My darling Caroline

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(Réédition du 15/03/2012)

Avant de commencer, je prends quelques lignes pour vous signaler une nouveauté sur ce blog : un index de tous les livres lus et évoqués en ces lieux. Vous le trouverez dans le petit onglet juste sous notre bannière adorée, n’hésitez pas à aller y faire un tour !

Après cette page d’informations, parlons aujourd’hui d’un livre que je l’ai lu non pas une, mais deux fois. Pas volontairement d’ailleurs, mais parce que j’avais tout simplement oublié ma première lecture de My darling Caroline, d’Adèle Ashworth. Ayant plutôt une mémoire tendance éléphantesque, je suis très vexée de devoir avouer une chose pareille devant vous !

La dénommée Caroline n’a qu’une passion dans la vie, la botanique, passion pour laquelle elle fait preuve d’un talent hors du commun. Elle fait des croisements, expérimente et manipule les boutures, sa plus grande réussite étant une rose lavande et violette, et rêve de partir étudier à New York auprès d’un grand professeur. Le souci, évidemment, c’est que nous sommes à Londres en 1815, et que Caroline, brillante scientifique, est coincée dans le rôle assigné aux femmes par la société de son époque. Pas besoin de vous faire un dessin, vous voyez de quoi je parle !

Ayant passé les 25 ans en célibataire un peu originale, ses sœurs étant toutes mariées, son père décide de reprendre les choses en main, la plaisanterie ayant assez duré, et d’arranger son mariage avec Brent, Earl de Weymerth. Lequel n’est pas ravi de l’arrangement en question mais n’a pas plus le choix que notre héroïne pour d’obscures raisons financières et d’héritage.

La trame de l’histoire est donc très classique, il s’agit d’un mariage de raison où les héros vont apprendre à vivre ensembles, et éventuellement à s’aimer.

Cela tombe bien, j’aime les mariages arrangés. J’aime que les personnages soient obligés d’apprendre à se connaître, qu’ils ne puissent pas s’enfuir à la première difficulté. Comme les road-trips. Coincés, débrouillez-vous avec ça !

Evidemment, j’ai commencé cette histoire en toute innocence, pour réaliser après 3 pages que j’avais déjà lu le livre ! Tout m’est revenu à la mémoire, j’aurais pu le reposer, mais finalement, non… Pour mieux vous en parler bien sûr, chers lecteurs !

Tous les détails me sont revenus : l’obsession de Caroline pour sa serre, ses plantes et ses recherches, l’obsession de Brent pour son domaine, sa détermination à avoir un héritier et sa manière que j’avais trouvé profondément agaçante de penser que l’attirance qu’il éprouve pour sa femme peut tout régler. A croire qu’il sait que l’on se trouve dans une romance !

Pour le reste, Caroline est vraiment scientifique jusqu’au bout des ongles, Brent joue son rôle de héros blessé et mystérieux avec plus au moins de succès. Le personnage le plus intéressant est sans conteste notre héroïne, qui, par son esprit mathématique, ne correspond vraiment pas aux standards de son époque. Son projet de tout quitter pour émigrer en Amérique, pour la simple raison que là-bas ils autorisent les femmes à se tenir devant les portes des amphithéâtres pour écouter les cours, est déjà assez originale en elle-même.

J’ai un doute sur la cohérence historique de ce projet… 1815, c’est terriblement tôt pour l’ouverture des universités aux femmes, non ? Une historienne pourrait-elle éclairer ma lanterne, je n’ai pas trouvé d’informations précises…

Brent est à mes yeux bien moins « réussi » que son épouse, il parle sans réfléchir, se laisse guider par son instinct en tout temps, et reproche à Caroline des choses sur lesquelles elle n’avait aucun contrôle.

Il n’y a pas dans cette histoire de rebondissements alambiqués, tout repose sur le caractère des héros. Hélas, si, comme moi, vous avez le malheur de ne pas trouver Caroline ou Brent particulièrement sympathiques, alors, ce livre ne sera pas un grand moment de lecture. Je n’ai pas réussi à mettre le doigt sur ce qui m’a gêné exactement, mais il est certain que si j’ai effacé l’histoire de ma mémoire, ce n’est pas sans raison…

J’avais pourtant, avant d’acheter mon exemplaire, lu un peu partout des avis dithyrambiques… Après la première publication en 1998, My Darling Caroline s’est d’ailleurs vendu des fortunes sur certains sites de vente en ligne, c’était un ouvrage rare et demandé…

Je note tout de même, qu’Adèle Ashword, malgré une tendance à la prose fleurie et ampoulée que certains croient devoir attacher à toute romance, a un certain talent pour camper ses personnages sans trop tomber dans les clichés ou les stéréotypes et, My Darling Caroline étant son coup d’essai, je suis curieuse de savoir ce qu’elle aura réussi à faire par la suite et si elle aura réussi à corriger cette tendance !

Bonne lecture,
Chi-Chi

Married at first sight – Channel 4

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Cet été, certains s’en souviendront sans doute, j’ai effectué un petit voyage diplomatique « accross the channel ».

En plus de profiter d’une météo exceptionnellement clémente (Chi-Chi vous confirmera, j’ai eu droit aux 15 jours de soleil de l’année), j’ai pu faire mon plein de TV britannique: entre les rediffusions du Doctor et les Soaps 100% british, j’ai découvert un programme de Télé-Réalité assez particulier:

Married at First Sight.

Pour ceux qui ne seraient pas confortable dans la langue de notre ami le barde, sachez qu’en anglais, la notion du « coup de foudre » se traduit par « love at first sight » qui littéralement veut dire « l’amour au premier regard ». Je vous laisse donc apprécier le sens du nom du programme qui annonce une émission à mi-chemin entre la romance bien guimauve et l’étude anthropologique des réactions et interactions humaines…

Le pitch est simple, vous prenez des volontaires, vous leur faites remplir un questionnaire extensif et détaillé. Vous entrez les réponses dans un logiciel et un algorythme complexe et précis se met à travailler.

2 couples sont créés à partir de leur compatibilité, et 3 épisodes sont programmés.

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Jason and Kate, un duo très glamour, un poil hipster et plein de class

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Emma et James, plus épicurien, un brin moins classe et plus potache.

Au debut de l’épisode 1, les couples volontaires se préparent à se marier. Il/elle n’a jamais rencontré la personne à laquelle il/elle va peut etre dire « OUI », et tout se passe autour de l’euphorie et la frénésie qui entourent les préparatifs d’une noce, si télévisée soit-elle. Les protagonistes nous font part de leur excitations, de leur angoisse, du fait qu’ils n’auraient jamais pensé se marier de cette manière. Ils essayent d’anticiper et  s’étale dans des conjectures à propos de leur conjoint(e) idéale…

Et la tension monte, tandis que les convives se préparent, tandis que les témoins nous racontent qui sont nos tourteraux sur commande. Et la tension arrive à son apothéose en fin d’épisode, quand enfin chacune des deux mariées remonte l’allée centrale, voilée comme dans une romance historique où la soeur/cousine/meilleure amie a pris la place de la future mariée… (Vous croyez que je lis trop de romances historiques?). L’assemblée retient son soufle le téléspectateur subit encore une page de pub (en grognant) et enfin, les deux couples se jurent fidélité, amour, etc.

fin de l’épisode 1, rendez vous la semaine prochaine pour la lune de miel (puis la suivante pour la vie commune). Et les questions fusent…

D’abord, on essaye de remettre les choses en perspective, c’est de la télé-réalité, et non un documentaire anthropologique sur les mariages arrangés ou la précision des algorithme de prédiction de compatibilité.

Ensuite, on essaye d’interpréter ce que l’on a vu, l’alchimie à l’écran, les tempérament révélé par le premier épisode.

Enfin, on prend les paris.

Moi j’avais parié sur Emma et James, je trouvais que Jason et Kate, ça faisait « trop beau pour être vrai ». C’est que sous des airs de princesse de la guimauve dégoulinante, je suis une cynique avertie qui sait parfaitement qu’on peut faire croire ce que l’on veut avec des images et films habillement édités.

Et cela n’a pas manqué. J’ai été me renseigner sur le net à mon retour pour voir comment cela avait évolué, et après 3 semaine, Jason le Hipster s’était remis sur Tinder. Kate à été mise au courant par une de ses amies qui s’en ai rendu compte. Drama de télé-réalité. Audience. Bref, vous visualisez.

Pendant ce temps, Emma et James, qui ne payaient pas de mine au début et faisait clairement « canard boiteux » à coté du glamour scintillant de l’autre couple, sont toujours ensemble. Ils ont décidé de voir ou ce mariage les mèneraient. Et je regretterai presque de ne pas avoir vu les épisode 2 et 3 parce que clairement, au début, ils étaient maladroits, gauches, embarrassés, et plein d’autres adjectifs qui décrivent parfaitement ce qu’un couple de « mariage arrangé » peut être au début de son histoire.

Il parait que la saison 2 a été validée. Donc, si vous voulez découvrir, va juste falloir prévoir vos vacances!

Bonne semaine
Tam-Tam

 

The Duke’s disaster

J’ai fait des efforts, récemment, pour rééquilibrer les choses.

Après avoir forcé T. à lire des contemporains, et même pire, des new adult (vous me direz, elle n’a pas eu l’air de trop se plaindre), j’ai fini par la convaincre de lire The Duke’s disaster de Grace Burrowes. Si si, l’un des livres qui ont été mentionnée ici.

Je suis une princesse persécutée!

Bref, c’est l’histoire d’un duc qui veut se marier, et qui a passé toute la saison à courtiser une jeune fille très bien comme il faut (encore qu’un peu ennuyeuse), et que ladite jeune fille vient d’accepter la demande en mariage de quelqu’un d’autre. Bilan, la saison est presque finie et notre duc n’a pas du tout envie de recommencer les mêmes inepties l’année suivante.

D’un autre côté, je le comprends. Les gourdes dindonnantes qui gloussent, ça me ferait pas envie non plus!

Dans un moment d’inspiration, il décide donc de proposer le mariage à la demoiselle de compagnie de la susdite jeune fille : Théa, notre future duchesse.

Oui car, vous vous en doutez bien, une demoiselle de compagnie, même de très bonne famille comme notre héroïne, n’a pas des masses d’opportunités de s’extraire de sa condition. Une demande en mariage d’un duc est donc assez irrésistible pour elle, surtout quand on rajoute dans la balance qu’elle s’inquiète beaucoup pour l’avenir de sa petite sœur, livrée à elle-même sous la tutelle de leur petit frère complètement irresponsable.

Non mais le frère… Sans blague, il se dit que dilapider sa fortune en jeux, catins et alcool c’est OK, puisque sa sœur (fille de comte) est dame de compagnie et qu’elle se débrouille pour gagner sa vie! 

Bien expliqué dans le livre, tout cela prend parfaitement son sens. Mariage il y a donc, arrangé très très rapidement, et après, comme vous vous en doutez, développement de sentiments etc etc.

Là où le livre est un peu original, c’est qu’il est lent. Mais vraiment. Pas lent « je m’ennuie » mais lent « chaque seconde compte et les sentiments cela ne s’invente pas », surtout entre deux personnages de la très bonne société, bordés de tous côtés par les contraintes de l’étiquette et parfaitement décidés à avoir un mariage « raisonnable ».

Et alors que parfois on se dit quand même que c’est un peu improbable (même si on en reprendrait bien une dose hein?), ici la montée des sentiments est franchement crédible (ok, on écarte le concept de mariage avec la dame de compagnie). 

C’est un livre qui prend son temps avec d’une part une héroïne marquée par sa position de demoiselle de compagnie, pas franchement habituée à jouer les duchesses malgré sa bonne éducation (pas de servante devenue duchesse ici), et d’autre part, un héros qui place son devoir au-dessus de tout, avec au premier rang, la responsabilité du bonheur de ceux dont il a la charge (sa duchesse en priorité, quel qu’en soit le prix, j’approuve).

Je trouve que les responsabilités, ça le rend sexy à souhait!!!

Un peu comme Edenbrooke, et un peu comme les livres de Miss Austen en leur temps.

Alors voilà, c’est une romance historique fort sympathique, avec des jolis moments de tendresse, chacun, entre Théa et son duc, a ses secrets, chacun s’efforce d’être honnête et de construire quelque chose, et la naissance de leurs sentiments est vraiment réaliste à nos yeux.

Et puis juste parce que c’est réellement délicieux à lire, les répliques entre les deux protagonistes sont sublimement ampoulées. C’est poli et formel à souhait, et paradoxalement, ça marche du tonnerre et n’alourdit pas du tout le dialogue. 

