The Heiress Effect

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Encore de l’historique s’écrieront certaines ici. En effet, après « Le duc de minuit » d’Elizabeth Hoyt, après « No good duke goes unpunished » de Sarah MacLean, voici l’avant dernier né de Courtney Milan.

De toutes les manières, si Lisa Kleypas avait ressorti un historique, vous y auriez sans doute droit dans 15 jours. Vous me direz, il manque le dernier Julia Quinn et le dernier Eloisa James. Mais si Eloisa est dans ma PAL, mon petit doigt m’a dit que le dernier JQ était très très décevant. Alors ça sera pas pour tout de suite (et puis c’est pas comme si la VF n’avait pas 5 cagettes de JQ à publier avant).

Mais revenons à Courtney et la suite de sa série des frères Sinister qui arrive en VF très très prochainement!! (Victoire, paillettes et cotillons!). Je vous ai parlé des 3 premiers il y a un an maintenant (une éternité!!) et aujourd’hui, je mets enfin à l’honneur les frères suivants.

Aujourd’hui, Oliver Marshall dans « The Heiress Effect« .

Pour vous resituer le personnage (pour les retardataires qui n’auraient pas encore sauté sauvagement sur les tomes précédents), Oliver, c’est le demi-frère de Robert (héros de « La duchesse guerrière »-« The duchess War ») qui a été élevé par les héros de la nouvelle d’ouverture « La gouvernante insoumise » (The governess affair en VO), Serena et Hugo.

Notre héros rouquin à lunettes a donc été élevé dans la chaleur d’un foyer aimant en dépit de son origine troublée (il est le fils illégitime du précédent Duc de Clermont et de la gouvernante, soit le demi-frère de Robert) (il faut suivre). Mais en dépit de l’amour qui lui a été prodigué, il n’en reste pas moins qu’il se trouve dans une position bancale: pas tout a fait plébéien, ni vraiment patricien… Son élégant séant coincé entre deux bergères (les fauteuils hein!).

Jane Fairfield est elle aussi une fille illégitime. Le mot bâtarde est vraiment moche, mais c’est ce qui se murmure dans son dos dans les salons de la bonne société. D’autant que sa situation n’est pas plus confortable que celle d’Oliver (voire même plus complexe, puisqu’elle est femme). En effet, elle est héritière d’une fortune qui lui vient de ce père biologique mais se voit obligée de se plier aux demandes d’un oncle qui la méprise et voit en elle l’incarnation de la débauche. C’est bien connu, si bon sang ne saurait mentir, que dire du « mauvais »?

Et notre chère Jane, pour couronner le tout, ne veux pas se marier (elle a ses raisons, mais je vous laisse les découvrir). Ainsi, elle a mis au point une technique imparable pour décourager l’aspirant mari: elle parle fort, dit ce qu’il ne faut pas, s’habille comme il ne faut pas (une vrai indigestion de tulle, de broderies et de sequins, mes yeux saignent d’y repenser).

Oliver a passé sa vie à se faire discret pour accumuler du pouvoir. Il fait « tout bien comme il faut » pour assouvir son ambition, si bien que lorsque l’un des membres de la chambre des lords lui promet son vote et celui de son groupe de potes s’il humilie Jane… Il envisage…

Mais sa conscience est tiraillée, parce que si le reste de Londres croit que Jane est juste une idiote écervelée, Oliver a percé à jour son secret… Mais chut, je n’en dis pas plus parce que ce tome est magnifique et je ne voudrais pas ruiner votre plaisir.

Mais puisqu’il faut vous persuader, déjà je héros est roux. Et il est sexy-roux comme Jamie Fraser l’est. Pas « n’a-pas-d’âme-roux », ou « orange-fluo-roux » et il est hyper crédible dans ses tiraillements entre ce pourquoi il s’est battu toute sa vie et sa conscience de ce qui est juste et bien.

En face, Jane est un flamand rose maladroit dans une volière de colombes. En gros. Mais elle a ses raisons, et sa technique pour éviter le mariage change de la méthode « tapisserie » qui semble être favorisée d’ordinaire.

Parfois en romance, on a la sensation que les décisions sont vraiment faciles à prendre, que la morale ou la justice vont toujours de soi. Mais dans la vraie vie, il en est souvent bien autrement. Et les questionnements et tâtonnements de notre héros sont très habilement rendus par l’auteur.

En effet, il est question de « savoir où est sa place » quand on a un pied entre le monde de la noblesse et des communs. La romance avec comme arrière plan un fond de débat social, c’est périlleux comme exercice. Car donner dans la différence de classe peut, dans le cadre d’une romance, donner lieu a une utilisation trop poussée du cliché. Car la romance reste toujours la trame principale, et le traitement de la lutte sociale doit se faire avec beaucoup de talent et de délicatesse. Ici, c’est une vraie réussite et on y croit. Les puristes et doctorants en théorie hurleront sans doute au scandale. Mais j’ai aimé Oliver et Jane, et j’ai cru en leur fraicheur et leur tourments.

A lire, vraiment!
Tam-Tam

Libre à tout prix

(Réédition du 13/09/10)
Il est des jours où mes yeux, ces traitres, refusent de lire les petites caractères imprimés sur les pages de mes romans. Ils piquent, pleurent, floutent le monde autour de moi.Il est des jours où j’ai des milliers de choses à faire avec mes deux mains, des choses passionnantes comme passer l’aspirateur, conduire, faire des courses, finir de tricoter le châle de tatie Suzanne, rattraper mon retard dans les épisodes de Glee…

Bien souvent ces jours-là, prendre un livre, m’asseoir et me plonger avec délice dans l’histoire des personnages est un luxe qui m’échappe…

Ces jours là, lorsque l’envie de lire est trop forte, j’empoche mon ipod rouge et j’appuie sur play. Les deux mains, les deux jambes et les deux yeux libres, j’écoute mon livre tandis que je vaque à mes occupations manuelles…

Ahhhh qu’il est bon d’être une princesse qui multitache (néologisme du jour, multitâcher! ou faire plusieurs chose à la fois…)

Le livre audio – ou audiobook – est assez controversé dans son utilisation. Nombreux sont ceux qui ne supportent pas d’entendre la voix du narrateur donner une intonation particulière à un dialogue, surtout lorsque le narrateur est un homme et qu’il prend la voix d’une femme. Il est aussi argué par les détracteurs du livre audio (oui, Chi-Chi c’est bien à toi que je pense ^_^) que la narration orale peut être dérangeante lors de la description de certaines scènes particulières – les scènes sexy pour ne citer qu’elles.

Pour ma part, j’aime à entendre les voix graves et sensuelles des narrateurs masculins décrire avec précision la manière qu’à le héros de dévorer l’héroïne du regard… Cela ne date pas d’hier, déjà enfant, je réclamais à ma chère maman l’histoire de Winnie l’Ourson racontée par Jean Rochefort – je pense qu’à l’époque ma mère n’a pas réalisé les implications de ma requête …

Et lorsqu’il arrive que la voix n’ait pas ce timbre suave qui me fait vibrer, j’arrive très facilement à en faire abstraction et je me concentre sur l’histoire pendant que mes doigts agiles écossent les petits pois…

Mon emploi du temps de princesse active m’a ces dernier temps éloigné de ma bibliothèque, et c’est donc avec plaisir que j’ai réécouté pour vous « Libre à tout prix » de Lisa Kleypas.
C’est le dernier opus de la série des « Bow Street Runners », cette police de Londres ayant œuvré à la sureté de la capitale britannique avant la mise en place de la police métropolitaine ou même de Scotland Yard…

Dans les deux premiers tomes, nous découvrions l’histoire de Grant Morgan et de Sir Ross…Dans le dernier, nous est révélé la chute de Nick Gentry, alias Lord Sydney.

