Je peux très bien me passer de toi

Bonjour!

Charlotte de nouveau au micro cette semaine, pour vous parler du livre que je recommande à tout le monde en ce moment.

Avec 1 an de retard, mais tout de même.

Du retard? Ça dépend du référentiel… Il y a des gens qui m’ont recommandé Jane Austen, George Sand, ou encore Lucy Maud Montgomery… Il n’a jamais été question de retard. Donc je déclare aujourd’hui que c’est le jour « verre à moitié plein » et sur l’échelle de la romance, tu es grave large (surtout si je décide que l’échelle de la romance est identique à l’échelle géologique! (Je vous ai déjà raconté que je voulais être géologue?)

Parlons de « Je peux très bien me passer de toi » (La princesse que je suis remercie la Mano Negra de bien vouloir quitter son esprit, parce que ça va pas être possible de vous avoir en tête toute la semaine)  de Marie Vareille, que j’ai adoré. Un coup de cœur avec les papillons dans l’estomac et les frissons de plaisir et le petit soupir de satisfaction qui fait bien à la fin.

Le même soupir que quand je parle de Jamie ou quand Chi-Chi évoque les Colin?

Comme je suis assez paresseuse (parce qu’on est vendredi, que j’ai une dead-line à tenir au boulot et que je n’ai pas beaucoup dormi et que je ferais mieux de m’y mettre au lieu de rédiger cette chronique), je vous laisse lire la 4ème de couverture…

Chloé et Constance sont bonnes copines, bien qu’elles n’aient en commun que leurs vies sentimentales catastrophiques. Chloé écume les boîtes de nuit et enchaîne les histoires d’un soir, Constance, éternelle romantique et perpétuelle célibataire, lit Jane Austen en attendant que le Prince Charmant ne tombe du ciel. Mais rien ne tombe du ciel, si ce n’est les tuiles, et les deux jeunes femmes décident de prendre leur vie en main en concluant un pacte. Chloé, Parisienne jusqu’au bout des ongles, devra s’exiler avec ses talons aiguilles en pleine campagne avec interdiction d’approcher un homme pendant six mois. Constance s’engagera à coucher le premier soir avec un parfait inconnu.

Humour, amour et grands voyages seront au rendez-vous : des vignobles du Sauternais à Londres en passant par Paris, cet étrange pacte entraînera les deux amies bien plus loin que prévu…

Alors clairement, il y a pas mal d’identification dans ce livre… Pour moi, j’étais complètement Chloé ! La page que l’on n’arrive pas à tourner, les préjugés de la citadine, les chaussures pas adaptées, tout ce qu’il faut. En plus, il y a une Charlotte là-dedans. Qui ne me ressemble pas du tout ! Le premier qui dit que c’est normal vu que Charlotte est un pseudo pour moi s’expose à des représailles… 😉

Non, non, promis, je ne dirais rien. Mais je tiens à souligner que 1) je n’ai jamais vu un prince voler (donc pour tomber du ciel faudra repasser) et 2) tu n’arriveras pas à me convertir à la boite de nuit (oui, parce que je la vois venir la Miss Charlotte). 

Et comme Chloé, j’ai un peu le fantasme de la vie à la campagne – même si tous mes amis se liguent pour affirmer que je pourrais m’y ennuyer comme un rat mort. Je ne les crois pas.

*essuie son clavier qui vient d’être aspergé par le café que T. sirotait en commentant*

Mouahahahahahahahahahahahahaha. Attendez, Charlotte, à la campagne. C’est pire que mes « JAMAIS » ça !

NDLA- j’ai la fâcheuse habitude d’être trop catégorique sur certains sujets et je suis connue pour avoir eu l’audace (et le malheur) de dire « jamais » en quelques circonstances qui ont fini par très ironiquement se réaliser – comprendre « jamais je ne me marierai » (le prince se marre à chaque fois), « jamais je n’habiterai dans cette petite ville ridicule » (qui est donc mon lieu de résidence), etc, etc…

Ce livre, ce sont donc deux histoires en parallèle, celles de deux copines qui ne se ressemblent pas tellement et qui, à travers ce challenge qu’elles se lancent, essayent de sortir de l’impasse dans laquelle leur vie se trouve et de devenir elles-mêmes. C’est beau, c’est philosophique, c’est spirituel. C’est surtout hyper charmant.

C’est un peu le voyage initiatique. Jésus est parti 40 jours dans le désert, Chloé part à la campagne et Constance « en » campagne… C’est ça?

Il ne me manque plus que le château près de Bordeaux pour trouver enfin une bonne raison de quitter la ville. Je prends mon prince charmant sous le bras et on ira planter de choux, ou je ne sais quoi d’autre que l’on fait quand on ne vit pas entre deux tours d’immeubles. Regarder les étoiles, respirer à plein poumons (sans ventoline) et manger les fruits cueillis à même l’arbre. Quand je vous disais que j’ai bien réfléchi à la question… Identification totale !

Moi je suis plus « bord de mer », « les éléments se déchaînent », « les embruns ». Parce que respirer à plein poumons à la campagne, c’est oublier que c’est PollenLand la campagne (comment ça je « pleuvois » sur ta « parade »?)