Je n’en dis pas plus, car tout le charme repose justement dans cette douceur et ce rythme un peu lent, et je vous invite à découvrir The Duke’s disaster…

D’ailleurs, sur ma lancée, j’en ai un nouveau sur ma liseuse… et comme à mon habitude, j’ai oublié le titre ^^

Bonne lecture,

Chi-Chi

Four nights with a duke

Après des mois sans rien lire, je recommence doucement à me laisser happer par les pages et les passions des héros sortant de l’imagination fertile de nos auteurs chouchous…

Et puis il y a aussi ces 4 mains, qui sont une réelle découverte. Nous savions à quel point partager cet espace nous plaisait, mais je crois que ni l’une ni l’autre n’avions réalisé à quel point c’était fun d’écrire à 4 mains. Je comprends enfin d’où vient cette effervescence autour des « cadavres exquis » et je réalise pourquoi nos auteurs aiment à ce point sortir des collectifs (vraiment, la révélation de malade).

On dirait qu’on vient d’inventer la poudre, c’est vraiment un truc de dingue! Bon, par contre, on ne s’enflamme pas, ce n’est pas demain la veille que nous écrirons notre propre romance. Un article par semaine c’est déjà bien!

Mais si je relis, il ne faut pas oublier qu’une rechute est possible, et je suis encore dans cette phase délicate ou j’ai envie de lire, mais clairement, du « sûr et certain », parce que je n’ai pas le temps de tester des trucs…

Ce n’est pas faute d’essayer de la pousser dans les orties à être plus audacieuse, mais on ne m’écoute jamais quand je parle…

Cela fait un peu arrogant de dire cela, mais je fais appel à vos expériences respectives de lecture. Vous avez toutes vécu ce moment où vous avez la sensation que vous venez de perdre quelques heures de votre vie sur 500 pages, avec pour seul bilan un « tout ça pour ça ». Et bien, je suis en convalescence, un livre comme ça me renverra dans la case « pas ennnnnvieeeeee » pour long-temps!

Et là, croyez-moi, on a pas du tout envie que cela arrive, vous n’imaginer pas les trésors d’imaginations dont j’ai du faire preuve ces derniers mois pour convaincre T. de lire quoi que ce soit!!!

Voilà pourquoi, je m’en remets au jugement sûr de Chi-Chi et son réseau d’information et de recherches. Vous ne vous en rendez pas compte, mais elle en passe du temps pour me charmer vers un livre. Beaucoup d’énergie et de persuasion pour réussir à me faire allumer la liseuse…

Mais elle réussit (et elle mériterait la médaille d’or dans la catégorie muse littéraire!).

Je me marre!!! Sachez que je commente au fur et à mesure que je lis l’article, je découvre donc. Dire un truc et découvrir à la ligne d’après que c’est ce que T. a écrit aussi, génial! Évidemment, ce n’est pas une révélation, elle et moi on sait bien qu’en fait je suis celle qui donne les ordres dans cette relation. Et évidemment on sait bien aussi qu’elle m’écoute quand elle a envie (les jeunes, je vous jure, aucun respect pour leurs ainés…).

Aujourd’hui, c’est avec un historique (on ne se refait pas) et le dernier Eloisa James : Four nights with a Duke, qui en français dans le texte donne « Quatre nuits avec un Duc ». Tout un programme.

Surtout qu’il s’appelle le Duke of Pindar, ce qui a l’effet dévastateur de me rappeler la caravane du cirque Pinder et me fait glousser à l’intérieur comme la dinde que j’aime à cultiver.

Je confirme, T. glousse très très bien. Elle ricane aussi parfois. Et en anglais dans le texte, elle « snort ». C’est drôle. Et du coup j’en fais autant. 

Notre cher Duke, Evander Septimus de son prénom, et Vander pour les intimes, a eu par le passé l’inélégance et la goujaterie de se permettre de ricaner avec ses potes au sujet d’une production poétique qui aurait été le fruit de la plume fleurie de notre héroïne.

Et la plume de T. n’est pas moins poétique quand il s’agit de vous le conter!

C’est que voyez vous, Mia Carrington en pinçait pour le jeune et fringuant spécimen de charme et d’élégance masculine. Mais l’humiliation publique a cela de bien qu’elle eu un effet douche froide sur les sentiments naissant de la jeune fille. Si bien qu’au début de notre histoire, la voilà qui promet que quand bien même Vander serait le dernier homme sur terre, elle ne consentirait même pas a  remplir son devoir de perpétuation de l’espèce (Chi-Chi ne va pas me louper là!)…

Ouh la la, énorme suspens surtout, à votre avis, ils vont finir ensemble ou bien?

Ah non pardon. T…. Ne jamais dire jamais? (si vous saviez que j’ai envie de mettre plein de petits smileys qui ricanent et font des clins d’œil là…) (T. est la grande spécialiste du « jamais » qui se réalise) (jamais mariée, jamais en province, jamais d’enfants) (je continue ou bien?) (du coup là on est sur « jamais riche », on attends les résultats incessamment sous peu)

#gloussementdedinde

Bien des années plus tard, là voilà qui piège notre héros dans un mariage de convenance, enfin surtout pour elle. Vander accepte, mais appose une condition. Il n’accordera à Mia que 4 nuits par an. C’est qu’il la croit encore désespérément amoureuse de lui (le butor) et ignore qu’elle a une bonne raison pour avoir recours à la si peu glamour et romantique technique du chantage…

La confusion totale. Vander est TELLEMENT persuadé que Mia ne peut qu’en vouloir à son corps qu’il veut la punir de son chantage en la privant dudit corps. Ses monologues pleins de déductions brillantes sont hilarants!

Bilan de ma lecture: très bonne, même si Vander est loin d’égaler Piers (ahhhhhh… *soupirs*).

Les héros sont embarqués dans une dynamique de mariage arrangé comme nous les aimons tant. Bien obligés de faire avec, ils apprennent à se connaitre, communiquent et BAM! … se découvrent des points communs, des sentiments… Envolée de licornes, cantique des poneys et cookies aux paillettes pour la fin.

#pleurederire

Rien d’autre à dire. Je kiffe les expressions de T.

Mais… Mais.

Parfois, j’ai eu envie de secouer Mia. Et pas qu’un peu.

Je veux bien qu’elle ait été blessée. Je veux bien qu’elle ait du coup beaucoup de mal à s’ouvrir. Mais punaise, pour quelqu’un qui a eu recours au chantage pour obtenir la main d’un Duc (et l’avoir), je la trouve bien peu ouverte à la possibilité que les gens changent et que si elle n’est pas blanche comme neige malgré ses nobles justifications, Vander peut lui aussi avoir droit à faire entendre sa voix sur des évènements qui ont eu lieux il y a un siècle (à l’échelle des potins de la haute société).

Oui oui, Vander commence par être le butor de l’histoire, mais Mia est une sacré tête de mule et comme elle manque de confiance en elle, cela donne lieu à quelques malentendus malencontreux. Mais ils ont aussi une alchimie de ouf, des discussions pleines de punch et de sarcasme, et quelques crises de franchise salutaires.

Du coup, alors que j’étais toute décidée à détester par principe Vander le butor du prologue. J’ai eu envie de crier sur Mia l’amazone courageuse du prologue. Étrange comme parfois la roue tourne complètement.

Mais. Mais. T. ne vous dit pas tout!!! Il y a aussi les raisons de Mia pour faire chanter Vander qui sont top. On retrouve le Duc de Villiers (#Villiersforever) (je ne sais pas ce qui me prend avec les # – il s’agirait que cela ne devienne pas une habitude…) et les persos de Three nights with Lady X qui sont bien bien cools, et il y a un méchant vraiment méchant, et je suis restée debout jusqu’à 2h du matin pour finir ce livre…

 

Bonne lecture,

Tam-Tam

Ah mais carrément, bonne lecture, vous allez voir, c’est du bon Eloisa!

Chi-Chi

La série des « Reckless brides »

Elizabeth Essex, pour beaucoup d’entre vous, ce sont des titres comme « A la recherche du plaisir », « Un soupçon de pêché » ou encore « Lady Dangeureuse », tous paru aux éditions J’ai lu pour elle. Mais comme à mon habitude, je ne fais rien comme tout le monde, et je n’ai lu aucun de ces trois opus, mais j’ai sauté directement sur la série des « Reckeless Brides », conseillée par Hibana.

Et Mama Hibana, je lui dit Merci!

Parce que cette série, j’ai aimé, et même beaucoup. Alors bien sûr, je pourrais vous faire un article par livre et être détaillée dans mon argumentaire. Je pourrais chercher à faire des traits d’humour et à vous éblouir de ma verve. Mais ce soir, j’ai pas envie. Et puis je me sens l’âme généreuse -à défaut d’avoir l’âme pointilleuse- et je me dis qu’une demi-douzaine de livres c’est mieux que juste un seul, et que si on s’y met tous ensemble, J’ai Lu fera traduire la série et nous aurons notre happily ever after?

Je rêve un peu, je sais. Mais ce n’est pas de ma faute, c’est l’influence d’Elizabeth sur moi, voyez donc!


Tome 1: Almost a Scandal, avec Sally Kent et Lieutenant David Colyear

Ce livre est un classique parmi les classiques. Sally décide de sauver l’honneur de sa famille en se déguisant en garçon avant de s’enrôler sur le navire « Audacious ». Petite variante du traditionnel héros capitaine, ici, Colyear n’est « que » Lieutenant. Mais c’est la Navy de sa Royale Majesté, pas un simple bateau pirate, ou encore marchand, où les règles sont moins strictes.

C’est en pleine période napoléonienne, à l’aube de Trafalgar. C’est plein de clichés, c’est plein de termes maritimes. Mais ahhhhhh…. J’ai adoré! Le livre est mené tambour battant, et j’ai gloussé, entre deux clichés, j’ai gloussé comme une dinde distinguée en me disant que quand même, c’était pas très plausible tout ça, mais que c’était délicieux.

C’est un peu comme si on réussissait enfin à faire la mousse au chocolat qui fait pas grossir, et ça, il n’y a guère qu’en romance que c’est possible. Parce que bon, un femme, seule entourée d’hommes avec zéro intimité, je vous laisse imaginer les tenants et aboutissants d’une telle situation.

Quoiqu’il en soit, à lire à tout prix celui-là, parce qu’on couine. Et que le couinement, c’est bon pour la santé, nah!

Tome 2: A breath of Scandal, avec Antigone Preston et Capitaine William Jellioe

Et celui aussi traite d’un thème classique: le mariage arrangé! (*petite danse de la joie, nous adorons ça*) et l’héroine a un prénom absolument décapant: ANTIGONE!!!!

Cette héroïne tragique qui aura son happy end, j’adore le concept!

Pour ce qui est de l’histoire, vous aurez envie de faire périr la maman d’Antigone dans d’atroces souffrances (j’ai pour ma part imaginé ma main aidant son visage à entrer en contact avec le crépi d’un mur, et frotter vigoureusement les deux surfaces en contact), vous aurez par moment envie de dire aux héros « communication les gars!!! », mais globalement, ils seront tout deux tellement cute et sweet, que vous leur pardonnerez (surtout lui… ohhhh que oui!!!)!

Tome 3: Scandal in the night avec Cat Rowan et Thomas Jellicoe

Celui là, je l’ai commencé, il y avait une histoire de retour du fils prodige, d’identité secrète et d’espionnage… Et puis BAM! J’ai eu la révélation, c’était une histoire de retrouvailles. Et je suis pas fan des histoire de retrouvailles. Du tout. Si bien que je n’ai jamais fini. Parce qu’en plus de ne pas être une fan des retrouvailles, je n’ai aucun souci à ne pas lire tous les livres d’une série. Je suis donc passé au tome suivant…

Tome 3,5: The scandal before Christmas avec Anne Lesley et Lieutenant Ian Worth

C’est une nouvelle, très bien faite, aussi bien que celles de Courtney Milan. Elle se passe sur les îles anglo-normandes (comme Le cercle littéraire des amateurs de patates) et il est là encore question d’un mariage arrangé. La romance est super tendre et les héros adorables en tout point. Et fidèle à mon habitude, c’est le genre de romance qui me donne encore plus envie de visiter les îles en question…

Tome 4: After the Scandal avec Lady Claire Jellicoe et Timothy Evans, Duke de Fenmore

Celui ci est mon préféré de tous! Un swoon absolu du début à la fin.

Lui a un passé un peu sombre et il n’a pas toujours été Duc. Il a grandi dans la rue et elle est la fille d’un Comte. Il est sous son charme depuis des lustres mais l’admire uniquement de loin car il ne se sent pas faisant parti du « beau monde ». Mais quand il la sauve d’un viol, l’équilibre change et il décide que la destinée l’a mise sur son chemin et qu’elle est sienne (ses mots, pas les miens) (*soupiiiirrrrs*).

Encore une histoire un tantinet invraisemblable, mais tellement adorable avec cette héroïne intelligente et fine, et la naissance des sentiments qui m’a tenu en haleine pendant tout le livre!

J’ai A-Do-Ré!!!