Autrefois maître incontesté des bas-fonds de Londres, à la tête d’une solide équipe de malfrats et autres voleurs, il a troqué son costume de Baron du crime pour celui de « Runner » à la solde de Sir Ross… et ce costume lui va encore mieux !

Imaginez, tout le potentiel de testostérone du bad boy dans un homme qui œuvre pour le bien des populations… mon petit cœur d’artichaut est en émoi à la lecture de la description du héros au passé troublé.

NDLR – Je vous ai déjà dit que j’aimais les héros aux passés troublés ? Ils sont sexy, intenses, torturés… je vous ai dit sexy ? Bref, ce sont des hommes que la vie à rendu plus fort mais plus méfiant… et ces handicapés du cœur semblent toujours bien décidé à ne jamais se marier/faire confiance à un être humain/s’attacher à tout être avec un pouls… ce qui rend leur chute bien plus délicieuse.

Et donc je parle ici de chute, parce que pour des hommes si déterminés à ne pas tomber dans le piège de l’amour, ces derniers font souvent preuve d’un aveuglement inversement proportionnel à la circonférence de leurs biceps…

Et dans le rôle de l’instigatrice de la chute de Nick, je vous présente Charlotte Howard.

Cette jeune fille est depuis l’enfance promise à Lord Radnor. Or ce dernier, non content d’être aussi attirant qu’un troll en pleine crise acnéique, est un psychopathe avéré qui a décidé de faire de Charlotte sa « chose ». Charlotte a plus de caractère qu’elle n’en laisse paraitre, et pour échapper à son destin de « chose », elle fuit…

Mais Lord Radnor est un psychopathe persévérant. Il achète les services de Nick Gentry pour retrouver sa promise.

Et Nick la retrouve… précipitant sa propre chute… haha !

C’est étrange d’ailleurs à quel point une partie de moi SAIT que le bad boy inaccessible le reste bien souvent dans la vraie vie.

Comment je le sais ? Je ne suis toujours pas mariée à Batman et je n’ai pas passée une nuit avec Hugh Jackman… alors que je suis une princesse Morbleu !

Si le cliché m’ennuie ? Non, bien au contraire, je le balaye bien souvent d’un geste négligeant de la main (oui, j’arrive à faire le geste négligeant avec beaucoup de classe… noblesse oblige!) , surtout lorsqu’il s’agit d’un historique et que l’auteur a beaucoup de talent, comme ici Lisa Kleypas.

Charlotte réussit à passer les barrières, que dis-je la forteresse de protection de Nick. Bon, encore une fois, monsieur a tout de même besoin d’échapper à la mort pour réaliser qu’il s’est fait avoir comme tous les autres « rakes » au passé sombre et est tombé la tête la première dans les filets de la douce et aimante Charlotte…

En parlant de Charlotte, notez que ce n’est pas mon héroïne préférée, loin de là !

Elle est trop…. douce, sucrée et délicate… Et ces qualités que j’apprécie très facilement dans une autre héroïne, ici… non.

J’imaginais Nick avec un autre genre de femme.

C’est sans doute le problème des séries… on s’attache aux personnages et on apprend à les connaitre avant d’en rencontrer leur moitié. Notre imagination travaille bien avant de découvrir la perle qui saura faire flancher ces personnages qui ont résisté sur plusieurs romans. Et l’imagination est une chose bizarre, elle va dans des directions étranges parfois. En l’occurrence, j’imaginais Nick avec une femme plus énergique, moins conventionnelle… c’est étrange, mais dans ce genre de cas, je me sens comme trahie…

Mais que cela ne vous empêche pas de profiter du tome de clôture de cette série, elle en vaut le détour – comme bien des séries de l’auteur d’ailleurs !

Bonne écoute !
Tam-Tam

Un début d’année du côté rose de la force

Les parutions sont nombreuses, et ici on lit beaucoup en VO…

Mais les éditeurs sont plein de sagesse, voyez donc toutes les jolies choses qui vont sortir (ou sont déjà sorties) que je vous (re)propose en ce lundi!

En historique tout d’abord:

angeminuit-princeeternite« L’ange de minuit » de Lisa Kleypas. J’ai en ma possession l’exemplaire avec un couverture qui déborde de kitch, mais je vous mets ici la réédition beaucoup plus consensuelle de J’ai Lu (Cess, elle est sublime la vieille couverture hein?).

« Le prince de l’eternité », qui en est la suite. Toujours lu en version vintage, mais toujours aussi « Kleypasien » (oui, tout a fait, kelypasien!).

flambeur-minuit« Le flambeur » de Sarah MacLean. Little B. est présentement en train de lire son exemplaire (gagné grâce aux adorables membres du blog Lune et Plume) et doit me faire un rapport dans les plus bref délais. Mais en attendant, en mon temps, j’ai beaucoup aimé! La suite « La curiosité est un vilain défaut » paraitra en avril, tenez-vous prêtes!

« Le duc de minuit », de Elizabeth Hoyt. mon favori de la série pour le moment (Batman!!!) (oui, je me suis retenue pour le smiley, alors je compense avec le triple point d’exclamation, il ne faut pas m’en vouloir).

A paraitre en mars, la réédition de « L’idylle interdite » de Teresa Medeiros que j’ai abordé cet été dans le cadre de ma saga sur les pirates. Chi-Chi, Doom est de retour!!!! Et enfin en juin, « La jeune fille à la tour » d’Eloisa James sera disponible en VF.

Passons aux contemporains:

milady-fangirl-betme« Fangirl«   de Rainbow Rowell est enfin sorti. Si ce n’est déjà fait, précipitez vous dessus et découvrez Cath et son univers!!

« Séduis-moi si tu peux » de Jennifer Crusie lui aussi est sorti. Il fait partie du top 15 de Chi-Chi… après, je dis ça moi, je dis rien…

theoreme-bastardSans oublier « Le théorème du homard » de Graeme Simsion. Une romance vraiment pas comme les autres.

Et « Beautiful Bastard » de Christina Laurens, ou du moins la version surprenante sur laquelle Chi-Chi a mis la main.

Je vous laisse à la sélection du jour. Et pour celles qui ne pourraient malheureusement pas multiplier les heures dans la journée, je vous conseille de commencer par Fangirl en contemporain et Le flambeur en historique…

Bonne lecture,
Tam-Tam

Le Mouron Rouge

(Réédition du 08/09/10)

Le Mouron rouge n’est pas une romance.

Déjà, Le Mouron rouge n’est pas très connu. C’est un livre d’un autre temps. Je dirais même presque d’une autre génération, si je ne craignais pas de subir les foudres de certaines personnes, en particuliers celles qui ont eu l’idée un jour de me mettre ce livre dans les mains!

Le Mouron rouge, pour moi, c’était un roman de cape et d’épée, un énoooorme pavé (rouge d’ailleurs) qui traînait dans la bibliothèque de mon grand-père entre Les 3 Mousquetaires et Le Capitan. Et j’avais beau avoir plein de frères et de cousins, et préférer Les chevaliers du Zodiaque à Candy, ce gros livre ne me tentait pas, mais alors pas du tout!

Seulement voila, les étés sont longs quand on est jeune. et encore plus long quand on erre dans la maison familiale, qu’on a déjà lu 27 fois tous les Club des Cinq, 14 fois les Alice, que Oui-Oui ou Jojo-Lapin, c’est gentil mais qu’on a définitivement passé l’âge, et que l’on n’est pas encore désespérée au point de lire Eugénie Grandet (enfin pas désespérée au point d’essayer de le lire pour la 4ème fois dans mon cas).

