L’homme le plus sexy

Alors que vous lisez tranquillement ces lignes, vous ne savez pas qu’un drame a presque eu lieu la veille au soir. En effet, dans un accès de bonté et de serviabilité, le prince pas si charmant a décidé hier que mon ordinateur faisait un peu de bruit (comprendre, il soufflait comme un fumeur de cigarillos asthmatique qui aurait décidé de faire un hammam) et qu’il devait donc être temps pour lui d’être défragmenté.
Vous me direz, ce n’est pas bien grave une défragmentation… c’est juste un peu long.
C’est justement là que le drame patientait sagement avant d’éclater. A l’heure où je vous écris, la défragmentation n’est toujours pas finie, le prince pas si charmant n’a pas l’air optimiste et mon article est dû pour le lendemain (aujourd’hui, maintenant tout de suite, pour ceux qui ont du mal avec les dates). Dans votre innocence, vous pensez sans doute que je prépare scrupuleusement mes articles pendant la semaine, que ces derniers sont pré-postés 4 à 5 jours en amont… I wish…
Je vais vous révéler un secret (de polichinelle). La procrastination et moi, on a pris un appart’ et on vit ensemble dans une relation « je t’aime, moi non plus » depuis cette réalisation funeste en CM1, au rendu de mon auto-dictée de la semaine : que j’apprenne dès le lundi ou que j’attende le jeudi soir au goûter, ma note était sensiblement la même…
Ayant hurlé à la lune mon besoin viscéral de ne pas laisser tomber mes lecteurs et de pouvoir partager avec eux le roman « L’homme le plus sexy » de Julie James (Just the sexiest man alive en VO), le prince pas si charmant a mis son costume de Batman (celui de McGyver étant pris) et m’a installé devant le vidéo projecteur, un clavier à la main. J’aime les challenges, j’aime les défis, et le clavier fonctionne. Que demander de plus?
Bah puisque vous le demandez si gentiment, je reprendrais bien une dose de Jason Andrews, le héros de ce roman. Pas de publicité mensongère ici, Jason, c’est Hugh Jackman et Bradley Cooper qui auraient fait un enfant. Et histoire de nous faire baver pour l’éternité, cet enfant, il a trois marraines: Gerard B., Alexander S. et Colin F. Une explosion de l’échelle de sexytude, un charisme et un charme qui en font l’acteur chouchou d’Hollywood. Julie James, en terme de héros de roman, met la barre haut, c’est le moins que l’on puisse dire.
Et entre deux crises de salivation extrême, j’ai tout de même réussi à connecter mes neurones pour comprendre l’histoire.Taylor Donovan est avocate. A Los Angeles pour quelques mois, elle travaille d’arrache-pied à la préparation d’un procès qui s’annonce juteux pour sa boite et avantageux pour sa carrière. Taylor, c’est la femme forte et volontaire que l’on rêve toutes d’être quelques fois. C’est la bucheuse que l’on enviait à l’université alors que l’on courait après le retard pris en procrastination toute ressemblance avec des personnes existantes ou ayant existé ne serait « bien sûr » que pure coïncidence. C’est la femme qui vous monte un meuble ikéa en 3 minutes, sans lire la notice. C’est celle qui n’oublie jamais que le mardi, la bibliothèque est fermée et qui peut vous faire la vidange de votre voiture au besoin.

Taylor, si elle n’avait pas un ex-fiancé n’avait pas brisé son cœur (et sa foi dans la gente masculine) je crois que je vous autoriserais à la détester. Mais cette version 2.0. de nous toutes, est bien plus qu’une énième femme parfaite. Elle a des failles, tout comme notre héros.

Oui, parce que sous des airs de perfection humaine, Jason c’est quand même un acteur talentueux qui peut se montrer quelque peu imbu de sa propre célébrité. Môssieur est une star, on ne lui refuse jamais rien.

