambe cassée semble devoir briser sa carrière dans l’œuf. Cloué chez lui, sous le regard d’un père qui préférerait voir son fils étudier l’économie et la finance, Fabio commence à faire de la musculation. Beaucoup, beaucoup de musculation. Jusqu’à ne plus pouvoir rentrer dans ces costumes italiens si bien coupés pour hommes minces comme des lames de couteaux. Qu’importe, Fabio se tourne vers sa nouvelle passion, le bodybuilding. Fort de quelques succès mais désireux de revenir à ses premières amours, poussé par sa petite amie du moment, Fabio part tenter sa chance en Amérique. Bien lui en a pris car il ne lui faudra pas 15 minutes dans le hall d’entrée de la prestigieuse agence Ford pour décrocher son premier contrat. Et voilà notre Fabio installé à New York, mannequin à succès bientôt célèbre..
Mais si aujourd’hui Fabio a 53 ans au compteur, il a connu son heure de gloire (enfin celle qui nous concerne) à la fin des années 80, en posant pour plusieurs centaines de couvertures de romance !

Elle vous a plu ma petite histoire ? On va s’arrêter là pour la biographie, je ne voudrais pas vous dégoûter définitivement.. 
 

En fait, tout a commencé avec ça : 
   
 
Ça, c’est un livre que je n’ai pas lu (mais cela viendra un jour, promis), qui traînait dans ma PAL le jour où Sandy, Cess, Persie et Mlle P sont venues me rendre visite (il y avait T. aussi mais elle est dispensée sur ce sujet, elle connaît déjà Fabio, elle). Autant vous dire que j’ai eu mon petit succès avec ce livre, que dis-je, ce chef d’œuvre de kitschitude de couverture de la mort ! 
Résultat, Sandy m’a interdit de donner le livre et je suis obligée de tout vous expliquer…
Vous apprendrez, chers lecteurs (ou peut-être que vous le savez déjà et que je me prends un peu trop pour une professeure géniale), que ces couvertures qui ressemblent à des mauvais dessins sont en réalité des photos retravaillées pour ressembler à des dessins (processus issu de l’esprit fou d’une artiste cherchant à dominer le monde par la laideur la plus absolue ? Le débat reste ouvert…) (je vous renvoie à l’article que T. a posté il y a déjà quelques temps et qui vous montre un shooting en multiples détails perturbants).

Après une 1ère apparition sur la couverture de Enchantress mine de Bertrice Small en 1987 (ne lisez surtout pas ce livre, ou rien d’autre de cette auteure, c’est du niveau de Passions captives), l’artiste Elaine Duillo fait de Fabio son modèle chouchou. C’est aussi ce chouchou qui fait parler de lui en étant le 1er homme a apparaître seul sur une couverture de romance, sur un autre Laura Kinsale d’ailleurs, Shadow and the star…

Lequel, pour le coup, est un livre plutôt sympa si ce n’est un peu trop over the top sur la fin et que vous pouvez lire à l’occasion) (Laura est une auteur old-school qui fait preuve d’une grande finesse dans la psychologie de ses personnages, fait assez rare pour mériter d’être mentionné même si ce n’est pas le cas ici et que vous allez en avoir marre de mes apartés)…

J’ai l’impression de parler comme un dictionnaire, j’espère que vous me pardonnerez ces infos en vrac mais vraiment, le sujet est trop passionnant pour que je me limite, je veux tout vous dire de Fabio !

Vous dire que c’est grâce à lui que l’on a su (nous, le lecteur lambda qui était jusqu’alors gardé dans l’ignorance la plus totale) comment étaient fabriquées ces fameuses couvertures.

Vous dire que dans la vie, il est passionné de moto, sa collection en compte plus de 200.
Vous dire qu’il est porte-parole d’une marque de margarine qui s’appelle « I can’t believe it’s not butter ».   

 

Vous dire qu’il a lancé un défi sur la toile pour savoir qui serait la star de la publicité Old spice (que T. adore) (oui je continue à balancer)
(et comme en plus je suis trop sympa je vous mets le lien vers la playlist complète et dans l’ordre… allez tous tout voir, c’est à pleurer de rire !).
Vous dire aussi qu’il est apparu en couverture de plus de 400 romances entre 1987 et 1994 (oui seulement sept petites années pour tant de bonheur, comme quoi on peut bâtir une légende sur bien peu de choses…).
Vous dire qu’il a un fan club officiel, des calendriers à son effigie… Qu’il a fait la une de People magazine et été classé parmi les hommes les plus sexy du monde par Cosmopolitain en 1993 !
 
Cela laisse rêveur non ? 
Vous dire aussi que Fabio est auteur de romance. Qu’il est même le premier homme (et le seul pendant trèèèèèès longtemps) a avoir publié de la romance sous son vrai nom… Qu’il a écrit six livres tout seul comme un grand puis encore deux autres en collaboration. Et que non, ne me demandez pas, je n’ai lu ni Pirate, ni Rogue, ni Viking, ni Champion, ni Comanche ou Dangerous, et que je ne suis pas prête encore. Peut-être dans quelques années quand je commencerai a bien m’y connaître en romance et que je ne me laisserai pas impressionnée par l’aura du personnage ?
Mais je peux bien me moquer de Fabio, même si il est un peu ringard today, c’est tout de même un mythe dans le monde de la romance, un mythe qui a aidé à révéler le genre au grand public, et un mythe qui a si bien incarné son personnage de héros de romance qu’il est devenu le porte-parole de la romance des années 90, jusqu’à donner des conseils aux amoureux en détresse, parler dans la presse et à la radio sur le sujet, enregistrer un album de poésie musicale (ah non pardon, je vous garde ça pour la fin), joué dans plein de soaps, séries et films (et certains plutôt connus comme Amour gloire et beauté, Agence Acapulco ou La mort vous va si bien…), et toujours, en conservant son image de lover italien romantique et bodybuildé (sacré performance d’association non ?) (et en plus il a pas mal d’auto-dérision, comme vous avez pu le constater dans les vidéos Old Spice, ce qui fait que je l’aime bien malgré tout) (parce qu’il faut avouer qu’il a la classe, non ?).

Enfin, arrêtons là les réjouissances…

Maintenant vous ne pourrez plus dire que vous ne savez pas qui est Fabio et je ne doute pas que votre vie s’en trouve enrichie, que votre cœur chante, que votre âme s’élève face à tant de grâce et de talent car enfin, vous savez! (non mais sinon, avouez que c’était bien un sujet de la plus haute importance !!!)

Et, comme promis, un petit bonus pour la fin… Qui veut entendre la voix de Fabio, expliquant aux hommes comment être romantiques ? C’est mon petit cadeau de Noël pour vous ! (dois-je encore préciser que ce n’est pas un accident, mais bien un album, enregistré, que des gens ont payé pour produire, et d’autres pour écouter et tout ?) (même que cela s’appelle Fabio after dark) (j’en frémis) (et pas dans le bon sens du terme) (allez bonne écoute que même) (ou bonne rigolade, à vous de voir)

Passez tous un bon vendredi de fin du monde (qui n’aura pas lieu puisque Fabio veille sur nous) et de bonnes fêtes, des vacances de rêve (au soleil avec Fabio ?) (oui je précise que ce bel homme est actuellement un cœur à prendre, si jamais il y a des amateurs…) pour ceux qui ont de la chance, et tout plein d’ondes positives pour ceux qui n’en ont pas…


Love,
Chi-Chi
  

PS : Jetez un petit coup d’œil en haut de la page, on a fait des modifications : une page pour rassembler tous les thèmes dont il est question chez nous (1,2,3 thèmes) et une toute nouvelle, toute belle blogroll avec autre choses que des livres pour cette fois! Enjoy… 

Série ou saga ?

Cela fait bien assez longtemps avec Tam-Tam que nous vous parlons de nos goûts respectifs, il est temps aujourd’hui de mettre les choses à plat.

Je n’aime pas les sagas. Voilà une vérité a peu près aussi universelle que mon amour du chocolat et de Hugh Jackman (quoi que Robert Downey Jr… mais je m’égare!).

Je disais donc, j’aime les séries, pas les sagas, Tam-Tam aime les deux. Vous avez déjà entendu ce refrain, il est temps de faire un peu de science de la romance, et de vous expliquer pourquoi !

Je lisais il y a quelque temps « A natural history of romance novel », et j’y ai trouvé tout le matériel nécessaire pour vous faire une explication complète et dans les règles. L’auteur, Pamela Regis, y explique que pour qu’une romance soit catégorisée comme telle, il faut y retrouver 8 éléments narratifs : des personnages définis socialement, une rencontre, un obstacle, une attraction, une déclaration, une « mort rituelle », une « reconnaissance » et un engagement. Le happy-end est bien sur important, mais pas plus que ces autres éléments, et en particulier cette « mort rituelle », qui implique une évolution des personnages, le renoncement à quelque chose pour accéder à une autre. 

Dans une série, ce schéma narratif se porte sur un seul livre. Dans une saga, vous trouverez souvent un cliffhanger, plus ou moins important, qui emmène l’intrigue vers le livre suivant. Dans la saga, le schéma narratif met plusieurs tomes à rassembler ses huit points.
 
Par ailleurs, je ne vous apprend rien en vous disant que en romance, l’évolution de la relation amoureuse se place au premier plan, toute intrigue parallèle n’étant là que pour la soutenir, et non l’inverse. Donc, le principal pour définir la série, c’est que cette narration en 8 points de la relation amoureuse évolue dans un seul livre, même si un autre élément narratif se poursuit tout au long de la série.

Prenez en exemple de série, les Chicago stars, les Hathaway, les Bridgerton, les Dark Hunter, les Kendrick/Coulter, ou n’importe quelle série de Nora Roberts.

Prenez en exemple de saga, Outlander, Les enfants de la terre, Angélique, les Stéphanie Plum ou la mal nommée série Fever de KMM.

En ce qui me concerne, c’est simple. J’aime les séries car j’aime que mon schéma narratif ne s’étende pas trop en longueur. Je n’ai pas l’énergie pour l’ascenseur émotionnel des sagas. Ce n’est pas seulement une question de patience, je n’aime pas non plus voir souffrir mes personnages. Et quoi de pire pour eux que d’être séparés pendant des livres et des livres ? C’est pour cela que je n’aime pas non plus quand les livres, même au sein d’une série, se déroulent pendant trop longtemps… Quelques mois, une année, constituent le maximum de ce que je suis prête à supporter. Au-delà, il me semble que l’auteur cherche à torturer, soit moi, soit ses personnages, et j’abandonne !

Heureusement pour les auteurs, tout le monde ne pense pas comme moi, et ma comparse de blog est finalement assez complémentaire… 

Tam-Tam adore les sagas. Il n’y a qu’à voir celles qu’elle a déjà chroniqué pour vous… Tam-Tam est patiente aussi. Les séries trop longues, je n’aime pas trop non plus. Je me perds dans les ramifications de l’histoire, mes personnages chéris disparaissent ou pire, l’auteur juge nécessaire de les remettre en danger. Exemple, j’ai abandonné les DH le jour où Kennyon a eu le malheur de faire subir un coup pas catholique à Amanda…

Depuis le temps que j’écris ici, je me dis que vous devez en avoir marre de m’entendre dire que je n’aime pas ci ou ça, pour mieux me contredire toute seule quelques mois plus tard. Ne citons pas les retrouvailles ou les nouvelles et admirons plutôt comme je vais vous parler d’une saga (oui oui vous avez bien lu, une saga) que j’ai lu récemment !

Mon Dieu, le ciel ne devrait plus tarder à nous tomber sur la tête !

Et comme en plus, je suis une princesse super audacieuse, vous allez voir que ladite saga, c’est vraiment une révélation du tonnerre, un truc totalement inconnu donc vous n’avez jamais entendu parler.

Ou peut-être bien que si…

Parce que je suis trop une early adopteuse en fait…

Ou peut-être bien que non…

J’ai nommé… la série mal nommée, la saga Fever de Karen Marie Moning ! 

Je pense qu’avec Tam-Tam, nous sommes les dernières de toute la blogosphère a ne pas avoir encore perdu des heures et des heures de notre vie à baver sur Barrons (mais sont-ce vraiment des heures perdues, je vous le demande ?), à nous extasier sur ce personnage mythique et mystérieux, et à ne pas avoir trépigné d’impatience hystérique à l’idée de ne pas savoir tout de suite ce qui allait advenir de Mac et à nous arracher les cheveux en nous demandant comment notre monde allait être sauvé.

Mais comme il s’agissait d’une saga, je ne voulais absolument pas m’en approcher. Non non non, on ne me ferait pas mentir une fois de plus. Ce n’est pas moi, d’habitude, qui dit « jamais » pour mieux voir les choses se réaliser quelques mois plus tard ! (d’ailleurs, je peux vous promettre que je ne partagerai jamais un lit avec Hugh Jackman… comment ça, cela n’a rien à voir ?)

Bref, il a donc fallu le lobbying combiné de 472 personnes pour me convaincre de leur laisser une chance. Pimpi, Cess, Fashion et Karine, pour ne citer qu’elles, m’ont rendu la vie impossible pendant des mois et des mois. Je n’en dormais plus la nuit, un véritable enfer !

Enfin, j’ai déjà dit que je n’aimais pas les sagas, j’ai une réputation à tenir ! Ce n’est pas pour rien que je résiste à encore et toujours à Angélique et Jamie…

Enfin, j’ai… j’avais une réputation.

Mais au milieu de toutes ces pressions, je me suis dit qu’après tout, j’avais aimé les Highlanders de KMM et je n’étais pas contre les revoir, même brièvement Et j’étais un peu en panne d’inspiration. Et je voulais que l’on me laisse enfin dormir la nuit. Et j’avais tous les tomes en e-book..

J’ai donc lu Dark Fever cette semaine. Et comme cet article est déjà trop long, je vous donne rendez-vous la semaine prochaine pour en savoir plus !

 
 
Bonne semaine,
Chi-Chi
 

A l’attention des novices en romance (bis)

La chasse au trésor est ouverte!En l’honneur de ce jour particulier que marque notre 200ème post (hourra, roulements de tambour et confettis inclus), Chi-Chi et moi même avons décidé de quitter un instant nos costumes de princesses pour revêtir celui de Grandes prêtresses de la romance – titre honorifique qui nous a été délivré par un consortium de lectrices formidables avec lesquelles nous partageons idées lecture, manucure, et tupperwure (mes excuses pour cette rime ratée).

Et que fait donc une Grande prêtresse de la romance quand elle ne pose pas le top-coat de sa manucure ? Élémentaire mon cher Watson, elle lit. Mais pas que…

Tout d’abord, une Grande prêtresse chronique les dernières parutions en VO et VF. Parce qu’elle ne souhaite pas que ces chers sujets s’en aillent au casse-pipe sur une histoire un chouilla ratée.

Ensuite, une Grande prêtresse tente de nouvelles expériences et tache de découvrir de nouveaux talents. Oui, les nouveaux auteurs d’aujourd’hui seront peut-être les Nora Roberts de demain.

N’oublions pas non plus qu’une Grande prêtresse se pose des questions existentielles comme « Pour ou contre le mariage arrangé entre un sultan aux yeux topaze et la cadette d’une famille de 12 enfants qui a tenté de fuir son beau-père en montant à bord d’un vaisseau philistin ? », « La question de la sexytude du kilt, du pirate, du voleur, du plombier et du comptable de ma grande tante »…

Et pour finir, puisque c’est sans doute son plus beau rôle, la Grande prêtresse initie à la romance. Et c’est un rôle délicat d’initier. Les aspirants sont souvent craintifs au début, la romance a mauvaise réputation. Il faut donc y aller avec délicatesse et tact, apprivoiser la proie… euhh… l’aspirant.

La première romance que l’on vous tend (ici, métaphoriquement parlant), c’est la graine que l’on plante. La seconde, c’est l’arrosage. A partir de la troisième, la plante perce le sol, et là, si tout ce passe bien, arrivée à la fin de la liste, la floraison a eu lieu. Elle trône alors fièrement, dans l’attente du rayon de soleil romantique qui viendra affoler sa chlorophylle. Normalement, si la Grande prêtresse a su s’y prendre, la nouvelle lectrice sera à la recherche du prochain livre qui saura créer en elle les papillons des premiers livres. Et dès lors, telle une junkie, elle partira en chasse de sa prochaine dose.

Et en l’honneur de ce post numéro 200, je vous emmène dans le coffre aux trésors et vous dévoile les livres qui sauront persuader les plus récalcitrantes.
Je précise au préalable que nous avons extrait la substantifique moelle de la cutitude, la quintessence de la romance et, pour ce faire, nous avons donné dans l’anarchie la plus totale et avons brisé les séries. Par ailleurs, dans un souci de prosélytisme intensifié, vous trouverez ici une liste disponible dans sa totalité en VF (une ola pour les princesses, une !)Sans plus attendre, dévoilons les ingrédients de la recette du succès :

  • Les contemporains :
1) Nora Roberts – La fortune des Sullivan. Au programme, la sexytude de l’accent irlandais, une course au trésor très Indiana Jonesienne et 3 statuettes à rassembler pour découvrir le secret de la vie (j’exagère à peine !).2) Jayne Ann Krentz – Passionnement, à la folie. Une histoire où il est question d’inventions folles et de valeurs familiales comme l’auteur sait bien les dépeindre.

3) Linda Howard – Mister Perfect. On tombe ici dans la romance thriller. Un psychopathe en veut à la peau d’un quatuor d’amies pour avoir osé dresser une liste un peu tendancieuse sur ce qu’elles attendaient de l’homme parfait. (NDA : il existe en VF, mais, si possible, préférez la VO. Ce roman est de ceux pour qui la traduction n’a pas fait que du bien.)

4) Sophie Kinsella – Samantha, bonne à rien faire. Un parfait exemple de ce qui se fait de mieux en chick-lit. L’histoire d’une femme moderne, avocate surmenée, dont la vie prend un tournant inattendu.

5) Susan Elizabeth Philips – Un retour inattendu. Chi-Chi voue un culte aux Colin de la littérature. L’histoire de celui-ci a tout pour vous plaire : le Sud américain, une héroïne au caractère bien trempé, et de l’humour… plein d’humour !