Et pourtant, Le Mouron rouge, c’est une romance. Au même titre que Anne des pignons verts. Au même titre que Jane Eyre. Orgueil et préjugés. Les Mille et unes nuits. Et tant d’autres. Le Mouron rouge, c’est l’été de mes 14 ans, et surtout, Le Mouron rouge, c’est à mon humble avis un des livres les plus injustement méconnus, malgré ses multiples traductions, adaptations au théâtre, au cinéma et à la télévision… C’est une série de 9 romans écrits au début du 20ème siècle par une Baronne anglo-hongroise, sous le titre The Scarlet Pimpernel.

Et cette série nous parle d’un héros, un vrai, un grand beau fort et viril comme on les aime… Un savant mélange de Robin des Bois pour le coté voleur au grand cœur (mais qui ne vole rien en fait), James Bond pour les aventures abracadabrantesques, Arsène Lupin pour la chance insolente, Mac Gyver pour l’ingéniosité, Jack Sparrow pour la sexytude nonchalante (et pourtant ce n’est pas un canon de beauté), un peu Superman sur les bords pour la double identité, et il se murmure même dans certains milieux éclairés que c’est le Mouron Rouge qui a inspiré le personnage du Zorro! Autant dire un bel aventurier qui court vers son destin tel un cheval sauvage (Johnny, sors de ce corps!), et que je verrais bien incarné par Hugh Jackman. Au cas où les choses ne seraient pas encore bien claires, Tam-Tam et moi-même pensons que Hugh incarne le top de la sexytude absolue. Donc, tous mes héros aventuriers, je les vois sous les traits de Hugh Jackman…

Sir Percy (ouch, on vient de perds 372 points sur l’échelle de Hugh Jackman… Soyez indulgents avec ce malheureux, il n’a pas choisi son prénom. Sir Percy donc… ) est un gentilhomme anglais, qui appartient à une société secrète fondée pendant la Terreur française et essaye de sauver de la guillotine le plus grand nombre d’aristocrates. C’est que toutes ces têtes coupées, cela fait franchement mauvais genre, désordre et compagnie, cela manque d’élégance… Sir Percy est une figure publique, nonchalante, distraite, un dandy superficiel que personne ne prend au sérieux. Ce qui le rend évidemment d’autant plus habile lors de ses missions de sauvetage. Missions qu’il n’accomplit pas seul la plupart du temps, il est aidé de ses petits camarades de la société secrète.

Ah, j’oubliais… Le Mouron rouge, qu’est-ce que c’est? Un mouron rouge, c’est une petite fleur écarlate, qui sert de nom de code et de signature à Sir Percy lorsqu’il est en mission. Sir Percy est également un as de déguisement, il glisse comme une anguille entre les mains de la police révolutionnaire française (ah ce livre a bien été écrit par une anglaise, les français n’y tiennent pas DU TOUT le beau rôle!) et notamment file toujours in extremis entre les doigts de son ennemi juré, le sinistre Chauvelin.

Mais où est donc la romance??!

C’est que Sir Percy, en plus d’avoir une gentleman-attitude digne des plus héroïques chevaliers, est marié mes petits amis, à une beauté renversante et française qui répond au doux nom de Marguerite. Et Marguerite a un frère qu’elle aime beaucoup (quelle idée, franchement) et pour lequel elle a la mauvaise habitude de se mettre dans un pétrin pas possible, laissant ensuite à son tendre époux le soin de venir réparer les dégâts. A un petit détail près : Marguerite ne sait pas que son mari est le Mouron rouge. Marguerite compte donc sur le Mouron rouge pour la tirer d’affaire. Par contre, elle ne tient pas son cher mari en très haute estime, méprisant vaguement ce dandy qui se laisse aller à vivre dans un luxe facile pendant que tant de gens meurent de l’autre coté de la Manche… De son coté, Sir Percy est vraiment très très très amoureux de sa femme, mais ne peux pas le lui dire, car il doute de sa loyauté. Un magnifique cas d’identité secrète, qui cause toutes sortes de situations délicates pour nos héros… Conflit, conflit, mon ami!

Ce secret ne s’étendra évidemment pas sur les 9 tomes de la série, en tout cas pas entre les époux, mais il donnera lieu à quelques scènes particulièrement émouvantes entre ces deux-là, qui devront apprendre à se faire confiance et traverser ensembles les épreuves que ne manqueront pas de leur imposer ces temps troublés. C’est donc un pur roman d’aventures chevaleresque, parfaitement entremêlé de romance!

Et, ma chère Tam-Tam, j’ai le bonheur de t’apprendre que Sir Percy passe haut-la-main ton test du soulevage de demoiselle en détresse, il saura faire battre ton cœur de midinette!

Excellente lecture,
Chi-Chi

Le paria – Cercle des canaille Tome 3

Sarah Maclean, c’est un peu la relève en matière d’auteur d’historique léger, drôle avec couinements inclus.

Parce que Lisa Kleypas, la traitresse, est passée au contemporain et ne nous a pas régalé de sa plume historique depuis les Hathaway (et ça commence à faire quelques années maintenant) (soupirs et larmes de désespoir), ajoutons à cela que la dernière série en date de Julia Quinn ne nous emballe ni Chi-Chi ni moi-même et que Eloisa James, Elizabeth Hoyt et tant d’autres écrivent de l’historique certes, mais pas exactement le même genre d’historique.

C’est bien simple, je n’imaginerai absolument pas la scène du croquet (Cf. Anthony de JQ) survenir entre Artémis et Maxime (Cf. Le duc de minuit). Non, juste pas le même ton, pas le même rythme… et surtout pas la même lecture.

Mais alors que des rumeurs disent l’historique à l’agonie (avec le boum de la Bit-Lit, du YA et j’en passe), Sarah MacLean nous prouve que non, nous pourrons encore swooner à mort entre deux bal et claquements d’éventail (nous manions avec perfection le langage de l’éventail) (c’est un peu la version princesse du planté de bâton).

Mais si les historiques de Sarah MacLean sont toujours une bonne lecture, je ne les aime pas tous de manière égal. Et « No good duke goes unpunished », troisième tome de la série du « Cercle des canailles », malgré des qualités avérées, j’ai moins aimé que les autres (pour rappel, le premier vient de sortir en VF sous le titre Le Flambeur).

Ce dernier raconte l’histoire de William, connu sous le nom de Temple. Il est le boxeur du club. Lorsque les joueurs se sont endettés au point d’avoir mis en jeu la totalité de leur fortune, il leur reste une possibilité pour gagner le tout à nouveau: combattre Temple dans l’arène. Si Temple perd, le joueur repart avec l’intégralité de ses pertes, si Temple gagne, le club « The Angel » gagne et conserve tout. Et Temple, connu sous le surnom « Killer duke (duc tueur), n’a encore JAMAIS perdu!

Le roman s’ouvre sur notre héros, allongé dans une mare de sang. Ajoutons un peu de chantilly au twist, la jeune fille présumée exsangue (et donc morte) n’est autre que la femme que son père s’apprête à épouser le jour même…

12 ans plus tard, voilà qu’on lui demande de se battre contre Christopher Lowe, le frère de la supposée victime. Temple refuse encore et toujours quand un soir, une jeune fille l’aborde (ajoutons la cerise sur la chantilly) Mara Lowe (supposée morte donc).

Elle lui offre un deal : la vérité contre la fortune de son frère. Entre colère et vengeance, le cœur de William vacille. Perso, j’aurais offert un dessert avec la chantilly et la cerise de tout à l’heure. Le sucre, ça adoucit les mœurs.

