Everything I know about love…

(Réédition du 03/11/11)

Eveything I know about love I learned from romance novels… Le nouveau livre de Sarah Wendell, du site Smart bitches, trashy books

Le titre m’attirait. Après, pour ce qui était du sujet… j’étais plus incertaine, mais je ne recule devant rien pour vous et j’ai donc attaqué la lecture de cet ouvrage. Une fois n’est pas coutume, je vous traduit la 4ème de couverture :

« Prenez un superbe héros avec un cœur d’or et un merveilleux mulet. Ajoutez une héroïne avec une crinoline et de l’énergie à revendre. Mettez-y aussi assez de complications pour les obliger à se battre, tout en les laissant seule, possiblement sans quelques éléments clés de leur garde-robe, et qu’obtenez-vous ? Une romance. Mais encore ? Des enseignements sur la vie, l’amour, et tout ce qui se trouve entre pour vous aider à reconnaître votre propre happy-end.

Des enseignements comme…
– La romance veut dire croire que vous méritez un happy-end
– Apprendre à différencier le prince du crapaud
– La romance au quotidien est plus vivante que jamais
– Quels que soient vos problèmes, au moins vous n’avez pas été kidnappés par un Duc écossais (enfin probablement pas) »

Si Beyond Heaving bosoms s’attachait à expliquer ce qu’est la romance, ses clichés et ses codes, Everything I know about love s’adresse bien plus résolument aux lectrices assidues qui connaissent déjà le genre… ou qui ont lu son livre précédent !

En s’appuyant sur les témoignages de nombreuses lectrices, et les conversations qu’elle a pu avoir avec plusieurs auteurs, parmi lesquelles Nora Roberts, Jennifer Crusie, Debbie Macomber, Eloisa James, Robyn Carr, et j’en passe, Sarah s’efforce de démontrer qu’au-delà des clichés et du héros sexy, les romances sont pleines de sens pas si cachés que ça, et qu’il y a bien des leçons à en tirer.

Là encore, c’est en prenant à contre-pied les clichés colportés par les détracteurs du genre que Sarah développe son argumentation. La romance mettrait dans la tête de ses lecteurs (oui, 10% des lecteurs sont des hommes) des attentes irréalistes sur ce que doit être une relation amoureuse… Pourtant, dans la vraie vie (en tout cas dans la mienne), les ducs ne courent pas les rues, épouser un prince a plus souvent à voir avec le protocole qu’avec l’amour et le libre-arbitre, tous ces talents sous la couette révèlent des années d’entraînement avec une autre que moi, et non, mon héros ne va pas cesser de regarder les autres femmes dès l’instant où ses yeux se poseront sur moi.

Il y a tout de même dans cette affirmation quelque chose qui résonne comme une conversation que j’ai souvent eu avec d’autres lectrices de romance. Tam-Tam, mais pas seulement. C’est vrai, la romance a fait une grande partie de mon éducation sentimentale.

Cette idée, Sarah l’exprime très bien. J’ai appris beaucoup de choses sur l’amour et les relations amoureuses en lisant des romances. Comment réagir si un jour je suis enlevée par un Duc écossais, bien sur, mais aussi des choses plus élémentaires, comme l’importance de communiquer et de ne pas rester à attendre le prince charmant dans une tour d’ivoire (littéralement). J’ai appris que ce qui me manquerait le plus si j’étais propulsée au Moyen-Age, ce serait ma brosse à dents. Et bien sur, je sais maintenant tout des techniques de combat à toute épreuve contre les vampires et créatures maléfiques de tout poil…

En lisant ce livre, j’ai été jalouse. Sarah parvient à exprimer très justement tout ce que je pense sur la question sans avoir jamais réussi à le dire de façon aussi clairement articulée.

Peu importe finalement. Car, aussi douée que soit Sarah pour mettre des mots sur tout ce que je pense, la leçon la plus importante à retenir, c’est que la romance procure un  sentiment particulier à ses lecteurs. Ce sentiment est caractérisé par un son particulier. Un espèce de petit soupir, un genre de frisson de plaisir caractéristique.

Ce son, chez moi, n’est pas lié à autre chose qu’à la romance. Un livre peut être extraordinaire, me bouleverser, me faire réfléchir, mais jamais susciter chez moi le sentiment d’une romance.

Tam-Tam, je sais que tu vois déjà de quoi je parle, je t’ai entendue à chaque fois que nous parlons d’un livre que nous aimons. Et vous, lecteurs ?

La lecture de ce livre a donc été très instructive, pour qui veut se pencher sur le genre « romance » et mieux comprendre son fonctionnement et la psychologie des lecteurs. On ne retrouve pas autant le ton drôle et acéré du premier ouvrage, mais la lecture reste un moment très agréable.

Tout ce que je sais sur l’amour je l’ai appris dans les romances ? Peut-être pas…

Mais beaucoup de choses, c’est certain, et Sarah l’exprime très bien !

Bonne lecture,

Chi-Chi

Mille et une nuits

1001 nuits

(Réédition du 06/10/11)

Vous connaissez tous les Mille et une nuits et certainement quelques uns des contes qui en sont issus.

Sinbad, Aladdin, Ali Baba… Pour moi qui suis fascinée par les contes et les légendes, la lecture d’un texte aussi mythique s’imposait.

Ce livre (enfin ces 12 tomes) qui trônaient dans la bibliothèque familiale, j’avais 14 ans quand je les ai découvert, à la même époque que le Mouron rouge et JaneEyre ! Après avoir grandi, bercée par Disney et ses contes, étant une inconditionnelle d’Aladdin, je ne pouvais pas laisser passer une telle occasion. Et je vous prie de croire que j’ai eu le choc de ma vie ! Car finalement, ce que la culture populaire a retenu , ce n’est qu’une version expurgée pour les enfants…

Que ceux ici qui ont lu les Mille et Une Nuits lèvent la main.

Si vous l’avez lu, vous savez que ce recueil de contes n’est pas destiné à un jeune public!

Récits de tradition orale pleins de références à la littérature et à la culture populaire, aussi bien arabe que persane et indienne, rassemblés dans un recueil par un français, Antoine Galland, au 18ème siècle, on ne présente plus les Mille et une nuits, et Shéhérazade la conteuse.

Le cadre est simple. Dans un Orient mythique, le sultan Schahriar est devenu fou suite à l’infidélité de son épouse. Après l’avoir fait exécuter, il décide de se remarier chaque jour avec une femme qu’il décapitera à l’aube, pour ne plus jamais lui laisser le temps de le tromper. Révoltée, Shéhérazade, fille du grand vizir, se porte volontaire au mariage, bien décidée à empêcher le sultan de mettre à exécution son plan.

Et, parce qu’elle est intelligente, elle a bien sur un plan. C’est pendant sa nuit de noces qu’elle commence à raconter sa première histoire. Une histoire si passionnante, si bien tournée, que le sultan brûle d’en connaître la fin. Et quand arrive l’aube, et que l’histoire n’est pas terminée, il ne peut se résoudre à tuer sa femme avant de savoir la fin. Un jour s’écoule, et Shéhérazade reprend son récit à la nuit tombée. Une histoire en entraînant toujours une autre, c’est ainsi que, nuit après nuit, Schahriar repousse le moment de son exécution. Tenu en haleine par Le Marchand et le Génie, Le Pêcheur et le Démon, Les Dames de Bagdad, Les Trois Calendes, Les Trois Pommes, Le Bossu, Le cheval d’ébène et bien d’autres, le sultan fait défiler les nuits, les semaines, les mois puis les années…

Après mille et une nuits passées à raconter des histoires, Shéhérazade, qui a enfin réussi à gagner la confiance de son époux (et qui a eu des enfants de lui, ce qui ne gâche rien), aura la vie sauve. Le sultan, en renonçant définitivement à vouloir la tuer, met fin à ce récit ininterrompu…

On trouve des contes dans les contes, ce qui fera au total plus d’une centaine d’histoires. Pour la petite anecdote, Ali Baba et les quarante voleurs, souvent présenté comme un conte des Mille et une nuits, ne fait pas partie des manuscrits originaux ! Quand à Sinbad et Aladdin, la question reste ouverte car ils ne remplissent pas, selon les experts, les critères de la littérature arabe traditionnelle. On soupçonne les premiers traducteurs d’avoir ajoutés ces contes au recueil…

Mais peu importe finalement, car les Mille et et une nuits, ce sont des contes pour adultes, tissés d’orientalisme et de sensualité. Ce que l’on en retiendra, c’est la fascination pour un monde mystérieux idéalisé dans notre imaginaire. C’est l’histoire d’amour qui se dessine entre Shéhérazade et son sultan, que l’on retrouve nuit après nuit, ce sont aussi les histoires de vie, de rencontres, d’amour, de peines et de ruptures de chacun des personnages qui sont évoqués pour nous. C’est un récit de voyages, une fresque formidable et magique qui a influencé des générations d’artistes, c’est la cristallisation de tout ce que l’Orient a de mythique pour nos yeux d’occidentaux et c’est une œuvre classique dont on ne compte plus les traductions et adaptations en tout genre.

En un mot, ce sont des livres à ne pas mettre entre des mains innocentes, mais sans aucun doute des livres à lire!

Bonne découverte,

Chi-Chi

Passé/Présent ep. 2: Lisa Kleypas

loterie de l'amour
Réédition de la première saga de l’été: 05/09/2011
Cette série d’articles m’aura permis de me plonger dans mes archives. C’est avec plaisir que j’aurais redécouvert certains historiques de Teresa Medeiros, je me serais absolument, positivement régalée avec Jayne Ann Krentz la semaine dernière et, pour l’article de ce jour, j’ai déniché au fond de ma bibliothèque mes très… anciens, très… kitch…  Lisa Kleypas édités chez J’ai lu à l’époque où lemulet était de rigueur !Depuis mon initiation à la romance, ma bibliothèque a eu le temps de voir défiler des romans de l’auteur. De ces séries qui ont récemment fait palpiter mon petit cœur de midinette, des romans en VF lu à l’abri des couvertures à la fin du 20ème siècle, en passant par ses récentes séries texanes, entre Lisa Kleypas et moi, c’est une histoire sérieuse.

Si bien que si le choix du contemporain s’est fait très rapidement, choisir l’historique qui allait servir à mon argumentation n’a pas été sans mal.

Me fallait-il me tourner vers les Hathaway et leurs excentricités ? Me fallait-il envisager le quatuors desWallflowers, ses rakes, ses bals et ses parties de « rounders » dans la prairie ?

J’aurais pu. Et en toute honnêteté, ce choix m’aurait sans doute économisé une nuit blanche. Mais c’était sans compter sur l’hypnotique attraction des couvertures « rouge passion » de ma bibliothèque. Il vous faudra remercier J’ai Lu, chers lecteurs, car c’est grâce à eux qu’aujourd’hui l’histoire de Sara et Derek servira à mon argumentaire.

La loterie de l’amour…. *soupir*…..*re-soupir*………….

Il fait parti de ces romans qui marquent le début d’une ère. Avant Derek, ma vie me semble en rétrospective morne, triste, transparente…

Ce héros a ajouté une nouvelle nuance à ma palette de mesure. En l’an 1 AD (Avant Dereck, pendant temporel de l’échelle de Hugh Jackman), j’avais ouvert ce livre avec l’innocence de l’agneau qui vient de naitre, encore ignorante de l’explosion de sensualité et de sentiments qui allaient me chambouler à l’intérieur de moi à peine le livre entamé.

Plantons le décors : Londres, extérieur nuit.

Notre héros sort d’un tripot alors qu’il se fait sauvagement agresser par deux individus patibulaires armés d’une lame. Alors que le sang coule déjà, une déflagration retentit. Sara, écrivain de son état, vient de quitter sa position d’observatrice pour porter secours à notre héros, qui loin de lui en être reconnaissant, jure comme un poissonnier.Cela mes petits amis, c’est l’ouverture du premier chapitre. Je vous passe les détails, mais sachez qu’un chapitre m’a suffit à entrevoir la sexytude de Derek (un mec qui vient de se prendre un coup de couteau et qui reste irradiant de sensualité comme il le fait vaut forcément le détour). Un chapitre seulement m’a été nécessaire pour tomber amoureuse de Sara (en tout bien tout honneur, hein !). Une héroïne qui sauve le héros à coup d’arme à feu, ça force le respect. Et cela change enfin de ces damoiselles qui se pâment devant un papillon mais hurlent d’horreur devant une chenille.

Sara est de celles qui savent ce qu’elles veulent et n’hésitent pas à retrousser leur manches pour atteindre leur objectif.L’objectif de Sara, écrire. Pour cela, elle a besoin de Derek et de son club, car elle entend capturer l’atmosphère des tripots londoniens pour son prochain livre. Et passer par le lit du monsieur n’est pas prévu au programme. De son côté, le viril Derek n’a que faire des petites souris à lunettes et bonnet et n’a qu’une hâte, que Sara reparte vers sa campagne et qu’elle le laisse tranquille !

Présenté comme cela, on pourrait croire que ce n’est qu’une énième histoire de rake réformé. Il y aurait de cela si Derek n’était pas issu du ruisseau. Pas de noblesse chez le monsieur. Il est cru, il est grossier, il est ambitieux, il n’a aucun scrupule. Il est calculateur, manipulateur, conspirateur… en un mot parfait.

Sara va devoir puiser dans son infinie patience, avoir recours à son intelligence et à son sens de la repartie à de nombreuse reprises pour faire tomber une par une les défenses d’un homme qui a passé sa vie entière à se battre contre une destinée qui ne lui a rien donné. Tout ce qu’il a, Derek a dû le dérober, le subtiliser, se battre pour l’avoir. Et moi, petit cœur d’artichaut que je suis, je n’ai qu’une envie, prendre dans mes bras et consoler cette grande coquille musclée qui cache un intérieur plus fondant que de la guimauve.

Vous l’avez compris, « La loterie de l’amour » est un de mes must-have. Non seulement le héros est un être sombre et compliqué avec une sensualité en diable mais l’héroïne est une guerrière ! Un duo de choc, pour un historique mémorable.

Lisa Kleypas place la barre haut. D’emblée.

Mais heureusement pour elle, pour son excursion littéraire dans le monde du contemporain, l’auteur a choisi une série au Texas. Contré du cliché viril par excellence, cet état nous aura donné les Ewing, les Bodeen et les Travis !

L’histoire de ces derniers nous est contée sur 3 tomes :
Sugar Daddy – Mon nom est Liberty
Blue-eyed Devil – Bad Boy
Smooth Talking Stranger – La peur d’aimer

Dans un soucis de justice, j’ai choisi pour mon argumentation d’étudier le cas de d’Hardy Cates et de Haven Travis… Qui est donc sensé être un bad boy, on l’aura toutes compris!

Pour comprendre le feu qui brule en Hardy, il faut se pencher sur ses origines. Il a grandi dans un mobile-home, il travaille depuis qu’il a l’âge de tenir sur ses jambes, il se bat pour survivre depuis que son père a décidé que punching-ball était un parfait rôle pour lui et sa mère…

Depuis cette époque maudite, Hardy en a accompli du chemin. Mais il en veut toujours plus, à n’importe quel prix, même si cela implique d’utiliser Haven Travis, fille de l’ingénieux patriarche Travis, lui-même à la tête d’un patrimoine colossal.

Si Travis à tous les ingrédients pour faire un bad boy parfait (passé torturé, rage de réussir, corps à damner un saint…), il n’est (malheureusement) pas à la hauteur de Derek. Certes Derek n’a jamais fait dans la dentelle, mais à la lecture du livre, j’avais déjà une dent « contre » Travis. En effet, ce dernier apparaît déjà dans le premier tome. Je ne voudrais pas spoiler plus, mais disons qu’il n’y endosse pas le plus beau des rôles.

Je suis rancunière que voulez-vous… Ou bien est-ce mon esprit qui a du mal à imaginer un « reformed rake » contemporain, quoiqu’il en soit, Travis fait perdre des points au contemporain de Lisa.

L’héroïne aurait pu compenser cette perte, mais cette dernière n’arrive pas à la cheville de Sara. Elle a une histoire complexe certes ! Elle est tout en nuances certes ! Et elle est combative certes ! Mais Sara, c’est un peu une amazone à lunettes.
Cela a un charme fou. C’est Super-bibliothécaire et Wonder-vieille fille réunie !Ou alors est-ce tout simplement dû à l’absence de coup de feu.

Mon affection pour la famille Travis est grande. Si grande que je vous recommande la lecture de cette série. Mais plus qu’un must-have, cette trilogie me laisse présager de belles choses dans la carrière « contemporaine » de Lisa.

Un bon Kleypas, c’est comme le bon rouge, il faut le laisser murir. De leur côté, les historiques ont déjà eu le temps de devenir des grands crus !Bonne lecture,

Tam-Tam

Passé/Présent ep. 1: Amanda Quick vs. Jayne Ann Krentz

Réédition de la première saga de l’été: 29/08/2011

La semaine dernière, il était question de ma révélation alors que je lisais un contemporain de Judith McNaught.

Historique et contemporain, une auteur peut-elle être aussi douée dans l’écriture de ces deux genres si diamétralement opposés ?

La semaine dernière, je vous dévoilais commentTeresa Medeiros, reine de l’historique de toute époque avait su se montrer à la hauteur du challenge et nous avait régalé de son récent « Goodnight Tweetheart ».

Pour Teresa il s’agissait d’une digression de son talent premier, les historiques. Mais entre les deux « familles », certaines auteurs ne semblent avoir jamais réussi à se décider.

C’est le cas de Jayne Ann Krentz, qui sous le nom de plume d’Amanda Quick, nous offre des régences où bien souvent de mystérieuses forces sont à l’œuvre pour rendre la vie impossible à nos héros (et les rapprocher par la même occasion).

JAK, AQ… mais aussi Jayne Castle, lorsque tout à coup il prend l’envie à l’auteur de se plonger dans une romance futuriste. De quoi verser dans la schizophrénie…

L’auteur en a presque fait sa marque de fabrique. Depuis des décennies, elle sort environ un livre de chaque nom de plume par an (toutes ces heures de lectures en perspectives ^^).

Il semble donc que Jayne (qui parait être son réel prénom) soit habituée à la gymnastique de passage entre chaque période. Avec autant d’années d’expérience derrière elle, on peut imaginer qu’elle sait gérer les détails contemporains et  jongle parfaitement avec les idiomatismes du passé. Qui sait, peut-être maitrise-t-elle les codes de la mode du 19ème siècle tout en se maintenant à jour sur les derniers défilés pour les accessoires de ses héros contemporains ?

Rien de tel que des exemples pour déterminer si oui ou non notre auteur maitrise son art. Au hasard d’un bouquiniste britannique qui s’est trouvé fortuitement placé sur ma route en juillet (admettez que ça tombe plutôt pas mal ?), j’ai déniché des vieilleries à un prix imbattable, dont « Absolutely, Positively » (publié en français sous le titre de « Passionnément, à la folie » que j’ai dévoré en cette semaine de canicule.

Publié en 1997, il commence à dater – je n’en reviens pas d’en être arrivée à dire que les années 90 « datent », mais passons. L’histoire de Molly et Harry m’a pourtant bien plu, la rime mise à part bien sûr !

Depuis la mort de son père, inventeur de génie, Molly est en charge de la fondation scientifique que son père avait mise en place avant son décès. Cette dernière vise à aider les jeunes talents scientifiques en mal d’investissement financier. Mais comme toujours lorsqu’il est question de grosses sommes d’argent, les escroqueries sont légions. Elle décide donc de faire appel aux compétences de Harry Trevelyan.

Harry est le fruit de l’union maudite entre la famille des Trevelyans, forains, saltimbanques et diseurs de bonne aventure ; et celle des Strattons, businessmen de pères en fils. Jayne ne nous le décrit pas comme une gravure de mode, il est trop intense, trop grave par moment pour cela. Mais cette intensité ne le rend que plus captivant et mystérieux. Harry fait partie de ces hommes qui ne verbalisent pas leurs sentiments. Ils agissent.

Et les actions de Harry parlent pour lui. Protecteur de Molly dès que la première menace se fait sentir. Déterminé à trouver la source du danger, il a l’abnégation du soldat qui part sauver sa patrie. Il est de ces hommes qui pensent toujours au bien-être de l’autre. L’égoïsme lui est inconnu. *soupir*

On aurait pu tomber dans le « trop bon, trop c** », mais Jayne est plus fine. Elle en a fait un homme sans pitié pour ceux qui se mettent en travers de son chemin.

Nous avons donc un protecteur sans pitié pour protéger Molly. Elle aurait pu en profiter, mais cette héroïne est à la hauteur du preux consultant.

Une belle histoire où il est question des valeurs de la famille, où la sensualité des personnages m’a fait monté le roses aux joues, et où l’héroïne, une femme qui a la tête sur les épaules  sait quand « trop, c’est trop! ».

Un 10/10 pour JAK sur ce contemporain. Voyons à présent si l’historique sera à la hauteur…

Là même année, Amanda Quick a sorti « Mischief » (en français « La dame de lumière »).

Dans cet opus, AQ (tout le monde suit entre les différents pseudonymes ?) raconte l’histoire de Matthias, Lord Colchester et de l’excentrique Imogen Waterstone (appelée Deborah dans la VF), le tout sur fond d’archéologie.

Car Matthias est un brillant archéologue qui vient de retrouver des ruines d’une civilisation dont seule l’auteur à le secret (j’ai vérifié, même wikipédia n’a jamais entendu parlé de la Zamarie). L’ »imodeste Imogen », de son côté, est en pleine planification de sa vengeance à l’encontre du supposé assassin de sa meilleure amie (qui se trouve être le mari de la-dîte défunte). Et comme la jeune femme est 1) une spécialiste de la Zamarie et 2) une superbe créature, Matthias se laisse convaincre d’entrer dans la machination.

J’aime beaucoup certains historiques de l’auteur – Chi-Chi vous a déjà chroniqué son préféré – j’ai pour ma part une faiblesse pour « The paid companion » et la série « Arcane society ». Amanda Quick a le talent nécessaire pour me faire passer une nuit blanche. Pour des raisons qu’il me serait bien difficiles de nommer avec acuité, sa « Dame de lumière » me laisse un sentiment d’inachevé. C’est donc avec regret que je ne donnerai que 6/10 à cet historique.

C’est donc à croire que l’on peut être bon dans les deux genres, mais il est dur d’être bon sur toute la ligne et en permanence. Je n’écarte pas la possibilité d’une année faste pour cette auteur, mais en 1997, Jayne a été meilleure qu’Amanda.

Je m’en remets à présent à votre jugement.

Bonne lecture,
Tam-Tam

Soyons claires, « non » c’est « non ».

2015-05-31 19.01.34

Avant de commencer notre programme, nous avons le plaisir de vous rappeler qu’Ariel et Eric sont désormais sur Instagram, et que vous pouvez venir suivre leurs aventures @modern.princesses

xx

Chi-Chi & Tam-Tam

Les enfants, j’ai lutté pour écrire cet article, vous n’imaginez même pas…

D’abord, je dois vous dire que j’ai attendu un peu, parce que j’étais remontée comme un coucou suisse et que cela n’aide pas à rassembler ses idées.

Alors j’irai même jusqu’à dire que Chi-Chi était en mode cocotte minute sur le point de te forcer à faire fonctionner ton assurance habitation…
T (oui, je suis là, vous êtes heureux hein?)

Ensuite, je dois vous dire que j’ai hésité pas mal, parce que le débat que je veux lancer n’est pas sans rappeler celui du miel et des abeilles, que j’ai déjà évoqué ici.

Et comme je suis flemmarde, je vais même m’auto-citer (oui, je sais, c’est un faux-pas épouvantable, cela ne se fait pas, mais si mon prof de droit de 1ère année pouvait le faire, eh bien moi aussi – le premier qui fait remarquer que je ne suis pas prof de droit m’écrira une dissert de 2500 mots sur « l’intérêt du cheval cabré sur la couverture d’une romance »).

Non mais chiche en fait. Tu me connais, je saurais te faire remonter aux origines mythologiques du cheval, à ses différentes représentations historiques et aux diverses ramification du sens de sa présence dans l’art. 
Je pourrais être lyrique, expliquer le concept de la licorne, m’appesantir sur ses homologues de mer et de rivière, fantasmer sur le lien entre le cheval et le désir… citer Freud!!!
Oh sweet lord, oui!!! 2500 mots!

Je disais donc :
« Il n’y aurait pas une responsabilité de l’auteur de ne pas écrire des âneries pareilles ? »

A l’époque je parlais préservatif, et cette fois je veux parler consentement.

Oui, parce que pour tous les hommes en besoin d’éducation sentimentale qui se seraient perdu ici: non, ce n’est pas une ramification de oui, ou de peut-être, c’est juste non, merci au revoir et à bientôt.

J’ai lu plusieurs livres récemment où la notion de consentement est très très floue, et plusieurs autres où au contraire, il y a une vraie discussion autour du concept.

D’un côté, le nouveau Penny Reid « Attraction », 1ère partie de sa série Elements of chemistry, et un consentement, de la part de la jeune fille, pour le moins douteux. Comprendre, elle lui dit « Ne t’approche pas » et il se déshabille pour venir se coller contre elle et glisser la main dans son short. Après qu’elle se soit réveillée pour le trouver assis sur son lit – ne me demandez pas comment il est entré dans l’appart sans en avoir la clé, IL EST RICHE CELA JUSTIFIE TOUT.

Ahhhh… mais c’est pour ça que je ne suis pas riche, j’ai trop de respect pour moi même en fait… Je m’étais toujours posé la question.

De l’autre côté, une auteur dont on n’a pas encore parlé mais qui vaut carrément le détour, Sarina Bowen, avec « The year we fell down », où le héros prend le temps d’écouter ce que lui dit son héroïne, même dans le feu de l’action et de vérifier avant de prendre certaines libertés « Is this ok? ».

Ce à quoi la jeune fille a sans doute répondu « oui, c’est parfaitement ok, ne t’arrête pas en si bon chemin voyons mon chou ».
Ceci n’est bien entendu qu’un spoil issu de mon cerveau fécond, je n’ai pas lu le livre.
Notez que mon cerveau fécond m’avait proposé des blagues douteuses à base de concombre au menu, de baguette magique et compagnie. Appréciez donc ma retenue…

Là où il y a un réel problème pour moi, c’est que ce sont dans les deux cas des new adult. Donc des personnages jeunes, qui s’adressent à des lecteurs aussi un peu plus jeunes. Je n’évoque même pas le domaine de la fantasy ou du BDSM, là ce sont des contemporains, des livres qui parlent de vos voisins, de situations qui pourraient vous arriver. Alors un livre qui laisse entendre que c’est normal que l’on ne vous écoute pas lorsque vous refusez un attouchement? Un livre qui ne prends pas la peine de montrer qu’un tel comportement à des conséquences, parfois graves?

THIS IS NOT OK!

Rrhhooo, tu es sûre? C’est si bon les concombre en salade… Bon après, il y a certaines personnes qui trouvent ça difficile à digérer… Mais je m’égare. Le consentement… oui, le consentement c’est quoi déjà? Ah, c’est quand les protagonistes sont tous les deux d’accord… voilà.

Dans le même temps à circulé sur les réseaux sociaux cette vidéo que je vous remets ici, et qui m’a particulièrement parlé.

J’hésite presque à vous dire que de la regarder, j’ai des envies de café… Allez comprendre pourquoi…

On parle aussi beaucoup en ce moment de harcèlement de rue, de sexisme ordinaire, des sujets importants et qui me touchent. De cette violence insidieuse que subissent les femmes, si vous savez, cet espèce d’instinct qui fait que quand vous rentrez chez vous le soir et que vous entendez des pas dans la rue derrière vous, vous êtes sur vos gardes. Cet instinct qui fait que quand on vous colle de trop près dans une soirée, vous cherchez du regard où sont passés vos amis. Et pourtant cela ne devrait pas être la responsabilité de la femme de faire attention à ne pas se faire agresser, et c’est réduire les hommes au rang de bêtes que de croire qu’ils ne seraient pas capables de contrôler leurs instincts et que c’est à nous de ne pas les « provoquer ». Alors où placer le juste milieu, et surtout, comment ne pas fausser le jeu en présentant une image de relation respectueuse et consensuelle?

Je ne veux pas trop rentrer dans ce débat, il y aurait trop à en dire et ce n’est pas le lieu pour cela, mais tout de même. J’en reviens à ce que je disais dans cet autre article : la romance est supposée être une littérature féministe.

Pour moi, c’est aussi un type de formation. C’est la romance qui m’a appris l’importance de la communication dans un couple. C’est la romance qui m’a appris que la personne en face ne devine pas ce que l’on pense et ne saura JAMAIS interpréter les « signes subtiles » supposément « évidents ». C’est la romance qui m’a appris qu’il existe plein de formes de sexualités et que l’intimité et le partage sont finalement ce qu’il y a de mieux sur le long terme. C’est la romance qui me réconforte par son optimiste et cette vision qui donne de la puissance aux femmes. 

Des livres écrits par des femmes pour parler des femmes. Ce qui rend d’autant plus tragique le fait que ce soient des femmes elles-mêmes qui véhiculent ce cliché sexiste qui veut qu’une femme qui dit « non » pense quand même un peu « oui » si elle en retire du plaisir. Consentement et attraction sont deux notions différentes, et une femme peut avoir mille raisons pour choisir de dire « non », et personne, je dis bien PERSONNE n’est en droit de porter le moindre jugement sur sa décision, ni de la remettre en cause.

Résultat des courses ?

Outre une phase d’énervement assez sensible qui a bien duré quelques jours (semaines), et un livre abandonné sans espoir de reprise, cette interrogation qui revient : la littérature a-t-elle une valeur éducative ? Et si oui, alors, où se place la responsabilité de l’auteur ?

Bah tu vois, je t’ai devancé. Pour moi la valeur éducative est indissociable de la littérature dans son intégralité. Je veux dire, si je me suis ennuyée à perrrrrriiiiirrr en lisant le débat intérieur du protagoniste de Flaubert dans L’éducation sentimentale, en ayant envie de le secouer et d’envoyer son profil dans du crépi alors qu’il s’interrogeait sur pas loin de 5 pages s’il devait embrasser l’héroïne de manière convenable sur son gant ou viser l’espace entre le gant et la robe, touchant de manière « scandaleuse » la peau de la dame, je n’en ai pas oublié que notre cher Flaubert n’était pas un demeuré et que son livre a tout de même un titre très pertinent! 
Au delà de l’anecdote, la valeur éducation peut se décliner en termes d’orthographe, de grammaire, de style, d’histoire, de construction des phrases et de l’intrigue, ou même aller au fond de ce qu’un texte transmet. Mais l’écrit, c’est un message qui passe. Toujours.
Après, la responsabilité… Je ne nie pas avoir maudit Flaubert à plus d’une reprise… 

Une copine auteur avec qui j’ai discuté de ce problème m’a rappelé ce détail : la romance, c’est aussi un fantasme, à ne pas prendre au 1er degré.

C’est vrai. Et malgré tout, ce que je peux en dire, c’est que je n’ai plus envie de lire ce genre de choses dans un livre, et que ma patience est de plus en plus limitée !

Alors à votre avis, c’est grave ou pas?

Grave non… Problématique pour toi, sans doute.
Passe à l’historique! Au moins, l’absence de protection de ton introduction est moins choquante!

Love,

Chi-Chi

Beyond Heaving Bosoms


Réédition du 19/05/2011

Chers lecteurs,
Aujourd’hui c’est notre 100ème article!
C’est fou comme notre bébé a grandi vite, moins d’un an et déjà 100 posts… Et surtout, malgré les difficultés, Tam-Tam et moi-même avons réussi à tenir le rythme (valable surtout pour moi en ce moment…). Oui, 2 articles par semaine, on ne croirait pas comme ça, mais cela nous demande du temps et une sacré dose d’énergie, pour écrire des textes raisonnablement longs et cohérents, qui vous donneront envie (ou pas) de lire les mêmes choses que nous…Bref, je disais donc, le 100ème post, happy birthday to us!Et pour l’occasion, je voudrais vous présenter un livre d’un genre un peu particulier, un livre de Science de la Romance!

Si vous jetez un petit coup d’œil sur la colonne de gauche, dans nos liens, vous voyez que nous vous recommandons le blog « Smart bitches, trashy books ». Lien en anglais, j’en suis navrée, mais je n’ai jamais rien trouvé qui en soit l’équivalent en français, sauf notre blog bien sûr, en toute modestie! (et mauvaise foi…)

Sarah et Candy, les auteurs se décrivent comme des Smart bitches who love trashy books : littéralement, Les garces intelligentes qui aiment les livres nuls. En substance : on peut être intelligente et aimer sincèrement les livres que la société qualifie de nuls – aimer sincèrement veut dire que le « oui mais je lis ça pour me distraire, c’est facile » ne compte pas. Aimer vraiment veut dire que l’on reconnaît des réelles qualités au livre, en dehors de sa prétendue légèreté, et que l’on ne s’arrête pas au cliché. Et aimer, alors même que l’on est une personne raisonnablement intelligente (comme si les personnes intelligentes ne devaient lire QUE Kant et Balzac – ce qui ne veut pas dire que nous ne lisons pas les deux, seulement pas que cela) (et surtout, peu importe car ce n’est pas ce cela dont il est question ici).

C’est exactement dans cette définition que je me reconnais, et il me semble que je ne suis pas la seule.

Sarah et Candy ont donc entrepris, dans un essai hilarant, d’expliquer aux néophytes, ce qu’est la romance, la vraie, quand on est une lectrice assidue qui connait bien sa matière.

Le titre du livre? Beyond heaving bosoms, ou « Derrières les gorges palpitantes ». Le ton est donné!

Ce chef d’œuvre n’a malheureusement pas été traduit… D’ailleurs, si un éditeur passe par là, je veux bien me porter volontaire, pas de souci!

En attendant, je me contenterai de vous traduire la 4ème de couverture :

« C’est quelque chose que nous faisons dans le noir. Sous les couvertures. Avec une lampe de poche. Nous portons des lunettes de soleil et une casquette enfoncée sur le crane en allant à la librairie. Nous avons un « endroit spécial » pour les stocker. Soyons honnêtes : peu de gens admettront publiquement qu’ils aiment la romance. Et pourtant, la romance continue d’être le genre de fiction qui se vend le mieux. Partout et en tous temps. Alors qu’est ce qui explique cette honte? »

Ce qui l’explique, ce sont justement les clichés, comme on en trouve dans tous les genre de la littérature… Sarah et Candy prennent le taureau par les cornes et nous dressent la liste de ces clichés, expliquant leurs origines, et leur réalité, le tout avec une plume acide et hilarante.

En vrac, dans ce livre, vous trouverez :
1) Un portrait-robot de la lectrice de romance, avec charentaises, permanente, sac banane et pull a motif 80’s. Vous l’aurez compris, la lectrice de romance est une ménagère de 50 ans tristounette qui vit par procuration, n’est pas très jolie ni très éduquée, collectionne les chats et lit des romances pour oublier l’ennui abyssal de sa vie. Comment ça, vous ne vous reconnaissez pas dans cette description? Mais que faites-vous ici alors??!2) Un lexique des termes de la romance.
– Ex : Rake (râteau) : 1. Instrument de jardinage muni d’une traverse à dents de bois ou de métal et d’un manche. 2. Espèce particulièrement attractive de mâle aux mœurs légères ; les scientifiques estiment que les rakes présentent des qualités antibactériennes hors du commun puisqu’ils peuvent copuler avec tout et n’importe quoi pourvu de deux jambes sans jamais être touchés par une MST.
– Ex 2 : Loup-garou : Seule créature ayant du poil sur les épaules qui soit présentée comme sexuellement viable dans une romance. (pourtant j’ai lu récemment un livre avec un Yéti-garou… encore plus poilu que le loup, j’en suis restée sans voix)3) La description de ce qui fait une héroïne typique, chacune dans sa catégorie : TSTL, Sauvageonne pourrie-gâtée historiquement non-crédible, Paillasson, Colombe blessée et/ou abimée,… Descriptions assorties des 10 commandements de l’héroïne. Le commandement numéro 9 est mon préféré : Tu n’auras jamais le dernier mot sur le héros concernant les choses essentielles. Quelques victoires mineures te seront accordées mais toutes les décisions importantes lui appartiennent car Il Est Grand. (oui, parfaitement. Na.)

4) Les mérites et autres vertus de la virginité chez l’héroïne (ou pas) – 10 raisons plausibles pour l’existence d’une veuve vierge. Du genre : c’était un soldat qui a du prendre la mer pour rejoindre son régiment tout de suite après la cérémonie, et dans l’excitation du départ, a oublié de consommer le mariage. Car ce n’est pas comme si un jeune soldat sur le point de partir à la guerre allait penser au sexe, ou quelque chose du genre.

5) Les héros préférés de Sarah et Candy – et les 3 choses les plus tordues qu’un héros a pu faire et quand même être pardonné par l’héroïne (kidnapping, mariage forcé, viol… Héros charmant moi je dis… Ne prenez pas peur, ces héros sont heureusement devenus très rares dans la romance!) – le guide pour créer un héros parfait (couleurs des yeux et des cheveux, nom, métiers acceptables – attention aux pièges : médecin, oui, proctologue, non, en aucun cas !)

6) Tous les clichés que nous aimons quand même – Ex : Le Pirate : le pirate n’est jamais sale ou malade. C’est un fier marin au poil brillant, la mèche coiffée par l’air du grand large, toujours en quête d’aventures. Certes, un criminel, mais il a sauvé notre donzelle en détresse, laquelle se tourmente à l’idée d’aimer un homme aussi immoral. Le pirate a tué le frère de l’héroïne dans une bataille parfaitement équitable, mais il l’a aussi sauvé d’un sort terrible aux mains d’un autre pirate. Autre pirate qui est tout aussi immoral que le héros, mais comme lui appartient à une guilde qui n’a pas la même sécurité sociale, il a les dents pourries, un œil en verre et une jambe de bois. Cela n’arriverait jamais à notre héros!

7) Une étude très poussée sur la qualité et le pourquoi du comment des couvertures de romance. Tam-Tam en a parlé, Candy et Sarah l’ont théorisé… Une bonne couverture s’identifie par un certain nombre de critères :
– Un héros tordu dans une position anatomiquement impossible,
– Une palette de couleur allant du fuchsia au vert citron en passant par le bleu ciel, le parme, le bordeaux et le jaune fluo,
– Une héroïne penchée comme si il lui manquait quelques vertèbres, la tête inclinée comme celle d’une poupée désarticulée. Nos auteurs tirent d’ailleurs de cette étude l’idée que les vertèbres du corps humain peuvent se tordre si facilement que trois héroïnes ensembles peuvent faire une tresse de leurs colonnes vertébrales (aouch)…
– Un, si ce n’est deux mulets (oui, un pour le héros et un pour l’héroïne),
– Une chevelure si luxuriante qu’elle pourrait servir de couverture à nos héros et aux 27 enfants qu’ils vont avoir ensembles,
– Le couple disparaît dans les flammes d’un soleil couchant,
– Le héros à la chemise déboutonnée mais toujours bien rentrée dans son pantalon (enfin pantalon… collant?),
– Un symbole phallique perdu dans le décor (épée, tour, sabre,arbre, mat de bateau, arme sous une forme quelconque…),
– Un cheval se cabrant, une prairie, des fleurs à des endroits incongrus, un cygne ou autre animal s’agitant à l’arrière-plan…

Pour plus d’informations (et un grand moment de rigolade), recherchez le tag « Covers gone wild » sur leur blog!!!
Je crois que maintenant, vous avez une assez bonne idée du ton de ce livre, chers lecteurs! Sur ces sages paroles, je crois qu’il est temps de m’arrêter car je pourrais encore remplir des dizaines de pages avec la prose hilarante de nos auteurs!La grande force de ce livre, ce sera donc de parler de la romance, son histoire, son évolution, ses genres et sous-genres, ses héros, ses clichés bien sûr, mais aussi tous les arguments en faveur du genre (avec des propositions de réponses aux questions les plus fréquentes – du genre : mais pourquoi lis-tu un truc pareil, alors que tu es intelligente?… no comment!).En bref, un livre très drôle à lire – même si je déplore que, en raison de la quantité importante d’argot utilisée, il ne soit pas facilement accessible aux gens ayant un niveau d’anglais moyen…

Si vous en avez l’occasion, n’hésitez pas à lire quelques passages du livre ou à fouiller sur leur blog pour y lire un des articles qui ont inspiré Beyond Heaving Bosoms!

 

Bonne lecture,
Chi-Chi

L’histoire d’une lecture

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Ce que j’aime dans le duo que nous formons avec Chi-Chi, c’est que nous faisons ressortir le meilleur l’une de l’autre. Non, sans rire, ce n’est pas juste une ligne dégoulinante de guimauve d’un mauvais film romantique. C’est vrai.

Mwahahahaaa si vous saviez… En dépit des apparence, je pars en courant au premier signe de guimauve dans la vraie vie. T. a bien de la chance de pouvoir écrire un truc pareil sans que je ne la censure!!! (ceci dit, niveau lecture, c’est pas faux comme dirait l’autre)

J’en veux pour preuve récente votre engouement récent de nos articles à 4 mains.