Ceci dit, vous n’êtes donc pas là pour m’écouter raconter ma vie, je reprends :

C’est un livre adorable, mignon comme tout, drôle tout en finesse. Qui parle plutôt bien d’émotions, de la vie moderne pas toujours simple. Ce n’est pas torturé, ce n’est pas dramatique, et c’est exactement ce dont j’avais besoin en ce moment.

C’est plein de bonne humeur, de joues rosies par le soleil et de repas en famille, ça se promène dans les vignes du bordelais, Paris et à Londres. C’est un super compagnon de voyage, de sieste au soleil, de plage, de métro, d’après-midi pluvieuse et de nuit blanche.

En résumé, c’est joliment romantique et tendre,et vous devriez tous aller le lire si ce n’est pas déjà fait !

Non pas encore. Mais qui sait, quand j’aurais trois minutes et l’envie d’un contemporain, je note. 

 Bonne lecture,

Mic drops! (Genre j’ai quand même attendu tout l’article pour faire ma blague pourrie, admirez) (oui, parce que je trépigne depuis la première phrase avec l’allusion au micro) (faut que j’arrête le snif de paillettes…)

Charlotte

Et T.

 

Episode 3 et fin: Sans orgueil ni préjugés

Résumé des épisodes précédents : les synopsis vous mentent !
 
Que l’on cherche un livre aux allures de vieux Harlequin old school, un nerd au potentiel de sexitude sous exploité ou que l’on ai envie de se plonger dans une régence aux évocations du monde de Jane Austen… 

On nous ment (on nous spolie, et je n’appelle pas à la révolution, promis) et depuis deux semaines, en passant un peu ma frustration, je vous fais rire en vous racontant ce que je cherchais dans mes lectures et ce que j’y ai trouvé.


Le livre d’aujourd’hui est un historique, récent et français. Sans orgueil ni préjugés de Cassandra O’Donnell est le premier tome de la série des sœurs Chabrey et il nous conte l’histoire de Malcolm et Morganna.

Sans plus attendre passons au synopsis :
Le mariage ? Morgana Charbrey ne veut pas en entendre parler ! Elle préfère son indépendance et les sciences, passion qu’elle dissimule derrière une prétendue maladie, loin des regards courroucés de la bonne société. Lorsqu’elle apprend que le manuscrit de sa sœur a été refusé par un éditeur méprisant l’intellect féminin, Morgana décide d’aller confronter ce personnage cynique et détestable. Si ce dernier pense pouvoir confondre la demoiselle à coups de reparties cinglantes et de sourires enjôleurs, il ne sait pas encore à qui il a affaire…
A la lecture de ce dernier, la lectrice de romance se dit que 1) elle va avoir le droit à une romance historique pleine d’humour avec 2) un personnage féminin au caractère bien trempé et 3) un héros qui a besoin urgemment de se faire remettre à sa place. 

Une lecture dans la lignée des Lisa Kleypas, Julia Quinn et autres Eloisa James. C’est à dire une régence moderne, avec une dose suffisante d’anachronisme(s) dans le caractère des personnages pour que l’humour soit au rendez-vous…

Pour ne pas risquer une nouvelle déconvenue, j’avais même lu plein de chroniques hyper enthousiastes et loin de moi l’idée de dire que le livre est mauvais, mais il ne correspond juste pas à ce que j’attendais.

Pourquoi donc?
Parce que ce livre n’est pas aussi moderne qu’il veut se vendre. Pour étayer mon argumentation, il va me falloir faire un petit bond dans le temps, et revenir aux décennies précédentes. 
La romance, dixit Chi-Chi (qui a joué le rôle aujourd’hui de mon wikipanion perso), trouve ses premiers balbutiements chez nos amis les Grecs du 3ème et 4ème siècle, il y a donc très très longtemps (dans une galaxie très très lointaine…)(non, je m’égare), ce qui lui a bien laissé le temps d’évoluer. 

Cependant, la romance telle que nous la connaissons remonte aux années 70 (à la louche). C’était alors le règne de ce que l’on qualifie de « old-school« , où le héros était macho et dominateur, l’héroïne était belle, fragile et plutôt sans défense et où la pâmoison et le butor étaient rois dans les traductions.
Les experts s’accordent à dire que le virage entre le old-school et la romance moderne s’est fait autour d’un roman, AKISA (A Knight In Shinning Armor, en français, Vint un chevalier) de Jude Deveraux. 

La romance, dite moderne, pris alors son envol dans les années 80 (bonjour mulet et épaulettes) avant de s’installer comme la dominante dans les années 90 où les héros étaient certes toujours masculins, mais où ils écoutaient aussi leur douce qui n’était plus sans défense, qui avait un avis et même parfois raison (miracle!).

La romance moderne, aurait ainsi suivi les modifications des aspirations des femmes, et les héroïnes ont repris le contrôle des romances tandis que nos mères prenaient le contrôle de leurs vies (pour faire dans le schématique).

Sans orgueil ni préjugés se veut une romance moderne. Son héroïne y est férue de sciences, souhaite mener sa barque et veut faire fi des conventions. Son héros se veut de la trempe des machos qui ont juste besoin de LA femme qui saura leur faire entendre la voix de la sagesse. Ce que j’applaudis à gorge palpitante. 