Voilà pour le twist. En soi, c’était plutôt une bonne idée. On peut imaginer plein de raisons variées qui auraient pu pousser la jeune Mara à fuir. Et on peut aussi imaginer mille stratagèmes auxquels Temple pourrait avoir recours pour soutirer la vérité (certains plus amusant que d’autres j’ajouterais même). Mais au résultat, j’ai beaucoup moins accroché aux personnages. Sans doute parce que même une fois le livre refermé, je n’arrive pas à avaler vraisemblable de ce qui s’est passé 12 ans avant notre livre (encore un coup des courgettes hallucinogènes!).

Mara s’accroche aux raisons qui l’ont poussé à fuir et au lieu de jouer carte sur table, elle cherche à monnayer, ce que je conçois. Mais j’ai du mal a croire qu’avec les arguments pécuniaires que possèdent Temple, il puisse y avoir ne serait-ce qu’un moment un doute sur la personne qui tient les cartes (métaphoriquement parlant). Et pourtant, Mara, elle y croit à mort!

Et parlons de ses raisons d’ailleurs, parlons de son frère (à baffer!). Ce dernier à donc tout perdu aux cartes, et selon la règle du club, souhaiterait pouvoir récupérer cette somme en faisant jouer la carte de la culpabilité « en plus tu as tué ma sœur tu me dois bien cela ».

Opportunité qui lui est refusé parce que Temple croit avoir tué sa sœur (et comme c’est pas un monstre il préfère laisser Christopher dans l’illusion qu’il a une chance). Sauf que… Sauf que (et là je spoile un peu) en fait ce babouin SAVAIT que sa sœur n’était pas morte et faisait non seulement jouer la carte de la culpabilité pour rien, mais avait participer à la ruine de la réputation de Temple pour peanut!!!

Et 12 ans plus tard, pour Chri-Chri d’amour (lire du sarcasme, bôôcoup de sarcasme) croit que toutes les fautes du monde sont de la faute des autres : il perd de l’argent au jeu, c’est de la faute de Temple, ou de sa sœur, le cas échéant…

Bref, dans l’histoire, le micmac d’improbabilités m’a fait un peu perdre de vue la formation du couple Mara/Temple. Ce qui est triste parce qu’il avait du potentiel le fameux Temple. Je veux dire, un type comme ça rongé par la culpabilité, qui essaye de trouver sa rédemption en cassant la figure à des jeunes idiots insouciants qui perdent leur argent au jeu (il casse donc la figure à des personnifications de lui-même de manière répétitive) (quelle profondeur philosophique) (qui a dit que la romance c’était pour les gourdasses?), ça a de quoi intriguer un max non?

Mais bon, je me console, parce que le dernier personnage du quatuor de canaille est au programme du livre suivant… et Oh Dear God qu’il me tarde!!!! Car quelques indices sont dilué ici et là, et ZE méga grosse surprise qui me fait trépigner comme jamais!!

Donc je vous souhaite une très bonne lecture,
Tam-Tam

La fiancée offerte

Et oui me revoilà, c’est Little B. je viens aujourd’hui pour vous chroniquer « La fiancée offerte » de Julie Garwood.

Ce livre m’a été offert par Tam-Tam (évidemment)(je suis sure que vous vous en doutiez). Elle est devenue ma fournisseuse officielle de romances – ou si elle ne m’en fournit pas, elle me conseille avec Chi-Chi ! Je crois que les deux sont devenues des conseillères professionnelles.

Enfin je m’égare, je ne suis pas venue aujourd’hui pour vous chanter les louanges de Chi-Chi et Tam-Tam, j’étais venue ici pour vous parler de la « La fiancée offerte » et c’est donc ce que je vais faire. C’est un bon livre vraiment agréable à lire. et je l’ai lu pelotonnée dans mon canapé. Ce n’est peut-être pas la meilleure romance que j’ai jamais lu mais on passe un bon moment quand on la lit.

Cette romance se situe en 1066, dans l’Angleterre saxonne envahie par Guillaume le Conquérant ! Hummm moi personnellement j’adore les romans historiques, ce n’est pas du goût de tous mais bon enfin tous ça pour vous dire que c’est un historique !

Les deux héros de l’histoire sont opposés en tous points, elle est saxonne et lui est normand ; elle est belle et lui a le visage balafré! On ne retrouve pas le côté beau comme un dieu, mais en même temps on n’attend pas que la simple beauté de base. Il nous faut de la virilité. Il nous faut un homme plein de testostérone. C’est le portrait craché de Royce.

Bon je l’avoue ce n’est pas le roman qui vous donne le plus chaud partout. Ce n’est pas le roman qui vous permettra de couper le chauffage en hiver mais il se bat quand même bien! Et il a le caractère bien trempé.

Nicholaa aussi en un sens, mais plus piquant et rebelle. Tout en étant innocente en matière d’hommes, elle n’a rien de la jouvencelle effarouchée et soumise! Elle a plus d’un tour dans son sac et donne du fil a retordre à qui ose se mettre sur son chemin! Elle a la beauté d’une rose mais aussi les épines qui vont avec!

Royce est lui un gros dur au cœur tendre comme on peut s’y attendre ! C’est comme un bonbon au chocolat praliné, la coque en chocolat est dure mais praliné est tendre (je sais je suis gourmande). Il fait preuve d’une patience d’ange tout en ne se laissant pas faire par la demoiselle qui a décidément tout pour lui faire perdre la tête…

Royce doit capturer Nicholaa pour la ramener comme trophée à son roi qui lui fera épouser le meilleur de ses guerriers en organisant des joutes. Mais le destin en a décidé autrement. Il la capture comme prévu (même si la belle Nicholaa lui a donné du fil à retordre)(on peutmême dire qu’il a un peu pataugé dans la semoule). Enfin Après moult stratagèmes, moult duperies Nicholaa se fait quand même capturer par Royce. Lui jubile, elle sort ses griffes.

Les deux ensemble forment un bon cocktail Molotov et le voyage qui les mène au roi s’annonce pétillant et explosif! L’héroïne n’est pas soumise et c’est vraiment agréable!

Enfin ils arrivent. A La cour de Guillaume le Conquérant, une femme s’avance, entièrement vêtue de blanc, ses cheveux dénoués ondoyant sur ses épaules. C’est lady Nicholaa, la fière captive saxonne. Le roi a promis sa main au vainqueur du tournoi. Soudain, un cri perçant déchire le silence. Nicholaa se retourne. Une petite fille hurle de terreur : le bas de sa robe vient de prendre feu ! La belle Saxonne se précipite, prend l’enfant dans ses bras, éteignant les flammes de ses mains nues. Devant l’assemblée pétrifiée, le roi annonce alors : – J’avais autorisé mes chevaliers à combattre pour votre main. Votre courage m’a fait changer d’avis : c’est vous qui aurez le choix….

Qui va-t-elle donc choisir!!!??? Suspense, suspense!!
Pour connaître la suite de ce roman il va falloir le lire, allez bonne lecture !!!
Little.B

PS (de Tam-Tam): Je me suis permise de mettre le montage des couvertures de ce livres (Merci Boulevard des Passions) parce que ça me fait toujours bien rire. Little B. ne le savait pas, mais c’est un peu comme si elle avait participer au challenge de Cess! Je veux dire cette première couverture, c’est quand même sacrément kitchouille!

Outlander (oui, encore)

Calire-jamie

Sauf que c’est une news d’importance épique qui me pousse à prendre la parole aujourd’hui. En effet, il a été porté à mon attention que certaines personnes ne savaient (et ne se réjouissaient) pas encore de la prochaine sortie de la série OUTLANDER, directement adaptée des livres de Diana Gabaldon.