Et quand môssieur veut qu’on l’aide à se mettre dans la peau d’un personnage pour un nouveau film, le cabinet d’avocats qui s’occupe de ses petites affaires se plie en quatre pour lui trouver un associé/bonne poire pour lui cirer les pompes et répondre à ses moindres demandes.

Mais là où d’autres auraient rongé leur frein et encaissé les attitudes de diva de l’acteur, Taylor prend un malin plaisir à le remettre à sa place, ce qui, ironiquement, intrigue le monsieur, à qui l’on n’a plus osé dire ses 4 vérités depuis qu’il a joué dans son premier blockbuster.

Pour nous autres lecteurs, c’est un pur délice à lire. Les dialogues sont comme un jeu d’échec, où les joueurs parent les coups un par un. C’est un ballet acrobatique où la moindre victoire est durement arrachée à l’adversaire. C’est un match de boxe, une joute verbale, un spectacle de marionnettes (euhh…je m’emballe un peu là).

*respire, respire, respire*

Jason et Taylor ne se laissent ni l’un ni l’autre intimider et finisse par commettre l’erreur qu’ils s’étaient promis de ne pas commettre : ils se dévoilent! Le voile se lève, les personnages prennent de la profondeur, les traits parfaits montrent quelques imperfections…

Je pourrais vous en conter encore bien plus sur cette romance qui m’a fait glousser comme une lycéenne, mais je ne gâcherai pas votre plaisir. Du Julie James, ça se déguste comme du chocolat : on commence un instant, celui d’après, la boite et vide et on en veut encore!

Bonne lecture,
Tam-Tam

Suddenly one summer

Quand Tam-Tam et Chi-Chi sont sur un canapé, ça donne l’article de Suddenly one summer, le dernier Julie James, comme décrit ci-dessous :

C’est l’histoire d’une fille, un soir elle rentre chez elle, elle vit dans une belle maison dans un quartier bien comme il faut, elle a un super système d’alarme, elle est prudente et ré-arme son système après être rentrée chez elle (tard parce qu’elle est avocate et qu’elle travaille beaucoup), et va s’endormir (parce que demain elle va encore travailler beaucoup, elle est comme ça notre héroïne, conscience professionnelle de malade et tout et tout).

Alors déjà, rien à voir, mais vous auriez du voir la rapidité de frappe de Chi-Chi, un truc de fou ce nombre de mot à la minute, je suis encore estomaquée et sous le choc, à tel point que je me devais de vous en parler. En plus maintenant, j’ai Romain Duris et Deborah François en tête…
Mais revenons à notre héroïne…

Et puis, pas de chance, notre Victoria, qui a plutôt la classe il faut bien l’avouer, va vivre une expérience que je ne lui envie pas du tout (et qui me fait même assez franchement flipper) : une « home-invasion », comprendre un cambriolage alors qu’elle est chez elle. Comme c’est une super héroïne et qu’elle est smart et qu’elle a de bons réflexes, elle se planque dans son dressing et appelle la cavalerie qui arrive, les voleurs sont arrêtés, et tout va pour le mieux dans le meilleur des mondes.

Tout?

Non.

Sauf un petit détaillounet qui est que, suite à l’incident, Victoria se met à faire des crises d’angoisse de malade, et réalise qu’elle va devoir déménager, associant à tout jamais sa jolie maison de ville à cet épisode malheureux.

Déjà, heureusement qu’elle avait un dressing! Parce que moi, je ne pense pas que je rentre dans ma commode hein… ou alors en morceaux… Mais c’est un détail, avouons-le!

Entre la vente de la jolie maison et l’achat d’un nouvel appart ultra-sécurisé, elle décide de s’installer pour l’été dans l’appart d’un ami d’un collègue. Appart qui est doté de murs en papier de riz (vie communautaire avec le voisin pas en option) et d’un voisinage charmant : le beau (très très charmant) Ford.

J’ai eu des murs comme ça. J’étais étudiante et je n’avais pas la vie débridée de ma voisine délurée. Oui, j’ai été élevée chez les princesses, et les princesses ont besoin de leur beauty sleep! Pourquoi ça a un rapport avec la lecture? Parce que partager la vie nocturne de son voisin, c’est pas forcément reposant.