Et, hier, alors que je racontais à ma comparse mes déboires de la journée, nous voilà en train de dériver sur les livres, et d’embrayer sur une discussion enfiévrée sur quelle allait pouvoir être ma prochaine lecture…

Discussion qui revient en moyenne tous les trois jours parce que j’essaye de convaincre T. de lire la même chose que moi (aka du contemporain) et qu’elle fait de la résistance. Mais je l’aurais à l’usure…

Ma condition chronique d’amnésie nominative me rend en effet complètement tributaire de la sagesse de Chi-Chi lorsqu’il s’agit d’avoir l’oreille pour les nouveaux auteurs prometteurs.

Ce que je préfère c’est quand elle me demande si elle a lu tel ou tel livre. Parfois des livres qui dateraient d’avant que l’on se rencontre d’ailleurs. Normal. Ne cherchez pas, je ne me souviens jamais des dates d’anniversaires, mais je me souviens à 99% de ce que j’ai lu et de ce que j’ai fait lire aux gens. Ou comment se retrouver « mémoire nominative » (j’aime bien quand T. invente des expressions comme ça) pour 5 ou 6 personnes à la fois!

C’est ainsi qu’hier, entre deux ramassages de doudou, Chi-Chi me conseillait The Duke’s Disaster de Grace Burrowes. Avec une histoire de « Duke » planté à l’autel par sa fiancée qui se rabat sur la demoiselle de compagnie de la fiancée en fuite. Mais je voulais du « Rake », et le pauvre « Duke » et son mariage arrangé a laissé sa place à…

Je suis hyper vexée parce qu’il me faisait super envie de livre – enfin il me faisait super envie pour dire à T. de le lire parce que je suis au milieu d’une série NA avec des joueurs de hockey et que l’on ne peut pas tout faire. Mais je n’ai pas dit mon dernier mot. Qui sait, pour un futur article en commun?

My Fair Lily, de Meara Platt.
Oui, parce que Chi-Chi me connait, elle sait que si un miracle de la lecture contemporaine est possible, je suis encore bien confortablement installée dans ma phase historique. C’est ainsi qu’elle m’a proposé ce livre où il est question d’un highlander ronchon qui veut honorer sa promesse et un bas-bleu qui a une jumelle et des prétentions à entrer à la Royal Society.
Ce à quoi j’ai répondu que cela faisait beaucoup (trop) pour un seul livre.

Tssss, depuis quand on se laisse impressionner par le manque de réalisme dans une romance hein??! Et puis le titre me faisait rire, il y a du gros potentiel là dedans.

Mais Chi-Chi n’avait pas dit son dernier mot. C’était juste l’échauffement.
J’avais repoussé un Duc, un écossais, tout n’était pas perdu. Car le destin œuvrait en douce dans les coulisses tandis qu’elle me proposait Mistress Firebrand de Donna Thorland. Une romance historique sous fond de guerre avec des amants contrariés par les évènements, des identités secrètes, de la passion… bref. Le mélange qui m’a grave fait envie.

C’est marrant parce qu’en lui lisant le résumé au téléphone, je me disais à chaque phrase que vraiment, ce livre là, jamais de la vie pour moi – la guerre, les contrariétés, NON! Mais il faut croire que mon subconscient connait bien T. puisque je suis certaine qu’elle va le lire un jour…

Mais là, c’est mon banquier qui n’était pas d’accord. Il me mène la vie dure ce cher monsieur. Un budget ferme et inextensible mensuel sur la lecture. Sinon, la PAL devient tentaculaire et colonise tous les recoins de notre palais.

Ahem. (se cache dans un coin en tentant de ne pas penser au volume de sa PAL numérique…)

Et alors que je me lamentais sur mes envies plafonnées par un budget qui va en se réduisant (la majesté à facilement entamée de 40% mon budget mensuel) et sur la lenteur de mon réseau internet (j’en étais quand même à chanter les 4 saisons au téléphone en attendant que les pages s’affichent) (ce qui me fait encore un peu ricaner je dois avouer), Chi-Chi m’a sorti Think of England.

Alors 1) T. fait « divinement » la musique d’ascenseur, 2) sa majesté serait bien aimable de s’acheter ses livres tout seul à son age et 3) je suis vraiment allé le pêcher dans les recoins les plus sombres de ma mémoire celui-là!!!

Et là, je n’ai même pas eu besoin de charger la page sur internet, ni qu’elle me redonne le nom de l’auteur, le synopsis. Non. Étrangement, celui là, je m’en souviens bien.
Pourquoi? Parce qu’il a été mentionné en commentaire par l’une d’entre vous lors de mon compte rendu de ma plongée dans le monde étrange de la romance M/M!!!

Et voila. Le livre (auteur K. J. Charles pour info) se passe en 1900 – on se rapproche petit à petit du contemporain, je tiens le bon bout! En attendant on vous laisse avec des idées, si vous connaissez l’un de ces livres, faites nous signe.

Et donc voilà, depuis hier, je pense à l’Angleterre… Mais pas comme d’habitude…

Affaire à suivre…

Tam-Tam

Et Chi-Chi qui s’en retourne à ses joueurs de hockey (suspens, suspens)

Booklist au soleil

Le Vendée Globe d'une princesse

Réédition du 11/04/2011
Ce weekend, la météo a été clémente sur le royaume. Il a fait si beau, que j’ai déserté le château pour profiter des rayons du soleil en terrasse, un Perrier-violette à la main.

Bilan, ma peau est légèrement rosée (merci le parasol), et je suis gravement en retard sur l’écriture de mon post hebdomadaire. C’est le souci avec la météo estivale, on a des envies de plage et de baignade. Et si  un livre est très aisément transportable dans le sac de plage, un ordinateur en plein soleil n’est pas une idée intelligente pour ces petites machines qui sont bien trop sensibles.

Du coup, je vous refais un remake des veilles d’examens. J’ai sorti tous mes livres, je potasse à fond en espérant être prête pour le lendemain.

A l’époque, lorsque la caféine conjuguée aux dragibus n’étaient plus suffisants pour me maintenir éveillée jusqu’au moment fatidique où le professeur me tendrait mon sujet, il me restait la perspective des vacances et des livres que j’allais emporter pour me porter jusqu’à la ligne d’arrivée.

Ah… que ne ferait-on pas pour quelques jours au soleil avec un bon livre… Aussi, en exclusivité pour vous aujourd’hui, une liste spécialement conçue pour des vacances au soleil.


En vacances nous voulons… de l’exotisme mâtiné de féminisme, avec Shalimar de Rebecca Ryman, qui retrace l’histoire d’Emma, héritière rebelle et sans le sou qui s’applique à suivre son propre code de conduite, même si ce dernier va à l’encontre des traditions perpétuées dans la colonie britannique de Delhi, en cette fin de XIXème siècle. Son chemin va croiser celui de Damien Granville, collectionneur de femmes qui décide, on ne sait pas bien pourquoi, qu’Emma est la femme faite pour lui. A travers un jeu politique de pouvoir autour d’un passage stratégique au cœur des montagnes himalayennes, c’est l’avenir de tout un continent qui semble se jouer sur cette histoire d’amour victorienne.

Dépaysement : 4/5

Suspense : 4/5


Nous voulons… du mystique sur un autre hémisphère, avec La dame Australie de Bernard Simonay. Dans cet immense continent, nous allons suivre Judith Lavallière, envoyée en exil dans une colonie pénitencière. Mais l’Australie, à cette époque, ce n’est pas le Club Med. Et ce sont bien des épreuves qui attendent la jeune fille. Exploitée par un alcoolique notoire, elle s’enfuie dans les profondeurs de l’outback, évite la mort de peu, est recueillie par des Aborigènes, retrouve la civilisation, participe à la ruée vers l’or, trouve l’amour, et affronte les démons de son passé. Entre le choc culturel, la beauté des paysages australiens et le charismatique Alan, Judith est la parfaite compagne de voyage pour les aventures chez les Aussies.

Dépaysement : 5/5

Suspense :4/5

(NB : Je tiens à vous rappeler que Hugh Jackman est Australien… Alan, Hugh, même combat !)


Nous voulons… la mélancolie des landes verdoyantes avec Les Dames à la licorne de René Barjavel et Olenka de Veer. Et c’est l’envoutante Griselda, benjamine de Sir John Green, qui nous ouvre son domaine. Elevée sur l’île de Saint Alban avec ses quatre sœurs, Griselda ne rêve que d’une chose, quitter son île aux falaises escarpées et vivre. Hugh est un chef rebelle en fuite, car l’Irlande est en ébullition, ses habitants aspirant à autre chose qu’à la domination anglaise et à un avenir fait de servitude. Hugh et Griselda, à leur manière, n’aspirent qu’à la même chose, la liberté. De leur rencontre va naitre une très belle histoire d’amour. Une histoire qui m’a été conseillée par ma mère, une veille de vacances, et qui, à l’époque, a fait naitre chez moi un amour sans borne pour la verte Erin…

Dépaysement : 4/5

Suspense : 3/5


Nous voulons… du mystère et des alligators, avec Une coupable idéale de Jude Deveraux. Ce sont Fiona et Paul qui nous emmènent pour une aventure dans le Bayou. Une véritable chasse au trésor où, en plus des méchants à combattre, des traitres à démasquer et des coffres remplis d’or à récupérer, il y aura une belle histoire d’amour comme Jude Deveraux sait nous les concocter. De l’humour, des personnages hauts en couleur et des Montgomery !

Dépaysement : 3/5

Suspense : 4/5


Pour ma part, pour les vacances, je souhaite… des fresques murales d’animaux courants dans la plaine, avec la suite des aventures d’Ayla et Jondalar dans Le pays des grottes sacrées de Jean M. Auel. Les cinq premiers tomes de cette sagas font parties des « must absolutly have » de ma bibliothèques. Découverts pendant des vacances en famille, je me suis retrouvée à lire à voix haute dans la voiture familiale l’équivalent des 1600 pages que représentent les 2 premiers tomes et demi. Je me revois encore lisant le 5ème livre, un weekend de 1er mai, confortablement installée sur une chaise en terrasse de mon café préféré à Poitiers…

Qui sait où je lirai cet opus, mais je m’attacherai à lui trouver un lieu à la hauteur de la place exceptionnelle que cette série tient dans mon cœur, et ne manquerai pas de vous en relater les moindres détails !

En attendant, vous avez tout ce qu’il vous faut pour vous aussi, tenir, avant les vacances tant attendues ! Et pour les petits chanceux qui sont déjà installés sur leur chaise longue, ne manquez pas de nous faire part de vos découvertes littéraires !

Bonne lecture,

Tam-Tam

Ces détails qui nous hérissent


(Réédition du 28/04/2011)
J’espère que vous êtes bien tous rentrés de votre week-end de Pâques, prêts pour la dernière ligne droite avant l’été? Personnellement, j’ai pu profiter de quelques jours idylliques à la campagne, soleil, farniente et lecture bien sûr, chapeau de paille sur la tête et parfum de fleurs tout autour… En prime, je vous offre une petite photo de MA glycine, pour que vous puissiez admirer comme elle est belle et me détester! Enfin, la série noire en lecture s’étant enfin achevée, j’ai pu découvrir quelques livres fort sympathiques, dont je vous parlerai bientôt.Mais surtout, j’ai pu prendre le temps de vous écrire un vrai article, en prenant le temps d’y réfléchir et tout et tout, un grand luxe! Le sujet m’a été soufflé en écrivant mon article de la semaine dernière… Il y a décidément des choses qui me hérissent dans certains livres, parfois un ressort de l’histoire, parfois un simple détail, mais dans tous les cas, un je-ne-sais-quoi que je ne peux pas ignorer. Ces petits (ou moins petits) agacements de la lecture, c’est ce que nos amis anglophones appellent les « pet-peeves », expression que j’aime beaucoup, et pour laquelle je ne vois pas vraiment d’équivalent en français…
Alors quels sont les miens (et un peu ceux de Tam-Tam, que j’ai mise à contribution pour l’occasion)? Voici un florilège de quelques pet-peeves de la romance, de ceux qui poussent les lectrices les plus aguerries à reposer un livre avant le mot FIN ou qui au moins leurs donnent envie de jeter le livre par la fenêtre…Je ne nommerai pas bien sur les retrouvailles, entre la semaine dernière et le post de Tam-Tam, je crois que nous avons fait le tour de la question, mais ce ne sont pas les autres exemples qui manquent. Je déteste donc :– Les héros frappés par la flèche de Cupidon dès la page 3, et qui passent tout le roman à s’admirer avec des yeux pleins d’étoiles. L’intérêt de raconter une histoire, c’est justement de voir se développer les relations entre les personnages!

  • – Les anachronismes, des héros parlant comme nous dans un contexte historique, souvenez-vous de Miss Sophie Harlow… Modernité oui, mais un peu de réalisme par pitié!
  • – Les erreurs de géographie. Chers auteurs, pitié, ouvrez un atlas avant d’écrire des horreurs. Madame Nora Roberts, NON, Le Havre n’est PAS un port de la Méditerranée!
  • – Les héros qui se détestent au premier regard sans savoir pourquoi, mais ne peuvent pas contrôler leurs instincts bestiaux et roulent dans la paille ensembles à la première occasion! Perso, je n’ai pas spécialement envie de faire des choses avec mon ennemi juré, sauf peut-être lui envoyer quelques claques…
  • – Et tiens, justement, puisqu’on en parle, c’est quoi cette habitude déplorable de n’avoir strictement aucun self-control sur sa libido??! Des héros qui passent leur temps à se grimper dessus comme des singes en rut, c’est fatiguant à la longue!
  • – Les descriptions à n’en plus finir… Ce que Tam-Tam appelle du remplissage : tous les détails des tenues que portent chaque personnage à chaque rencontre, la plus petite tache de rousseur, la moindre mèche de cheveux défaite, et surtout, surtout (ça c’est moi), les articulations qui blanchissent quand, dans un accès nerveux, l’héroïne crispe ses mains. Sérieusement, dans la vraie vie des gens réels, QUI remarque un détail pareil? A moins d’avoir un garrot peut-être, et encore…
  • – Les clichés culturels… Alors là… Deirdre Martin qui voit Lyon comme une petite bourgade de province avec zéro vie culturelle. Nora Roberts qui nous explique que les Stanislaski ont quitté l’Ukraine dans une charrette tirée par des bœufs. Loretta Chase qui nous décrit l’Égypte comme peuplée d’individus serviles et sans éducation. Et d’une façon plus générale, les russes qui ne boivent que de la vodka, les irlandaises qui sont rousses avec un fichu caractère, les français qui sont lâches, les italiens qui sont des séducteurs impénitents, les mexicains qui sont ouvriers ou jardiniers, et la liste pourrait être encore bien longue…
  • – Les erreurs de traduction, quand les auteurs veulent faire parler les personnages dans une langue étrangère, et font des fautes inadmissibles. Du genre « mon petite chéri » en français… Des fautes faciles à voir avec un minimum de connaissance de la langue! La dernière en date, une auteur que j’aime pourtant, Eloisa James, mettant des fautes de français dans la bouche de sa Marquise française (déjà, elle l’a appelée la Marquise de Bernaise – moi ça m’évoque furieusement la béarnaise, pas très glamour pour une Marquise!). C’est d’autant plus impardonnable qu’Eloisa a vécu plusieurs années en France, et on ne me fera pas croire qu’elle n’a trouvé personne à qui demander ce renseignement!
  • – Les 27 rebondissements coincés dans les 15 dernières pages du livre. Exemple type : SFALO! Toute cette tension, toutes ces questions, tous ces problèmes à régler, c’est bien ennuyeux, mais au lieu de se creuser la tête pour une explication plausible et de prendre le temps de développer une trame qui s’étire sur tout le livre, l’auteur nous donne un coup de baguette magique à la fin. C’est que, tous ces détails inutiles donnés précédemment, cela remplit beaucoup de pages, il ne reste plus de place pour l’histoire elle-même vous comprenez!
  • – Et en parlant de rebondissement, un de mes préférés, c’est le Grand Malentendu… Si, vous savez bien, celui qui fait que nos héros se détestent et qui pourrait être dissipé par une simple conversation. Mais là encore, vous n’avez rien suivi, d’abord on ne tombe pas amoureux en se parlant, et ensuite, nos héros sont bien trop occupés à se rouler dans la paille pour avoir du temps à perdre dans des choses aussi triviales. D’où le coup de baguette magique à la fin, Je t’aime et tout est réglé!
  • – L’héroïne TSTL. Alors là, c’est intraduisible! Too Stupid To Live : trop bête pour avoir le droit de vivre, en toute simplicité… Je crois que tout est dit. La fille TSTL c’est celle qui, dans un film de série Z, sort de sa maison en nuisette pour enquêter sur des bruits mystérieux en pleine nuit, armée d’une louche et d’une lampe torche, alors qu’elle SAIT qu’un serial-killer erre dans la ville. Youhou, je suis là, venez me tuer! Par contre, attention, la TSTL n’a pas besoin d’un homme pour la sauver, elle est forte et indépendante. Sauf que zut, elle vient justement de se prendre un coup sur la tête, et se réveille le lendemain ligotée dans une cave. Bon, bah tant pis, il n’y a plus qu’a attendre que le héros vienne à sa rescousse! Enfin, quand il sera là, elle trouvera quand même le moyen de lui dire qu’elle avait la situation parfaitement en main, question de fierté.
  • – L’héroïne physiquement par-faite! J’ai déjà parlé des ses problèmes de poids, sérieusement, vous n’imaginez pas à quel point c’est difficile d’être grande, mince avec des petits seins, surtout de nos jours! La pauvre chérie… Mais l’imagination des auteurs ne s’arrête pas là. Ma préférence personnelle va aux yeux de toutes les couleurs de l’arc-en-ciel. Notamment violet, doré, ou fauve… Couleurs que nous avons bien sûr tous déjà rencontré. Par contre, c’était chez des aliens!
  • – Un prénom à coucher dehors (Lady V. me parlait l’autre jour des Bedwyn de Mary Balogh, avec ses Alleyne, Wulfric et autres Gervase dont elle ne se remettait pas), en particulier si la prononciation est mystérieuse… Certes, le prénom n’est pas toujours révélateur de la qualité du roman, comme Wulfric nous en fait la démonstration, mais un simple Nick fait aussi très bien l’affaire, merci!
  • – L’absence de personnages secondaires ou les amitiés instantanées. Celles qui ont lu La trilogie des clés de Nora Roberts (décidément reine du cliché, heureusement qu’elle produit beaucoup pour compenser) savent de quoi je parle. Trois héroïnes qui se rencontrent et deviennent amies inséparables en 3 jours, et bien évidemment aucune n’a le moindre passé, pas la plus petite copine de lycée ou vague connaissance de l’université qui traine dans le paysage. Pas de parents, pas de frères ou sœurs, à peine une voisine ou une vieille tante de temps en temps… A croire que nos héros naissent tous de la cuisse de Jupiter!

Voilà une liste conséquente, et je suis sûre qu’en y réfléchissant bien, je pourrais trouver d’autres pet-peeves… Alors, me direz-vous, pourquoi continuer à lire de la romance? Eh bien d’abord parce que l’on trouve ce genre de problèmes dans tous les genres de la littérature, romance ou pas, un mauvais livre sera toujours mauvais, et que même avec un ou plusieurs de ces traits potentiellement si agaçants, une belle histoire, bien écrite par un auteur de talent, fera toujours un bon livre et une belle romance!

Et vous, quels sont les détails qui vous rendent chèvre?
Chi-Chi

Et si on se glissait sous les couvertures?

En littérature féminine, la couverture est un sujet vaste qui fait débat. Il y a ceux qui assument les couvertures rose bonbon avec des hommes au torse musclé luisant dans le soleil couchant. Et puis il y a ceux qui déclarent « plutôt mourir que de me laisser surprendre un tel livre à la main ! ». Déchainer les passions de cette manière, cela donne à réfléchir.

J’aimerais vous dire que cette réputation n’est pas fondée et  qu’il s’agit d’une conspiration visant à discréditer le genre, mais ce serait malheureusement mentir. A la vision de certaines couvertures, je ne peux parfois que me demander si le graphiste daltonien n’a pas été victime d’une intoxication alimentaire au moment de la création tant la couverture rassemble toutes les conditions pour faire tourner de l’œil les lecteurs les plus aguerris. Et je ne parle même pas des couvertures sirupeuses des années 80, 90… A croire que parfois, la couverture semble dire « surtout n’essaye pas ce livre ! ».

Heureusement pour le genre, l’histoire n’est pas fonction de la couverture, et bien des diamants ont été découverts sous une couche de kitch saupoudrée de mauvais goût – il n’y a pas si longtemps, sur les couvertures de l’éditeur J’ai Lu, le héros portait invariablement un mulet et tenait l’héroïne dans une position que même une doctorante en gymnastique avec option contorsion ne pourrait tenir plus d’un ¼ de seconde.

Pour parfaire mon argumentaire, je vous propose de vous glisser sous cinq couvertures sélectionnées par mes blanches mains dans la pile de livres que j’ai lu ces derniers jours. Les histoires seront-elles à la hauteur de la couverture ? Aurais-je dû fuir à la vision de l’œuvre graphique se présentant à moi ?


La couverture de « This Duchess of Mine » d’Eloisa James nous présente l’élégante main et le décolleté avantageux de l’héroïne, Jemma. Le corsage de la robe ne laisse aucun doute quant à la nature de l’histoire. Il s’agit d’un historique. Jusque là, l’histoire tient les promesses de la couverture. Dans certains livres en VO, la sur-couverture, celle qui se présente à nous au moment de l’achat, n’est qu’un leurre qui dissimule souvent une scène bien plus osée. Ici, vous pourrez découvrir le couple à demi-nu s’enlaçant lascivement sur la première de couverture. L’homme est beau, la femme sensuelle. Mais voyons à présent si toutes les informations rassemblées seront confirmées par la lecture…

Après plusieurs années passées en France, Jemma, Duchesse de Beaumont est de retour à Londres. Elijah, son mari, a besoin d’un héritier, mais elle n’acceptera de l’accueillir dans le lit conjugal qu’à la condition qu’il la séduise. Le Duc est un homme aux responsabilités considérables. Figure de proue de la chambre des Lords, il prend son rôle et sa position très au sérieux. Défendre la cause des plus humbles, rallier la majorité à sa cause, il sait faire. Mais lorsqu’il ne s’agit plus de politique, mais d’affaires de cœur, cela se complique.

Pour une première couverture, c’est une réussite. L’histoire est très élégamment écrite, l’héroïne a du cran et du style. Comme toujours chez Eloisa, l’intrigue est finement menée, et la relation entre les personnages se travaille. Un très bon moment passé avec le Duc et la Duchesse de Beaumont.

Cohérence de la couverture avec l’histoire : 4/5 (parce que sur la première de couverture, l’héroïne a un balayage californien dans les cheveux quand même !)


Passons au deuxième livre, A Rake’s Guide to Pleasure de Victoria Dahl. Sur la couverture, un couple s’enlace dans une surabondance de satin violet. Mes yeux ont mal, mais l’idée générale (confortée par le titre lui-même) est qu’en lisant ce livre, je découvrirais l’éveil des sens de l’héroïne.

L’histoire raconte la rencontre entre Emma Jensen, alias Lady Denmore, jeune femme sans le sou élevée par un père à la réputation plus que douteuse, et du Duc de Somerhart, dit Hart pour les intimes, « rake » notoire. Emma doit rassembler suffisamment de fonds pour s’assurer un avenir confortable à la campagne. En bonne héritière de son joueur de père, elle décide de gagner son argent au jeu et se fait passer pour une scandaleuse veuve tandis qu’elle dépouille les jeunes aristocrates qui ont le malheur de parier avec elle. Hart est intrigué, et décide de poursuivre de ses assiduités la jeune fille. Cette dernière veut garder son secret pour elle, mais l’attraction qu’elle éprouve pour le Duc lui fait prendre des risques…

En commençant ce livre, j’imaginais que j’aurais le droit à de la sensualité, à des scène coquines écrites avec art. C’est ce que la couverture me promettait du moins. Du satin violet, quelle décadence… Malheureusement, l’histoire n’est pas aussi sexy que la couverture. J’en attendais plus.


Cohérence : 2/5


Contrairement à l’histoire précédente, où la couverture me laisse sur ma faim, Wicked Intentions, d’Elizabeth Hoyt, affiche une couverture assez sobre (sur l’échelle de la romance, elle n’est pas non plus d’une classe folle, nous sommes d’accord). Une femme s’enfuit dans une rue éclairée par un lampadaire. Vêtue d’une robe satinée dorée (les graphistes ont un truc avec le satiné, décidément) et d’une longue cape à capuche. On la sent « aux abois », tentant de fuir en gardant son identité secrète. 
Mon imagination est très fertile. C’est fou, je sais.

Rien ne laisse présager la sensualité qui va se dégager de la relation entre les deux héros. A part peut être la première de couverture, où la robe dorée se voit remontée jusqu’à la taille, dévoilant une longue jambe satinée qu’un homme à la carrure imposante explore pour prendre possession du corps alangui de l’héroïne… Et pourtant, entre Lazarus Huntigton et Temperance Dews, les étincelles vont crépiter. Elizabeth Hoyt est d’ailleurs une coutumière du fait. Le côté sombre du héros, l’héroïne avec la tête sur les épaules, la rencontre, le meurtrier à démasquer… Un cocktail de sensualité qui n’est finalement suggéré que dans le titre.

Une couverture qui au premier abord ne m’a pas fait spécialement envie, mais une auteur que je connais. L’histoire est la première de la série « Maiden Lane ». Il va sans dire que les autres tomes trouveront le chemin de ma bibliothèque, couple enlacé sur un fond rose dragée ou pas…
Cohérence : 3/5 (mais un livre tellement bon…)


Passons au quatrième, et abordons un peu le contemporain avec Something about you (Mon ange gardien) de Julie James. Un couple est présenté sur la couverture. L’homme en costume pose une main possessive sur la chute de rein de la femme mise en valeur par une robe fuchsia au décolleté dorsal très avantageux. Après une étude plus approfondie, la femme a une french manucure et porte des bijoux couteux, l’homme est en costume gris souris à fines rayures blanches.

Voyons à présent ce que l’histoire nous révèle… Cameron Lynde, assistante au bureau du procureur de Chicago, se retrouve bien malgré elle témoin d’un meurtre alors qu’elle passe la nuit à l’hôtel. Le FBI est sur l’affaire et l’agent en charge est Jack Pallas. Ils se connaissent, et entre ces deux là, ce n’est pas l’amour fou. Il y a 5 ans, un différent entre les deux a abouti à la mutation disciplinaire de Jack. Ce dernier a la mémoire longue (et de belles œillères si vos voulez mon avis…), mais rien de tel qu’un meurtrier pour vous donner le sens des perspectives.

Donc si j’ai bien compris, la femme qui sur la couverture ressemble à une actrice le jour d’une première « red carpet » serait Cameron ??? A d’autres !!! La couverture crie au couple glamour d’une romance contemporaine, pas au couple qui se forme sur la brèche d’une arrestation de meurtrier. Après, le roman se lit facilement, Julie James nous offre comme toujours des dialogues délicieux à l’humour acéré. Mais une fois encore, sous la couverture, ce n’est pas ce qui m’avait été promis…

Cohérence : 3/5

PS: ce dernier vient d’être édité aux édition j’ai lu, et je dois avouer que j’aime particulièrement la couverture française, voyez donc…


Finissons en beauté avec The Kept Woman de Susan Donovan. Voilà typiquement un livre que j’ai acheté pour la couverture. C’est assez rare pour que je me permette de le souligner. De longues jambes sexy qui sortent d’une baignoire, une main qui tient une Margarita avec désinvolture. Un fond bleu avec des bulles. Une illustration pétillante qui annonce « comédie romantique contemporaine ». Et sous la couverture, c’est exactement ce que l’on trouve.

Samantha est épuisée. Depuis que son mari l’a quitté en lui laissant toutes ses dettes à payer, elle n’a plus une minute pour elle avec son travail et ses 3 enfants (dont l’un d’entre eux en plein apprentissage de la propreté). De son côté, Sam est un politicien dans le vent qui souhaite rassurer ses électeurs et afficher une image plus responsable et adoucir sa réputation de play-boy. Le plan? Samantha et ses enfants poseront comme la nouvelle famille du politicien, le temps de gagner l’élection au Sénat qui se profile. En contrepartie, les soucis financiers de Samantha seront résolus et elle pourra enfin prendre 3 minutes pour se détendre. Comme tous les plans bien calculés, ce dernier ne prévoit pas le facteur humain, pour le plus grand bonheur du lecteur.

Une romance pleine de légèreté et d’humour, facile à lire un dimanche pluvieux. Et avec le mois de février qui s’annonce, vous n’aurez pas trop d’un livre remplissant ses critères!

Cohérence 5/5

Bilan de mon expérience, sur 5 livres, j’en conseillerais seulement 4. Pourtant, seulement 2 couvertures semblent réellement remplir leur office. 
J’ai appris avec les années à ne plus faire attention à la couverture des romances, pourtant une part infime de moi-même y reste sensible. Si je fais parfois abstraction du kitch et du satiné, je ne peux que me désoler à la vision des désastres graphiques sortant encore de l’imagination des responsables de collection.

Un jour je vous parlerais des perles des collections françaises, mais en attendant, bonne lecture!

Tam-Tam

Les cinq langages de l’amour

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Je profite du mercredi pour vous glisser trois mots sur un livre que j’ai lu récemment.

Quand je n’ai pas le nez plongé dans mes romances, il m’arrive de m’aventurer du coté du développement personnel et de la psychologie.

Après tout, la psychologie des personnages est au cœur d’une bonne romance, pas de raison de ne pas chercher à prolonger l’expérience dans la vie quotidienne !

Et comme le Grand Malentendu est à mon sens l’un des pires ressorts de la romance, quand je tombe sur un livre qui m’explique que cette incompréhension vient d’une différence de langage dans la façon d’exprimer l’amour, je ne peux qu’être attentive !

Selon Gary Chapman dans Les 5 langages de l’amour, tout le monde n’exprime pas son amour de la même façon et il existerait même cinq manières différentes, cinq langages, chaque individu ayant un langage prédominant.

Or, si l’on peut être réceptif à plusieurs langages, il est aussi utile de savoir identifier les langages, pour comprendre quel langage est utilisé par l’autre, et éviter toute incompréhension puisque l’on est ainsi à même de percevoir ses preuves d’amour…

Nous avons donc :

  1. Les paroles valorisantes : Les paroles valorisantes, les flatteries, ce qu’on peut dire à l’autre en le mettant en valeur, des paroles mettant en évidence l’affection que l’on a pour l’autre. Les encouragements font partie des paroles valorisantes.
  2. Les moments de qualité : Ce sont ces petits moments privilégiés, en tête à tête, que ce soit pour discuter ou pour partager une expérience. Chacun arrête le temps, stoppe ses activités du moment pour profiter à deux d’un bon moment.
  3. Les cadeaux : Bon, là, c’est simple : recevoir un cadeau fait plaisir à tout le monde, et pourtant, tout le monde n’a pas le réflexe d’en faire et on ne les reçoit pas de la même façon. Offrir un cadeau permet à l’autre de penser à vous à chaque fois qu’il verra le présent, ça peut donc valoir le coût, surtout que le prix n’a pas d’importance (ou alors, méfiez vous des intentions de l’autre)
  4. Les services rendus : Cela consiste tout simplement à servir l’autre, pas dans le sens ou c’est le chef de la bande, mais faire des actions pour lui simplifier la vie, cela peut être des petits services au quotidien comme des actions plus « extraordinaires ».
  5. Le toucher physique : Le toucher physique comprend tous les gestes d’affection : se tenir la main, enlacer l’autre, le caresser … Nous sommes plus ou moins tactiles et accueillons avec plus ou moins d’intérêt les signes d’affection, pour certaines personnes, prendre quelqu’un dans ses bras est banal, pour d’autres cela représente un effort surhumain, il faut savoir « graduer » ces gestes d’affection.

Si vous êtes curieux d’en savoir plus, vous pouvez faire le test (en anglais hélas) pour vous aider à identifier votre langage principal, et lire le livre qui est bien plus complet que je ne pourrais l’être…

Bonne journée,

Love

Chi-Chi

Le Top 15 de Chi-Chi – édition 2011


(Réédition du 13/01/2011)
Il est sans doute temps de vous révéler enfin ce fameux Top 15 dont je parle régulièrement (remarquez, à force s’en parler, je finirais par chroniquer tous ces livres et je ne vous en parlerais plus!). Attention, voici un post plein de références et de retours en arrière…

En réalité, il y a bien plus que 15 livres qui sont inoubliables à mes yeux. Mais il y a quelques années, avec Tam-Tam, nous nous sommes prêtées au jeu de faire une liste de 15 romances qui représenteraient toutes les facettes que nous aimions dans ce genre.

Pour cet exercice, nous nous sommes assises à une table, chacune sa feuille, chacune son stylo, et deux règles : pas de fausses romances et pas plus d’un titre par auteur. Nous avons donc consciencieusement listé les romances qui nous avaient le plus marquées, avant de chercher chacune à convaincre l’autre qu’elle n’avait pas fait les bons choix lorsqu’ils ne coïncidaient pas! 
Heureusement que la plupart se recoupaient, sinon nous serions sûrement encore en train de discuter…
Voici donc ma liste, telle qu’elle a été établie en 2008 et sans ordre de priorité :

Lord of scoundrels (Le prince des débauchés), Loretta Chase – parce que ce livre m’a fait éclater de rire, que j’adore la relation entre les héros et l’aplomb incroyable de l’héroïne, parce que ce livre a été élu Meilleure romance de tous les temps par d’autres que moi.

Romancing Mr Bridgerton (Colin), Julia Quinn – je ne dirais qu’un seul mot : Colin.

Slightly dangerous, Mary Balogh – parce que Mary Balogh sait nous présenter des personnages parfaitement cohérentes et d’une rare intensité.

Ain’t she sweet (Un retour inattendu), Susan Eliabeth Philipps – mon arme secrète…

Ravished, Amanda Quick – parce que Harriet et Gideon resteront toujours mon premier couple phare, ma première demoiselle pas si en détresse que ça avec un héros complètement déconcerté face à elle.

Charming the prince, Teresa Medeiros – parce que c’est une histoire à mourir de rire dans un Moyen-Age de conte de fées, peu importe les incohérences et les absurdités du récit, on rit.

Devil in winter (Un diable en hiver), Lisa Kleypas – parce que pour le seul bonheur d’obliger le lecteur à découvrir la série des Wallflower.

Silver lining (Chercheuse d’or), Maggie Osbourne – parce que le contexte, le passé de nos personnages n’est pas facile, parce que Maggie Osbourne nous présente comme héroïnes des femmes ordinaires qui se révèlent fortes dans des situations hors du commun.

Fly away home (Retrouvailles imprévues), Kimberly Cates – parce que Tam-Tam était d’accord avec moi à une époque où nous ne nous connaissions pas, nous étions officiellement faites pour nous rencontrer!

Mr Perfect (Mister Perfect), Linda Howard – parce qu’il n’est pas possible de connaître la romance sans avoir au moins fait la connaissance du héros howardien, modèle qui a été repris par tant d’auteurs depuis.

Three fates (La fortune des Sullivan), Nora Roberts – parce qu’il ne pouvait pas ne pas y avoir un Nora Roberts dans cette liste, la décision fût difficile, entre celui-là et Homeport (Une femme dans la tourmente), mais l’attrait de trois histoires pour le prix d’une l’a emporté de justesse…

Unleash the night (L’homme-tigre), Sherrilyn Kennyon – parce qu’il fallait au moins un fantastique dans cette liste, parce que même si je ne suis pas une inconditionnelle du genre, je fais une exception pour les Dark Hunter.

Mrs Miracle (Mrs Miracle), Debbie Macomber – parce que Debbie Macomber manie la douceur et la tendresse comme aucun autre auteur ne sait le faire, parce que c’est un livre de Noël.

Certains ont été lus quand j’étais encore adolescente, ils correspondent à mon initiation. Comme Tam-Tam, je les aimerais peut-être moins si je les découvraient maintenant, mais ils sont teintés à mes yeux du parfum du souvenir. C’est coriace ce genre de choses, impossible de m’en défaire! Et comme cette liste a été difficile à faire!!! En y repensant, je m’étonne de n’y trouver aucun Julie Garwood, Susan Mallery, Celeste Bradley, Anne Gracie, Susan Wiggs, Jude Deveraux, Johanna Lindsey, Catherine Anderson… C’est un Top 50 que Tam-Tam et moi allons devoir mettre au point la prochaine fois que nous nous verrons!

Et depuis, si il y a eu des livres que j’ai aimé, les coups de cœur sont bien plus rares… Aujourd’hui, je me dis qu’il faudrait y ajouter Kristan Higgins avec All I ever wanted, sans l’ombre d’un doute, mais à cette exception près, depuis 3 ans, il n’y a pas eu d’autre découverte marquante… Peut-être Bet me de Jennifer Crusie, mais ayant moins aimé les autres livres de cet auteur, j’ai un doute. Eloisa James, Julie James, Sarah MacLean? Et qui retirer? Kimberly Cates peut-être, un peu trop old fashion pour moi à présent… Maggie Osbourne que je n’ai pas relu depuis une éternité, Debbie Macomber, qui est un peu surannée (je l’échangerai peut-être contre une de ses œuvres un peu plus récentes)? Mais le fait que je ne relise pas un livre ne veut pas dire que ce livre m’a moins marqué ou que son influence s’estompe, non? Épineux problème, il faudrait que j’en discute avec Tam-Tam!

Pourquoi aussi peu de nouveautés? Moins le temps de lire, je vais plus facilement à l’essentiel, mes auteurs/valeurs refuges? Serais-je moins impressionnable que quand j’étais plus jeune? Ou devrais-je prendre plus de risques?

En attendant, il me reste encore quelques livres sur cette liste dont je veux vous parler…  Slightly dangerous de Mary Balogh est pour bientôt d’ailleurs… Tam-Tam vous parlera lundi de Silver lining, et Lady D. vous prépare un  bel article sur The wedding de Julie Garwood! On arrivera bientôt à la fin de cette liste… Mais pour aujourd’hui, je vais m’en remettre à vos bons conseils. Vous, quelles sont les romances qui vous ont le plus marquées?

Chi-Chi

The narrow path ou la virginité pour question de religion

L’heure est grave.

Ce n’est pas que je ne veux pas, mais en fait si.

Voilà, je vais partir quelques jours en vacances et il faut bien que je termine cet article sinon vous n’aurez rien lundi matin. Et je sais bien que vous vous en fichez, vous êtes en vacances, mais non, cela ne fait pas sérieux.

Surtout que pour aujourd’hui, je vous ai promis « The narrow path » de Gail Sattler, aka une romance « inspirationnelle » – comprendre religieuse, et même chrétienne.

J’ai lu le livre, pas de souci. Pour tout vous dire, je l’ai même lu il y a plus d’un an. M’en souvenir n’est pas trop un souci non plus, j’ai la chance d’avoir bonne mémoire.

Et c’est comme ça que j’ai pu affirmer à T. que de mémoire, c’est la seule romance du genre que j’ai lu avec un héros vierge. Alors oui, je sais qu’il y en a d’autres. Les romances amish notamment. Les historiques aussi bien sûr.

Mais je voulais vraiment un contemporain. J’ai cherché… Plein de héros ayant fauté qui sont revenus dans le droit chemin, oui. Plein d’héroïnes pures comme la fraiche rosée du matin.

Mais de héros ayant vraiment CHOISI, par conviction – point.

Et croyez moi, j’en suis fort désolée. Car The narrow path, s’il a bien un héros qui n’a jamais touché une femme de sa vie, a aussi un héros qui vit en fait dans une communauté mennonite ultra-traditionnaliste (genre des amish en fait – la technologie n’est pas notre amie mais un instrument du diable), et finalement la question de la virginité ne sera pas abordée au-delà du fait de dire que c’est un homme bien et respectable, qui a des principes. CQFD.

Et comment vous dire… vous avez vu la couverture alors on va dire que vous avez un peu compris le souci. Ted est probablement le héros le moins sexy que j’ai lu depuis très très très treeeeeees longtemps. Il est persuadé que notre héroïne – Miranda – est une vile mécréante, car elle lit la Bible sur son téléphone et porte du rouge et… DES JEANS !!! OMG vous vous rendez compte un peu ? Oui, une femme respectable porte des jupes. Même au fin fond du Minnesota, en plein hiver. Elle se gèle un peu mais au moins elle reste convenable, et c’est bien ça qui compte. Miranda est fille de pasteur, d’une excellente réputation, mais non, cela ne suffit pas à Monsieur qui est en plus le meilleur parti du coin (et paradoxalement de loin le plus moderne aussi), et autant vous dire que du coup, le sort de la virginité de Ted, je m’en fichais vraiment comme de l’an quarante. (ok, si je suis juste, je reconnais qu’il s’excuse par la suite de ses préjugés) (mais cela ne change rien finalement)

Et me voilà donc bien embêtée. Je ne vais pas vous recommander le livre – pas détestable mais clairement un outil de propagande religieuse – j’ai choisi de le lire et j’aime bien la romance dans ce genre à l’occasion, mais je déplore de voir un jour un auteur traiter VRAIMENT du sujet.

Car si The narrow path n’est pas spécialement mémorable dans le genre, je désespère de trouver une seule histoire qui aborderait la question de la sexualité en corrélation avec les convictions religieuses (qui concernent quand même une grande part de la population mondiale). Il faut croire que ce serait donner des idées aux gens que d’aborder le sujet ? De vous à moi, je suis croyante, je me sens concernée par le sujet et j’aimerai bien le voir abordé de temps en temps dans cette catégorie de romance qui prétend parler religion et vouloir inspirer les gens pour les inciter à vivre selon les préceptes chrétiens (oui j’avoue je n’ai pas cherché si l’équivalent existait pour d’autres religions mais après tout pourquoi pas…).