6) Debbie Macomber – Un printemps a Blossom Street. Quatre femmes que rien ne devait rapprocher, si ce n’est un club de tricot… Et des vies qui, malgré leur différences finissent par s’entremeler.

7) Julie James – Mon ange gardien. Julie James n’a pas son pareil pour vous concocter des dialogues hilarants. Dans la chasse au meurtrier où Cameron et Jack se retrouvent, c’est à qui aura le dernier mot, et pour nous, lectrices, à qui rira le plus fort !

8) Kristan Higgins – Toi et moi. Ce livre est l’exception qui confirme la règle. Quelle règle ? Celle qui veut que les histoires de retrouvailles ne fassent les meilleures romance. Harper et Nick, c’est l’histoire qui vous fera fondre de l’interieur…

9) Catherine Anderson – Celle qui avait peur d’aimer. Catherine Anderson s’est spécialisée dans les causes désespérées. Dans ce livre, elle prouve que l’on peut faire une très bonne romance en s’éloignant du cliché selon lequel toutes les héroïnes de romance entrent dans le même moule… ou presque ! Bethany est en fauteuil roulant, ce qui n’arretera pas Ryan Kendrick. Et là, l’auteur fait fort, elle ne tombe ni dans le pathos, ni dans le larmoyant, mais nous dépeint une histoire émouvante.

  • Historiques :
10) Lisa Kleypas – Parfum d’automne. Dans cette série, deux couples sortent du lot et le débat intérieur pour choisir fut intense. Lilian et Marcus remportent la palme. Avec sa langue bien pendue, son culot et sa volonté, j’aime Lilian parce qu’elle n’a pas peur de remettre à sa place le bien comme il faut Marcus. (Mais si d’aventure cela vous interessait, le tome suivant est aussi un petit bijou.)11) Julia Quinn – Les Bridgerton – Colin. Oui, j’admets, ça fait beaucoup de Colin dans cette liste. Mais ce n’est que justice, puisque Colin est ici magistral, fomridable, exceptionnel, drôle, émouvant, farceur… et je manque d’épithetes… En face de lui, Pénélope est tout ce qu’il lui faut et bien plus. Un historique à l’humour fin, à l’analyse des relations familiale très perspicace.

12) Amanda Quick – Un alibi de charme. L’histoire d’Arthur Lancaster qui, pour démasquer un assassin, a recours aux services d’une dame de compagnie qu’il fait passer pour sa fiancée. Mais Elenora Lodge n’est pas une jeune femme soumise et discrète. Et qui sait, elle pourrait  être celle qui lui fera perdre son calme, pour notre plus grand plaisir… et un peu le sien finalement.

13) Elizabeth Hoyt – Séduire un séducteur. Mélisande, Jasper… *soupir*. Au-delà de l’histoire fort sympatique, n’oublions pas que découvrir Hoyt, c’est s’assurer papillons dans le ventre, frissons dans le cou, joues rosies par l’émotion et gloussements d’écolière. Qui a dit que la romance était pour les femmes coincées ?

14) Julie Garwood – Un ravisseur sans scrupules. Nous ne pouvions vous présenter une liste sans un écossais dans le lot. Garwood, c’est du old-school. Mais du bon old-school. Le mollet y est frétillant, l’homme viril et l’héroine aussi butée qu’une bourrique auvergnate, pas décidée du tout à obéir aveuglement à « l’homme ».

  • Paranormal :
15) Sherrilyn Kenyon – Prédatrice de la nuit. Un Dark Hunter pour vous initier à la Bit-Lit. La creme de la creme. Valerius est romain et donc hai par tous ces « collègues » (qui sont tous grecs, ou presque). Valerius est digne et donc ne montre rien, aucun sentiment. La rumeur dit d’ailleurs qu’il n’a pas de cœur. Valerius est loyal, même si Valerius est solitaire et qu’on pourrait presque dire qu’il n’a finalement pas d’ami. Valerius est ……… parfait.16) Karen Marie Moning – La punition d’Adam Black. Tiens donc, un nouvel écossais… Mais pas que cette fois-ci. La sexytude de la jupe chez le male viril, vous en serez persuadées une fois lu cet opus. Adam et Gabrielle, c’est ce que l’on a fait de mieux en terme de couple paranormal. D’autant qu’une fois encore, la femme n’est pas en reste. Sans elle, le héros n’est finalement que peu de chose !

  • VO, si d’aventure vous vouliez vous laissez tenter :
17) Eloisa James – When beauty tamed the beast (Il était une fois 2 – La Belle et la bête)
18) Jennifer Crusie – Bet me (Tu veux parier)
19) Teresa Medeiros – Goodnight Tweetheart (Pour un tweet avec toi)
J’aurais pu tomber sur un chiffre rond. 20 livres en or qui tronent en place d’honneur dans nos bibliothèques. Mais je laisse la place de 20ème livre à celui qui vous a fait craquer et tomber tête la première dans la vague rose à cœurs, dans l’envolée de poneys et le tourbillon de petits angelots au joues rondes. Quel est-il ce livre qui vous a converti il y a un an, il y a un siècle, il y a une éternité ?

Bonne lecture,
Tam-Tam

Note: Depuis 2012, Les 3 VO recommandées ont été traduites (petites veinardes)!

De l’importance des histoires d’amour dans les romans héroiquo-fantastiques du 21ème siècle

Quand on lit une œuvre qui s’inscrit dans un genre littéraire, on sait en général à quoi s’attendre sur l’intrigue principale. Toutefois une intrigue principale ne fait pas toujours l’histoire. En général viennent s’ajouter des intrigues que j’appellerais secondaires, qui participent  également à retenir l’intérêt du lecteur. Mon dada à moi, Petite Lady de mon état, ce sont les romans de fantasy. Ainsi je suis pleinement consciente que viennent s’ajouter à l’intrigue principale (globalement « le héros doit sauver le monde ») des ingrédients secondaires mais essentiels qui sont : des trahisons, des quêtes de la connaissance de soi et, évidement, des histoires d’amour.

En ma qualité de Guest-star des princesses, ma problématique du jour ne peut donc qu’être « les histoires d’amour apportent-elles un plus aux histoires de la fantasy ? »

Et pour parfaire mon argumentation, je vais utiliser les livres suivants :

  • Tara Duncan de la série éponyme de Sophie Audouin-Mamikonian (faiblesse de jeunesse qui me poursuit : eh oui je ne sais toujours pas qui est le big méchant)
  • Ewilan de La Quête d’Ewilan  et le Monde d’Ewilan écrits par Pierre Bottero (ça se lit très bien à l’adolescence)
  • Eragon  du cycle L’Héritage écrit par Christopher Paolini (il y a des choses intéressantes)
  • Garion, principal personnage de La Belgariade et La Mallorée, deux cycles de fantasy écrits par David Eddings (ma série préférée)
  • Nathaniel de La Trilogie de Bartiméus (Bartimaeus) écrits par Jonathan Stroud  (un concentré de rire)
  • Artemis Fowl de la série de romans écrite par Eoin Colfer (un héros qui vaut le détour) (elle est sereine quand elle en parle d’Artémis la petite lady, moi je suis over excitée, les anti-héros, c’est la kiffitude intense – Tam-Tam (oui, parce que vous pensiez pas que j’allais vous abandonner en ce lundi ^^))
  • Fitz Chevalerie  du cycle de l’Assassin royal écrit par  Robin Hobb (mon dernier coup de cœur)
Mais entrons à présent dans le vif du sujet…

Chapitre 1 – Les héroïnes

Cette étude littéraire sera réalisée à travers la comparaison d’œuvres ayant les mêmes caractéristiques péripétie-sques. Commençons par deux séries narrant les aventures extraordinaires de deux héroïnes qui naviguent dans des mondes parallèles : Tara Duncan vs. Ewilan.

Le combat sur le ring c’est maintenant et c’est pour vous ! (en musique de fond, j’entends la BO de Rocky, après, je dis ça, je dis rien – T.)

L’une est belle, une surdouée de la magie qui n’a pourtant découvert qu’à 13 ans son potentiel de « dessinatrice », qui vit à la fois dans notre monde et à la fois dans un autre monde, une fille au fort caractère avec des immenses yeux violets, entourée d’amis prêts à tout pour la sauver.

L’autre est belle, une surdouée de la magie qui n’a pourtant découvert qu’à 12ans son potentiel de « sortcelière », qui vit à la fois dans notre monde et à la fois dans un autre monde, une fille au fort caractère avec des yeux bleus et une mèche blanche, entourée d’amis prêt à tout pour la sauver.

A première vue, vous me direz que les différences entre les deux sont minimes. A deuxième vue également, ne vous inquiétez pas. Nos deux héroïnes sont parfaites. De fait, par voie de conséquences, elles ont le droit à un amoureux parfait. Robin est par exemple un demi-elfe ma-gni-fique (quand on aime les elfes), gentil, fort, adroit tandis que Salim est un marchombre (enfin pour le savoir, il faut lire les livres), gentil, drôle, souple (ça c’est une qualité surprenante ! T.). Leur point commun principal, négligeable dans notre étude péripétie-esques, est qu’ils sont complètement fous amoureux de nos deux  héroïnes dès les premières pages (voire même avant). Les histoires d’amour sont construites sur le même schéma narratif, à savoir qu’elle met du temps à se rendre compte de l’amour qu’éprouve le protagoniste masculin (la cruchaude ! … Bon ok, je sors – T.). C’est là que l’on se rend compte que l’héroïne est naïve car, nous, on s’en est rendu compte depuis le début mais passons.

Tandis qu’une des histoires nous plait, l’autre nous agace. Ou, je dirais plutôt, tandis que l’une des histoires nous agace, l’autre nous agace un peu moins. Les deux histoires sont téléphonées au possible (et là c’est Ozone que j’ai en musique de fond – Tam-Tam, qui n’est pas vraiment constructive dans l’argumentation il faut bien l’avouer). Toutefois, si l’histoire entre Salim et Ewilan apportent réellement quelque chose à l’intrigue, l’histoire entre Robin et Tara est pour moi juste une façon d’avoir plus de pages et de faire durer le suspense de l’histoire principale. L’histoire d’Ewilan pour moi, c’est comme une touche de couleur pastel dans une aquarelle sombre (agréable et discret),  tandis que l’histoire de Tara, c’est juste un nuage rose de plus sur une image de bisounours (superflu et écœurant) (Petite Lady, je te maudit… Moi je veux être un Bisouuuuussss – T.).

Tara : 0. Ewilan : 1.

Nous avons parlé des héroïnes, portons à présent notre attention sur deux héros masculins.

Chapitre 2 : Les héros 
(ouiiii, du muscle, de la sexytude, du charisme !!! – T.)

Parapgraphe 1 –  Garion vs. Aragorn

Encore une fois, le schéma narratif est similaire. Notons que c’est souvent le cas dans les histoires héroïquo-fantastiques.

Garion est un garçon qui a l’avenir du monde entre ses mains : une prophétie l’a choisi depuis des siècles et des siècles. Reste que la décalogie en elle-même est à mes yeux un petit bijou du genre : de l’humour, des personnages hauts-en-couleur, une histoire bien menée ET des histoires d’amour. Celle de Garion commence par un mariage arrangé avec une princesse un peu hystérique mais totalement charmante. Si on était sur Facebook, je dirais : j’aime. J’aime les deux personnages et l’histoire qui se crée entre eux deux, vraiment, cette histoire est à mon avis indispensable à l’intrigue (Et puis on a déjà établi à de multiples reprises que les mariages arrangés, c’est top en romance – T.).


Eragon est un garçon qui a l’avenir du monde entre ses mains : le jour où il a trouvé un œuf de dragon (un des derniers), il a été marqué par la destinée. Cliché : il tombe amoureux d’une elfe. Cet amour est impossible évidement car un elfe, ça rend toujours tout compliqué. Petit parallèle Seigneur des anneaux : Aragorn mérite mieux qu’Arwen et je me porte volontaire d’ailleurs si il le faut ! J’ai trouvé cette histoire d’amour pénible : j’avais envie de lui secouer les puces et de lui dire «  Keep focus, t’as juste le monde à sauver ! » (Petit Lady a plus de volonté que moi, j’ai lâché prise à la fin du premier tome – T.). A leurs décharges, je n’ai pas encore lu le dernier tome donc mon avis pourra peut-être en être modulé. 


Bilan Garion 1 – Eragon 0

Paragraphe 2 – Artémis Fowl vs. Nathaniel

Encore une fois, les histoires auxquelles nous avons affaire sont construites sur le même type de schéma narratif : un individu que l’on classe dans la catégorie des anti-héros agit dans son propre intérêt et va se retrouver mêler à une histoire de plus grande envergure. Malgré eux, ils deviennent de gentils héros – cela peut prendre quelques tomes toutefois.

La vie est quand même bien faite : ils ont fait des efforts pour être exécrables, égoïstes, voire corrompus et à la fin, on les aime quand même car ils révèlent leur bon côté. On  ne peut pas dire qu’il y ait beaucoup d’histoires d’amours dans ces deux séries, mais tout de même. Pas de celles qui restent dans les annales ou qui font tout l’intérêt de l’histoire MAIS des histoires d’amours non négligeables.

Si l’histoire d’amour pour Artémis est juste complètement inutile (c’est même à mon goût le tome le moins bien de la série), l’histoire d’amour de Nathaniel est vraiment un plus dans le roman. On est intrigué, tourmenté, tiraillé en même temps que lui. Les puristes diront que ce n’est pas une histoire d’amour mais vu la fin de la trilogie (spoilers) on ne peut pas appeler ça autrement… Ou bien je suis le pape et j’attends ma sœur. 


Artemis 0 – Nathaniel 1

Paragraphe 3 – Fitz, parce qu’il le vaut bien
(Bah on attendait pas votre sœur ? T.)

Un dernier exemple peut-être, parce que cette série me tient à cœur : Fitz est le fils illégitime du Roi-servant (gné ? Ils ont vraiment l’art de trouver des noms improbables – T.). Mais on ne découvre son existence qu’à ses 6 ans. Dès lors, son grand-père lui propose un marché : il s’occupe de lui, en échange de quoi Fitz doit faire ce qu’il lui dit concernant son éducation (à savoir : il va devenir son assassin royal). De par son statut et de par son sang, Fitz va se retrouver mêlé à moultes aventures où il n’aura pas d’autres choix que de se donner corps et âme pour le royaume… Et c’est là où son histoire d’amour en pâtit.
Mais cette histoire donne vraiment du rythme à l’intrigue principal : on se demande toujours comment les deux amoureux vont réagir au destin qui s’acharne sur Fitz. Honnêtement, de tous les livres de fantasy, Fitz est un des seuls héros où c’est vraiment le destin qui s’acharne sur lui, et non pas lé héros qui s’acharne pour que le destin le rende malheureux. Bref, je dis oui à l’histoire d’amour. Mais pour comprendre toute la complexité des personnages, il est vivement conseillé de lire tous les tomes du cycle ! 


Fitz 1 – et adversaire invisible 0 (nulle argumentation n’est parfaite)

Que retenir de cette brève étude : 
Les histoires d’amour dans les romans héroiquo-fantastiques du 21ème siècle, hit or miss ?
 Le débat est ouvert…

Bonne Lecture,
Petite Lady

PS de Tam-Tam : Je voudrais vous présenter mes excuses pour les interruptions, mais je mentirais, j’adore trop ça ! ^_^

Un peu plus de Colin dans ma vie

Êtes-vous superstitieux ? Moi non… enfin pas trop… je ne crois pas à l’astrologie, et si je lis mon horoscope, c’est le lendemain, pour savoir s’il avait raison. Je n’ai pas peur des chats noirs et en passant sous une échelle je me dis juste que j’espère que le gars qui se trouve en haut ne me fera rien tomber sur la tête ! 13 à table ? Pas de souci. Par contre, je touche du bois. Tout le temps. Voilà ma superstition.

Et les prénoms. Je crois que les prénoms influencent la personnalité. C’est logique quand on y pense, un prénom, c’est une sonorité, une histoire, et donc forcément une influence. Voilà pourquoi je ne pourrais jamais appeler un de mes enfants du nom de mon (mes) ennemie(s) jurée(s) d’adolescence. Voilà pourquoi quand j’étais petite, je reprochais à ma mère de ne pas m’avoir appelée Sarah. Comme dans « Une petite princesse ». Je trouvais qu’elle était drôlement cool et je pensais que si j’avais eu son prénom, je lui aurais davantage ressemblé.

Mais mes parents m’ont donné un autre nom, choisi d’ailleurs parce qu’elle était sainte patronne de quelque chose qu’ils auraient bien aimé que je devienne (aha, devinette, saurez-vous trouver de qui il s’agit?).

Je crois donc que les prénoms influencent la personnalité, en romance comme ailleurs.

Tam-Tam vous avait parlé de ses Nicolas, mais pour moi, le héros de romance ultime porte un prénom bien moins sexy. Enfin, au premier abord. Car après avoir lu toutes ces histoires avec des héros parfaits et ce prénom un peu moins parfait, je ne saurais plus les dissocier. Si j’en rencontre un  dans la vraie vie, mon a priori sera plus que positif, of course. 

Voilà, je veux un Colin dans ma vie. Non, pas le poisson ! D’ailleurs, Colin se prononce Coline. C’est mignon non ? Et tous ces petits Colins, ils sont sagement réunis sur ma table de chevet, à la place d’honneur, à portée de main en cas d’urgence.

Mon premier Colin, c’est celui du Jardin secret. « Le jardin secret » de Frances H. Burnett, comme pour la Petite princesse. Pour l’anecdote, ce livre est le premier que j’ai été prise à lire un livre dans un lieu où je n’aurais pas dû… Pendant un cours de math en CM2 ! Il raconte l’histoire de trois enfants, à l’aube de leur adolescence. Mary, enfant trop gâtée qui a grandi aux Indes, vient de perdre ses parents et est envoyée pour vivre en Angleterre chez un lointain oncle. Dans ce manoir perdu au milieu des Landes, elle fait la connaissance de Dickon et de Colin, avec lesquels elle va apprendre à vivre, à sortir de son cocon et de ses certitudes. Le Colin de ce roman est un enfant malheureux, colérique, enfermé dans sa souffrance… au début en tout cas. On retrouvait déjà ici les prémices des héros que j’aime tant aujourd’hui, sombres et ténébreux… jusqu’à ce qu’ils rencontrent leur héroïne !