Et je ne pouvais rester silencieuse plus longtemps, parce que un peu plus de Jamie dans nos vies est essentiel à la survie de l’hiver! C’est bien simple, à chaque fois qu’une nouvelle info sur la production filtre, je suis intenable et je sautille (métaphoriquement) sur place en poussant des petits cris (ça par contre c’est vrai).

Ainsi, en vrac, vous trouverez ci dessous le cast déjà annoncé et une des bandes annonces (ma préférée). Et si après ça vous arrivez à rester de marbre (même à l’intérieur) (je sais que parmi vous, il y a des poker face toute en retenue)

Outlander-v1

Lotte Verbeek – Geillis Duncan
Laura Donnelly – Jenny Fraser Murray
Sam Heughan – Jamie Fraser
Tobias Menzies – Frank/”Black Jack” Randall
Gary Lewis – Colum MacKenzie
Graham McTavish – Dougal MacKenzie
Duncan Lacroix – Murtagh Fitzgibbons
Caitriona Balfe – Claire Beauchamps
James Fleet – Reverend Wakefield
Nell Hudson – Laoghaire MacKenzie

Il en existe une autre version, mais j’adore la fin de celle ci! Jamie est soooooo very yummy!! (J’ai le rose au joue et le sourire aux lèvres rien que d’en parler)

Et juste parce que je suis une vilaine tentatrice, et que je vibre de l’entendre le dire (et que je suis généreuse, je partage), quelques leçons de « outlander », histoire d’être au point pour le jour J!

Bonne attente,
Tam-Tam (en mode impatiente!!)

Crédit photos: Starz et montage yours truly.

Le duc de minuit

duc-minuit

Au programme du jour, BATMAN!! Mais la version historique de Elizabeth Hoyt. Donc, en vrai, c’est Maxime (Maximus en VO) Batten, Duke de Wakefield. Il a la classe Maxime, laissez-moi vous dire!

Il est grave et sérieux dans la bonne société, mais il cache au yeux du monde son désir de vengeance suite à l’assassinat de ses parents dans le quartier de Saint Giles alors qu’il n’était qu’un enfant (Batman je vous dis!).

Il n’entre pas dans les canons de beauté traditionnels (mais c’est rarement le cas avec l’auteur), mais il possède du charisme, un titre, ce qui en fait donc un parti convoité. Convoité par Pénélope, jeune fille en fleur et écervelée de première si vous voulez mon avis, mais qui fait partie du « Comité de soutien à l’orphelinat de Saint Giles » tenu par les Makepiece (Winter, Temperence et Silence) ce qui la lie à notre petit groupe de héros et héroïnes parmi lesquels on retrouve les sœurs de Maximus, à savoir Hero (héroïne du tome 2) et Phoebe (qui a de graves problèmes de vue, mais dont je veux voir le happy-end un jour).

Et puis avec elles, nous avons Artemis Greave, sa conciliante et discrète dame de compagnie (et accessoirement cousine). Enfin discrète, c’est un bien grand mot. Disons que les circonstances lui ont appris ce que l’on attendait d’une dame de compagnie. D’autant qu’avec un frère jumeau (Apollon) emprisonné à Bedlam pour un triple meurtre, elle sait qu’elle a « de la chance » d’avoir un toit au dessus de sa tête.

Notre héroïne a la chance de croiser notre héros un soir dans Saint Giles alors que ce dernier porte le masque du fantôme. Et c’est sans doute le seul défaut que je trouve au personnage de Maxime. Je veux dire, un Arlequin, c’est vachement moins classe qu’une chauve souris! Non? Comment ça je ne suis pas objective? *Tam-Tam en pleine crise de mauvaise foi*

Mais je m’égare. Maxime/le fantôme rencontre un soir Pénélope et Artémis alors que ces dernières se baladent dans Saint Giles la nuit pour gagner un pari (une idée de Pénélope bien entendu). Et alors qu’il envisage de faire de Pénélope sa femme (bonne lignée, plutôt bien roulée, une dot conséquence… jackpot diraient certains), Artémis l’intrigue et attise sa curiosité (douée la chasseresse n’est ce pas?). D’ailleurs elle est tellement douée qu’elle perce Maxime à jour!

Je ne vous en dévoile pas plus, mais je vous laisse imaginer que ces deux-là vont jouer au chat et à la (chauve?) souris pour votre plus grand plaisir.

C’est bien simple, ce tome est mon préféré de la série! Et non, ce n’est pas juste parce que j’ai une obsession avérée pour Batman et ses erztaz! Ici, point de vulgarité gratuite comme on a pu la voir dans certains des tomes précédents, les scènes sexy sont subtiles à souhait avec rougissements inclus.

Si bien que j’ai lu le tome en une nuit, et j’ai bavé sur Maxime sans aucune vergogne. Il est over sexy: des yeux bruns sombres et intenses. Il est tout en retenu, pourtant il n’arrive à résister à l’héroïne. Et elle non plus en un sens.

Elle est prisonnière d’une situation que la vie lui a imposé. Car bien que Pénélope ne soit pas « méchante » en soi, Artémis reste totalement dépendante du bon vouloir de sa patronne. Vouloir Maxime, c’est vouloir être libre. Et j’aime ça! Car elle ne veut pas le lord, elle ne veut pas le fantôme, elle veut l’homme. Le vrai Maxime caché soigneusement aux yeux du monde mais qu’elle a su percer à jour car il lui ressemble.

Bref, j’ai fondu. Et comme il sort en VF le 5 (soit dans deux jours), vous aussi vous pourrez fondre!

Bonne lecture,

Tam-Tam

Quand vous reverrais-je enfin?

(Réédition du 25/08/10)
Il est un grand classique de la romance que je trouve très délicat à réussir : les retrouvailles.Chi-Chi me faisait d’ailleurs part il y a peu de sa difficulté à en trouver qui lui plaise au point de la faire partir dans des envolées lyriques de compliments sur le style, l’auteur, l’histoire, les personnages… Et moi, toujours optimiste de lui répondre « Non, tu trouves ? Je n’ai jamais remarqué… ».Pendant un temps, je n’ai pas donné plus de poids que cela à ses dires (désolée très chère…) et j’ai continué allègrement à lire des histoires de retrouvailles.

Pourtant, en refermant certains livres, j’ai commencé à comprendre les éléments qui dérangeaient notre chère Chi-Chi, ces éléments qui par accumulation peuvent rendre le livre très difficile à lire, et gâcher une partie de la lecture.

Hier au soir, confortablement installée dans mon royal canapé rouge, j’ai fini « Enchanted Afternoon » (Le pavillion du lac) de Susan Wiggs, l’histoire de la sœur de l’héroïne de «Halfway to Heaven ».

Nous avions quitté Helena sur le point de se marier à Troy Barnes, sénateur en herbe, après avoir vu son cœur brisé par le très brillant Michael Rowan, scientifique aux chaussettes dépareillées et aux doigts agiles – NDLR vous apprendrez qu’en romance, les scientifiques aux chaussettes dépareillées ont un potentiel de sexitude que je n’ai que très rarement retrouvé dans la vraie vie.

Loin de moi l’idée de généraliser la « non-sexitude » du scientifique, mais plutôt celui de toute personne avec les chaussettes dépareillées… D’ailleurs, si on peut voir avec précision que les chaussettes sont dépareillées, c’est qu’on a affaire soit à un scientifique allemand en short à bretelles et chaussettes dépareillées montantes ou un scientifique un peu naïf qui ne sait pas qu’il faut toujours enlever ses chaussettes en premier ! Dans les deux cas, sur une échelle de zéro à Hugh Jackman, l’homme perd des points…

Mais revenons-en à notre chère Héléna…

Nous la retrouvons aujourd’hui mariée et mère, portant le deuil de son père décédé quelques temps auparavant et…battue par le vicieux sénateur qui lui sert d’époux!