Je ne vous fait pas un dessin, Victoria, Ford, la vie sexuelle de Ford, plein de préjugés et des murs trop fins, vous rajoutez dans l’équation une petite sœur dans une situation délicate et plein de raisons plus ou moins valables pour jeter nos deux tourtereaux dans la même pièce, et cela vous fait une petite romance d’été charmante, pétillante et légère comme Julie James sait si bien les faire!

D’autant que nos deux héros ont été agrémenté de toute la panoplie « gros bagage et trust issues ». Père alcoolique pour monsieur, père absent suite au divorce pour madame (et vous ajoutez une carrière qui ne vous donne pas envie de croire en la bonté de la nature humaine) (elle s’est spécialisée en droit de la famille et en divorces sordides).  
Pas besoin d’avoir un doctorat en paillettes pour savoir qu’il va y avoir de la remise en 
question, avec pas mal d’étincelles…

Je vous laisse sur ces bons sentiments, pas la peine d’en dire plus, vous connaissez l’essentiel!

Bonne lecture,

Oui, vraiment bonne!

Chi-Chi

Tam-Tam

PS : Ce livre ne fait pas partie d’une série, même si l’on y retrouve quelques personnages de la série FBI/District attorney (une de nous chouchoutes en ces lieux)!

PAL estivale

photo 5-2

Tam-Tam Land, par une chaude soirée de juin.
Intérieur appartement, lumière sur le lit.
Une princesse s’y trouve allongée, férocement occupée à taper sur son ordinateur…
Un téléphone sonne, la princesse décroche et un gémissement se fait entendre…
« J’ai rien à liiiiiire……….. »

Je ne sais pas qui n’a rien à lire, mais je vous jure que ce gémissement n’a pas ma voix…

Je n’ai jamais rien à lire. C’est le grand problème de ma vie, et ce problème se trouve accentué quand je sais que je vais m’éloigner d’une connexion internet et partir en voyage diplomatique pendant 2 semaines (pour ceux qui n’ont pas suivi, c’est ICI pour la remise à niveau des aventures d’Ariel).

Mais heureusement, j’ai une Chi-Chi dans ma vie. Et Chi-Chi, c’est un peu le couteau suisse de la romance, le scout de la lecture, elle est toujours prête (et en plus elle a des cookies!). 2 heures plus tard, Super Chi-Chi, la super princesse aux supers pouvoirs de la romance m’avait concocté une PAL estivale ambitieuse et swoonante comme il se doit. La princesse esseulée que j’étais pouvais enfin gémir sur autre chose que la lecture (sa valise par exemple)…

Chi-Chi, toujours prête! (surtout pour les cookies, mais pas téléphone, ça passe moyen…) (je suis aussi experte en valise, j’en ai fait un challenge personnel, voyager toujours plus léger – du genre 15 jours au Brésil avec un bagage cabine) (et donc, challenge PAL de l’été, accepted!)

Je suis rentrée de voyage diplomatique, nous sommes début août, où en suis-je de ma super PAL?
Voyez donc:

LUS:
-Landline de Rainbow Rowell:
Georgie est mariée à Neal, ils ont deux adorables filles. Mais le couple va mal. Georgie a un boulot prenant (elle écrit des sitcoms) et alors que nous sommes 4 jours avant Noël, Georgie travaille tandis que sa famille est allé réveillonner sans elle…
Bon clairement, l’intérêt de cette histoire est plus dans la justesse des sentiments qui agite Georgie lors de sa crise existentielle que dans le swoonant. C’est archi pertinent, et ça démontre une fois de plus combien la communication est nécessaire…

C’est bien, je lui recommande des trucs que je n’ai pas lu, comme ça elle vérifie pour moi que c’est bien!