Mais Colin, c’est bien plus que ça… Colin, c’est le héros de ma romance ultime, ma romance préférée de tous les temps, celle que je conseille systématiquement à tous les novices qui veulent bien se lancer… et même à ceux qui ne veulent pas lire de romance ! Colin c’est le héros à la hauteur de Sugar Beth dans Ain’t she sweet. Et parce que, à chaque fois que je veux en parler, je tombe inévitablement dans un babillage inarticulé de couinements et d’adjectifs dithyrambiques, je vous supplie de cliquer sur le lien pour lire ce que j’en ai déjà dit.

Colin c’est aussi, bien sûr, mon Mister Bridgerton préféré, celui qui a l’insigne honneur de remporter la main de Pénélope Featherington, et qui se montre à la hauteur de cet honneur en lui offrant une scène de déclaration tellement… tellement belle que j’en perds mes mots… à la hauteur des plus belles comédies romantiques, à la lueur des chandelles, au son d’un orchestre symphonique, avec une salle de bal entière comme spectateurs. Colin qui a tellement d’humour, qui se montre charmant et charmeur avec toutes les femmes, des vieilles duchesses douairières aux amies de ses sœurs, des  jeunes débutantes inexpérimentées aux tristes vieilles filles. Colin qui est un véritable prince charmant dans tous les sens du terme, et qui perd la tête pour la dernière femme qu’il aurait imaginé être faite pour lui. Colin que Pénélope aura attendu si longtemps… et comme elle a eu raison !

Colin, c’est mon héros préféré de Julie Garwood… Dans le 4ème tome de sa série Lucifer (je n’ai jamais compris le nom de cette série mais passons), Castles (traduit par Le voile et la vertu, titre que je comprends encore moins que Lucifer), Colin et Alessandra forment un couple dans la plus pure tradition de la romance old-school version Garwood. Par un curieux hasard du destin, Colin se retrouve tuteur d’une jeune princesse russe, qui n’a qu’une idée en tête : se trouver un mari, pour éviter d’être renvoyée dans son pays en guerre. Et par un hasard encore plus curieux, c’est finalement Colin lui-même qui se porte volontaire pour le rôle de mari… Mais Alessandra n’a rien d’une princesse au petit pois. Elle est redoutable en affaires, férocement intelligente et en même temps, légèrement étrange. Elle est plus que belle et fait des listes de tout… même des listes de listes (ma sœur fait pareil, j’adore)… Colin est un vrai héros de Garwood, tentant de manière hilarante d’affirmer son autorité de mâle et échouant complètement face à sa petite femme, pour le plus grand bonheur du lecteur.

Sans oublier que Colin, c’est le très charmant golden boy horriblement impoli que Lauren Willig nous offre en fil conducteur dans sa série Pink Carnation. Et si je suis plus en retard que Tam-Tam dans cette lecture, laissez-moi vous dire que je me meurs d’impatience à l’idée d’en connaître plus sur la romance entre Colin et Éloïse ! Quelques chapitres seulement par tome, et tellement de frustration à imaginer ce qu’il va se passer entre eux…Vite, la suite !

Avouez que vous avez là une belle brochette de héros, des héros qui partagent leur prénom, des héros que j’ai tous aimé de manière inconditionnelle depuis le jour où je les ai rencontrés. Si, avec tout cela, je n’ai pas réussi à vous convaincre que Colin est le plus beau prénom de l’univers, alors je rends mon tablier… Car personnellement, quand je vois une 4ème de couverture où le héros s’appelle Colin, je m’empare du livre et l’ajoute aussitôt à ma PAL, qui en a bien besoin.

Je considère que l’on n’a jamais assez de Colin dans sa vie !

Et parce qu’un signe du destin ne vient jamais seul, je n’oublie pas que Colin, est et restera toujours Colin Firth, notre inégalable Mr Darcy, le seul, l’unique, celui que personne ne saura détrôner.

Alors maintenant, à vous de jouer… Que pouvez-vous me recommander comme livre avec un héros nommé Colin? J’envisage de rédiger une thèse sur la question…

Bonnes lectures,
Chi-Chi

Morceaux choisis

Au revoir 2011, bonjour 2012. Une année passée en votre compagnie. J’aimerais même vous dire, une année de plus, mais certaines personnes très tatillonnes viendraient dire que cela ne fait pas tout à fait deux ans…

Je ne vais pas vous repasser en boucle les clichés éculés dans le style « c’est fou ce que c’est passé vite » ou « lorsque l’on est bien accompagné, on ne voit pas le temps passer »… Déjà ce serait très ennuyeux pour vous à lire, puisqu’on a déjà dû vous la faire 1000 fois, et puis c’est finalement faux.

Pas que nous ne soyons pas ravies d’être ici à deviser en votre compagnie, mais un an, c’est finalement assez long tout de même. Certes quand on fait un bilan entre deux coupes de champagne, on peut résumer tout cela en deux lignes. Mais lorsque l’on se donne un peu de peine et que l’on réfléchit (à jeun), voici que qu’un an représente :

Hiver : Le temps du froid et des lectures au coin du feu, ou sous les couvertures. On veut de la lecture doudou, on veut du sweet, on veux du héros adorablement cute, ou alors monstrueusement sexy. On veut rêver. On veut se réchauffer…
On lit : Julie James, Goodnight Sweetheart, De l’eau pour les éléphants, le dernier Eloisa James, un classique de Teresa Medeiros et Jemima J

Printemps : On assiste à la renaissance parfaite de la nature. Les fleurs sont de sorties, les jours rallongent. On commence à ranger les grosses laines, et entre deux averses printanières, on rêve du soleil caressant notre peau, des vacances, des jupes qui volent sur nos jambes galbées…
On lit : Mr. Perfect, les Highlanders de KMM, Corps et âme, La petite Fadette et Opération au Kavango, et on fête notre 100ème post avec les Smart Bitches

Eté : Le soleil est là, les vacances sont là, la plage est à portée de main. C’est le temps des voyages, le temps de la découverte, de la détente. Le barbecue fait son grand retour, les apéritifs se font interminables, les réunions de famille se multiplient, tout comme le nombre de livres lus à l’ombre des parasols.
On lit : Jean M. Auel, du JAK ou AQ…tout dépend de l’humeur, A kiss at midnight (pour comprendre la bannière du blog) et du Katheleen E. Woodiwiss

Automne : La nature commence à se parer de couleurs d’or. Cette année, on a eu de la chance, les jours d’automne ont été magnifiques. Le soleil était encore là et on a pu profiter de sa chaleur avant de ressortir les manteaux, les parkas. De rentrer le matériel de chasse aux papillons. On a vu la pluie revenir. On est retourné sur les bancs de l’école, on a retrouvé la routine du foyer. Mais pour oublier que le froid arrivait…
On lit : Lauren Willig et ses espions, Ain’t Chi-Chi sweet (un introuvable j’en ai peur), le dernier Kristan Higgins, le dernier livre des Smart Bitches, At the bride hunt ball, In her shoes et le dernier Elizabeth Hoyt

Alors que l’hiver s’est fait désirer cette année, il a pris ses quartiers d’été (que je suis drôle).
Une nouvelle année, de nouvelles lectures, et toujours et encore de nouveau articles.

Très bonne année à vous !
Tam-Tam
 

Tout ce que je sais de l’amour…

Eveything I know about love I learned from romance novels… Le nouveau livre de Sarah Wendell, du site Smart bitches, trashy books

Le titre m’attirait. Après, pour ce qui était du sujet… j’étais plus incertaine, mais je ne recule devant rien pour vous et j’ai donc attaqué la lecture de cet ouvrage. Une fois n’est pas coutume, je vous traduit la 4ème de couverture :

« Prenez un superbe héros avec un cœur d’or et un merveilleux mulet. Ajoutez une héroïne avec une crinoline et de l’énergie à revendre. Mettez-y aussi assez de complications pour les obliger à se battre, tout en les laissant seule, possiblement sans quelques éléments clés de leur garde-robe, et qu’obtenez-vous ? Une romance. Mais encore ? Des enseignements sur la vie, l’amour, et tout ce qui se trouve entre pour vous aider à reconnaître votre propre happy-end.

Des enseignements comme…
– La romance veut dire croire que vous méritez un happy-end
– Apprendre à différencier le prince du crapaud
– La romance au quotidien est plus vivante que jamais
– Quels que soient vos problèmes, au moins vous n’avez pas été kidnappés par un Duc écossais (enfin probablement pas) »

Si Beyond Heaving bosoms s’attachait à expliquer ce qu’est la romance, ses clichés et ses codes, Everything I know about love s’adresse bien plus résolument aux lectrices assidues qui connaissent déjà le genre… ou qui ont lu son livre précédent !

En s’appuyant sur les témoignages de nombreuses lectrices, et les conversations qu’elle a pu avoir avec plusieurs auteurs, parmi lesquelles Nora Roberts, Jennifer Crusie, Debbie Macomber, Eloisa James, Robyn Carr, et j’en passe, Sarah s’efforce de démontrer qu’au-delà des clichés et du héros sexy, les romances sont pleines de sens pas si cachés que ça, et qu’il y a bien des leçons à en tirer.

Là encore, c’est en prenant à contre-pied les clichés colportés par les détracteurs du genre que Sarah développe son argumentation. La romance mettrait dans la tête de ses lecteurs (oui, 10% des lecteurs sont des hommes) des attentes irréalistes sur ce que doit être une relation amoureuse… Pourtant, dans la vraie vie (en tout cas dans la mienne), les ducs ne courent pas les rues, épouser un prince a plus souvent à voir avec le protocole qu’avec l’amour et le libre-arbitre, tous ces talents sous la couette révèlent des années d’entraînement avec une autre que moi, et non, mon héros ne va pas cesser de regarder les autres femmes dès l’instant où ses yeux se poseront sur moi.

Il y a tout de même dans cette affirmation quelque chose qui résonne comme une conversation que j’ai souvent eu avec d’autres lectrices de romance. Tam-Tam, mais pas seulement. C’est vrai, la romance a fait une grande partie de mon éducation sentimentale.

Cette idée, Sarah l’exprime très bien. J’ai appris beaucoup de choses sur l’amour et les relations amoureuses en lisant des romances. Comment réagir si un jour je suis enlevée par un Duc écossais, bien sur, mais aussi des choses plus élémentaires, comme l’importance de communiquer et de ne pas rester à attendre le prince charmant dans une tour d’ivoire (littéralement). J’ai appris que ce qui me manquerait le plus si j’étais propulsée au Moyen-Age, ce serait ma brosse à dents. Et bien sur, je sais maintenant tout des techniques de combat à toute épreuve contre les vampires et créatures maléfiques de tout poil…

En lisant ce livre, j’ai été jalouse. Sarah parvient à exprimer très justement tout ce que je pense sur la question sans avoir jamais réussi à le dire de façon aussi clairement articulée.

Peu importe finalement. Car, aussi douée que soit Sarah pour mettre des mots sur tout ce que je pense, la leçon la plus importante à retenir, c’est que la romance procure un  sentiment particulier à ses lecteurs. Ce sentiment est caractérisé par un son particulier. Un espèce de petit soupir, un genre de frisson de plaisir caractéristique.

Ce son, chez moi, n’est pas lié à autre chose qu’à la romance. Un livre peut être extraordinaire, me bouleverser, me faire réfléchir, mais jamais susciter chez moi le sentiment d’une romance.

Tam-Tam, je sais que tu vois déjà de quoi je parle, je t’ai entendue à chaque fois que nous parlons d’un livre que nous aimons. Et vous, lecteurs ?

La lecture de ce livre a donc été très instructive, pour qui veut se pencher sur le genre « romance » et mieux comprendre son fonctionnement et la psychologie des lecteurs. On ne retrouve pas autant le ton drôle et acéré du premier ouvrage, mais la lecture reste un moment très agréable.

Tout ce que je sais sur l’amour je l’ai appris dans les romances ? Peut-être pas…

Mais beaucoup de choses, c’est certain, et Sarah l’exprime très bien !

 
Bonne lecture,
Chi-Chi

Passé ou Présent ?

En romance, les sous-genres sont légions. C’est bien simple on retrouve tous les sous-genres de la littérature classique, l’unique différence se trouve bien souvent dans le nombre de scène sexy.
Néanmoins, il existe deux catégories « ancestrales » qui selon moi, existent en romance depuis l’aube du genre. Chacune de son côté ont leurs adeptes, leurs auteurs et leurs codes.

Historique vs. Contemporain. Hier, aujourd’hui. Passé, présent.

Si je lis fort volontiers des deux, je ne les aborde pas de la même manière.

Il sera par exemple très difficile pour moi de supporter une jeune fille naïvement ignorante des choses de la vie dans un contemporain, quand bien même cette dernière aurait été élevée au couvent par des Ursulines ne parlant que latin. Il y va de la cohérence de l’auteur avec le contexte actuel, et de ma propre crédulité.

De la même façon, une héroïne ayant connu pléthore d’hommes avant de tomber sur Lord Perfect, c’est suspect. Qu’elle ait été enlevée à 4 ans par des boucaniers et vendue au sultan de Constantinople, passe encore, mais qu’elle se soit enfuit armée seulement d’une lime à ongle…il ne faut pas abuser des courgettes quand même ! (Les courgettes sont de saison, surtout si elles sont hallucinogènes !)

Vous l’avez compris, il est des clichés qui ne fonctionnent que dans les historiques et d’autres qui ne passent que dans un contemporain.

Cela va même un peu plus loin, puisque personnellement, je fonctionne par période. Je pourrais lire 10 romances historiques et les adorer en juillet, mais si je m’aventure à en lire une en août, je vais gémir d’exaspération devant l’héroïne et son chevalier.

Les auteurs l’ont bien compris, puisque bien souvent, elles se spécialisent dans un genre particulier, et apprennent à y exceller. Elles formeraient presque deux bandes ennemies si le monde de la romance n’était pas un pays sucré et acidulé où le happy-end et les sourires sont de rigueur.

C’est toutefois sans compter sur les petites malines qui publient tour à tour des romances contemporaines et historiques, en changeant juste de pseudonyme…

C’est d’ailleurs de cela que je veux parler aujourd’hui. En effet, alors que je relisais avec plaisir « Until you » de Judith MacNaught, je me suis interrogée sur ces auteurs qui manient leurs plumes aussi bien en historique qu’en contemporain, et après une longue réflexion, un Mr. Freeze pour rafraichir mes neurones et un tour d’horizon de mes étagères, voici celles que j’ai trouvé :

– Jayne Ann Krentz qui devient Amanda Quick lorsqu’elle écrit des historiques
Lisa Kleypas, grande prêtresse de l’historique, qui ces derniers temps s’essaye au contemporain (avec plus ou moins de réussite selon mes sources…)
– Judith McNaught, que j’ai personnellement découverte chez les contemporains, mais dont la renommée vient essentiellement de ses romances historiques pleines de combats contre les conventions et de personnages qui se découvrent dans les bras l’un de l’autre.
– Connie Brockway
Susan Elisabeth Philips
– Jude Deveraux
Teresa Medeiros, prêtresse de la jeune fille en détresse et du rake reformé, qui nous a dernièrement régalé de son « Goodnight Tweethart »

Et j’ajouterais une mention séciale pour Sherrilyn Kenyon, qui certes n’écrit pas du contemporain, mais de l’urban fantasy à la sauce Dark Hunter, et qui sévit aussi avec talent dans la catégorie historique sous le nom de Kinley McGregor.

Passer d’un genre à l’autre m’apparaît comme un exercice assez compliqué. Chaque auteur a son talent particulier pour rendre ses histoires inoubliables. Je ne peux donc m’empêcher de penser qu’une auteur qui navigue entre le monde du passé et du présent garde une prédisposition naturelle pour l’un des deux genres. Qu’elle se montre plus inventive, plus cohérente, meilleure même apparaît comme inéluctable. Entre les « tics » littéraires, les personnages fétiches des unes et des autres, les codes changent, et l’auteur doit s’adapter… Un véritable challenge littéraire en soi !

Je lance donc une nouvelle série d’articles. Dans chacun d’entre eux, je tacherais de me pencher sur un opus contemporain et un opus historique d’une seule et même auteur pour savoir si elle a su éviter les pièges d’un tel défi.

Et pour ouvrir le bal, je vous invite à vous pencher avec moi sur le cas Teresa Medeiros. Chi-Chi ne pourra que me seconder dans ce que je vais dire : Teresa est de ces auteurs qu’il est fort aisé d’adorer.

Elle nous a longtemps habitué à des romances historiques où les héros aiment se voler dans les plumes. Elle est passée maitresse dans le maniement de l’humour dans l’historique. De retournements de situations impossibles en éclats de rire en tout genre à la découverte de situations « compromettante » pour le héros fort, viril et macho. Teresa aime les chevaliers, les demoiselles dégourdies et les fins heureuses (ça tombe bien, nous aussi).

Un recette parfaitement au point… Jusqu’à ce moment fatidique où, prise d’une envie subite, elle nous annonçait il y a plus d’un an qu’elle travaillait sur un contemporain.

Et là, dans mon fort intérieur, des ongles ont grincé sur un tableau noir (oui, dans mon fort intérieur, il y a un tableau noir…).

Pas que je ne lui fasse pas confiance, non. Mais imaginez donc Lord Bannor The Bold, dans le monde actuel ! En guise de héros, ce n’est pas tout a fait crédible (si tu ne sais pas à quoi je fais référence cher lecteur, va donc lire la chronique de Chi-Chi sur le sujet). Teresa à beau avoir de l’humour, ses héros sont fait de cette étoffe particulière qui sied si bien aux chevaliers.