Tome 5: A scandal to remember avec Jane Burke et Lieutenant Charles Dance

Décevant à mort. Complètement oubliable. Si les livres de cette séries sont par moment sérieusement difficile à croire, celui là ne se rachète pas et j’ai atteint le stade des yeux qui se lèvent sans interruption. Et cela finit par être agaçant, je veux dire l’île déserte…. pleaaassseee!!!

Bref, passez votre chemin et restez sur les gloussement et autres soupirs du tome précédent!

Bilan de la série:
Sur un total de 5 livre et demi (une nouvelle, c’est quand même pas le même investissement en temps qu’une romance au format traditionnel), il y en a un que je n’ai pas aimé, et un que je n’ai pas fini. Alors vous me direz, mais si tu as fait l’effort de finir le tome 5, pourquoi ne pas avoir retenté le tome 3? J’ai de bonnes raisons mes chers amis.

Tout d’abord, je ne me suis pas contentée de lire la 4ème, découvrir qu’il s’agissait d’une histoire de retrouvailles et fait la grimace avant de reposer le livre. Non, je l’ai vraiment commencé. J’ai lu les premiers chapitres même. Et je n’ai eu d’alchimie. J’ai même grincé des dents, ce qui dans l’absolu n’est pas grave, mais ajoutez à cela l’élément « retrouvailles »… Bref…

Ensuite, il s’agissait du tome 3. Et il m’est arrivé dans ma carrière de princesse d’insister sur un tome dans une série, juste parce que je voulais vraiment lire toute la série convenablement… Et finalement, je n’ai 1) jamais fini le-dit livre et 2) je n’ai jamais continué la série. C’est sans doute une question de rythme, une fois perdu, il est très difficile à retrouver. Imaginez vous une vieille voiture roulant en côte, quand soudainement elle se voit contrainte de ralentir (tracteur, voiture pot-de-yaourt and co.) (notez, les voitures sans permis, appelées ici « pot de yaourt », je leur donne un autre surnom, mais je ne suis pas sure que Chi-Chi approuve mon terme « suppositoire à camion »), comme c’est une vieille voiture, une fois tout son bel élan perdu, elle va aussi vite que le cycliste aux jambons frétillants qui la double par la gauche….

Et bien , lire une série, c’est un peu comme ça pour moi. Il faut que je reste dans l’ambiance. Surtout quand je pars à la découverte d’une nouvelle auteur!

Voilà, vous savez à quoi vous en tenir, j’arrête mon billet fleuve et vous souhaite une bonne lecture,

Tam-Tam

Verity – Les insoumises tome 2

verity
Quand je finis un livre, j’ai trois attitudes :

– J’ai adoré, je prends mon téléphone et j’appelle Chi-Chi pour lui dire à quel point il faut à tout prix qu’elle lise cette petite merveille, et possiblement l’œuvre complète de l’auteur.
– J’ai détesté, je prends mon téléphone et j’appelle Chi-Chi pour lui dire à quel point il faut qu’elle fuie toute œuvre sortant de l’imagination de l’auteur…
– Le livre m’a laissée indifférente…et là…une fois la couverture refermée, je marque un temps d’arrêt.

Pour un livre, laisser indifférent, c’est parfois plus grave… Car un roman qui laisse indifférent n’est pas une mauvaise histoire, ou de mauvais personnages. Bien au contraire ! Ce sont de bonnes idées mal exploitées… trop rapide, trop lent, trop cliché, trop peu d’action… pas assez de sentiments, pas assez de personnages secondaires, pas assez de cute…

Que sais-je ? Les raisons sont multiples, mais le résultat est bien souvent le même. Le livre me laisse un gout doux-amer dans la bouche, comme si on m’avait attiré avec un menu prometteur avant de me servir un plat congelé…

Provocative in pearls de Madeline Hunter, malgré son titre prometteur et son synopsis intriguant, fait parti de cette catégorie. Voyez donc :

La vie du comte de Hawkeswell est en suspend depuis 2 ans, depuis que sa femme, l’héritière Verity Thompson, a disparu le jour de leur mariage. Son décès n’a toujours pas été officialisé.Dans une situation financière désastreuse, Hawkeswell ne peut toutefois ni se remarier, ni accéder aux fonds de la jeune femme, ce qui aurait pourtant résolu bien des problèmes…

Forcée par son pernicieux cousin au mariage avec le comte de Hawkeswell, Verity a fui Londres pour la campagne. N’ayant aucun intérêt pour le titre ou la position social que lui procure son mariage au comte, elle était prête à renoncer à son héritage en échange de sa liberté. Découverte par son mari, Verity doit à présent réintégrer son rôle d’épouse…

Conscient des réticences de la jeune fille, Hawkeswell passe un pacte avec Verity, si elle accepte de se laisser embrasser trois fois par jour, il n’exercera pas ses droits maritaux et ne la forcera pas dans son lit. Mais Verity découvre qu’il y a embrasser…. et embrasser…

Vous le sentez, ce frisson d’anticipation ? Cette vague d’imagination ? Comment Verity a-t-elle vécu ces deux dernières années ? Le comte saura-t-il entendre son histoire et se laisser attendrir par son passé ? Le vicieux cousin sera-t-il puni ?

Moi aussi je l’ai senti.

Ce sont les fameuses « bonnes idées » qui m’ont fait en premier lieu acheter le livre.

Mais au lieu du feu d’artifices d’émotions escompté, je n’ai eu le droit qu’à de petits pétards sentimentaux… Je m’explique… Et attention, quelques spoilers se sont glissés dans les lignes qui suivent !

Verity fuit, et se réfugie chez des amies… On apprend dans le roman qu’elles forment un groupe de femmes aux passés sombres et cachés. Leur politique, ne pas poser de questions. C’est bien joli comme politique, mais elle vivent de quoi ? Elles cultivent des courgettes hallucinogènes importées de Moldavie dans leur jardinet sans doute…

Je me fais sans doute des idées, mais depuis deux ans que toutes les polices du pays cherchent à déterminer si Verity est morte, personne ne s’est encore posé la question de savoir, si d’aventure elle avait survécu à sa chute dans la Tamise, comment elle vivait? Et où ?

Le comte n’a pas vu sa femme depuis deux ans. Il a eu du temps pour bien cogiter intensément dans sa jolie tête sur les raisons de sa fuite/mort accidentelle… Et là tout à coup au hasard d’un weekend chez son meilleur ami et sa femme, il croise Verity, et hop tout est résolu. Pactole et compagnie. Personne ne demande de compte à la jeune fille. Ni au cousin, qui a dû pourtant bien profiter du fait qu’elle ait disparu toutes ces années pour garder le contrôle sur l’empire financier que lui a laisser le père, et se servir dans les caisses en attendant.

Sans parler de la réaction du type… Non mais sans blague, trois baisers par jour ? Quand j’ai lu le synopsis, je me suis dit, c’est mignon… c’est sans doute le truc qui viendra après la grosse scène où ils s’affronteront dans le style « Vous n’êtes qu’une égoïste ! Pendant deux ans ma tante et sa fille n’ont pas pu faire repeindre ma demeure ancestrale et je ne peux changer ma garde-robe que deux fois par an ! »Bon j’exagère, en réalité, Hawkeswell est plutôt du genre responsable, il s’est vraisemblablement serré la ceinture pour assurer aux gens de son domaine de quoi manger pendant deux ans, mais vous voyez à quel genre de dispute je fais référence… Celle où les personnages sortent du « paraître » dans lequel on les a cantonnés pour enfin laisser sortir leurs sentiments et leurs impressions sur une situation où les deux sont victimes. Mais là, rien… ou si, 3 baisers!! Mais bien sûr!!! Et la marmotte, ils en ont entendu parlé de la marmotte?

L’histoire reste en surface, les personnages secondaires sont fantoches, ce qui surprend d’autant plus que certains d’entre eux auront le droit à leur histoire complète dans un autre roman de l’auteur (oui, parce que c’est une série!).

Peut-on donc être provocante avec des perles ? NON, et ce n’est pas une vague histoire de collier de famille légendaire qui me fera changer d’avis, ooohhh oui!!!

Comme tous les livres qui me laissent indifférente, le souvenir de cette histoire va rapidement s’estomper… Qui sait, cette chronique finira-t-elle aussi par disparaître ?

Tam-Tam

The Texan’s wager

texan wager

Lors de la réflexion sur les titres à chroniquer le temps de la saga, Chi-Chi et moi-même essayons d’être un maximum justes. Certes, nous allons lire des livres qui nous font plaisir, mais nous tachons d’être variées dans les genres, les styles et les auteurs. Ne serait-ce que parce que l’argumentaire sur la thématique n’en est que renforcé, mais aussi parce que nous pensons à vous!

En nous éloignant ainsi des sentiers battus de nos habitudes, nous tombons parfois sur de très bonnes surprises (ou très mauvaises). Et le livre du jour est une vraiment très très bonne surprise! J’ajouterais que sa lecture a été bouclée en 24h, ce qui, compte tenu du rythme imposé par sa majesté l’empereur âgé de 7 mois, vous laisse imaginer que j’en étais au stade où je donnais à manger, je suspendais le linge et je berçais avec le livre à la main tant je voulais le lire.

Notre histoire s’ouvre sur la présentation de Bailee Moore. Rejetée par son père car elle aurait supposément tué le fils du patron (je vous laisse imaginer pourquoi la demoiselle s’est soudainement senti obligée de frapper l’énergumène avec un objet contondant), la voilà de nouveau inculpée de meurtre dans le grand ouest parce qu’une fois encore, un homme a voulu profiter d’elle et de ses deux amies (j’ai bien envie de faire un trait d’humour pourri sur « everything is bigger in texas », mais je n’ose pas, alors je m’en remets à votre imagination).

Voilà donc nos trois amies en prison avec une alternative à la potence: participer à une « wife lottery » (littéralement une vente aux enchères de leur personne) afin que leur « mari » paye l’amende qui pourra les sauver. Trois petits coups de marteau plus tard, Bailee s’en va avec Carter, rancher aux tendances d’ermite qui habite dans les parages.

Et quand je parle de tendance ermite, comprendre introverti à mort, qui parle peu voir pas (c’est à dire 3 mots environ, quand il n’y a aucune autre alternative). Mais notre ami Carter est un personnage dense et complexe qui souffre d’un trauma d’enfance, et clairement est encore sous le coup d’un bon PTSD. Il n’y a qu’à voir son besoin psychotique de « sécurité ». Si bien que dans ce livre, si la virginité n’est pas déclaré « publiquement », elle est un peu l’éléphant rose qui porte un stetson et manie le revolver; autant dire, absolument inratable et inévitable!

Mais heureusement, notre ermite a décidé de se marier! Et vous le savez, les mariages arrangés, dans ces murs, on adore. Surtout lorsque comme ici ils sont bien faits.

Car pour pallier au taciturne de Carter et à la méfiance de Bailee, l’auteur nous transforme en témoins de leurs monologues intérieurs et on assiste à un rapprochement aussi naturel que couinant! Cerise sur le gâteau, une intrigue (ayant à un rapport avec le vilain du début, le deuxième) vient se greffer au tout et pimente le livre en ajoutant un sentiment d’urgence… C’est encore meilleur!

Ça se voit que j’ai aimé hein? J’ai même tant adoré que je me suis jetée sur la suite (je suis en pleine lecture du dernier), replongeant avec délices dans cette atmosphère qui n’est pas sans me rappeler « Chercheuse d’or » (ou mes premiers émois de romance). Les héros sont cohérents et l’histoire monte en intensité…

Seul bémol (il en faut un) malgré des scènes de baisers de plus en plus « wouah mon éventail » (Chi-Chi, c’est Australia, en version écrite), il faut vraiment attendre la fin pour qu’ils « concluent »…. Mais je ne suis pas de nature patiente, que voulez-vous!

Bonne lecture,
Tam-Tam

The Perfect Match

Il y a 15 jours, je vous parlais de mon dilemme PALesque… Et si je n’ai pas encore repris le chemin de la lecture boulimique, j’ai, tant grâce au talent de l’auteur qu’au soutien des amies, lu le dernier Kristan Higgins.

Car c’est en passant par la LC que je suis venue à bout de mon blocage. L’idée de partager sur le livre, de digresser sur les héros et leur sexytude, l’homme en général, la magie de la langue anglaise et ses idiomatismes, les stéréotypes nationaux, la théorie du téton, l’intérêt des noisettes dans le chocolat, la reproduction des lapins… Je ne pouvais passer à côté!

Et c’est donc en compagnie de B, Cess, Chi-Chi, Hibana, Marijo et Min que j’ai dévoré et englouti le dernier né de la plume d’une auteur que nous aimons vraiment très très très beaucoup (comme dirait mon petit frère munchkinien) ici. J’ai nommé « The Perfect Match » second opus de la série Blue Heron de Kristan Higgins.

Ce dernier raconte l’histoire de Honor, soeur de Faith, l’héroine du premier tome. Dans The best man, Honor avait été dépeinte comme le pilier de rigueur, pragmatisme et responsabilité de la fratrie. Dévouée à son travail, un peu « boring » sur les bord, elle n’était clairement pas l’élément glamour, fun et sweet du groupe.