-Within Reach de Sarah Mayberry
Mickeal a perdu sa femme, le laissant avec 2 enfants à élever seul. Angie a perdu sa meilleure amie, et en un sens, celle qui était sa famille…
L’histoire est très joliment traitée. Le deuil, les sentiments que la perte d’un être cher peuvent provoquer sont pertinent, évoqué avec beaucoup de sensibilité et de pudeur.

Une histoire qui m’a beaucoup émue, comme Sarah Mayberry sait les faire quand elle s’y met… 

-About last Night de Ruthie Knox
Cath rencontre Nev. Cath et Nev font des étincelles, mais Cath ne veut pas retomber dans les travers de son passé. 
L’histoire est très physique, très vite. Si bien que la construction de la relation semble parfois un peu superficielle et téléportée. C’était dommage, parce que Cath et Nev avaient du potentiel!

Mais c’est chaud, tout à fait dans le thème de votre été (pas du mien parce que j’attend encore de voir arriver la canicule – totalement absente sur mon île – j’ai froid et pas encore rangé mon imper et mes bottes – j’en pleure – d’où l’utilité des livres qui donnent chaud)

-Tempting de Hope Tarr (audiobook)
Simon aspire à devenir membre du gouvernement et se doit d’avoir une vie irréprochable, aussi est-il le premier surpris lorsqu’il déroge à toutes les règles en sauvant Christine de la prison. Prête à tout pour remercier son sauveur, Christine accepte de travailler à devenir une jeune lady qui connait les bonne manières. Mais les passés respectifs de nos deux héros sauront se rappeler à leur bon souvenirs…
Plus j’écoute des audiobooks, plus je réalise à quel point la performance du « lecteur » va conditionner mon expérience et mon ressenti sur le livre. Par exemple, j’ai écouté récemment un JQ que j’adore en version papier et clairement, je l’ai trouvé bof.
Le livre de Hope Tarr est un excellent audiobook, les accents sont hilarants, le rythme cohérent, sans trop de longueurs. Toutefois, avec le recul, je trouve que l’histoire n’est pas sans énormes défauts (la crédibilité de certains personnages et situations) et je me demande si mon jugement n’aurait pas été plus cassant si je l’avais lu en version papier.

Alors pour les audios je ne peux rien dire, je suis totalement hermétique au charme de la voix… 

PREVUS POUR AOUT:
Et je suis aventureuse, je me refuse à lire les 4eme de couvertures. Je lis à l’aveugle ^^

-Suddenly one summer de Julie James (en cours de lecture)
-Une héroïne américaine de Bénédicte Jourgeaud
-Seven Nights in a Rogue’s Bed de Anna Campbell
-La trilogie Elements of Chemistry de Penny Reid
-Breath of Magic et Touch of Enchantement de Teresa Medeiros

Une douzaine de livres pour l’été. Vous pensez que je vais la finir?

Mais ouiiiii tu peux le faire, easy! De mon coté, je bêta-read le livre d’une copine, une romance dans l’Angleterre des années 50 avec meurtres et universitaires, c’est un grand bonheur de lire un historique d’une période qui change!  La suite au prochain épisode… 

Chi-Chi

Et votre PAL estivale, elle ressemble à quoi?

Tam-Tam

Rendez-vous à risques


(Réédition du 24/03/2011)
Mercredi soir, 22h27.Houston, nous avons un problème. Une page entière de problèmes même… Blanche, la page.

Eh oui, je n’arrive pas à écrire ce soir. Ce qui est bien embêtant compte tenu que demain matin, jeudi, 9h, je dois publier mon article de la semaine, sous peine de risquer la mort dans des souffrances épouvantables administrées par Tam-Tam. En même temps, j’avoue que la situation a souvent été inversée, alors je devrais sans doute arrêter de me plaindre ! Tam-Tam ne va pas plus me tuer que je ne le fais quand elle peine sur sa page blanche, il parait qu’on doit tous y passer un jour ou l’autre…

Mais quand même, je ne suis pas très inspirée. Sauf que le livre dont je veux parler, je l’ai vraiment aimé. Alors pourquoi cette page blanche?
Aucune idée, mais on va dire que vous me pardonnerez mon peu d’inspiration de cette semaine, et que, sur mes bons conseils, vous lirez A lot like love, le dernier roman de Julie James.