La seule que je connaisse à s’y être risquée (et selon moi avec succès) reste Courtney Milan dans Unclaimed qui, sous couvert d’un historique, tient un vrai discours sur la valeur du sexe et son influence dans la vie spirituelle.

Ce n’est donc pas aujourd’hui encore que nous allons résoudre le mystère que constitue l’homme, cet animal étrange et incompréhensible…

Bonne semaine et à lundi pour de nouvelles aventures !

Chi-Chi

PS : T. est en visite sur mon ile !!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!! 🙂

La virginité masculine, la licorne de la romance

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… oui, Licorne. Parce que c’est un très noble animal et oui, il y a une allusion scandaleuse, mais je vous laisse la trouver tous seuls.

En vrai, j’ai bien cherché un autre animal légendaire, mais yeti, c’était pas formidablement en phase avec l’esprit recherché. Après, il y a aussi le Dahut, mais la encore, ça m’évoque plus les nuits autour du feu de camps que la virginité masculine.

Nessie? Aahhhhh mais oui!!! Voilàààà!!!

« La virginité masculine, le Nessie de la romance ». Parfait – comme ça en plus, grâce à une allusion subtile à l’Écosse, je pourrai parler de Jamie (comme si j’avais besoin d’une excuse).

La virginité en romance, c’est une thématique bien connue (tellement connue que nous l’avons déjà abordée pour le côté féminin vendredi dernier), qui a ses adeptes. Il est des lectrices qui ont du mal à rentrer dans un contemporain où l’héroïne est encore innocente, et a contrario, en historique, une femme jamais mariée qui aurait connu pléthore d’hommes, cela peut faire tiquer aussi.

Mais si la virginité féminine fait l’objet de courants, de discussions et de débats intenses sur le sujet, elle va souvent de paire avec un héros « qui sait ce qu’il doit faire », voire « somptueusement doué dans le département sport en chambre ».

Toutefois, la première fois n’est pas l’apanage de la femme. Nononononon!!!
L’homme, cet être fort (mais pas culturiste non plus), viril (mais en phase avec son côté féminin), velu (ou pas), patient (mais pas malade) (oui, je suis pleine d’humour), au corps d’adonis (sans les problèmes avec les dieux), a lui aussi vécu ce moment particulier.

Et si la grande majorité des héros de romance ont eu ce « moment » avec une femme sans visage dont le nom n’est même jamais évoqué, il est des héros qui manifestent leur différence par leur virginité avouée (ou pas) mais partie intégrante de l’histoire d’amour.
Et nous, on adore ça!

Pourquoi? Parce que, contrairement à la jeune demoiselle en historique, les raisons de cet état « d’innocence » ne sont ni les convenances, ni la pression de la société, ni même le symptôme d’une époque (pour les héroïnes vierges des historiques), derrière la virginité du héros, il y a TOUJOURS une histoire (un peu comme pour l’héroïne vierge des contemporains de maintenant). Cela va du choix raisonné au passé traumatisant en passant par une longue maladie, il y a a une raison fondée – du moins dans l’imagination de l’auteur, la lectrice peut tout à fait lever les yeux au ciel et grogner de frustration devant la futilité de la raison… Mais la manière que cette virginité aura d’être traité peut créer une romance délicieuse (ou une catastrophe sur pages).

C’est pourquoi, cet été, nous avons décidé de nous pencher, Chi-Chi et moi-même, de manière sérieuse et ordonnée sur la question de la virginité masculine, afin de savoir comment et pourquoi elle nous plait autant?

Parce que s’il est indéniable que nous aimons (il n’y a qu’a voir le nombre de romance où la composante est présente), serions-nous capable d’aimer toutes les romances où il est question de virginité? (sans doute pas)

Ainsi, qu’est ce qui fait que cet élément fonctionne dans une romance au point de nous faire adorer le livre?
Comment l’auteur arrive-t-elle à nous vendre la virginité du héros?
Est-ce-que les héros vierges sont (presque toujours) sexy?
La virginité du héros est-elle possible dans tous les genres?

Plein de questions… et avec un peu de chance, un été complet de réponses!!!
En attendant de découvrir les titres que nous avons sectionné (avec application et diligence), quelques articles de rattrapage pour vous, et surtout quelques héros à découvrir (dont Jamiiiieeeee!!!) (Ok, j’arrête)!

Les héros vierges, c’est tendance, qu’on se le dise!

Mark Turner
Jamie Fraser
Simeon, Duc de Cosway
Winter Makepiece
Gowan Stoughton
Sin MacAllister
Jack Jackson
Alex Greene

Edit de 21h:
On avait oublié des héros sexyy!!!!!!!!!
Nick Gentry
Robert, Comte de Clermont

Et au programme cet été?
Que du lourd!!

07/07: Courting Greta de Ramsay Hootman
14/07: Arrangements privés (Private arrangements) de Sherry Thomas
21/07: L’homme-tigre (Unleash the night) de Sherrilyn Kenyon
28/07: Texan’s wager de Jodi Thomas
04/08: The narrow path de Gail Sattler
11/08: The dangerous viscount de Miranda Neville
18/08: The shadow and the star de Laura Kinsale
25/08: Bons baisers du vampire (How to marry a millionaire vampire) de Kerrelyn Sparks
01/09: Surprise!!!!!!

Notez, vous ne trouverez pas ici de romance YA (Young Adult) car la virginité à l’âge canonique de 18 ans (plus ou moins 2 ans) reste quand même très « normal » et s’apparente moins au ressort littéraire. Par ailleurs, pour les curieuse, Madeline Hunter, auteur de romance (la série des Insoumises dont j’avais chroniqué le tome 2 ici) nous parle des héros vierges ICI.

Edit du 22 juillet: Merci Anne pour le lien de cet article sur la virginité masculine, certes en anglais, mais très intéressant!

J’espère que vous trépignez d’impatience!

Bon lundi, bon été!
Tam-Tam

De l’héroine pure et innoncente

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(Réédition du 30/12/2010)

 

Aujourd’hui, je voudrais vous parler d’un cliché assez tenace de la romance : le statut « préservé » de l’héroïne. Cliché n°1 de la romance, notre héroïne doit être aussi pure que la neige fraiche, aussi blanche que la colombe innocente, aussi virginale qu’un vison d’hermine… Vous voyez le genre. Une héroïne de romance qui se respecte doit être vierge. Jusqu’au milieu des années 90, on compte sur les doigts d’une main les héroïnes qui ne remplissent pas ce critère. Même les veuves n’avaient pas consommé leur mariage, les hommes impuissants se comptant par semi-remorques entiers dans ces temps reculés… On trouvait des fausses veuves, mariées à un vieillard pour adoucir ses vieux jours, ou avec un malade à l’agonie, et même parfois un ami qui avait eu pitié d’elles lorsqu’elles attendaient l’enfant du héros qui pour une raison ou une autre les avaient quittées…

La question de la virginité a donné lieu à un échange avec Madame la Marquise, pilier du forum Les Romantiques, qui n’accepte de lire un livre qui si elle est sure que l’héroïne ne connaitra pas d’autre homme que le héros. Pour elle, la vierge garde un statut à part dans la romance, il n’y a qu’à voir la collection Azur de Harlequin, où la plupart des histoires ont des héroïnes vierges, ce qui à notre époque peut sembler bizarre. D’ailleurs, des auteurs connus et très appréciés, telles que Lynne Graham, Michelle Reid, Jacqueline Baird ou Lee Wilkinson s’en sont fait une spécialité (avec bien sûr quelques exceptions de rigueur pour confirmer la règle).

Selon Madame la Marquise, son addiction pour la romance remonte à son enfance, quand son grand-père lui racontait des contes de fées. Et, tradition allemande oblige, seulement les contes de Grimm. « Les sept chevreaux ne m’emballaient pas plus que ça, je trouvais le petit chaperon rouge très idiot, la belle au bois dormant était un peu trop vieille pour son prince, mais Cendrillon… Ah! Cendrillon, c’était la jeune fille maltraitée qui à la fin rencontre l’amour et fait un pied-de-nez à ses tourmenteurs. Dans toutes les autres histoires, parfois moins connues, la pauvre princesse devait souffrir avant qu’enfin ne s’ouvrent les bras de celui qu’elle attendait.
Et puis, le temps a passé, mon grand-père ne m’a plus raconté d’histoires, et c’est à ce moment-là que j’ai découvert mon premier Harlequin. Je venais d’avoir vingt ans. Comme j’aimais ces héroïnes qui rencontraient non pas des princes, mais des hommes beaux, pleins de charme et virils, comme je n’en avais jamais rencontré dans la réalité. Et riches en plus… Même si ce n’est pas le critère le plus important, il est bon de savoir que l’on n’aura pas de fins de mois difficiles! »

Je suis complètement d’accord avec ce point de vue, si j’apprécie tant la romance moi aussi, c’est car elle me rappelle le monde enchanté des contes de fées de mon enfance… C’est par la suite, concernant la virginité de toutes ces héroïnes que nos opinions diffèrent. Pour notre Marquise, « ces jeunes filles qui ont appris de leurs mères, tantes, aïeules ou autres qu’elles ne devaient pas se donner avant le mariage avaient des principes. Elles résistent bravement aux assauts de la gent masculine, à part à ce héros, beau, viril et plein d’allant qui finit toujours par les épouser. Ces Harlequin m’ont fait rêver, même s’il faut avouer que les scènes « hot » se bornaient, après quelques baisers appuyés, à s’allonger sur le lit, canapé, divan ou autre surface… et hop, c’était le lendemain! Cela ne me gênait pas, j’ai beaucoup d’imagination. »

De mon coté, je n’ai pas d’objections à ce que l’héroïne ait connu d’autres hommes, chacune ayant sa propre histoire, il suffit qu’elle soit cohérente. Je suis bien plus perturbée par les retrouvailles ou, pire encore, par les ex « parfaits », ceux dont l’ombre plane sur le nouveau couple, quand il semble que le héros ne sera jamais à la hauteur de ce premier amour… Et surtout, il me paraît assez irréaliste de croire aujourd’hui que toutes les jeunes filles attendent le mariage. En tout cas, pas dans tous les livres, pas systématiquement! D’ailleurs, les auteurs se sont bien adaptés à l’air du temps, puisque la vierge se fait plus rare en romance.

C’est pourtant un critère qui garde ses fidèles. Même mariée, avec des enfants, même en ayant pris quelques années, et malgré le fait que, petit à petit, toutes les branches de la romance aient été envahies par de vraies veuves ou autres jeunes filles « ayant vu le loup », après plus de trente ans de lectures, Madame la Marquise reste une inconditionnelle de l’héroïne pure et innocente (avec tout de même l’exception des héroïnes ayant fauté avec le héros avant le mariage!). Elle a développé des techniques de sioux pour ne pas se tromper, dénicher des lectures répondant à ses critères, sonder les résumés, et surtout, surtout, demander l’assistance d’autres lectrices assidues! « En fin de compte, dans cette époque où la virginité n’a plus de valeur, je suis resté cette petite fille qui écoutait les histoires de son grand père… Ces derniers temps, je lis des romans en allemands, dans le genre des Série Royale, et je retrouve avec plaisir ces protagonistes qui se cherchent, se désirent et s’aiment, sans presque se toucher ni même s’embrasser ».

Sans tomber dans le cliché facile de l’héroïne de Barbara Cartland, grande prêtresse de la jeune vierge effarouchée, il y a un certain charme suranné dans une histoire où les héros exercent une certaine retenue l’un envers l’autre! Et même s’il paraît normal que les auteurs s’adaptent à l’air du temps, il est heureux de voir qu’il y en a encore pour tous les gouts, vierges ou non… Et vous, est-ce un critère qui a de l’importance à vos yeux?

Tiens, tant qu’on est sur le sujet, ma résolution pour 2011 sera de vous préparer un article sur les héros vierges, la prochaine fois…

On se retrouve l’année prochaine pour de nouvelles aventures,

Chi-Chi

La mauvaise réputation

C’est l’histoire d’une série qui s’avale comme des smarties : On sait que ce n’est pas très bon, on sait que l’on n’en gardera pas un souvenir impérissable, mais on les mange quand même parce que c’est sucré, facile, rapide. Parce que le temps que cela dure, c’est agréable, et que parfois, on ne cherche pas beaucoup plus que ça…

C’est donc l’histoire de la série Gansett Island de Marie Force.

Une auteur que je connaissais déjà (si si, regardez l’index, il y a d’autres livres d’elle qui ont été chroniqués), pas forcément une auteur que j’adore mais je la trouve souvent intéressante. Là, je ne sais pas ce qui s’est passé, mais elle donne encore plus dans le bon sentiment guimauve que d’habitude. Et vous devez bien vous douter que je ne trouve pas cela si désagréable, vu que je viens de lire à la suite les 5 premiers tomes de la série (sur 11 – pour l’instant !!!). Que voulez-vous, la vie est tellement plus simple dans les romans que je jette par la fenêtre toute exigence de crédibilité en ce moment… (et il faut bien ça pour lire cette série)

Je disais donc, ce sont des smarties que j’avale à toute vitesse, mais il y a quand même quelque chose qui me chiffonne :

Tome 1, Mac MacCarthy revient sur l’ile après des années d’absence. Trop de travail, pas assez de vacances, une crise d’angoisse et un médecin qui le diagnostique au bord du burn-out, et voilà Mac prêt à changer de vie. Aidé par le fait qu’il cause un accident 5 minutes après son arrivée et qu’il se retrouve à jouer les garde-malade pour Maddie et son fils de 9 mois. Ne nous encombrons pas de détails. C’est le coup de foudre absolu, la vie de Mac est transformée en 15 secondes, il veut l’épouser après 24h, achète une maison sur l’ile après une semaine, bref, vous l’avez compris, ici on ne fait pas dans la dentelle, c’est de l’amour avec un grand A.

Seulement voilà.

Maddie est supposée être la slut de l’ile. Genre, réputation horrible de fille facile qui se serait tapé la moitié du lycée. Ok, c’est aussi une locale. Elle a grandi sur l’ile, tout le monde la connait (elle ou sa réputation, c’est pareil). On est 10 ans après le lycée. Et étrangement, elle en paye encore méchamment les conséquences. Du genre à son travail (elle est femme de ménage dans un hôtel), on lui refile toujours les chambres les plus ravagées et difficiles à faire. Du genre, c’est un peu Hester Prynne dans la Lettre écarlate, et si on accepte encore de la servir dans les magasins, le contact reste froid et impersonnel, elle ne se lie pas vraiment d’amitié et n’a de vrais contacts qu’avec sa sœur. Et le fait que Miss Maddie soit mère célibataire, avec un enfant dont personne ne connait le père, n’arrange pas ses affaires.

Mais regardons un peu les faits : personne ne l’a non plus jamais vue avec un homme. Alors comment cette trainée de premier ordre fait-elle pour maintenir sa réputation, je vous le demande ? Ok, les gens ont la mémoire longue et les rumeurs ont la peau dure. Mais quand même… Personne pour prendre sa défense ? Ah ben si, il y a Mac qui arrive, tel un preux chevalier, pour la sauver d’elle-même. Car bien évidemment, après une vie entière d’ostracisme, dès l’instant où Mac réduit en poussière la rumeur qui lui pourrit la vie depuis plus de 10 ans (non elle ne s’est pas tapé la moitié du lycée – tous les mecs ont menti), et rétablit la vérité (elle est quasi-vierge, elle n’a eu qu’un homme dans sa vie et cela a duré… 2 nuits – juste assez pour se retrouver enceinte), alors, comme par magie, sa vie change.

Oui, d’un coup, la mère de Mac approuve leur relation, la postière se souvient de son prénom, et sa chef de service lui présente ses excuses pour lui avoir imposé les taches les plus pénibles depuis si longtemps.

Bon.

Et si on se lançait dans un débat de mœurs ?

J’ai un peu envie de dire, Maddie a une réputation de fille facile, ET ALORS ??!!!

Cela suffisait à justifier que tout le monde lui rende la vie encore plus difficile ? C’est une raison pour désapprouver sa relation avec Mac, sous prétexte qu’une fille qui aurait eu plus d’un amant ne mérite pas de rencontrer l’amour (surtout si c’est un homme bien, mais lui a le droit d’avoir accumulé les conquêtes car cela fait de lui un play-boy et le rend juste encore plus désirable) (admettons que Maman MacCarthy ne soit pas ravie, cela ne la dispense pas d’être au moins polie…) ? C’est une raison pour être traitée comme une moins-que-rien/souffre-douleur au travail ? J’ai raté l’épisode où une vie privée de débauche dégrade la performance professionnelle…

Et le fait qu’elle soit à ce point innocente en contraste avec sa réputation, a un vieux relent de « l’héroïne doit être pure et innocente pour mériter son héros »… Dans le cas de Maddie : tu avais des gros seins donc les hommes te désiraient donc tu es punie par cette rumeur que tu traines depuis 10 ans, et tu as couché avec un homme de manière inconsidéré (hors mariage ou promesse de mariage on dirait ??!) donc tu te retrouves enceinte du premier coup, mais comme tu es quand même gentille on va dire que tu as payé ta dette et que maintenant tu mérites ton happy end… Sous-entendu vaguement moralisateur qui me fatigue de plus en plus.

Ou c’est moi qui suis un peu naïve de croire que la modernité serait justement d’avoir une héroïne qui AURAIT couché avec la moitié du lycée, et qui n’en serait pas punie pour autant, et que tout le monde accepterait cet état de choses, et qu’après tout ce qui compte c’est ce qu’elle est maintenant et pas ce qu’elle a fait ou pas fait au lycée, sans même compter que ce qu’elle a effectivement fait est parfaitement ridicule !

Bref.

A votre avis, on fait quoi de cette mauvaise réputation en romance ?

Bonne journée,

Chi-Chi

En bonus, une chanson de Bénabar que j’adore – et qui parle bien de ça…

 

Les jumeaux en romance: Prête moi ta vie – Double reflet

(Réédition du 11/10/10)
Selon des sources très compétentes, j’ai appris récemment que sur 100 naissances, seules 1,2 sont des naissances gémellaires.

Sur ces paires de jumeaux, seuls 8% sont des jumeaux monozygotes (de « vrais » jumeaux, en français vernaculaire).

Sur la centaine de livres qui ont réintégré ma bibliothèque, quatre livres sont consacrés exclusivement aux vrais jumeaux, soit un pourcentage bien plus élevé que la normale.

En rangeant ces livres, ma mémoire a commencé à tourner à plein régime… des histoires de jumeaux, il y en a dans la littérature ! Et j’en ai lu un bon paquet !

J’ai donc décidé que le post d’aujourd’hui serait double. Deux livres pour le prix d’un, deux histoires de jumeaux et une analyse pointue de ce ressort littéraire qui semble être courant à défaut de cliché. Nos jumeaux d’aujourd’hui, Prête-moi ta vie de Judith Michael et Double reflet de Danielle Steel possèdent en effet un certain nombre de points communs.

prete moi ta vie
Notre premier duo (Prête-moi ta vie) est composé de Stéphanie et Sabrina.

Filles de diplomate, elles ont grandi en Europe et ont fini leur scolarité dans une pension super select en Suisse (d’ailleurs, à ce propos je m’interroge… Comment autant d’héroïnes arrivent-elles à atterrir dans des lycées privés helvétiques, quand personnellement je n’ai jamais rencontré qui que ce soit ayant enduré les règles « strictes » d’un tel endroit ?). Leur Bac en poche, elles se séparent et décident de vivre chacune leur petite vie sur deux continents différents, histoire qu’aucune confusion entre elles ne soit possible.

Stéphanie repart pour les Etats-Unis, rencontre Garth, se marie, lui fait deux beaux enfants (un garçon plein d’énergie et une fille sensible) et s’installe dans la vie parfaite d’une épouse (parfaite?) de professeur/chercheur sur un campus américain dans la banlieue de Chicago.

Sabrina reste en Europe, fait ses études à la Sorbonne, se marie avec un lord Anglais, en divorce presque dans la foulée et décide d’ouvrir un magasin d’antiquités à Londres pour occuper ses journées de jeune divorcée.

Deux vies bien différentes en somme. L’épanouissement personnel pour l’une et la réussite professionnelle pour l’autre… Du moins en apparence, car Stéphanie commence à se sentir insatisfaite dans sa vie. Tellement insatisfaite qu’elle arrive à persuader sa sœur d’échanger leurs vies pour une semaine…


Le deuxième duo sort de l’imagination fertile de la mondialement connue Danielle Steel.

Olivia et Victoria sont deux jeunes filles de bonne famille et la prunelle des yeux de leur cher notable de papa. Nous somme en 1913, nous sommes dans la région de New York, nous sommes dans un milieu qui, s’il n’a pas le nom de noblesse, en possède tous les attributs… Gouvernantes, valets et femmes de chambres se mêlent aux corsets, bals de débutantes et réceptions au champagne. Mais nous sommes aussi au début d’un siècle de grands changements, et ces changements, tant politiques que sociaux sont personnifiés par Victoria. La vie d’une jeune fille de bonne famille ne la satisfait pas et contrairement à sa sœur qui s’épanouit à compter les assiettes manquantes dans les armoires du grand manoir paternel, Victoria a besoin de lutter pour une cause supérieure pour se sentir utile.

Si j’arrive très facilement à comprendre et à m’identifier aux aspirations de Victoria (pas que d’envoyer les servantes chercher des assiettes manquantes chez Tiffany’s ne soit pas utile, mais du côté de la réussite personnelle, c’est moyen quand-même) je comprends beaucoup moins sa stupidité et son égoïsme.

Oui, parce ce qu’il faut savoir, c’est que la jeune fille veut lutter pour les droits des femmes, mais s’inquiète fort peu de mettre sa sœur et son père dans l’embarras… Même topo lorsqu’elle rencontre un tombeur notoire… Elle se fiche pas mal des répercussions sur la réputation de sa sœur (qui est quand même son double je le rappelle), ni des mises en garde qui lui sont prodiguées, elle tombe tête la première dans les bras d’un coureur de jupon marié. Bilan des courses, la voilà elle-même mariée en hâte au nouvel avocat de son père ; lequel cherche une nouvelle maman pour son fils…

Il va sans dire que cette nouvelle existence domestique n’épanouit pas la jeune femme…Elle est tellement insatisfaite, qu’elle arrive à persuader sa sœur d’échanger leurs vies pour quelques mois, histoire de faire un break…

Cela vous rappelle quelque chose ? Oui… Nous le tenons notre point commun ! Les deux livres sont construits sur le principe de l’échange des vies. Car qui n’a pas rêvé de vivre une vie différente ? Ne serait-ce que pour un instant ? (NDLR: perso, je le fais une fois par semaine, quand j’enfile mon costume de princesse…et vous?)

En leur qualité de jumelles, les héroïnes de nos romans ont eu l’occasion dans leur enfance de pouvoir se jouer des adultes ne les connaissant pas suffisamment pour pouvoir faire la différence… Une fois adultes, les voilà qui « remettent le couvert ».

Stéphanie part vivre la « vida loca » à Londres tandis que Sabrina se glisse dans son rôle de mère et d’épouse…

Victoria part combattre sur le front de la première guerre mondiale en Europe tandis qu’Olivia prend sa place dans la vie du petit Edward et de son père Charles…

Un plan simple en somme…

Minute, un plan simple ???? Ça sent quand même un peu le coup foireux si vous voulez mon avis…

Je me vois encore arrivant au moment fatidique où Olivia et Sabrina accèdent aux désirs de leurs jumelles… Je pense d’ailleurs avoir crié aux livres « aahhhh les filles, on ouvre les yeux, on agite sa cervelle de jolie jeune femme bien éduquée et on se rend compte que c’est une très mauvaise idée »!

Mais comme bien souvent dans les livres, les héros ont besoin de se retrouver le nez dans leurs erreurs avant de réaliser que leurs choix passés n’ont pas été des plus judicieux.

Pour nos deux duos, c’est bien le cas. Les histoires prennent des tours à la fois dramatiques et romanesques. Mais les deux auteurs sont des routières de l’écriture, elles savent s’y prendre pour nous attirer dans leur histoire et nous emmener exactement là où elles veulent. Je me suis prise au jeu des histoires, des retournements de situations, des intrigues amoureuses complexes et malgré tout le pragmatisme dont je peux m’enorgueillir, j’y ai cru.

Et puis j’ai fermé le livre. Et là, mon esprit a recommencé à travailler… Et la vérité de ce que je venais de lire m’a frappée en pleine face. Vraiment, j’avais cru un instant qu’un échange pareil pouvait être possible ?

Dans « Prête moi ta vie », comment Garth a-t-il pu une seconde se laisser prendre au jeu de la jumelle de sa femme ?

Sabrina habite au Royaume-Uni, elle doit avoir un fond d’accent sensiblement différent de celui de sa sœur qui habite dans la région de Chicago depuis plus de 10 ans… Et la voix ? J’admets fort volontiers être particulièrement sensible aux timbres et à la musicalité des voix, mais même avec du coton dans les oreilles, un verre de vin de groseilles, une carence de sommeil avérée et une rhinopharyngite je pense pouvoir reconnaître la voix d’une personne qui a vécue plus de 10 ans avec moi et à qui j’ai fait deux enfants…

Sans parler du fait que Sabrina n’ait jamais eu d’enfant ! Car même si la nature a été généreuse avec Stéphanie, j’ai du mal à croire qu’aucune différence ne soit notable. Vergetures, élargissement des hanches, variations de poids… Franchement ? Au bout de 13 ans de mariage, ce cher Garth ne s’est douté de rien ?

Chez Danielle Steel, c’est la même chose. Charles ne se doute de rien, reste aveugle au changement de caractère de sa femme qu’il l’attribue à une volonté de faire fonctionner le mariage… Hahaha, que d’humour ce petit!

Peut être ai-je placé trop d’espoir dans la gente masculine, mais j’aime à croire que tout individu est unique, même s’il s’avère qu’il partage avec quelqu’un d’autre son patrimoine génétique… Nos auteurs ont bien du talent, pour m’avoir ne serait-ce que le temps d’un livre, laissé croire autrement.

Mais ces histoires de jumeaux sont pleines de surprises… Aussi laissez-vous tenter par leur dualité.

Bonnes lectures,
Tam-Tam

Le Mouron Rouge

(Réédition du 08/09/10)

Le Mouron rouge n’est pas une romance.

Déjà, Le Mouron rouge n’est pas très connu. C’est un livre d’un autre temps. Je dirais même presque d’une autre génération, si je ne craignais pas de subir les foudres de certaines personnes, en particuliers celles qui ont eu l’idée un jour de me mettre ce livre dans les mains!

Le Mouron rouge, pour moi, c’était un roman de cape et d’épée, un énoooorme pavé (rouge d’ailleurs) qui traînait dans la bibliothèque de mon grand-père entre Les 3 Mousquetaires et Le Capitan. Et j’avais beau avoir plein de frères et de cousins, et préférer Les chevaliers du Zodiaque à Candy, ce gros livre ne me tentait pas, mais alors pas du tout!

Seulement voila, les étés sont longs quand on est jeune. et encore plus long quand on erre dans la maison familiale, qu’on a déjà lu 27 fois tous les Club des Cinq, 14 fois les Alice, que Oui-Oui ou Jojo-Lapin, c’est gentil mais qu’on a définitivement passé l’âge, et que l’on n’est pas encore désespérée au point de lire Eugénie Grandet (enfin pas désespérée au point d’essayer de le lire pour la 4ème fois dans mon cas).

Et pourtant, Le Mouron rouge, c’est une romance. Au même titre que Anne des pignons verts. Au même titre que Jane Eyre. Orgueil et préjugés. Les Mille et unes nuits. Et tant d’autres. Le Mouron rouge, c’est l’été de mes 14 ans, et surtout, Le Mouron rouge, c’est à mon humble avis un des livres les plus injustement méconnus, malgré ses multiples traductions, adaptations au théâtre, au cinéma et à la télévision… C’est une série de 9 romans écrits au début du 20ème siècle par une Baronne anglo-hongroise, sous le titre The Scarlet Pimpernel.

Et cette série nous parle d’un héros, un vrai, un grand beau fort et viril comme on les aime… Un savant mélange de Robin des Bois pour le coté voleur au grand cœur (mais qui ne vole rien en fait), James Bond pour les aventures abracadabrantesques, Arsène Lupin pour la chance insolente, Mac Gyver pour l’ingéniosité, Jack Sparrow pour la sexytude nonchalante (et pourtant ce n’est pas un canon de beauté), un peu Superman sur les bords pour la double identité, et il se murmure même dans certains milieux éclairés que c’est le Mouron Rouge qui a inspiré le personnage du Zorro! Autant dire un bel aventurier qui court vers son destin tel un cheval sauvage (Johnny, sors de ce corps!), et que je verrais bien incarné par Hugh Jackman. Au cas où les choses ne seraient pas encore bien claires, Tam-Tam et moi-même pensons que Hugh incarne le top de la sexytude absolue. Donc, tous mes héros aventuriers, je les vois sous les traits de Hugh Jackman…

Sir Percy (ouch, on vient de perds 372 points sur l’échelle de Hugh Jackman… Soyez indulgents avec ce malheureux, il n’a pas choisi son prénom. Sir Percy donc… ) est un gentilhomme anglais, qui appartient à une société secrète fondée pendant la Terreur française et essaye de sauver de la guillotine le plus grand nombre d’aristocrates. C’est que toutes ces têtes coupées, cela fait franchement mauvais genre, désordre et compagnie, cela manque d’élégance… Sir Percy est une figure publique, nonchalante, distraite, un dandy superficiel que personne ne prend au sérieux. Ce qui le rend évidemment d’autant plus habile lors de ses missions de sauvetage. Missions qu’il n’accomplit pas seul la plupart du temps, il est aidé de ses petits camarades de la société secrète.

Ah, j’oubliais… Le Mouron rouge, qu’est-ce que c’est? Un mouron rouge, c’est une petite fleur écarlate, qui sert de nom de code et de signature à Sir Percy lorsqu’il est en mission. Sir Percy est également un as de déguisement, il glisse comme une anguille entre les mains de la police révolutionnaire française (ah ce livre a bien été écrit par une anglaise, les français n’y tiennent pas DU TOUT le beau rôle!) et notamment file toujours in extremis entre les doigts de son ennemi juré, le sinistre Chauvelin.

Mais où est donc la romance??!

C’est que Sir Percy, en plus d’avoir une gentleman-attitude digne des plus héroïques chevaliers, est marié mes petits amis, à une beauté renversante et française qui répond au doux nom de Marguerite. Et Marguerite a un frère qu’elle aime beaucoup (quelle idée, franchement) et pour lequel elle a la mauvaise habitude de se mettre dans un pétrin pas possible, laissant ensuite à son tendre époux le soin de venir réparer les dégâts. A un petit détail près : Marguerite ne sait pas que son mari est le Mouron rouge. Marguerite compte donc sur le Mouron rouge pour la tirer d’affaire. Par contre, elle ne tient pas son cher mari en très haute estime, méprisant vaguement ce dandy qui se laisse aller à vivre dans un luxe facile pendant que tant de gens meurent de l’autre coté de la Manche… De son coté, Sir Percy est vraiment très très très amoureux de sa femme, mais ne peux pas le lui dire, car il doute de sa loyauté. Un magnifique cas d’identité secrète, qui cause toutes sortes de situations délicates pour nos héros… Conflit, conflit, mon ami!

Ce secret ne s’étendra évidemment pas sur les 9 tomes de la série, en tout cas pas entre les époux, mais il donnera lieu à quelques scènes particulièrement émouvantes entre ces deux-là, qui devront apprendre à se faire confiance et traverser ensembles les épreuves que ne manqueront pas de leur imposer ces temps troublés. C’est donc un pur roman d’aventures chevaleresque, parfaitement entremêlé de romance!

Et, ma chère Tam-Tam, j’ai le bonheur de t’apprendre que Sir Percy passe haut-la-main ton test du soulevage de demoiselle en détresse, il saura faire battre ton cœur de midinette!

Excellente lecture,
Chi-Chi

Séduis-moi si tu peux

seduis-betme

(Réédition du 22/09/10)

Pour rester dans le thème abordé par Tam-Tam, je voulais parler de kilos en trop. Il faut dire que les auteurs de romance ont une conception intéressante du défaut physique. Passons sur les boucles indomptables, les taches de rousseur, la grandeur (à moins d’être une girafe, ça ne compte pas) ou les lèvres trop charnues, qui sont au défaut physique ce que le perfectionnisme est au défaut de caractère : de la fausse modestie mal placé. Les héroïnes sont rarement moches, à part cette pauvre Face de moineau, et si on se limite à la question du poids.. eh bien c’est encore plus édifiant!

La plupart du temps, notre héroïne est plutôt complexée car elle est trop mince pour la mode de son époque, et se lamente sur le fait que cette minceur s’accompagne d’une petite poitrine (plains-toi ma fille, au moins tu ne connaîtras pas le drame des seins qui tombent!)… Parfois, elle a des rondeurs, ce qui, en langage romance, se traduit par des hanches un tantinet plus larges que la moyenne et une poitrine opulente qui fait toujours baver d’envie les autres filles et laisse les hommes pantelants de désir! Et pire encore, ce que l’on voit souvent dans les historiques, un bon corset et hop, l’héroïne a une silhouette voluptueuse, dans les contemporains, elle décide de faire un régime (et n’a bien évidemment jamais aucune difficulté à s’y tenir) et hop, tout va mieux dans sa vie… Aaaargh!!! Alors, oui, la romance, ce n’est pas la vraie vie, mais moi j’aime bien pouvoir m’identifier à une héroïne moins que parfaite, un peu de justice dans ce monde de brutes à la fin, elle va déjà avoir son prince charmant, elle ne peut pas EN PLUS ressembler à un mannequin!
Soyons honnêtes, le poids, c’est sûrement l’un des pire cliché de la romance. Et cette fichue héroïne qui se trouve ronde est la plupart du temps tout ce qu’il y a de plus normale, et son complexe n’est rien d’autre qu’une excuse bidon de l’auteur pour justifier un « conflit » entre nos héros, ce qui prend à peu près aussi bien qu’une mayonnaise ratée! Je préférerai une héroïne bien dans sa peau et moins de rebondissements à 3 francs 6 sous, merci bien! Et en cherchant un peu dans ma bibliothèque, j’ai tout de même réussi à mettre la main sur quelques livres où l’héroïne est ronde, ne passe pas par un extreme-makeover/un régime draconien/Marraine la Bonne fée, et se contente d’apprendre à vivre avec le corps qu’elle a. Pleasure for pleasure, ou Le plaisir apprivoisé d’Eloisa James, Night play ou Jeux nocturnes de Sherrilyn Kennyon, et Bet me, de Jennifer Crusie.
J’avais déjà lu les 2 premiers, mais Bet me était dans ma pile à livre, c’était donc l’occasion de le dépoussiérer!
Et j’ai regretté d’avoir attendu si longtemps, je me suis régalée. Oui, le poids de l’héroïne est en question, mais c’est aussi et surtout une histoire géniale, avec une ex-fiancée psychologue qui développe une théorie bidon, un ex-petit-ami qui est le dernier des crétins, des familles qui m’ont fait adorer la mienne, un neveu intolérant au sucre (le pauvre), une héroïne qui a le job le plus sexy de la planète, actuaire (désolée Tam-Tam, c’est pire que comptable) et qui ne croit pas aux contes de fées, un héros avec une réputation de play-boy peu fréquentable et qui adore parier quand il est sur de gagner, des chaussures de folie (dignes d’une princesse, sauf la paire de mules à talon en plastique transparent avec des cerises sur les orteils…), une amie leste du sac à main, une obsession pour le poulet au marsala, un chat borgne et des boules à neige.
Et évidemment, Min, notre héroïne, se trouve trop grosse (si d’aventure elle venait à l’oublier 3 minutes, sa mère se charge bien de le lui rappeler), et elle suit religieusement les préceptes du régime Atkins, où on ne peut manger aucun glucide (pas de pain, de pâtes, de fruits, de légumineuses, de sucre, rien). Au passage, quelqu’un devrait expliquer à Min qu’il y a bien plus de calories dans le cocktail qu’elle avale en 3 gorgées que dans une bouchée de pain… Et Min vient de se faire larguer, à 3 semaines du mariage de sa sœur. Ô joie, elle va devoir aller seule à la cérémonie, et en plus sa robe est 2 tailles trop petite parce que sa mère espérait qu’elle maigrirait pour l’occasion.
Quand Min rencontre Cal, tout commence avec un pari. Et continue sur le même registre…
Et Cal est convaincu que si Min ne se trouve pas jolie, personne ne pourra l’en persuader, et qu’être sexy, c’est une attitude, pas une taille de robe. Voilà un discours qui a fait clic dans ma petite tête. Cal ne prétend pas une seconde que Min est mince. Il ne lui dit pas si elle devrait ou non perdre du poids Par contre, il lui dit d’arrêter de torturer son corps et son esprit avec un régime qu’elle ne fait que pour satisfaire sa mère (oui, car Min, si elle est un peu complexée, l’est plus par le regard de sa mère que par ses kilos en trop). Voilà une attitude autrement plus saine que de passer sa vie au régime pour de mauvaises raisons!
En prime, Cal (il n’est pas parfait non plus, rassurez-vous) et Min n’ont pas du tout envie de tomber amoureux l’un de l’autre. Et, comme souvent avec Jennifer Crusie, cela donne un cocktail détonant de dialogues à mourir de rire et de situations comiques qui ne tombent jamais dans le ridicule!
Bonne lecture,
Chi-Chi

Une affaire de vocabulaire?

(Réédition du 22/08/10)
Scroll down for english
On parle beaucoup de romance par ici… Bizarre pour un blog de princesses, j’en conviens, mais il faut bien se sacrifier parfois! Mais au juste, c’est quoi, une romance?
Enfin, je dis romance, mais ce pourrait aussi bien être «roman à l’eau de rose», «roman de gare», « littérature sentimentale» ou je ne sais quoi d’autre. Termes légèrement péjoratifs je trouve, je ne peux pas me résoudre à les utiliser. Romance donc. Si on reprend strictement la définition du dictionnaire, une romance, c’est une « pièce de vers, d’inspiration populaire, naïve, qui traite de sujets élégiaques, amoureux et qui peut être mise en musique ». Oui, le lien avec nos livres n’est pas flagrant. En fait, on dit romance car c’est l’utilisation littérale du mot utilisé en anglais!Et si on cherche la définition de « à l’eau de rose »? Réponse : mièvre, fade, insipide, sentimental.

Ah.

Une romance, c’est donc une histoire où sentimental est associé à mièvre, fade et insipide. Pourtant, je ne trouve pas que mes livres soient mièvres, fades, ou insipides. Sentimentaux parfois, oui. Définition de sentimental? Qui accorde de l’importance à l’amour, la tendresse. C’est plutôt vaste ça non? Cela veut donc dire que la romance se trouve dans des livres qui ne sont pas qualifiés en temps que tels. Il s’agit des fameuses « fausses romances » dont j’ai déjà parlé.

Oublions les définitions. Qu’est-ce qui fait que ma royale personne choisit de qualifier un livre de romance, même si il n’est pas estampillé comme tel?

La réponse la plus évidente, c’est bien sur qu’un livre parle d’amour. Mais l’amour, c’est le sujet principal pour des quantités d’écrivains. Prenez la littérature classique, quelque soit son époque, son pays. Roméo et Juliette. Exemple facile, j’admets! Et puis non, je vais me limiter aux français, sinon on y sera encore l’an prochain… Yvain ou le Chevalier au Lion. Andromaque. La Princesse de Clèves. Le Barbier de Séville. Le Cid. La Chartreuse de Parme. Madame Bovary. La Petite Fadette. L’éducation sentimentale. Les liaisons dangereuses. Je pourrais continuer encore longtemps… Qui osera prétendre que ces auteurs n’ont pas parlé d’amour, de sentiments?

Et à qui viendrait-il l’idée de qualifier ces livres de romances? Sûrement pas à moi. Pourquoi? Parce que ce sont des classiques? Probablement. Il y a quelque chose de sacré dans un livre qui a survécu à l’épreuve du temps (et je ne parle pas seulement du martyr que subissent les livres que je transporte dans mon sac)!

Tournons-nous du coté des contemporains. Il existe bien des livres aujourd’hui qui sont publiés comme littérature « généraliste » et qui correspondent à l’idée que je me fait d’une romance, non? Oui.Mais surtout, parler d’amour ne suffit pas à qualifier une romance! Parmi ces classiques que j’ai cité, beaucoup connaissent une fin tragique. Et je ne vois rien de romantique là-dedans. Ah, on me signale en coulisses que j’ai dit sentimental, pas romantique. Ces livres sont sentimentaux. Les romances aussi. Mais il y a un truc en plus, le fameux happy-end!!! Et de Disney à Harlequin, en passant par J’ai lu, les contes de fées et tous les classiques, en ce qui me concerne, une romance, c’est une histoire sentimentale qui finit bien, ni plus, ni moins!

Un seul souci : 8 livres sur 10 publiés dans les 3 dernières années se finissent mal. Ou en queue de poisson. Ou en eau de boudin. Ou un truc innommable, inqualifiable, que je ne mentionnerais pas ici parce que je suis une princesse polie. Bref, les écrivains d’aujourd’hui aiment les fins malheureuses.

Mais POURQUOI tant de haine??!