Elle décide donc d’appeler son ancien amant à l’aide pour divorcer de « l’autre » (j’aurais bien qualifié cet autre avec un peu plus de précision, mais je crains de ne pas pouvoir me retenir quant à tous les noms d’oiseaux que j’aime à accoler aux hommes qui s’en prennent à leur famille…).

Dans un premier temps, le professeur refuse, mais l’intrigue s’épaissit lorsqu’il réalise que 1) le jeune William a les yeux de sa mère (et les siens par la même occasion) et 2) que la magnifique Helena est couverte des bleus de sa dernière rencontre avec « une porte » !

Je vous parlais plus tôt des éléments qui ont fini par me faire tiquer dans les romans de retrouvailles, ici bien que manié avec le talent dont Susan Wiggs sait faire preuve, je n’ai pu m’empêcher de lever les yeux au ciel à deux ou trois reprises.

– L’enfant caché : vraiment, vous croisez une ancienne amante, et votre premier instinct est de penser que l’enfant qui a 4 ans est peut être le votre ? Il est vrai, des circonstances font que cela peut s’avérer exact, mais là encore, comment font ces hommes pour « se reconnaitre immédiatement dans le reflet du regard de l’enfant » ? Le coup des yeux bleu dont l’iris est constellé de taches violettes en forme de trèfles à 4 feuilles ou de la mèche rebelle qui prend l’exacte forme d’une virgule sur la tempe de l’enfant cela devient un peu fatiguant à la longue…et ne parlons même pas des jeunes filles qui sont l’image même de la mère de l’ex-amant, cette dernière étant souvent morte dans des circonstances atroces…

Dans notre livre, William aime à dépareiller ses chaussettes, compte le temps à la seconde près, fait preuve d’une intelligence assez impressionnante et a des yeux bleu profond exactement comme ce cher professeur et sa chère maman morte dans la pauvreté…

– La rancœur de l’homme bafoué : alors ce que je ne comprends pas c’est pourquoi ces dames se fustigent alors qu’aux dernières nouvelles c’étaient ces messieurs qui les avaient larguées comme de vieilles chaussettes ? Lorsqu’un enfant entre dans l’équation, c’est pire. L’homme parle de viol de ses droits, de mensonges…et j’en passe. Objection votre honneur, vous avez la mémoire courte, la grossesse vous a été annoncée, mais vous avez choisi d’ignorer la véracité des dires de votre ancienne amante… Que je sache, vous ne vous êtes jamais inquiété de savoir comment elle allait après l’avoir rayée de votre existence ?

Dans le roman, Rowan est choqué qu’Helena ait gardé l’information pour elle… Euhhhh à la question « si j’étais enceinte, qu’adviendrait il de nous ? » il me semble me souvenir que vous avez répondu « je ne tomberai pas dans un piège aussi vieux » cher professeur ! Et je me permets de vous rappeler que la naissance du fils d’un sénateur n’est pas comme qui dirait un secret. Je pense que si vous aviez eu des doutes, vous auriez pu vous enquérir vous-même de votre rôle dans cette naissance ! Moi qui pensais que vous étiez un brillant scientifique, j’avais imaginé que vous saviez compter !

– L’attraction animale entre les héros dès leurs retrouvailles. Alors, qu’on ait encore des sentiments dans les mois qui suivent une rupture… soit! Qu’on ait encore envie de faire des galipettes sous la couette après rupture, je conçois… Mais qu’on n’arrive pas à se retenir de tomber dans les bras du type qui vous a fait souffrir 3 jours après l’avoir revu, j’ai un peu du mal à avaler… surtout quand cela sous entend la ré-éclosion des sentiments ! Je ne sais pas… elle n’est pas un peu en colère contre ce qu’il a fait ?

Dans le roman, c’est tout juste si Rowan ne propose pas à Helena de renouer leur relation physique d’entrée de jeu… Bon, je dois reconnaitre qu’elle ne se laisse pas faire, ce que je trouve tout à son honneur. Et les héros ne renouent leur relation que « tard » dans le roman (au moins plusieurs semaines après leurs retrouvailles) ce qui rend le tout plausible… mais vraiment, je suis ébahie par cette capacité à oublier la douleur de la séparation !

Ce roman est heureusement écrit par Susan Wiggs qui sait trouver les mots pour développer son histoire au-delà des retrouvailles entre les deux personnages. Ici, il est question de la position de la femme dans l’Amérique du début du siècle, des possibilités de refuge pour les femmes battues, de la question du père, de la pression du scandale et des magouilles politiques…

J’ai compris hier soir ce que voulait me dire Chi-Chi lorsqu’elle parlait de la recette difficile des retrouvailles. Il ne faut pas que l’histoire ne tourne qu’autour du conflit et du passé des héros. Malheureusement les auteurs en font parfois un peu trop, et le livre s’en ressent.

Les histoires de retrouvailles sont délicates, Susan Wiggs n’obtient pas la note maximale ici, mais un simple C.

Mais ne craignez rien, nous saurons vous trouver des histoires de retrouvailles qui valent un magnifique A+ !

Bonne lecture
Tam-Tam

Any duchess will do

Tessa Dare et moi, c’est une histoire compliquée. On m’en a dit du bien, je ne l’ai pas aimée, je lui ai redonné sa chance, je l’ai mieux aimée mais toujours pas vraiment adoptée, puis je l’ai laissée de côté.

Ensuite, il s’est passé plein de choses, sur ce blog et ailleurs, et je n’ai plus lu d’historiques. Je ne suis même pas à jour de mes Courtney Milan, ni de mes Elizabeth Hoyt, Teresa Medeiros, Julia Quinn ou Eloisa James (l’horreur donc), c’est vous dire !!! Je n’avais envie que de contemporains, de manière compulsive et parfois à mes dépends.

Et puis il y a eu ce livre, paru au printemps et encensé par la critique… Et avec un pitch qui me plaisait vraiment cette fois !

Griffin, duc très comme il faut sur le papier mais pas du tout respectable dans la vie (il joue même un semi-bad guy dans A week to be wicked) (oui j’ai oublié de vous dire que c’est le tome 4 – 6 si on compte les nouvelles – de la série Les demoiselles de Spindle Cove, dont le tome 1 vient de paraitre chez J’ai Lu) (et le tome 2, A week to be wicked donc, sort en VF en mars), ne veut pas se marier. Il ne veut pas d’enfants, il se fiche de transmettre le titre, bref, vous avez compris, Griff est la caricature du rake de romance.

Seulement voilà, depuis un an, Griff n’est plus le même… Il ne sort plus, il ne boit plus, il ne court plus les jupons des courtisanes et surtout, il se morfond.

Pourquoi ? Mystère et boule de gomme.

Mais sa maman chérie, frustrée de ne pas avoir de petits enfants, décide de kidnapper son fils rebelle pour l’emmener à Spindle Cove. La petite ville a en effet gagné une certaine réputation depuis le 1er tome, et Madame la duchesse douairière est persuadée que le problème de Griff c’est qu’il a l’embarras du choix. Un bref séjour dans ce minuscule village côtier où l’on trouve une concentration exceptionnelle de vieilles filles de bonne famille lui parait être la réponse à toutes ses prières.

Il suffira qu’il choisisse une candidate, n’importe laquelle, et avec un peu d’entrainement, elle ne pourra que faire une duchesse tout à fait respectable, quelle qu’elle soit.