Voici un contemporain enlevé, avec un soupçon de policier, où les personnages forment une alliance délicieuse pour le plus grand bonheur du lecteur.

A ma gauche, Jordan, fille de milliardaire, propriétaire d’une boutique de vins, sublime et très élégante, bref, le parfait stéréotype de petite fille riche.

A ma droite, Nick, agent du FBI, originaire de l’Italie via Brooklyn, spécialisé dans les missions sous couvertures, le parfait stéréotype du flic aguerri.

Au centre, un restaurateur snob que le FBI suspecte d’avoir des liens un peu trop fraternels avec la mafia et un frère détenu à la prison fédérale pour cyber-terrorisme (et quand je dis cyber-terrorisme… rien que pour ça, vous devriez lire le livre, c’est hilarant).

Voilà donc comment Jordan, pour aider son frère, se retrouve à prétendre que Nick est son amant, lui ouvrant les portes d’une soirée très huppée donnée par ledit restaurateur.

Or, Jordan trouve Nick très irritant, Nick pense que Jordan est une gosse de riche sans cervelle, en un mot un couple de rêve! Malheureusement, cette fausse liaison qui ne devait durer que le temps d’une soirée va devoir être prolongée, lorsque leur couverture manque d’être découverte.

Au début un peu coincés dans leurs rôles, Nick et Jordan vont apprendre à se connaître et à s’apprécier, et vivre ensembles quelques belles aventures que l’auteur nous décrit avec humour et verve. Tous deux ont beaucoup d’esprit et savent s’en servir, maniant à la perfection l’art de l’ironie… Et évidemment, dans la plus pure tradition de la romance, aucun des deux n’est aussi simple à analyser que ce qu’il paraît être au premier abord !

En prime, quelques bonus sur le livre :
– de nombreuses informations sur l’œnologie et le commerce du vin, Jordan se faisant un plaisir d’initier Nick, qui pense de son coté que hors du bourbon, point de salut. Initiation qui est donc très drôle à voir !
– le frère de Jordan est un personnage des plus intéressants (oui oui, le prisonnier) et j’espère qu’il aura droit à son histoire un de ces jours. Cyber-terrorisme, n’oubliez pas !
– pour les fans de Julie James, vous retrouverez Jack Pallas et Cameron Lynde, héros de Something about you !

Sur ces bonnes paroles, vous l’aurez compris, je vous conseille de découvrir Julie James si ce n’est pas déjà fait… L’un de ses livres sera d’ailleurs publié chez J’ai Lu début mai, sous le titre Comme ton ombre. Aucune excuse donc pour celles qui ne lisent pas en VO !

Bonne lecture,
Chi-Chi

Et si on se glissait sous les couvertures?

En littérature féminine, la couverture est un sujet vaste qui fait débat. Il y a ceux qui assument les couvertures rose bonbon avec des hommes au torse musclé luisant dans le soleil couchant. Et puis il y a ceux qui déclarent « plutôt mourir que de me laisser surprendre un tel livre à la main ! ». Déchainer les passions de cette manière, cela donne à réfléchir.

J’aimerais vous dire que cette réputation n’est pas fondée et  qu’il s’agit d’une conspiration visant à discréditer le genre, mais ce serait malheureusement mentir. A la vision de certaines couvertures, je ne peux parfois que me demander si le graphiste daltonien n’a pas été victime d’une intoxication alimentaire au moment de la création tant la couverture rassemble toutes les conditions pour faire tourner de l’œil les lecteurs les plus aguerris. Et je ne parle même pas des couvertures sirupeuses des années 80, 90… A croire que parfois, la couverture semble dire « surtout n’essaye pas ce livre ! ».