A croire qu’une fin malheureuse est la garantie de la qualité littéraire du roman? On reproche aux romances d’être des histoires faciles. Au nom de quoi est-ce plus facile d’écrire un livre avec un happy-end qu’une fin malheureuse? Il existe des quantité de livres écrits avec les pieds qui finissent mal, comme il existe des œuvres exquises se terminant bien! Dans une romance, il peut arriver les pires malheurs du monde, tant que le mot de la fin est positif. Et si l’auteur est habile, le lecteur n’a pas la sensation d’une histoire tirée par les cheveux, mais d’un livre bien écrit.Ce que j’aime finalement dans la romance officielle c’est qu’elle ne se cache pas : on y parle d’amour, mais pas de sentiments niais, mièvre, fades ou insipides. On y parle des rapports entre les gens, de l’influence que leur sentiments peuvent avoir sur leur vie.
Et un bon auteur de romance à une plume qui n’est pas moins raffinée ou poétique que celle de n’importe quel autre auteur. Simplement, cet auteur a choisi un éditeur qui s’adresse a son public directement. Cela aussi qualifie la romance aujourd’hui. L’éditeur.

Il y a quelques années, quand Harlequin a commencé à développer sa collection Mira, l’un de mes amis avait reçu en cadeau deux livres de Nora Roberts, des policiers assez noirs. Cet ami méprisait la romance. De la littérature de gare disait-il. Un Harlequin? Mais quelle horreur, tu ne vas quand même pas sortir un truc pareil en public??! Mais sortir « Et vos péchés seront pardonnés » en public, aucun souci… jusqu’au jour où il a réalisé l’éditeur de ce nouveau livre qu’il se régalait à lire.

C’est un Harlequin, c’est une romance, où est la mièvrerie?
J’ai bien regardé entre les pages, au fond de mon sac, derrière l’étagère, sous le lit, rien…

Je crois bien que finalement, la romance, ce n’est pas une catégorie, un genre de la littérature. C’est un état d’esprit.

Chi-Chi

We talk a lot about romance here… I admit that’s pretty strange on a blog run by two princesses, but sometimes you have to force yourself! But what exactly is a romance novel?

For a start, I said romance, but I could also say « sappy books » or « a beach read » or « sentimental novels » or I don’t know what. All these terms are somewhat pejorative, I find, and I can not bring myself to use them. Let’s say Romance, then. If I look up the precise definition in a dictionary, it says « a play in verse, naïve, based on folklore, which deals with love in a melancholic way and can be set to music ». OK, the connection with the books we read is not obvious. Plus, in French we use this word because it is a direct translation of the English word.

So, if we look in the dictionary for the definition of « sappy »? Answer: mushy, bland, insipid, sentimental.

Ah.

According to this, a romance is a story where sentiments are associated with being mushy, bland and insipid. Yet I do not find the books I read mushy, bland and insipid. Yes, they are sentimental sometimes. Definition of sentimental: Which attaches importance to love and affection. That’s a pretty vast definition, wouldn’t you say? That means that you can find romance in some books which are not usually put in that category, like the infamous « fake romances » which I have already talked about.

Let’s forget the definitions. What is it about a book which makes this Royal Highness call it a romance, even if the cover doesn’t mention it?

The most obvious answer is, of course, that the book talks about love. However, love is the main subject treated by many writers. If we look at classical literature, there are loads, whatever period or country we choose. Romeo and Juliette, for example. Okay, that was an easy one, I admit. Even if I limit myself to French writers, because otherwise we will still be here next Christmas… Yvain, the Knight with the Lion, Andromaque, la Princesse de Cleves, The Barber of Seville, Le Cid, The Charterhouse of Parma, Madame Bovary, La Petite Fadette, Sentimental Education, Dangerous Liaisons… I could go on and on… Who would dare to claim that these books didn’t talk about love and affection?

And who would think of calling these books romances? Not me, that’s for sure, but why? Because they are classical books? Probably. There is something sacred about a book which has stood the test of time, and I am not referring to the tourment suffered by those which I carry around in my bag! Let’s look at contemporary literature. There must be some books which are published under the heading of general literature and which correspond to my idea of a romance, aren’t there? Yes, of course.

First and foremost, talking about love is not enough to qualify as a romance! Many of the classics I mentioned end badly, and I can not find anything romantic in that. Wait, a voice « off » is reminding me that I called them sentimental, not romantic. These books are sentimental, so are romances, but romances have something extra: the famous happy end! From Disney to Harlequin, from fairy tales to the classics, and even to some French editors, for me, a romance is a sentimental story which has a happy end, nothing more, nothing less!

The only problem is that 8 out of 10 books published in the past three years end badly. Either they peter out, or they are a let-down, or they end in some monumental catastrophe which I am unable to describe with my polite ladylike vocabulary. In short, today’s writers seem to like unhappy ends.

Why, cruel universe, why?

It seems as though a sad ending is the sign of the literary quality of a novel. Romances are criticised as being light reading. Why should it be easier to write a happy ending than a sad one? Many poorly written books end badly, whereas some very fine works have a happy ending! In a romance, the woes of the world may fall on to our heroes’ shoulders, but everything ends well, and if the author is a good writer, it will all be done without feeling too contrived and unconvincing.

What I like, finally, in an « official » romance, is that it is out in the open. It talks about love, but not about silly, mushy, bland or insipid emotions. It talks about relationships and about the influence that our feelings can have on our lives. The style of a good romantic novelist is no less refined or poetic than that of any other writer. She has simply chosen a publishing house which can be clearly recognised by its readers, since this is another way of recognising modern romance, by the publisher.

A few years ago, when Harlequin France started to develop the Mira collection, large trade paperbacks, one of my male friends received two books by Nora Roberts, quite dark thrillers, as a present. He despised romances and called them « airport novels ». He was ashamed if I read a Harlequin romance in public, but had no qualms about reading « Sacred Sins » in front of other people, until the day when he realised who had published the new book he was enjoying so much.

So, a book can be a Harlequin, a romance, but it is not necessarily mushy. I have checked every page for mushiness, looked at the bottom of my bag, behind the bookshelf, under the bed, no sign of mushiness whatsoever…

Finally, I think that romance is not a category, nor a literary genre. It is a state of mind.

Chi-Chi

Aujourd’hui, en guest-star…

(Réédition du 16/08/10)

Scroll down for english

… Lady V. qui nous fait l’honneur de sa présence, elle a pris le temps de rédiger, de sa plus belle plume, depuis le bord de sa piscine, quelques petits conseils à l’intention de nos chers lecteurs…
Mes amis, roulements de tambour et applaudissements pour Lady V. !
Cinq règles à l’attention des novices en romance
1) Savoir surmonter ses préjugés
Pour être parfaitement honnête, j’étais pleine d’idées reçues sur la romance. Pour moi, ce genre n’était composé que de ces livres à couverture bleue que l’on trouve au Monoprix et autres grandes surfaces, et que l’on a tous feuilleté en attendant que Maman ait fini de choisir entre des Mielpops et des Chocapics. Oui, oui, ces livres avec des titres et des couvertures si kitchs qu’il fallait se mettre à genoux pour les lire sans que les autres les voient. Heureusement, Chi-Chi, qui a vu dans ceci une sorte de blasphème, a décidé de me faire lire certains de ses ouvrages pour me prouver que la romance ne se limitait pas à des textes mal traduits et remplis de clichés et pour cela, je lui suis très reconnaissante.
2) Eviter les navets
Alors oui, certains (quelques, je ne suis encore que très loin derrière Chi-Chi et Tam-Tam) des livres sont vraiment très mauvais, certaines des intrigues franchement minables. J’ai lu notamment trois livres aux intrigues très similaires, dont The Girl most likely to de Susan Donovan, racontant comment une très jeune femme s’est enfuie de sa ville natale juste après avoir été plaquée par son amoureux – lequel a toujours une excellente excuse par ailleurs, et finit par apparaitre comme une grosse victime de la vie – et revient vingt ans plus ans plus tard avec, ô surprise, un enfant caché, lequel, évidemment formidablement intelligent, ne sait rien de son géniteur. Alors quand l’ex finit par découvrir sa paternité, généralement après avoir renoué avec la mère, il se ligue automatiquement avec sa progéniture contre la mère, qui, bien qu’elle se soit débrouillée seule pour élever son enfant, abandonnée de tous, est évidemment traitée comme la pire des catins. Mais heureusement, le héros finit par lui pardonner et en prime ils finissent par refaire un bébé. Heu, excusez-moi, mais ce n’était pas lui qui l’avait plaquée comme une moins que rien par le passé? Et, grand seigneur, il accepte de LUI pardonner??!! En bref, s’en référer à la règle suivante.
3) Avoir un Maitre, un Yoda, un mentor
Comme je l’ai dit plus tôt, c’est Chi-Chi qui m’a fait découvrir la romance, elle a su me faire partager sa passion, m’a ouvert sa bibliothèque, et surtout m’a sélectionné des livres. Un Maitre, dans sa grande sagesse et culture, saura quoi te faire lire. Il sera ton Pygmalion, ton Obi-wan Kenobi (oui c’est ma deuxième référence à Star Wars mais j’ai des excuses, mon père et mes frères sont des geeks irrécupérables, cela finit par déteindre), le Batman de ton Robin… « Non, non, ça vraiment tu veux pas le lire,c’est le cinquième tome d’une série, il faut juste que tu lises le troisième, le sixième puis le premier ils sont dans mon top 15 parce qu’on ressent vraiment les influences post années 80 du nouveau mouvement contemporain de la romance ». Euh d’accord si tu le dis…
4) Trouver LE livre qui vous fera aimer le genre
Ou dans mon cas, la série « The Wallflowers » de Lisa Kleypas, en quatre tomes. En Angleterre, pendant la régence (donc début du 19ème siècle), quatre jeunes filles se rencontrent lors d’un bal et deviennent amies car elles sont des « wallflowers », c’est à dire plus ou moins des potiches, jamais invitées à danser et donc sans grand espoir de trouver à se marier. En effet, malgré le fait qu’elles soient belles, plus ou moins éduquées et gentilles, elles ont toutes quelque chose qui repoussent les prétendants : Lillian et Daisy, deux sœurs, sont américaines ce qui, malgré leur fortune, est terriblement shocking pour la haute société anglaise ; Annabelle, bien que noble, a perdu toute fortune familiale ; enfin, la pauvre Evie, en plus de bégayer, a le mauvais gout d’être la fille d’un propriétaire de casino. Mais, sachant qu’il s’agit pour Annabelle de sa dernière saison, sa dernière chance de trouver à se fiancer, les quatre jeunes femmes décident de s’allier pour, chacune à leur tour, se dégoter un mari. Chacun des livres raconte donc l’histoire d’une de ces quatre héroïnes extrêmement différentes et, chose que j’aime particulièrement, ne s’arrete pas forcément sur le « You may kiss the bride », mais montre également le début de leur vie maritale. Et on continue à voir les personnages évoluer à travers d’autres livres que ceux qui leur est consacré. Une série très bien écrite, qui se lit facilement et que je recommande à tous.
5) L’important, c’est de lire pour soi
Malgré tout le respect que l’on doit à son Maitre, on n’est pas forcé d’aimer les mêmes choses, les mêmes livres. J’aime particulièrement les romans historiques, les contemporains ne me tentent pas plus que ça et les romans avec des vampires, encore moins. Certaines de mes cousines, dont la Wallflower préférée est Evie, ne comprennent pas du tout mon affection pour Lillian, la peste du groupe. And so what? Le plus important, c’est de trouver ce qui vous plait, et puis si vraiment ce n’est pas votre truc, reposez le livre, retournez à Millénium et économisez de la salive.
Et il est peut-être temps que j’arrête, parce que je commence à parler comme dans un mauvais épisode des Frères Scott, la musique pop en moins.
Lady V.

Today’s guest appearance…

… Lady V. who is honouring us with her presence. She has taken the time, from the side of her private pool, to write a few pieces of advice straight from the heart for our dear readers…

Five rules for newcomers to romance

1) Learn to overcome your prejudices.

To be perfectly honest, I had lots of preconceived ideas about romance. I thought that the genre was full of those books with blue covers which you find in superstores, which we have all had a glance at while waiting for mum to choose between Cheerios and Fruit Loops. Ah yes, the books with the soppy titles and with such corny covers that you had to kneel down to read them, just so that none could see what you were reading. Fortunately, Chi-Chi, who thought this was practically blasphemy, decided to make me read some of her books, to show me that romance was not just a bunch of bad translations, full of clichés. I am most grateful to her for that.

2) Avoid duds

So yes, some of the books we read are awful, (or in my case, a few, because I am a long way behind Chi-Chi and Tam-Tam) and some have really useless plots. For example, I read three books with very similar plot-lines, including Susan Donovan’s « The Girl Most Likely », where a very young woman runs away from her home town, just after being dumped by her boyfriend – who always has an excellent excuse, by the way, and turns out to be a poor victim – and comes back twenty years later with a secret child in tow, what a surprise! Of course, despite the offspring being a child genius each time, he or she still knows nothing about his or her biological father. Then, when the ex finds out he is a father, usually after getting back together with the mother, the kid takes his dad’s side against his mother. Yes, the same mum who has struggled to bring up her child for years, all by herself, is suddenly treated like some kind of harlot. Fortunately, the hero ends up by forgiving her and they have another baby into the bargain. Um, excuse me, but wasn’t it he who abandoned her like a nobody in the distant past? And now he deigns to forgive HER??!! Anyway, to avoid this, see the next point. 

3) Have a mentor, a Yoda, a guru

As I said earlier, it was Chi-Chi who introduced me to romance. She talked to me about her passion, let me share her bookshelf and above all, she picked out books for me. A guru, in all his or her wisdom and culture, will know what to give you to read. He or she will be your Pygmalion, your Obi-Wan Kenobi (yes, I know, another Star Wars reference, but I have an excuse: My father and brothers are hopeless geeks, and it rubs off on you), Batman to your Robin… « No, no, you really can’t read that! It’s the fifth volume of the series, you just have to read the third, the sixth then the first. They are in my Top 15 because you can clearly detect signs of the post-80s influence of the new contemporary romance movement ». Well, um, okay, if you say so…

4) Find THE book which will make you love the genre

Or, in my case, the series. It was « The Wallflowers », a series in four volumes by Lisa Kleypas. In England, during the regency period, at the start of the 19th century, four young girls meet at a ball and become friends because they are all « wallflowers », who are rarely invited to dance and so have little chance of finding a husband. In fact, despite being beautiful, fairly well-educated and kind, they each have something which scares off potential suitors. Lillian and Daisy, two sisters, have a great fortune, but they are American, which is terribly shocking for the English fashionable society; Annabelle, although noble, has lost her family fortune, and finally there is poor Evie, who not only stammers, but has the poor taste to be the daughter of a casino-owner. Despite these obstacles, since it is Annabelle’s final season, her last chance to get engaged, the four young ladies decide to join forces and find husbands, one after the other. Each book tells the story of one of these unusual heroines and does not stop at « You may kiss the bride », but shows us the start of their married life, too, which I particularly appreciated. Plus we continue following the characters through the other volumes, not just their particular story. The series is well-written, easy to read and I highly recommend it.

5) The most important thing is to read for yourself

Despite all the esteem in which you must hold your guru, you are not obliged to like the same things or the same books. I am particularly fond of historical romances; contemporaries do not do much for me and vampire stories even less. Some of my cousins, who like Evie best of all the Wallflowers, can not understand my affection for Lillian, the pest, but so what? The point is to find what YOU like, and if the book you are reading is really not your style, put it down, go back to Millenium and do not waste your breath explaining.

And now it is probably time for me to stop, because I am starting to talk like a bad episode of On Tree Hill, but without the pop music.

Lady V.

Classement AAR 2013


My dear fellows…

Aujourd’hui classement AAR.

AAR? Kesako me diront certaines? AAR vient de « All About Romance », ce qui est assez approprié dans ces murs. Et chaque année, plusieurs classement sortent, le classement par les lecteurs, par les auteurs, sur les romances sorties pendant l’année, etc… Et puis il y a le classement d’aujourd’hui, qui correspond un peu au Top 15 de Chi-Chi qui aurait pris des hormones de croissance et serait devenu un « Top 100 des romances préférées de tous les temps… ».

Et donc celui de 2013 est sorti. Et vous remarquerez que l’éventail est vaste, tant au niveau des dates de publication que des genres!

1. Lord of Scoundrels (Le prince des débauchés) Loretta Chase Historique Europe (1995)
2. Devil In Winter (Un diable en hiver) Lisa Kleypas Historique Europe (2006)
3. Pride and Prejudice (Orgueil et préjugés) Jane Austen Classic (1813)
4. The Madness of Lord Ian Mackenzie (La folie de Ian Mackenzie) Jennifer Ashley Historique Europe (2009)
5. Outlander (Le Chardon et le Tartan) Diana Gabaldon Time-Travel (1991)
6. Flowers From The Storm Laura Kinsale Historique Europe (1992)
7. Slightly Dangerous Mary Balogh Historique Europe (2004)
8. Dreaming of You (La loterie de l’amour) Lisa Kleypas Historique Europe (1994)
9. The Viscount Who Loved Me (Anthony) Julia Quinn Historique Europe (2000)
10. Romancing Mr. Bridgerton (Colin) Julia Quinn Historique Europe (2002)
11. The Spymaster’s Lady Joanna Bourne Historique Europe (2008)
12. Mr. Impossible Loretta Chase Historique Europe (2005)
13. What I Did for a Duke Julie Anne Long Historique Europe (2011)
14. Not Quite A Husband Sherry Thomas Historique (2009)
15. Bet Me Jennifer Crusie Contemporain(2004)
16. The Duke and I (Daphne) Julia Quinn Historique Europe (2000)
17. The Black Hawk Joanna Bourne Historique Europe (2011)
18. Nobody’s Baby But Mine (C’est lui que j’ai choisi) Susan Elizabeth Phillips Contemporain (1997)
19. It Had To Be You (Nulle autre que toi) Susan Elizabeth Phillips Contemporain (1994)
20. Welcome to Temptation Jennifer Crusie Contemporain (2000)
21. Match Me If You Can (Parfaite pour toi) Susan Elizabeth Phillips Contemporain (2005)
22. The Raven Prince (Puritaine et catin) Elizabeth Hoyt Historique Europe (2006)
23. A Week To Be Wicked Tessa Dare Historique Europe (2012)
24. Jane Eyre Charlotte Bronte Classique (1847)
25. Morning Glory Lavryle Spencer Historique Amerique (1990)
26. Lord Perfect Loretta Chase Historique Europe 2006
27. Naked In Death (Lieutenant Eve Dallas) J.D. Robb Futuriste (1995)
28. Paradise Judith McNaught Contemporain (1991)
29. The Bride (Sur ordre du roi) Julie Garwood Medieval (1989)
30. It Happened One Autumn (Parfum d’automne) Lisa Kleypas Historique Europe (2008)
31. Blue-Eyed Devil (Bad boy) Lisa Kleypas Contemporain (2005)
32. Devil’s Bride Stephanie Laurens Historique Europe (1998)
33. Private Arrangements Sherry Thomas Historique Europe (2008)
34. Lover Awakened J.R. Ward Paranormal (2006)
35. Persuasion Jane Austen Classique (1818)
36. A Summer To Remember Mary Balogh Historique Europe (2002)
37. A Knight in Shining Armor (Vint un chevalier) Jude Deveraux Time-Travel (1989)
38. Devil’s Cub Georgette Heyer Classic (1932)
39. Ravishing the Heiress Sherry Thomas Historique Europe (2012)
40. Kiss An Angel (Drôle de cirque) Susan Elizabeth Phillips Contemporain (1996)
41. Mr. Perfect (Mister Perfect) Linda Howard Contemporain (2000)
42. When He Was Wicked (Francesca) Julia Quinn Historique Europe (2004)
43. A Kingdom of Dreams Judith McNaught Médieval (1989)
44. What Happens in London (Mademoiselle la curieuse) Julia Quinn Historique Europe (2009)
45. Venetia Georgette Heyer Classique (1956)
46. Smooth Talking Stranger (La peur d’aimer) Lisa Kleypas Contemporain (2009)
47. The Secret (Le secret de Judith) Julie Garwood Médieval (1992)
48. Dream Man (Un fascinant regard) Linda Howard Romantic Suspense (1995)
49. Heaven, Texas (Une étoile en plein coeur) Susan Elizabeth Phillips Contemporain (1995)
50. MacKenzie’s Mountain Linda Howard Contemporain (1989)
51. As You Desire Connie Brockway Historique (1997)
52. This Heart of Mine Susan Elizabeth Phillips Contemporain (2001)
53. More Than A Mistress Mary Balogh Historique Europe (2000)
54. The Rake Mary Jo Putney Historique Europe (1998)
55. Slave To Sensation Nalini Singh Paranormal (2006)
56. Love in the Afternoon (L’amour l’après-midi) Lisa Kleypas Historique Europe (2010)
57. The Last Hellion Loretta Chase Historique Europe (1998)
58. Ravished Amanda Quick Historique Europe (1992)
59. The Forbidden Rose Joanna Bourne Historique Europe (2010)
60. When Beauty Tamed the Beast (La belle et la bête) Eloisa James Historique Europe (2011)
61. Nine Rules to Break When Romancing a Rake Sarah MacLean Historique Europe (2010)
62. Then Came You (Par pure provocation) Lisa Kleypas Historique Europe (1993)
63. See Jane Score Rachel Gibson Contemporain (2003)
64. A Lady Awakened (Pacte sensuel) Cecilia Grant Historique Europe (2012)
65. The Duke Of Shadows Meredith Duran Historique Europe (2008)
66. And Then He Kissed Her Laura Lee Guhrke Historique Europe (2007)
67. Cry No More (Les disparus de San Pablo) Linda Howard Romantic Suspense (2003)
68. Bound by Your Touch Meredith Duran Historique Europe (2008)
69. After The Night (Le secret du Lac) Linda Howard Contemporain (1995)
70. Frederica Georgette Heyer Classique (1965)
71. Perfect Judith McNaught Contemporain (1993)
72. Open Season (La chasse est ouverte) Linda Howard Contemporain (2001)
73. Honor’s Splendour Julie Garwood Médieval (1987)
74. My Dearest Enemy Connie Brockway Historique Europe (1998)
75. Ransom (Le maître chanteur) Julie Garwood Médieval (1999)
76. Unveiled Courtney Milan Historique Europe (2011)
77. The Iron Duke (Le duc de fer) Meljean Brook Steampunk (2010)
78. To Beguile A Beast (Le reclus) Elizabeth Hoyt Historique Europe (2009)
79. Dream A Little Dream (Ensorcelée) Susan Elizabeth Phillips Contemporain (1998)
80. Suddenly You (Sous l’emprise du désir) Lisa Kleypas Historique Europe (2001)
81. Something Wonderful Judith McNaught Historique Europe (1988)
82. The Secret Pearl Mary Balogh Historique Europe 1991
83. An Offer From a Gentleman (Benedict) Julia Quinn Historique Europe (2001)
84. Sugar Daddy (Mon nom est Liberty) Lisa Kleypas Contemporain (2007)
85. Secrets of a Summer Night (Secret d’une nuit d’été) Lisa Kleypas Historique Europe (2004)
86. The Shadow and The Star Laura Kinsale Historique (1991)
87. The Governess Affair Courtney Milan Historique Europe (2012)
88. His At Night Sherry Thomas Historique Europe (2010)
89. For My Lady’s Heart Laura Kinsale Médieval (1993)
90. To Have and To Hold Patricia Gaffney Historique Europe (1995)
91. Mine Till Midnight (Les ailes de la nuit) Lisa Kleypas Historique Europe (2007)
92. Simply Love Mary Balogh Historique Europe (2006)
93. Rising Tides (Sables mouvants) Nora Roberts Contemporain (1998)
94. Almost Heaven Judith McNaught Historique Europe (1990)
95. A Hunger Like No Other (Morsure secrète) Kresley Cole Paranormal (2006)
96. Lady Sophia’s Lover (L’amant de lady Sophia) Lisa Kleypas Historique Europe (2002)
97. Natural Born Charmer Susan Elizabeth Phillips Contemporain (2007)
98. The Grand Sophy Georgette Heyer Classique (1950)
99. Whitney, My Love Judith McNaught Historique Europe (1985)
100. Sylvester Georgette Heyer Classique (1957)

Voilà, une bien longue liste. Alors, votre chouchou est-il dans cette liste?

Chez les princesses, de cette liste, 39 ont été chroniqués, un peu plus des 3/4 ont été lu, et il y a aussi ceux dont nous avons lu un autre titre de l’auteur (mais là, je rends les armes, je ne mets pas les liens!!!).

Pas mal non? Lequel avez vous lu que nous n’aurions pas traité (et l’injustice est telle que vous nous invitez à réparer cette erreur au plus vite)?

Quel ouvrage vous surprend le plus ici?

Je vous laisse sur ces questions,

Bonne réflexion!
Tam-Tam

La question de l’homme

(Réédition du 14/08/10)

Dans une histoire d’amour il est question d’un couple. D’une unité centrale qui se forme par l’interaction entre le protagoniste mâle et la protagoniste femelle. Pour qu’il y ait alchimie et que le couple fonctionne, le caractère des deux héros et leur cohérence ensemble est capitale. Le couple est au cœur du roman, et dans ce couple, l’homme, et tout ce qu’il représente, tient une place de choix.

Car honnêtement, qu’adviendrait-il de Autant en emporte le vent sans le charismatique Reth Butler ? Que deviendrait Elizabeth Bennet sans Mr Darcy dans Orgueil et Préjugés ?

L’auteur a donc pour mission de créer un personnage qui saura non seulement retenir l’attention de l’héroïne, mais aussi celle de la lectrice ! Et tout comme chaque femme ne recherche pas la même chose chez un homme, chaque lectrice ne recherche pas la même chose chez le héros… quoique…

En me penchant sur la question, j’ai réalisé à quel point cette règle n’était pas vraie !

Par exemple, dans la vraie vie, celle où les gens ne m’appellent pas Votre Altesse, je sais que Chi-Chi et moi-même ne sommes pas attirées par les mêmes princes… Pourtant, nous sommes toutes les deux d’accord sur la sexitude incontestée des Dark-Hunter.

Dans un livre, je vais baver d’envie devant l’aura mâle d’un héros du type howardien plein de testostérone. Dans la vraie vie, je préfère un cerveau bien rempli à un corps parfait… Et j’aime bien prendre les décisions aussi, too bad pour l’homme macho…

Dans un livre, je frémis d’anticipation à la description des costumes régence du héros et à la manière dont ses larges épaules/ses puissantes cuisses/son magnifique membre les remplissent. Dans la vraie vie, un mec en collants est déguisé, un mec en slim, fashionisé. Dans les deux cas, mon radar à canon reste éteint !

J’ai donc entrepris de faire le tour de mes héros préférés afin de déterminer si oui ou non ils étaient tous sorti du même moule !

J’ai passé en revue une liste assez impressionnante de livres et d’auteurs. J’y ai inclus mes préférés, ceux que j’emporterai sur une île, mais aussi ceux qui ont ce petit quelque chose qui leur donne le droit de rester dans ma bibliothèque sans pour autant avoir le droit d’intégrer mon sac de vacances pour l’île…

J’ai tapé dans des genres variés : le contemporain, la romance régence, moyen âge, victorienne, le thriller, l’espionnage, le fantastique, la romance vampire, cowboy, écossaise, irlandaise, les fresques historique en 8 tomes, les romans Harlequin en 100 pages… Bref, j’ai fait un tour d’horizon et relu bien des 4èmes de couverture pour arriver à cette conclusion :
Mes héros préférés sortent d’un moule en silicone que les auteurs doivent se refiler entre elles… Mais même si elles les font cuire dans des fours différents ce qui leur donnent une saveur particulière, la recette reste la même.

Mon héros est fort, il a des muscles, il n’a pas de ventre mou, et si d’aventure il était doté de tablettes de chocolat abdominales cela ne gâcherai rien.

Tout comme les pompiers de Paris passent l’épreuve de la planche chaque matin, mon héros doit passer par l’épreuve du soulèvement de jeune demoiselle en détresse/fatiguée/blessée. Si par la suite il est capable de la porter sur plusieurs kilomètres, sans montrer d’autres signes que ceux de l’angoisse de voir arriver la belle à bon port, c’est un point de plus pour lui.

Mon héros est grand. Plus grand que l’héroïne, qui a le droit d’être une petite chose fragile ou le genre modèle petit lutin facétieux, mais dans tous les cas, il doit donner l’impression d’être plus grand que moi (NDLR : Je suis grande… très grande)!

Mon héros est intelligent. Mais pas forcément en ce qui concerne les relations avec les femmes. Il a le droit de ne découvrir l’épanouissement amoureux qu’avec l’héroïne. Mais il doit être un génie dans sa partie, que ce soit les affaires, la voile, la pêche, la musique ou le football américain. Toutefois, on notera qu’il est plus facile de rêver sur un héros architecte que sur un héros plombier…

Mon héros doit laisser sa douce moitié vivre. Il a le droit d’être possessif, mais la jalousie, passé le stade où l’aveu de l’amour est fait, c’est un peu pénible. Il doit être protecteur, mais quand on passe au stade bodyguard, ça fait un peu trop Hollywood à mon gout !

Mon héros a un passé. Ça le rend mystérieux. Il est marqué par son enfance/un accident/une apparition d’ovni dans le jardin de sa grande-tante Mauricette… Mais grâce à l’amour, il va pouvoir tourner une page.

Mon héros doit avoir la barbe de trois jours sexy, les chausses de cavaliers étroitement ajustée à ses cuisses puissantes, le sens de l’humour affuté, la carrure d’un athlète, une patience à toute épreuve et un doctorat en sport en chambre…

Mon héros est un cliché vivant. Et si je rencontrais mon cliché dans la vraie vie, mon intelligence m’avertirait qu’un corps pareil doit s’entretenir avec des heures en salle de muscu, qu’une telle compétence sous les couvertures sous-entend un entrainement préalable avec d’autres demoiselles que moi et qu’un passé mystérieux est parfois bien compliqué à gérer au quotidien…

Mais voilà, dans un livre, on oublie tout, et on rêve.

Le talent de l’auteur et sa recette secrète du héros nous font oublier que les ingrédients utilisés sont des clichés.

Créer un héros est un processus délicat, car lorsque mal maniés, nous levons les yeux au ciel et reposons le livre.

Parfois un héros fabuleux est associé à une dinde, et le livre perd toute sa saveur. C’est un peu comme servir de la Villageoise avec du foie gras aux truffes.

La question de l’homme est donc plus compliquée qu’une simple recette parfaite. Elle demande du doigté et de la patience, comme un bon repas n’est pas qu’une question d’ingrédients et de plats. Il faut l’atmosphère et les convives…

Et vous quel est votre héros parfait ?

Tam-Tam

PS: Sur la photo, le plus Yummy des australiens…

Le miel et les abeilles

abeilles

Aujourd’hui, deux livres, et deux livres que vous n’allez pas vouloir lire, laissez-moi vous le dire.

Deux livres lus tout récemment et deux livres écrits tout aussi récemment, avec un détaillounet de rien du tout qui m’a donné de folles envies de rage et abandonner le livre aussi vite.

Dans ces moments-là, je ressens cruellement l’inconvénient majeur de la technologie qui me fait lire sur kindle ou sur mon téléphone : je ne peux pas me défouler sur le livre et le jeter sauvagement contre un mur, voir à la poubelle, comme cela m’est arrivé très exceptionnellement (je le jure), je ne peux pas le tordre entre mes mains crispées pour le faire souffrir !

En revanche, ce que je peux faire, c’est envoyer des textos enragés à T. (oui, la rage est le motif de cette chronique), et me demander COMMENT un auteur peut encore écrire une c*** pareille aujourd’hui !!!

(T. est en train de sauter au plafond, j’ai dit une grossièreté)

(Elle ne va plus jamais vouloir m’écouter)

(Mais attendez, vous allez comprendre, et dites-moi si vous n’êtes pas d’accord !!!)

Le premier livre, c’est Bridesmaid de Julia London.

Sa nouvelle toute fraichement sortie, un road-trip pour cause de grève aérienne avec un parfait inconnu, tout pour me plaire dans le synopsis et une auteur que j’aime bien d’habitude. Jamais le top du top mais un moment agréable, et c’est déjà beaucoup. Donc, notre héroïne, Julie, Karen, Kate, je ne sais plus trop (Kate je crois) (oui, c’est ça, Kate), se retrouve dans l’avion à côté du beau Joe. Une tempête plus tard, leur avion de New-York à Seattle se pose à Dallas. Vérifiez sur une carte, ce n’est pas du tout le chemin. Il y a urgence car Kate se rend au mariage de sa meilleure amie avec une robe de demoiselle d’honneur à crinoline couleur pêche, dans sa house géante rose fuchsia, et que la mariée est complètement névrosée. Joe est pressé aussi, le job de sa vie l’attend. Bref, spoilers à tous les étages, ils finissent par partager une voiture, un train, et une chambre d’hôtel. Et ce qui devait arriver arriva, ils se sautent dessus comme des lapins. Ils se connaissent donc depuis 36h à ce moment-là, et à aucun moment, d’aucune façon que ce soit, l’auteur n’évoque la question du préservatif. Ni MST, ni grossesse, rien. Si la scène avait été suggérée, j’aurais pu croire que c’était une ellipse, mais non. Moult détails et rien. Ni avant, ni après. A aucun moment de l’histoire n’est évoquée cette possibilité très réelle que peut-être c’est légèrement inconscient d’agir ainsi.

Et moi, cela me met en rage.

L’histoire se finit bien, bla bla bla, ils vécurent heureux, et moi j’ai un ulcère à l’estomac rien que d’y repenser.

Madame Julia London, c’est une omission impardonnable, surtout de la part d’une auteur aussi expérimentée !

Quant au livre suivant, je vous le dit tout net, je ne l’ai même pas terminé. On me l’avait recommandé, vendu comme quelque chose de très sweet, une histoire new adult mélangée de small town romance : Small town girl de Jessica Pine.

L’héroïne, Lacie, végète dans sa petite ville de province, où elle aide son papa à vendre des antiquités en attendant de réussir à payer son emprunt étudiant. Parce qu’elle a un diplôme en poésie anglaise, et que si vous voulez mon avis cela a l’air encore plus utile qu’un diplôme d’art floral japonais, vu ce que Lacie essaye d’en faire…

Donc, Lacie végète et s’ennuie, et quand sa meilleure copine, mannequin à New-York, vient passer le week-end et lui propose d’aller en boite, elle se laisse déguiser en fille de petite vertu (j’essaye de rattraper mes mots osés de tout à l’heure) et se retrouve dans un bar over-branché où sa provincialitude ne passe pas du tout inaperçue.

Résultat, elle se planque dans un coin, se fait aborder par un type qui a l’air nettement moins propre sur lui que les autres (il porte un tee-shirt, imaginez l’horreur et la décadence), et se laisse convaincre pour un petit quickie dans la voiture, sur le parking de la boite.

Glamour non ? Vous devinez le moment où je vais devenir hystérique ?

Gagné, Lacie ne pense pas une seconde à se protéger. Avec un mec rencontré 5 minutes plus tôt en boite de nuit. Et cette espèce de DEBILE nous gratifie le lendemain (au-delà des détails de sa gueule de bois), d’un petit monologue qui atteint de tels summums de stupidité que je ne peux pas m’empêcher de vous le mettre tel quel ici :

« The worst part was than I didn’t regret it nearly as much as I should. (…) It kept coming back to me in pieces – a frantic scramble of hands and tights, the smoky taste of his mouth, the high-schoolish way he’s said “It’s okay – I’m clean”, which was as deep a discussion of safe sex as we’d had. I knew it was stupid as hell but everyone else did it, didn’t they? And they got away with it, so why shouldn’t I?”

Et là, c’était terminé pour moi. Au-delà du fait que l’évocation du souvenir n’a rien de sexy (une ruée de mains et de cuisses, le gout fumé de sa bouche, sérieusement ??!), il y a cette phrase d’une bêtise sans nom qui a fait que je n’ai pas pu continuer. Rien, absolument RIEN n’aurait pu sauver ce livre et ma tension artérielle était devenu bien trop élevée, je n’ai pas envie de mourir pour la science moi, madame.

Tu as raison cocotte, tout le monde passe à travers les mailles du filet. Toutes les gamines enceintes à 17 ans le sont par volonté murement réfléchie et les gens qui ont une MST l’ont bien cherché. Limite, ils ont dû sélectionner leur partenaire sur cette base.

Parce qu’après tout, si tout le monde le fait, pourquoi pas toi.

Pour ton information, ma chérie, d’après les chiffres de l’OMS, 16 millions de jeunes filles de moins de 19 ans tombent enceintes chaque année, 3 millions d’entre elles se font avorter, je pense que tu peux estimer sagement que si elles ne gardent pas le bébé, elles ne l’ont probablement pas voulu (et c’est sans compter celles qui le gardent parce qu’elles n’ont pas le choix, quelles qu’en soient les raisons). Quant aux MST, 499 millions de nouveaux cas chaque année rien que pour les maladies guérissables ! Or il existe plus de 30 maladies de ce type, et parmi les 8 les plus répandues, 4 sont inguérissables (et je ne vous donne pas les chiffres pour celles-là), d’autres sont asymptomatiques, en dépit des conséquences graves qu’elles peuvent avoir sur la santé à long terme. Prendre le risque d’en attraper une me parait donc être une idée lumineuse…  Une petite hépatite en cadeau de Noël, le VIH pour votre anniversaire, non, vous en pensez quoi ?

Donc, je rage, j’abandonne le livre, et je m’interroge. Je ne sais pas vous, mais j’ai commencé à lire des romances très jeune. Vers 13 ans. Les romances ont joué un grand rôle dans mon éducation, dans ma manière de voir les relations intimes, et je sais pour en avoir souvent parlé avec des copines lectrices que je ne suis pas la seule. Est-ce que si j’avais lu une chose pareille à 13 ans, ou même 14, 15 ou 16, pourquoi pas à 25, je ne me serais pas mis en tête que c’était acceptable de ne pas me protéger ? Quel que soit l’âge du lecteur, il n’y aurait pas une responsabilité de l’auteur de ne pas écrire des âneries pareilles ?

Une responsabilité générale à toute personne de ne pas laisser se propager ce cliché plus qu’éculé qui veut que l’on peut se faire confiance, après tout, on est dans une romance ? La prolifération des historiques et du paranormal dédouane souvent les auteurs de ces considérations de santé publique (et je ne vous dis pas que c’est une bonne chose mais je choisis mes batailles aujourd’hui), mais en romance contemporaine ? Quand l’idée générale est justement de mettre en scène des situations du quotidien ? Et dans les situations évoquées ici, c’est plus un exemple d’inconscience que de confiance…

La situation du quotidien laisse penser que l’on peut sans danger faire n’importe quoi. Et parce que c’est une romance, tout finira bien. Mais la fiction doit refléter la réalité un minimum : on ne met pas dans l’esprit des lecteurs l’idée que l’on peut coucher avec quelqu’un sans que cela prête à conséquence ! Je milite pour la responsabilisation des héroïnes de romance, et des femmes en général.

La réalité n’est pas une romance, on peut tomber enceinte d’un coup d’un soir, ces femmes ont pourtant bien du avoir des cours d’éducation sexuelle sur les oiseaux et les abeilles, les choux et les roses, la cigogne, etc… Elles ne peuvent pas plaider l’ignorance, quand aux MST, il faut donc encore et toujours rappeler que « rien n’a craindre » ne vaut pas un test de dépistage ? Et combien de personnes se retrouvent chaque années affectées sans le savoir, parce qu’elles n’ont pas conscience de s’être mises en danger, parce qu’elles ont fait confiance à une personne elle-même infectée sans le savoir, parce qu’elles sont asymptomatiques et n’ont pas conscience d’infecter d’autres personnes ?

On ne le répètera jamais assez, la meilleure défense contre ces risques est la prévention !!! Et autant ne pas voir la question abordée dans une romance du début des années 90 me semble gênant mais compréhensible (opinion publique encore peu sensibilisée, etc., admettons), autant c’est une erreur inadmettable (oui, parfaitement, inadmettable) pour moi aujourd’hui, après les grandes campagnes mises en place par les ONG, avec les moyens médicaux dont nous disposons en Occident !

Vous l’aurez compris, je ne vous conseille pas ces livres, mais à votre avis, inadmettable, inconscient, irresponsable, carrément criminel de la part des auteurs ? Surtout que ce ne sont que des exemples, d’un travers que l’on retrouve hélas trop souvent… Alors pour vous, il y a une responsabilité de l’auteur ou c’est de la fiction, on s’en fiche ?

Pour moi, en tout cas, c’est au moins une belle occasion perdue d’aider justement à une cause importante… Et une grande source de rage qui fait que le livre pourra être excellent par ailleurs, je ne le recommanderai pas. Une femme informée est responsable, c’est une femme qui reste maitresse de son destin, c’est une pierre apportée à la cause, et on vous l’a déjà dit, la romance est féministe. Quand elle est bien faite. Ce qui n’est clairement pas le cas ici !