Sauf quand la lecture me révèle du old-school qui n’était absolument pas dans le contrat!
Certes, notre héroïne est toujours aussi passionnée de sciences, sauf qu’il lui suffit de voir le héros pour 1) le détester (vous me direz qu’étant donné son attitude c’est tout à fait normal) comme le butor qu’il est et 2) ne pas lui résister (parce que des choses physiques se passent en elle et qu’elle ne peut maitriser le désir qui déferle). Et cela, mes amies, c’est clairement du cliché old-school où on pourrait presque dire que la jeune Morganna n’a pas le cerveau nécessaire pour dire non et résister.

Et le héros dans l’histoire? Il est de la même trempe. 

Deuxième rencontre, l’héroïne lui tient tête… le désir l’assaille, et hop, je t’embrasse pour te punir ! Et s’il y a bien un trait qui est propre au old-school c’est celui-là. L’hégémonie masculine sur la femme, cette dernière qui dit non mais qui veut dire oui. On forcit un peu les trait et BAM ! Passions Captives ! (pour celles qui n’auraient pas lu l’article, allez donc rire!)


Comme je suis têtue, j’ai continué ma lecture au-delà de la deuxième rencontre. Mais l’intrigue est fainéante. Résoudre tous les problèmes de communication à coup de désir irrépressible, c’est très difficile à croire. 

D’ailleurs revenons à ce désir débordant. La régence en romance est un genre qui s’appuie sur une série d’anachronismes pour nous vendre du rêve. On croit au mariage d’amour dans une société qui fonctionnait sur les mariages d’intérêts et de convenances, on avale en souriant l’improbabilité des situations où les héros se laissent aller à leurs hormones avant le passage devant Monsieur le curé/pasteur/capitaine de bateau. 

Mais notre désir d’y croire s’arrête quand le bouchon a été poussé trop loin (et ce n’est pas Maurice qui me dira le contraire). C’est pour cela que dans ce livre précisement, cela va au delà de la crédibilité historique et touche la crédibilité littéraire de base. 

Je m’explique et je vous plante le décor. Morganna et sa sœur arrivent à Londres, se rendent chez Malcolm, lord et éditeur, pour protester quant au refus d’éditer le roman de la jeune soeur. Notre héros se montre arrogant et répond qu’il a ses raisons (comprendre, il a un gogo-gadget-o-p*****, et on ne peut pas comprendre). 

Le même jour, Malcolm se rend au domicile des Chabrey, et au lieu d’attendre d’être introduit par le majordome, il force le passage. S’en suit une discussion qu’on pourrait fort aisément qualifiée de houleuse, conclue par un baiser du monsieur à la demoiselle.

Ainsi, si on me vend un historique, je vais avoir du mal à croire qu’un lord à la réputation correcte (comprendre qu’il n’est pas connu pour visiter les chambres des domestiques de toutes les demeures dans lesquelles il est invité) va soudainement forcer l’entrée d’une maison où il n’a jamais été reçu pour ensuite embrasser la personne qui aura consentie à le recevoir, et ce, malgré la scandaleuse enfreinte à l’étiquette. 

Quand cette scène arrive autour de la page 50, il y a de quoi être refroidie.


Alors que l’auteure elle-même dit qu’elle a cherché à créer une ambiance désuète avec un langage que n’utilisent pas les anglo-saxons et que la romance offrait une plus grande liberté car il n’y a pas de vérité historique. 

Oui, lire un historique ne veut pas dire lire une biographie sur la vie de la femme au Second Empire, ni les mémoires d’un moine franciscain à la Renaissance. Mais il existe une limite à notre capacité à « gober » les anachronismes. Et certes, on peut s’amuser en romance, mais de là à mélanger les genres comme cela, j’ai juste la sensation qu’on me prend pour une (ravissante) idiote qui ne saura pas voir la différence. Ainsi, la régence, c’est une dose nécessaire de conventions et de règles que l’auteur peut choisir de « tordre » avec talent.
Enfin, je finirai sur une dernière réflexion : si cette même scène était adaptée dans un contemporain, je crois que je tiquerais tout autant, parce qu’un homme qui embrasse pour faire taire parce qu’il ne sait résister au désir qui monte en lui la deuxième fois qu’il me voit, je lui envoie mon genoux dans… bref, vous savez où!
Comme quoi, certaines conventions traversent les époques.
 
Bon Lundi,
Tam-Tam

Demandez-moi la lune!

Comment vous parler d’un livre que j’ai à la fois aimé et détesté ?…
 
Pas un livre bof. Non, ceux-là, je les oublie aussi vite que je les ai lus. Mais un de ces livres dont je n’arrive pas vraiment à savoir de quel côté il fait pencher la balance. La plupart du temps, j’esquive et je ne vous en parle pas. Mais là je suis face à un vrai dilemme…
 
J’avais envie de lire en français. 

Vous le savez, la romance en français, c’est à 99,99% de la traduction. Et par principe, je refuse de lire des traductions. J’ai assisté trop de fois au massacre d’œuvres parfaitement honorables sous la plume d’un traducteur fou, pour m’y risquer. Donc, je cherchai une romance écrite en français. Tâche difficile s’il en est. Dans les romans plus généralistes, le happy-end n’est pas du tout garanti, et le problème de l’ebook et qu’il n’y a pas moyen d’aller jeter un coup d’œil à la dernière page pour savoir ce qu’il en est. Je ne voulais pas non plus de nouvelle, sinon j’aurais pu vous parler de la nouvelle Sous le gui de ma copine Angela Morelli. Mais c’est une histoire de Noel, je me la garde sous le coude pour plus tard… Me restait quelques auteurs, rares encore, et du young adult qui lui, étrangement, prospère.
 