Heureusement pour le genre, l’histoire n’est pas fonction de la couverture, et bien des diamants ont été découverts sous une couche de kitch saupoudrée de mauvais goût – il n’y a pas si longtemps, sur les couvertures de l’éditeur J’ai Lu, le héros portait invariablement un mulet et tenait l’héroïne dans une position que même une doctorante en gymnastique avec option contorsion ne pourrait tenir plus d’un ¼ de seconde.

Pour parfaire mon argumentaire, je vous propose de vous glisser sous cinq couvertures sélectionnées par mes blanches mains dans la pile de livres que j’ai lu ces derniers jours. Les histoires seront-elles à la hauteur de la couverture ? Aurais-je dû fuir à la vision de l’œuvre graphique se présentant à moi ?


La couverture de « This Duchess of Mine » d’Eloisa James nous présente l’élégante main et le décolleté avantageux de l’héroïne, Jemma. Le corsage de la robe ne laisse aucun doute quant à la nature de l’histoire. Il s’agit d’un historique. Jusque là, l’histoire tient les promesses de la couverture. Dans certains livres en VO, la sur-couverture, celle qui se présente à nous au moment de l’achat, n’est qu’un leurre qui dissimule souvent une scène bien plus osée. Ici, vous pourrez découvrir le couple à demi-nu s’enlaçant lascivement sur la première de couverture. L’homme est beau, la femme sensuelle. Mais voyons à présent si toutes les informations rassemblées seront confirmées par la lecture…

Après plusieurs années passées en France, Jemma, Duchesse de Beaumont est de retour à Londres. Elijah, son mari, a besoin d’un héritier, mais elle n’acceptera de l’accueillir dans le lit conjugal qu’à la condition qu’il la séduise. Le Duc est un homme aux responsabilités considérables. Figure de proue de la chambre des Lords, il prend son rôle et sa position très au sérieux. Défendre la cause des plus humbles, rallier la majorité à sa cause, il sait faire. Mais lorsqu’il ne s’agit plus de politique, mais d’affaires de cœur, cela se complique.

Pour une première couverture, c’est une réussite. L’histoire est très élégamment écrite, l’héroïne a du cran et du style. Comme toujours chez Eloisa, l’intrigue est finement menée, et la relation entre les personnages se travaille. Un très bon moment passé avec le Duc et la Duchesse de Beaumont.

Cohérence de la couverture avec l’histoire : 4/5 (parce que sur la première de couverture, l’héroïne a un balayage californien dans les cheveux quand même !)


Passons au deuxième livre, A Rake’s Guide to Pleasure de Victoria Dahl. Sur la couverture, un couple s’enlace dans une surabondance de satin violet. Mes yeux ont mal, mais l’idée générale (confortée par le titre lui-même) est qu’en lisant ce livre, je découvrirais l’éveil des sens de l’héroïne.

L’histoire raconte la rencontre entre Emma Jensen, alias Lady Denmore, jeune femme sans le sou élevée par un père à la réputation plus que douteuse, et du Duc de Somerhart, dit Hart pour les intimes, « rake » notoire. Emma doit rassembler suffisamment de fonds pour s’assurer un avenir confortable à la campagne. En bonne héritière de son joueur de père, elle décide de gagner son argent au jeu et se fait passer pour une scandaleuse veuve tandis qu’elle dépouille les jeunes aristocrates qui ont le malheur de parier avec elle. Hart est intrigué, et décide de poursuivre de ses assiduités la jeune fille. Cette dernière veut garder son secret pour elle, mais l’attraction qu’elle éprouve pour le Duc lui fait prendre des risques…

En commençant ce livre, j’imaginais que j’aurais le droit à de la sensualité, à des scène coquines écrites avec art. C’est ce que la couverture me promettait du moins. Du satin violet, quelle décadence… Malheureusement, l’histoire n’est pas aussi sexy que la couverture. J’en attendais plus.