Love,
Chi-Chi

Top 10 des acrobaties inoubliables

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Allez, il est temps de penser à la rentrée des blogs ! (avec une photo de Fabio en maillot de bain, parce que c’est bien de circonstances, j’ai décidé)T. a récupéré l’internet dans son nouveau château où elle fait pousser des pamplemousses, je suis revenue à la civilisation (en attendant d’en repartir bientôt), et on vous prépare quelques changements pour le mois de septembre…

Mais en attendant, il était temps de revenir sur le travail que nous avions fait ensemble lors de mon séjour fort fort lointain au printemps

A savoir, notre top 10 des scènes sexys qui ont marqué notre adolescence de jeunes princesses en fleur, fait toute une éducation et laissé des souvenirs impérissables. Potentiel sexy qui ne survit pas toujours à la relecture, mais qu’importe ! Et je parle des scènes que l’on trouve dans la romance classique, et non pas dans l’erotica en tout genre, vous pensez bien que ce serait trop facile sinon.

Là où vous allez bien rire c’est que ce sois moi, maitresse de l’étiquette et notoirement connue pour être une grande prude, qui sois obligée de relever le défi d’écrire cet article sans déroger à mes règles de bienséance. Préparez-vous, cela risque de ne pas être triste…

La première, la plus importante, la meilleure, celle qui nous vient tout de suite à l’esprit, c’est toujours la scène entre Derek et Sarah dans La loterie de l’amour. Si vous avez lu ce livre quand vous aviez 15 ans (comme T. et moi donc), vous saurez de quoi je parle. Si vous le découvrez aujourd’hui, post Fifty shades et compagnie, vous ne sourcillerez même pas… Mais à l’époque, la jeune demoiselle innocente qui découvre que si, même si elle refuse de se retourner pour donner accès à son tendre époux, il est possible de faire des choses, cela m’avait appris plein de choses sur la vie et les abeilles et les fleurs. (quand je vous disais que vous alliez rigoler)

Number 2. Un autre de mes grands souvenirs, pas forcément le plus sexy mais le plus improbable, c’est une magnifique scène sur un cheval au galop, dans Une mélodie de velours de Jude Deveraux. Une gymnastique complétement dingue, et même sans avoir testé, je ne comprends pas que ce soit techniquement possible ! Inoubliable…

Number 3, dans Mister Perfect de Linda Howard. Jayne au téléphone avec sa sœur découvre qu’il est possible d’être assez facilement distraite. Quand à la sœur de Jayne, elle serait aujourd’hui encore prête à lâcher son mari si jamais notre héros très doué de partout avait un frère du même calibre. Et moi aussi. Je dis ça, je ne dis rien.

Number 4, la nuit de noces de Jasper et Melissande dans Séduire un séducteur d’Elizabeth Hoyt. Une nuit de noce où le héros n’est pas du tout à la hauteur. Vous comprenez, la première fois ça fait mal alors il faut en finir le plus vite possible. Au grand dépit de l’héroine qui n’est pas vierge et trouve que son mari manque de finesse. Ok, elle n’a rien de sexy cette scène en fait. C’est la scène dans le presbytère dans Puritaine et Catin (de la même auteur) qui est sexy. Mais la nuit de noces m’a marqué davantage. J’étais plus vieille, c’est surement pour ça !

Number 5, je fais une confiance aveugle à T. puisque je n’ai pas lu (et ne lirai jamais) la saga des Enfants de la terre de Jean M. Auel. Mais si j’en crois les rougissements de ma comparse, les premiers rites entre Ayla et Jondalar (dans le tome 2 de la saga) sont à la hauteur pour figurer dans ce top !

Number 6, une bataille de tartes dans un Jude Devereaux again… Un ange de velours pour être précise (Velvet Angel). Je sais, cela n’a rien de sexy, dit comme ça. Mais une fois de plus, imaginez la fraiche petite princesse que j’étais, découvrant que l’on pouvait faire des choses sur la table du diner, après une bataille de dessert et en faisant un usage très créatif (encore que salissant) des fruits confits… Usage alimentaire créatif que l’on retrouve aussi chez Lisa Kleypas, Sous l’emprise du désir.

Number 7, dans Unclaimed de Courtney Milan. Croyez moi sur parole quand je vous dit que ce n’est pas parce que le héros est vierge qu’il ne sait pas se servir de ses atouts correctement!

Number 8, dans Son of the morning de Linda Howard, il y aurait une mythique scène dans un escalier. Moins créatif que d’autres mais très représentatif de l’état d’urgence dans lequel peut vous mettre un héros howardien…

Numer 9, dans une cabine d’essayage, pour Vane et Bride dans Jeux nocturnes de Sherrilyn Kennyon. Certes, de nuit, donc dans un magasin fermé et déserté. Ce qui n’enlève rien au potentiel sexy de la scène.

Number 10. Pour finir en beauté… Dans la série des Royal four de Celeste Bradley, il se passe un truc absolument magique. Le héros est tellement bien monté qu’il a du mal a trouver des partenaires accommodantes. Et ce n’est pas une image. Heureusement, notre héroïne pleine de ressources s’adresse à la tenancière d’un bordel pour lui demander les instruments nécessaires pour… Comment expliquer cela de manière délicate ? agrandir le passage ? Voila voila… Elle se retrouve avec une petite mallette et tout le nécessaire pour progressivement se mettre en condition. Je vous laisse imaginer mon effarement de trouver des choses pareilles dans une romance régence tout ce qu’il y a de plus comme il faut !

Voila pour cette liste non exhaustive bien évidemment, il y en avait encore bien d’autres…
Dans Liaisons inconvenantes d’Elizabeth Hoyt, dans presque tous les Eloisa James, dans certains Sarah Mayberry, notamment Her best worst mistake, dans les Jayne Ann Krentz, dans la saga Fever de Karen Marie Moning, dans Chercheuse d’or de Maggie Osborne, dans Une femme dans la tourmente de Nora Roberts, etc.

A votre tour de partager avec nous la scène la plus mémorable (en bien ou en mal), que vous ayez jamais rencontré !


Bonne journée,
Chi-Chi

Ahoy captain !

Troisième année consécutive que je vous dévoile en cours d’été ma saga, aucune surprise donc. D’autant que certain(e)s d’entre vous auront retenu mes allusions plus, et surtout moins subtiles au thème qui va nous occuper ces prochaines semaines :

Le pirate de la romance

Ce thème est venu à moi, à l’insu de mon plein gré, alors que j’écoutais une chanson. J’ai alors réalisé que le pirate en romance est un thème vendeur. Le côté bad boy, l’élément liquide, le teint buriné par le vent, les cheveux aux pointes blondies par le soleil, vous ajoutez à cela l’aventure, le coté voyageur… le capital sexytude est bien là.

Il n’y a qu’à voir les trois pirates ci-dessus… Le premier est tiré du film « L’île aux pirates », et cette mèche blonde et ce sourire canaille ne sont pas sans un certain charme! Je ne devrais même pas à avoir à présenter le second, qui n’est autre que le formidablement romantique « Dread Pirate Roberts » du film « Princess Bride« . Quant au troisième, il s’agit de Hook, dans sa version « Once Upon A Time » – et pas Dustin Hoffman, qui bien que formidable dans le film éponyme, irradie moins de virilité que celui-là!

Cela n’a rien de grave, mais nos cerveaux rationnels de princesses ne peuvent que réaliser que « pirate » est de ces occupations que seule la romance peut nous vendre. Au même titre que voleur.

En effet, prenons le portrait robot d’un pirate (j’ai pour cela eu recours à un procédé honteux qui s’appelle le chantage, et j’ai échangé une séance de « plouf » avec les miniprincesses contre un portrait détaillé du pirate tel qu’ils (son altesse le dauphin était là lui aussi) le voient :

Sale, avec une jambe de bois, des dents noires et jaunes et des trous (l’hygiène buco-dentaires des munchkins est parfaite), un crochet à la place de la main (monsieur le dauphin aurait-il regardé Peter Pan ?), un perroquet sur l’épaule, un œil en moins et un bandeau avec une tête de mort sur le trou (dit avec l’œil frétillant de l’enfant qui trouve ça cool… J’adore!), des puces (décidément, le pirate ne se lave pas)… Ont aussi été mentionné des verrues, des « coutures » (comprendre des cicatrices), des chaussettes à rayures, une barbe ou des moustaches (tout dépend du munchkin interrogé), et du poil dans les oreilles (oui, je flaire un traumatisme là).

J’ai ensuite cherché à savoir quelles étaient, selon le trio munchkinien, les activités principales du pirate :

Il vole les gens. Il brule les bâteaux des gens, il fait du canon (j’imagine sur les gens), il se bat avec une épée et il boit de l’alcool qui pue.

J’aime l’esprit synthétique du munchkin. 
A présent passons au portrait-robot du pirate de romance:

Il est grand, il est beau, et pour une fois, il sent vraiment bon le sable chaud! (étant donné le temps qu’il passe au soleil des tropiques et sur les îles aux trésors paradisiaques, ce n’est pas trop dur). 
Il est charmeur, il est viril et un leader né. Il peut avoir des marques sur le corps, mention de sa bravoure au combat, mais rien d’aussi drastique qu’un crochet (qui pour les caresses n’est pas très pratique vous admettrez). Il est un peu canaille, profondément aventurier et il est mystérieux.
Le pirate glamour, c’est un peu le mec bien qui a viré bad boy et a tout quitté pour l’aventure. Quand il vous sourit, il vous promet des voyages jusqu’au bout du soleil couchant, et des nuits d’amour au bord de la lagune…

On est d’accord. Ce mec est un fantasme sur pattes. Et force est de constater qu’une fois encore la romance s’est un tantinet éloigné d’une réalité qui devait clairement être plus proche de la description munchkinienne, même si cette dernière n’inclus pas les carnages, agressions et autres actes de cruauté dont étaient plus que capable ces vils baroudeurs des mers (mais en un sens, ça m’arrange que leur innocence ait passé sous silence ce versant du portrait).

Quoiqu’il en soit, le pirate de romance a beau être sexy a souhait, vous vous demandez sans doute comment j’en suis arrivé à me dire :
Tiens, si je passais des semaines à me renseigner sur les pirates en tout genre dans la romance ?

Et bien, tout a commencé par une chanson. Oui, une chanson que je vous invite à écouter et qui en plus de vous dévoiler un détail de mon casier judiciaire de princesse, raconte une bien jolie histoire.



Pour résumer (pour les sales feignasses qui n’auraient pas tout écouté, niark niark). Une jeune fille se voit promise à 15 ans et plutôt que obtempérer elle décide de « se laisser prendre par la mer » (comme dirait un certain poète français) et sous les trait d’un garçon se fait enrôler en tant que mousse sur un bâteau. C’était sans savoir que le capitaine du-dit navire n’était autre que son fiancé… Pendant 7 ans ils voyagent sans se reconnaître et au retour, se tombent dans les bras l’un de l’autre. Happy end, envolée de poissons volant, et arc-en-ciel made in le roi Triton.

Alors que j’écoutais la chanson pour la 14ème fois, et alors que je réalisais que l’histoire était un parfait synopsis de romance pirate, je me suis interrogée sur les éléments qui font que soudainement la romance pirate est formidable et inoubliable.

Comme à mon habitude, j’ai cherché dans tous les genres et toutes les époques, mais hormis notre amie Julie James qui nous a régalé d’un pirate informatique, je n’ai pu que constater que le pirate est un héros typique de la romance historique.

Très à la mode il y a une quinzaine d’années, il est quelque peu tombé dans l’oubli (tout relatif) et peuple moins les étagères que les highlanders. Mais comptez sur moi cet été pour vous faire découvrir du pirate à la pelle. Et histoire de bien vous appâter, sachez que le programme comprend, des auteurs telles que Johanna Lindsey, Mireille, Calmel, Julie Garwood, Teresa Medeiros ou encore Shirlee Busbee!
 
Bon lundi,
Tam-Tam
 

Critique à l’eau de rose

Eau de rose? Voila une expression que vous n’avez pas l’habitude de voir ici. Cela ressemblerait trop à une forme de critique, un truc péjoratif et un peu dédaigneux que l’on n’utilise pas quand on parle de romance. Et critiquer la romance, moi? Inconcevable… On ne passe pas sa vie à défendre un sujet pour se tirer une balle dans le pied, normalement.
Pourtant, comment mieux répondre aux critiques qu’en en faisant la critique soi-même (cela devient compliqué, attention). Et cela faisait longtemps que nous ne vous avions pas fait un petit article de Science de la romance. Alors, en écho à l’article de Perséphone (récemment convertie à la romance et revenant, pour mon plus grand bonheur, sur certains des préjugés qui accompagnent le genre), j’avais envie de parler un peu des critiques faites à la romance.
 
Notre blog fêtera bientôt ses trois ans, c’est peu mais nous en avons dit des choses, depuis. J’ai donc choisi de croire que tout le monde n’était pas allé éplucher l’intégralité des archives, pour retrouver, disséminé un peu partout, tous ce que nous avons pu dire sur le sujet ! (et je ne vous blâme pas, c’est un boulot de dingue, on s’éparpille un peu parfois, dans notre enthousiasme)
 
Parce que, vous avez du vous en rendre compte, la romance est à la fois le genre littéraire le plus populaire et le moins respecté qui soit. Oui, le plus populaire, pas en France spécifiquement mais dans le monde (je n’ai pas peur des mots – je devrais faire comme Barney et inventer des statistiques mais je n’ose pas – vous devrez donc me croire sur parole). En France, notre « exception culturelle » et un certain snobisme freinent l’essor de la romance, mais, si nous revenons à l’exemple classique de l’Amérique du nord, cela représente plus de 50 % des livres vendus chaque année, toutes catégories confondues, Harlequin vendant plus de 4 livres par secondes, 2 d’entre eux à l’international. Autant dire, une supériorité écrasante qui se répercute dans de nombreux autres pays…
 
Alors comment se fait-il qu’un genre aussi populaire soit aussi mal vu ? La critique littéraire, supposée se baser sur des arguments objectifs, ignore ce pan entier de la littérature. Au motif que c’est un genre féminin, écrit par les femmes, pour les femmes, à propos de problèmes considérés comme féminins, tandis que l’édition, la critique littéraire, le journalisme sont, aujourd’hui encore, largement dominé par les hommes ? Qui sait… Je n’ai pas la prétention de faire une analyse de société ici mais c’est incontestablement un élément que l’on retrouve souvent.
 
Mais surtout, le problème autour de la romance vient d’une incompréhension fondamentale autour du genre : les extérieurs, les non-lecteurs, se focalisent sur la fin de l’histoire, au lieu de regarder le fil narratif. Le lecteur chevronné, lui, sait bien que ce qui importe, ce n’est pas le happy-end de rigueur, mais la manière d’y arriver. Et aussi longtemps que cette incompréhension ne sera pas dépassée, la romance continuera à être vue comme un genre caricatural, où la femme est emprisonnée dans les clichés, asservie même si l’on en croit les mouvements féministes, qui voient dans la romance une tentative de rétablir un modèle de société patriarcal et une idéologie sexiste rétrograde où la femme tient un rôle traditionnel.
 
Ces critiques, que la romance traine comme un boulet derrière elle depuis plus de 50 ans (depuis la première fois que la critique s’y est intéressé en fait, après avoir cessé de dédaigner le roman en général pour se concentrer sur la littérature de genre comme le policier et la science-fiction…), sont fondées sur une généralisation grossière et hâtive, notamment parce trop souvent, elles se basent sur des références ciblées dans le temps et sur un seul sous-genre étendu à tous les types. 
 
Comprenez, il ne faut pas limiter la romance à la old-school des 70’s (genre Passions captives), aux Harlequin que l’on pouvait trouver dans les 80’s (genre SFALO) et même hélas encore aujourd’hui… Ce sont des exemples très spécifiques d’un genre bien plus vaste et, comme partout, il y a toujours eu et il y aura toujours de mauvais livres, mal écrits ou pleins de clichés mal traités. Opération au Kavongo et Satisfaction sont des exemples bien plus récents (allez voir, c’est drôle), cela ne les empêche pas d’avoir été écrits plus de 10 ans après Ain’t she sweet (les 90’s quand même) et au même moment que When beauty tamed the beast.
    
C’est le problème le plus récurrent dans l’étude de la romance aujourd’hui, on regarde les choses par le petit bout de la lorgnette, on lit un livre, parfois deux ou trois, et on considère à partir de là que l’on peut appréhender le genre entier, et même le critiquer. 
C’est de cette mauvaise connaissance que viennent la plupart des critiques. Les « experts » se trompent sur les effets que la romance peut avoir sur ses lecteurs, car la définition même d’une romance n’est pas claire pour eux, et confondent trop souvent les clichés inhérents au genre avec une formule qui expliquerait tout.
 
Même pour les auteurs, lecteurs, et autres habitués de la romance, c’est un genre ancien (on peut remonter jusqu’aux grecs, 3 ou 4 siècles avant Jésus-Christ, si l’on s’en tient au travail d’éminents universitaires comme Pamela Regis sur le sujet), flexible, mal défini. Définir la romance est un exercice auquel je me suis essayé il y a déjà un certain temps, mais ce n’est finalement qu’une proposition, que l’on pourrait résumer ainsi : la narration d’un amour, des obstacles qu’il rencontre et de son triomphe final, avec un focus sur l’émotion entre les personnages. Au fil du temps, cette forme a finalement très peu évolué, seules les manières de la présenter ont changé. Ce qui veut aussi dire qu’il n’y a pas de « fausse » romance, malgré la distinction que nous faisons ici parfois, par facilité éditoriale !
 
Alors, antiféministe, la romance ?
 
Au contraire…
 
Si la critique pense que l’héroïne cherche son identité dans la romance, et que le happy-end, le lien qu’elle tisse avec le héros, est une entrave à l’aboutissement de cette quête de liberté, c’est oublier que toute romance est un schéma narratif, et que tout schéma doit avoir une fin. Le lien est l’aboutissement, et non pas un obstacle à l’indépendance. On pourrait dire que la romance influence les femmes en les poussant à considérer le mariage (ou le lien amoureux en général) comme l’accomplissement de leur vie… Mais si ce lien est l’élément final du schéma narratif, ce n’est certainement par l’élément principal ! On ne lit pas une romance pour découvrir le happy-end, puisque l’on sait déjà qu’il sera présent. On lit une romance pour découvrir le chemin qui y mène, et c’est souvent le fait de s’être libérée, d’avoir gagné son indépendance et trouvé son identité qui permet à l’héroïne justement d’accepter le lien avec le héros.
 
Sous ses couches de bons sentiments  dégoulinants de clichés parfois faciles, la romance, bien loin de vouloir perpétuer des schémas archaïques d’organisation sociale, encourage le féminisme et fait mentir ses détracteurs, arrêtés à une simple généralisation. Au lieu de forcer une image datée des femmes, la romance aujourd’hui la pousse au contraire à se détacher des influences et prenant le contrôle de leur vie et à s’affirmer, à travers le seul genre littéraire où elles sont représentées comme égales à leur partenaire. De grandes ambitions emballées dans du papier rose à paillettes, faites passer le mot à toutes les féministes !
 
Revenons au début. Pourquoi avoir choisi de parler du genre le plus populaire et le plus déconsidéré ? Pour ça. Pour partager mais aussi pour expliquer, répondre aux critiques. Pour essayer de convertir les foules et apporter une petite pierre à l’édifice, pour réhabiliter la romance. Pour faire gagner le coté rose de la force en fait, selon l’expression chère à T. !

 
Bonne journée,
Chi-Chi
 

Classement Francophone 2013 par le site les romantiques

Il y a 15 jours, était publié le « classement francophone 2013 » par le site des « Romantiques », une référence en matière de littérature romance.

Car ne nous leurrons pas, nous ne sommes pas seules. Nous sommes des dizaines de milliers à aimer la romance. Que dis-je lui vouer un culte tel que nous voulons partager la bonne parole et faire des adeptes à travers le monde.

Chi-Chi et moi même ne sommes que deux gouttes d’eau dans un vaste océan au reflets roses. Et si nos gouts ne sont pas toujours identiques, ils n’en restent pas moins similaires.

Ce classement a été établi, non pas par deux princesses isolées, mais par un consortium de romances addicts, prouvant ainsi qu’il y en a pour tous les gouts en romance. Car notre top à nous ne ressemble pas à cela. Que lorsqu’on désigne ses romances préférés, tant de facteurs rentrent en ligne de compte qu’il serait très dur d’établir une liste figée. Voici la mouture 2013…

Je vous laisse donc avec cette longue liste à méditer. Et comme dirait le barde, qu’importe le flacon, pourvu qu’il y ai l’ivresse.

Tam-Tam


1 –  
Julie Garwood – Un mari féroce  (Saving grace) 
Lisa KleypasUn diable en hiver  (The devil in winter)

3 – 
Kathleen E. Woodiwiss – Quand l’ouragan s’apaise  (The flame and the flower)

4 –  
Jennifer AshleyLa folie de lord MacKenzie  (The madness of Lord MacKenzie)
Judith McNaught – Compromise  (Almost haeven)
Kathleen E. Woodiwiss – Le loup et la colombe  (The wolf and the dove)

7 – 
Julie Garwood – Sur ordre du roi  (The bride)

8 –  
Lisa KleypasLa loterie de l’amour  (Dreaming of you)

9 –  
Jane AustenOrgueil et Préjugés  (Pride and prejudices)
Judith McNaughtL’amant de l’ombre  (Once and always)

11 – 
Loretta ChaseLe prince des débauchés  (Lord of scoundrels)
Lisa Kleypas – L’amant de Lady Sophia  (Lady Sophia’s lover)
Judith McNaught – L’amour en fuite  (Perfect)

14 – 
Pamela Clare – Sur le fil de l’épée  (Surrender)
Elizabeth HoytPuritaine et catin  (The raven prince)
Lisa Kleypas – Par pure provocation  (Then came you)
Judith McNaught – Les machinations du destin  (Something wonderful)
Kathleen E. Woodiwiss – Cendres dans le vent  (Ashes in the wind)

19 – 
Lisa Kleypas – Parfum d’automne  (It happened one autumn)
Teresa Medeiros – A toi jusqu’à l’aube  (Yours until dawn)
Kathleen E. WoodiwissUne rose en hiver  (A rose in winter)

22 –
Kresley ColeMorsure secrète  (A hunger like no other)
Julie Garwood – Le secret de Judith  (The secret)
Linda Howard Mister Perfect  (Mr Perfect)
Lisa Kleypas – Bad boy  (Blue eyed devil)
Lisa Kleypas – Les blessures du passé  (Again the magic)
Johanna Lindsey – Passagère Clandestine  (Gentle rogue)
Julia Quinn – Daphné et le Duc  (The duke and I)
Paullina Simons – Tatiana  (The bronze horseman)

31 –  
Jude Deveraux – Vint un chevalier  (A knight in shining armor)
Laura Lee Gurhke – Et il l’embrassa  (And then he kissed her)

35 –  
Loretta Chase – Le dernier des débauchés  (The last hellion)
Sherrilyn Kenyon – Jeux nocturnes  (Night play)
Lisa Kleypas – Secret d’une nuit d’été  (Secrets of a summer night)
Judith McNaught – Tourbillons  (Paradise)
Karen Marie Moning – Une passion hors du temps  (Kiss of the highlander)
Kathleen E. Woodiwiss – Shanna  (Shanna)

Série ou saga ?

Cela fait bien assez longtemps avec Tam-Tam que nous vous parlons de nos goûts respectifs, il est temps aujourd’hui de mettre les choses à plat.

Je n’aime pas les sagas. Voilà une vérité a peu près aussi universelle que mon amour du chocolat et de Hugh Jackman (quoi que Robert Downey Jr… mais je m’égare!).

Je disais donc, j’aime les séries, pas les sagas, Tam-Tam aime les deux. Vous avez déjà entendu ce refrain, il est temps de faire un peu de science de la romance, et de vous expliquer pourquoi !

Je lisais il y a quelque temps « A natural history of romance novel », et j’y ai trouvé tout le matériel nécessaire pour vous faire une explication complète et dans les règles. L’auteur, Pamela Regis, y explique que pour qu’une romance soit catégorisée comme telle, il faut y retrouver 8 éléments narratifs : des personnages définis socialement, une rencontre, un obstacle, une attraction, une déclaration, une « mort rituelle », une « reconnaissance » et un engagement. Le happy-end est bien sur important, mais pas plus que ces autres éléments, et en particulier cette « mort rituelle », qui implique une évolution des personnages, le renoncement à quelque chose pour accéder à une autre. 

Dans une série, ce schéma narratif se porte sur un seul livre. Dans une saga, vous trouverez souvent un cliffhanger, plus ou moins important, qui emmène l’intrigue vers le livre suivant. Dans la saga, le schéma narratif met plusieurs tomes à rassembler ses huit points.
 
Par ailleurs, je ne vous apprend rien en vous disant que en romance, l’évolution de la relation amoureuse se place au premier plan, toute intrigue parallèle n’étant là que pour la soutenir, et non l’inverse. Donc, le principal pour définir la série, c’est que cette narration en 8 points de la relation amoureuse évolue dans un seul livre, même si un autre élément narratif se poursuit tout au long de la série.

Prenez en exemple de série, les Chicago stars, les Hathaway, les Bridgerton, les Dark Hunter, les Kendrick/Coulter, ou n’importe quelle série de Nora Roberts.

Prenez en exemple de saga, Outlander, Les enfants de la terre, Angélique, les Stéphanie Plum ou la mal nommée série Fever de KMM.

En ce qui me concerne, c’est simple. J’aime les séries car j’aime que mon schéma narratif ne s’étende pas trop en longueur. Je n’ai pas l’énergie pour l’ascenseur émotionnel des sagas. Ce n’est pas seulement une question de patience, je n’aime pas non plus voir souffrir mes personnages. Et quoi de pire pour eux que d’être séparés pendant des livres et des livres ? C’est pour cela que je n’aime pas non plus quand les livres, même au sein d’une série, se déroulent pendant trop longtemps… Quelques mois, une année, constituent le maximum de ce que je suis prête à supporter. Au-delà, il me semble que l’auteur cherche à torturer, soit moi, soit ses personnages, et j’abandonne !

Heureusement pour les auteurs, tout le monde ne pense pas comme moi, et ma comparse de blog est finalement assez complémentaire… 

Tam-Tam adore les sagas. Il n’y a qu’à voir celles qu’elle a déjà chroniqué pour vous… Tam-Tam est patiente aussi. Les séries trop longues, je n’aime pas trop non plus. Je me perds dans les ramifications de l’histoire, mes personnages chéris disparaissent ou pire, l’auteur juge nécessaire de les remettre en danger. Exemple, j’ai abandonné les DH le jour où Kennyon a eu le malheur de faire subir un coup pas catholique à Amanda…

Depuis le temps que j’écris ici, je me dis que vous devez en avoir marre de m’entendre dire que je n’aime pas ci ou ça, pour mieux me contredire toute seule quelques mois plus tard. Ne citons pas les retrouvailles ou les nouvelles et admirons plutôt comme je vais vous parler d’une saga (oui oui vous avez bien lu, une saga) que j’ai lu récemment !

Mon Dieu, le ciel ne devrait plus tarder à nous tomber sur la tête !

Et comme en plus, je suis une princesse super audacieuse, vous allez voir que ladite saga, c’est vraiment une révélation du tonnerre, un truc totalement inconnu donc vous n’avez jamais entendu parler.

Ou peut-être bien que si…

Parce que je suis trop une early adopteuse en fait…

Ou peut-être bien que non…

J’ai nommé… la série mal nommée, la saga Fever de Karen Marie Moning ! 

Je pense qu’avec Tam-Tam, nous sommes les dernières de toute la blogosphère a ne pas avoir encore perdu des heures et des heures de notre vie à baver sur Barrons (mais sont-ce vraiment des heures perdues, je vous le demande ?), à nous extasier sur ce personnage mythique et mystérieux, et à ne pas avoir trépigné d’impatience hystérique à l’idée de ne pas savoir tout de suite ce qui allait advenir de Mac et à nous arracher les cheveux en nous demandant comment notre monde allait être sauvé.

Mais comme il s’agissait d’une saga, je ne voulais absolument pas m’en approcher. Non non non, on ne me ferait pas mentir une fois de plus. Ce n’est pas moi, d’habitude, qui dit « jamais » pour mieux voir les choses se réaliser quelques mois plus tard ! (d’ailleurs, je peux vous promettre que je ne partagerai jamais un lit avec Hugh Jackman… comment ça, cela n’a rien à voir ?)

Bref, il a donc fallu le lobbying combiné de 472 personnes pour me convaincre de leur laisser une chance. Pimpi, Cess, Fashion et Karine, pour ne citer qu’elles, m’ont rendu la vie impossible pendant des mois et des mois. Je n’en dormais plus la nuit, un véritable enfer !

Enfin, j’ai déjà dit que je n’aimais pas les sagas, j’ai une réputation à tenir ! Ce n’est pas pour rien que je résiste à encore et toujours à Angélique et Jamie…

Enfin, j’ai… j’avais une réputation.

Mais au milieu de toutes ces pressions, je me suis dit qu’après tout, j’avais aimé les Highlanders de KMM et je n’étais pas contre les revoir, même brièvement Et j’étais un peu en panne d’inspiration. Et je voulais que l’on me laisse enfin dormir la nuit. Et j’avais tous les tomes en e-book..

J’ai donc lu Dark Fever cette semaine. Et comme cet article est déjà trop long, je vous donne rendez-vous la semaine prochaine pour en savoir plus !

 
 
Bonne semaine,
Chi-Chi
 

A l’attention des novices en romance (bis)

La chasse au trésor est ouverte!En l’honneur de ce jour particulier que marque notre 200ème post (hourra, roulements de tambour et confettis inclus), Chi-Chi et moi même avons décidé de quitter un instant nos costumes de princesses pour revêtir celui de Grandes prêtresses de la romance – titre honorifique qui nous a été délivré par un consortium de lectrices formidables avec lesquelles nous partageons idées lecture, manucure, et tupperwure (mes excuses pour cette rime ratée).

Et que fait donc une Grande prêtresse de la romance quand elle ne pose pas le top-coat de sa manucure ? Élémentaire mon cher Watson, elle lit. Mais pas que…

Tout d’abord, une Grande prêtresse chronique les dernières parutions en VO et VF. Parce qu’elle ne souhaite pas que ces chers sujets s’en aillent au casse-pipe sur une histoire un chouilla ratée.

Ensuite, une Grande prêtresse tente de nouvelles expériences et tache de découvrir de nouveaux talents. Oui, les nouveaux auteurs d’aujourd’hui seront peut-être les Nora Roberts de demain.

N’oublions pas non plus qu’une Grande prêtresse se pose des questions existentielles comme « Pour ou contre le mariage arrangé entre un sultan aux yeux topaze et la cadette d’une famille de 12 enfants qui a tenté de fuir son beau-père en montant à bord d’un vaisseau philistin ? », « La question de la sexytude du kilt, du pirate, du voleur, du plombier et du comptable de ma grande tante »…

Et pour finir, puisque c’est sans doute son plus beau rôle, la Grande prêtresse initie à la romance. Et c’est un rôle délicat d’initier. Les aspirants sont souvent craintifs au début, la romance a mauvaise réputation. Il faut donc y aller avec délicatesse et tact, apprivoiser la proie… euhh… l’aspirant.

La première romance que l’on vous tend (ici, métaphoriquement parlant), c’est la graine que l’on plante. La seconde, c’est l’arrosage. A partir de la troisième, la plante perce le sol, et là, si tout ce passe bien, arrivée à la fin de la liste, la floraison a eu lieu. Elle trône alors fièrement, dans l’attente du rayon de soleil romantique qui viendra affoler sa chlorophylle. Normalement, si la Grande prêtresse a su s’y prendre, la nouvelle lectrice sera à la recherche du prochain livre qui saura créer en elle les papillons des premiers livres. Et dès lors, telle une junkie, elle partira en chasse de sa prochaine dose.

Et en l’honneur de ce post numéro 200, je vous emmène dans le coffre aux trésors et vous dévoile les livres qui sauront persuader les plus récalcitrantes.
Je précise au préalable que nous avons extrait la substantifique moelle de la cutitude, la quintessence de la romance et, pour ce faire, nous avons donné dans l’anarchie la plus totale et avons brisé les séries. Par ailleurs, dans un souci de prosélytisme intensifié, vous trouverez ici une liste disponible dans sa totalité en VF (une ola pour les princesses, une !)Sans plus attendre, dévoilons les ingrédients de la recette du succès :

  • Les contemporains :
1) Nora Roberts – La fortune des Sullivan. Au programme, la sexytude de l’accent irlandais, une course au trésor très Indiana Jonesienne et 3 statuettes à rassembler pour découvrir le secret de la vie (j’exagère à peine !).2) Jayne Ann Krentz – Passionnement, à la folie. Une histoire où il est question d’inventions folles et de valeurs familiales comme l’auteur sait bien les dépeindre.

3) Linda Howard – Mister Perfect. On tombe ici dans la romance thriller. Un psychopathe en veut à la peau d’un quatuor d’amies pour avoir osé dresser une liste un peu tendancieuse sur ce qu’elles attendaient de l’homme parfait. (NDA : il existe en VF, mais, si possible, préférez la VO. Ce roman est de ceux pour qui la traduction n’a pas fait que du bien.)

4) Sophie Kinsella – Samantha, bonne à rien faire. Un parfait exemple de ce qui se fait de mieux en chick-lit. L’histoire d’une femme moderne, avocate surmenée, dont la vie prend un tournant inattendu.

5) Susan Elizabeth Philips – Un retour inattendu. Chi-Chi voue un culte aux Colin de la littérature. L’histoire de celui-ci a tout pour vous plaire : le Sud américain, une héroïne au caractère bien trempé, et de l’humour… plein d’humour !

6) Debbie Macomber – Un printemps a Blossom Street. Quatre femmes que rien ne devait rapprocher, si ce n’est un club de tricot… Et des vies qui, malgré leur différences finissent par s’entremeler.

7) Julie James – Mon ange gardien. Julie James n’a pas son pareil pour vous concocter des dialogues hilarants. Dans la chasse au meurtrier où Cameron et Jack se retrouvent, c’est à qui aura le dernier mot, et pour nous, lectrices, à qui rira le plus fort !

8) Kristan Higgins – Toi et moi. Ce livre est l’exception qui confirme la règle. Quelle règle ? Celle qui veut que les histoires de retrouvailles ne fassent les meilleures romance. Harper et Nick, c’est l’histoire qui vous fera fondre de l’interieur…

9) Catherine Anderson – Celle qui avait peur d’aimer. Catherine Anderson s’est spécialisée dans les causes désespérées. Dans ce livre, elle prouve que l’on peut faire une très bonne romance en s’éloignant du cliché selon lequel toutes les héroïnes de romance entrent dans le même moule… ou presque ! Bethany est en fauteuil roulant, ce qui n’arretera pas Ryan Kendrick. Et là, l’auteur fait fort, elle ne tombe ni dans le pathos, ni dans le larmoyant, mais nous dépeint une histoire émouvante.

  • Historiques :
10) Lisa Kleypas – Parfum d’automne. Dans cette série, deux couples sortent du lot et le débat intérieur pour choisir fut intense. Lilian et Marcus remportent la palme. Avec sa langue bien pendue, son culot et sa volonté, j’aime Lilian parce qu’elle n’a pas peur de remettre à sa place le bien comme il faut Marcus. (Mais si d’aventure cela vous interessait, le tome suivant est aussi un petit bijou.)11) Julia Quinn – Les Bridgerton – Colin. Oui, j’admets, ça fait beaucoup de Colin dans cette liste. Mais ce n’est que justice, puisque Colin est ici magistral, fomridable, exceptionnel, drôle, émouvant, farceur… et je manque d’épithetes… En face de lui, Pénélope est tout ce qu’il lui faut et bien plus. Un historique à l’humour fin, à l’analyse des relations familiale très perspicace.

12) Amanda Quick – Un alibi de charme. L’histoire d’Arthur Lancaster qui, pour démasquer un assassin, a recours aux services d’une dame de compagnie qu’il fait passer pour sa fiancée. Mais Elenora Lodge n’est pas une jeune femme soumise et discrète. Et qui sait, elle pourrait  être celle qui lui fera perdre son calme, pour notre plus grand plaisir… et un peu le sien finalement.

13) Elizabeth Hoyt – Séduire un séducteur. Mélisande, Jasper… *soupir*. Au-delà de l’histoire fort sympatique, n’oublions pas que découvrir Hoyt, c’est s’assurer papillons dans le ventre, frissons dans le cou, joues rosies par l’émotion et gloussements d’écolière. Qui a dit que la romance était pour les femmes coincées ?

14) Julie Garwood – Un ravisseur sans scrupules. Nous ne pouvions vous présenter une liste sans un écossais dans le lot. Garwood, c’est du old-school. Mais du bon old-school. Le mollet y est frétillant, l’homme viril et l’héroine aussi butée qu’une bourrique auvergnate, pas décidée du tout à obéir aveuglement à « l’homme ».

  • Paranormal :
15) Sherrilyn Kenyon – Prédatrice de la nuit. Un Dark Hunter pour vous initier à la Bit-Lit. La creme de la creme. Valerius est romain et donc hai par tous ces « collègues » (qui sont tous grecs, ou presque). Valerius est digne et donc ne montre rien, aucun sentiment. La rumeur dit d’ailleurs qu’il n’a pas de cœur. Valerius est loyal, même si Valerius est solitaire et qu’on pourrait presque dire qu’il n’a finalement pas d’ami. Valerius est ……… parfait.16) Karen Marie Moning – La punition d’Adam Black. Tiens donc, un nouvel écossais… Mais pas que cette fois-ci. La sexytude de la jupe chez le male viril, vous en serez persuadées une fois lu cet opus. Adam et Gabrielle, c’est ce que l’on a fait de mieux en terme de couple paranormal. D’autant qu’une fois encore, la femme n’est pas en reste. Sans elle, le héros n’est finalement que peu de chose !

  • VO, si d’aventure vous vouliez vous laissez tenter :
17) Eloisa James – When beauty tamed the beast (Il était une fois 2 – La Belle et la bête)
18) Jennifer Crusie – Bet me (Tu veux parier)
19) Teresa Medeiros – Goodnight Tweetheart (Pour un tweet avec toi)
J’aurais pu tomber sur un chiffre rond. 20 livres en or qui tronent en place d’honneur dans nos bibliothèques. Mais je laisse la place de 20ème livre à celui qui vous a fait craquer et tomber tête la première dans la vague rose à cœurs, dans l’envolée de poneys et le tourbillon de petits angelots au joues rondes. Quel est-il ce livre qui vous a converti il y a un an, il y a un siècle, il y a une éternité ?

Bonne lecture,
Tam-Tam

Note: Depuis 2012, Les 3 VO recommandées ont été traduites (petites veinardes)!

De l’importance des histoires d’amour dans les romans héroiquo-fantastiques du 21ème siècle

Quand on lit une œuvre qui s’inscrit dans un genre littéraire, on sait en général à quoi s’attendre sur l’intrigue principale. Toutefois une intrigue principale ne fait pas toujours l’histoire. En général viennent s’ajouter des intrigues que j’appellerais secondaires, qui participent  également à retenir l’intérêt du lecteur. Mon dada à moi, Petite Lady de mon état, ce sont les romans de fantasy. Ainsi je suis pleinement consciente que viennent s’ajouter à l’intrigue principale (globalement « le héros doit sauver le monde ») des ingrédients secondaires mais essentiels qui sont : des trahisons, des quêtes de la connaissance de soi et, évidement, des histoires d’amour.

En ma qualité de Guest-star des princesses, ma problématique du jour ne peut donc qu’être « les histoires d’amour apportent-elles un plus aux histoires de la fantasy ? »

Et pour parfaire mon argumentation, je vais utiliser les livres suivants :

  • Tara Duncan de la série éponyme de Sophie Audouin-Mamikonian (faiblesse de jeunesse qui me poursuit : eh oui je ne sais toujours pas qui est le big méchant)
  • Ewilan de La Quête d’Ewilan  et le Monde d’Ewilan écrits par Pierre Bottero (ça se lit très bien à l’adolescence)
  • Eragon  du cycle L’Héritage écrit par Christopher Paolini (il y a des choses intéressantes)
  • Garion, principal personnage de La Belgariade et La Mallorée, deux cycles de fantasy écrits par David Eddings (ma série préférée)
  • Nathaniel de La Trilogie de Bartiméus (Bartimaeus) écrits par Jonathan Stroud  (un concentré de rire)
  • Artemis Fowl de la série de romans écrite par Eoin Colfer (un héros qui vaut le détour) (elle est sereine quand elle en parle d’Artémis la petite lady, moi je suis over excitée, les anti-héros, c’est la kiffitude intense – Tam-Tam (oui, parce que vous pensiez pas que j’allais vous abandonner en ce lundi ^^))
  • Fitz Chevalerie  du cycle de l’Assassin royal écrit par  Robin Hobb (mon dernier coup de cœur)
Mais entrons à présent dans le vif du sujet…

Chapitre 1 – Les héroïnes

Cette étude littéraire sera réalisée à travers la comparaison d’œuvres ayant les mêmes caractéristiques péripétie-sques. Commençons par deux séries narrant les aventures extraordinaires de deux héroïnes qui naviguent dans des mondes parallèles : Tara Duncan vs. Ewilan.

Le combat sur le ring c’est maintenant et c’est pour vous ! (en musique de fond, j’entends la BO de Rocky, après, je dis ça, je dis rien – T.)

L’une est belle, une surdouée de la magie qui n’a pourtant découvert qu’à 13 ans son potentiel de « dessinatrice », qui vit à la fois dans notre monde et à la fois dans un autre monde, une fille au fort caractère avec des immenses yeux violets, entourée d’amis prêts à tout pour la sauver.