Mais Kristan a choisi dans ce deuxième tome de nous montrer qu’un personnage peut avoir plusieurs facettes. Celle qu’il montre à la face du monde et sa personnalité plus privée, plus secrète. Et c’est une Honor tout en nuances et pleine de sentiments et doutes que nous trouvons dans ce livre.

A l’ouverture de l’opus, Honor apprend qu’il serait peut être temps de penser à capitaliser sur ses années de fertilité… Parce que vous comprenez, à 35 ans, ses œufs sont limite moisissure là et il devient urgent de les utiliser!

Honor prend donc son courage à deux mains et expose son envie de se marier et de fonder une famille à Brogan, son meilleur ami (dont elle est secrètement amoureuse depuis trois million d’années). Sauf que bien entendu, Brogan n’est pas réceptif pour deux sous…

Et c’est là que Tom entre dans le tableau. Ce dernier, sujet de sa royale majesté Elizabeth II, est professeur de sciences de l’ingénieur, ingénierie mécanique ou quelque chose qui y ressemble dans l’université du coin. Manque de bol, le conseil d’université a décidé de ne pas renouveler son contrat, parce que les frais de visa sont chers.

Ce qui met Tom dans une position compliquée. Car voyez-vous, il y a quelques années de cela, Tom était sur le point de se marier avec Melissa, citoyenne américaine et mère d’un petit garçon. Malheureusement, cette dernière est décédée avant la noce. Tom aurait pu décider que rentrer au pays était plus facile, mais il a choisit de rester pour l’enfant, et ce, malgré son absence de lien officiel. Si bien qu’aujourd’hui, alors que la menace de l’expulsion se fait grandissante, Tom en est à envisager toutes les solutions.

Toutes…. Y compris le mariage avec une presque parfaite inconnue, Honor!

Voilà, le pitch est donné. Et ce livre, je l’ai dévoré…………. mais……
Oui, parce qu’il y a un gros mais, ou plutôt, un petit collier de « mais »:

  • Les sensations de déja-vu : Attention, spoilers à suivre. Honor qui se rêve une vie avec Brogan… et ce dernier qui la rejette et finit par tomber raide dingue d’une autre (comme dans L’amour et tout ce qui va avec).
  • Les clichés éculés du britannique : On n’est pas des fans de clichés ici. On n’aime pas quand une auteur nous annonce que le Havre est sur la Méditerranée. Je vous rassure, ici, rien d’aussi grave, mais Tom reste un cliché vivant : il parle avec un accent et des expressions un chouilla exagérées. Le tic de langage, c’est déjà agaçant à l’oral, mais alors c’est vraiment moche par écrit. Les darling, hallo et autres britisheries, merci, mais non merci! Ensuite, c’est quoi cette idée d’insister sur le fait que Tom picole non-stop, comme si c’était un trait de caractère spécifique au Royaume-Uni? Arggg quoi! Et puis les références à la boxe? Kristan aurait elle trop regardé Billy Eliott? Si elle voulait faire référence à un sport national britannique, il aurait mieux fallu taper dans le football (Bekham sait si bien vendre ce sport à l’étranger en plus).
  • L’absence de communication! Ahhhhhhhhhhhhh…….. je hurle de desespoir!!!! Kristan nous a fait dans l’absence de communication! C’est bien simple, les héros ne se parlent pas. A tel point que je me suis sentie spoliée d’une montée en puissance des sentiments et que j’ai finalement un vague regret de cette scène de fin ou tout était parfait mais tout était insuffisant…

Alors voilà, je suis déçue. Sans doute parce qu’à force d’être exceptionnelle, l’auteur n’a fait qu’augmenter mes aspirations et attentes à chaque nouveau livre qui sort.

Après, j’arrive à avoir suffisamment de recul pour vous dire que c’est un très bon livre. Vraiment très bon. A tel point qu’après un arrêt de lecture de presque 2 mois, je l’ai avalé en moins de 48h, ce qui est une indication de la qualité de l’histoire et du travail de l’auteur. J’ai adoré qu’on y découvre une Honor plus humaine, plus accessible que dans le tome précédent. J’ai couiné en « voyant » Levi et Tom torses nus (oui, rien que pour cette scène, la lecture en vaut la peine). J’ai gloussé sur plein de passages (parce que Kristan est douée pour faire glousser).

Mais envers et contre beaucoup de mes comparses de LC, je préfère à ce jour Levi et Faith à Honor et Tom (je ne parle que des tomes de cette série. Loin de moi l’idée de lancer un débat sur l’intégrale de ses livres).

Bonne lecture,
Tam-Tam

Mariage (en douce) à l’italienne

Il était une fois Holly Caputo et Mark Levine. Ils filaient le parfait amour et projettaient de se promettre de s’aimer pour toujours et encore plus. 
Mais au lieu de le faire devant leurs familles et amis, nos deux tourtereaux ont décidé de fuguer. Pourquoi? Parce qu’une mère juive n’a rien a envier à une mère catholique déchainée et qu’à eux deux, Holly et Mark ont un combo gagnant. Trop de pression, trop de justifications, trop de drames… Qu’à cela ne tienne, Holly et Mark se marieront en Italie avec leurs deux meilleurs amis respectifs, Jane et Cal.

Pour l’occasion, Jane a décidé de tenir un cahier qu’elle offrira aux jeunes mariés, en souvenir de l’aventure que le quatuor s’apprête à vivre. Car Jane est heureuse pour ses amis. C’est ce que font les amis, non?

Pas tous il faut croire. Surtout pas Cal, qui est profondément anti-mariage et se demande dans quelle galère son meilleur ami est en train de s’embarquer. Une partie de lui veut d’ailleurs tenter de mettre un peu de plomb dans la tête de Mark. 

Enfin il aimerait bien. Mais c’est sans compter sur Jane qui est bien décidée à ne pas laisser ce journaliste/auteur a l’égo surdimensionné ruiner le mariage de deux personnes faites l’une pour l’autre sous prétexte que son propre mariage a été un véritable fiasco et que, depuis, il croit être un spécialiste de la question.

Car malgré un « tableau de chasse » plutôt pathétique niveau qualité, Jane est profondément optimiste et se dévoue pour les gens qu’elle aime. Et si Cal voulait bien arrêter d’être si sexy, elle lui en serait vraiment reconnaissante. Parce qu’il lui est très difficile de le détester lorsqu’il darde sur elle son regard hypnotique (j’admets, cette phrase est de moi, mais j’avais vraiment envie d’utiliser le verbe darder, qui se sentait seul dans mon lexique).
De son côté, Cal trouve cette artiste un peu bohème beaucoup trop à son gout pour sa tranquillité d’esprit. Et cet entêtement qu’elle a de ne pas se plier à son avis (arrogance quand tu nous tiens) n’est pas sans le stimuler « intellectuellement » plus que de raison…

Jane et Cal, Holly et Mark. Notre quatuor en Italie, une bonne dose d’évasion, un soupçon de cliché et vous obtenez une romance selon Meg Cabot qui fonctionne très bien.

Et parce que j’ai beaucoup aimé les et ❤ de notre Lady D, je m’en vais aujourd’hui reprendre son principe.

  • A trop se chercher des noises, j’ai quand même du mal à swooner tout à fait sur le couple que Cal et Jane forment. Qu’ils bavent mutuellement l’un sur l’autre est une chose, mais parfois je suis malheureusement plus cérébrale qu’il ne le faudrait.
  • Mark et Holly sont sous-développés. Mais puissance mille. Je comprends bien qu’ils ne soient pas les héros, mais j’en apprends suffisamment sur eux pour vouloir en avoir plus!
  • Le livre est construit un peu comme Attachement, avec un enchainement de récit, de retranscription du cahier de Holly, des mails que les personnages s’échangent entre eux, des textos. J’adore la dynamique que cela crée. 
  • L’histoire est un road-trip. Un ROAD TRIP!!!! Le road-trip est à la romance contemporaine ce que le mariage arrangé est à l’historique. L’auteur place les personnages dans une situation où il n’y a pas d’autre alternative que d’avancer. Chi-Chi adore, et moi aussi! 

Bonne lecture,
Tam-Tam

Married by monday

La semaine dernière, je vous dévoilais ma quête inaboutie du Colin inconnu…
Quête qui, à défaut de porter ses fruits, m’avait fait découvrir un roman surprenant, lequel, tout en surfant allégrement sur un des clichés les plus éculés de la romance, avait tout de même réussi à ne pas tomber dans des écueils pourtant très nombreux!
Il faut dire que réussir une romance contemporaine sur le schéma du mariage de convenance n’est pas donné à tout le monde! J’admets que les détracteurs des clichés et les sceptiques en tout genre ne résisteront sans doute pas à l’envie de réduire l’histoire en cendres, mais j’ai choisi pour ma part d’y croire, et d’aller jusqu’à acheter le tome suivant, et de le lire en un temps record pour vous le présenter aujourd’hui.

Married by monday de Catherine Bybee suit plus ou moins le même genre de schéma. Et à bien y réfléchir, je pense pouvoir m’avancer sans trop de crainte et dire que la série entière sera construite sur des unions « flash éclair » de type « mariage arrangé » & Co.
Ce fut d’ailleurs très intriguant pour moi : ouvrir un livre (et pour une fois savoir que c’était un contemporain que je tenais dans les mains) et me demander comment l’auteur arriverait à me faire croire à son histoire de mariage arrangé une nouvelle fois.
Carter Billings est le meilleur ami de Blake, le héros de l’opus précédent. Jeune politicien en plein boum, il a pu assister avec plaisir à la chute de son ami. Car contrairement à Blake qui s’annonçait comme un héros cynique et sombre, Carter fait partie du gang des éternels optimistes et autres personnages solaires qui vous illumine un livre par sa bonne humeur et ses facéties.

Et Carter en pince pour Eliza, l’associée de Sam (oui, on garde les choses dans la famille, c’est plus simple). Mais Eliza ne semble pas intéressée par une relation sérieuse, elle aime rester à l’écart et envisager une relation avec un politicien n’est pas vraiment compatible avec l’ombre (comprendre rester dans l’ombre hein, pas aller en prison)…

Pourtant, les joutes verbales dont ces deux-là nous régalent n’est que la manifestation la plus visible d’une étincelle de sensualité dont ils ont tous deux conscience…

Fort heureusement, le sort passe par là, la réputation et l’image de notre gouverneur en herbe est en danger et voilà Eliza propulsée sur le devant de la scène, liée à Carter dans une union de forme (et j’insiste) (et ce, malgré les fameuses étincelles)…
Je ne vous en dévoile pas plus, mais sachez que des secrets dévoilés vous attendent au bout du chemin, et que si cet opus m’a moins plu que le premier, c’est surtout car j’ai toujours eu un faible pour les bad boy torturés et que la personnalité solaire du héros est moins en accord avec ma tendance à préférer Batman à Superman…
 
Bonne lecture,
Tam-Tam
 

Wife by wednesday

Vous ne le savez peut-être pas, mais cet article, cela fait plusieurs mois que je le prépare.

J’ai commencé à y réfléchir cet été, alors que j’écumais les librairies et explorait leurs rayonnages à la recherche de LA perle.

Pourquoi, me direz vous? Ce jour n’a en aucun cas l’air particulièrement significatif pour le monde de la romance, ou pour notre blog puisqu’on fête rarement son 267ème article…

Mais aujourd’hui est un jour… hors du commun, puisque nous fêtons aujourd’hui l’anniversaire de Chi-Chi, qui va sans doute me détester de révéler son secret en ces lieux, mais qu’importe, ce n’est pas tous les jours qu’on fête la naissance d’une princesse!

Et pour l’occasion, figurez-vous que j’ai cherché le Saint Graal… Une romance avec un Colin.
Vous vous souvenez de cette théorie qui veut que tous les Colin soient des héros inoubliablement formidables? Et bien cet été, je caressais l’espoir de tomber sur un Colin que Chi-Chi n’aurait pas encore dépisté et j’avais pour plan de le lui offrir sur un plateau pour son anniversaire (le livre, pas Colin, bande de petite gourgandines!).
Mais c’était sans compter sur la rareté de ce héros. On ne débusque pas le Graal aussi facilement…
Je suis donc rentrée bredouille de Colin, mais j’ai déniché une petite surprise que je me propose de vous présenter aujourd’hui.
« Wife by wednesday »  de Catherine Bybee fut une surprise, et pas des moindres! J’ai acheté ce livre sur son titre, qui me rappelait furieusement « Married by morning » de Lisa Kleypas. Un livre qui m’évoquait la série chouchou des Hathaway ne pouvait qu’être prometteur. Le titre fleurait bon le mariage arrangé entre deux familles (les préférés de Chi-Chi), une histoire régence où nos héros apprennent à se connaitre envers et contre tout… Bref, un « contractuel » comme nous les aimons.