Alors que j’errais sur internet, un peu au hasard, j’ai été accrochée par ce titre : Demandez-moi la lune!, de Sylvie Barrett-Lefelle. (et sa jolie couverture) (paillettes, romance, tout ça…)
 
Une fois n’est pas coutume (ce billet est déjà assez difficile à écrire, je n’ai pas envie de paraphraser aujourd’hui), je vous montre la 4ème de couverture :
 
« Elle, c’est Catherine Dutilleux, la petite française, gouvernante dans un célèbre palace parisien. Lui, c’est Matthew Dickinson, le jeune acteur anglais que le cinéma a propulsé au rang de star internationale. Les destins de ces deux êtres que tout sépare vont se heurter violemment. Prisonniers volontaires d’un bien étrange contrat, ils vont devoir apprendre à se connaître. La question se pose alors de savoir qui de la gouvernante trop parfaite ou de la star rebelle joue le plus un rôle. Et quand les masques tombent enfin, c’est des requins du show-business dont il faut se méfier. Mais est-ce trop, pour une étoile, que de demander la lune ? »
 
Je vous avoue dès le début que j’aime les histoires de stars qui tombent raides dingues d’une personne lambda et le mélange des cultures qui s’en suit. J’aime l’idée que l’on peut s’éloigner du monde de paillettes et de glamour pour découvrir la personne derrière le masque. J’aime me dire que toutes ces images de papier glacé ne sont que des rôles et que finalement la personne derrière est tout ce qu’il y a de plus banale. Et non, cela n’a absolument rien à voir avec mon ambition secrète d’épouser Hugh Jackman un de ces jours
 
J’ai aimé Coup de foudre à Notting Hill, pour cette raison précise, et j’avais aimé Bodyguard, Celebrity Bride d’Alison Kervin, What the librarian did de Karina Bliss, Cross my heart d’Abigail Strom, Douce Brianna de Nora Roberts, L’homme le plus sexy de Julie James, les premiers épisodes de la série Castle, et pas mal d’autres livres traitant du même sujet.
 
Malheureusement, j’ai aussi souvent trouvé que ces histoires en faisaient un peu trop. Au lieu de simplement se concentrer sur ce clash culturel et social, qui est déjà en soi un problème important (la vie sous les feux des projecteurs n’est pas aussi glamour que l’on veut nous le faire croire), on nous rajoute un ou plusieurs éléments perturbateurs, du genre ex diabolique, tueur en série, fan obsédé… Vous n’avez que l’embarras du choix ! L’équilibre est difficile à trouver mais je suis acquise au principe.
 
Tout cela pour vous dire que j’étais toute disposée à aimer Demandez-moi la lune!, que j’ai donc acheté (bien cher pour un ebook mais admettons…) et lu, si je suis honnête, en 24h. Apres, je dois aussi vous dire que j’ai failli ne jamais terminer ce livre. J’ai même failli ne jamais aller au-delà de la page 5.
 
Pourquoi ? A cause de l’écriture…
 
Un style que j’ai trouvé trop lourd, plein de tics. Si je proposais d’offrir à E. L. James un dictionnaire des synonymes, Sylvie Barrett-Lefelle semble elle au contraire avoir avalé le sien. L’héroïne ne parle pas, elle s’alarme, elle aboie, elle admet, elle rassure, elle chuchote, elle bredouille, elle finit, elle balance, elle acquiesce, elle assure, elle murmure, elle accuse, elle coupe, elle menace, elle réclame, elle réplique, elle lâche, elle proteste, elle lance, elle interroge, elle s’écrie et se révolte. Et non seulement cela, mais l’histoire est racontée à la première personne. Ce qui fait que tous ces verbes, dont le livre est littéralement pavé à raison de 4 ou 5 par page, sont présentés sous la forme suivante : « beuglé-je », « grommelé-je » et autres « consens-je », « admets-je » et « débité-je »…
 
Cette tournure m’a fait grincer des dents tout au long de l’histoire.
 
Le héros de son coté, passe par tout le spectre des émotions plus vite que Lucky Luke ne dégaine. En une page, il rugit, insinue, cingle et susurre, le tout en direction de notre héroïne. Même pour un acteur, cela fait un peu trop, un peu trop rapide. Les montagnes russes sont fatigantes à la longue et j’ai du mal à croire que qui que ce soit passe par tant d’intensité émotionnelle, si souvent, si vite.
 
Et pourtant, je vous parle de ce livre ici et je vous ai avoué l’avoir lu en 24h (363 pages m’informe internet – je ne suis pas une lectrice particulièrement rapide pourtant). Je l’ai lu à toute vitesse car l’histoire elle-même (extrêmement clichée mais je ne demandais pas autre chose), est vraiment touchante, mignonne. Les personnages sont intéressant, entre Catherine, parfaite petite gouvernante, professionnelle et réservée, et Matthew bien plus torturé mais plein d’humour et de finesse, et tous ceux qui gravitent autour d’eux. Certaines scènes ont fait battre mon petit cœur de romantique, particulièrement à partir du moment où nos héros se révèlent l’un à l’autre… J’ai terminé le livre pour aussitôt relire certains passages, signe absolu chez moi que j’ai aimé.
 