L’autre est belle, une surdouée de la magie qui n’a pourtant découvert qu’à 12ans son potentiel de « sortcelière », qui vit à la fois dans notre monde et à la fois dans un autre monde, une fille au fort caractère avec des yeux bleus et une mèche blanche, entourée d’amis prêt à tout pour la sauver.

A première vue, vous me direz que les différences entre les deux sont minimes. A deuxième vue également, ne vous inquiétez pas. Nos deux héroïnes sont parfaites. De fait, par voie de conséquences, elles ont le droit à un amoureux parfait. Robin est par exemple un demi-elfe ma-gni-fique (quand on aime les elfes), gentil, fort, adroit tandis que Salim est un marchombre (enfin pour le savoir, il faut lire les livres), gentil, drôle, souple (ça c’est une qualité surprenante ! T.). Leur point commun principal, négligeable dans notre étude péripétie-esques, est qu’ils sont complètement fous amoureux de nos deux  héroïnes dès les premières pages (voire même avant). Les histoires d’amour sont construites sur le même schéma narratif, à savoir qu’elle met du temps à se rendre compte de l’amour qu’éprouve le protagoniste masculin (la cruchaude ! … Bon ok, je sors – T.). C’est là que l’on se rend compte que l’héroïne est naïve car, nous, on s’en est rendu compte depuis le début mais passons.

Tandis qu’une des histoires nous plait, l’autre nous agace. Ou, je dirais plutôt, tandis que l’une des histoires nous agace, l’autre nous agace un peu moins. Les deux histoires sont téléphonées au possible (et là c’est Ozone que j’ai en musique de fond – Tam-Tam, qui n’est pas vraiment constructive dans l’argumentation il faut bien l’avouer). Toutefois, si l’histoire entre Salim et Ewilan apportent réellement quelque chose à l’intrigue, l’histoire entre Robin et Tara est pour moi juste une façon d’avoir plus de pages et de faire durer le suspense de l’histoire principale. L’histoire d’Ewilan pour moi, c’est comme une touche de couleur pastel dans une aquarelle sombre (agréable et discret),  tandis que l’histoire de Tara, c’est juste un nuage rose de plus sur une image de bisounours (superflu et écœurant) (Petite Lady, je te maudit… Moi je veux être un Bisouuuuussss – T.).

Tara : 0. Ewilan : 1.

Nous avons parlé des héroïnes, portons à présent notre attention sur deux héros masculins.

Chapitre 2 : Les héros 
(ouiiii, du muscle, de la sexytude, du charisme !!! – T.)

Parapgraphe 1 –  Garion vs. Aragorn

Encore une fois, le schéma narratif est similaire. Notons que c’est souvent le cas dans les histoires héroïquo-fantastiques.

Garion est un garçon qui a l’avenir du monde entre ses mains : une prophétie l’a choisi depuis des siècles et des siècles. Reste que la décalogie en elle-même est à mes yeux un petit bijou du genre : de l’humour, des personnages hauts-en-couleur, une histoire bien menée ET des histoires d’amour. Celle de Garion commence par un mariage arrangé avec une princesse un peu hystérique mais totalement charmante. Si on était sur Facebook, je dirais : j’aime. J’aime les deux personnages et l’histoire qui se crée entre eux deux, vraiment, cette histoire est à mon avis indispensable à l’intrigue (Et puis on a déjà établi à de multiples reprises que les mariages arrangés, c’est top en romance – T.).


Eragon est un garçon qui a l’avenir du monde entre ses mains : le jour où il a trouvé un œuf de dragon (un des derniers), il a été marqué par la destinée. Cliché : il tombe amoureux d’une elfe. Cet amour est impossible évidement car un elfe, ça rend toujours tout compliqué. Petit parallèle Seigneur des anneaux : Aragorn mérite mieux qu’Arwen et je me porte volontaire d’ailleurs si il le faut ! J’ai trouvé cette histoire d’amour pénible : j’avais envie de lui secouer les puces et de lui dire «  Keep focus, t’as juste le monde à sauver ! » (Petit Lady a plus de volonté que moi, j’ai lâché prise à la fin du premier tome – T.). A leurs décharges, je n’ai pas encore lu le dernier tome donc mon avis pourra peut-être en être modulé. 


Bilan Garion 1 – Eragon 0

Paragraphe 2 – Artémis Fowl vs. Nathaniel

Encore une fois, les histoires auxquelles nous avons affaire sont construites sur le même type de schéma narratif : un individu que l’on classe dans la catégorie des anti-héros agit dans son propre intérêt et va se retrouver mêler à une histoire de plus grande envergure. Malgré eux, ils deviennent de gentils héros – cela peut prendre quelques tomes toutefois.

La vie est quand même bien faite : ils ont fait des efforts pour être exécrables, égoïstes, voire corrompus et à la fin, on les aime quand même car ils révèlent leur bon côté. On  ne peut pas dire qu’il y ait beaucoup d’histoires d’amours dans ces deux séries, mais tout de même. Pas de celles qui restent dans les annales ou qui font tout l’intérêt de l’histoire MAIS des histoires d’amours non négligeables.

Si l’histoire d’amour pour Artémis est juste complètement inutile (c’est même à mon goût le tome le moins bien de la série), l’histoire d’amour de Nathaniel est vraiment un plus dans le roman. On est intrigué, tourmenté, tiraillé en même temps que lui. Les puristes diront que ce n’est pas une histoire d’amour mais vu la fin de la trilogie (spoilers) on ne peut pas appeler ça autrement… Ou bien je suis le pape et j’attends ma sœur. 


Artemis 0 – Nathaniel 1

Paragraphe 3 – Fitz, parce qu’il le vaut bien
(Bah on attendait pas votre sœur ? T.)

Un dernier exemple peut-être, parce que cette série me tient à cœur : Fitz est le fils illégitime du Roi-servant (gné ? Ils ont vraiment l’art de trouver des noms improbables – T.). Mais on ne découvre son existence qu’à ses 6 ans. Dès lors, son grand-père lui propose un marché : il s’occupe de lui, en échange de quoi Fitz doit faire ce qu’il lui dit concernant son éducation (à savoir : il va devenir son assassin royal). De par son statut et de par son sang, Fitz va se retrouver mêlé à moultes aventures où il n’aura pas d’autres choix que de se donner corps et âme pour le royaume… Et c’est là où son histoire d’amour en pâtit.
Mais cette histoire donne vraiment du rythme à l’intrigue principal : on se demande toujours comment les deux amoureux vont réagir au destin qui s’acharne sur Fitz. Honnêtement, de tous les livres de fantasy, Fitz est un des seuls héros où c’est vraiment le destin qui s’acharne sur lui, et non pas lé héros qui s’acharne pour que le destin le rende malheureux. Bref, je dis oui à l’histoire d’amour. Mais pour comprendre toute la complexité des personnages, il est vivement conseillé de lire tous les tomes du cycle ! 


Fitz 1 – et adversaire invisible 0 (nulle argumentation n’est parfaite)

Que retenir de cette brève étude : 
Les histoires d’amour dans les romans héroiquo-fantastiques du 21ème siècle, hit or miss ?
 Le débat est ouvert…

Bonne Lecture,
Petite Lady

PS de Tam-Tam : Je voudrais vous présenter mes excuses pour les interruptions, mais je mentirais, j’adore trop ça ! ^_^

Un peu plus de Colin dans ma vie

Êtes-vous superstitieux ? Moi non… enfin pas trop… je ne crois pas à l’astrologie, et si je lis mon horoscope, c’est le lendemain, pour savoir s’il avait raison. Je n’ai pas peur des chats noirs et en passant sous une échelle je me dis juste que j’espère que le gars qui se trouve en haut ne me fera rien tomber sur la tête ! 13 à table ? Pas de souci. Par contre, je touche du bois. Tout le temps. Voilà ma superstition.

Et les prénoms. Je crois que les prénoms influencent la personnalité. C’est logique quand on y pense, un prénom, c’est une sonorité, une histoire, et donc forcément une influence. Voilà pourquoi je ne pourrais jamais appeler un de mes enfants du nom de mon (mes) ennemie(s) jurée(s) d’adolescence. Voilà pourquoi quand j’étais petite, je reprochais à ma mère de ne pas m’avoir appelée Sarah. Comme dans « Une petite princesse ». Je trouvais qu’elle était drôlement cool et je pensais que si j’avais eu son prénom, je lui aurais davantage ressemblé.

Mais mes parents m’ont donné un autre nom, choisi d’ailleurs parce qu’elle était sainte patronne de quelque chose qu’ils auraient bien aimé que je devienne (aha, devinette, saurez-vous trouver de qui il s’agit?).

Je crois donc que les prénoms influencent la personnalité, en romance comme ailleurs.

Tam-Tam vous avait parlé de ses Nicolas, mais pour moi, le héros de romance ultime porte un prénom bien moins sexy. Enfin, au premier abord. Car après avoir lu toutes ces histoires avec des héros parfaits et ce prénom un peu moins parfait, je ne saurais plus les dissocier. Si j’en rencontre un  dans la vraie vie, mon a priori sera plus que positif, of course. 

Voilà, je veux un Colin dans ma vie. Non, pas le poisson ! D’ailleurs, Colin se prononce Coline. C’est mignon non ? Et tous ces petits Colins, ils sont sagement réunis sur ma table de chevet, à la place d’honneur, à portée de main en cas d’urgence.

Mon premier Colin, c’est celui du Jardin secret. « Le jardin secret » de Frances H. Burnett, comme pour la Petite princesse. Pour l’anecdote, ce livre est le premier que j’ai été prise à lire un livre dans un lieu où je n’aurais pas dû… Pendant un cours de math en CM2 ! Il raconte l’histoire de trois enfants, à l’aube de leur adolescence. Mary, enfant trop gâtée qui a grandi aux Indes, vient de perdre ses parents et est envoyée pour vivre en Angleterre chez un lointain oncle. Dans ce manoir perdu au milieu des Landes, elle fait la connaissance de Dickon et de Colin, avec lesquels elle va apprendre à vivre, à sortir de son cocon et de ses certitudes. Le Colin de ce roman est un enfant malheureux, colérique, enfermé dans sa souffrance… au début en tout cas. On retrouvait déjà ici les prémices des héros que j’aime tant aujourd’hui, sombres et ténébreux… jusqu’à ce qu’ils rencontrent leur héroïne !

Mais Colin, c’est bien plus que ça… Colin, c’est le héros de ma romance ultime, ma romance préférée de tous les temps, celle que je conseille systématiquement à tous les novices qui veulent bien se lancer… et même à ceux qui ne veulent pas lire de romance ! Colin c’est le héros à la hauteur de Sugar Beth dans Ain’t she sweet. Et parce que, à chaque fois que je veux en parler, je tombe inévitablement dans un babillage inarticulé de couinements et d’adjectifs dithyrambiques, je vous supplie de cliquer sur le lien pour lire ce que j’en ai déjà dit.

Colin c’est aussi, bien sûr, mon Mister Bridgerton préféré, celui qui a l’insigne honneur de remporter la main de Pénélope Featherington, et qui se montre à la hauteur de cet honneur en lui offrant une scène de déclaration tellement… tellement belle que j’en perds mes mots… à la hauteur des plus belles comédies romantiques, à la lueur des chandelles, au son d’un orchestre symphonique, avec une salle de bal entière comme spectateurs. Colin qui a tellement d’humour, qui se montre charmant et charmeur avec toutes les femmes, des vieilles duchesses douairières aux amies de ses sœurs, des  jeunes débutantes inexpérimentées aux tristes vieilles filles. Colin qui est un véritable prince charmant dans tous les sens du terme, et qui perd la tête pour la dernière femme qu’il aurait imaginé être faite pour lui. Colin que Pénélope aura attendu si longtemps… et comme elle a eu raison !

Colin, c’est mon héros préféré de Julie Garwood… Dans le 4ème tome de sa série Lucifer (je n’ai jamais compris le nom de cette série mais passons), Castles (traduit par Le voile et la vertu, titre que je comprends encore moins que Lucifer), Colin et Alessandra forment un couple dans la plus pure tradition de la romance old-school version Garwood. Par un curieux hasard du destin, Colin se retrouve tuteur d’une jeune princesse russe, qui n’a qu’une idée en tête : se trouver un mari, pour éviter d’être renvoyée dans son pays en guerre. Et par un hasard encore plus curieux, c’est finalement Colin lui-même qui se porte volontaire pour le rôle de mari… Mais Alessandra n’a rien d’une princesse au petit pois. Elle est redoutable en affaires, férocement intelligente et en même temps, légèrement étrange. Elle est plus que belle et fait des listes de tout… même des listes de listes (ma sœur fait pareil, j’adore)… Colin est un vrai héros de Garwood, tentant de manière hilarante d’affirmer son autorité de mâle et échouant complètement face à sa petite femme, pour le plus grand bonheur du lecteur.

Sans oublier que Colin, c’est le très charmant golden boy horriblement impoli que Lauren Willig nous offre en fil conducteur dans sa série Pink Carnation. Et si je suis plus en retard que Tam-Tam dans cette lecture, laissez-moi vous dire que je me meurs d’impatience à l’idée d’en connaître plus sur la romance entre Colin et Éloïse ! Quelques chapitres seulement par tome, et tellement de frustration à imaginer ce qu’il va se passer entre eux…Vite, la suite !

Avouez que vous avez là une belle brochette de héros, des héros qui partagent leur prénom, des héros que j’ai tous aimé de manière inconditionnelle depuis le jour où je les ai rencontrés. Si, avec tout cela, je n’ai pas réussi à vous convaincre que Colin est le plus beau prénom de l’univers, alors je rends mon tablier… Car personnellement, quand je vois une 4ème de couverture où le héros s’appelle Colin, je m’empare du livre et l’ajoute aussitôt à ma PAL, qui en a bien besoin.

Je considère que l’on n’a jamais assez de Colin dans sa vie !

Et parce qu’un signe du destin ne vient jamais seul, je n’oublie pas que Colin, est et restera toujours Colin Firth, notre inégalable Mr Darcy, le seul, l’unique, celui que personne ne saura détrôner.

Alors maintenant, à vous de jouer… Que pouvez-vous me recommander comme livre avec un héros nommé Colin? J’envisage de rédiger une thèse sur la question…

Bonnes lectures,
Chi-Chi

Morceaux choisis

Au revoir 2011, bonjour 2012. Une année passée en votre compagnie. J’aimerais même vous dire, une année de plus, mais certaines personnes très tatillonnes viendraient dire que cela ne fait pas tout à fait deux ans…

Je ne vais pas vous repasser en boucle les clichés éculés dans le style « c’est fou ce que c’est passé vite » ou « lorsque l’on est bien accompagné, on ne voit pas le temps passer »… Déjà ce serait très ennuyeux pour vous à lire, puisqu’on a déjà dû vous la faire 1000 fois, et puis c’est finalement faux.

Pas que nous ne soyons pas ravies d’être ici à deviser en votre compagnie, mais un an, c’est finalement assez long tout de même. Certes quand on fait un bilan entre deux coupes de champagne, on peut résumer tout cela en deux lignes. Mais lorsque l’on se donne un peu de peine et que l’on réfléchit (à jeun), voici que qu’un an représente :

Hiver : Le temps du froid et des lectures au coin du feu, ou sous les couvertures. On veut de la lecture doudou, on veut du sweet, on veux du héros adorablement cute, ou alors monstrueusement sexy. On veut rêver. On veut se réchauffer…
On lit : Julie James, Goodnight Sweetheart, De l’eau pour les éléphants, le dernier Eloisa James, un classique de Teresa Medeiros et Jemima J

Printemps : On assiste à la renaissance parfaite de la nature. Les fleurs sont de sorties, les jours rallongent. On commence à ranger les grosses laines, et entre deux averses printanières, on rêve du soleil caressant notre peau, des vacances, des jupes qui volent sur nos jambes galbées…
On lit : Mr. Perfect, les Highlanders de KMM, Corps et âme, La petite Fadette et Opération au Kavango, et on fête notre 100ème post avec les Smart Bitches

Eté : Le soleil est là, les vacances sont là, la plage est à portée de main. C’est le temps des voyages, le temps de la découverte, de la détente. Le barbecue fait son grand retour, les apéritifs se font interminables, les réunions de famille se multiplient, tout comme le nombre de livres lus à l’ombre des parasols.
On lit : Jean M. Auel, du JAK ou AQ…tout dépend de l’humeur, A kiss at midnight (pour comprendre la bannière du blog) et du Katheleen E. Woodiwiss

Automne : La nature commence à se parer de couleurs d’or. Cette année, on a eu de la chance, les jours d’automne ont été magnifiques. Le soleil était encore là et on a pu profiter de sa chaleur avant de ressortir les manteaux, les parkas. De rentrer le matériel de chasse aux papillons. On a vu la pluie revenir. On est retourné sur les bancs de l’école, on a retrouvé la routine du foyer. Mais pour oublier que le froid arrivait…
On lit : Lauren Willig et ses espions, Ain’t Chi-Chi sweet (un introuvable j’en ai peur), le dernier Kristan Higgins, le dernier livre des Smart Bitches, At the bride hunt ball, In her shoes et le dernier Elizabeth Hoyt

Alors que l’hiver s’est fait désirer cette année, il a pris ses quartiers d’été (que je suis drôle).
Une nouvelle année, de nouvelles lectures, et toujours et encore de nouveau articles.

Très bonne année à vous !
Tam-Tam
 

Tout ce que je sais de l’amour…

Eveything I know about love I learned from romance novels… Le nouveau livre de Sarah Wendell, du site Smart bitches, trashy books

Le titre m’attirait. Après, pour ce qui était du sujet… j’étais plus incertaine, mais je ne recule devant rien pour vous et j’ai donc attaqué la lecture de cet ouvrage. Une fois n’est pas coutume, je vous traduit la 4ème de couverture :

« Prenez un superbe héros avec un cœur d’or et un merveilleux mulet. Ajoutez une héroïne avec une crinoline et de l’énergie à revendre. Mettez-y aussi assez de complications pour les obliger à se battre, tout en les laissant seule, possiblement sans quelques éléments clés de leur garde-robe, et qu’obtenez-vous ? Une romance. Mais encore ? Des enseignements sur la vie, l’amour, et tout ce qui se trouve entre pour vous aider à reconnaître votre propre happy-end.

Des enseignements comme…
– La romance veut dire croire que vous méritez un happy-end
– Apprendre à différencier le prince du crapaud
– La romance au quotidien est plus vivante que jamais
– Quels que soient vos problèmes, au moins vous n’avez pas été kidnappés par un Duc écossais (enfin probablement pas) »

Si Beyond Heaving bosoms s’attachait à expliquer ce qu’est la romance, ses clichés et ses codes, Everything I know about love s’adresse bien plus résolument aux lectrices assidues qui connaissent déjà le genre… ou qui ont lu son livre précédent !

En s’appuyant sur les témoignages de nombreuses lectrices, et les conversations qu’elle a pu avoir avec plusieurs auteurs, parmi lesquelles Nora Roberts, Jennifer Crusie, Debbie Macomber, Eloisa James, Robyn Carr, et j’en passe, Sarah s’efforce de démontrer qu’au-delà des clichés et du héros sexy, les romances sont pleines de sens pas si cachés que ça, et qu’il y a bien des leçons à en tirer.

Là encore, c’est en prenant à contre-pied les clichés colportés par les détracteurs du genre que Sarah développe son argumentation. La romance mettrait dans la tête de ses lecteurs (oui, 10% des lecteurs sont des hommes) des attentes irréalistes sur ce que doit être une relation amoureuse… Pourtant, dans la vraie vie (en tout cas dans la mienne), les ducs ne courent pas les rues, épouser un prince a plus souvent à voir avec le protocole qu’avec l’amour et le libre-arbitre, tous ces talents sous la couette révèlent des années d’entraînement avec une autre que moi, et non, mon héros ne va pas cesser de regarder les autres femmes dès l’instant où ses yeux se poseront sur moi.

Il y a tout de même dans cette affirmation quelque chose qui résonne comme une conversation que j’ai souvent eu avec d’autres lectrices de romance. Tam-Tam, mais pas seulement. C’est vrai, la romance a fait une grande partie de mon éducation sentimentale.

Cette idée, Sarah l’exprime très bien. J’ai appris beaucoup de choses sur l’amour et les relations amoureuses en lisant des romances. Comment réagir si un jour je suis enlevée par un Duc écossais, bien sur, mais aussi des choses plus élémentaires, comme l’importance de communiquer et de ne pas rester à attendre le prince charmant dans une tour d’ivoire (littéralement). J’ai appris que ce qui me manquerait le plus si j’étais propulsée au Moyen-Age, ce serait ma brosse à dents. Et bien sur, je sais maintenant tout des techniques de combat à toute épreuve contre les vampires et créatures maléfiques de tout poil…

En lisant ce livre, j’ai été jalouse. Sarah parvient à exprimer très justement tout ce que je pense sur la question sans avoir jamais réussi à le dire de façon aussi clairement articulée.

Peu importe finalement. Car, aussi douée que soit Sarah pour mettre des mots sur tout ce que je pense, la leçon la plus importante à retenir, c’est que la romance procure un  sentiment particulier à ses lecteurs. Ce sentiment est caractérisé par un son particulier. Un espèce de petit soupir, un genre de frisson de plaisir caractéristique.

Ce son, chez moi, n’est pas lié à autre chose qu’à la romance. Un livre peut être extraordinaire, me bouleverser, me faire réfléchir, mais jamais susciter chez moi le sentiment d’une romance.

Tam-Tam, je sais que tu vois déjà de quoi je parle, je t’ai entendue à chaque fois que nous parlons d’un livre que nous aimons. Et vous, lecteurs ?

La lecture de ce livre a donc été très instructive, pour qui veut se pencher sur le genre « romance » et mieux comprendre son fonctionnement et la psychologie des lecteurs. On ne retrouve pas autant le ton drôle et acéré du premier ouvrage, mais la lecture reste un moment très agréable.

Tout ce que je sais sur l’amour je l’ai appris dans les romances ? Peut-être pas…

Mais beaucoup de choses, c’est certain, et Sarah l’exprime très bien !

 
Bonne lecture,
Chi-Chi

Be smart, read romance !

Chers lecteurs,

Aujourd’hui c’est notre 100ème article!
  
C’est fou comme notre bébé a grandi vite, moins d’un an et déjà 100 posts… Et surtout, malgré les difficultés, Tam-Tam et moi-même avons réussi à tenir le rythme (valable surtout pour moi en ce moment…). Oui, 2 articles par semaine, on ne croirait pas comme ça, mais cela nous demande du temps et une sacré dose d’énergie, pour écrire des textes raisonnablement longs et cohérents, qui vous donneront envie (ou pas) de lire les mêmes choses que nous…

Bref, je disais donc, le 100ème post, happy birthday to us!

Et pour l’occasion, je voudrais vous présenter un livre d’un genre un peu particulier, un livre de Science de la Romance!

Si vous jetez un petit coup d’œil sur la colonne de gauche, dans nos liens, vous voyez que nous vous recommandons le blog « Smart bitches, trashy books ». Lien en anglais, j’en suis navrée, mais je n’ai jamais rien trouvé qui en soit l’équivalent en français, sauf notre blog bien sûr, en toute modestie! (et mauvaise foi…)

Sarah et Candy, les auteurs se décrivent comme des Smart bitches who love trashy books : littéralement, Les garces intelligentes qui aiment les livres nuls. En substance : on peut être intelligente et aimer sincèrement les livres que la société qualifie de nuls – aimer sincèrement veut dire que le « oui mais je lis ça pour me distraire, c’est facile » ne compte pas. Aimer vraiment veut dire que l’on reconnaît des réelles qualités au livre, en dehors de sa prétendue légèreté, et que l’on ne s’arrête pas au cliché. Et aimer, alors même que l’on est une personne raisonnablement intelligente (comme si les personnes intelligentes ne devaient lire QUE Kant et Balzac – ce qui ne veut pas dire que nous ne lisons pas les deux, seulement pas que cela) (et surtout, peu importe car ce n’est pas ce cela dont il est question ici).

C’est exactement dans cette définition que je me reconnais, et il me semble que je ne suis pas la seule.

Sarah et Candy ont donc entrepris, dans un essai hilarant, d’expliquer aux néophytes, ce qu’est la romance, la vraie, quand on est une lectrice assidue qui connait bien sa matière.

Le titre du livre? Beyond heaving bosoms, ou « Derrières les gorges palpitantes ». Le ton est donné!

Ce chef d’œuvre n’a malheureusement pas été traduit… D’ailleurs, si un éditeur passe par là, je veux bien me porter volontaire, pas de souci!

En attendant, je me contenterai de vous traduire la 4ème de couverture :

« C’est quelque chose que nous faisons dans le noir. Sous les couvertures. Avec une lampe de poche. Nous portons des lunettes de soleil et une casquette enfoncée sur le crane en allant à la librairie. Nous avons un « endroit spécial » pour les stocker. Soyons honnêtes : peu de gens admettront publiquement qu’ils aiment la romance. Et pourtant, la romance continue d’être le genre de fiction qui se vend le mieux. Partout et en tous temps. Alors qu’est ce qui explique cette honte? »

Ce qui l’explique, ce sont justement les clichés, comme on en trouve dans tous les genre de la littérature… Sarah et Candy prennent le taureau par les cornes et nous dressent la liste de ces clichés, expliquant leurs origines, et leur réalité, le tout avec une plume acide et hilarante.
 

En vrac, dans ce livre, vous trouverez : 
1) Un portrait-robot de la lectrice de romance, avec charentaises, permanente, sac banane et pull a motif 80’s. Vous l’aurez compris, la lectrice de romance est une ménagère de 50 ans tristounette qui vit par procuration, n’est pas très jolie ni très éduquée, collectionne les chats et lit des romances pour oublier l’ennui abyssal de sa vie. Comment ça, vous ne vous reconnaissez pas dans cette description? Mais que faites-vous ici alors??!

2) Un lexique des termes de la romance.
– Ex : Rake (râteau) : 1. Instrument de jardinage muni d’une traverse à dents de bois ou de métal et d’un manche. 2. Espèce particulièrement attractive de mâle aux mœurs légères ; les scientifiques estiment que les rakes présentent des qualités antibactériennes hors du commun puisqu’ils peuvent copuler avec tout et n’importe quoi pourvu de deux jambes sans jamais être touchés par une MST.
– Ex 2 : Loup-garou : Seule créature ayant du poil sur les épaules qui soit présentée comme sexuellement viable dans une romance. (pourtant j’ai lu récemment un livre avec un Yéti-garou… encore plus poilu que le loup, j’en suis restée sans voix)

3) La description de ce qui fait une héroïne typique, chacune dans sa catégorie : TSTL, Sauvageonne pourrie-gâtée historiquement non-crédible, Paillasson, Colombe blessée et/ou abimée,… Descriptions assorties des 10 commandements de l’héroïne. Le commandement numéro 9 est mon préféré : Tu n’auras jamais le dernier mot sur le héros concernant les choses essentielles. Quelques victoires mineures te seront accordées mais toutes les décisions importantes lui appartiennent car Il Est Grand. (oui, parfaitement. Na.)

4) Les mérites et autres vertus de la virginité chez l’héroïne (ou pas) – 10 raisons plausibles pour l’existence d’une veuve vierge. Du genre : c’était un soldat qui a du prendre la mer pour rejoindre son régiment tout de suite après la cérémonie, et dans l’excitation du départ, a oublié de consommer le mariage. Car ce n’est pas comme si un jeune soldat sur le point de partir à la guerre allait penser au sexe, ou quelque chose du genre.

5) Les héros préférés de Sarah et Candy – et les 3 choses les plus tordues qu’un héros a pu faire et quand même être pardonné par l’héroïne (kidnapping, mariage forcé, viol… Héros charmant moi je dis… Ne prenez pas peur, ces héros sont heureusement devenus très rares dans la romance!) – le guide pour créer un héros parfait (couleurs des yeux et des cheveux, nom, métiers acceptables – attention aux pièges : médecin, oui, proctologue, non, en aucun cas !)

6) Tous les clichés que nous aimons quand même – Ex : Le Pirate : le pirate n’est jamais sale ou malade. C’est un fier marin au poil brillant, la mèche coiffée par l’air du grand large, toujours en quête d’aventures. Certes, un criminel, mais il a sauvé notre donzelle en détresse, laquelle se tourmente à l’idée d’aimer un homme aussi immoral. Le pirate a tué le frère de l’héroïne dans une bataille parfaitement équitable, mais il l’a aussi sauvé d’un sort terrible aux mains d’un autre pirate. Autre pirate qui est tout aussi immoral que le héros, mais comme lui appartient à une guilde qui n’a pas la même sécurité sociale, il a les dents pourries, un œil en verre et une jambe de bois. Cela n’arriverait jamais à notre héros!

7) Une étude très poussée sur la qualité et le pourquoi du comment des couvertures de romance. Tam-Tam en a parlé, Candy et Sarah l’ont théorisé… Une bonne couverture s’identifie par un certain nombre de critères :
– Un héros tordu dans une position anatomiquement impossible,
– Une palette de couleur allant du fuchsia au vert citron en passant par le bleu ciel, le parme, le bordeaux et le jaune fluo,
– Une héroïne penchée comme si il lui manquait quelques vertèbres, la tête inclinée comme celle d’une poupée désarticulée. Nos auteurs tirent d’ailleurs de cette étude l’idée que les vertèbres du corps humain peuvent se tordre si facilement que trois héroïnes ensembles peuvent faire une tresse de leurs colonnes vertébrales (aouch)…
– Un, si ce n’est deux mulets (oui, un pour le héros et un pour l’héroïne),
– Une chevelure si luxuriante qu’elle pourrait servir de couverture à nos héros et aux 27 enfants qu’ils vont avoir ensembles,
– Le couple disparaît dans les flammes d’un soleil couchant,
– Le héros à la chemise déboutonnée mais toujours bien rentrée dans son pantalon (enfin pantalon… collant?),
– Un symbole phallique perdu dans le décor (épée, tour, sabre,arbre, mat de bateau, arme sous une forme quelconque…),
– Un cheval se cabrant, une prairie, des fleurs à des endroits incongrus, un cygne ou autre animal s’agitant à l’arrière-plan…

Pour plus d’informations (et un grand moment de rigolade), recherchez le tag « Covers gone wild » sur leur blog!!! 
Je crois que maintenant, vous avez une assez bonne idée du ton de ce livre, chers lecteurs! Sur ces sages paroles, je crois qu’il est temps de m’arrêter car je pourrais encore remplir des dizaines de pages avec la prose hilarante de nos auteurs!

La grande force de ce livre, ce sera donc de parler de la romance, son histoire, son évolution, ses genres et sous-genres, ses héros, ses clichés bien sûr, mais aussi tous les arguments en faveur du genre (avec des propositions de réponses aux questions les plus fréquentes – du genre : mais pourquoi lis-tu un truc pareil, alors que tu es intelligente?… no comment!).

En bref, un livre très drôle à lire – même si je déplore que, en raison de la quantité importante d’argot utilisée, il ne soit pas facilement accessible aux gens ayant un niveau d’anglais moyen…

Si vous en avez l’occasion, n’hésitez pas à lire quelques passages du livre ou à fouiller sur leur blog pour y lire un des articles qui ont inspiré Beyond Heaving Bosoms!
  
  

Bonne lecture,
Chi-Chi
 

Pet peeves, mode d’emploi

J’espère que vous êtes bien tous rentrés de votre week-end de Pâques, prêts pour la dernière ligne droite avant l’été? Personnellement, j’ai pu profiter de quelques jours idylliques à la campagne, soleil, farniente et lecture bien sûr, chapeau de paille sur la tête et parfum de fleurs tout autour… En prime, je vous offre une petite photo de MA glycine, pour que vous puissiez admirer comme elle est belle et me détester! Enfin, la série noire en lecture s’étant enfin achevée, j’ai pu découvrir quelques livres fort sympathiques, dont je vous parlerai bientôt.

Mais surtout, j’ai pu prendre le temps de vous écrire un vrai article, en prenant le temps d’y réfléchir et tout et tout, un grand luxe! Le sujet m’a été soufflé en écrivant mon article de la semaine dernière… Il y a décidément des choses qui me hérissent dans certains livres, parfois un ressort de l’histoire, parfois un simple détail, mais dans tous les cas, un je-ne-sais-quoi que je ne peux pas ignorer. Ces petits (ou moins petits) agacements de la lecture, c’est ce que nos amis anglophones appellent les « pet-peeves », expression que j’aime beaucoup, et pour laquelle je ne vois pas vraiment d’équivalent en français…

Alors quels sont les miens (et un peu ceux de Tam-Tam, que j’ai mise à contribution pour l’occasion)? Voici un florilège de quelques pet-peeves de la romance, de ceux qui poussent les lectrices les plus aguerries à reposer un livre avant le mot FIN ou qui au moins leurs donnent envie de jeter le livre par la fenêtre…

Je ne nommerai pas bien sur les retrouvailles, entre la semaine dernière et le post de Tam-Tam, je crois que nous avons fait le tour de la question, mais ce ne sont pas les autres exemples qui manquent. Je déteste donc :

     – Les héros frappés par la flèche de Cupidon dès la page 3, et qui passent tout le roman à s’admirer avec des yeux pleins d’étoiles. L’intérêt de raconter une histoire, c’est justement de voir se développer les relations entre les personnages!

     – Les anachronismes, des héros parlant comme nous dans un contexte historique, souvenez-vous de Miss Sophie Harlow… Modernité oui, mais un peu de réalisme par pitié!

     – Les erreurs de géographie. Chers auteurs, pitié, ouvrez un atlas avant d’écrire des horreurs. Madame Nora Roberts, NON, Le Havre n’est PAS un port de la Méditerranée!

     – Les héros qui se détestent au premier regard sans savoir pourquoi, mais ne peuvent pas contrôler leurs instincts bestiaux et roulent dans la paille ensembles à la première occasion! Perso, je n’ai pas spécialement envie de faire des choses avec mon ennemi juré, sauf peut-être lui envoyer quelques claques…

     – Et tiens, justement, puisqu’on en parle, c’est quoi cette habitude déplorable de n’avoir strictement aucun self-control sur sa libido??! Des héros qui passent leur temps à se grimper dessus comme des singes en rut, c’est fatiguant à la longue!

     – Les descriptions à n’en plus finir… Ce que Tam-Tam appelle du remplissage : tous les détails des tenues que portent chaque personnage à chaque rencontre, la plus petite tache de rousseur, la moindre mèche de cheveux défaite, et surtout, surtout (ça c’est moi), les articulations qui blanchissent quand, dans un accès nerveux, l’héroïne crispe ses mains. Sérieusement, dans la vraie vie des gens réels, QUI remarque un détail pareil? A moins d’avoir un garrot peut-être, et encore…

     – Les clichés culturels… Alors là… Deirdre Martin qui voit Lyon comme une petite bourgade de province avec zéro vie culturelle. Nora Roberts qui nous explique que les Stanislaski ont quitté l’Ukraine dans une charrette tirée par des bœufs. Loretta Chase qui nous décrit l’Égypte comme peuplée d’individus serviles et sans éducation. Et d’une façon plus générale, les russes qui ne boivent que de la vodka, les irlandaises qui sont rousses avec un fichu caractère, les français qui sont lâches, les italiens qui sont des séducteurs impénitents, les mexicains qui sont ouvriers ou jardiniers, et la liste pourrait être encore bien longue…

     – Les erreurs de traduction, quand les auteurs veulent faire parler les personnages dans une langue étrangère, et font des fautes inadmissibles. Du genre « mon petite chéri » en français… Des fautes faciles à voir avec un minimum de connaissance de la langue! La dernière en date, une auteur que j’aime pourtant, Eloisa James, mettant des fautes de français dans la bouche de sa Marquise française (déjà, elle l’a appelée la Marquise de Bernaise – moi ça m’évoque furieusement la béarnaise, pas très glamour pour une Marquise!). C’est d’autant plus impardonnable qu’Eloisa a vécu plusieurs années en France, et on ne me fera pas croire qu’elle n’a trouvé personne à qui demander ce renseignement!

     – Les 27 rebondissements coincés dans les 15 dernières pages du livre. Exemple type : SFALO! Toute cette tension, toutes ces questions, tous ces problèmes à régler, c’est bien ennuyeux, mais au lieu de se creuser la tête pour une explication plausible et de prendre le temps de développer une trame qui s’étire sur tout le livre, l’auteur nous donne un coup de baguette magique à la fin. C’est que, tous ces détails inutiles donnés précédemment, cela remplit beaucoup de pages, il ne reste plus de place pour l’histoire elle-même vous comprenez!

     – Et en parlant de rebondissement, un de mes préférés, c’est le Grand Malentendu… Si, vous savez bien, celui qui fait que nos héros se détestent et qui pourrait être dissipé par une simple conversation. Mais là encore, vous n’avez rien suivi, d’abord on ne tombe pas amoureux en se parlant, et ensuite, nos héros sont bien trop occupés à se rouler dans la paille pour avoir du temps à perdre dans des choses aussi triviales. D’où le coup de baguette magique à la fin, Je t’aime et tout est réglé!

     – L’héroïne TSTL. Alors là, c’est intraduisible! Too Stupid To Live : trop bête pour avoir le droit de vivre, en toute simplicité… Je crois que tout est dit. La fille TSTL c’est celle qui, dans un film de série Z, sort de sa maison en nuisette pour enquêter sur des bruits mystérieux en pleine nuit, armée d’une louche et d’une lampe torche, alors qu’elle SAIT qu’un serial-killer erre dans la ville. Youhou, je suis là, venez me tuer! Par contre, attention, la TSTL n’a pas besoin d’un homme pour la sauver, elle est forte et indépendante. Sauf que zut, elle vient justement de se prendre un coup sur la tête, et se réveille le lendemain ligotée dans une cave. Bon, bah tant pis, il n’y a plus qu’a attendre que le héros vienne à sa rescousse! Enfin, quand il sera là, elle trouvera quand même le moyen de lui dire qu’elle avait la situation parfaitement en main, question de fierté.

     – L’héroïne physiquement par-faite! J’ai déjà parlé des ses problèmes de poids, sérieusement, vous n’imaginez pas à quel point c’est difficile d’être grande, mince avec des petits seins, surtout de nos jours! La pauvre chérie… Mais l’imagination des auteurs ne s’arrête pas là. Ma préférence personnelle va aux yeux de toutes les couleurs de l’arc-en-ciel. Notamment violet, doré, ou fauve… Couleurs que nous avons bien sûr tous déjà rencontré. Par contre, c’était chez des aliens!

     – Un prénom à coucher dehors (Lady V. me parlait l’autre jour des Bedwyn de Mary Balogh, avec ses Alleyne, Wulfric et autres Gervase dont elle ne se remettait pas), en particulier si la prononciation est mystérieuse… Certes, le prénom n’est pas toujours révélateur de la qualité du roman, comme Wulfric nous en fait la démonstration, mais un simple Nick fait aussi très bien l’affaire, merci!

     – L’absence de personnages secondaires ou les amitiés instantanées. Celles qui ont lu La trilogie des clés de Nora Roberts (décidément reine du cliché, heureusement qu’elle produit beaucoup pour compenser) savent de quoi je parle. Trois héroïnes qui se rencontrent et deviennent amies inséparables en 3 jours, et bien évidemment aucune n’a le moindre passé, pas la plus petite copine de lycée ou vague connaissance de l’université qui traine dans le paysage. Pas de parents, pas de frères ou sœurs, à peine une voisine ou une vieille tante de temps en temps… A croire que nos héros naissent tous de la cuisse de Jupiter!

Voilà une liste conséquente, et je suis sûre qu’en y réfléchissant bien, je pourrais trouver d’autres pet-peeves… Alors, me direz-vous, pourquoi continuer à lire de la romance? Eh bien d’abord parce que l’on trouve ce genre de problèmes dans tous les genres de la littérature, romance ou pas, un mauvais livre sera toujours mauvais, et que même avec un ou plusieurs de ces traits potentiellement si agaçants, une belle histoire, bien écrite par un auteur de talent, fera toujours un bon livre et une belle romance!

Et vous, quels sont les détails qui vous rendent chèvre? 
Chi-Chi

Et si on se glissait sous les couvertures ?

En littérature féminine, la couverture est un sujet vaste qui fait débat. Il y a ceux qui assument les couvertures rose bonbon avec des hommes au torse musclé luisant dans le soleil couchant. Et puis il y a ceux qui déclarent « plutôt mourir que de me laisser surprendre un tel livre à la main ! ». Déchainer les passions de cette manière, cela donne à réfléchir.

J’aimerais vous dire que cette réputation n’est pas fondée et  qu’il s’agit d’une conspiration visant à discréditer le genre, mais ce serait malheureusement mentir. A la vision de certaines couvertures, je ne peux parfois que me demander si le graphiste daltonien n’a pas été victime d’une intoxication alimentaire au moment de la création tant la couverture rassemble toutes les conditions pour faire tourner de l’œil les lecteurs les plus aguerris. Et je ne parle même pas des couvertures sirupeuses des années 80, 90… A croire que parfois, la couverture semble dire « surtout n’essaye pas ce livre ! ».

Heureusement pour le genre, l’histoire n’est pas fonction de la couverture, et bien des diamants ont été découverts sous une couche de kitch saupoudrée de mauvais goût – il n’y a pas si longtemps, sur les couvertures de l’éditeur J’ai Lu, le héros portait invariablement un mulet et tenait l’héroïne dans une position que même une doctorante en gymnastique avec option contorsion ne pourrait tenir plus d’un ¼ de seconde.