Cohérence : 2/5


Contrairement à l’histoire précédente, où la couverture me laisse sur ma faim, Wicked Intentions, d’Elizabeth Hoyt, affiche une couverture assez sobre (sur l’échelle de la romance, elle n’est pas non plus d’une classe folle, nous sommes d’accord). Une femme s’enfuit dans une rue éclairée par un lampadaire. Vêtue d’une robe satinée dorée (les graphistes ont un truc avec le satiné, décidément) et d’une longue cape à capuche. On la sent « aux abois », tentant de fuir en gardant son identité secrète. 
Mon imagination est très fertile. C’est fou, je sais.

Rien ne laisse présager la sensualité qui va se dégager de la relation entre les deux héros. A part peut être la première de couverture, où la robe dorée se voit remontée jusqu’à la taille, dévoilant une longue jambe satinée qu’un homme à la carrure imposante explore pour prendre possession du corps alangui de l’héroïne… Et pourtant, entre Lazarus Huntigton et Temperance Dews, les étincelles vont crépiter. Elizabeth Hoyt est d’ailleurs une coutumière du fait. Le côté sombre du héros, l’héroïne avec la tête sur les épaules, la rencontre, le meurtrier à démasquer… Un cocktail de sensualité qui n’est finalement suggéré que dans le titre.

Une couverture qui au premier abord ne m’a pas fait spécialement envie, mais une auteur que je connais. L’histoire est la première de la série « Maiden Lane ». Il va sans dire que les autres tomes trouveront le chemin de ma bibliothèque, couple enlacé sur un fond rose dragée ou pas…
Cohérence : 3/5 (mais un livre tellement bon…)


Passons au quatrième, et abordons un peu le contemporain avec Something about you (Mon ange gardien) de Julie James. Un couple est présenté sur la couverture. L’homme en costume pose une main possessive sur la chute de rein de la femme mise en valeur par une robe fuchsia au décolleté dorsal très avantageux. Après une étude plus approfondie, la femme a une french manucure et porte des bijoux couteux, l’homme est en costume gris souris à fines rayures blanches.

Voyons à présent ce que l’histoire nous révèle… Cameron Lynde, assistante au bureau du procureur de Chicago, se retrouve bien malgré elle témoin d’un meurtre alors qu’elle passe la nuit à l’hôtel. Le FBI est sur l’affaire et l’agent en charge est Jack Pallas. Ils se connaissent, et entre ces deux là, ce n’est pas l’amour fou. Il y a 5 ans, un différent entre les deux a abouti à la mutation disciplinaire de Jack. Ce dernier a la mémoire longue (et de belles œillères si vos voulez mon avis…), mais rien de tel qu’un meurtrier pour vous donner le sens des perspectives.

Donc si j’ai bien compris, la femme qui sur la couverture ressemble à une actrice le jour d’une première « red carpet » serait Cameron ??? A d’autres !!! La couverture crie au couple glamour d’une romance contemporaine, pas au couple qui se forme sur la brèche d’une arrestation de meurtrier. Après, le roman se lit facilement, Julie James nous offre comme toujours des dialogues délicieux à l’humour acéré. Mais une fois encore, sous la couverture, ce n’est pas ce qui m’avait été promis…

Cohérence : 3/5

PS: ce dernier vient d’être édité aux édition j’ai lu, et je dois avouer que j’aime particulièrement la couverture française, voyez donc…


Finissons en beauté avec The Kept Woman de Susan Donovan. Voilà typiquement un livre que j’ai acheté pour la couverture. C’est assez rare pour que je me permette de le souligner. De longues jambes sexy qui sortent d’une baignoire, une main qui tient une Margarita avec désinvolture. Un fond bleu avec des bulles. Une illustration pétillante qui annonce « comédie romantique contemporaine ». Et sous la couverture, c’est exactement ce que l’on trouve.

Samantha est épuisée. Depuis que son mari l’a quitté en lui laissant toutes ses dettes à payer, elle n’a plus une minute pour elle avec son travail et ses 3 enfants (dont l’un d’entre eux en plein apprentissage de la propreté). De son côté, Sam est un politicien dans le vent qui souhaite rassurer ses électeurs et afficher une image plus responsable et adoucir sa réputation de play-boy. Le plan? Samantha et ses enfants poseront comme la nouvelle famille du politicien, le temps de gagner l’élection au Sénat qui se profile. En contrepartie, les soucis financiers de Samantha seront résolus et elle pourra enfin prendre 3 minutes pour se détendre. Comme tous les plans bien calculés, ce dernier ne prévoit pas le facteur humain, pour le plus grand bonheur du lecteur.