Les mois ont passé, et Goodnight Tweetheart est arrivé. Pas du tout membre de la frénésie tweeter, la lecture du synopsis ne m’a pas rassurée…

Et Chi-Chi (bless her little heart) l’a chroniqué… Et je l’ai lu…Et j’ai adoré !

Tous les éléments qui faisaient de Teresa une si bonne auteur d’historique se retrouvaient dans son contemporain. Mais son talent avait su épurer les traits des personnages. Je me suis imaginé dans la peau d’Abby. J’ai rêvé de Mark.

Je m’en suis presque voulue après coup d’avoir douté du talent de l’auteur. A tel point que je n’ai plus qu’une chose à dire : Teresa, si tu lis ces lignes, à quand un nouveau contemporain ?

En attendant ce jour béni, je m’en vais mettre ma tête dans le freezer, avant de fondre de chaleur.

Bonne lecture,
Tam-Tam
 

Ces couples que je ne saurais voir

Pour conclure notre « mois de la guest-star », notre invitée mystère, la toute première des invitées sur notre blog, j’ai nommé Lady V. Voila déjà un an qu’elle prenait la plume pour vous faire part de ses Conseils à l’intention des novices en romance, nous la retrouvons aujourd’hui pour parler de science de la romance de nouveau!
Il est de ces personnages qui représentent, selon certains « la plus belle histoire d’amour du monde ». Le cinéma nous a donné Jack et Rose, la télévision Ross et Rachel, la bande dessinée Tintin et le capitaine Haddock. La littérature a donné à nos pauvres cœurs de romantiques des couples mythiques qui nous font rêver. Enfin officiellement. Pessimiste (ou réaliste) assumée, je veux vous expliquer pourquoi je déteste certains de ces couples que Hollywood et les éditeurs essayent encore de nous faire passer pour une destinée merveilleuse. Non, parce que j’ai vérifié, en vrai, la petite sirène ne finit pas avec le prince Eric. Nous avons donc :

1) Roméo et Juliette, les amants maudits :

LE couple romantique par excellence. Parce que c’est bien connu, épouser un type rencontré quelques jours plus tôt, à 13 ans, c’est vraiment l’idée du siècle. Surtout à quelques jours de son mariage arrangé. En plus, Roméo tue le cousin de Juliette (histoire d’amorcer une réconciliation avec la belle-famille), doit fuir et revient pour découvrir le cadavre de sa femme. Au lieu de se donner un temps pour se remettre, il se suicide! Juju finit par se réveiller (en fait cela faisait partie d’un plan génial pour s’enfuir avec son mari. Où? Comment? Avec quel argent? Question futile enfin, elle suit son coeuuuuuur) et se tue aussi. Ils ont donc dû passer environ 48h à la suite ensemble et se marient. 

Comment ça finirait en vrai : Après s’être enfuis tous les deux, Roméo se rend compte que Juju, du haut de ses 13 ans, n’est rien d’autre qu’une petite blonde et qu’ils n’ont rien en commun. En plus, la vie dans la forêt, ça va deux minutes, mais il y a une fête chez Benvolio samedi soir. Il quitte sa femme pour sa nourrice, et Juliette n’a plus qu’à faire comme toutes les filles de l’époque ayant péché : direction le couvent.

2) Les hauts de Hurlevent, l’égoïsme à l’état pur :

Alors là, j’avoue, je n’ai pas lu le livre. Le film, le résumé, la bande-annonce, les fiches de lecture m’ont largement suffi. L’histoire? Heathcliff, une brute épaisse maltraitée dans son enfance par son frère adoptif, tombe amoureux de Cathy, sa sœur adoptive (déjà c’est limite incestueux, mais personne ne dit rien), laquelle, pour une raison obscure lui retourne ses sentiments. Mais elle en épouse un autre (qui l’adore malgré le fait qu’elle crève d’amour pour son presque-frère) et Heathcliff jure de se venger, entre autres en épousant la belle-sœur de Cathy, innocente dans l’affaire, et en la maltraitant. Cathy meurt en donnant naissance à sa fille, ce qui n’empêche pas Heathcliff de poursuivre sa revanche sur la fille de Cathy, son propre fils et le fils de son frère adoptif. Ou comment ruiner les générations futures à cause de deux personnes qui s’aiment et se haïssent. J’ai du mal à voir pourquoi cette histoire plait tant.

Comment ça finirait en vrai : Le mari de Cathy a la bonne idée de déménager (parce qu’habiter en face de chez Heathcliff, ça n’aide pas vraiment à tourner la page), cette dernière devient alcoolique, tout comme l’amour de sa vie, qui fait une faveur à tout le monde en allant rencontrer Freud qui, au bout d’une heure de thérapie, trouve en lui l’inspiration pour l’ensemble de son œuvre.

3) Twilight, la possession, une nouvelle forme d’amour :

Plus besoin de raconter l’histoire, Twilight représente 97 000 résultats sur Youtube, 125209 sur Fanfiction.net et 46700000 pages sur Google. Bella et Edward, qui pense qu’espionner une camarade de classe en train de dormir, c’est romantique. Perso, moi j’appelle le 17 et je n’accepte pas sa bague de fiançailles, surtout quand ce qu’il préfère  chez moi, c’est mon odeur et mon sang. Mais c’est une question de goût… Les vampires plus vieux que l’Arc de Triomphe, qui m’interdisent de voir mes amis et dont la famille essaye de me manger comme un BigMac, ça ne me donne pas trop envie de m’effondrer lamentablement et ne plus sortir de ma chambre pendant 5 mois parce qu’il a déménagé sans laisser d’adresse. Heureusement qu’il y a un loup-garou bodybuildé à proximité pour enchainer! Simone de Beauvoir doit s’en retourner dans sa tombe.

Comment ça finirait en vrai : Edward tue Bella pour notre plus grand soulagement, la rédaction de Lire respire à nouveau, et Edward meurt bêtement lors d’une partie de balle au prisonnier avec ses frères (toujours puceau, il s‘agit d‘un livre mormon, rien en dehors du mariage). Au moins Shakespeare savait écrire, lui (oui, Stephenie Meyer s’est paraît-il inspirée de Romeo et Juju pour son chef d’œuvre)!

4) Les quatre filles du docteur March, « mais restons potes, hein? » :

On a toutes lu ce livre, on a toutes craqué pour Laurie (malgré son nom de chanteuse), on a toutes cru qu’il finirait avec Jo, son meilleur pote, son mousquetaire, le Joey de son Chandler (elle était un peu facile celle- là) qui, malgré son nom, est une fille. Mais Louisa May Alcott a brisé bien des cœurs (et reçu bien des lettres de fans en colère dans les années 1860) en casant Laurie avec Amy et Jo avec un prof allemand, après que Jo ait refusé d’épouser Laurie car elle ne l’aimait pas, et qu’elle ne montre aucun signe de jalousie quand il revient avec sa petite sœur à son bras.

Comment ça finirait en vrai : de la même façon, avec deux couples bien assortis, une amitié sauvée et une maison pleine de garçons pour Jo. Ça s’appelle tourner la page avec classe et maturité. 

Il y a bien sûr bien d’autres couples, mais je ne m’occuperais que de ces quatre-là aujourd’hui… J’aurais pu par exemple écrire sur Papa Longues-Jambes, mais ce sera pour une autre fois. En attendant, dites-moi, vous, quelles histoires d’amour vous avez adoré détester ?

PS : Par pitié, fans de Twilight, que je sais animées d’une passion violente et rare, épargnez moi !

Lady V.

Vous avez dit vampire ?

Hello tout le monde ! Je m’appelle Belette et je vais vous parler aujourd’hui des héros à canines (non je ne parle pas de chats…)… J’ai nommé les Vampires !

Quand Chi-Chi et Tam-Tam sont venues me proposer d’écrire un article sur ce sujet,  « toi la spécialiste des Vampires », je me suis dit « whouah », pourquoi pas ? Même si j’avoue que je ne pensais pas être THE spécialiste, mais ça fait toujours plaisir

Du coup, je me suis replongée dans mes souvenirs et ai cherché quel avait été mon tout premier roman avec un vampire. Je vais faire dans le très classique mais c’est l’excellent « Dracula » de Bram Stoker. J’étais toute jeune à l’époque, je dirais une douzaine d’années et je me souviens encore de ce qui m’a le plus marquée à l’époque : le « serviteur » de Dracula, vous savez, celui qui mange des insectes ! Ce livre a d’ailleurs très bien été adapté par Francis Ford Coppola avec l’excellentissime Gary Oldman en Prince des Ténèbres…

Pour une génération plus récente, quand on dit vampire, on pense … Buffy !

Hé oui, pour beaucoup (enfin je l’espère), la série de Joss Whedon est LA référence en matière de vampires. Et comme ça, je peux vous parler de mon chouchou entre tous. Si c’est pas beau ça !

Pour résumer, pour celles et ceux qui auraient hiberné ces dernières années, Buffy est la Tueuse de Vampires de sa génération. Là ou ça va coincer, c’est qu’elle va tomber amoureuse d’un gentil vampire (non, ce n’est pas lui mon préféré !) à qui des bohémiens ont rendu son âme pour le punir d’avoir tué leur fille… S’en suivront de nombreux épisodes de tergiversations et… non je ne vais pas spoiler, regardez la série ! En début de seconde saison arrivera d’ailleurs le personnage que je préfère… SPIKE !

Lui, c’est un vampire bien bien méchant ! Un vrai bad boy qui a déjà deux Tueuses à son actif et qui compte bien ajouter Buffy à son tableau de chasse… Mais les choses sont bien compliquées et, je trouve qu’en sept saisons, il est l’un des personnages qui évoluera le plus. Et puis l’acteur qui joue Spike est plutôt beau garçon, ce qui ne gâche rien !

Pour revenir à la littérature, sachez que Buffy est également une longue série de romans, novélisations d’épisodes ou autres aventures indépendantes. Un tome spécial sur Spike et Drusilla a également été édité, le tout chez Fleuve Noir.

Mais, me direz vous à raison, il n’y a pas vraiment de romance là dedans ? J’y viens justement. Parce que bon, il serait quand même temps de rentrer dans le vif du sujet !

Les vampires dans la romance sont à la mode en ce moment, c’est un fait. Mais alors, comment s’y retrouver parmi tous les auteurs différents ? Eh bien je dirais que, comme certaines personnes aiment leur viande saignante ou même crue, d’autres la préfère à point, et là, c’est pareil… Il y en a pour tous les goûts !

Pour ma part, autant que je me souvienne, tout a commencé avec la série de Sherrilyn Kenyon, les Dark Hunters. Ce groupe de vampires créé par Artemis et chapeauté par le ténébreux Acheron m’a tout de suite plu, et j’ai été entrainée dans son univers. Ah, combien de mois d’attente avant la sortie du tome suivant pour avoir sa dose de frisson?

Pourtant, c’était encore à l’époque un genre de la romance assez confidentiel. Et même si je suis la première à dire que Twilight a plus fait du mal qu’autre chose au mythe des vampires, il faut reconnaitre que, grâce à l’engouement provoqué par ces livres, nous avons pu voir enfin traduits des auteurs que l’on n’espérait plus !

Chez les vampires, les hommes au sang chaud, ce n’est visiblement pas ça qui manque ! Que ce soit chez JR Ward et ses guerriers de la Confrérie de la Dague Noire, chez Charlaine Harris qui passe beaucoup de temps à conter les amours de Sookie dans la moite Louisiane (Ahh… Eric !), ou chez Laurell K. Hamilton et son Anita Blake très… libérée … Bref des livres à ne pas mettre entre toutes les mains et surtout des plus jeunes !

Celles-ci pourront toujours se rabattre sur des auteurs comme Michelle Rowen et MaryJanice Davidson, qui mêlent deux genres que je ne pensais pas lire en même temps un jour, la chick-lit et la romance paranormale !

Enfin, après la vague Twilight, sont arrivées dans les rayons de nombreuses nouvelles séries avec nos amis aux dents pointues. Pour en citer quelques-unes, parmi les plus connues, le « Journal d’un Vampire » de LJ Smith ou « Vampire Academy » de Richelle Mead..

Je vous quitte ici, j’ai justement l’un de nos amis à canines proéminentes qui m’attend !

Belette
 

Be smart, read romance !

Chers lecteurs,

Aujourd’hui c’est notre 100ème article!
  
C’est fou comme notre bébé a grandi vite, moins d’un an et déjà 100 posts… Et surtout, malgré les difficultés, Tam-Tam et moi-même avons réussi à tenir le rythme (valable surtout pour moi en ce moment…). Oui, 2 articles par semaine, on ne croirait pas comme ça, mais cela nous demande du temps et une sacré dose d’énergie, pour écrire des textes raisonnablement longs et cohérents, qui vous donneront envie (ou pas) de lire les mêmes choses que nous…

Bref, je disais donc, le 100ème post, happy birthday to us!

Et pour l’occasion, je voudrais vous présenter un livre d’un genre un peu particulier, un livre de Science de la Romance!

Si vous jetez un petit coup d’œil sur la colonne de gauche, dans nos liens, vous voyez que nous vous recommandons le blog « Smart bitches, trashy books ». Lien en anglais, j’en suis navrée, mais je n’ai jamais rien trouvé qui en soit l’équivalent en français, sauf notre blog bien sûr, en toute modestie! (et mauvaise foi…)

Sarah et Candy, les auteurs se décrivent comme des Smart bitches who love trashy books : littéralement, Les garces intelligentes qui aiment les livres nuls. En substance : on peut être intelligente et aimer sincèrement les livres que la société qualifie de nuls – aimer sincèrement veut dire que le « oui mais je lis ça pour me distraire, c’est facile » ne compte pas. Aimer vraiment veut dire que l’on reconnaît des réelles qualités au livre, en dehors de sa prétendue légèreté, et que l’on ne s’arrête pas au cliché. Et aimer, alors même que l’on est une personne raisonnablement intelligente (comme si les personnes intelligentes ne devaient lire QUE Kant et Balzac – ce qui ne veut pas dire que nous ne lisons pas les deux, seulement pas que cela) (et surtout, peu importe car ce n’est pas ce cela dont il est question ici).

C’est exactement dans cette définition que je me reconnais, et il me semble que je ne suis pas la seule.

Sarah et Candy ont donc entrepris, dans un essai hilarant, d’expliquer aux néophytes, ce qu’est la romance, la vraie, quand on est une lectrice assidue qui connait bien sa matière.

Le titre du livre? Beyond heaving bosoms, ou « Derrières les gorges palpitantes ». Le ton est donné!

Ce chef d’œuvre n’a malheureusement pas été traduit… D’ailleurs, si un éditeur passe par là, je veux bien me porter volontaire, pas de souci!

En attendant, je me contenterai de vous traduire la 4ème de couverture :

« C’est quelque chose que nous faisons dans le noir. Sous les couvertures. Avec une lampe de poche. Nous portons des lunettes de soleil et une casquette enfoncée sur le crane en allant à la librairie. Nous avons un « endroit spécial » pour les stocker. Soyons honnêtes : peu de gens admettront publiquement qu’ils aiment la romance. Et pourtant, la romance continue d’être le genre de fiction qui se vend le mieux. Partout et en tous temps. Alors qu’est ce qui explique cette honte? »

Ce qui l’explique, ce sont justement les clichés, comme on en trouve dans tous les genre de la littérature… Sarah et Candy prennent le taureau par les cornes et nous dressent la liste de ces clichés, expliquant leurs origines, et leur réalité, le tout avec une plume acide et hilarante.
 

En vrac, dans ce livre, vous trouverez : 
1) Un portrait-robot de la lectrice de romance, avec charentaises, permanente, sac banane et pull a motif 80’s. Vous l’aurez compris, la lectrice de romance est une ménagère de 50 ans tristounette qui vit par procuration, n’est pas très jolie ni très éduquée, collectionne les chats et lit des romances pour oublier l’ennui abyssal de sa vie. Comment ça, vous ne vous reconnaissez pas dans cette description? Mais que faites-vous ici alors??!

2) Un lexique des termes de la romance.
– Ex : Rake (râteau) : 1. Instrument de jardinage muni d’une traverse à dents de bois ou de métal et d’un manche. 2. Espèce particulièrement attractive de mâle aux mœurs légères ; les scientifiques estiment que les rakes présentent des qualités antibactériennes hors du commun puisqu’ils peuvent copuler avec tout et n’importe quoi pourvu de deux jambes sans jamais être touchés par une MST.
– Ex 2 : Loup-garou : Seule créature ayant du poil sur les épaules qui soit présentée comme sexuellement viable dans une romance. (pourtant j’ai lu récemment un livre avec un Yéti-garou… encore plus poilu que le loup, j’en suis restée sans voix)

3) La description de ce qui fait une héroïne typique, chacune dans sa catégorie : TSTL, Sauvageonne pourrie-gâtée historiquement non-crédible, Paillasson, Colombe blessée et/ou abimée,… Descriptions assorties des 10 commandements de l’héroïne. Le commandement numéro 9 est mon préféré : Tu n’auras jamais le dernier mot sur le héros concernant les choses essentielles. Quelques victoires mineures te seront accordées mais toutes les décisions importantes lui appartiennent car Il Est Grand. (oui, parfaitement. Na.)

4) Les mérites et autres vertus de la virginité chez l’héroïne (ou pas) – 10 raisons plausibles pour l’existence d’une veuve vierge. Du genre : c’était un soldat qui a du prendre la mer pour rejoindre son régiment tout de suite après la cérémonie, et dans l’excitation du départ, a oublié de consommer le mariage. Car ce n’est pas comme si un jeune soldat sur le point de partir à la guerre allait penser au sexe, ou quelque chose du genre.

5) Les héros préférés de Sarah et Candy – et les 3 choses les plus tordues qu’un héros a pu faire et quand même être pardonné par l’héroïne (kidnapping, mariage forcé, viol… Héros charmant moi je dis… Ne prenez pas peur, ces héros sont heureusement devenus très rares dans la romance!) – le guide pour créer un héros parfait (couleurs des yeux et des cheveux, nom, métiers acceptables – attention aux pièges : médecin, oui, proctologue, non, en aucun cas !)