Pour parfaire mon argumentaire, je vous propose de vous glisser sous cinq couvertures sélectionnées par mes blanches mains dans la pile de livres que j’ai lu ces derniers jours. Les histoires seront-elles à la hauteur de la couverture ? Aurais-je dû fuir à la vision de l’œuvre graphique se présentant à moi ?

 La couverture de « This Duchess of Mine » d’Eloisa James nous présente l’élégante main et le décolleté avantageux de l’héroïne, Jemma. Le corsage de la robe ne laisse aucun doute quant à la nature de l’histoire. Il s’agit d’un historique. Jusque là, l’histoire tient les promesses de la couverture. Dans certains livres en VO, la sur-couverture, celle qui se présente à nous au moment de l’achat, n’est qu’un leurre qui dissimule souvent une scène bien plus osée. Ici, vous pourrez découvrir le couple à demi-nu s’enlaçant lascivement sur la première de couverture. L’homme est beau, la femme sensuelle. Mais voyons à présent si toutes les informations rassemblées seront confirmées par la lecture…

Après plusieurs années passées en France, Jemma, Duchesse de Beaumont est de retour à Londres. Elijah, son mari, a besoin d’un héritier, mais elle n’acceptera de l’accueillir dans le lit conjugal qu’à la condition qu’il la séduise. Le Duc est un homme aux responsabilités considérables. Figure de proue de la chambre des Lords, il prend son rôle et sa position très au sérieux. Défendre la cause des plus humbles, rallier la majorité à sa cause, il sait faire. Mais lorsqu’il ne s’agit plus de politique, mais d’affaires de cœur, cela se complique.

Pour une première couverture, c’est une réussite. L’histoire est très élégamment écrite, l’héroïne a du cran et du style. Comme toujours chez Eloisa, l’intrigue est finement menée, et la relation entre les personnages se travaille. Un très bon moment passé avec le Duc et la Duchesse de Beaumont.
Cohérence de la couverture avec l’histoire : 4/5 (parce que sur la première de couverture, l’héroïne a un balayage californien dans les cheveux quand même !)

Passons au deuxième livre, A Rake’s Guide to Pleasure de Victoria Dahl. Sur la couverture, un couple s’enlace dans une surabondance de satin violet. Mes yeux ont mal, mais l’idée générale (confortée par le titre lui-même) est qu’en lisant ce livre, je découvrirais l’éveil des sens de l’héroïne.

L’histoire raconte la rencontre entre Emma Jensen, alias Lady Denmore, jeune femme sans le sou élevée par un père à la réputation plus que douteuse, et du Duc de Somerhart, dit Hart pour les intimes, « rake » notoire. Emma doit rassembler suffisamment de fonds pour s’assurer un avenir confortable à la campagne. En bonne héritière de son joueur de père, elle décide de gagner son argent au jeu et se fait passer pour une scandaleuse veuve tandis qu’elle dépouille les jeunes aristocrates qui ont le malheur de parier avec elle. Hart est intrigué, et décide de poursuivre de ses assiduités la jeune fille. Cette dernière veut garder son secret pour elle, mais l’attraction qu’elle éprouve pour le Duc lui fait prendre des risques…

En commençant ce livre, j’imaginais que j’aurais le droit à de la sensualité, à des scène coquines écrites avec art. C’est ce que la couverture me promettait du moins. Du satin violet, quelle décadence… Malheureusement, l’histoire n’est pas aussi sexy que la couverture. J’en attendais plus.
Cohérence : 2/5

Contrairement à l’histoire précédente, où la couverture me laisse sur ma faim, Wicked Intentions, d’Elizabeth Hoyt, affiche une couverture assez sobre (sur l’échelle de la romance, elle n’est pas non plus d’une classe folle, nous sommes d’accord). Une femme s’enfuit dans une rue éclairée par un lampadaire. Vêtue d’une robe satinée dorée (les graphistes ont un truc avec le satiné, décidément) et d’une longue cape à capuche. On la sent « aux abois », tentant de fuir en gardant son identité secrète.
Mon imagination est très fertile. C’est fou, je sais.

Rien ne laisse présager la sensualité qui va se dégager de la relation entre les deux héros. A part peut être la première de couverture, où la robe dorée se voit remontée jusqu’à la taille, dévoilant une longue jambe satinée qu’un homme à la carrure imposante explore pour prendre possession du corps alangui de l’héroïne… Et pourtant, entre Lazarus Huntigton et Temperance Dews, les étincelles vont crépiter. Elizabeth Hoyt est d’ailleurs une coutumière du fait. Le côté sombre du héros, l’héroïne avec la tête sur les épaules, la rencontre, le meurtrier à démasquer… Un cocktail de sensualité qui n’est finalement suggéré que dans le titre.

Une couverture qui au premier abord ne m’a pas fait spécialement envie, mais une auteur que je connais. L’histoire est la première de la série « Maiden Lane ». Il va sans dire que les autres tomes trouveront le chemin de ma bibliothèque, couple enlacé sur un fond rose dragée ou pas…
Cohérence : 3/5 (mais un livre tellement bon…)

Passons au quatrième, et abordons un peu le contemporain avec Something about you (Mon ange gardien) de Julie James. Un couple est présenté sur la couverture. L’homme en costume pose une main possessive sur la chute de rein de la femme mise en valeur par une robe fuchsia au décolleté dorsal très avantageux. Après une étude plus approfondie, la femme a une french manucure et porte des bijoux couteux, l’homme est en costume gris souris à fines rayures blanches.

Voyons à présent ce que l’histoire nous révèle… Cameron Lynde, assistante au bureau du procureur de Chicago, se retrouve bien malgré elle témoin d’un meurtre alors qu’elle passe la nuit à l’hôtel. Le FBI est sur l’affaire et l’agent en charge est Jack Pallas. Ils se connaissent, et entre ces deux là, ce n’est pas l’amour fou. Il y a 5 ans, un différent entre les deux a abouti à la mutation disciplinaire de Jack. Ce dernier a la mémoire longue (et de belles œillères si vos voulez mon avis…), mais rien de tel qu’un meurtrier pour vous donner le sens des perspectives.

Donc si j’ai bien compris, la femme qui sur la couverture ressemble à une actrice le jour d’une première « red carpet » serait Cameron ??? A d’autres !!! La couverture crie au couple glamour d’une romance contemporaine, pas au couple qui se forme sur la brèche d’une arrestation de meurtrier. Après, le roman se lit facilement, Julie James nous offre comme toujours des dialogues délicieux à l’humour acéré. Mais une fois encore, sous la couverture, ce n’est pas ce qui m’avait été promis…
Cohérence : 3/5
PS: ce dernier vient d’être édité aux édition j’ai lu, et je dois avouer que j’aime particulièrement la couverture française, voyez donc…

Finissons en beauté avec The Kept Woman de Susan Donovan. Voilà typiquement un livre que j’ai acheté pour la couverture. C’est assez rare pour que je me permette de le souligner. De longues jambes sexy qui sortent d’une baignoire, une main qui tient une Margarita avec désinvolture. Un fond bleu avec des bulles. Une illustration pétillante qui annonce « comédie romantique contemporaine ». Et sous la couverture, c’est exactement ce que l’on trouve.

Samantha est épuisée. Depuis que son mari l’a quitté en lui laissant toutes ses dettes à payer, elle n’a plus une minute pour elle avec son travail et ses 3 enfants (dont l’un d’entre eux en plein apprentissage de la propreté). De son côté, Sam est un politicien dans le vent qui souhaite rassurer ses électeurs et afficher une image plus responsable et adoucir sa réputation de play-boy. Le plan? Samantha et ses enfants poseront comme la nouvelle famille du politicien, le temps de gagner l’élection au Sénat qui se profile. En contrepartie, les soucis financiers de Samantha seront résolus et elle pourra enfin prendre 3 minutes pour se détendre. Comme tous les plans bien calculés, ce dernier ne prévoit pas le facteur humain, pour le plus grand bonheur du lecteur.

Une romance pleine de légèreté et d’humour, facile à lire un dimanche pluvieux. Et avec le mois de février qui s’annonce, vous n’aurez pas trop d’un livre remplissant ses critères!
Cohérence 5/5

Bilan de mon expérience, sur 5 livres, j’en conseillerais seulement 4. Pourtant, seulement 2 couvertures semblent réellement remplir leur office.
J’ai appris avec les années à ne plus faire attention à la couverture des romances, pourtant une part infime de moi-même y reste sensible. Si je fais parfois abstraction du kitch et du satiné, je ne peux que me désoler à la vision des désastres graphiques sortant encore de l’imagination des responsables de collection.

Un jour je vous parlerais des perles des collections françaises, mais en attendant, bonne lecture!

Tam-Tam

Le fameux Top 15

Il est sans doute temps de vous révéler enfin ce fameux Top 15 dont je parle régulièrement (remarquez, à force s’en parler, je finirais par chroniquer tous ces livres et je ne vous en parlerais plus!). Attention, voici un post plein de références et de retours en arrière…

En réalité, il y a bien plus que 15 livres qui sont inoubliables à mes yeux. Mais il y a quelques années, avec Tam-Tam, nous nous sommes prêtées au jeu de faire une liste de 15 romances qui représenteraient toutes les facettes que nous aimions dans ce genre.

Pour cet exercice, nous nous sommes assises à une table, chacune sa feuille, chacune son stylo, et deux règles : pas de fausses romances et pas plus d’un titre par auteur. Nous avons donc consciencieusement listé les romances qui nous avaient le plus marquées, avant de chercher chacune à convaincre l’autre qu’elle n’avait pas fait les bons choix lorsqu’ils ne coïncidaient pas!
Heureusement que la plupart se recoupaient, sinon nous serions sûrement encore en train de discuter…

Voici donc ma liste, telle qu’elle a été établie en 2008 et sans ordre de priorité :

– Lord of scoundrels (Le prince des débauchés), Loretta Chase – parce que ce livre m’a fait éclater de rire, que j’adore la relation entre les héros et l’aplomb incroyable de l’héroïne, parce que ce livre a été élu Meilleure romance de tous les temps par d’autres que moi.

Romancing Mr Bridgerton (Colin), Julia Quinn – je ne dirais qu’un seul mot : Colin.

Slightly dangerous, Mary Balogh – parce que Mary Balogh sait nous présenter des personnages parfaitement cohérentes et d’une rare intensité.

Ain’t she sweet (Un retour inattendu), Susan Eliabeth Philipps – mon arme secrète…

Ravished, Amanda Quick – parce que Harriet et Gideon resteront toujours mon premier couple phare, ma première demoiselle pas si en détresse que ça avec un héros complètement déconcerté face à elle.

Charming the prince, Teresa Medeiros – parce que c’est une histoire à mourir de rire dans un Moyen-Age de conte de fées, peu importe les incohérences et les absurdités du récit, on rit.

Devil in winter (Un diable en hiver), Lisa Kleypas – parce que pour le seul bonheur d’obliger le lecteur à découvrir la série des Wallflower.

Silver lining (Chercheuse d’or), Maggie Osbourne – parce que le contexte, le passé de nos personnages n’est pas facile, parce que Maggie Osbourne nous présente comme héroïnes des femmes ordinaires qui se révèlent fortes dans des situations hors du commun.

Fly away home (Retrouvailles imprévues), Kimberly Cates – parce que Tam-Tam était d’accord avec moi à une époque où nous ne nous connaissions pas, nous étions officiellement faites pour nous rencontrer!

Mr Perfect (Mister Perfect), Linda Howard – parce qu’il n’est pas possible de connaître la romance sans avoir au moins fait la connaissance du héros howardien, modèle qui a été repris par tant d’auteurs depuis.

Three fates (La fortune des Sullivan), Nora Roberts – parce qu’il ne pouvait pas ne pas y avoir un Nora Roberts dans cette liste, la décision fût difficile, entre celui-là et Homeport (Une femme dans la tourmente), mais l’attrait de trois histoires pour le prix d’une l’a emporté de justesse…

– Unleash the night (L’homme-tigre), Sherrilyn Kennyon – parce qu’il fallait au moins un fantastique dans cette liste, parce que même si je ne suis pas une inconditionnelle du genre, je fais une exception pour les Dark Hunter.

Mrs Miracle (Mrs Miracle), Debbie Macomber – parce que Debbie Macomber manie la douceur et la tendresse comme aucun autre auteur ne sait le faire, parce que c’est un livre de Noël.

Certains ont été lus quand j’étais encore adolescente, ils correspondent à mon initiation. Comme Tam-Tam, je les aimerais peut-être moins si je les découvraient maintenant, mais ils sont teintés à mes yeux du parfum du souvenir. C’est coriace ce genre de choses, impossible de m’en défaire! Et comme cette liste a été difficile à faire!!! En y repensant, je m’étonne de n’y trouver aucun Julie Garwood, Susan Mallery, Celeste Bradley, Anne Gracie, Susan Wiggs, Jude Deveraux, Johanna Lindsey, Catherine Anderson… C’est un Top 50 que Tam-Tam et moi allons devoir mettre au point la prochaine fois que nous nous verrons!

Et depuis, si il y a eu des livres que j’ai aimé, les coups de cœur sont bien plus rares… Aujourd’hui, je me dis qu’il faudrait y ajouter Kristan Higgins avec All I ever wanted, sans l’ombre d’un doute, mais à cette exception près, depuis 3 ans, il n’y a pas eu d’autre découverte marquante… Peut-être Bet me de Jennifer Crusie, mais ayant moins aimé les autres livres de cet auteur, j’ai un doute. Eloisa James, Julie James, Sarah MacLean? Et qui retirer? Kimberly Cates peut-être, un peu trop old fashion pour moi à présent… Maggie Osbourne que je n’ai pas relu depuis une éternité, Debbie Macomber, qui est un peu surannée (je l’échangerai peut-être contre une de ses œuvres un peu plus récentes)? Mais le fait que je ne relise pas un livre ne veut pas dire que ce livre m’a moins marqué ou que son influence s’estompe, non? Épineux problème, il faudrait que j’en discute avec Tam-Tam!

Pourquoi aussi peu de nouveautés? Moins le temps de lire, je vais plus facilement à l’essentiel, mes auteurs/valeurs refuges? Serais-je moins impressionnable que quand j’étais plus jeune? Ou devrais-je prendre plus de risques?

En attendant, il me reste encore quelques livres sur cette liste dont je veux vous parler…  Slightly dangerous de Mary Balogh est pour bientôt d’ailleurs… Tam-Tam vous parlera lundi de Silver lining, et Lady D. vous prépare un  bel article sur The wedding de Julie Garwood! On arrivera bientôt à la fin de cette liste… Mais pour aujourd’hui, je vais m’en remettre à vos bons conseils. Vous, quelles sont les romances qui vous ont le plus marquées?

Chi-Chi

De l’héroine pure et innocente

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Aujourd’hui, je voudrais vous parler d’un cliché assez tenace de la romance : le statut « préservé » de l’héroïne. Cliché n°1 de la romance, notre héroïne doit être aussi pure que la neige fraiche, aussi blanche que la colombe innocente, aussi virginale qu’un vison d’hermine… Vous voyez le genre. Une héroïne de romance qui se respecte doit être vierge. Jusqu’au milieu des années 90, on compte sur les doigts d’une main les héroïnes qui ne remplissent pas ce critère. Même les veuves n’avaient pas consommé leur mariage, les hommes impuissants se comptant par semi-remorques entiers dans ces temps reculés… On trouvait des fausses veuves, mariées à un vieillard pour adoucir ses vieux jours, ou avec un malade à l’agonie, et même parfois un ami qui avait eu pitié d’elles lorsqu’elles attendaient l’enfant du héros qui pour une raison ou une autre les avaient quittées…

La question de la virginité a donné lieu à un échange avec Madame la Marquise, pilier du forum Les Romantiques, qui n’accepte de lire un livre qui si elle est sure que l’héroïne ne connaitra pas d’autre homme que le héros. Pour elle, la vierge garde un statut à part dans la romance, il n’y a qu’à voir la collection Azur de Harlequin, où la plupart des histoires ont des héroïnes vierges, ce qui à notre époque peut sembler bizarre. D’ailleurs, des auteurs connus et très appréciés, telles que Lynne Graham, Michelle Reid, Jacqueline Baird ou Lee Wilkinson s’en sont fait une spécialité (avec bien sûr quelques exceptions de rigueur pour confirmer la règle).

Selon Madame la Marquise, son addiction pour la romance remonte à son enfance, quand son grand-père lui racontait des contes de fées. Et, tradition allemande oblige, seulement les contes de Grimm. « Les sept chevreaux ne m’emballaient pas plus que ça, je trouvais le petit chaperon rouge très idiot, la belle au bois dormant était un peu trop vieille pour son prince, mais Cendrillon… Ah! Cendrillon, c’était la jeune fille maltraitée qui à la fin rencontre l’amour et fait un pied-de-nez à ses tourmenteurs. Dans toutes les autres histoires, parfois moins connues, la pauvre princesse devait souffrir avant qu’enfin ne s’ouvrent les bras de celui qu’elle attendait.
Et puis, le temps a passé, mon grand-père ne m’a plus raconté d’histoires, et c’est à ce moment-là que j’ai découvert mon premier Harlequin. Je venais d’avoir vingt ans. Comme j’aimais ces héroïnes qui rencontraient non pas des princes, mais des hommes beaux, pleins de charme et virils, comme je n’en avais jamais rencontré dans la réalité. Et riches en plus… Même si ce n’est pas le critère le plus important, il est bon de savoir que l’on n’aura pas de fins de mois difficiles! »

Je suis complètement d’accord avec ce point de vue, si j’apprécie tant la romance moi aussi, c’est car elle me rappelle le monde enchanté des contes de fées de mon enfance… C’est par la suite, concernant la virginité de toutes ces héroïnes que nos opinions diffèrent. Pour notre Marquise, « ces jeunes filles qui ont appris de leurs mères, tantes, aïeules ou autres qu’elles ne devaient pas se donner avant le mariage avaient des principes. Elles résistent bravement aux assauts de la gent masculine, à part à ce héros, beau, viril et plein d’allant qui finit toujours par les épouser. Ces Harlequin m’ont fait rêver, même s’il faut avouer que les scènes « hot » se bornaient, après quelques baisers appuyés, à s’allonger sur le lit, canapé, divan ou autre surface… et hop, c’était le lendemain! Cela ne me gênait pas, j’ai beaucoup d’imagination. »

De mon coté, je n’ai pas d’objections à ce que l’héroïne ait connu d’autres hommes, chacune ayant sa propre histoire, il suffit qu’elle soit cohérente. Je suis bien plus perturbée par les retrouvailles ou, pire encore, par les ex « parfaits », ceux dont l’ombre plane sur le nouveau couple, quand il semble que le héros ne sera jamais à la hauteur de ce premier amour… Et surtout, il me paraît assez irréaliste de croire aujourd’hui que toutes les jeunes filles attendent le mariage. En tout cas, pas dans tous les livres, pas systématiquement! D’ailleurs, les auteurs se sont bien adaptés à l’air du temps, puisque la vierge se fait plus rare en romance.

C’est pourtant un critère qui garde ses fidèles. Même mariée, avec des enfants, même en ayant pris quelques années, et malgré le fait que, petit à petit, toutes les branches de la romance aient été envahies par de vraies veuves ou autres jeunes filles « ayant vu le loup », après plus de trente ans de lectures, Madame la Marquise reste une inconditionnelle de l’héroïne pure et innocente (avec tout de même l’exception des héroïnes ayant fauté avec le héros avant le mariage!). Elle a développé des techniques de sioux pour ne pas se tromper, dénicher des lectures répondant à ses critères, sonder les résumés, et surtout, surtout, demander l’assistance d’autres lectrices assidues! « En fin de compte, dans cette époque où la virginité n’a plus de valeur, je suis resté cette petite fille qui écoutait les histoires de son grand père… Ces derniers temps, je lis des romans en allemands, dans le genre des Série Royale, et je retrouve avec plaisir ces protagonistes qui se cherchent, se désirent et s’aiment, sans presque se toucher ni même s’embrasser ».

Sans tomber dans le cliché facile de l’héroïne de Barbara Cartland, grande prêtresse de la jeune vierge effarouchée, il y a un certain charme suranné dans une histoire où les héros exercent une certaine retenue l’un envers l’autre! Et même s’il paraît normal que les auteurs s’adaptent à l’air du temps, il est heureux de voir qu’il y en a encore pour tous les gouts, vierges ou non… Et vous, est-ce un critère qui a de l’importance à vos yeux?

Tiens, tant qu’on est sur le sujet, ma résolution pour 2011 sera de vous préparer un article sur les héros vierges, la prochaine fois…

On se retrouve l’année prochaine pour de nouvelles aventures,

Chi-Chi

Géométrie analytique de la série

Ce samedi, je réceptionnais un colis Amazon contenant les deux premiers tomes d’une série dont j’espère vous vanter bientôt les mérites. Deux jours plus tôt, après lecture de l’article de Chi-Chi, je devenais accro à la série White Collar. Hier dans la nuit, un personnage fort patibulaire essayait de me voler mon carrosse, abimant le barillet de ma serrure et apportant la touche finale à une longue série de d’infortunes.
La loi des séries est partout…
Je ne reviendrais pas sur l’intérêt d’une série littéraire, d’autres l’ont fait avant moi. Néanmoins, je  m’interroge. Comment une série fonctionne-t-elle ? Celui qui me répond, tu prends un premier tome, tu lui accoles 4 autres livres qui se suivent et tadaaa voilà une série, il sort !
Non, ma question porte plus sur le fonctionnement de la série en temps qu’œuvre complète.
Un fait extraordinaire a en effet été porté à mon attention : rares sont les gens à commencer une série par un tome au hasard. Par ailleurs, s’il n’est pas rare de trouver des personnes assumant parfaitement ne pas avoir aimé tel ou tel tome dans une série, elles ne nieront pas non plus les avoir lus, ne serait-ce que parce que l’histoire suivait le livre d’avant et précédait celui d’après.
Comme quoi, suivre une série, c’est mathématique. Il est entendu qu’une série commence par le premier tome… et se poursuit dans l’ordre (et la discipline) croissant des livres.
J’en ai donc tiré les conclusions suivantes : une série, bien que composée de plusieurs livres aux personnalités individuelles, est une entité à part entière. Les tomes pris dans leur ensemble forment une nouvelle œuvre à apprécier.
Il existe deux corolaires à ce théorème :
– Si l’on apprécie une série dans son ensemble, il ne sera pas rare d’en avoir un tome préféré. J’ai un tome préféré dans la série des Hathaway et des Bridgerton, ce qui ne m’empêche pas de chanter les louanges de ces séries dans leur ensemble.
– Si une série dans son ensemble ne sait retenir votre attention, il vous sera difficile d’en retenir un tome, fut-il bon.
C’est une alchimie délicate, la série. Ma grand-mère vous ferait sans doute l’analogie culinaire avec la mayonnaise…
D’où mon interrogation ? Une bonne série, c’est quoi ?
Afin de parfaire ma démonstration, j’ai relu la série des frères MacKade, de notre très chère Nora Roberts, laquelle est une coutumière du fait. Les séries, sagas et autres trilogies sont presque devenues sa marque de fabrique ! Et je suis bien placée pour le savoir, ayant déjà avoué au public la monomanie dont j’ai souffert il y a quelques années pour cette auteur…
En refermant le dernier tome, j’ai réalisé que certaines séries de l’auteur ne fonctionnent pas (le quatuor MacKade n’en fait heureusement pas partie), et que, malgré les années, ce cordon bleu de la série peut encore rater une mayonnaise !
Mais aujourd’hui est un jour de logique, voici donc mon théorème de la réussite :
Une série fonctionne si, et seulement si, l’auteur nous présente un très bon premier tome, de très bons personnages secondaires/futurs héros et un très bon fil conducteur.
Dans le premier tome, l’auteur nous appâte. Un bon premier tome est capital. C’est le déclencheur de notre envie de lire la suite. Si le deuxième tome le surpasse, c’est encore mieux, car le lecteur n’aura alors de cesse de mettre ses mains sur les suivants (quitte à le faire passer à la VO). Il faut rendre le lecteur dépendant.
Chez les MacKade, le premier tome suit le manuel à la lettre. Outre la rencontre des personnages, Rafe et Reagan, la romancière plante le décor dans une petite ville avec ses ragots, ses piliers de bars et ses légendes locales. Sur fond d’histoire de guerre de sécession et saupoudré d’un zeste de fantomatique, elle place ça et là des indices qui nous interpellent, nous font hurler intérieurement « mais que va-t-il se passer !?! » – NDLR : à la relecture, mes ardeurs étaient bien plus modérées, mais à l’époque j’ai hurlé ! Je me souviens de mon impatience à l’achat de l’opus suivant, mon angoisse avant de le trouver…
Une bonne histoire n’est pas suffisante car « une bonne histoire » peut se découvrir dans un « one shot ». Non, il faut aussi de très bons personnages, tous liés les uns aux autres de manière rationnelle. Dans une série de 4 livres, vous aurez donc minimum 8 personnages centraux qui a un moment ou un autre ont été des personnages secondaires. L’idéal est d’en avoir d’autres afin de ménager le suspense et rendre les choses plausibles. Les personnages doivent avoir une histoire, une famille, des amis. L’histoire d’un ermite rencontrant une solitaire est assez délicate à faire durer sur plusieurs livres… et tout personnage catapulté dans l’œuvre fera l’effet d’un cheveu sur la soupe.
Et puisqu’on parle de recette, notre auteur a sa recette personnelle pour ses protagonistes. On retrouve souvent les même « profils » :
Il y a le mauvais garçon, l’artiste, la douce aimante/petite chose fragile, le col blanc au physique de charpentier, la beauté fatale, la fille-mère, le serviteur de l’ordre, l’amoureux de sa terre, la scientifique, le voleur, l’indépendante, le charmeur, le cerveau… Il est bien entendu qu’un seul personnage peut porter plusieurs casquette et que les genres sont interchangeable.
Ce qui nous donne ici Rafe, mauvais garçon revenu au pays, au sourire ravageur ,qui tombe sous le charme de Reagan, la beauté glacée traditionnelle à l’esprit indépendant.
Le second couple est formé de Savannah, fille-mère, un corps à damner un saint, de longues boucles qui dégringolent avec sensualité dans son dos (rahhhhh… la garce), qui se laisse prendre au jeu de Jared, l’avocat de la fratrie.
En troisième position arrive Devin, le sherif de la ville. C’est un faux calme intimidant mais qui cache un fond aussi tendre qu’un nounours à la guimauve. Ce dernier est amoureux depuis toujours de Cassie fraichement divorcée de son violent mari.
Enfin on assiste à la chute de Shane. Et l’instrument de sa chute se nomme Rebecca, scientifique brillante dont le cerveau sur-développé lui assure un certain nombre d’années d’avance sur ses compatriotes au niveau académique, mais un certain nombre d’années de retard sur le plan relationnel.
Sans parler bien sûr de tous les autres personnages qui gravitent autour de nos héros : la commère locale toujours au courant de la dernière rumeur, une tripotée d’enfants et de bébés cadum, un méchant facilement détestable, une patronne de café haute en couleurs et saturée de nicotine, un bar local avec son billard et son tenancier…
Enfin, pour rendre le tout cohérent, il est essentiel d’avoir un fil conducteur. Il permet au lecteur de se laisser porter par une histoire de fond tandis que les personnages évoluent autour d’un problème central. Nul besoin d’aller très loin pour trouver le fil parfait, il suffit d’un mystère à résoudre, d’une vengeance à accomplir, d’une enquête à mener, ou tout simplement une histoire de famille à suivre.
Car s’il est évident dès le prologue que la conclusion se fera sur un happy-end, le chemin emprunté pour arriver à cette conclusion est lié au fil conducteur. Le chemin suivi par les personnages est une conséquence de l’histoire par-delà leur histoire. Chez les MacKade, Nora Roberts joue sur plusieurs tableaux, avec une fratrie à découvrir, la petite ville  d’Antietam à explorer et une légende locale à dévoiler – La légende des deux caporaux.
Mais ne comptez pas sur moi pour vous dévoiler le mystère de ces deux soldats. Allez plutôt le découvrir par vous-même !
Bonne Lecture
Tam-Tam
PS: pour ceux qui s’interrogent, l’image est une illustration de la bataille d’Antietam durant la guerre de Sécession.

Gentleman cambrioleur

Il était une fois une princesse qui avait attrapé la grippe… Confinée chez elle, avec l’interdiction de sortir, elle faisait passer le temps en regardant des séries télés. Beaucoup de séries télés. Parce que les livres demandent trop de concentration quand on est malade… C’est ainsi que j’ai découvert récemment une série qui s’appelle White collar. Le héros est un malfrat pas vraiment repenti, qui se retrouve « obligé » de travailler pour le FBI. Et il faut bien l’avouer, au-delà du physique plus que charmant de l’acteur principal, l’idée d’un héros moins-que-parfait marche toujours très bien avec moi. Pourquoi? L’attrait du mauvais garçon sans doute… Tant qu’il ne s’agit que de vol (et pas d’autres crimes sordides), il y a un potentiel de romantisme dans tout hors-la-loi. Robin des bois, Arsène Lupin, pour ne citer qu’eux… Ryan Boldari… Et puis, du fond de mon lit, le gentleman cambrioleur m’entraîne dans ses aventures et me sauve d’un ennui mortel!
Dans la romance, le héros voleur a un grand cœur, une démarche très sexy (une vague analogie avec le félin, silencieux et insaisissable étant de rigueur), et surtout, surtout, il ne se repend que très moyennement de ses méfaits!


Il en serait même plutôt fier. Et moi, lectrice, j’aime qu’il assume son choix de carrière. Même si souvent, hélas, la fin du livre sonne le glas de ses activités illégales et le héros rentre dans le rang pour prendre femme et produire quelques bébés. Il gardera toujours la nostalgie de sa jeunesse débridée… et moi aussi!


Alors que bon, soyons sérieuses deux minutes, si un jour je croise au détour d’une maison mal éclairée un beau jeune homme en train de vider le coffre-fort, mon premier réflexe (ou mon second, ou mon troisième) ne sera sûrement pas de le considérer comme fiancé potentiel! Après une bonne crise cardiaque, je vais surtout me précipiter sur mon portable pour appeler la police et me planquer derrière le canapé… Et quand bien même je le rencontrerai au café du coin et que j’apprenais par la suite ses occupations, je doute que je trouverais cela très attirant. Je vois d’ici le déjeuner de présentation à mes parents « – Et sinon, vous faites quoi dans la vie? – Je cambriole les musées… Vous aimez la peinture? ». Non, vraiment, j’ai comme le pressentiment que mon père ne me donnerait pas sa bénédiction!


Mais pour en revenir à nos moutons, il semblerait qu’il y ait dans la romance une concentration particulièrement élevée de voleurs. Et je dois avouer que j’ai un petit faible pour cette catégorie socio-professionnelle…


Le voleur devrait être une figure négative, l’auteur le romance littéralement, c’est un anti-héros parfaitement héroïque. Il a souvent des raisons tout-à-fait rocambolesques pour expliquer ses agissements :
  • Ryan (Une femme dans la tourmente – Homeport, Nora Roberts) a reçu un don de Dieu,
  • Nick (Libre à tout prix – Worth any price, Lisa Kleypas) a eu une enfance traumatisante,
  • Davy et Tilda (Faking it, Jennifer Crusie) ont une famille de doux-dingues,
  • Jade (Guardian angel, Julie Garwood) a une revanche à prendre,
  • les Sullivan (La fortune des Sullivan – Three fates, Nora Roberts) ont un héritage familial à récupérer,
  • Luke (Les illusionnistes – Honest illusions, Nora Roberts) est victime de chantage,
  • Samuel (The shadow and the star, Laura Kinsale) est en mission secrète,
  • Jack (The lost Duke of Wyndham, Julia Quinn) aimerait juste ne pas mourir de faim…
Oui, quelques femmes se sont perdues dans mon exposé… Mais peu importe, ce qui compte, c’est que toutes les excuses sont recevables, du moment que le voleur, qui a un métier à priori immoral, reste en toutes circonstances, fidèle à un certain code d’honneur.


Car, ce qui fait la différence entre nos voleurs de romance et le type qui nous arrache notre sac à main dans le métro, ce sont les 5 commandements de Robin des Bois :
  • tu ne voleras que les riches
  • tu ne voleras que les méchants
  • tu pratiqueras la non-violence (tout en sachant te défendre avec un art martial redoutablement efficace si tu es attaqué)
  • tu ne voleras pas pour ton enrichissement égoïste (différentes options sont acceptables : entretenir toute ta famille sur 27 générations, financer une ONG dans le tiers-monde de façon anonyme…)
  • tu offriras toujours ton aide aux demoiselles en détresse qui croisent ton chemin
Un peu selon la même logique qui veut qu’un homme qui aime les chiens soit un homme bien, quoi qu’il arrive, un homme qui reste chevaleresque envers une demoiselle en détresse (ou pas en détresse) ne peut être entièrement mauvais, et il aura droit à toutes les excuses de la terre pour justifier sa carrière! Finalement, cela permet de donner un défaut à un héros qui est autrement parfait à tout point de vue, et l’auteur y trouve un ressort particulièrement facile pour son histoire.


Le voleur en romance est donc un magnifique cliché, que je retrouve toujours avec autant de plaisir! Et si vous ne devez choisir qu’un seul des livres que je vous ai cité… Eh bien ne choisissez pas, ils sont tous très bien! Mais si vraiment, un voleur s’introduisait chez vous, et que vous ne pouviez en sauver qu’un seul, ce serait La fortune des Sullivan.


Parce que c’est trois histoires pour le prix d’une, une histoire de voleurs qui n’en sont pas vraiment : deux frères et leur sœur partent en quête d’une statuette, héritage familial que l’on leur a volé. Cette œuvre d’art légendaire représente l’une des trois Parques mythologiques. Nos héros se lancent dans une véritable chasse au trésor, non seulement pour récupérer ce qui leur a été dérobé, mais aussi pour trouver les deux autres Parques. Au début, ils tâtonnent, ne savent pas trop comment s’y prendre, sont maladroits et manquent plus d’une fois de se faire repérer! Et puis, au fur et à mesure des rencontres, ils deviennent bien plus habiles, et de rebondissements en retournements de situation, chacun de nos trois Sullivan va rencontrer son âme sœur, leurs histoires s’entremêlant à leur quête. Ce livre fait partie de mon Top 15, et c’est sans l’ombre d’un doute mon préféré de Nora Roberts.


Ce n’est pas pour autant une raison pour négliger mes autres recommandations, le voleur en romance ayant à mes yeux un potentiel de sexytude sur l’échelle de Hugh Jackman inégalé à ce jour. Et que celle qui n’a pas rêvé de Pierce Brosnan dans L’affaire Thomas Crown me jette le premier livre!

Chi-Chi

La question de la Langue

Vous l’aurez sans doute déduit des nombreuses chroniques dont nous vous avons régalé Chi-Chi et moi-même ces derniers mois, nous sommes toutes deux de grandes lectrices de VO.
Les raisons qui font passer une serial lectrice à la VO sont nombreuses. Dans le désordre et sans doute pas au complet nous avons :
– L’impatience. Quand une nouvelle sortie est annoncée sur le marché américain, il faut parfois plus d’un an pour que cette dernière ne pointe le bout de son nez dans le monde francophone… de quoi vous ruiner une manucure, vous déclencher un ulcère, vous faire des cheveux blancs ET vous faire passer à la VO !
– L’entêtement. Vous découvrez un livre. Merveilleux. Puis vous découvrez qu’il fait partie d’une série en cours d’écriture. Fabuleux. Vous avez lu les 4 premiers livres. Le suivant raconte l’histoire de ce personnage secondaire dont la description dans les premiers opus de la série vous a donné l’eau à la bouche. Magnifique. Mais c’est sans savoir que dans les couloirs des éditeurs, un drame couve. La série ne fait pas les chiffres escomptés. Le tome 5 est annulé. Ô rage ! Ô désespoir ! Ô éditeurs ennemis ! N’ai-je donc tant vécu que pour cette infamie ?… La dépression littéraire vous guette (NDLR – Dépression littéraire : ne plus avoir gout à aucun livre et végéter sans but devant l’écran éteint d’une télévision cassée depuis 5 ans… sans doute la pire maladie jamais découverte). Mais s’il y a bien un lieu où les miracles sont légions, ce sont dans les livres, et a fortiori, dans la VO.
– La bravoure. Le marché anglo-saxon propose plus de 8000 nouvelles romances annuelles. C’est un Everest constamment renouvelé. Un challenge à relever, un territoire à conquérir. Les métaphores ne manquent pas, et la tâche est souvent à la hauteur de l’avidité littéraire !
– La curiosité, ou comment en se mettant à la VO on entre dans l’aventure vocabulaire ! Qui n’a jamais rêvé de savoir dire crinoline, crocs et baisemain dans la langue de Shakespeare ? Personne ? Vraiment ? Quelle déception… Comment ne pas se délecter de la découverte de mots comme elbow, tantrum, wisper, shiver, armpit (ah non, peut-être pas celui là)…
– L’opportunité. Lire en VO s’est démocratisé avec l’arrivée d’Internet, mais pour certaines, cela a commencé par un voyage, la découverte d’une bibliothèque municipale très fournie et un deal avec La Poste !
– L’intégrité. Si mon expérience de la traduction m’a bien apprise une chose, c’est que l’inconnu derrière la traduction d’un livre ne peut être impartial et rendre à la perfection l’intention de l’auteur. Il n’est pas rare d’observer des coupes et des traductions très « libérales » dans les romances…
Par ailleurs, de la même manière que je ne vis pas la lecture de certains livres de la même manière que Chi-Chi, j’en interprète parfois certains passages bien différemment du traducteur. Ma lecture est fonction de mon expérience en tant que personne, elle varie en fonction de mon humeur. Elle change aussi en fonction de l’âge.
La version française n’est pas mauvaise. Là n’est pas du tout mon propos! Certes, les coupures et les interprétations sont fréquentes, mais cela ne nous a pas empêché de lire et d’apprécier « Les 4 filles du Docteur March » alors que nous n’étions pas encore adolescentes non ? De même que les Harlequin qui nous ont tant fait rire ces derniers temps sont des bijoux de traductions?
Toutefois, si d’aventure vous décidez un jour de passer à la VO, il est une règle que je vous enjoins de suivre :
Ne jamais au grand jamais relire un livre en français alors que la première lecture a été faite en VO !
J’ai eu le malheur d’en faire l’expérience avec un classique Howardien « Mr Perfect » et la sensation ressentie à la lecture de la version française m’a fait le même effet que le visionnage d’un film après la lecture du livre. J’ai noté les passages absents, les libertés prises par le traducteur. Et un livre que j’avais positivement adoré à l’époque m’a laissé un goût amer dans la bouche. La perfection est une question de langue semble-t-il…

Piquée de curiosité à la découverte de ce phénomène, j’ai tenté le chemin inverse avec un Susan Elisabeth Phillips et « Kiss an Angel » (Drôle de Cirque).

Lu un première fois dans sa version rose barbie française, Chi-Chi m’a prêté la version originale l’année dernière… Ce fut fabuleux !! J’ai découvert les coupes et certaines scènes ont pris tous leur sens. Le texte a gagné en profondeur du fait de mon interprétation personnelle du texte original…
Sans parler des personnages. Il est quasiment impossible de rendre en version française les « accents » donnés par les auteurs à leurs protagonistes. Et tout comme on n’imaginerai pas Jane Birkin sans son accent britannique, j’imagine mal Scarlett O’Hara avec autre chose qu’un accent sudiste !
Lire en VO est une bénédiction pour une bookaholic comme moi, mais mes premiers émois de lectrice de romance se sont fait grâce à des versions traduites. Il ne faut pas renier ses racines. Maggie Osborne, Kathleen E. Woodiwiss et autres Jude Deveraux n’ont pas de soucis à se faire !

Tam-Tam

Tu veux parier?

Pour rester dans le thème abordé par Tam-Tam, je voulais parler de kilos en trop.

Il faut dire que les auteurs de romance ont une conception intéressante du défaut physique. Passons sur les boucles indomptables, les taches de rousseur, la grandeur (à moins d’être une girafe, ça ne compte pas) ou les lèvres trop charnues, qui sont au défaut physique ce que le perfectionnisme est au défaut de caractère : de la fausse modestie mal placé. Les héroïnes sont rarement moches, à part cette pauvre Face de moineau, et si on se limite à la question du poids.. eh bien c’est encore plus édifiant!

La plupart du temps, notre héroïne est plutôt complexée car elle est trop mince pour la mode de son époque, et se lamente sur le fait que cette minceur s’accompagne d’une petite poitrine (plains-toi ma fille, au moins tu ne connaîtras pas le drame des seins qui tombent!)…

Parfois, elle a des rondeurs, ce qui, en langage romance, se traduit par des hanches un tantinet plus larges que la moyenne et une poitrine opulente qui fait toujours baver d’envie les autres filles et laisse les hommes pantelants de désir! Et pire encore, ce que l’on voit souvent dans les historiques, un bon corset et hop, l’héroïne a une silhouette voluptueuse, dans les contemporains, elle décide de faire un régime (et n’a bien évidemment jamais aucune difficulté à s’y tenir) et hop, tout va mieux dans sa vie… Aaaargh!!!

Alors, oui, la romance, ce n’est pas la vraie vie, mais moi j’aime bien pouvoir m’identifier à une héroïne moins que parfaite, un peu de justice dans ce monde de brutes à la fin, elle va déjà avoir son prince charmant, elle ne peut pas EN PLUS ressembler à un mannequin!