Et en fait, je n’aurais sans doute pas pu me fourvoyer plus sur ce livre. Même la couverture ne m’a même pas mis la puce à l’oreille… Mais je ne regrette rien, la surprise n’en a été que plus délicieuse!

Car ici, point de robe à corset et de bal chez monsieur le conte… Nous sommes au 21ème siècle, la femme libérée travaille et l’homme est parfois au foyer, et les marriages arrangés ne vendent plus vraiment du rêve…

Enfin ça, c’était sans compter les exceptions…

Sam Elliot est en effet une experte en mariage arrangés. Qu’ils soient motivés par l’argent, l’héritage ou la bienséance, les unions qu’elle arrange sont toujours « de convenance ». Et c’est exactement ce dont a besoin Blake Harrison. 

En effet, le testament (comme la romance sait si bien les faire) de son défunt père l’oblige à se marier dans les plus brefs délais, sans quoi l’intégralité de sa fortune lui glissera entre les doigts. 

On pourrait croire Blake motivé par le pouvoir et l’argent, dur et autocratique… Mais pas que. On pourrait croire la délicieuse jeune femme qu’il va épouser (dont je tairais le nom) vénale, manipulatrice et entretenue (comme peuvent l’être les « femmes trophées »)… Mais pas que.

L’auteur réussit ici un tour de maitre, elle m’a vendu du rêve. 
Elle m’a fait croire en cette romance au schéma venu d’une autre époque. J’ai aimé voir les personnages se dévoiler doucement. J’ai aimé les débats de conscience que les sentiments font naitre chez eux, et j’ai aimé les voir se rendre à l’évidence. 
J’ai aimé les personnages annexes, les dialogues plein d’humour. J’ai aimé savoir que tout allait bien se finir, sans savoir ce qui allait  se passer. 
Et j’ai aimé la surprise de cette romance contemporaine que j’ai ouverte comme un historique. J’ai aimé que l’auteur me fasse avoir tort lorsqu’au moment de la réalisation de ma méprise, j’ai pesté : « Pfff… Genre, un contractuel contemporain… Mais. Bien. Sûr. »

J’ai tellement aimé, que j’ai immédiatement acheté le suivant… Mais ne soyons pas trop gourmands aujourd’hui, il ne faudrait pas ruiner notre appetit!
A défaut d’un Colin… 
 
Bon anniversaire ma chère, et bonne lecture!
(Promis, l’année prochaine, je réussis à t’avoir Hugh Jackman sur un plateau)
Tam-Tam
 

Le flambeur – A rogue by any other name


Parce que la rentrée c’est un peu déprimant quand même et que j’ai envie de vous faire vivre l’été indien, nous allons aujourd’hui parler d’une de mes lectures de l’été.
Car tandis que vous découvriez les flamboyants espions et leurs histoires, je partais en voyage diplomatique.

Tout voyage suppose une organisation livresque très complexe. D’abord, il a fallu que je combatte ma tendance naturelle à tout faire à la dernière minute. J’ai du planifier non seulement les articles du blog mais mes lectures !!!


Une réflexion de toute beauté s’en est suivie, et Chi-Chi m’a métaphoriquement tenu la main pour me soutenir dans cette épreuve. Je ne voulais pas alourdir les malles protocolaires et c’est donc Alfred qui a eu la lourde responsabilité d’assurer la permanence littéraire pendant ce séjour au pays des Stars de SEP.
Et entre deux cocktails, et 3 gratte-ciels, j’ai lu, mes amis, que j’ai lu ! De la régence, du contemporain, du bon et du mauvais.

Et en ce lundi, j’ai envie de vous conter comment le nouveau Sarah MacLean a ravi mon cœur. A rogue by any other name est le premier opus de la nouvelle série de l’auteur. Sa première série, « Love by numbers », avait été une bonne découverte malgré des tomes un peu inégaux. Je me devais donc de laisser une chance à Michael et Penelope. Et j’ai bien fait.

Le roman s’ouvre sur un jeu à l’issue dramatique. Alors très jeune, Michael, Marquis de Bourne perd l’intégralité de sa fortune, ses terres et tout ce qui n’est pas légalement lié à son titre au profit de Langford, qui n’est autre que l’ancien tuteur du jeune homme. Lorsque Bourne réalise qu’il a été piégé par celui qu’il considérait comme son second père, il jure de se venger. Car avec ce jeu, ce n’est pas seulement sa fortune qu’il a perdu, mais ses amis, ses proches, qu’il considérait comme sa famille. Tout ce qui lui était cher.

Des années ont passé, Bourne est devenu un scandale vivant. Propriétaire d’un club où de riches aristocrates viennent perdre leurs fortunes, il n’a pas été vu dans la bonne société depuis ce jour funeste.

Mais tout change le jour où il apprend que la terre ancestrale de sa famille a été incluse dans la dot de Lady Pénélope Marbury, avec laquelle il a grandi. Son attente touche enfin à sa fon, sa vengeance peut commencer.

Lorsque Penelope revoit Michael, il n’est plus ce jeune homme insouciant et rieur qui fut longtemps son confident. Elle retrouve un homme dur, détaché, aux paroles tranchantes.

Elle qui pourtant vit depuis de nombreuses années dans l’ombre de son statut de « vieille fille » et qui sait que la vie vous change et vous modèle à son grè, peine à croire que les années ont transformé à jamais son ami d’enfance. Même lorsque celui-ci la compromet pour mettre la main sur sa dot ou même alors que celui-ci rejette tout ce qu’il fut pour ne se concentrer que sur sa vengeance.

Alors que résonnent encore les cloches de la noce, Penelope découvre qu’un étranger occupe la chambre adjacente…

Un rogue, Michael l’est sans nul doute dans cette histoire, mais on lui pardonne fort aisément son envie de violence. Une trahison telle que celle qu’il a vécu en aurait traumatisé plus d’un. Et heureusement pour lui, et pour nous, Penelope ne va pas l’abandonner et va se découvrir une force de caractère hors du commun. Prouvant ainsi que la vengeance peut être un moteur puissant, mais qu’il n’est rien à coté de l’entêtement féminin (et de l’amour, bien entendu).

Pénélope est brillantissime dans cette histoire, une sorte de walkyrie qui prendrait le thé avec classe et distinction. Loin d’être effondrée par la perspective de sa ruine et de son mariage avec Bourne, elle en prend son parti et va tenir tête à son mari qui s’enorgueillirait presque de n’avoir plus aucun honneur.

Premier tome réussi pour cette nouvelle série qui mêle deux composantes que j’aime beaucoup, le mariage arrangé/forcé et la rédemption. Je n’ai qu’une hâte, que le suivant sorte !


Bonne lecture,
Tam-Tam

  

Summer readin’ happened so fast

Il est de ces moments dans la vie, qui vous font regretter d’avoir dit oui. Regretter de vous être lancée dans autant de projets différents… Regretter que les journée ne fassent que 36 heures (comment ça, c’est 24 et non 36 ??!).

Bref, il est de ces moments dans la vie où je ne rêve plus que d’une chose : une relation exclusive avec ma couette. Pour une période trèèès prolongée.

Pendant que je ne pars pas en vacances et que je garde le fort en l’absence de Tam-Tam cet été, je ne vous oublie pas… Je dirais même plus, je lis. Beaucoup. Quand a réussir à rassembler assez de neurones pour écrire de beaux articles, voila une autre paire de manches !

Alors aujourd’hui, rien qu’une petite booklist de ce que j’ai lu ces derniers temps :

  • An abundance of Katherines de John Green.
Pardon Cess, je me suis profondément ennuyée. La magie n’a pas pris du tout et l’humour m’a laissée de marbre. Terminé avec difficulté et bien que je reconnaisse des qualités, une déception.
  • Ravishing the heiress de Sherry Thomas.
Un roman très court, à peine plus qu’une nouvelle. Un mariage arrangé, des époux trop jeunes qui plient sous le poids de leurs obligations et conviennent d’être amis mais rien de plus pour les 8 ans à venir. Et après huit ans, que reste-t-il ? Une épouse un peu trop compréhensive, un mari un peu trop habitué à ce qu’elle fasse partie du décor, mais finalement, une histoire mignonne.
  • Can’t buy me love de Molly O’Keefe.
Une pure bimbo texane va épouser un millionnaire à l’article de la mort. Voila une raison suffisante pour convaincre Luc et Victoria de revenir sur les lieux de leur enfance, reparler à leur père pour la première fois depuis 10 ans et tenter à tout prix d’empêcher ce mariage. Sauf que les choses ne sont pas si simples, que la bimbo n’en est pas vraiment une et qu’il est temps de tourner enfin la page sur le passé. Bien que les personnages prêtent un peu trop l’oreille parfois à leurs tourments intérieurs, une romance sympa.
  • The last goodbye et One good reason de Sarah Mayberry.
Deux pour le prix d’un… Là aussi, des enfants qui n’ont pas parlé à leur père depuis des années, des retrouvailles au pied d’un lit d’hôpital et la douleur de réaliser que pour enterrer son passé, il faut savoir l’accepter. Une jolie réussite de Sarah Mayberry, moins coup de cœur que Her best worst mistake mais charmante et tendre.
  • Slow summer kisses de Shannon Stacey
Une mini-nouvelle, à peine de quoi me faire patienter en attendant la suite des Kowalski à l’automne… Dans la pure veine de cette famille doudou !
  • Acheron de Sherrilyn Kennyon
Pas tout à fait un Dark-Hunter mais de loin le personnage le plus intriguant depuis le tome 1. Un tome à la hauteur de toutes mes attentes, même si ce pauvre Ash va en voir de toutes les couleurs avant d’avoir enfin droit à son happy-end ! Sur les conseils de Tam-Tam, je n’ai pas lu l’intégralité de la 1ère partie (j’ai lâché vers la moitié, les larmes aux yeux), âmes sensibles s’abstenir. Ou pas, mais avec prudence alors. Ash en vaut tellement la peine !

Une petite annonce également…

Avec Tam-Tam, nous participons à un petit concours de critique « odieuse », qui sont surtout drôles à lire (et il n’y a rien à gagner, c’est juste pour le fun). Vous savez que nous en avons l’habitude, avec les Chroniques au 72ème degré…

N’hésitez pas à aller y faire un petit tour, à voter pour l’une de nous et à nous dire ce que vous en pensez, nous avons les critiques n° 7 et 8, déjà bien connues en ces lieux!

Sur ces bonnes paroles, je vous souhaite un très bon week-end, plein de bonnes lectures et à la semaine prochaine pour de nouvelles aventures !

Chi-Chi

 

Confessions from an arranged marriage

Ce n’est plus un secret pour personne, j’aime les mariages arrangés. Et je les aime encore davantage quand ils correspondent à une réalité historique (comprendre, les mariages arrangés à New-York en 2010, le coup de la vierge sacrifiée pour sauver la fortune familiale, typique des Harlequin 80’s, ou autre ressort de l’histoire du même acabit, avec comme exemple majeur le mythique Jordan Hayes – si vous ne savez pas encore qui est JH il est urgent de remédier à cette lacune – résultat crédibilité moyenne et quotient sympathie pour les héros encore plus moyen !).

Le dernier livre que j’ai lu, Confessions from an arranged marriage de Miranda Neville ne trompe pas sur la marchandise. C’est un mariage arrangé, le titre le dit ! Et c’est d’ailleurs sur la seule base de ce titre que j’ai choisi le livre. Je ne connaissais pas l’auteur, mais soyons fous (en ce moment j’ai l’impression de dire ça dans chacun de mes articles…). Quelques recherches plus tard, le pari ne me semblait que moyennement risqué et grâce à Isidore, il ne fallait que quelques minutes pour me lancer.

Ici, tout commence quand Miss Minerva Montrose est prise d’une migraine, le soir de son bal des débutantes. Car, qui dit migraine, dit nécessité de s’éclipser discrètement pour se reposer quelques minutes, dans la bibliothèque de la maison. Maison qui n’est pas la sienne mais celle de sa « sponsor » pour la soirée, la Duchesse de Hampton. 

Tout commence quand le marquis de Blakeney, héritier du Duc de Hampton, croise dans les salons de ce même bal, un ancien camarade de classe dont la seule présence lui donne envie de boire plus que de raison. Beaucoup beaucoup plus que de raison. 

Et tout commence quand, sur un malentendu, le Marquis de Blakeney confond Miss Minerva Montrose avec une autre femme, à la vertu et à la réputation bien légère. Ce qui, vu son état d’ébriété avancé, a pour conséquence une situation… pour le moins… embarrassante… genre même moi j’aurais été embarrassée, c’est vous dire ! 

Et dans l’Angleterre de la régence, qui dit situation embarrassante, dit réputation écornée, dit nécessité d’un mariage arrangé pour « réparer ». 