6) Tous les clichés que nous aimons quand même – Ex : Le Pirate : le pirate n’est jamais sale ou malade. C’est un fier marin au poil brillant, la mèche coiffée par l’air du grand large, toujours en quête d’aventures. Certes, un criminel, mais il a sauvé notre donzelle en détresse, laquelle se tourmente à l’idée d’aimer un homme aussi immoral. Le pirate a tué le frère de l’héroïne dans une bataille parfaitement équitable, mais il l’a aussi sauvé d’un sort terrible aux mains d’un autre pirate. Autre pirate qui est tout aussi immoral que le héros, mais comme lui appartient à une guilde qui n’a pas la même sécurité sociale, il a les dents pourries, un œil en verre et une jambe de bois. Cela n’arriverait jamais à notre héros!

7) Une étude très poussée sur la qualité et le pourquoi du comment des couvertures de romance. Tam-Tam en a parlé, Candy et Sarah l’ont théorisé… Une bonne couverture s’identifie par un certain nombre de critères :
– Un héros tordu dans une position anatomiquement impossible,
– Une palette de couleur allant du fuchsia au vert citron en passant par le bleu ciel, le parme, le bordeaux et le jaune fluo,
– Une héroïne penchée comme si il lui manquait quelques vertèbres, la tête inclinée comme celle d’une poupée désarticulée. Nos auteurs tirent d’ailleurs de cette étude l’idée que les vertèbres du corps humain peuvent se tordre si facilement que trois héroïnes ensembles peuvent faire une tresse de leurs colonnes vertébrales (aouch)…
– Un, si ce n’est deux mulets (oui, un pour le héros et un pour l’héroïne),
– Une chevelure si luxuriante qu’elle pourrait servir de couverture à nos héros et aux 27 enfants qu’ils vont avoir ensembles,
– Le couple disparaît dans les flammes d’un soleil couchant,
– Le héros à la chemise déboutonnée mais toujours bien rentrée dans son pantalon (enfin pantalon… collant?),
– Un symbole phallique perdu dans le décor (épée, tour, sabre,arbre, mat de bateau, arme sous une forme quelconque…),
– Un cheval se cabrant, une prairie, des fleurs à des endroits incongrus, un cygne ou autre animal s’agitant à l’arrière-plan…

Pour plus d’informations (et un grand moment de rigolade), recherchez le tag « Covers gone wild » sur leur blog!!! 
Je crois que maintenant, vous avez une assez bonne idée du ton de ce livre, chers lecteurs! Sur ces sages paroles, je crois qu’il est temps de m’arrêter car je pourrais encore remplir des dizaines de pages avec la prose hilarante de nos auteurs!

La grande force de ce livre, ce sera donc de parler de la romance, son histoire, son évolution, ses genres et sous-genres, ses héros, ses clichés bien sûr, mais aussi tous les arguments en faveur du genre (avec des propositions de réponses aux questions les plus fréquentes – du genre : mais pourquoi lis-tu un truc pareil, alors que tu es intelligente?… no comment!).

En bref, un livre très drôle à lire – même si je déplore que, en raison de la quantité importante d’argot utilisée, il ne soit pas facilement accessible aux gens ayant un niveau d’anglais moyen…

Si vous en avez l’occasion, n’hésitez pas à lire quelques passages du livre ou à fouiller sur leur blog pour y lire un des articles qui ont inspiré Beyond Heaving Bosoms!
  
  

Bonne lecture,
Chi-Chi
 

Pet peeves, mode d’emploi

J’espère que vous êtes bien tous rentrés de votre week-end de Pâques, prêts pour la dernière ligne droite avant l’été? Personnellement, j’ai pu profiter de quelques jours idylliques à la campagne, soleil, farniente et lecture bien sûr, chapeau de paille sur la tête et parfum de fleurs tout autour… En prime, je vous offre une petite photo de MA glycine, pour que vous puissiez admirer comme elle est belle et me détester! Enfin, la série noire en lecture s’étant enfin achevée, j’ai pu découvrir quelques livres fort sympathiques, dont je vous parlerai bientôt.

Mais surtout, j’ai pu prendre le temps de vous écrire un vrai article, en prenant le temps d’y réfléchir et tout et tout, un grand luxe! Le sujet m’a été soufflé en écrivant mon article de la semaine dernière… Il y a décidément des choses qui me hérissent dans certains livres, parfois un ressort de l’histoire, parfois un simple détail, mais dans tous les cas, un je-ne-sais-quoi que je ne peux pas ignorer. Ces petits (ou moins petits) agacements de la lecture, c’est ce que nos amis anglophones appellent les « pet-peeves », expression que j’aime beaucoup, et pour laquelle je ne vois pas vraiment d’équivalent en français…

Alors quels sont les miens (et un peu ceux de Tam-Tam, que j’ai mise à contribution pour l’occasion)? Voici un florilège de quelques pet-peeves de la romance, de ceux qui poussent les lectrices les plus aguerries à reposer un livre avant le mot FIN ou qui au moins leurs donnent envie de jeter le livre par la fenêtre…

Je ne nommerai pas bien sur les retrouvailles, entre la semaine dernière et le post de Tam-Tam, je crois que nous avons fait le tour de la question, mais ce ne sont pas les autres exemples qui manquent. Je déteste donc :

     – Les héros frappés par la flèche de Cupidon dès la page 3, et qui passent tout le roman à s’admirer avec des yeux pleins d’étoiles. L’intérêt de raconter une histoire, c’est justement de voir se développer les relations entre les personnages!

     – Les anachronismes, des héros parlant comme nous dans un contexte historique, souvenez-vous de Miss Sophie Harlow… Modernité oui, mais un peu de réalisme par pitié!

     – Les erreurs de géographie. Chers auteurs, pitié, ouvrez un atlas avant d’écrire des horreurs. Madame Nora Roberts, NON, Le Havre n’est PAS un port de la Méditerranée!

     – Les héros qui se détestent au premier regard sans savoir pourquoi, mais ne peuvent pas contrôler leurs instincts bestiaux et roulent dans la paille ensembles à la première occasion! Perso, je n’ai pas spécialement envie de faire des choses avec mon ennemi juré, sauf peut-être lui envoyer quelques claques…

     – Et tiens, justement, puisqu’on en parle, c’est quoi cette habitude déplorable de n’avoir strictement aucun self-control sur sa libido??! Des héros qui passent leur temps à se grimper dessus comme des singes en rut, c’est fatiguant à la longue!

     – Les descriptions à n’en plus finir… Ce que Tam-Tam appelle du remplissage : tous les détails des tenues que portent chaque personnage à chaque rencontre, la plus petite tache de rousseur, la moindre mèche de cheveux défaite, et surtout, surtout (ça c’est moi), les articulations qui blanchissent quand, dans un accès nerveux, l’héroïne crispe ses mains. Sérieusement, dans la vraie vie des gens réels, QUI remarque un détail pareil? A moins d’avoir un garrot peut-être, et encore…

     – Les clichés culturels… Alors là… Deirdre Martin qui voit Lyon comme une petite bourgade de province avec zéro vie culturelle. Nora Roberts qui nous explique que les Stanislaski ont quitté l’Ukraine dans une charrette tirée par des bœufs. Loretta Chase qui nous décrit l’Égypte comme peuplée d’individus serviles et sans éducation. Et d’une façon plus générale, les russes qui ne boivent que de la vodka, les irlandaises qui sont rousses avec un fichu caractère, les français qui sont lâches, les italiens qui sont des séducteurs impénitents, les mexicains qui sont ouvriers ou jardiniers, et la liste pourrait être encore bien longue…

     – Les erreurs de traduction, quand les auteurs veulent faire parler les personnages dans une langue étrangère, et font des fautes inadmissibles. Du genre « mon petite chéri » en français… Des fautes faciles à voir avec un minimum de connaissance de la langue! La dernière en date, une auteur que j’aime pourtant, Eloisa James, mettant des fautes de français dans la bouche de sa Marquise française (déjà, elle l’a appelée la Marquise de Bernaise – moi ça m’évoque furieusement la béarnaise, pas très glamour pour une Marquise!). C’est d’autant plus impardonnable qu’Eloisa a vécu plusieurs années en France, et on ne me fera pas croire qu’elle n’a trouvé personne à qui demander ce renseignement!

     – Les 27 rebondissements coincés dans les 15 dernières pages du livre. Exemple type : SFALO! Toute cette tension, toutes ces questions, tous ces problèmes à régler, c’est bien ennuyeux, mais au lieu de se creuser la tête pour une explication plausible et de prendre le temps de développer une trame qui s’étire sur tout le livre, l’auteur nous donne un coup de baguette magique à la fin. C’est que, tous ces détails inutiles donnés précédemment, cela remplit beaucoup de pages, il ne reste plus de place pour l’histoire elle-même vous comprenez!

     – Et en parlant de rebondissement, un de mes préférés, c’est le Grand Malentendu… Si, vous savez bien, celui qui fait que nos héros se détestent et qui pourrait être dissipé par une simple conversation. Mais là encore, vous n’avez rien suivi, d’abord on ne tombe pas amoureux en se parlant, et ensuite, nos héros sont bien trop occupés à se rouler dans la paille pour avoir du temps à perdre dans des choses aussi triviales. D’où le coup de baguette magique à la fin, Je t’aime et tout est réglé!

     – L’héroïne TSTL. Alors là, c’est intraduisible! Too Stupid To Live : trop bête pour avoir le droit de vivre, en toute simplicité… Je crois que tout est dit. La fille TSTL c’est celle qui, dans un film de série Z, sort de sa maison en nuisette pour enquêter sur des bruits mystérieux en pleine nuit, armée d’une louche et d’une lampe torche, alors qu’elle SAIT qu’un serial-killer erre dans la ville. Youhou, je suis là, venez me tuer! Par contre, attention, la TSTL n’a pas besoin d’un homme pour la sauver, elle est forte et indépendante. Sauf que zut, elle vient justement de se prendre un coup sur la tête, et se réveille le lendemain ligotée dans une cave. Bon, bah tant pis, il n’y a plus qu’a attendre que le héros vienne à sa rescousse! Enfin, quand il sera là, elle trouvera quand même le moyen de lui dire qu’elle avait la situation parfaitement en main, question de fierté.

     – L’héroïne physiquement par-faite! J’ai déjà parlé des ses problèmes de poids, sérieusement, vous n’imaginez pas à quel point c’est difficile d’être grande, mince avec des petits seins, surtout de nos jours! La pauvre chérie… Mais l’imagination des auteurs ne s’arrête pas là. Ma préférence personnelle va aux yeux de toutes les couleurs de l’arc-en-ciel. Notamment violet, doré, ou fauve… Couleurs que nous avons bien sûr tous déjà rencontré. Par contre, c’était chez des aliens!

     – Un prénom à coucher dehors (Lady V. me parlait l’autre jour des Bedwyn de Mary Balogh, avec ses Alleyne, Wulfric et autres Gervase dont elle ne se remettait pas), en particulier si la prononciation est mystérieuse… Certes, le prénom n’est pas toujours révélateur de la qualité du roman, comme Wulfric nous en fait la démonstration, mais un simple Nick fait aussi très bien l’affaire, merci!

     – L’absence de personnages secondaires ou les amitiés instantanées. Celles qui ont lu La trilogie des clés de Nora Roberts (décidément reine du cliché, heureusement qu’elle produit beaucoup pour compenser) savent de quoi je parle. Trois héroïnes qui se rencontrent et deviennent amies inséparables en 3 jours, et bien évidemment aucune n’a le moindre passé, pas la plus petite copine de lycée ou vague connaissance de l’université qui traine dans le paysage. Pas de parents, pas de frères ou sœurs, à peine une voisine ou une vieille tante de temps en temps… A croire que nos héros naissent tous de la cuisse de Jupiter!

Voilà une liste conséquente, et je suis sûre qu’en y réfléchissant bien, je pourrais trouver d’autres pet-peeves… Alors, me direz-vous, pourquoi continuer à lire de la romance? Eh bien d’abord parce que l’on trouve ce genre de problèmes dans tous les genres de la littérature, romance ou pas, un mauvais livre sera toujours mauvais, et que même avec un ou plusieurs de ces traits potentiellement si agaçants, une belle histoire, bien écrite par un auteur de talent, fera toujours un bon livre et une belle romance!

Et vous, quels sont les détails qui vous rendent chèvre? 
Chi-Chi

Et si on se glissait sous les couvertures ?

En littérature féminine, la couverture est un sujet vaste qui fait débat. Il y a ceux qui assument les couvertures rose bonbon avec des hommes au torse musclé luisant dans le soleil couchant. Et puis il y a ceux qui déclarent « plutôt mourir que de me laisser surprendre un tel livre à la main ! ». Déchainer les passions de cette manière, cela donne à réfléchir.

J’aimerais vous dire que cette réputation n’est pas fondée et  qu’il s’agit d’une conspiration visant à discréditer le genre, mais ce serait malheureusement mentir. A la vision de certaines couvertures, je ne peux parfois que me demander si le graphiste daltonien n’a pas été victime d’une intoxication alimentaire au moment de la création tant la couverture rassemble toutes les conditions pour faire tourner de l’œil les lecteurs les plus aguerris. Et je ne parle même pas des couvertures sirupeuses des années 80, 90… A croire que parfois, la couverture semble dire « surtout n’essaye pas ce livre ! ».

Heureusement pour le genre, l’histoire n’est pas fonction de la couverture, et bien des diamants ont été découverts sous une couche de kitch saupoudrée de mauvais goût – il n’y a pas si longtemps, sur les couvertures de l’éditeur J’ai Lu, le héros portait invariablement un mulet et tenait l’héroïne dans une position que même une doctorante en gymnastique avec option contorsion ne pourrait tenir plus d’un ¼ de seconde.

Pour parfaire mon argumentaire, je vous propose de vous glisser sous cinq couvertures sélectionnées par mes blanches mains dans la pile de livres que j’ai lu ces derniers jours. Les histoires seront-elles à la hauteur de la couverture ? Aurais-je dû fuir à la vision de l’œuvre graphique se présentant à moi ?

 La couverture de « This Duchess of Mine » d’Eloisa James nous présente l’élégante main et le décolleté avantageux de l’héroïne, Jemma. Le corsage de la robe ne laisse aucun doute quant à la nature de l’histoire. Il s’agit d’un historique. Jusque là, l’histoire tient les promesses de la couverture. Dans certains livres en VO, la sur-couverture, celle qui se présente à nous au moment de l’achat, n’est qu’un leurre qui dissimule souvent une scène bien plus osée. Ici, vous pourrez découvrir le couple à demi-nu s’enlaçant lascivement sur la première de couverture. L’homme est beau, la femme sensuelle. Mais voyons à présent si toutes les informations rassemblées seront confirmées par la lecture…

Après plusieurs années passées en France, Jemma, Duchesse de Beaumont est de retour à Londres. Elijah, son mari, a besoin d’un héritier, mais elle n’acceptera de l’accueillir dans le lit conjugal qu’à la condition qu’il la séduise. Le Duc est un homme aux responsabilités considérables. Figure de proue de la chambre des Lords, il prend son rôle et sa position très au sérieux. Défendre la cause des plus humbles, rallier la majorité à sa cause, il sait faire. Mais lorsqu’il ne s’agit plus de politique, mais d’affaires de cœur, cela se complique.

Pour une première couverture, c’est une réussite. L’histoire est très élégamment écrite, l’héroïne a du cran et du style. Comme toujours chez Eloisa, l’intrigue est finement menée, et la relation entre les personnages se travaille. Un très bon moment passé avec le Duc et la Duchesse de Beaumont.
Cohérence de la couverture avec l’histoire : 4/5 (parce que sur la première de couverture, l’héroïne a un balayage californien dans les cheveux quand même !)

Passons au deuxième livre, A Rake’s Guide to Pleasure de Victoria Dahl. Sur la couverture, un couple s’enlace dans une surabondance de satin violet. Mes yeux ont mal, mais l’idée générale (confortée par le titre lui-même) est qu’en lisant ce livre, je découvrirais l’éveil des sens de l’héroïne.

L’histoire raconte la rencontre entre Emma Jensen, alias Lady Denmore, jeune femme sans le sou élevée par un père à la réputation plus que douteuse, et du Duc de Somerhart, dit Hart pour les intimes, « rake » notoire. Emma doit rassembler suffisamment de fonds pour s’assurer un avenir confortable à la campagne. En bonne héritière de son joueur de père, elle décide de gagner son argent au jeu et se fait passer pour une scandaleuse veuve tandis qu’elle dépouille les jeunes aristocrates qui ont le malheur de parier avec elle. Hart est intrigué, et décide de poursuivre de ses assiduités la jeune fille. Cette dernière veut garder son secret pour elle, mais l’attraction qu’elle éprouve pour le Duc lui fait prendre des risques…

En commençant ce livre, j’imaginais que j’aurais le droit à de la sensualité, à des scène coquines écrites avec art. C’est ce que la couverture me promettait du moins. Du satin violet, quelle décadence… Malheureusement, l’histoire n’est pas aussi sexy que la couverture. J’en attendais plus.
Cohérence : 2/5

Contrairement à l’histoire précédente, où la couverture me laisse sur ma faim, Wicked Intentions, d’Elizabeth Hoyt, affiche une couverture assez sobre (sur l’échelle de la romance, elle n’est pas non plus d’une classe folle, nous sommes d’accord). Une femme s’enfuit dans une rue éclairée par un lampadaire. Vêtue d’une robe satinée dorée (les graphistes ont un truc avec le satiné, décidément) et d’une longue cape à capuche. On la sent « aux abois », tentant de fuir en gardant son identité secrète.
Mon imagination est très fertile. C’est fou, je sais.

Rien ne laisse présager la sensualité qui va se dégager de la relation entre les deux héros. A part peut être la première de couverture, où la robe dorée se voit remontée jusqu’à la taille, dévoilant une longue jambe satinée qu’un homme à la carrure imposante explore pour prendre possession du corps alangui de l’héroïne… Et pourtant, entre Lazarus Huntigton et Temperance Dews, les étincelles vont crépiter. Elizabeth Hoyt est d’ailleurs une coutumière du fait. Le côté sombre du héros, l’héroïne avec la tête sur les épaules, la rencontre, le meurtrier à démasquer… Un cocktail de sensualité qui n’est finalement suggéré que dans le titre.