Soyons honnêtes, le poids, c’est sûrement l’un des pire cliché de la romance. Et cette fichue héroïne qui se trouve ronde est la plupart du temps tout ce qu’il y a de plus normale, et son complexe n’est rien d’autre qu’une excuse bidon de l’auteur pour justifier un « conflit » entre nos héros, ce qui prend à peu près aussi bien qu’une mayonnaise ratée! Je préférerai une héroïne bien dans sa peau et moins de rebondissements à 3 francs 6 sous, merci bien!

En cherchant un peu dans ma bibliothèque, j’ai tout de même réussi à mettre la main sur quelques livres où l’héroïne est ronde, ne passe pas par un extreme-makeover/un régime draconien/Marraine la Bonne fée, et se contente d’apprendre à vivre avec le corps qu’elle a. Pleasure for pleasure, ou Le plaisir apprivoisé d’Eloisa James, Night play ou Jeux nocturnes de Sherrilyn Kennyon, et Bet me, de Jennifer Crusie.

 J’avais déjà lu les 2 premiers, mais Bet me était dans ma pile à livre, c’était donc l’occasion de le dépoussiérer!

Laissez moi vous dire que j’ai regretté d’avoir attendu si longtemps, je me suis régalée.

Oui, le poids de l’héroïne est en question, mais c’est aussi et surtout une histoire géniale, avec une ex-fiancée psychologue qui développe une théorie bidon, un ex-petit-ami qui est le dernier des crétins, des familles qui m’ont fait adorer la mienne, un neveu intolérant au sucre (le pauvre), une héroïne qui a le job le plus sexy de la planète, actuaire (désolée Tam-Tam, c’est pire que comptable) et qui ne croit pas aux contes de fées, un héros avec une réputation de play-boy peu fréquentable et qui adore parier quand il est sur de gagner, des chaussures de folie (dignes d’une princesse, sauf la paire de mules à talon en plastique transparent avec des cerises sur les orteils…), une amie leste du sac à main, une obsession pour le poulet au marsala, un chat borgne et des boules à neige.

Evidemment, Min, notre héroïne, se trouve trop grosse (si d’aventure elle venait à l’oublier 3 minutes, sa mère se charge bien de le lui rappeler), et elle suit religieusement les préceptes du régime Atkins, où on ne peut manger aucun glucide (pas de pain, de pâtes, de fruits, de légumineuses, de sucre, rien). Au passage, quelqu’un devrait lui expliquer qu’il y a bien plus de calories dans le cocktail qu’elle avale en 3 gorgées que dans une bouchée de pain… Min vient aussi de se faire larguer, à 3 semaines du mariage de sa sœur. Ô joie, elle va devoir aller seule à la cérémonie, et en plus sa robe est 2 tailles trop petite parce que sa mère espérait qu’elle maigrirait pour l’occasion.

 Quand Min rencontre Cal, tout commence avec un pari. Et continue sur le même registre…

 Cal quand à lui, est convaincu que si Min ne se trouve pas jolie, personne ne pourra l’en persuader, et qu’être sexy, c’est une attitude, pas une taille de robe. Voilà un discours qui a fait clic dans ma petite tête. Il ne prétend pas une seconde que Min est mince. Il ne lui dit pas si elle devrait ou non perdre du poids Par contre, il lui dit d’arrêter de torturer son corps et son esprit avec un régime qu’elle ne fait que pour satisfaire sa mère (oui, car Min, si elle est un peu complexée, l’est plus par le regard de sa mère que par ses kilos en trop). Voilà une attitude autrement plus saine que de passer sa vie au régime pour de mauvaises raisons!

 En prime, Cal (qui n’est pas parfait non plus, rassurez-vous) et Min n’ont pas du tout envie de tomber amoureux l’un de l’autre. Et, comme souvent avec Jennifer Crusie, cela donne un cocktail détonant de dialogues à mourir de rire et de situations comiques qui ne tombent jamais dans le ridicule!

Bonne lecture,
Chi-Chi

Le mythe du sauveur masqué

Le Mouron rouge n’est pas une romance.

Déjà, Le Mouron rouge n’est pas très connu. C’est un livre d’un autre temps. Je dirais même presque d’une autre génération, si je ne craignais pas de subir les foudres de certaines personnes, en particuliers celles qui ont eu l’idée un jour de me mettre ce livre dans les mains!

Le Mouron rouge, pour moi, c’était un roman de cape et d’épée, un énoooorme pavé (rouge d’ailleurs) qui traînait dans la bibliothèque de mon grand-père entre Les 3 Mousquetaires et Le Capitan. Et j’avais beau avoir plein de frères et de cousins, et préférer Les chevaliers du Zodiaque à Candy, ce gros livre ne me tentait pas, mais alors pas du tout!

Seulement voila, les étés sont longs quand on est jeune. et encore plus long quand on erre dans la maison familiale, qu’on a déjà lu 27 fois tous les Club des Cinq, 14 fois les Alice, que Oui-Oui ou Jojo-Lapin, c’est gentil mais qu’on a définitivement passé l’âge, et que l’on n’est pas encore désespérée au point de lire Eugénie Grandet (enfin pas désespérée au point d’essayer de le lire pour la 4ème fois dans mon cas).

Et pourtant, Le Mouron rouge, c’est une romance. Au même titre que Anne des pignons verts. Au même titre que Jane Eyre. Orgueil et préjugés. Les Mille et unes nuits. Et tant d’autres. Le Mouron rouge, c’est l’été de mes 14 ans, et surtout, Le Mouron rouge, c’est à mon humble avis un des livres les plus injustement méconnus, malgré ses multiples traductions, adaptations au théâtre, au cinéma et à la télévision… C’est une série de 9 romans écrits au début du 20ème siècle par une Baronne anglo-hongroise, sous le titre The Scarlet Pimpernel.

Et cette série nous parle d’un héros, un vrai, un grand beau fort et viril comme on les aime… Un savant mélange de Robin des Bois pour le coté voleur au grand cœur (mais qui ne vole rien en fait), James Bond pour les aventures abracadabrantesques, Arsène Lupin pour la chance insolente, Mac Gyver pour l’ingéniosité, Jack Sparrow pour la sexytude nonchalante (et pourtant ce n’est pas un canon de beauté), un peu Superman sur les bords pour la double identité, et il se murmure même dans certains milieux éclairés que c’est le Mouron Rouge qui a inspiré le personnage du Zorro! Autant dire un bel aventurier qui court vers son destin tel un cheval sauvage (Johnny, sors de ce corps!), et que je verrais bien incarné par Hugh Jackman. Au cas où les choses ne seraient pas encore bien claires, Tam-Tam et moi-même pensons que Hugh incarne le top de la sexytude absolue. Donc, tous mes héros aventuriers, je les vois sous les traits de Hugh Jackman…

Sir Percy (ouch, on vient de perds 372 points sur l’échelle de Hugh Jackman… Soyez indulgents avec ce malheureux, il n’a pas choisi son prénom. Sir Percy donc… ) est un gentilhomme anglais, qui appartient à une société secrète fondée pendant la Terreur française et essaye de sauver de la guillotine le plus grand nombre d’aristocrates. C’est que toutes ces têtes coupées, cela fait franchement mauvais genre, désordre et compagnie, cela manque d’élégance… Sir Percy est une figure publique, nonchalante, distraite, un dandy superficiel que personne ne prend au sérieux. Ce qui le rend évidemment d’autant plus habile lors de ses missions de sauvetage. Missions qu’il n’accomplit pas seul la plupart du temps, il est aidé de ses petits camarades de la société secrète.

Ah, j’oubliais… Le Mouron rouge, qu’est-ce que c’est? Un mouron rouge, c’est une petite fleur écarlate, qui sert de nom de code et de signature à Sir Percy lorsqu’il est en mission. Sir Percy est également un as de déguisement, il glisse comme une anguille entre les mains de la police révolutionnaire française (ah ce livre a bien été écrit par une anglaise, les français n’y tiennent pas DU TOUT le beau rôle!) et notamment file toujours in extremis entre les doigts de son ennemi juré, le sinistre Chauvelin.

Mais où est donc la romance??!

C’est que Sir Percy, en plus d’avoir une gentleman-attitude digne des plus héroïques chevaliers, est marié mes petits amis, à une beauté renversante et française qui répond au doux nom de Marguerite. Et Marguerite a un frère qu’elle aime beaucoup (quelle idée, franchement) et pour lequel elle a la mauvaise habitude de se mettre dans un pétrin pas possible, laissant ensuite à son tendre époux le soin de venir réparer les dégâts. A un petit détail près : Marguerite ne sait pas que son mari est le Mouron rouge. Marguerite compte donc sur le Mouron rouge pour la tirer d’affaire. Par contre, elle ne tient pas son cher mari en très haute estime, méprisant vaguement ce dandy qui se laisse aller à vivre dans un luxe facile pendant que tant de gens meurent de l’autre coté de la Manche… De son coté, Sir Percy est vraiment très très très amoureux de sa femme, mais ne peux pas le lui dire, car il doute de sa loyauté. Un magnifique cas d’identité secrète, qui cause toutes sortes de situations délicates pour nos héros… Conflit, conflit, mon ami!

Ce secret ne s’étendra évidemment pas sur les 9 tomes de la série, en tout cas pas entre les époux, mais il donnera lieu à quelques scènes particulièrement émouvantes entre ces deux-là, qui devront apprendre à se faire confiance et traverser ensembles les épreuves que ne manqueront pas de leur imposer ces temps troublés. C’est donc un pur roman d’aventures chevaleresque, parfaitement entremêlé de romance!

Et, ma chère Tam-Tam, j’ai le bonheur de t’apprendre que Sir Percy passe haut-la-main ton test du soulevage de demoiselle en détresse, il saura faire battre ton cœur de midinette!



Excellente lecture, 
Chi-Chi

Une affaire de vocabulaire?

Scroll down for english
On parle beaucoup de romance par ici… Bizarre pour un blog de princesses, j’en conviens, mais il faut bien se sacrifier parfois! Mais au juste, c’est quoi, une romance?
Enfin, je dis romance, mais ce pourrait aussi bien être «roman à l’eau de rose», «roman de gare», « littérature sentimentale» ou je ne sais quoi d’autre. Termes légèrement péjoratifs je trouve, je ne peux pas me résoudre à les utiliser. Romance donc. Si on reprend strictement la définition du dictionnaire, une romance, c’est une « pièce de vers, d’inspiration populaire, naïve, qui traite de sujets élégiaques, amoureux et qui peut être mise en musique ». Oui, le lien avec nos livres n’est pas flagrant. En fait, on dit romance car c’est l’utilisation littérale du mot utilisé en anglais!

Et si on cherche la définition de « à l’eau de rose »? Réponse : mièvre, fade, insipide, sentimental.

Ah.

Une romance, c’est donc une histoire où sentimental est associé à mièvre, fade et insipide. Pourtant, je ne trouve pas que mes livres soient mièvres, fades, ou insipides. Sentimentaux parfois, oui. Définition de sentimental? Qui accorde de l’importance à l’amour, la tendresse. C’est plutôt vaste ça non? Cela veut donc dire que la romance se trouve dans des livres qui ne sont pas qualifiés en temps que tels. Il s’agit des fameuses « fausses romances » dont j’ai déjà parlé.

Oublions les définitions. Qu’est-ce qui fait que ma royale personne choisit de qualifier un livre de romance, même si il n’est pas estampillé comme tel?

La réponse la plus évidente, c’est bien sur qu’un livre parle d’amour. Mais l’amour, c’est le sujet principal pour des quantités d’écrivains. Prenez la littérature classique, quelque soit son époque, son pays. Roméo et Juliette. Exemple facile, j’admets! Et puis non, je vais me limiter aux français, sinon on y sera encore l’an prochain… Yvain ou le Chevalier au Lion. Andromaque. La Princesse de Clèves. Le Barbier de Séville. Le Cid. La Chartreuse de Parme. Madame Bovary. La Petite Fadette. L’éducation sentimentale. Les liaisons dangereuses. Je pourrais continuer encore longtemps… Qui osera prétendre que ces auteurs n’ont pas parlé d’amour, de sentiments?

Et à qui viendrait-il l’idée de qualifier ces livres de romances? Sûrement pas à moi. Pourquoi? Parce que ce sont des classiques? Probablement. Il y a quelque chose de sacré dans un livre qui a survécu à l’épreuve du temps (et je ne parle pas seulement du martyr que subissent les livres que je transporte dans mon sac)!
Tournons-nous du coté des contemporains. Il existe bien des livres aujourd’hui qui sont publiés comme littérature « généraliste » et qui correspondent à l’idée que je me fait d’une romance, non? Oui.

Mais surtout, parler d’amour ne suffit pas à qualifier une romance! Parmi ces classiques que j’ai cité, beaucoup connaissent une fin tragique. Et je ne vois rien de romantique là-dedans. Ah, on me signale en coulisses que j’ai dit sentimental, pas romantique. Ces livres sont sentimentaux. Les romances aussi. Mais il y a un truc en plus, le fameux happy-end!!! Et de Disney à Harlequin, en passant par J’ai lu, les contes de fées et tous les classiques, en ce qui me concerne, une romance, c’est une histoire sentimentale qui finit bien, ni plus, ni moins!

Un seul souci : 8 livres sur 10 publiés dans les 3 dernières années se finissent mal. Ou en queue de poisson. Ou en eau de boudin. Ou un truc innommable, inqualifiable, que je ne mentionnerais pas ici parce que je suis une princesse polie. Bref, les écrivains d’aujourd’hui aiment les fins malheureuses.

Mais POURQUOI tant de haine??!

A croire qu’une fin malheureuse est la garantie de la qualité littéraire du roman? On reproche aux romances d’être des histoires faciles. Au nom de quoi est-ce plus facile d’écrire un livre avec un happy-end qu’une fin malheureuse? Il existe des quantité de livres écrits avec les pieds qui finissent mal, comme il existe des œuvres exquises se terminant bien! Dans une romance, il peut arriver les pires malheurs du monde, tant que le mot de la fin est positif. Et si l’auteur est habile, le lecteur n’a pas la sensation d’une histoire tirée par les cheveux, mais d’un livre bien écrit.

Ce que j’aime finalement dans la romance officielle c’est qu’elle ne se cache pas : on y parle d’amour, mais pas de sentiments niais, mièvre, fades ou insipides. On y parle des rapports entre les gens, de l’influence que leur sentiments peuvent avoir sur leur vie.
Et un bon auteur de romance à une plume qui n’est pas moins raffinée ou poétique que celle de n’importe quel autre auteur. Simplement, cet auteur a choisi un éditeur qui s’adresse a son public directement. Cela aussi qualifie la romance aujourd’hui. L’éditeur.

Il y a quelques années, quand Harlequin a commencé à développer sa collection Mira, l’un de mes amis avait reçu en cadeau deux livres de Nora Roberts, des policiers assez noirs. Cet ami méprisait la romance. De la littérature de gare disait-il. Un Harlequin? Mais quelle horreur, tu ne vas quand même pas sortir un truc pareil en public??! Mais sortir « Et vos péchés seront pardonnés » en public, aucun souci… jusqu’au jour où il a réalisé l’éditeur de ce nouveau livre qu’il se régalait à lire.

C’est un Harlequin, c’est une romance, où est la mièvrerie?
J’ai bien regardé entre les pages, au fond de mon sac, derrière l’étagère, sous le lit, rien…

Je crois bien que finalement, la romance, ce n’est pas une catégorie, un genre de la littérature. C’est un état d’esprit.

Chi-Chi

 

We talk a lot about romance here… I admit that’s pretty strange on a blog run by two princesses, but sometimes you have to force yourself! But what exactly is a romance novel?

For a start, I said romance, but I could also say « sappy books » or « a beach read » or « sentimental novels » or I don’t know what. All these terms are somewhat pejorative, I find, and I can not bring myself to use them. Let’s say Romance, then. If I look up the precise definition in a dictionary, it says « a play in verse, naïve, based on folklore, which deals with love in a melancholic way and can be set to music ». OK, the connection with the books we read is not obvious. Plus, in French we use this word because it is a direct translation of the English word.

So, if we look in the dictionary for the definition of « sappy »? Answer: mushy, bland, insipid, sentimental.

Ah.

According to this, a romance is a story where sentiments are associated with being mushy, bland and insipid. Yet I do not find the books I read mushy, bland and insipid. Yes, they are sentimental sometimes. Definition of sentimental: Which attaches importance to love and affection. That’s a pretty vast definition, wouldn’t you say? That means that you can find romance in some books which are not usually put in that category, like the infamous « fake romances » which I have already talked about.

Let’s forget the definitions. What is it about a book which makes this Royal Highness call it a romance, even if the cover doesn’t mention it?

The most obvious answer is, of course, that the book talks about love. However, love is the main subject treated by many writers. If we look at classical literature, there are loads, whatever period or country we choose. Romeo and Juliette, for example. Okay, that was an easy one, I admit. Even if I limit myself to French writers, because otherwise we will still be here next Christmas… Yvain, the Knight with the Lion, Andromaque, la Princesse de Cleves, The Barber of Seville, Le Cid, The Charterhouse of Parma, Madame Bovary, La Petite Fadette, Sentimental Education, Dangerous Liaisons… I could go on and on… Who would dare to claim that these books didn’t talk about love and affection?

And who would think of calling these books romances? Not me, that’s for sure, but why? Because they are classical books? Probably. There is something sacred about a book which has stood the test of time, and I am not referring to the tourment suffered by those which I carry around in my bag! Let’s look at contemporary literature. There must be some books which are published under the heading of general literature and which correspond to my idea of a romance, aren’t there? Yes, of course.

First and foremost, talking about love is not enough to qualify as a romance! Many of the classics I mentioned end badly, and I can not find anything romantic in that. Wait, a voice « off » is reminding me that I called them sentimental, not romantic. These books are sentimental, so are romances, but romances have something extra: the famous happy end! From Disney to Harlequin, from fairy tales to the classics, and even to some French editors, for me, a romance is a sentimental story which has a happy end, nothing more, nothing less!

The only problem is that 8 out of 10 books published in the past three years end badly. Either they peter out, or they are a let-down, or they end in some monumental catastrophe which I am unable to describe with my polite ladylike vocabulary. In short, today’s writers seem to like unhappy ends.

Why, cruel universe, why?

It seems as though a sad ending is the sign of the literary quality of a novel. Romances are criticised as being light reading. Why should it be easier to write a happy ending than a sad one? Many poorly written books end badly, whereas some very fine works have a happy ending! In a romance, the woes of the world may fall on to our heroes’ shoulders, but everything ends well, and if the author is a good writer, it will all be done without feeling too contrived and unconvincing.

What I like, finally, in an « official » romance, is that it is out in the open. It talks about love, but not about silly, mushy, bland or insipid emotions. It talks about relationships and about the influence that our feelings can have on our lives. The style of a good romantic novelist is no less refined or poetic than that of any other writer. She has simply chosen a publishing house which can be clearly recognised by its readers, since this is another way of recognising modern romance, by the publisher.

A few years ago, when Harlequin France started to develop the Mira collection, large trade paperbacks, one of my male friends received two books by Nora Roberts, quite dark thrillers, as a present. He despised romances and called them « airport novels ». He was ashamed if I read a Harlequin romance in public, but had no qualms about reading « Sacred Sins » in front of other people, until the day when he realised who had published the new book he was enjoying so much.

So, a book can be a Harlequin, a romance, but it is not necessarily mushy. I have checked every page for mushiness, looked at the bottom of my bag, behind the bookshelf, under the bed, no sign of mushiness whatsoever…

Finally, I think that romance is not a category, nor a literary genre. It is a state of mind.

Chi-Chi

Aujourd’hui, en guest-star…

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… Lady V. qui nous fait l’honneur de sa présence, elle a pris le temps de rédiger, de sa plus belle plume, depuis le bord de sa piscine, quelques petits conseils à l’intention de nos chers lecteurs…
 
Mes amis, roulements de tambour et applaudissements pour Lady V. !
 
Cinq règles à l’attention des novices en romance
 
1) Savoir surmonter ses préjugés
 
Pour être parfaitement honnête, j’étais pleine d’idées reçues sur la romance. Pour moi, ce genre n’était composé que de ces livres à couverture bleue que l’on trouve au Monoprix et autres grandes surfaces, et que l’on a tous feuilleté en attendant que Maman ait fini de choisir entre des Mielpops et des Chocapics. Oui, oui, ces livres avec des titres et des couvertures si kitchs qu’il fallait se mettre à genoux pour les lire sans que les autres les voient. Heureusement, Chi-Chi, qui a vu dans ceci une sorte de blasphème, a décidé de me faire lire certains de ses ouvrages pour me prouver que la romance ne se limitait pas à des textes mal traduits et remplis de clichés et pour cela, je lui suis très reconnaissante.
 
2) Eviter les navets
 
Alors oui, certains (quelques, je ne suis encore que très loin derrière Chi-Chi et Tam-Tam) des livres sont vraiment très mauvais, certaines des intrigues franchement minables. J’ai lu notamment trois livres aux intrigues très similaires, dont The Girl most likely to de Susan Donovan, racontant comment une très jeune femme s’est enfuie de sa ville natale juste après avoir été plaquée par son amoureux – lequel a toujours une excellente excuse par ailleurs, et finit par apparaitre comme une grosse victime de la vie – et revient vingt ans plus ans plus tard avec, ô surprise, un enfant caché, lequel, évidemment formidablement intelligent, ne sait rien de son géniteur. Alors quand l’ex finit par découvrir sa paternité, généralement après avoir renoué avec la mère, il se ligue automatiquement avec sa progéniture contre la mère, qui, bien qu’elle se soit débrouillée seule pour élever son enfant, abandonnée de tous, est évidemment traitée comme la pire des catins. Mais heureusement, le héros finit par lui pardonner et en prime ils finissent par refaire un bébé. Heu, excusez-moi, mais ce n’était pas lui qui l’avait plaquée comme une moins que rien par le passé? Et, grand seigneur, il accepte de LUI pardonner??!! En bref, s’en référer à la règle suivante.
 
3) Avoir un Maitre, un Yoda, un mentor
 
Comme je l’ai dit plus tôt, c’est Chi-Chi qui m’a fait découvrir la romance, elle a su me faire partager sa passion, m’a ouvert sa bibliothèque, et surtout m’a sélectionné des livres. Un Maitre, dans sa grande sagesse et culture, saura quoi te faire lire. Il sera ton Pygmalion, ton Obi-wan Kenobi (oui c’est ma deuxième référence à Star Wars mais j’ai des excuses, mon père et mes frères sont des geeks irrécupérables, cela finit par déteindre), le Batman de ton Robin… « Non, non, ça vraiment tu veux pas le lire,c’est le cinquième tome d’une série, il faut juste que tu lises le troisième, le sixième puis le premier ils sont dans mon top 15 parce qu’on ressent vraiment les influences post années 80 du nouveau mouvement contemporain de la romance ». Euh d’accord si tu le dis…
 
4) Trouver LE livre qui vous fera aimer le genre
 
Ou dans mon cas, la série « The Wallflowers » de Lisa Kleypas, en quatre tomes. En Angleterre, pendant la régence (donc début du 19ème siècle), quatre jeunes filles se rencontrent lors d’un bal et deviennent amies car elles sont des « wallflowers », c’est à dire plus ou moins des potiches, jamais invitées à danser et donc sans grand espoir de trouver à se marier. En effet, malgré le fait qu’elles soient belles, plus ou moins éduquées et gentilles, elles ont toutes quelque chose qui repoussent les prétendants : Lillian et Daisy, deux sœurs, sont américaines ce qui, malgré leur fortune, est terriblement shocking pour la haute société anglaise ; Annabelle, bien que noble, a perdu toute fortune familiale ; enfin, la pauvre Evie, en plus de bégayer, a le mauvais gout d’être la fille d’un propriétaire de casino. Mais, sachant qu’il s’agit pour Annabelle de sa dernière saison, sa dernière chance de trouver à se fiancer, les quatre jeunes femmes décident de s’allier pour, chacune à leur tour, se dégoter un mari. Chacun des livres raconte donc l’histoire d’une de ces quatre héroïnes extrêmement différentes et, chose que j’aime particulièrement, ne s’arrete pas forcément sur le « You may kiss the bride », mais montre également le début de leur vie maritale. Et on continue à voir les personnages évoluer à travers d’autres livres que ceux qui leur est consacré. Une série très bien écrite, qui se lit facilement et que je recommande à tous.
 
5) L’important, c’est de lire pour soi
 
Malgré tout le respect que l’on doit à son Maitre, on n’est pas forcé d’aimer les mêmes choses, les mêmes livres. J’aime particulièrement les romans historiques, les contemporains ne me tentent pas plus que ça et les romans avec des vampires, encore moins. Certaines de mes cousines, dont la Wallflower préférée est Evie, ne comprennent pas du tout mon affection pour Lillian, la peste du groupe. And so what? Le plus important, c’est de trouver ce qui vous plait, et puis si vraiment ce n’est pas votre truc, reposez le livre, retournez à Millénium et économisez de la salive.
 
Et il est peut-être temps que j’arrête, parce que je commence à parler comme dans un mauvais épisode des Frères Scott, la musique pop en moins.
 
 
Lady V.
 

Today’s guest appearance…

… Lady V. who is honouring us with her presence. She has taken the time, from the side of her private pool, to write a few pieces of advice straight from the heart for our dear readers…

Five rules for newcomers to romance

1) Learn to overcome your prejudices.

To be perfectly honest, I had lots of preconceived ideas about romance. I thought that the genre was full of those books with blue covers which you find in superstores, which we have all had a glance at while waiting for mum to choose between Cheerios and Fruit Loops. Ah yes, the books with the soppy titles and with such corny covers that you had to kneel down to read them, just so that none could see what you were reading. Fortunately, Chi-Chi, who thought this was practically blasphemy, decided to make me read some of her books, to show me that romance was not just a bunch of bad translations, full of clichés. I am most grateful to her for that.

2) Avoid duds

So yes, some of the books we read are awful, (or in my case, a few, because I am a long way behind Chi-Chi and Tam-Tam) and some have really useless plots. For example, I read three books with very similar plot-lines, including Susan Donovan’s « The Girl Most Likely », where a very young woman runs away from her home town, just after being dumped by her boyfriend – who always has an excellent excuse, by the way, and turns out to be a poor victim – and comes back twenty years later with a secret child in tow, what a surprise! Of course, despite the offspring being a child genius each time, he or she still knows nothing about his or her biological father. Then, when the ex finds out he is a father, usually after getting back together with the mother, the kid takes his dad’s side against his mother. Yes, the same mum who has struggled to bring up her child for years, all by herself, is suddenly treated like some kind of harlot. Fortunately, the hero ends up by forgiving her and they have another baby into the bargain. Um, excuse me, but wasn’t it he who abandoned her like a nobody in the distant past? And now he deigns to forgive HER??!! Anyway, to avoid this, see the next point. 

3) Have a mentor, a Yoda, a guru

As I said earlier, it was Chi-Chi who introduced me to romance. She talked to me about her passion, let me share her bookshelf and above all, she picked out books for me. A guru, in all his or her wisdom and culture, will know what to give you to read. He or she will be your Pygmalion, your Obi-Wan Kenobi (yes, I know, another Star Wars reference, but I have an excuse: My father and brothers are hopeless geeks, and it rubs off on you), Batman to your Robin… « No, no, you really can’t read that! It’s the fifth volume of the series, you just have to read the third, the sixth then the first. They are in my Top 15 because you can clearly detect signs of the post-80s influence of the new contemporary romance movement ». Well, um, okay, if you say so…

4) Find THE book which will make you love the genre

Or, in my case, the series. It was « The Wallflowers », a series in four volumes by Lisa Kleypas. In England, during the regency period, at the start of the 19th century, four young girls meet at a ball and become friends because they are all « wallflowers », who are rarely invited to dance and so have little chance of finding a husband. In fact, despite being beautiful, fairly well-educated and kind, they each have something which scares off potential suitors. Lillian and Daisy, two sisters, have a great fortune, but they are American, which is terribly shocking for the English fashionable society; Annabelle, although noble, has lost her family fortune, and finally there is poor Evie, who not only stammers, but has the poor taste to be the daughter of a casino-owner. Despite these obstacles, since it is Annabelle’s final season, her last chance to get engaged, the four young ladies decide to join forces and find husbands, one after the other. Each book tells the story of one of these unusual heroines and does not stop at « You may kiss the bride », but shows us the start of their married life, too, which I particularly appreciated. Plus we continue following the characters through the other volumes, not just their particular story. The series is well-written, easy to read and I highly recommend it.

5) The most important thing is to read for yourself

Despite all the esteem in which you must hold your guru, you are not obliged to like the same things or the same books. I am particularly fond of historical romances; contemporaries do not do much for me and vampire stories even less. Some of my cousins, who like Evie best of all the Wallflowers, can not understand my affection for Lillian, the pest, but so what? The point is to find what YOU like, and if the book you are reading is really not your style, put it down, go back to Millenium and do not waste your breath explaining.

And now it is probably time for me to stop, because I am starting to talk like a bad episode of On Tree Hill, but without the pop music.

Lady V.

La question de l’homme

Dans une histoire d’amour il est question d’un couple. D’une unité centrale qui se forme par l’interaction entre le protagoniste mâle et la protagoniste femelle. Pour qu’il y ait alchimie et que le couple fonctionne, le caractère des deux héros et leur cohérence ensemble est capitale. Le couple est au cœur du roman, et dans ce couple, l’homme, et tout ce qu’il représente, tient une place de choix.

Car honnêtement, qu’adviendrait-il de Autant en emporte le vent sans le charismatique Reth Butler ? Que deviendrait Elizabeth Bennet sans Mr Darcy dans Orgueil et Préjugés ?

L’auteur a donc pour mission de créer un personnage qui saura non seulement retenir l’attention de l’héroïne, mais aussi celle de la lectrice ! Et tout comme chaque femme ne recherche pas la même chose chez un homme, chaque lectrice ne recherche pas la même chose chez le héros… quoique…

En me penchant sur la question, j’ai réalisé à quel point cette règle n’était pas vraie !

Par exemple, dans la vraie vie, celle où les gens ne m’appellent pas Votre Altesse, je sais que Chi-Chi et moi-même ne sommes pas attirées par les mêmes princes… Pourtant, nous sommes toutes les deux d’accord sur la sexitude incontestée des Dark-Hunter.

Dans un livre, je vais baver d’envie devant l’aura mâle d’un héros du type howardien plein de testostérone. Dans la vraie vie, je préfère un cerveau bien rempli à un corps parfait… Et j’aime bien prendre les décisions aussi, too bad pour l’homme macho…

Dans un livre, je frémis d’anticipation à la description des costumes régence du héros et à la manière dont ses larges épaules/ses puissantes cuisses/son magnifique membre les remplissent. Dans la vraie vie, un mec en collants est déguisé, un mec en slim, fashionisé. Dans les deux cas, mon radar à canon reste éteint !

J’ai donc entrepris de faire le tour de mes héros préférés afin de déterminer si oui ou non ils étaient tous sorti du même moule !

J’ai passé en revue une liste assez impressionnante de livres et d’auteurs. J’y ai inclus mes préférés, ceux que j’emporterai sur une île, mais aussi ceux qui ont ce petit quelque chose qui leur donne le droit de rester dans ma bibliothèque sans pour autant avoir le droit d’intégrer mon sac de vacances pour l’île…

J’ai tapé dans des genres variés : le contemporain, la romance régence, moyen âge, victorienne, le thriller, l’espionnage, le fantastique, la romance vampire, cowboy, écossaise, irlandaise, les fresques historique en 8 tomes, les romans Harlequin en 100 pages… Bref, j’ai fait un tour d’horizon et relu bien des 4èmes de couverture pour arriver à cette conclusion :
 Mes héros préférés sortent d’un moule en silicone que les auteurs doivent se refiler entre elles… Mais même si elles les font cuire dans des fours différents ce qui leur donnent une saveur particulière, la recette reste la même.

Mon héros est fort, il a des muscles, il n’a pas de ventre mou, et si d’aventure il était doté de tablettes de chocolat abdominales cela ne gâcherai rien.

Tout comme les pompiers de Paris passent l’épreuve de la planche chaque matin, mon héros doit passer par l’épreuve du soulèvement de jeune demoiselle en détresse/fatiguée/blessée. Si par la suite il est capable de la porter sur plusieurs kilomètres, sans montrer d’autres signes que ceux de l’angoisse de voir arriver la belle à bon port, c’est un point de plus pour lui.

Mon héros est grand. Plus grand que l’héroïne, qui a le droit d’être une petite chose fragile ou le genre modèle petit lutin facétieux, mais dans tous les cas, il doit donner l’impression d’être plus grand que moi (NDLR : Je suis grande… très grande)!

Mon héros est intelligent. Mais pas forcément en ce qui concerne les relations avec les femmes. Il a le droit de ne découvrir l’épanouissement amoureux qu’avec l’héroïne. Mais il doit être un génie dans sa partie, que ce soit les affaires, la voile, la pêche, la musique ou le football américain. Toutefois, on notera qu’il est plus facile de rêver sur un héros architecte que sur un héros plombier…

Mon héros doit laisser sa douce moitié vivre. Il a le droit d’être possessif, mais la jalousie, passé le stade où l’aveu de l’amour est fait, c’est un peu pénible. Il doit être protecteur, mais quand on passe au stade bodyguard, ça fait un peu trop Hollywood à mon gout !

Mon héros a un passé. Ça le rend mystérieux. Il est marqué par son enfance/un accident/une apparition d’ovni dans le jardin de sa grande-tante Mauricette… Mais grâce à l’amour, il va pouvoir tourner une page.

Mon héros doit avoir la barbe de trois jours sexy, les chausses de cavaliers étroitement ajustée à ses cuisses puissantes, le sens de l’humour affuté, la carrure d’un athlète, une patience à toute épreuve et un doctorat en sport en chambre…

Mon héros est un cliché vivant. Et si je rencontrais mon cliché dans la vraie vie, mon intelligence m’avertirait qu’un corps pareil doit s’entretenir avec des heures en salle de muscu, qu’une telle compétence sous les couvertures sous-entend un entrainement préalable avec d’autres demoiselles que moi et qu’un passé mystérieux est parfois bien compliqué à gérer au quotidien…

Mais voilà, dans un livre, on oublie tout, et on rêve.

Le talent de l’auteur et sa recette secrète du héros nous font oublier que les ingrédients utilisés sont des clichés.

Créer un héros est un processus délicat, car lorsque mal maniés, nous levons les yeux au ciel et reposons le livre.

Parfois un héros fabuleux est associé à une dinde, et le livre perd toute sa saveur. C’est un peu comme servir de la Villageoise avec du foie gras aux truffes.

La question de l’homme est donc plus compliquée qu’une simple recette parfaite. Elle demande du doigté et de la patience, comme un bon repas n’est pas qu’une question d’ingrédients et de plats. Il faut l’atmosphère et les convives…

Et vous quel est votre héros parfait ?

Tam-Tam

PS: Sur la photo, le plus Yummy des australiens…
  

Le chevalier n’est plus ce qu’il était


Je suis épuisée, je viens de finir un marathon. J’ai les yeux qui piquent et les cheveux qui se dressent seul au sommet de ma tête. Un marathon, c’est éprouvant !

– soyons clair, quand je parle de marathon, je parle bien sûr de session lecture intense où je lis des livres au kilomètre. Il fait trop chaud pour courir de toute façon !


Je disais donc, j’ai fini un marathon. 8 livres lu (ou relus) autour d’une seule et même auteur Kinley MacGregor, et d’un seul et même thème, Les Chevaliers.


Dans ma prime jeunesse, alors que mes jambes ne touchaient pas encore le sol lorsque j’étais assise sur une chaise, j’aimais écouter la douce voix de mon grand-père me lisant des contes de fées tandis que mes jambes se balançaient dans le vide. À l’époque, les princesses étaient retenues prisonnières dans les plus hautes tours des châteaux, ces derniers étant toujours gardé par une vilaine créature pleine d’écailles…

Dans ce temps là, les chevaliers n’avaient pas peur, Ils s’élançaient sur leurs blancs destriers, et sauvaient les princesses. La princesse, une fois libérée, poussait alors un petit cri de plaisir, battait des cils, et leur amour naissait…

Cliché n’est ce pas ?

Et le plus dur dans cette histoire, c’est de réaliser à quel point on a pu y croire aux vraies larmes que la princesse versait (oui, comme Candy) lorsque son chevalier était blessé par la bête…non, je veux dire, un dragon contre un type d’1m80 environ, c’est super crédible !


Aujourd’hui nous n’y croirions pas 2 secondes !

D’ailleurs je pense que je serai pour le dragon pour une fois…

Nous sommes bien plus malines….quoique…

Je me suis penchée sur la question des chevaliers en lisant avec application deux séries, Les MacAllisters et The Brotherhood of the sword.

Huit chevaliers et leur donzelle pour déterminer si oui ou non, nous lectrices étions encore une fois tombées dans le panneau…


J’ai commencé par Born in Sin, j’avais adoré le couple que formait Callie et son chevalier. J’avais beaucoup aimé le caractère de cochon de la jeune fille, et la loyauté de Sin.

Puis j’ai continué sur ma lancée avec l’histoire de Braden, Claiming the Highlander…Encore une réussite avec l’impétueuse Maggie qui impose un moratoire à la gente masculine de son clan. Plus une femme pour leur préparer de bon petit plats et/ou satisfaire leur désirs.

Au bout du 4ème roman fini – Master of Desire où Draven, un délice de virilité, un gros dur super balèze est apprivoisé par les gracieuses et blanches mains d’Emily – mon clichéomètre a commencé à montrer des signes de mécontentement…

Une fois les 8 romans tous relus dans l’ordre et en série, mon clichéomètre était dans le rouge. Force était de constater que tous les héros se ressemblaient. Voyez donc :
Nous avons huit héros : Draven, Braden, Sin, Simon, Ewan, Stryder, Christian et Lochlan
Ils sont tous frères, de sang ou d’armes, tous féroces et vaillants au combat, tous super potes avec Henry Plantagenet, tous plus musclés et plus virils les uns que les autres, ET tous ont un passé de folie !

Entre Draven qui a été traumatisé par son père qui a assassiné sa mère devant ses yeux sur la table de la salle à manger (perso, je crois que je serai condamnée à manger des sandwichs debout dans la cuisine le reste de ma vie durant après une expérience pareille), Sin qui a été renié par sa mère et son père, a été vendu comme esclave aux Sarrasins, Stryder qui a passé des années dans les geôles sarrasines et dont le père a tué la mère dans un accès de colère (vous noterez le grand classique du genre). Nous avons là une belle brochette de testostérone, qui à notre époque, en aurait signé pour 10 ans de thérapie.

Non, là, leur remède à leur traumatisme a été de décider que nonononononon jamais ils ne se marieraient/tomberaient amoureux/auraient des enfants !


Mais comme nous sommes dans la romance, nous avons en face une équipe de choc : Emily, Maggie, Callie, Kenna, Nora, Rowenna, Adara et Cat.

Elles sont toutes belles, brillamment intelligentes (qualité peu désirée à l’époque chez une femme) sont toutes liées de près ou de loin au pouvoir (on a quand même le droit à l’histoire de la fille cachée du roi Henry), et… ont toutes un passé de malade !

Emily est limite cloîtrée par son père qui ne veut surtout pas qu’elle se marie au risque de la perdre (Oedipe, tu Sors!), Rowenna est la risée de toute la cour car la donzelle ne croit pas à la violence depuis que son père est mort, Cat n’est qu’un petit pion dans l’échiquier politique de son papounet Henry…Bref, une vraie sinécure pour ces dames!

Mais contrairement à ces brutes épaisses que sont les chevaliers, ces dames ne vont pas faire les autruches et vont se battre pour leur chevalier, qui à le sauver de lui-même.


Les clichés 2 – Lectrices averties 0


Mais comment m’étais-je donc faite avoir une nouvelle fois ?

J’ai refait le tour des contes qui me faisaient vibrer enfant, j’ai recherché dans ma mémoire les différents « profils » de personnage de romans de cape et d’épée qui me font encore vibrer.

J’ai sué sang et eau pour en arriver à la conclusion suivante :


Nous voulons des princesses féministes. Au placard donc les princesses sans défense dont la seule compétence était de savoir pleurer tout en restant irrésistibles.

Ici ces dames se battent contre des chevaliers aussi entêtés que des troupeaux d’ânes du périgord. Elles se battent pour prouver leur amour et extorquer celui de l’homme!


Nous voulons des chevaliers aussi barbares que ceux d’antan, mais avec la tolérance des hommes modernes (on me souffle en régie que tous ne sont pas encore comme ça…). Peu importe que la révolution de la femme n’ait pas encore eu lieu. Nous voulons qu’ils prouvent leur amour par des actes grandioses. Perso, on ne m’a pas encore fait le coup de se sacrifier pour que je conserve ma liberté (lire The Warrior)!


Chez Kinley MacGregor, le cliché est là. Mais il fonctionne.
Alors ne vous laissez pas intimider par les couvertures à mulet, et que vivent les histoires de chevaliers !


Bonne lecture !
Tam-Tam


Note : Et pour celles (et ceux) que cela intéressent, dans cette jolie brochette, je vous conseille plus particulièrement Sin et Draven, à bon entendeur…

PS: les autres sont bons…mais on a toujours ses chouchous!