C’est bien évidemment sans compter sur le fait que Griff ne veut pas se marier. En résulte un pari avec sa folle de mère (qui l’a quand même drogué pour le fourrer dans une calèche direction Spindle Cove !!!). Si celle-ci parvient à transformer la femme choisie par Griff en duchesse en une semaine, il l’épousera. Sinon, elle abandonnera à jamais toute idée de le marier.

Et histoire de mettre toutes les chances de son côté Griff décide donc de choisir Pauline. Pauline qui serait une candidate tout à faire crédible, si ce n ‘était pas la servante de la taverne du village. Même pas une jeune lady pauvre obligée de travailler pour survivre, non non, une vraie paysanne, fille de fermier, assortie d’un accent rural et de mains calleuses.

Amis qui lisez ce livre, abandonnez tout de suite la moindre étincelle d’espoir de l’ombre d’un début de vraisemblance. Sans même vous dire un mot de plus, vous vous doutez bien que rien ne sera crédible dans cette histoire !

Entre le duc et la servante métamorphosée avec plus de talent qu’une Cendrillon en l’espace d’une semaine, vous allez rouler les yeux à vous les faire sortir de la tête.

Mais aussi, vous allez rire !

Parce que Pauline, toute servante qu’elle soit, rêve d’élever sa condition dans la vie, et que sans croire une seconde que le duc va l’épouser, elle va profiter de la situation. Parce que Griff va lui proposer un pont d’or (enfin question de point de vue, mais de l’argent), pour être aussi catastrophique que possible et distraire la duchesse sa mère pendant une semaine, histoire qu’il y gagne au moins quelques jours de paix. Parce que la duchesse n’est dupe de personne et qu’elle s’est mise au tricot (ne me demandez pas pourquoi, il parait que c’est important). Parce que bien sûr, il va y avoir quelques scènes d’anthologie, pour une fois que nous n’avons pas une jeune fille de bonne famille innocente ou une vieille fille plus ou moins respectable. Parce que Pauline est à mourir de rire et qu’elle a un sens de la répartie acide et terrifiant et que le plus souvent, ses confrontations avec la duchesse sont hilarantes.

Ce livre m’a amusée pendant que je le lisais, c’est un divertissement parfait, je lui ai même donné 4 étoiles sur Goodreads, meilleure note jamais attribuée à cette auteur pour moi. Mais il ne faut surtout pas l’aborder en essayant de l’analyser, de comprendre ou de chercher une quelconque logique dans l’histoire ou une consistance dans les personnages, vous ne feriez que ruiner toute l’illusion !

Alors, oui, la fin est un peu trop longue, l’histoire complètement tirée par les cheveux. Mais ce livre, c’est un soufflé qui tient le temps d’une lecture. Une lecture où vous pouvez apprécier l’humour et les piques que les personnages s’envoient en permanence et qui sont surprenantes d’audace souvent !

En bonus, je peux vous dire que les scènes sexy sont plus intenses que ce que l’on a l’habitude de voir dans ce genre de publication, à la limite de l’erotica par moments…  Une tendance de plus en plus marquée dans les historiques, souvenez-vous de ce qu’en disait T. il y a déjà un certain temps !

A noter donc comme une régence fluffy et ridicule, mais drôle !

Bonne lecture,

Chi-Chi

Nine rules to break when romancing a rake

(Réédition du 20/08/10)

Lorsque l’on est une lectrice confirmée de romance, il devient de plus en plus difficile de trouver le livre qui saura nous faire soupirer de satisfaction une fois la couverture refermée. Plus notre savoir grandit, plus l’on devient difficile en matière d’histoire, de héros, de cohérence romanesque…Voilà pourquoi je reste bien souvent fidèle à certaines auteurs dont je sais qu’elles ne vont pas me décevoir.

Je suis une monomaniaque qui s’assume. J’ai lu tous les Julia Quinn, tous les Sherrilyn Kenyon, tous les Amanda Quick (ou presque), une très grande partie de la production de Nora Roberts, bon nombre de Susan Elizabeth Phillips sont passés entre mes mains, tout comme Linda Howard, Kinley MacGregor, Teresa Medeiros, Elizabeth Hoyt…

Mais comme les productions annuelles de ces dames ne couvrent pas ma quantité syndicale de lecture à l’année, je me vois souvent contrainte de partir à l’aventure littéraire et de commander un livre sur le seul résumé ou la présentation qui en est faite par une chroniqueuse sur un blog, forum ou site d’achat en ligne.

L’inconvénient de cette méthode est que pour dix livres lus, deux n’ont pas été fini, cinq sont à lire une fois et à revendre dans la foulée et seulement deux sont vraiment bien…Voilà des statistiques peu encourageantes il est vrai ; mais vous me direz, cela nous fait un total de 9 livres… Je sais, il manque le dernier, j’y viens !

L’avantage de cette méthode est justement ce dernier livre, le miracle du colis, le petit dernier, celui qui à lui seul rachète toute une semaine de mauvaises lectures. La trouvaille qui vous fait revivre les émois des premiers livres lus à la lumière du radio-réveil une fois le couvre-feu passé – ma chère maman ayant tenté vainement de nous imposer 8 heures de sommeil par nuit en embarquant nos ampoules tous les soirs – Maman, si tu me lis, c’était bien essayé, mais j’ai l’instinct des survivors !

Mon dernier miracle en date ? Nine Rules to Break When Romancing a Rake de Sarah MacLean. (neuf règles à enfreindre pour séduire une fripouille/canaille)

L’histoire ?
Calpurnia Hartwell, 28 ans et définitivement « on the self » – littéralement, sur l’étagère, et qui en bon français veut dire qu’elle n’est plus mariable et entre dans la catégorie des vieilles filles – décide un beau jour que jouer la lady à la réputation irréprochable ne lui a rien apporté de bon. Elle n’est pas mariée, n’est pas une figure incontournable de la bonne société, et semble n’inspirer chez les autres que de la bienveillante pitié…Elle a même surpris sa sœur, de 8 ans sa cadette, s’inquiéter pour son futur lors d’une discussion avec son futur mari.

Bien décidée à prendre les choses en main, elle établit une liste de 9 actions ô combien scandaleuses pour une femme de sa condition et entreprend de les effectuer une par une.

La première l’amène à se rendre chez notre héros, Gabriel St. John, un « rake » à la beauté scandaleusement séduisante qui voit en leur rencontre une opportunité en or pour se sortir d’une situation délicate. En effet, sa demi-sœur vient de débarquer d’Italie suite au décès de son père et cette dernière n’est pas du tout prête pour la jungle qu’est la bonne société londonienne. Qui de plus apte à la guider qu’une Lady à la réputation irréprochable ?

En échange de son aide, Gabriel lui accorde le baiser qu’elle convoite et le droit de lui demander une faveur dans le futur…

Pourquoi j’ai aimé ?

Calpurnia est un rayon de fraicheur. Elle nous ressemble. Avec ses complexes (elle n’entre malheureusement pas dans les canons de la beauté de son époque), ses rêves inavoués, elle réalise qu’elle n’est en rien maîtresse de sa propre destinée et décide de prendre quelques risques, quitte à y laisser quelques plumes, pour être en accord avec elle-même.

Gabriel est un « rake ». J’ai une affection particulière pour ces fripouilles. Il émane de leurs personnes un parfum de scandale et de sensualité.

Il est un adage que l’on retrouve très souvent dans la romance – « reformed rakes make the best husbands » (les fripouilles repenties font les meilleurs maris) – ce que pour ma part j’explique par le simple fait que si ces derniers ont une vaste expérience des jeux de la séduction et savent très bien user de leur sourires charmeurs pour faire fondre les demoiselles, leur cœur a toujours été bien gardé. Quand enfin celui-ci est capturé par l’héroïne, c’est la révélation !