Une romance pleine de légèreté et d’humour, facile à lire un dimanche pluvieux. Et avec le mois de février qui s’annonce, vous n’aurez pas trop d’un livre remplissant ses critères!

Cohérence 5/5

Bilan de mon expérience, sur 5 livres, j’en conseillerais seulement 4. Pourtant, seulement 2 couvertures semblent réellement remplir leur office. 
J’ai appris avec les années à ne plus faire attention à la couverture des romances, pourtant une part infime de moi-même y reste sensible. Si je fais parfois abstraction du kitch et du satiné, je ne peux que me désoler à la vision des désastres graphiques sortant encore de l’imagination des responsables de collection.

Un jour je vous parlerais des perles des collections françaises, mais en attendant, bonne lecture!

Tam-Tam

Relectures de l’été

Night play – Jeux nocturnes

Contrairement à ma comparse, je suis une grande afficionado des relectures. Mes livres préférés portent d’ailleurs la marque de dizaine et dizaine de lectures. Alfred Jr. la liseuse a un dossier dédié aux relectures, et bien souvent, un livre que je viens de finir passe du dossier PAL au dossier relecture direct, si l’histoire m’a plue.

La relecture, c’est mon « confort read », la lecture doudou des moments où je n’ai pas le temps/l’envie/l’énergie (ne rayer aucune mention) pour m’aventurer dans une nouvelle romance. Et l’été, et plus spécifiquement en période de vacances, je n’affiche pas 25 nouveaux livres au compteur, mais bien souvent 25 relectures.

Pourquoi? Sans doute qu’après nos journées marathons, j’éprouve cette envie de me blottir dans une histoire connue aux héros qui vont systématiquement me faire couiner.

Et cet été, je n’ai pas dérogé à la règle. Mais qui sait, ce qui est une relecture pour moi sera peut-être une découverte pour vous?

White Lies de Linda Howard ainsi que la série complète de Kell Sabin.
Du Linda Howard comme on les aime: du suspense, du muscle, de la sensualité et un happy end en fanfare!

L’homme le plus sexy de Julie James.
Parce que j’avais envie du glamour hollywood à la sauce romance.

The Heiress effect de Courtney Milan.
Relu après la lecture du dernier sorti (chronique à venir… bientôt), parce que décidément, j’aime les rouquins!

-Her favorite rival et The contestant de Sarah Mayberry.
Certes, ils ne sont pas chroniqué ici, certes vous allez me dire qu’en plus c’est une relecture et que je pourrai faire un effort… Mais Chi-Chi en a chroniqué plein (1, 2, 3, 4, 5, et 6) et comme très souvent chez l’auteur, c’est une lecture fort agréable qui fonctionne plutôt pas mal. « The contestant » est un peu un remake de Koh-Lanta avec meurtres et romance à l’intérieur. « Her favorite rival », quant à lui, est une histoire de collègue rivaux… et plus si affinités!

Love Hacked de Penny Reid
Et je réalise que Alex aurait été parfait pour la saga de l’été de l’année dernière!

Fangirl de Rainbow Rowell
Parce que Little B. va entrer en première année à la fac… et que ça me rend bien nostalgique tout ça!

Anthony de Julia Quinn.
C’est toujours le bon moment pour un Bridgerton!!! Et puis, je me serait presque imaginée en train de jouer au croquet!!

Une belle liste n’est ce pas?
Bon après, je pourrait aussi vous parler des autres livres que j’ai lu, mais « La chenille qui fait des trous », toute géniale qu’elle soit, ne tombe pas amoureuse…

Et vous, vous avez (re)lu quoi de beau cet été?

Bonne lecture,
Tam-Tam