Mais voilà. Il y a le style, dont il est si difficile de faire abstraction. Alors je vous le demande… Comment vous parler d’un livre pour lequel mon avis est si partagé ? Une jolie histoire racontée avec des mots qui m’ont gâché le plaisir ? Quand à vous le recommander, je ne sais que vous dire… Ce serait dommage de ne pas découvrir Kate et Matt, mais essayez d’en lire quelques extraits avant pour évaluer votre niveau de tolérance à ce qui pour moi a été un pet-peeve redoutable ?
 
Je me doute que tout le monde ne partagera pas mon aversion pour cette manière de s’exprimer. J’ai un grand souvenir de L’homme qui voulait être heureux de Laurent Gounelle, où je semble être la seule personne de France à avoir trouvé l’écriture insupportable au point de ne pas pouvoir terminer un livre par ailleurs intéressant…
 
C’est dommage, j’aurais aimé pouvoir vous dire que ce livre était très agréable mais je suis coincée. Je vous en parle et je vous laisse vous faire votre propre opinion. Pour cette fois, je vous demande de me dire ce que vous en avez pensé ?
 
 
Bonne journée,
Chi-Chi

  

Les sirènes de Saint-Malo

Nous sommes le 26 décembre. Je m’apprête à prendre le train pour Trouville sans livre pour me tenir compagnie. Me voilà donc à errer dans les rayons du Virgin de Saint Lazare. C’est ainsi que j’ai découvert « Les sirènes de Saint-Malo » de Françoise Bourdin que j’allais entamer pendant les deux heures de trajet.

Bretagne, cathédrale de Saint-Malo, Joël revient après huit ans d’exil pour les obsèques de son père. 

On parle des prénoms ? Oui parce que la trame se déroule en Bretagne donc laissez moi vous dire que question originalité vous allez être servi… Jaouëns, Mariannick, Servane…

Bon, personnellement, Joël, cela me rappelle mon moniteur d’auto-école qui portait des petites chemises noires avec des bagues aux doigts. Bref, pas le rêve. Mais revenons-en à Joël, notre héros donc, qui, à la suite d’une grande dispute avec le dit père, avait quitté la maison familiale une nuit pour se réfugier à Rennes dans un premier temps et y faire ses études, et plus tard à Paris sans jamais remettre les pieds en Bretagne.

En effet, une erreur de jeunesse commise avec son acolyte de toujours, Thierry, avait bien failli faire sombrer la société d’armement J.Carriban, transmise de père en fils depuis plusieurs générations. Joël et sa sœur décident alors de reprendre la société, de continuer à la faire vivre malgré tout. Ils n’envisagent pas les choses autrement, celle-ci leur tient trop à cœur. Bien entendu, il va falloir s’imposer et convaincre, car autant vous dire que le retour de Joël n’est pas franchement vu d’un très bon œil… Mais ce dernier veut se racheter et surtout réalise à quel point il est attaché à cette région.

J’aimerais vous parler un peu de la romance qui a lieu mais je crains de vous spoiler légèrement… Pas qu’elle ne soit repérable à cent mille lieux à la ronde mais pour ceux qui entretiendraient des petits espoirs au début… Bon, je fais court, et si vous ne voulez rien savoir abstenez-vous de lire les trois lignes qui suivent.

Elle est jeune, d’origine très modeste, s’en sort tout juste en travaillant à mi-temps. Très droite, franche et honnête, elle est surtout très belle. De beaux cheveux roux (à faire baver Chi-Chi), fine et élégante, elle fait chavirer bien des cœurs. Je vous en ai déjà dit beaucoup.

Le livre ne transcende pas son genre, une ou deux choses m’ont peut-être un peu déçue mais il est très agréable à lire et fait référence à des choses, des endroits, des ambiances que l’on connait. La Bretagne, l’océan, la voile. Sans être bretonne, cette ambiance me parle, me touche, j’y adhère et je comprends l’amour que nos protagonistes portent à cette région.
 
 
Bonne lecture…
Lady D.
 

La demi-pensionnaire

A l’origine, je pensais vous faire aujourd’hui un post sur la suite de ma saga James Bondienne sous Napoléon. Et puis, un truc tout bête, j’ai fait moins de kilomètres en voiture cette semaine et du coup, j’ai optimisé mes trajets de train en m’avançant dans mon travail professionnel (une princesse professionnelle est une princesse responsable). Bilan de la manœuvre : je n’ai pas fini l’écoute de The seduction of the Crimson Rose…. arrrggggggh….

Du coup, aujourd’hui, c’est chronique vintage avec un livre lu il y a pile 10 ans. Je le sais, c’est inscrit à l’intérieur (je vous promets, c’est une manie créatrice de sourires)!

Ce roman a tout pour plaire à tout le monde.

– A votre banquier d’abord, puisque La demi-pensionnaire se trouvera sans doute dans les rayons de votre bibliothèque.

– A votre capital temps, puisque 200 petites pages, c’est à peine plus qu’un Harlequin ! (mais en tellement mieux)

– A votre âme francophone : Didier Van Cauwelaert, est comme son nom ne l’indique pas, français. C’est suffisamment rare pour être souligné.