Une couverture qui au premier abord ne m’a pas fait spécialement envie, mais une auteur que je connais. L’histoire est la première de la série « Maiden Lane ». Il va sans dire que les autres tomes trouveront le chemin de ma bibliothèque, couple enlacé sur un fond rose dragée ou pas…
Cohérence : 3/5 (mais un livre tellement bon…)

Passons au quatrième, et abordons un peu le contemporain avec Something about you (Mon ange gardien) de Julie James. Un couple est présenté sur la couverture. L’homme en costume pose une main possessive sur la chute de rein de la femme mise en valeur par une robe fuchsia au décolleté dorsal très avantageux. Après une étude plus approfondie, la femme a une french manucure et porte des bijoux couteux, l’homme est en costume gris souris à fines rayures blanches.

Voyons à présent ce que l’histoire nous révèle… Cameron Lynde, assistante au bureau du procureur de Chicago, se retrouve bien malgré elle témoin d’un meurtre alors qu’elle passe la nuit à l’hôtel. Le FBI est sur l’affaire et l’agent en charge est Jack Pallas. Ils se connaissent, et entre ces deux là, ce n’est pas l’amour fou. Il y a 5 ans, un différent entre les deux a abouti à la mutation disciplinaire de Jack. Ce dernier a la mémoire longue (et de belles œillères si vos voulez mon avis…), mais rien de tel qu’un meurtrier pour vous donner le sens des perspectives.

Donc si j’ai bien compris, la femme qui sur la couverture ressemble à une actrice le jour d’une première « red carpet » serait Cameron ??? A d’autres !!! La couverture crie au couple glamour d’une romance contemporaine, pas au couple qui se forme sur la brèche d’une arrestation de meurtrier. Après, le roman se lit facilement, Julie James nous offre comme toujours des dialogues délicieux à l’humour acéré. Mais une fois encore, sous la couverture, ce n’est pas ce qui m’avait été promis…
Cohérence : 3/5
PS: ce dernier vient d’être édité aux édition j’ai lu, et je dois avouer que j’aime particulièrement la couverture française, voyez donc…

Finissons en beauté avec The Kept Woman de Susan Donovan. Voilà typiquement un livre que j’ai acheté pour la couverture. C’est assez rare pour que je me permette de le souligner. De longues jambes sexy qui sortent d’une baignoire, une main qui tient une Margarita avec désinvolture. Un fond bleu avec des bulles. Une illustration pétillante qui annonce « comédie romantique contemporaine ». Et sous la couverture, c’est exactement ce que l’on trouve.

Samantha est épuisée. Depuis que son mari l’a quitté en lui laissant toutes ses dettes à payer, elle n’a plus une minute pour elle avec son travail et ses 3 enfants (dont l’un d’entre eux en plein apprentissage de la propreté). De son côté, Sam est un politicien dans le vent qui souhaite rassurer ses électeurs et afficher une image plus responsable et adoucir sa réputation de play-boy. Le plan? Samantha et ses enfants poseront comme la nouvelle famille du politicien, le temps de gagner l’élection au Sénat qui se profile. En contrepartie, les soucis financiers de Samantha seront résolus et elle pourra enfin prendre 3 minutes pour se détendre. Comme tous les plans bien calculés, ce dernier ne prévoit pas le facteur humain, pour le plus grand bonheur du lecteur.

Une romance pleine de légèreté et d’humour, facile à lire un dimanche pluvieux. Et avec le mois de février qui s’annonce, vous n’aurez pas trop d’un livre remplissant ses critères!
Cohérence 5/5

Bilan de mon expérience, sur 5 livres, j’en conseillerais seulement 4. Pourtant, seulement 2 couvertures semblent réellement remplir leur office.
J’ai appris avec les années à ne plus faire attention à la couverture des romances, pourtant une part infime de moi-même y reste sensible. Si je fais parfois abstraction du kitch et du satiné, je ne peux que me désoler à la vision des désastres graphiques sortant encore de l’imagination des responsables de collection.

Un jour je vous parlerais des perles des collections françaises, mais en attendant, bonne lecture!

Tam-Tam

De l’héroine pure et innocente

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Aujourd’hui, je voudrais vous parler d’un cliché assez tenace de la romance : le statut « préservé » de l’héroïne. Cliché n°1 de la romance, notre héroïne doit être aussi pure que la neige fraiche, aussi blanche que la colombe innocente, aussi virginale qu’un vison d’hermine… Vous voyez le genre. Une héroïne de romance qui se respecte doit être vierge. Jusqu’au milieu des années 90, on compte sur les doigts d’une main les héroïnes qui ne remplissent pas ce critère. Même les veuves n’avaient pas consommé leur mariage, les hommes impuissants se comptant par semi-remorques entiers dans ces temps reculés… On trouvait des fausses veuves, mariées à un vieillard pour adoucir ses vieux jours, ou avec un malade à l’agonie, et même parfois un ami qui avait eu pitié d’elles lorsqu’elles attendaient l’enfant du héros qui pour une raison ou une autre les avaient quittées…

La question de la virginité a donné lieu à un échange avec Madame la Marquise, pilier du forum Les Romantiques, qui n’accepte de lire un livre qui si elle est sure que l’héroïne ne connaitra pas d’autre homme que le héros. Pour elle, la vierge garde un statut à part dans la romance, il n’y a qu’à voir la collection Azur de Harlequin, où la plupart des histoires ont des héroïnes vierges, ce qui à notre époque peut sembler bizarre. D’ailleurs, des auteurs connus et très appréciés, telles que Lynne Graham, Michelle Reid, Jacqueline Baird ou Lee Wilkinson s’en sont fait une spécialité (avec bien sûr quelques exceptions de rigueur pour confirmer la règle).

Selon Madame la Marquise, son addiction pour la romance remonte à son enfance, quand son grand-père lui racontait des contes de fées. Et, tradition allemande oblige, seulement les contes de Grimm. « Les sept chevreaux ne m’emballaient pas plus que ça, je trouvais le petit chaperon rouge très idiot, la belle au bois dormant était un peu trop vieille pour son prince, mais Cendrillon… Ah! Cendrillon, c’était la jeune fille maltraitée qui à la fin rencontre l’amour et fait un pied-de-nez à ses tourmenteurs. Dans toutes les autres histoires, parfois moins connues, la pauvre princesse devait souffrir avant qu’enfin ne s’ouvrent les bras de celui qu’elle attendait.
Et puis, le temps a passé, mon grand-père ne m’a plus raconté d’histoires, et c’est à ce moment-là que j’ai découvert mon premier Harlequin. Je venais d’avoir vingt ans. Comme j’aimais ces héroïnes qui rencontraient non pas des princes, mais des hommes beaux, pleins de charme et virils, comme je n’en avais jamais rencontré dans la réalité. Et riches en plus… Même si ce n’est pas le critère le plus important, il est bon de savoir que l’on n’aura pas de fins de mois difficiles! »

Je suis complètement d’accord avec ce point de vue, si j’apprécie tant la romance moi aussi, c’est car elle me rappelle le monde enchanté des contes de fées de mon enfance… C’est par la suite, concernant la virginité de toutes ces héroïnes que nos opinions diffèrent. Pour notre Marquise, « ces jeunes filles qui ont appris de leurs mères, tantes, aïeules ou autres qu’elles ne devaient pas se donner avant le mariage avaient des principes. Elles résistent bravement aux assauts de la gent masculine, à part à ce héros, beau, viril et plein d’allant qui finit toujours par les épouser. Ces Harlequin m’ont fait rêver, même s’il faut avouer que les scènes « hot » se bornaient, après quelques baisers appuyés, à s’allonger sur le lit, canapé, divan ou autre surface… et hop, c’était le lendemain! Cela ne me gênait pas, j’ai beaucoup d’imagination. »

De mon coté, je n’ai pas d’objections à ce que l’héroïne ait connu d’autres hommes, chacune ayant sa propre histoire, il suffit qu’elle soit cohérente. Je suis bien plus perturbée par les retrouvailles ou, pire encore, par les ex « parfaits », ceux dont l’ombre plane sur le nouveau couple, quand il semble que le héros ne sera jamais à la hauteur de ce premier amour… Et surtout, il me paraît assez irréaliste de croire aujourd’hui que toutes les jeunes filles attendent le mariage. En tout cas, pas dans tous les livres, pas systématiquement! D’ailleurs, les auteurs se sont bien adaptés à l’air du temps, puisque la vierge se fait plus rare en romance.

C’est pourtant un critère qui garde ses fidèles. Même mariée, avec des enfants, même en ayant pris quelques années, et malgré le fait que, petit à petit, toutes les branches de la romance aient été envahies par de vraies veuves ou autres jeunes filles « ayant vu le loup », après plus de trente ans de lectures, Madame la Marquise reste une inconditionnelle de l’héroïne pure et innocente (avec tout de même l’exception des héroïnes ayant fauté avec le héros avant le mariage!). Elle a développé des techniques de sioux pour ne pas se tromper, dénicher des lectures répondant à ses critères, sonder les résumés, et surtout, surtout, demander l’assistance d’autres lectrices assidues! « En fin de compte, dans cette époque où la virginité n’a plus de valeur, je suis resté cette petite fille qui écoutait les histoires de son grand père… Ces derniers temps, je lis des romans en allemands, dans le genre des Série Royale, et je retrouve avec plaisir ces protagonistes qui se cherchent, se désirent et s’aiment, sans presque se toucher ni même s’embrasser ».

Sans tomber dans le cliché facile de l’héroïne de Barbara Cartland, grande prêtresse de la jeune vierge effarouchée, il y a un certain charme suranné dans une histoire où les héros exercent une certaine retenue l’un envers l’autre! Et même s’il paraît normal que les auteurs s’adaptent à l’air du temps, il est heureux de voir qu’il y en a encore pour tous les gouts, vierges ou non… Et vous, est-ce un critère qui a de l’importance à vos yeux?

Tiens, tant qu’on est sur le sujet, ma résolution pour 2011 sera de vous préparer un article sur les héros vierges, la prochaine fois…

On se retrouve l’année prochaine pour de nouvelles aventures,

Chi-Chi

Géométrie analytique de la série

Ce samedi, je réceptionnais un colis Amazon contenant les deux premiers tomes d’une série dont j’espère vous vanter bientôt les mérites. Deux jours plus tôt, après lecture de l’article de Chi-Chi, je devenais accro à la série White Collar. Hier dans la nuit, un personnage fort patibulaire essayait de me voler mon carrosse, abimant le barillet de ma serrure et apportant la touche finale à une longue série de d’infortunes.
La loi des séries est partout…
Je ne reviendrais pas sur l’intérêt d’une série littéraire, d’autres l’ont fait avant moi. Néanmoins, je  m’interroge. Comment une série fonctionne-t-elle ? Celui qui me répond, tu prends un premier tome, tu lui accoles 4 autres livres qui se suivent et tadaaa voilà une série, il sort !
Non, ma question porte plus sur le fonctionnement de la série en temps qu’œuvre complète.
Un fait extraordinaire a en effet été porté à mon attention : rares sont les gens à commencer une série par un tome au hasard. Par ailleurs, s’il n’est pas rare de trouver des personnes assumant parfaitement ne pas avoir aimé tel ou tel tome dans une série, elles ne nieront pas non plus les avoir lus, ne serait-ce que parce que l’histoire suivait le livre d’avant et précédait celui d’après.
Comme quoi, suivre une série, c’est mathématique. Il est entendu qu’une série commence par le premier tome… et se poursuit dans l’ordre (et la discipline) croissant des livres.
J’en ai donc tiré les conclusions suivantes : une série, bien que composée de plusieurs livres aux personnalités individuelles, est une entité à part entière. Les tomes pris dans leur ensemble forment une nouvelle œuvre à apprécier.
Il existe deux corolaires à ce théorème :
– Si l’on apprécie une série dans son ensemble, il ne sera pas rare d’en avoir un tome préféré. J’ai un tome préféré dans la série des Hathaway et des Bridgerton, ce qui ne m’empêche pas de chanter les louanges de ces séries dans leur ensemble.
– Si une série dans son ensemble ne sait retenir votre attention, il vous sera difficile d’en retenir un tome, fut-il bon.
C’est une alchimie délicate, la série. Ma grand-mère vous ferait sans doute l’analogie culinaire avec la mayonnaise…
D’où mon interrogation ? Une bonne série, c’est quoi ?
Afin de parfaire ma démonstration, j’ai relu la série des frères MacKade, de notre très chère Nora Roberts, laquelle est une coutumière du fait. Les séries, sagas et autres trilogies sont presque devenues sa marque de fabrique ! Et je suis bien placée pour le savoir, ayant déjà avoué au public la monomanie dont j’ai souffert il y a quelques années pour cette auteur…
En refermant le dernier tome, j’ai réalisé que certaines séries de l’auteur ne fonctionnent pas (le quatuor MacKade n’en fait heureusement pas partie), et que, malgré les années, ce cordon bleu de la série peut encore rater une mayonnaise !
Mais aujourd’hui est un jour de logique, voici donc mon théorème de la réussite :
Une série fonctionne si, et seulement si, l’auteur nous présente un très bon premier tome, de très bons personnages secondaires/futurs héros et un très bon fil conducteur.
Dans le premier tome, l’auteur nous appâte. Un bon premier tome est capital. C’est le déclencheur de notre envie de lire la suite. Si le deuxième tome le surpasse, c’est encore mieux, car le lecteur n’aura alors de cesse de mettre ses mains sur les suivants (quitte à le faire passer à la VO). Il faut rendre le lecteur dépendant.
Chez les MacKade, le premier tome suit le manuel à la lettre. Outre la rencontre des personnages, Rafe et Reagan, la romancière plante le décor dans une petite ville avec ses ragots, ses piliers de bars et ses légendes locales. Sur fond d’histoire de guerre de sécession et saupoudré d’un zeste de fantomatique, elle place ça et là des indices qui nous interpellent, nous font hurler intérieurement « mais que va-t-il se passer !?! » – NDLR : à la relecture, mes ardeurs étaient bien plus modérées, mais à l’époque j’ai hurlé ! Je me souviens de mon impatience à l’achat de l’opus suivant, mon angoisse avant de le trouver…
Une bonne histoire n’est pas suffisante car « une bonne histoire » peut se découvrir dans un « one shot ». Non, il faut aussi de très bons personnages, tous liés les uns aux autres de manière rationnelle. Dans une série de 4 livres, vous aurez donc minimum 8 personnages centraux qui a un moment ou un autre ont été des personnages secondaires. L’idéal est d’en avoir d’autres afin de ménager le suspense et rendre les choses plausibles. Les personnages doivent avoir une histoire, une famille, des amis. L’histoire d’un ermite rencontrant une solitaire est assez délicate à faire durer sur plusieurs livres… et tout personnage catapulté dans l’œuvre fera l’effet d’un cheveu sur la soupe.
Et puisqu’on parle de recette, notre auteur a sa recette personnelle pour ses protagonistes. On retrouve souvent les même « profils » :
Il y a le mauvais garçon, l’artiste, la douce aimante/petite chose fragile, le col blanc au physique de charpentier, la beauté fatale, la fille-mère, le serviteur de l’ordre, l’amoureux de sa terre, la scientifique, le voleur, l’indépendante, le charmeur, le cerveau… Il est bien entendu qu’un seul personnage peut porter plusieurs casquette et que les genres sont interchangeable.
Ce qui nous donne ici Rafe, mauvais garçon revenu au pays, au sourire ravageur ,qui tombe sous le charme de Reagan, la beauté glacée traditionnelle à l’esprit indépendant.
Le second couple est formé de Savannah, fille-mère, un corps à damner un saint, de longues boucles qui dégringolent avec sensualité dans son dos (rahhhhh… la garce), qui se laisse prendre au jeu de Jared, l’avocat de la fratrie.
En troisième position arrive Devin, le sherif de la ville. C’est un faux calme intimidant mais qui cache un fond aussi tendre qu’un nounours à la guimauve. Ce dernier est amoureux depuis toujours de Cassie fraichement divorcée de son violent mari.
Enfin on assiste à la chute de Shane. Et l’instrument de sa chute se nomme Rebecca, scientifique brillante dont le cerveau sur-développé lui assure un certain nombre d’années d’avance sur ses compatriotes au niveau académique, mais un certain nombre d’années de retard sur le plan relationnel.
Sans parler bien sûr de tous les autres personnages qui gravitent autour de nos héros : la commère locale toujours au courant de la dernière rumeur, une tripotée d’enfants et de bébés cadum, un méchant facilement détestable, une patronne de café haute en couleurs et saturée de nicotine, un bar local avec son billard et son tenancier…
Enfin, pour rendre le tout cohérent, il est essentiel d’avoir un fil conducteur. Il permet au lecteur de se laisser porter par une histoire de fond tandis que les personnages évoluent autour d’un problème central. Nul besoin d’aller très loin pour trouver le fil parfait, il suffit d’un mystère à résoudre, d’une vengeance à accomplir, d’une enquête à mener, ou tout simplement une histoire de famille à suivre.
Car s’il est évident dès le prologue que la conclusion se fera sur un happy-end, le chemin emprunté pour arriver à cette conclusion est lié au fil conducteur. Le chemin suivi par les personnages est une conséquence de l’histoire par-delà leur histoire. Chez les MacKade, Nora Roberts joue sur plusieurs tableaux, avec une fratrie à découvrir, la petite ville  d’Antietam à explorer et une légende locale à dévoiler – La légende des deux caporaux.
Mais ne comptez pas sur moi pour vous dévoiler le mystère de ces deux soldats. Allez plutôt le découvrir par vous-même !
Bonne Lecture
Tam-Tam
PS: pour ceux qui s’interrogent, l’image est une illustration de la bataille d’Antietam durant la guerre de Sécession.