Nous avons donc un mariage arrangé qui débute sous de bien mauvais auspices, Minerva et Blake n’étant pas à proprement parlé des inconnus l’un pour l’autre, mais plutôt des connaissances moins que cordiales… Blake pense que Minerva est une pimbêche prétentieuse et ambitieuse, Minera pense que Blake est un paresseux borderline stupide. Autant dire, un début parfait pour un mariage harmonieux ! 

Et laissez-moi vous dire que, dès les premières pages, l’auteur ne ménage pas ses personnages. J’ai réellement cru Blake indolent, sans aucune considération pour ses proches, Minerva terriblement sûre d’elle pour une jeune fille de 19 ans… Résumons, je ne les ai pas trouvé sympathiques du tout ! Probablement de la même manière qu’eux ne se trouvaient pas mutuellement sympathiques… 

J’ai donc lu les premiers chapitres, jusqu’au mariage, avec une certaine inquiétude. N’allais-je pas lire une énième histoire où l’on nous expliquerait que, de la haine à l’amour, il n’y a qu’un pas et que celui-ci peut être franchi plus vite que l’éclair par la magie d’un bon lit (ou canapé, ou rebord de fenêtre, ou bureau, ou siège de fiacre, ou vraiment, ce que vous voulez, il n’y a que l’embarras du choix !) ? Ce ressort, usé et abusé par trop d’auteurs en mal d’inspiration, est rarement crédible à mes yeux, et je sais que je ne suis pas là seule à le penser ! 

Mais finalement non. Confessions from an arranged marriage est un bon livre. Un très bon livre même ! Miranda Neville mène intelligemment son histoire, la plaçant dans un contexte politique riche (Minerva est passionnée, et Miranda a bien fait ses recherches, la mise en place est plus que crédible…), ses personnages se développent tout doucement, au fil du temps. 

J’ai aimé le personnage de Minerva, très terre-à-terre et passionnée par les jeux du pouvoir (activité hautement inacceptable pour une femme à l’époque et problématique bien gérée), j’ai aimé l’évolution de Blake, qui n’est (en bon héros de romance qui se respecte) pas aussi simple que les apparences pourraient le laisser penser. J’ai aimé que le temps s’écoule dans cette histoire, laissant le temps aux choses de murir, j’ai aimé que, en dépit des écueils, aucun ne reste campé sur ses idées préconçues de l’autre. J’ai aimé que Blake appelle Minerva Minnie, ce qui ne colle pas du tout avec l’image de femme respectable que celle-ci cherche à renvoyer. J’ai aimé que la différence entre leur intérêts propres donne lieu à quelques conversations d’un ennui profond (enfin ennui pour eux hein, pas pour nous, l’auteur n’aurait pas osé nous faire un coup pareil !). Oui, ça peut paraitre ridicule dit comme ça, mais cela permet de voir les choses de façon plus réaliste… 

J’ai aimé retrouver une régence intelligemment écrite, avec des personnages complexes, une histoire tendre et un peu d’humour pour saupoudrer le tout ! 

Et j’aime encore plus pouvoir vous recommander ce livre et vous souhaiter pour cette semaine, une bonne lecture ! 


Chi-Chi

My darling Caroline

Avant de commencer, je prends quelques lignes pour vous signaler une nouveauté sur ce blog : un index de tous les livres lus et évoqués en ces lieux. Vous le trouverez dans le petit onglet juste sous notre bannière adorée, n’hésitez pas à aller y faire un tour ! 

Après cette page d’informations, parlons aujourd’hui d’un livre que je l’ai lu non pas une, mais deux fois. Pas volontairement d’ailleurs, mais parce que j’avais tout simplement oublié ma première lecture de My darling Caroline, d’Adèle Ashworth. Ayant plutôt une mémoire tendance éléphantesque, je suis très vexée de devoir avouer une chose pareille devant vous ! 

La dénommée Caroline n’a qu’une passion dans la vie, la botanique, passion pour laquelle elle fait preuve d’un talent hors du commun. Elle fait des croisements, expérimente et manipule les boutures, sa plus grande réussite étant une rose lavande et violette, et rêve de partir étudier à New York auprès d’un grand professeur. Le souci, évidemment, c’est que nous sommes à Londres en 1815, et que Caroline, brillante scientifique, est coincée dans le rôle assigné aux femmes par la société de son époque. Pas besoin de vous faire un dessin, vous voyez de quoi je parle ! 

Ayant passé les 25 ans en célibataire un peu originale, ses sœurs étant toutes mariées, son père décide de reprendre les choses en main, la plaisanterie ayant assez duré, et d’arranger son mariage avec Brent, Earl de Weymerth. Lequel n’est pas ravi de l’arrangement en question mais n’a pas plus le choix que notre héroïne pour d’obscures raisons financières et d’héritage. 

La trame de l’histoire est donc très classique, il s’agit d’un mariage de raison où les héros vont apprendre à vivre ensembles, et éventuellement à s’aimer. 

Cela tombe bien, j’aime les mariages arrangés. J’aime que les personnages soient obligés d’apprendre à se connaître, qu’ils ne puissent pas s’enfuir à la première difficulté. Comme les road-trips. Coincés, débrouillez-vous avec ça ! 

Evidemment, j’ai commencé cette histoire en toute innocence, pour réaliser après 3 pages que j’avais déjà lu le livre ! Tout m’est revenu à la mémoire, j’aurais pu le reposer, mais finalement, non… Pour mieux vous en parler bien sûr, chers lecteurs ! 

Tous les détails me sont revenus : l’obsession de Caroline pour sa serre, ses plantes et ses recherches, l’obsession de Brent pour son domaine, sa détermination à avoir un héritier et sa manière que j’avais trouvé profondément agaçante de penser que l’attirance qu’il éprouve pour sa femme peut tout régler. A croire qu’il sait que l’on se trouve dans une romance ! 

Pour le reste, Caroline est vraiment scientifique jusqu’au bout des ongles, Brent joue son rôle de héros blessé et mystérieux avec plus au moins de succès. Le personnage le plus intéressant est sans conteste notre héroïne, qui, par son esprit mathématique, ne correspond vraiment pas aux standards de son époque. Son projet de tout quitter pour émigrer en Amérique, pour la simple raison que là-bas ils autorisent les femmes à se tenir devant les portes des amphithéâtres pour écouter les cours, est déjà assez originale en elle-même. 

J’ai un doute sur la cohérence historique de ce projet… 1815, c’est terriblement tôt pour l’ouverture des universités aux femmes, non ? Une historienne pourrait-elle éclairer ma lanterne, je n’ai pas trouvé d’informations précises… 

Brent est à mes yeux bien moins « réussi » que son épouse, il parle sans réfléchir, se laisse guider par son instinct en tout temps, et reproche à Caroline des choses sur lesquelles elle n’avait aucun contrôle. 

Il n’y a pas dans cette histoire de rebondissements alambiqués, tout repose sur le caractère des héros. Hélas, si, comme moi, vous avez le malheur de ne pas trouver Caroline ou Brent particulièrement sympathiques, alors, ce livre ne sera pas un grand moment de lecture. Je n’ai pas réussi à mettre le doigt sur ce qui m’a gêné exactement, mais il est certain que si j’ai effacé l’histoire de ma mémoire, ce n’est pas sans raison… 

J’avais pourtant, avant d’acheter mon exemplaire, lu un peu partout des avis dithyrambiques… Après la première publication en 1998, My Darling Caroline s’est d’ailleurs vendu des fortunes sur certains sites de vente en ligne, c’était un ouvrage rare et demandé… 

Je note tout de même, qu’Adèle Ashword, malgré une tendance à la prose fleurie et ampoulée que certains croient devoir attacher à toute romance, a un certain talent pour camper ses personnages sans trop tomber dans les clichés ou les stéréotypes et, My Darling Caroline étant son coup d’essai, je suis curieuse de savoir ce qu’elle aura réussi à faire par la suite et si elle aura réussi à corriger cette tendance ! 

Bonne lecture, 
Chi-Chi

Mariés par devoir, amants pour toujours – Les frères Malory, Tome 10

Cet article pourrait s’appeler « Le théorème du Biactol », mais comme une preuve de retenue sans borne de ma part, et parce que je souhaite que tout le monde sache bien de quel livre je parle aujourd’hui, je me suis abstenue.

Le titre reste donc le tome 10 des frères Malory.
Sur le papier ça donne quoi ? Ça donne une famille qui me plait bien à l’origine. Une série que je suis en audiobook depuis quelques années maintenant. Je ne suis pas à la pointe de chaque sortie, mais je me tiens au courant. J’ai mes favoris, mais je reste ouverte d’esprit lorsqu’un nouveau tome m’est présenté.

Cet opus, Chi-Chi me l’a offert pour mon anniversaire. J’étais d’ailleurs ravie. Vous pensez, un tome qui m’avait échappé ET un « classique » qui devait me plaire presque à coup sûr…

Un Johanna Lindsey. Cette auteur est à l’origine d’un des pirates que je chéris, portant le doux nom de James Malory. Je me le garde pour le jour où les marins d’eau douce seront mis à l’honneur dans une chronique spéciale, sachez néanmoins que Johanna a le chic pour créer des hommes virils, un brin caractériels, qui savent bien mieux régler leurs problèmes à coup de poings qu’à coup d’arguments. Des héros comme je les aime. Grands, forts et musclés de partout…

Revenons d’ailleurs à notre tome 10, puisqu’il est le sujet de ce lundi. En l’ouvrant, je me suis dit « Chic » ! Un héros Malory. En plus, il s’appelle Richard. Un Richard, on est d’accord, ce n’est pas le potentiel de sexytude d’un Colin, mais parfois, un Richard, ça suffit pour nous accrocher à une série fleurie !

Sauf que…
Beware, spoilers à suivre…

Bah Richard, ce n’est pas un Malory, pour commencer ! Je n’ai rien contre les « valeurs ajoutées » aux familles des séries que nous aimons d’amour. Mais là, en plus de ne pas être un Malory, il a des vues sur la femme d’un Malory. Genre, le crime absolu !

Le Malory, vous l’aurez compris, est légèrement borné. Ils ont tous décrété, dans leur stupidité partagée, qu’ils ne se marieraient JAMAIS. Et bien sûr, un livre après l’autre, ils se sont tous fait avoir un par un. Ce qui fait qu’ils sont tous un brin possessif maintenant qu’ils ont trouvé LA perle. Vous imaginez donc comment un homme qui a des vues sur leur chère et tendre peut leur faire voir rouge…

En plus, ce canaillou de Richard, il est marié! Avec Julia Miller, notre héroïne. 

Un pacte a été signé entre leurs deux familles alors que les deux héros n’étaient que des enfants. Ce n’est pas un simple contrat que l’un des deux époux pourrait faire annuler une fois l’âge légal atteint. Non, c’est un pacte qui ne peut être dissout qui si les deux familles l’ayant contracté sont d’accord. Pourquoi cela a son importance ? Parce que le père de Richard tient absolument à ce que ce mariage ait lieu.

Et c’est ainsi que Julia et Richard vont grandir en se vouant une haine féroce. Une antipathie telle, qu’ils vont en venir aux mains, se bagarrer comme des chiffonniers. Elle va lui briser le nez. Il va la faire tomber dans un lac gelé… Et je vous en passe et des meilleures.

Ils passeront leur enfance et leur adolescence entière à se détester avec toute la hargne dont sont capables les jeunes à cet âge. Il va se moquer de sa silhouette maigrichonne, elle va ricaner à chaque fois qu’elle est meilleure que lui dans quelque domaine que ce soit. Ils ne trouveront jamais de terrain d’entente. Richard prendra la fuite pour échapper au mariage mais il deviendra pour Julia celui qui représente tout ce qui n’allait pas dans sa vie pendant son adolescence.

Vous savez que les mariages arrangés peuvent donner lieu à de très belles histoires, mais à cette histoire s’ajoute des retrouvailles, et pas des moindres.

Imaginez qu’on vous ait marié au berceau avec celui qui s’est fichu de votre absence de poitrine à l’âge de 15 ans. Celui qui a fait que vous pleuriez intérieurement lorsque le cours de sport arrivait parce qu’il hurlait « hey, gras du bide !».

Imaginez que vos parents aient signé pour vous un contrat qui vous oblige à passer le reste de vos jours aux côtés de celui qui fait ressortir chez vous une partie primaire de votre personne. Cette partie que je nomme la partie Hulk et qui se manifeste chez moi par une envie de violence incontrôlée envers les automobilistes qui ne mettent pas leur s***** de clignotant sur un rond point ou qui déboitent à 40km/h sur une autoroute. Je voue encore une haine féroce à tous mes tourmenteurs (imaginés ou réels) de l’adolescence, j’appelle cela le théorème du Biactol (j’ai un nom pour tout, ou presque).

Donc imaginez…
Vous pourrez alors peut-être commencer à entre-apercevoir ce qui a pu animer nos deux héros toutes ces années et pourquoi, malgré les péripéties que l’auteur a placé sur leur route pour les rapprocher, je n’ai jamais pu croire en leur amour. Non. Désolé. Trop de choses à surmonter.