– A votre cœur de midinette, puisqu’il s’agit d’un coup de foudre…

Dans toutes les belles histoires de coup de foudre, il y a le moment où le héros tombe amoureux, et le moment où son amour est testé. La particularité de La demi-pensionnaire est que le coup de foudre à lieu à l’entrée, et le test fatidique au dessert… littéralement.

Je vous perds ? Pas de panique, je vous explique…

La demi pensionnaire, c’est donc l’histoire de Thomas, qui lors d’un déjeuner, tombe amoureux d’Hélène au premier regard. Sauf que Thomas est un gentleman, et ce n’est pas avant le dessert qu’il réalise que cette dernière est bloquée dans un fauteuil roulant puisque, jusque là, il était plongé dans ses grands yeux…

Elle est « demi-pensionnaire », mais pas figée au sol, ni amorphe dans sa propre vie. C’est d’ailleurs la force de ce livre. Absolument pas tourné vers le pathos, ni vers la colère qui semble parfois bien légitime pourtant devant l’adversité. C’est une bouffée d’optimisme et d’humour que nous crée ici l’auteur.

Tout n’est pas non plus tourné vers cette héroïne qui sort de l’ordinaire. Thomas est un être complexe, qui se dévoile au fil des pages. A l’époque de sa lecture, ce livre m’a donné de l’énergie, de l’envie de déplacer les montagnes. Oui, il y a dix ans, je donnais dans le cliché Harlequin…

Et puis il s’agit d’un coup de foudre donc, argument principal pour certain, mais qui reste un élément qui me fait grincer des dents. Ou peut être est-ce un petit reste de cynisme qui fait que je suis de celles qui disent « on ne me la fait pas à moi »… Car un coup de foudre, c’est :

– trois fois plus de travail pour l’auteur pour me convaincre.
– trois fois plus de risque de tomber dans la catégorie des couples que je ne saurais voir
– trois fois plus de pentes glissant vers le cliché Harlequin qui ne passe qu’avec du champagne
– mais trois fois plus de chance de se montrer inoubliable s’il est manié avec talent

Histoire complexe, où l’on se plonge dans une réflexion sur le sens de la vie, ce qu’on en attends… et où Hélène et Thomas nous montrent que parfois, les miracles ne sont pas nécessaires pour voir la vie du bon côté.

Didier à tout bon, la demi-pensionnaire a pris pension chez moi depuis 2001…

  
Bonne lecture,
Tam-Tam

Ensemble c’est tout, Anna Gavalda

Aujourd’hui : lumière sur « Ensemble c’est tout », roman écrit par Anna Gavalda et publié en 2005. Comme vous le savez sûrement, ce bouquin a été adapté au cinéma deux ans plus tard par Claude Berri. Le passage de livre à film est un phénomène récurrent de nos jours qui suscite deux types de réaction : ceux qui apprécient de voir l’histoire prendre vie à l’écran et ceux qui ne jurent que par les livres et condamnent toutes adaptations cinématographiques. 
Personnellement, je n’appartiens à aucun de ces deux groupes. En fait, j’appartiens à un sous-groupe de gens incultes qui va voir les films avant de lire les livres. Ce petit défaut est plus du à mon ignorance qu’à ma paresse puisque, en l’occurrence, je n’avais aucune idée que « Ensemble c’est tout » était adapté d’un roman en allant le voir au cinéma. Or, j’en suis tombée amoureuse – Qui ne craquerait pas pour Guillaume Canet dans la peau de Frank Lestafier, je vous le demande ?- et j’ai donc dévoré le bouquin par la suite. Toujours est-il qu’en procédant dans ce sens, on est rarement déçu. En effet, on redécouvre l’histoire que l’on sait aimer déjà, avec des nouvelles scènes, des détails supplémentaires sur la vie, la personnalité, le passé, la famille de nos protagonistes… Bref que du plaisir !

    Mais je m’égare, l’idée n’est pas de démarrer un débat sur le sujet mais simplement de vous expliquer pourquoi l’histoire m’a tant plu. En fait, l’auteur aborde avec justesse plusieurs thèmes qui me parlent beaucoup, notamment…

… l’amitié. Certes, ce n’est pas foudroyant d’originalité mais il s’agit d’une amitié particulière, une amitié qui se tisse entre des personnes si diamétralement opposées qu’elles ne se seraient jamais intéressé les unes aux autres dans un contexte habituel. Tout sépare nos personnages que ce soit leur personnalité, leur vécu, leurs passions et pourtant ils vont être amenés à vivre ensemble. C’est d’ailleurs le seul lien qu’ils aient, leur situation géographique. C’est comme si on vous plantait avec deux autres personnes totalement inconnues sur une île déserte. Eh bien, vous finissez par faire l’effort de franchir l’immense mur pour les connaître, par accepter vos différences et vous adapter les uns aux autres. Camille est une artiste désillusionnée, Frank un cuisinier un peu rustre, Philibert un aristocrate décalé et maladivement timide. Pourtant, ils vont se découvrir et s’apprivoiser.