La question de la Langue

Vous l’aurez sans doute déduit des nombreuses chroniques dont nous vous avons régalé Chi-Chi et moi-même ces derniers mois, nous sommes toutes deux de grandes lectrices de VO.
Les raisons qui font passer une serial lectrice à la VO sont nombreuses. Dans le désordre et sans doute pas au complet nous avons :
– L’impatience. Quand une nouvelle sortie est annoncée sur le marché américain, il faut parfois plus d’un an pour que cette dernière ne pointe le bout de son nez dans le monde francophone… de quoi vous ruiner une manucure, vous déclencher un ulcère, vous faire des cheveux blancs ET vous faire passer à la VO !
– L’entêtement. Vous découvrez un livre. Merveilleux. Puis vous découvrez qu’il fait partie d’une série en cours d’écriture. Fabuleux. Vous avez lu les 4 premiers livres. Le suivant raconte l’histoire de ce personnage secondaire dont la description dans les premiers opus de la série vous a donné l’eau à la bouche. Magnifique. Mais c’est sans savoir que dans les couloirs des éditeurs, un drame couve. La série ne fait pas les chiffres escomptés. Le tome 5 est annulé. Ô rage ! Ô désespoir ! Ô éditeurs ennemis ! N’ai-je donc tant vécu que pour cette infamie ?… La dépression littéraire vous guette (NDLR – Dépression littéraire : ne plus avoir gout à aucun livre et végéter sans but devant l’écran éteint d’une télévision cassée depuis 5 ans… sans doute la pire maladie jamais découverte). Mais s’il y a bien un lieu où les miracles sont légions, ce sont dans les livres, et a fortiori, dans la VO.
– La bravoure. Le marché anglo-saxon propose plus de 8000 nouvelles romances annuelles. C’est un Everest constamment renouvelé. Un challenge à relever, un territoire à conquérir. Les métaphores ne manquent pas, et la tâche est souvent à la hauteur de l’avidité littéraire !
– La curiosité, ou comment en se mettant à la VO on entre dans l’aventure vocabulaire ! Qui n’a jamais rêvé de savoir dire crinoline, crocs et baisemain dans la langue de Shakespeare ? Personne ? Vraiment ? Quelle déception… Comment ne pas se délecter de la découverte de mots comme elbow, tantrum, wisper, shiver, armpit (ah non, peut-être pas celui là)…
– L’opportunité. Lire en VO s’est démocratisé avec l’arrivée d’Internet, mais pour certaines, cela a commencé par un voyage, la découverte d’une bibliothèque municipale très fournie et un deal avec La Poste !
– L’intégrité. Si mon expérience de la traduction m’a bien apprise une chose, c’est que l’inconnu derrière la traduction d’un livre ne peut être impartial et rendre à la perfection l’intention de l’auteur. Il n’est pas rare d’observer des coupes et des traductions très « libérales » dans les romances…
Par ailleurs, de la même manière que je ne vis pas la lecture de certains livres de la même manière que Chi-Chi, j’en interprète parfois certains passages bien différemment du traducteur. Ma lecture est fonction de mon expérience en tant que personne, elle varie en fonction de mon humeur. Elle change aussi en fonction de l’âge.
La version française n’est pas mauvaise. Là n’est pas du tout mon propos! Certes, les coupures et les interprétations sont fréquentes, mais cela ne nous a pas empêché de lire et d’apprécier « Les 4 filles du Docteur March » alors que nous n’étions pas encore adolescentes non ? De même que les Harlequin qui nous ont tant fait rire ces derniers temps sont des bijoux de traductions?
Toutefois, si d’aventure vous décidez un jour de passer à la VO, il est une règle que je vous enjoins de suivre :
Ne jamais au grand jamais relire un livre en français alors que la première lecture a été faite en VO !
J’ai eu le malheur d’en faire l’expérience avec un classique Howardien « Mr Perfect » et la sensation ressentie à la lecture de la version française m’a fait le même effet que le visionnage d’un film après la lecture du livre. J’ai noté les passages absents, les libertés prises par le traducteur. Et un livre que j’avais positivement adoré à l’époque m’a laissé un goût amer dans la bouche. La perfection est une question de langue semble-t-il…

Piquée de curiosité à la découverte de ce phénomène, j’ai tenté le chemin inverse avec un Susan Elisabeth Phillips et « Kiss an Angel » (Drôle de Cirque).

Lu un première fois dans sa version rose barbie française, Chi-Chi m’a prêté la version originale l’année dernière… Ce fut fabuleux !! J’ai découvert les coupes et certaines scènes ont pris tous leur sens. Le texte a gagné en profondeur du fait de mon interprétation personnelle du texte original…
Sans parler des personnages. Il est quasiment impossible de rendre en version française les « accents » donnés par les auteurs à leurs protagonistes. Et tout comme on n’imaginerai pas Jane Birkin sans son accent britannique, j’imagine mal Scarlett O’Hara avec autre chose qu’un accent sudiste !
Lire en VO est une bénédiction pour une bookaholic comme moi, mais mes premiers émois de lectrice de romance se sont fait grâce à des versions traduites. Il ne faut pas renier ses racines. Maggie Osborne, Kathleen E. Woodiwiss et autres Jude Deveraux n’ont pas de soucis à se faire !

Tam-Tam

Tu veux parier?

Pour rester dans le thème abordé par Tam-Tam, je voulais parler de kilos en trop.

Il faut dire que les auteurs de romance ont une conception intéressante du défaut physique. Passons sur les boucles indomptables, les taches de rousseur, la grandeur (à moins d’être une girafe, ça ne compte pas) ou les lèvres trop charnues, qui sont au défaut physique ce que le perfectionnisme est au défaut de caractère : de la fausse modestie mal placé. Les héroïnes sont rarement moches, à part cette pauvre Face de moineau, et si on se limite à la question du poids.. eh bien c’est encore plus édifiant!

La plupart du temps, notre héroïne est plutôt complexée car elle est trop mince pour la mode de son époque, et se lamente sur le fait que cette minceur s’accompagne d’une petite poitrine (plains-toi ma fille, au moins tu ne connaîtras pas le drame des seins qui tombent!)…

Parfois, elle a des rondeurs, ce qui, en langage romance, se traduit par des hanches un tantinet plus larges que la moyenne et une poitrine opulente qui fait toujours baver d’envie les autres filles et laisse les hommes pantelants de désir! Et pire encore, ce que l’on voit souvent dans les historiques, un bon corset et hop, l’héroïne a une silhouette voluptueuse, dans les contemporains, elle décide de faire un régime (et n’a bien évidemment jamais aucune difficulté à s’y tenir) et hop, tout va mieux dans sa vie… Aaaargh!!!

Alors, oui, la romance, ce n’est pas la vraie vie, mais moi j’aime bien pouvoir m’identifier à une héroïne moins que parfaite, un peu de justice dans ce monde de brutes à la fin, elle va déjà avoir son prince charmant, elle ne peut pas EN PLUS ressembler à un mannequin!

Soyons honnêtes, le poids, c’est sûrement l’un des pire cliché de la romance. Et cette fichue héroïne qui se trouve ronde est la plupart du temps tout ce qu’il y a de plus normale, et son complexe n’est rien d’autre qu’une excuse bidon de l’auteur pour justifier un « conflit » entre nos héros, ce qui prend à peu près aussi bien qu’une mayonnaise ratée! Je préférerai une héroïne bien dans sa peau et moins de rebondissements à 3 francs 6 sous, merci bien!

En cherchant un peu dans ma bibliothèque, j’ai tout de même réussi à mettre la main sur quelques livres où l’héroïne est ronde, ne passe pas par un extreme-makeover/un régime draconien/Marraine la Bonne fée, et se contente d’apprendre à vivre avec le corps qu’elle a. Pleasure for pleasure, ou Le plaisir apprivoisé d’Eloisa James, Night play ou Jeux nocturnes de Sherrilyn Kennyon, et Bet me, de Jennifer Crusie.

 J’avais déjà lu les 2 premiers, mais Bet me était dans ma pile à livre, c’était donc l’occasion de le dépoussiérer!

Laissez moi vous dire que j’ai regretté d’avoir attendu si longtemps, je me suis régalée.

Oui, le poids de l’héroïne est en question, mais c’est aussi et surtout une histoire géniale, avec une ex-fiancée psychologue qui développe une théorie bidon, un ex-petit-ami qui est le dernier des crétins, des familles qui m’ont fait adorer la mienne, un neveu intolérant au sucre (le pauvre), une héroïne qui a le job le plus sexy de la planète, actuaire (désolée Tam-Tam, c’est pire que comptable) et qui ne croit pas aux contes de fées, un héros avec une réputation de play-boy peu fréquentable et qui adore parier quand il est sur de gagner, des chaussures de folie (dignes d’une princesse, sauf la paire de mules à talon en plastique transparent avec des cerises sur les orteils…), une amie leste du sac à main, une obsession pour le poulet au marsala, un chat borgne et des boules à neige.

Evidemment, Min, notre héroïne, se trouve trop grosse (si d’aventure elle venait à l’oublier 3 minutes, sa mère se charge bien de le lui rappeler), et elle suit religieusement les préceptes du régime Atkins, où on ne peut manger aucun glucide (pas de pain, de pâtes, de fruits, de légumineuses, de sucre, rien). Au passage, quelqu’un devrait lui expliquer qu’il y a bien plus de calories dans le cocktail qu’elle avale en 3 gorgées que dans une bouchée de pain… Min vient aussi de se faire larguer, à 3 semaines du mariage de sa sœur. Ô joie, elle va devoir aller seule à la cérémonie, et en plus sa robe est 2 tailles trop petite parce que sa mère espérait qu’elle maigrirait pour l’occasion.

 Quand Min rencontre Cal, tout commence avec un pari. Et continue sur le même registre…

 Cal quand à lui, est convaincu que si Min ne se trouve pas jolie, personne ne pourra l’en persuader, et qu’être sexy, c’est une attitude, pas une taille de robe. Voilà un discours qui a fait clic dans ma petite tête. Il ne prétend pas une seconde que Min est mince. Il ne lui dit pas si elle devrait ou non perdre du poids Par contre, il lui dit d’arrêter de torturer son corps et son esprit avec un régime qu’elle ne fait que pour satisfaire sa mère (oui, car Min, si elle est un peu complexée, l’est plus par le regard de sa mère que par ses kilos en trop). Voilà une attitude autrement plus saine que de passer sa vie au régime pour de mauvaises raisons!

 En prime, Cal (qui n’est pas parfait non plus, rassurez-vous) et Min n’ont pas du tout envie de tomber amoureux l’un de l’autre. Et, comme souvent avec Jennifer Crusie, cela donne un cocktail détonant de dialogues à mourir de rire et de situations comiques qui ne tombent jamais dans le ridicule!

Bonne lecture,
Chi-Chi

Une affaire de vocabulaire?

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On parle beaucoup de romance par ici… Bizarre pour un blog de princesses, j’en conviens, mais il faut bien se sacrifier parfois! Mais au juste, c’est quoi, une romance?
Enfin, je dis romance, mais ce pourrait aussi bien être «roman à l’eau de rose», «roman de gare», « littérature sentimentale» ou je ne sais quoi d’autre. Termes légèrement péjoratifs je trouve, je ne peux pas me résoudre à les utiliser. Romance donc. Si on reprend strictement la définition du dictionnaire, une romance, c’est une « pièce de vers, d’inspiration populaire, naïve, qui traite de sujets élégiaques, amoureux et qui peut être mise en musique ». Oui, le lien avec nos livres n’est pas flagrant. En fait, on dit romance car c’est l’utilisation littérale du mot utilisé en anglais!

Et si on cherche la définition de « à l’eau de rose »? Réponse : mièvre, fade, insipide, sentimental.

Ah.

Une romance, c’est donc une histoire où sentimental est associé à mièvre, fade et insipide. Pourtant, je ne trouve pas que mes livres soient mièvres, fades, ou insipides. Sentimentaux parfois, oui. Définition de sentimental? Qui accorde de l’importance à l’amour, la tendresse. C’est plutôt vaste ça non? Cela veut donc dire que la romance se trouve dans des livres qui ne sont pas qualifiés en temps que tels. Il s’agit des fameuses « fausses romances » dont j’ai déjà parlé.

Oublions les définitions. Qu’est-ce qui fait que ma royale personne choisit de qualifier un livre de romance, même si il n’est pas estampillé comme tel?

La réponse la plus évidente, c’est bien sur qu’un livre parle d’amour. Mais l’amour, c’est le sujet principal pour des quantités d’écrivains. Prenez la littérature classique, quelque soit son époque, son pays. Roméo et Juliette. Exemple facile, j’admets! Et puis non, je vais me limiter aux français, sinon on y sera encore l’an prochain… Yvain ou le Chevalier au Lion. Andromaque. La Princesse de Clèves. Le Barbier de Séville. Le Cid. La Chartreuse de Parme. Madame Bovary. La Petite Fadette. L’éducation sentimentale. Les liaisons dangereuses. Je pourrais continuer encore longtemps… Qui osera prétendre que ces auteurs n’ont pas parlé d’amour, de sentiments?

Et à qui viendrait-il l’idée de qualifier ces livres de romances? Sûrement pas à moi. Pourquoi? Parce que ce sont des classiques? Probablement. Il y a quelque chose de sacré dans un livre qui a survécu à l’épreuve du temps (et je ne parle pas seulement du martyr que subissent les livres que je transporte dans mon sac)!
Tournons-nous du coté des contemporains. Il existe bien des livres aujourd’hui qui sont publiés comme littérature « généraliste » et qui correspondent à l’idée que je me fait d’une romance, non? Oui.

Mais surtout, parler d’amour ne suffit pas à qualifier une romance! Parmi ces classiques que j’ai cité, beaucoup connaissent une fin tragique. Et je ne vois rien de romantique là-dedans. Ah, on me signale en coulisses que j’ai dit sentimental, pas romantique. Ces livres sont sentimentaux. Les romances aussi. Mais il y a un truc en plus, le fameux happy-end!!! Et de Disney à Harlequin, en passant par J’ai lu, les contes de fées et tous les classiques, en ce qui me concerne, une romance, c’est une histoire sentimentale qui finit bien, ni plus, ni moins!

Un seul souci : 8 livres sur 10 publiés dans les 3 dernières années se finissent mal. Ou en queue de poisson. Ou en eau de boudin. Ou un truc innommable, inqualifiable, que je ne mentionnerais pas ici parce que je suis une princesse polie. Bref, les écrivains d’aujourd’hui aiment les fins malheureuses.

Mais POURQUOI tant de haine??!

A croire qu’une fin malheureuse est la garantie de la qualité littéraire du roman? On reproche aux romances d’être des histoires faciles. Au nom de quoi est-ce plus facile d’écrire un livre avec un happy-end qu’une fin malheureuse? Il existe des quantité de livres écrits avec les pieds qui finissent mal, comme il existe des œuvres exquises se terminant bien! Dans une romance, il peut arriver les pires malheurs du monde, tant que le mot de la fin est positif. Et si l’auteur est habile, le lecteur n’a pas la sensation d’une histoire tirée par les cheveux, mais d’un livre bien écrit.

Ce que j’aime finalement dans la romance officielle c’est qu’elle ne se cache pas : on y parle d’amour, mais pas de sentiments niais, mièvre, fades ou insipides. On y parle des rapports entre les gens, de l’influence que leur sentiments peuvent avoir sur leur vie.
Et un bon auteur de romance à une plume qui n’est pas moins raffinée ou poétique que celle de n’importe quel autre auteur. Simplement, cet auteur a choisi un éditeur qui s’adresse a son public directement. Cela aussi qualifie la romance aujourd’hui. L’éditeur.

Il y a quelques années, quand Harlequin a commencé à développer sa collection Mira, l’un de mes amis avait reçu en cadeau deux livres de Nora Roberts, des policiers assez noirs. Cet ami méprisait la romance. De la littérature de gare disait-il. Un Harlequin? Mais quelle horreur, tu ne vas quand même pas sortir un truc pareil en public??! Mais sortir « Et vos péchés seront pardonnés » en public, aucun souci… jusqu’au jour où il a réalisé l’éditeur de ce nouveau livre qu’il se régalait à lire.

C’est un Harlequin, c’est une romance, où est la mièvrerie?
J’ai bien regardé entre les pages, au fond de mon sac, derrière l’étagère, sous le lit, rien…

Je crois bien que finalement, la romance, ce n’est pas une catégorie, un genre de la littérature. C’est un état d’esprit.

Chi-Chi

 

We talk a lot about romance here… I admit that’s pretty strange on a blog run by two princesses, but sometimes you have to force yourself! But what exactly is a romance novel?

For a start, I said romance, but I could also say « sappy books » or « a beach read » or « sentimental novels » or I don’t know what. All these terms are somewhat pejorative, I find, and I can not bring myself to use them. Let’s say Romance, then. If I look up the precise definition in a dictionary, it says « a play in verse, naïve, based on folklore, which deals with love in a melancholic way and can be set to music ». OK, the connection with the books we read is not obvious. Plus, in French we use this word because it is a direct translation of the English word.

So, if we look in the dictionary for the definition of « sappy »? Answer: mushy, bland, insipid, sentimental.

Ah.

According to this, a romance is a story where sentiments are associated with being mushy, bland and insipid. Yet I do not find the books I read mushy, bland and insipid. Yes, they are sentimental sometimes. Definition of sentimental: Which attaches importance to love and affection. That’s a pretty vast definition, wouldn’t you say? That means that you can find romance in some books which are not usually put in that category, like the infamous « fake romances » which I have already talked about.

Let’s forget the definitions. What is it about a book which makes this Royal Highness call it a romance, even if the cover doesn’t mention it?

The most obvious answer is, of course, that the book talks about love. However, love is the main subject treated by many writers. If we look at classical literature, there are loads, whatever period or country we choose. Romeo and Juliette, for example. Okay, that was an easy one, I admit. Even if I limit myself to French writers, because otherwise we will still be here next Christmas… Yvain, the Knight with the Lion, Andromaque, la Princesse de Cleves, The Barber of Seville, Le Cid, The Charterhouse of Parma, Madame Bovary, La Petite Fadette, Sentimental Education, Dangerous Liaisons… I could go on and on… Who would dare to claim that these books didn’t talk about love and affection?