Je vous dirai bien bonne lecture, mais ce serait mentir.
 
 
A défaut, bonne semaine…
Tam-Tam
  

L’ordre des choses

En régence, si je schématise à la truelle, il y a deux sortes d’histoires. Chacune de ces histoires est définie par un élément déterminant pour l’époque : le mariage.

C’est bien simple, je n’ai pas encore trouvé de régence où le couple formé par les deux héros ne prononce pas ses vœux à un moment donné du roman.

Il y a deux écoles. 

Celle où le mariage est la conclusion de l’histoire, l’union est alors comme une clôture à tous les malentendus/ péripéties/ »vilains pas beaux » à terrasser, pour enfin atteindre le bliss marital. L’union est une perspective heureuse, les héros voient un futur débordant d’amour s’ouvrir devant eux. Bon, j’exagère sans doute un peu, certains auteurs savent être subtils et n’ont pas forcément recours aux angelots chantant la gloire de l’amour triomphant dans l’église, mais vous avez saisi l’idée. 

Je leur ai d’ailleurs trouvé un nom : Happily ever after mariage, parce que si on y réfléchît bien, Blanche-Neige, Cendrillon et toutes leur copines ont eu droit à de telles unions. A l’instant des « je le veux », le Prince charmant leur mangeait déjà dans la main.

A l’opposé des happily ever after, nous avons les mariages qui surviennent dès les premiers chapitres du roman. Les circonstances sont souvent les mêmes : une réputation doit être sauvée, une fortune est à la clé, un domaine est dans la ligne de mire… les unions ont été arrangées et les nouveaux époux ont été contraints de s’unir, dans une certaines mesure à l’insu de leur plein gré.

Tout le roman s’articule alors sur la transformation de cette union contractée « sous la menace » en une union des corps, des âmes, des destins, et des envolées de petits poneys, ne les oublions pas. Ces unions, je les ai baptisé les Contractuels. En effet, c’est souvent un contrat plus qu’une réelle affection qui lie les deux « parties » dans les premiers temps du mariage. Dans certains cas, les nouveaux époux ne se sont rencontré que 2 ou 3 fois avant l’échange des vœux. Il faudra tout le talent de l’auteur pour faire naitre des sentiments chez eux, et le roman se clôturera sur la déclaration des sentiments/l’annonce d’une naissance/la résolution de tous les problèmes.

Qu’ils soient contractuels ou happily ever after, les mariages dans les historiques sont une condition sine qua non  de l’écriture. Les anachronismes qui peuvent parfois se glisser dans une régence ne vont pas jusqu’à considérer le mariage avec la désinvolture d’un contemporain…

Très personnellement, si je dois admettre qu’un mariage arrangé est loin de me faire fantasmer de prime abord, c’est un schéma que j’aime assez en romance (et ce n’est pas Chi-Chi qui ira me contredire). Les héros sont ensemble pour le meilleur et pour le pire. Sous entendu, ils vont bien être obligés de faire avec ce qu’ils ont et d’établir un dialogue. Certains essayeront de s’enfuir, de se mettre des œillères, mais l’auteur prendra un malin plaisir à les obliger à faire face à leur vie.

C’est d’ailleurs exactement ce qui se passe dans le roman de ce lundi. First comes mariage (Le temps du mariage) de Mary Balogh est le premier tome de la série des Huxables. Ce premier opus s’ouvre sur une bonne nouvelle. Par un caprice du destin (et le jeu des successions), Stephen, petit dernier et seul garçon de la tribu des Huxtable se retrouve héritier du titre de comte de Merton. La fratrie est sous le choc. Elliot Wallace, Viscount Lyngate, qui leur annonce la nouvelle, souhaite sur le champ commencer la formation du jeune comte. Notre héros prend en effet ses responsabilités de tuteur très au sérieux. Ce qu’il n’avait pas calculé par contre, c’est que ses trois grandes sœurs insistent pour suivre leur petit frère à Londres. « Môssieur » Elliot est quelque peu misogyne au début de notre histoire, il faut l’admettre. Une femme ne peut savoir ce qu’il y a de mieux pour le jeune comte, une femme ne peut que l’handicaper dans son apprentissage, une femme est… une distraction. D’autant que leur venue à Londres implique de les lancer dans la bonne société londonienne pour la « saison » à venir.

Et un lancement pour une « saison », c’est bien plus compliqué qu’un simple « je te présente mes cousins de province ». Voyez-vous, il faut être sponsorisé par un « membre honorable » qui lui-même gravite dans les « bons cercles ».

Voilà pourquoi, après une réflexion intense sur les diverses possibilités qui s’offrent à lui, Eliott en arrive à la conclusion suivante. Pour que l’éducation du jeune comte se fasse sans anicroche et que les trois sœurs ainées puissent jouir de la respectabilité suffisante pour être présentée à la noblesse, il va devoir se marier avec l’une d’entre elle.

Il a le choix, Margaret, Katherine et Vanessa sont toutes trois célibataires. Les deux premières sont même des splendides jeunes femmes. Il fini par choisir l’ainée, Margaret…

Sauf que Vanessa, notre héroïne, jeune veuve de son état, ne veut pas voir sa sœur perdre tout espoir d’un jour être heureuse, parce qu’avec un butor pareil qui pense si peu des femmes, elle ne peut être QUE misérable. Nessie (oui, elle a le surnom d’une bestiole écossaise pas super glamour) prend sur elle de demander à « sa grâce »  s’il consentirait à l’épouser elle, et non pas Margaret, histoire de faire d’une pierre trois cailloux. Il sauve la respectabilité de la famille, il lance tout ce beau monde en société, et il sauve l’esprit d’une jeune fille en la laissant sur le carreau.

Elliot réfléchit longtemps… C’est qu’elle n’est pas aussi belle que sa sœur, notre héroïne, et qu’elle a la langue acérée. Mais très étrangement, il finit par dire oui.

Entre ces deux là, pas de pâmoison en vue. Un vrai mariage de convenance est contracté au début du livre. Et c’est là que tout débute.

Mary Balogh va développer la relation de nos héros de manière très fine et toute en sensibilité. Il n’y aura pas, comme on pourrait le craindre, de déclaration d’amour éternelle dès la première scène d’amour. Pas plus qu’il n’y aura de feu d’artifice entre la jeune veuve et son nouveau mari dès les premières embrassades. Leur relation va prendre corps doucement, elle va gagner en profondeur à mesure que les pages et les chapitres vont s’enchainer. Vanessa va apprendre des choses sur elle-même au contact d’Elliot, et ce dernier va murir et découvrir qu’il est des femmes sur lesquelles on peut compter (oui, un lourd passif, une fois encore, dans ce roman).

Ce livre est un exemple parfait de tout ce qui fait que les Contractuels en régence sont des histoires qui peuvent porter nos héros bien plus loin que l’on aurait pu le penser.

Une partie pragmatique de ma personne ne peut par ailleurs pas s’empêcher de penser que ces histoires d’amour sont sans doute celles qui auraient eu le plus de chance de survenir à l’époque…

 
Bonne lecture, 
Tam-Tam

 

Les émeraudes sont éternelles

L’aube est enfin là, la fête de la veille résonne encore dans mes oreilles, et mon estomac se rappelle dangereusement à moi… Je n’aurais peut être pas du reprendre une troisième part de brownie…

Mais que voulez vous, ce n’est pas tous les jours que l’on fête l’anniversaire d’une princesse ! Chi-Chi a soufflé hier ses bougies avec brio, et le temps d’une soirée, nous avons pu gouté aux charmes d’un bal à notre image. Pas de quadrille, mais des vieux tubes des années 80, pas de valse, mais des classiques des années 90.

Ce matin, mon esprit vogue vers d’autres soirées, irlandaises cette fois-ci. Car après nous avoir ouvert les portes du salon de Joséphine Bonaparte et invité aux bals les plus demandés de la Saison londonienne, notre œillet favori et sa joyeuse bande de d’espions nous emmènent en verte Erin dans « The Deception of the Emerald RIng ».

Et parce qu’il ne fait pas bon folâtrer dans l’herbe verte ces derniers temps en Irlande, du renfort arrive en la personne du stratège de l’ex-ligue de la Gentiane, Lord Geoffrey Pinchingdale-Snipe. NDLR : Pour ceux qui ne suivent pas, retenez que c’est une fois encore un espion superbement formé, d’une intelligence rare et d’un charisme à faire se pâmer les plus coriaces des vieilles filles.

Ce qui le différencie de Miles et Richard, me demanderez vous ? Lord Geoffrey Pinchingdale-Snipe, ou Geoff pour les intimes, est amoureux. Il est amoureux ET n’a absolument pas honte de le crier sur les toits, de réciter à qui veut l’entendre des sonnets composés par son brillant esprit en honneur de la beauté de la belle Mary.

D’ailleurs, il a prévu de fuir avec la belle pour se marier en douce. Seulement, comme dans bien des scénarios parfaitement huilés, un seul grain de sable suffit à grimper le mécanisme. Et ce jour là, le grain de sable a un nom : Letty Alsworthy, qui n’est autre que la petite sœur de la fameuse Mary. Deux ou trois quiproquos plus tard, voilà nos héros mariés pour sauver les apparences.

Écœuré d’avoir perdu l’amour de sa vie, et pas vraiment décidé à se montrer courtois avec sa nouvelle femme, Goeff part en Irlande porter main forte à l’Œillet dès le lendemain de la noce. Bien décidée à ne pas laisser cette situation en l’état, Letty le suit…

Il ne sera pas trop d’un livre pour qu’enfin ces deux-là se décident a établir une communication « constructive », car entre les apparences, l’insurrection irlandaise, l’Œillet, la Tulipe et le fantôme de Mary, Lauren Willig n’aura pas rendu la situation facile pour notre rouquine à la tête bien vissée sur les épaules et son nouveau mari !

Bonne lecture,
Tam-Tam

PS: Je commence à me prendre au jeu des références James Bondiennes dans le titre!!

Le souffle de l’Orient


Ami lecteur(trice), hier soir, j’ai vécu un drame dramatique (oui, il existe des drames pas dramatiques – vous ne saurez pas de quoi il s’agit, celui d’hier était bel et bien dramatique). Sur l’échelle des drames dramatiques, je pense qu’il était tout en haut, en compagnie d’une rupture de stock de mes cookies préférés au Monoprix un soir de révisions. C’est dire si la situation était grave!
Je disais donc, hier soir. Pas de révisions, l’absence de cookies était gérable, mais j’étais fermement décidée à vous écrire un petit post sur un de mes livres préférés. J’ai donc commencé à retourner ma bibliothèque pour mettre la main dessus (dans ces moments-là, je me dis qu’il faudrait vraiment que je me résigne à CLASSER mes livres au lieu de les entasser au petit bonheur la chance). Et là, drame. Dramatique. Impossible de retrouver mon livre chéri. Je vérifie. Je recommence. Deux fois. Rien à faire, mon exemplaire de Vent d’est, vent d’ouest a disparu.
Et que fait une personne normalement constituée dans un cas pareil? Elle attend, elle réfléchit, se demande si elle ne l’aurait pas prêté. Dans mon cas, vérifie si elle ne l’a pas laissée chez ses parents, qui ont encore en otage quelques dizaines de livres lui appartenant.

Eh bien pas moi. Étant hautement intelligente, je me suis précipitée sur internet pour commander en urgence mon livre chéri. Logique. Surtout que je suis en train de rédiger ce post de mémoire! Ce n’est donc pas comme si j’allais m’en servir immédiatement. Mais le simple fait de savoir que je ne l’avais pas a déclenché chez moi un réflexe primaire, une nécessité de le tenir entre mes mains et de le relire, une fois de plus!

L’histoire se passe en Chine, en 1930. Pearl Buck, l’auteur, est une américaine contemporaine de l’époque, qui connaît bien son sujet pour avoir vécu en Chine plusieurs années. C’est de la vieille Chine, celle d’avant la Révolution culturelle, dont il est question ici, et de son affrontement avec l’Occident qui commençait alors à atteindre le pays.

Kwein-Lan est une jeune fille élevée dans la plus pure tradition chinoise. Son mariage a été arrangé, avec un homme de très bonne famille qu’elle n’a jamais rencontré, un chinois éduqué qui a étudié la médecine aux Etats-Unis et n’en est revenu que pour le mariage. Le soir de leurs noces, il lui annonce qu’il ne souhaite pas vivre selon la tradition, à commencer par le fait d’habiter avec ses parents dans la maison ancestrale. Nos jeunes mariés emménagent donc dans une maison de type occidental, idée révolutionnaire pour l’époque. Kwein-Lan est troublée par l’attitude de son mari, elle qui a été élevée pour demeurer soumise à un homme, alors que lui souhaite la traiter en égale. Elle a été si bien élevée qu’elle ne dit jamais rien de ses opinions, de sa perplexité face aux idées étranges de son époux, de cette maison qu’elle trouve laide. Entre eux, le courant ne passe pas du tout. Plus elle tente de plaire à son mari en étant une bonne épouse selon les préceptes que l’on lui a enseigné, plus il est distant. Car Kwein-Lan ne peut se résoudre à remettre en cause le bien-fondé de tout ce que l’on lui a appris. A commencer par ce qui concerne ses pieds.