… l’espoir. Dit comme cela, c’est certain, cela parait niais ! Mais dans le bouquin, laissez-moi vous dire que c’est renversant de beauté et d’émotion ! ^_^ En fait, les personnages sont tous baignés dans une triste solitude au départ, mais pas pour les mêmes raisons. Camille est hantée par ses actes passés, démoralisée par sa mère, et reste donc cachée sous une carapace de peur et de souffrance que personne ne sait briser. Frank est seul aussi, à cause de son rythme de travail infernal et de la fatigue qui l’accompagne, à cause aussi du souci qu’il se fait pour la santé de sa grand-mère chérie, le seul lien affectif qui lui reste. Quant à Philibert, avec ses tocs et sa grande timidité qui l’inhibent complètement, il se renferme sur lui-même, incapable de sociabiliser. C’est donc quand va se créer cette amitié entre eux, que petit à petit ils vont émerger de cette solitude, lutter contre leurs démons et s’épanouir. Camille qui avait rangé toiles et pinceaux, va se remettre à dessiner. Philibert va surmonter son bégaiement en se rendant à des cours de théâtre. Pas besoin de chercher à rentrer dans le moule de la société, juste à s’ouvrir aux autres pour que la vie soit plus facile.

… les choix. A un moment dans une vie, il faut oser se lancer, prendre des risques. Que ce soit Camille, Philibert ou Frank, tous sont amenés à prendre des décisions importantes tout au long du livre qui vont remettre en cause l’équilibre fragile de leur existence, leur apprendre à assumer des responsabilités et finalement les aider à se relever, à grandir et à s’épanouir.

… et l’amour bien entendu.

En somme, être ensemble c’est tout ce qui fait la différence.

Lady D.
 

Excursion chez les classiques

Allons, cela fait longtemps que je ne vous ai pas ennuyé avec un de ces livres qui ont marqué mon adolescence.

Chez moi, la littérature est érigée à un rang quasi-religieux, et nous étions priés de ne pas négliger les classiques. A la même époque où je découvrais Le Mouron Rouge, tandis que mon père essayait (sans succès) de me vanter les mérites de Balzac avec Eugénie Grandet et de Madame de La Fayette avec La Princesse de Clèves, ma mère faisait preuve de plus de psychologie en me mettant Georges Sand entre les mains.

Amantine Aurore Lucile Dupin, Baronne Dudevant, aussi appelée « La Dame de Nohant », est l’une des grandes figures de la littérature française du 19ème siècle. Et parmi ses œuvres, trois se trouvaient dans la bibliothèque familiale : La Mare au Diable, La Petite Fadette et François le Champi. Portés par une plume remarquable, ces livres de Georges Sand m’ont tenue occupé au moins une semaine en vacances… Ils sont fidèles au courant romantique de l’époque, on y retrouve les éléments clés de la nature, une pointe de surnaturel qui anime l’histoire, et bien sur, des personnages nobles, malgré leur statut social.

Si je n’ai pas beaucoup de souvenirs de François le Champi, j’ai une pensée émue pour La Mare au Diable, où un veuf et une jeune fille s’éprennent l’un de l’autre. Mais aujourd’hui, c’est de La Petite Fadette que je veux vous parler, tout simplement car j’ai volé l’exemplaire familial pour l’avoir sur la main dans mon château!

Ce livre a contribué à éveiller ma fibre romantique et mon amour pour les héroïnes fortes qui surmontent les difficultés qu’elles rencontrent et prennent leur vie en main. Fadette est certainement l’un des plus beaux personnages de littérature que j’ai eu l’occasion de rencontrer, complexe, très fine psychologiquement et résolument sûre d’elle.

Françoise Fadet, dite La Fadette, la Petite Fadette, le Grelet ou encore Fanchon. Vous voyez que ce ne sont pas les surnoms qui lui manquent!

Fadette qui est presque encore une enfant, à peine une adolescente, toujours mal fagotée, trop maigre, la peau trop sombre, et que toute la région pense sorcière à cause de ses manières un peu étranges et à cause du caractère plus étrange encore de sa grand-mère, la guérisseuse locale.

Fadette qui, en dépit des apparences, souffre d’être ainsi considérée mais qui, par fierté, n’en montre jamais rien et cultive, avec un peu de perversité, sa réputation.

Le soir où Fadette rencontre Landry, l’un des fils de la famille Barbeau, notre histoire peut commencer. Les Barbeau sont des fermiers plutôt aisés de la région, et ces deux là se connaissent sans vraiment se connaître. Mais ce soir-là, Landry est à la recherche de son frère jumeau, Sylvain, qui a disparu, et Fadette ne peut s’empêcher de le narguer, lui disant qu’elle, elle sait où se cache Sylvain.

Souvenez-vous de ce que je vous ai dit sur la perversité avec laquelle Fadette entretien sa réputation. Ce n’est pas une décision arbitraire qu’elle prend, mais une revanche envers ceux qui la méprisent sans la connaître. Et Landry est de ceux-là. Aussi, elle n’accepte de l’aider qu’à la condition qu’il lui promette de lui donner ce qu’elle veut, le moment venu.

Trop inquiet pour son frère, Landry accepte ce marché, tout en espérant secrètement que Fadette oubliera cette promesse et qu’il ne sera pas obligé de la tenir. Ce qui ne sera bien évidemment pas le cas, mais je n’en dirais pas plus, pour vous laisser le plaisir de découvrir vous-même cette histoire magnifique, et les évènements qui vont marquer l’évolution de la relation qui se noue entre Landry et Fadette…

Bien sur, puisque je parle de ce livre ici, vous pouvez vous douter qu’il y aura une histoire d’amour, quelque part en cours de route. Mais avant d’en arriver là, nos héros apprendront à se connaître, et le chemin qui va les mener l’un vers l’autre ne sera pas simple!