And who would think of calling these books romances? Not me, that’s for sure, but why? Because they are classical books? Probably. There is something sacred about a book which has stood the test of time, and I am not referring to the tourment suffered by those which I carry around in my bag! Let’s look at contemporary literature. There must be some books which are published under the heading of general literature and which correspond to my idea of a romance, aren’t there? Yes, of course.

First and foremost, talking about love is not enough to qualify as a romance! Many of the classics I mentioned end badly, and I can not find anything romantic in that. Wait, a voice « off » is reminding me that I called them sentimental, not romantic. These books are sentimental, so are romances, but romances have something extra: the famous happy end! From Disney to Harlequin, from fairy tales to the classics, and even to some French editors, for me, a romance is a sentimental story which has a happy end, nothing more, nothing less!

The only problem is that 8 out of 10 books published in the past three years end badly. Either they peter out, or they are a let-down, or they end in some monumental catastrophe which I am unable to describe with my polite ladylike vocabulary. In short, today’s writers seem to like unhappy ends.

Why, cruel universe, why?

It seems as though a sad ending is the sign of the literary quality of a novel. Romances are criticised as being light reading. Why should it be easier to write a happy ending than a sad one? Many poorly written books end badly, whereas some very fine works have a happy ending! In a romance, the woes of the world may fall on to our heroes’ shoulders, but everything ends well, and if the author is a good writer, it will all be done without feeling too contrived and unconvincing.

What I like, finally, in an « official » romance, is that it is out in the open. It talks about love, but not about silly, mushy, bland or insipid emotions. It talks about relationships and about the influence that our feelings can have on our lives. The style of a good romantic novelist is no less refined or poetic than that of any other writer. She has simply chosen a publishing house which can be clearly recognised by its readers, since this is another way of recognising modern romance, by the publisher.

A few years ago, when Harlequin France started to develop the Mira collection, large trade paperbacks, one of my male friends received two books by Nora Roberts, quite dark thrillers, as a present. He despised romances and called them « airport novels ». He was ashamed if I read a Harlequin romance in public, but had no qualms about reading « Sacred Sins » in front of other people, until the day when he realised who had published the new book he was enjoying so much.

So, a book can be a Harlequin, a romance, but it is not necessarily mushy. I have checked every page for mushiness, looked at the bottom of my bag, behind the bookshelf, under the bed, no sign of mushiness whatsoever…

Finally, I think that romance is not a category, nor a literary genre. It is a state of mind.

Chi-Chi

Aujourd’hui, en guest-star…

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… Lady V. qui nous fait l’honneur de sa présence, elle a pris le temps de rédiger, de sa plus belle plume, depuis le bord de sa piscine, quelques petits conseils à l’intention de nos chers lecteurs…
 
Mes amis, roulements de tambour et applaudissements pour Lady V. !
 
Cinq règles à l’attention des novices en romance
 
1) Savoir surmonter ses préjugés
 
Pour être parfaitement honnête, j’étais pleine d’idées reçues sur la romance. Pour moi, ce genre n’était composé que de ces livres à couverture bleue que l’on trouve au Monoprix et autres grandes surfaces, et que l’on a tous feuilleté en attendant que Maman ait fini de choisir entre des Mielpops et des Chocapics. Oui, oui, ces livres avec des titres et des couvertures si kitchs qu’il fallait se mettre à genoux pour les lire sans que les autres les voient. Heureusement, Chi-Chi, qui a vu dans ceci une sorte de blasphème, a décidé de me faire lire certains de ses ouvrages pour me prouver que la romance ne se limitait pas à des textes mal traduits et remplis de clichés et pour cela, je lui suis très reconnaissante.
 
2) Eviter les navets
 
Alors oui, certains (quelques, je ne suis encore que très loin derrière Chi-Chi et Tam-Tam) des livres sont vraiment très mauvais, certaines des intrigues franchement minables. J’ai lu notamment trois livres aux intrigues très similaires, dont The Girl most likely to de Susan Donovan, racontant comment une très jeune femme s’est enfuie de sa ville natale juste après avoir été plaquée par son amoureux – lequel a toujours une excellente excuse par ailleurs, et finit par apparaitre comme une grosse victime de la vie – et revient vingt ans plus ans plus tard avec, ô surprise, un enfant caché, lequel, évidemment formidablement intelligent, ne sait rien de son géniteur. Alors quand l’ex finit par découvrir sa paternité, généralement après avoir renoué avec la mère, il se ligue automatiquement avec sa progéniture contre la mère, qui, bien qu’elle se soit débrouillée seule pour élever son enfant, abandonnée de tous, est évidemment traitée comme la pire des catins. Mais heureusement, le héros finit par lui pardonner et en prime ils finissent par refaire un bébé. Heu, excusez-moi, mais ce n’était pas lui qui l’avait plaquée comme une moins que rien par le passé? Et, grand seigneur, il accepte de LUI pardonner??!! En bref, s’en référer à la règle suivante.
 
3) Avoir un Maitre, un Yoda, un mentor
 
Comme je l’ai dit plus tôt, c’est Chi-Chi qui m’a fait découvrir la romance, elle a su me faire partager sa passion, m’a ouvert sa bibliothèque, et surtout m’a sélectionné des livres. Un Maitre, dans sa grande sagesse et culture, saura quoi te faire lire. Il sera ton Pygmalion, ton Obi-wan Kenobi (oui c’est ma deuxième référence à Star Wars mais j’ai des excuses, mon père et mes frères sont des geeks irrécupérables, cela finit par déteindre), le Batman de ton Robin… « Non, non, ça vraiment tu veux pas le lire,c’est le cinquième tome d’une série, il faut juste que tu lises le troisième, le sixième puis le premier ils sont dans mon top 15 parce qu’on ressent vraiment les influences post années 80 du nouveau mouvement contemporain de la romance ». Euh d’accord si tu le dis…
 
4) Trouver LE livre qui vous fera aimer le genre
 
Ou dans mon cas, la série « The Wallflowers » de Lisa Kleypas, en quatre tomes. En Angleterre, pendant la régence (donc début du 19ème siècle), quatre jeunes filles se rencontrent lors d’un bal et deviennent amies car elles sont des « wallflowers », c’est à dire plus ou moins des potiches, jamais invitées à danser et donc sans grand espoir de trouver à se marier. En effet, malgré le fait qu’elles soient belles, plus ou moins éduquées et gentilles, elles ont toutes quelque chose qui repoussent les prétendants : Lillian et Daisy, deux sœurs, sont américaines ce qui, malgré leur fortune, est terriblement shocking pour la haute société anglaise ; Annabelle, bien que noble, a perdu toute fortune familiale ; enfin, la pauvre Evie, en plus de bégayer, a le mauvais gout d’être la fille d’un propriétaire de casino. Mais, sachant qu’il s’agit pour Annabelle de sa dernière saison, sa dernière chance de trouver à se fiancer, les quatre jeunes femmes décident de s’allier pour, chacune à leur tour, se dégoter un mari. Chacun des livres raconte donc l’histoire d’une de ces quatre héroïnes extrêmement différentes et, chose que j’aime particulièrement, ne s’arrete pas forcément sur le « You may kiss the bride », mais montre également le début de leur vie maritale. Et on continue à voir les personnages évoluer à travers d’autres livres que ceux qui leur est consacré. Une série très bien écrite, qui se lit facilement et que je recommande à tous.
 
5) L’important, c’est de lire pour soi
 
Malgré tout le respect que l’on doit à son Maitre, on n’est pas forcé d’aimer les mêmes choses, les mêmes livres. J’aime particulièrement les romans historiques, les contemporains ne me tentent pas plus que ça et les romans avec des vampires, encore moins. Certaines de mes cousines, dont la Wallflower préférée est Evie, ne comprennent pas du tout mon affection pour Lillian, la peste du groupe. And so what? Le plus important, c’est de trouver ce qui vous plait, et puis si vraiment ce n’est pas votre truc, reposez le livre, retournez à Millénium et économisez de la salive.
 
Et il est peut-être temps que j’arrête, parce que je commence à parler comme dans un mauvais épisode des Frères Scott, la musique pop en moins.
 
 
Lady V.
 

Today’s guest appearance…

… Lady V. who is honouring us with her presence. She has taken the time, from the side of her private pool, to write a few pieces of advice straight from the heart for our dear readers…

Five rules for newcomers to romance

1) Learn to overcome your prejudices.

To be perfectly honest, I had lots of preconceived ideas about romance. I thought that the genre was full of those books with blue covers which you find in superstores, which we have all had a glance at while waiting for mum to choose between Cheerios and Fruit Loops. Ah yes, the books with the soppy titles and with such corny covers that you had to kneel down to read them, just so that none could see what you were reading. Fortunately, Chi-Chi, who thought this was practically blasphemy, decided to make me read some of her books, to show me that romance was not just a bunch of bad translations, full of clichés. I am most grateful to her for that.

2) Avoid duds

So yes, some of the books we read are awful, (or in my case, a few, because I am a long way behind Chi-Chi and Tam-Tam) and some have really useless plots. For example, I read three books with very similar plot-lines, including Susan Donovan’s « The Girl Most Likely », where a very young woman runs away from her home town, just after being dumped by her boyfriend – who always has an excellent excuse, by the way, and turns out to be a poor victim – and comes back twenty years later with a secret child in tow, what a surprise! Of course, despite the offspring being a child genius each time, he or she still knows nothing about his or her biological father. Then, when the ex finds out he is a father, usually after getting back together with the mother, the kid takes his dad’s side against his mother. Yes, the same mum who has struggled to bring up her child for years, all by herself, is suddenly treated like some kind of harlot. Fortunately, the hero ends up by forgiving her and they have another baby into the bargain. Um, excuse me, but wasn’t it he who abandoned her like a nobody in the distant past? And now he deigns to forgive HER??!! Anyway, to avoid this, see the next point. 

3) Have a mentor, a Yoda, a guru

As I said earlier, it was Chi-Chi who introduced me to romance. She talked to me about her passion, let me share her bookshelf and above all, she picked out books for me. A guru, in all his or her wisdom and culture, will know what to give you to read. He or she will be your Pygmalion, your Obi-Wan Kenobi (yes, I know, another Star Wars reference, but I have an excuse: My father and brothers are hopeless geeks, and it rubs off on you), Batman to your Robin… « No, no, you really can’t read that! It’s the fifth volume of the series, you just have to read the third, the sixth then the first. They are in my Top 15 because you can clearly detect signs of the post-80s influence of the new contemporary romance movement ». Well, um, okay, if you say so…

4) Find THE book which will make you love the genre

Or, in my case, the series. It was « The Wallflowers », a series in four volumes by Lisa Kleypas. In England, during the regency period, at the start of the 19th century, four young girls meet at a ball and become friends because they are all « wallflowers », who are rarely invited to dance and so have little chance of finding a husband. In fact, despite being beautiful, fairly well-educated and kind, they each have something which scares off potential suitors. Lillian and Daisy, two sisters, have a great fortune, but they are American, which is terribly shocking for the English fashionable society; Annabelle, although noble, has lost her family fortune, and finally there is poor Evie, who not only stammers, but has the poor taste to be the daughter of a casino-owner. Despite these obstacles, since it is Annabelle’s final season, her last chance to get engaged, the four young ladies decide to join forces and find husbands, one after the other. Each book tells the story of one of these unusual heroines and does not stop at « You may kiss the bride », but shows us the start of their married life, too, which I particularly appreciated. Plus we continue following the characters through the other volumes, not just their particular story. The series is well-written, easy to read and I highly recommend it.

5) The most important thing is to read for yourself

Despite all the esteem in which you must hold your guru, you are not obliged to like the same things or the same books. I am particularly fond of historical romances; contemporaries do not do much for me and vampire stories even less. Some of my cousins, who like Evie best of all the Wallflowers, can not understand my affection for Lillian, the pest, but so what? The point is to find what YOU like, and if the book you are reading is really not your style, put it down, go back to Millenium and do not waste your breath explaining.

And now it is probably time for me to stop, because I am starting to talk like a bad episode of On Tree Hill, but without the pop music.

Lady V.

La question de l’homme

Dans une histoire d’amour il est question d’un couple. D’une unité centrale qui se forme par l’interaction entre le protagoniste mâle et la protagoniste femelle. Pour qu’il y ait alchimie et que le couple fonctionne, le caractère des deux héros et leur cohérence ensemble est capitale. Le couple est au cœur du roman, et dans ce couple, l’homme, et tout ce qu’il représente, tient une place de choix.

Car honnêtement, qu’adviendrait-il de Autant en emporte le vent sans le charismatique Reth Butler ? Que deviendrait Elizabeth Bennet sans Mr Darcy dans Orgueil et Préjugés ?

L’auteur a donc pour mission de créer un personnage qui saura non seulement retenir l’attention de l’héroïne, mais aussi celle de la lectrice ! Et tout comme chaque femme ne recherche pas la même chose chez un homme, chaque lectrice ne recherche pas la même chose chez le héros… quoique…

En me penchant sur la question, j’ai réalisé à quel point cette règle n’était pas vraie !

Par exemple, dans la vraie vie, celle où les gens ne m’appellent pas Votre Altesse, je sais que Chi-Chi et moi-même ne sommes pas attirées par les mêmes princes… Pourtant, nous sommes toutes les deux d’accord sur la sexitude incontestée des Dark-Hunter.

Dans un livre, je vais baver d’envie devant l’aura mâle d’un héros du type howardien plein de testostérone. Dans la vraie vie, je préfère un cerveau bien rempli à un corps parfait… Et j’aime bien prendre les décisions aussi, too bad pour l’homme macho…

Dans un livre, je frémis d’anticipation à la description des costumes régence du héros et à la manière dont ses larges épaules/ses puissantes cuisses/son magnifique membre les remplissent. Dans la vraie vie, un mec en collants est déguisé, un mec en slim, fashionisé. Dans les deux cas, mon radar à canon reste éteint !

J’ai donc entrepris de faire le tour de mes héros préférés afin de déterminer si oui ou non ils étaient tous sorti du même moule !

J’ai passé en revue une liste assez impressionnante de livres et d’auteurs. J’y ai inclus mes préférés, ceux que j’emporterai sur une île, mais aussi ceux qui ont ce petit quelque chose qui leur donne le droit de rester dans ma bibliothèque sans pour autant avoir le droit d’intégrer mon sac de vacances pour l’île…

J’ai tapé dans des genres variés : le contemporain, la romance régence, moyen âge, victorienne, le thriller, l’espionnage, le fantastique, la romance vampire, cowboy, écossaise, irlandaise, les fresques historique en 8 tomes, les romans Harlequin en 100 pages… Bref, j’ai fait un tour d’horizon et relu bien des 4èmes de couverture pour arriver à cette conclusion :
 Mes héros préférés sortent d’un moule en silicone que les auteurs doivent se refiler entre elles… Mais même si elles les font cuire dans des fours différents ce qui leur donnent une saveur particulière, la recette reste la même.

Mon héros est fort, il a des muscles, il n’a pas de ventre mou, et si d’aventure il était doté de tablettes de chocolat abdominales cela ne gâcherai rien.

Tout comme les pompiers de Paris passent l’épreuve de la planche chaque matin, mon héros doit passer par l’épreuve du soulèvement de jeune demoiselle en détresse/fatiguée/blessée. Si par la suite il est capable de la porter sur plusieurs kilomètres, sans montrer d’autres signes que ceux de l’angoisse de voir arriver la belle à bon port, c’est un point de plus pour lui.

Mon héros est grand. Plus grand que l’héroïne, qui a le droit d’être une petite chose fragile ou le genre modèle petit lutin facétieux, mais dans tous les cas, il doit donner l’impression d’être plus grand que moi (NDLR : Je suis grande… très grande)!

Mon héros est intelligent. Mais pas forcément en ce qui concerne les relations avec les femmes. Il a le droit de ne découvrir l’épanouissement amoureux qu’avec l’héroïne. Mais il doit être un génie dans sa partie, que ce soit les affaires, la voile, la pêche, la musique ou le football américain. Toutefois, on notera qu’il est plus facile de rêver sur un héros architecte que sur un héros plombier…

Mon héros doit laisser sa douce moitié vivre. Il a le droit d’être possessif, mais la jalousie, passé le stade où l’aveu de l’amour est fait, c’est un peu pénible. Il doit être protecteur, mais quand on passe au stade bodyguard, ça fait un peu trop Hollywood à mon gout !

Mon héros a un passé. Ça le rend mystérieux. Il est marqué par son enfance/un accident/une apparition d’ovni dans le jardin de sa grande-tante Mauricette… Mais grâce à l’amour, il va pouvoir tourner une page.

Mon héros doit avoir la barbe de trois jours sexy, les chausses de cavaliers étroitement ajustée à ses cuisses puissantes, le sens de l’humour affuté, la carrure d’un athlète, une patience à toute épreuve et un doctorat en sport en chambre…

Mon héros est un cliché vivant. Et si je rencontrais mon cliché dans la vraie vie, mon intelligence m’avertirait qu’un corps pareil doit s’entretenir avec des heures en salle de muscu, qu’une telle compétence sous les couvertures sous-entend un entrainement préalable avec d’autres demoiselles que moi et qu’un passé mystérieux est parfois bien compliqué à gérer au quotidien…

Mais voilà, dans un livre, on oublie tout, et on rêve.

Le talent de l’auteur et sa recette secrète du héros nous font oublier que les ingrédients utilisés sont des clichés.

Créer un héros est un processus délicat, car lorsque mal maniés, nous levons les yeux au ciel et reposons le livre.

Parfois un héros fabuleux est associé à une dinde, et le livre perd toute sa saveur. C’est un peu comme servir de la Villageoise avec du foie gras aux truffes.

La question de l’homme est donc plus compliquée qu’une simple recette parfaite. Elle demande du doigté et de la patience, comme un bon repas n’est pas qu’une question d’ingrédients et de plats. Il faut l’atmosphère et les convives…

Et vous quel est votre héros parfait ?

Tam-Tam

PS: Sur la photo, le plus Yummy des australiens…