En effet, notre jeune mariée a les pieds bandés. Pour rappel, dans la vieille tradition chinoise, les femmes issues de familles riches avaient les pieds bandés depuis leur plus tendre enfance, pour les empêcher de grandir. En dehors du fait que les petits pieds étaient considérés comme un canon de beauté, cette coutume était extrêmement douloureuse et elle symbolisait la richesse et la puissance de la famille : une femme aux pieds bandés ayant du mal à marcher, cela signifiait que la famille pouvait se permettre d’entretenir ses femmes sans qu’elles aient à travailler. Seules les paysannes avaient donc des pieds normaux, considérés par tous, à commencer par notre jeune mariée, comme laids.

Quand son mari lui demande d’arrêter de se bander les pieds, Kwein-Lan résiste violemment. Elle y voit un déni de tout ce qu’elle est, tout ce qu’elle représente. Son mari y voit un signe de barbarie, un refus d’entrer dans la modernité.  C’est le jour où elle cède enfin que les choses changeront entre eux. A compter de ce moment, leur relation va s’épanouir, et nos époux vont se découvrir, enfin communiquer et se comprendre. Nous suivrons dès lors l’évolution non seulement de leur mariage, mais aussi du monde qui les entourent.

C’est une histoire très touchante, toute en nuances et délicatesse, avec des personnages vraiment atypiques, pris entre deux mondes, deux civilisations. L’auteur sait à merveille nous décrire un pays en suspens, à l’aube du changement. Si Vent d’est, vent d’ouest est incontestablement le chef-d’œuvre de Pearl Buck, sur le même thème, je vous recommande également les livres Fils de Dragon et Pavillon de femmes, deux autres histoires magnifiques et poignantes…

N’hésitez pas!

Bonne lecture, 

Chi-Chi

Où il est question de prince pas si charmant

Certaines personnes ici suivent mes mésaventures sur Facebook et savent ce que cette chronique de Charming the prince m’a couté!

En effet, mes chers lecteurs (toujours au masculin car je sais que quelques hommes s’égarent ici parfois, par fidélité et amitié pour Tam-Tam et moi), j’avais écrit une ma-gni-fique chronique il y a déjà quelques semaines, et mon ordi chéri s’est chargé de la faire disparaître fort consciencieusement.

Seulement voilà, impossible de me souvenir de mon angle d’attaque (car oui, j’écris mes articles avec un angle d’attaque), impossible de me souvenir de quel aspect du livre je voulais vous parler, impossible de retrouver tous ces bons mots d’humour que vous auriez tant apprécié. Alors tant pis, me voilà obligée de tout recommencer, et vous devrez me croire sur parole, mon article était génial, et nul ne le lira jamais…
De désespoir, j’ai tenté de me pendre avec ma trousse, mais là encore, mon ordinateur est intervenu. Ne me demandez pas comment, le clavier m’a appelé, un truc un peu mystique, et voilà comment je me retrouve à faire une nouvelle tentative. Cette chronique ne sera pas aussi bien que la précédente, rien ne pourra jamais être à la hauteur du chef d’œuvre perdu (c’est d’autant plus vrai que personne ne pourra me contredire, pas même moi puisque ma mémoire me trahit) mais j’ai décidé que vous devriez être solidaires avec moi et souffrir vous aussi des méfaits de l’informatique…
De quoi parle donc Charming the prince? Déjà, vous savez que c’est un livre extraordinaire écrit par Teresa Medeiros, puisqu’en lecteurs assidus, vous vous souvenez tous de mon Top 15
Pour le reste, voici quelques informations essentielles à savoir pour apprécier l’histoire de Lord Bannor The Bold (Le Hardi en VF) et sa tendre dulcinée, Lady Willow de Bedlington.
Lui est un fier chevalier, du temps où les chevaliers partaient guerroyer de longs mois (voir années), pour Dieu et le Roy, terroriser ces lavettes de français, laissant dans leur château de la lointaine Albion femme et enfants. Notre Lord, lorsque débute l’histoire, s’en revient donc d’une longue absence, et retrouve, avec bonheur et enthousiasme (ou pas) une tripotée d’enfants dont il avait plus ou moins (et fort opportunément) oublié l’existence…
Ces charmants bambins, bâtards dépourvus de mères et de toute forme d’éducation, terrorisent notre Lord (et toute personne à son service) plus que n’importe quelle armée française n’a jamais pu le faire… Pas très flatteur pour la France ou terriblement flatteur pour les enfants, je n’ai jamais pu me décider. Oh et ais-je mentionné que le nombre des charmants bambins en question va chercher dans la douzaine? C’est que ce pauvre Bannor est si beau que les femmes ne savent pas lui résister, et du coup, à chaque fois, hop, un enfant! Si seulement il avait pu naître moche, mais non… Ô rage, ô désespoir!
Il lui faut donc trouver un moyen de discipliner sa marmaille, ou sinon notre héros va craquer et re-déclencher une guerre, n’importe où pourvu que ce soit loin de chez lui! Et vu sa réputation, croyez-moi, personne n’a envie que ce soit la guerre… Or, quelle meilleure solution, pour un homme en besoin d’une gouvernante, que de prendre une épouse, je vous le demande? C’est donc tout naturellement que Bannor demande à son majordome de lui dégotter une femme qui jouera le rôle de mère (et accessoirement de sergent-instructeur) pour la petite troupe. Et attention, condition fondamentale, il faut que la dame en question soit assez moche pour que ce pauvre homme, qui ne parvient jamais à résister à la beauté, n’ait pas envie de lui faire des enfants, il aurait tendance à trouver qu’il en a déjà un peu trop à son goût!
C’est la malheureuse Lady Willow qui à la chance insigne d’être choisie pour cette tache. Toutes mes condoléances, cela ne va pas être de la tarte! Deux petits soucis cependant : c’est une vraie beauté et, après avoir élevé ses petites sœurs, elle en a par dessus la tête des enfants et ne souhaite pas en avoir de sitôt!
Je vous laisse imaginer comme Bannor est ravie de se retrouver marié à une beauté qu’il ne rêve que de mettre dans son lit et comme Willow est enchantée de recevoir en cadeau de mariage douze enfants insupportables.

Voilà des augures prometteuses pour un mariage harmonieux je crois…
En tout cas, pour nous lecteurs, ce sont les bases d’une histoire à mourir de rire, car Teresa Medeiros sait nous raconter les aventures et mésaventures de nos héros avec un humour peu commun, et une tendresse caractéristique de son style d’écriture! Bannor et Willow finiront par s’entendre, et miracle, les enfants eux-mêmes apprendront quelques bonnes manières au passage…
Maintenant que j’ai écrit pour vos beaux yeux non pas une, mais deux chroniques sur l’une de mes romances préférées, vous n’aurez plus d’excuses pour ne pas l’avoir lu vous aussi! ^_^

Bonne lecture, 
Chi-Chi

Peut-on être provocante avec des perles ?

Quand je finis un livre, j’ai trois attitudes :

– J’ai adoré, je prends mon téléphone et j’appelle Chi-Chi pour lui dire à quel point il faut à tout prix qu’elle lise cette petite merveille, et possiblement l’œuvre complète de l’auteur.
– J’ai détesté, je prends mon téléphone et j’appelle Chi-Chi pour lui dire à quel point il faut qu’elle fuie toute œuvre sortant de l’imagination de l’auteur…
– Le livre m’a laissée indifférente…et là…une fois la couverture refermée, je marque un temps d’arrêt.

Pour un livre, laisser indifférent, c’est parfois plus grave… Car un roman qui laisse indifférent n’est pas une mauvaise histoire, ou de mauvais personnages. Bien au contraire ! Ce sont de bonnes idées mal exploitées… trop rapide, trop lent, trop cliché, trop peu d’action… pas assez de sentiments, pas assez de personnages secondaires, pas assez de cute…

Que sais-je ? Les raisons sont multiples, mais le résultat est bien souvent le même. Le livre me laisse un gout doux-amer dans la bouche, comme si on m’avait attiré avec un menu prometteur avant de me servir un plat congelé…

Provocative in pearls de Madeline Hunter, malgré son titre prometteur et son synopsis intriguant, fait parti de cette catégorie. Voyez donc :

La vie du comte de Hawkeswell est en suspend depuis 2 ans, depuis que sa femme, l’héritière Verity Thompson, a disparu le jour de leur mariage. Son décès n’a toujours pas été officialisé.Dans une situation financière désastreuse, Hawkeswell ne peut toutefois ni se remarier, ni accéder aux fonds de la jeune femme, ce qui aurait pourtant résolu bien des problèmes…

Forcée par son pernicieux cousin au mariage avec le comte de Hawkeswell, Verity a fui Londres pour la campagne. N’ayant aucun intérêt pour le titre ou la position social que lui procure son mariage au comte, elle était prête à renoncer à son héritage en échange de sa liberté. Découverte par son mari, Verity doit à présent réintégrer son rôle d’épouse…

Conscient des réticences de la jeune fille, Hawkeswell passe un pacte avec Verity, si elle accepte de se laisser embrasser trois fois par jour, il n’exercera pas ses droits maritaux et ne la forcera pas dans son lit. Mais Verity découvre qu’il y a embrasser…. et embrasser…

Vous le sentez, ce frisson d’anticipation ? Cette vague d’imagination ? Comment Verity a-t-elle vécu ces deux dernières années ? Le comte saura-t-il entendre son histoire et se laisser attendrir par son passé ? Le vicieux cousin sera-t-il puni ?

Moi aussi je l’ai senti.

Ce sont les fameuses « bonnes idées » qui m’ont fait en premier lieu acheter le livre.

Mais au lieu du feu d’artifices d’émotions escompté, je n’ai eu le droit qu’à de petits pétards sentimentaux… Je m’explique… Et attention, quelques spoilers se sont glissés dans les lignes qui suivent !

Verity fuit, et se réfugie chez des amies… On apprend dans le roman qu’elles forment un groupe de femmes aux passés sombres et cachés. Leur politique, ne pas poser de questions. C’est bien joli comme politique, mais elle vivent de quoi ? Elles cultivent des courgettes hallucinogènes importées de Moldavie dans leur jardinet sans doute…

Je me fais sans doute des idées, mais depuis deux ans que toutes les polices du pays cherchent à déterminer si Verity est morte, personne ne s’est encore posé la question de savoir, si d’aventure elle avait survécu à sa chute dans la Tamise, comment elle vivait? Et où ?

Le comte n’a pas vu sa femme depuis deux ans. Il a eu du temps pour bien cogiter intensément dans sa jolie tête sur les raisons de sa fuite/mort accidentelle… Et là tout à coup au hasard d’un weekend chez son meilleur ami et sa femme, il croise Verity, et hop tout est résolu. Pactole et compagnie. Personne ne demande de compte à la jeune fille. Ni au cousin, qui a dû pourtant bien profiter du fait qu’elle ait disparu toutes ces années pour garder le contrôle sur l’empire financier que lui a laisser le père, et se servir dans les caisses en attendant.

Sans parler de la réaction du type… Non mais sans blague, trois baisers par jour ? Quand j’ai lu le synopsis, je me suis dit, c’est mignon… c’est sans doute le truc qui viendra après la grosse scène où ils s’affronteront dans le style « Vous n’êtes qu’une égoïste ! Pendant deux ans ma tante et sa fille n’ont pas pu faire repeindre ma demeure ancestrale et je ne peux changer ma garde-robe que deux fois par an ! »Bon j’exagère, en réalité, Hawkeswell est plutôt du genre responsable, il s’est vraisemblablement serré la ceinture pour assurer aux gens de son domaine de quoi manger pendant deux ans, mais vous voyez à quel genre de dispute je fais référence… Celle où les personnages sortent du « paraître » dans lequel on les a cantonnés pour enfin laisser sortir leurs sentiments et leurs impressions sur une situation où les deux sont victimes. Mais là, rien… ou si, 3 baisers!! Mais bien sûr!!! Et la marmotte, ils en ont entendu parlé de la marmotte?

L’histoire reste en surface, les personnages secondaires sont fantoches, ce qui surprend d’autant plus que certains d’entre eux auront le droit à leur histoire complète dans un autre roman de l’auteur (oui, parce que c’est une série!).

Peut-on donc être provocante avec des perles ? NON, et ce n’est pas une vague histoire de collier de famille légendaire qui me fera changer d’avis, ooohhh oui!!!

Comme tous les livres qui me laissent indifférente, le souvenir de cette histoire va rapidement s’estomper… Qui sait, cette chronique finira-t-elle aussi par disparaître ?

Tam-Tam