Georges Sand nous parle bien sûr de la vie dans les campagnes françaises au 19ème siècle, du poids des convenances sur la vie de chacun, de la différence sociale, mais aussi de la dignité humaine, de l’importance de toujours rester honnête envers soi-même, tout cela avec des personnages et dans un contexte que la bonne société de l’époque considérait comme frustre et sans intérêt.

A ceux qui reprochent à la romance de ne jamais présenter que des personnages aisés ou qui le deviendraient par magie au cours de l’histoire, vivant dans un monde enchanté et idéalisé, ce livre est une réponse que je leur fait…
Bien au-delà d’une histoire d’amour, La Petite Fadette est une fresque sociale magistralement menée par une auteur de grand talent, et c’est un livre que je recommande à tous, amateurs de romance ou pas!
Bonne lecture,
Chi-Chi

PS : Petite faveur pour Tam-Tam, Pirouette, et tous les autres fans qui passent par là, le lien audiobook!

PSS : J’ai entendu dire qu’il y avait un film, mais je ne sais pas du tout ce qu’il vaut. Quelqu’un a un conseil à partager avec moi?

Le Théorème de Cupidon…

… ou comment le Salon du livre est mauvais pour le budget lecture.

Le weekend dernier, j’ai fait ma valise, empilé tous les livres de Chi-Chi qui traînassaient dans ma bibliothèque, donné un dernier baiser à mon prince pas si charmant et j’ai quitté mon royaume le temps d’un weekend pour rejoindre les lumières de la ville et arpenter les couloirs du Salon du livre.

Mon programme du samedi organisé à la demie-heure près, j’avais listé mes dédicaces, les conférences auxquelles je voulais assister et les auteurs que je voulais apercevoir.

Et puis, des circonstances exceptionnelles m’ont obligé à changer mon jour de visite…
Me voilà donc le dimanche, avec dans mon programme 4 heures de libres (puisqu’au final, les conférences du dimanche me faisaient moins envie). 4 longues heures à déambuler dans les allées du Salon. 4 heures interminables avec tous pleins de beaux livres à portée de main (et de portefeuille).

Ma volonté a tenu 2h.

Elle a craqué lorsque je suis arrivée sur le stand Calmann-Levy où j’ai rencontré Agnès Abécassis et son éditrice.
L’auteure dédicaçait son dernier ouvrage « Le théorème de Cupidon ». Et la quatrième de couverture combinée à la gentillesse du duo a eu raison de mes derniers doutes.
Sitôt acheté, j’ai trouvé un coin tranquille dans la grande halle du Salon et me suis installée contre un pilier avec un café pour commencer ma lecture.

Si ce n’était pour les deux dernières dédicaces qui m’attendaient, j’aurais sans doute fini le livre dans l’après-midi. Mais ce n’était que partie remise car depuis, j’ai eu tout le temps nécessaire pour finir l’histoire d’Adelaïde et de Philéas.

L’histoire se passe à Paris. Je n’ai aucun mal à imaginer Adelaïde passant son badge Navigo sur la borne pour attraper son métro. J’imagine Philéas sur un scooter naviguant entre les voitures à l’heure de pointe ou passant au Franprix le soir pour acheter de quoi manger. J’imagine Adélaide et ses filles au marché le dimanche matin à Bastille… Légère et agréable à lire, j’ai aimé cette histoire où pour une fois toutes les références me sont familières.

Mais pourquoi le Théorème de Cupidon ? La définition de l’auteure: deux lignes parallèles ne se croisent jamais. Sauf si elles sont faites l’une pour l’autre. 

Soit. Mais en pratique, cela donne quoi ?

Cela donne une histoire où les héros semblent se rater en permanence, où la tension monte, et où l’on attend avec impatience LE moment où enfin ils vont se rendre compte qu’ils sont faits l’un pour l’autre. Parce que nous, lecteurs, au fur et à mesure des chapitres, nous en avons la certitude. Adélaïde et Philéas sont les fameuses lignes droites dont l’auteur parle !

Si vous ne connaissez pas cette auteure, je vous invite à vous procurer un de ces livres. Vous aimerez son humour et ses dialogues acérés. Et enfin un livre où l’on peut crier « Cocorico ! »

Mais, car il faut toujours un « mais », si je n’ai qu’un regret à déplorer (pour l’intérêt de l’argument, quelques révélations sur le livre vont suivre)… 

J’aurais aimé que l’histoire aille plus loin. J’ai l’impression d’être restée sur ma faim. 

Que se passe-t-il après LA fameuse rencontre ! Une histoire d’amour ne peut se résumer à la rencontre entre deux individus, qu’ils soient faits l’un pour l’autre ou non…

J’ai donc refermé ce livre quelque peu frustrée. Ce qui était sans doute l’intention de l’auteure. Mais je grogne, je grogne… et me demande ce que font Philéas et Adélaïde en ce moment même…

Bonne lecture,
Tam-Tam 


Edit : Suite à une erreur de mon système d’exploitation cérébral, j’ai un temps appelé Philéas, Philémon… Toutes mes excuses pour cette erreur…