Gabriel est de ceux là. C’est un gentil rake, au passé tristement entaché par l’abandon de sa mère (Oedipe, quand tu nous tiens…).

Leur rencontre fait des étincelles et tout n’est pas simple pour ce couple régence.

Enfin, n’oublions pas qu’il s’agit d’une liste ! Pour quelqu’un qui aime les échelles de mesure ! Vous pensez !

Je suis désolée maman, une fois encore je n’ai pas eu mes 8 heures de sommeil…Mais c’est pour la bonne cause, Calpurnia et Gabriel devait avoir leur Happy end !

Bonne lecture
Tam-Tam

Une PAL en souffrance

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L’heure est grave mes ami(e)s, au moment où j’écris ces lignes, cela fait plus d’un mois que je n’ai pas lu un seule ligne!!! Il y a quelques semaines, j’en parlais avec Chi-Chi qui me rassurait en me disant que c’était de l’ordre de la normalité chez moi. A croire que j’aborde la lecture par cycles, et que l’une des phases de ce cycle est la « diète ». Un peu comme si je mettais mon cerveau de lectrice en jachère afin que celui-ci reste bien fécond.

Le plus frustrant pour moi et de voir passer devant mes yeux tous ces livres qui me donnent vraiment très très envie, qui atterrissent dans ma PAL mais que la main n’attrape pas avant le soir avant de dormir. C’est le grand paradoxe de ce cycle (cette année particulièrement), j’ai très envie de lire, mais je n’arrive pas à franchir le cap.

Ma PAL en est toute chamboulée! Moi qui enorgueillis de savoir n’acheter que des livres que je lis et de ne jamais accumuler plein d’ouvrages qui prennent la poussière en attendant d’avoir droit à leur moment (voire même d’être complètement oubliés) ma PAL (digitale, merci la liseuse) s’allonge et je finis par ne même plus savoir par quel livre commencer!

Si bien que j’ai décidé qu’à défaut de les avoir lu, j’allais me servir honteusement de vous. Je vais en effet vous présenter ma PAL, votre rôle sera simple: par lequel je commence??????

Contemporain:

  • Fangirl de Rainbow Rowell. Chroniqué par Chi-Chi qui sais vendre du rêve hein? Mais elle n’avait finalement presque pas besoin de le faire puisque ce livre est dans ma PAL depuis sa sortie (ou presque) tant « Attachements » m’avais plu.
  • The perfect match de Kristan Higgins. Nul besoin de vous rappeler à quel point nous sommes des grandes fans de l’auteur en ces murs. J’ai ouïe dire que Chi-Chi vous préparait une chronique très prochainement. De mon côté, j’ai reçu mon exemplaire, j’ai bondi comme une enfant le jour de Noël en découvrant qu’il s’agissait de l’histoire de Honor, avec un British Professor!! (je vais pouvoir lire avec l’accent de Tom Hiddleston dans ma tête) (cherchez pas, je suis irrécupérable). Et cerise sur le gâteau, il serait question de mariage de convenance (une complexe histoire de « green card »). Et chez les princesses, si les histoires de retrouvailles nous font toujours (ou presque) fuir, le mariage arrangé, on adore.
  • Fiancé by Friday de Catherine Bybee. J’avais découvert cette série (et cette auteur) lors de mon voyage diplomatique de l’été 2012 (après une relecture dans les règles des Chicago Stars de SEP). Et j’avais aimé qu’il soit question de mariages (presque) arrangés dans des contemporains. Ici le synopsis m’annonce l’histoire de Gwen (venu reprendre l’agence matrimoniale de sa belle sœur, héroïne du premier opus) et Neil (son bodyguard). Et si aucun mariage arrangé ne semble pointer son nez à l’horizon, il est question du passé du héros (sombre et complexe) et vous savez comme j’aime un alpha au lourd passé mystérieux!
  • Dream Lake (Le secret de Dream Lake) de Lisa Kleypas. Après un premier tome de noël décevant (pour Chi-Chi, qui m’avait dissuadé de même tenter sa lecture), j’avais vraiment passé un très bon moment dans l’opus suivant. Et en amatrice des séries, je m’intrigue et voudrait savoir ce qui va advenir d’Alex Nolan (frère peu reluisant et un chouilla alcoolique du héros du tome précédent) qui va tomber pour Zoé, la romantique, patiente et douce Zoé. Admettez qu’il y a de quoi se demander. Parce que ça semble vraiment partir mal cette histoire!
  • Friends without benefits de Penny Reid. C’est simple, là encore je blâme entièrement Chi-Chi qui a l’art de donner très très envie et de me faire (et à vous aussi je suis sûre) oublier toute retenue littéraire!

Et si vous doutez, allez donc relire sa chronique et venez me dire que vous arrivez à dire « non »! I dare you!

Historique:

  • Duke of Midnight d’ELizabeth Hoyt. Rien de surprenant ici. Le dernier né de la série (d’ailleurs le tome précédent sort en VF, après je dis ça… je ne dis rien). C’est rageant de savoir à quel point je suis prévisible. Une fois que j’ai mis le doigt dans un engrenage de série, et à moins que le synopsis soit vraiment, vraiment rebutant, vous pouvez être sûrs que je vais scrupuleusement lire tous les opus à mesure qu’ils sortiront. Ici, l’auteur nous conte l’histoire de Maximus Batten, un des visages masqués du fantôme de Saint Giles et Artémis Greaves, dame de compagnie au lourd passé. Et quand je lis le synopsis qui m’annonce que le héros est grave et vengeur, en quête de justice depuis qu’il a été témoin de l’assassinat de ses parents… Je ne sais pas, un processus étrange dans mon esprit, et je vois des Batman partout… Alors vous pensez si ce livre est dans la PAL!!!
  • The Heiress Effect de Courtney Milan. Encore une série. Oui, je sais… Et encore une série en VO. C’est mal. Mais que voulez vous, je suis faible. Second opus de la série des frères Sinister, notre histoire raconte le destin de Jane, qui fait tout comme il ne le faut pas pour ne pas se marier (exprès!) et d’Oliver Marshall, le fils bâtard d’un Duke, qui au contraire cherche à tout faire bien comme il faut. Et si le synopsis ne vend rien de neuf en matière d’historique, Courtney Milan a toujours le talent de traiter des thème « classique » de façon surprenante et avec beaucoup de finesse (souvenez-vous le cas de la virginité masculine!), si bien que ce livre peut dissimuler beaucoup plus qu’il n’y parait!
  • The Sum of all Kisses de Julia Quinn. Bon, la force de l’habitude est grande, et Julia Quinn reste un « achat systématique ». Ne serait-ce que par loyauté à Anthony et tous les autres héros JQ qui m’ont fait soupirer d’aise, qui ont su éveiller en moi des papillons et qui m’ont fait rire! Cet opus est le tome 3 de la série des Smithe-Smith, et après un tome 2 à la lecture plus que décevante, j’ai peur de me plonger dans celui-là. J’ai peur d’être déçue que voulez-vous, quand bien même l’histoire entre Hugh et Sarah s’avère prometteuse, avec un prologue « duellesque » et un lourd passif d’inimitié!
  • Why Dukes say I do de Manda Collins. Pour le dernier, j’ai envie de tenter ce livre de Manda Collins, auteur que m’a fait découvrir mon amie Pirouette. Cette histoire raconte l’histoire d’Isabella qui, parce qu’elle ne peut rien refuser à sa marraine, accepte de quitter sa vie trépidante londonienne le temps d’une visite au Duke d’Ormond (petit-fils de la marraine) dans le Yorkshire. J’aime bien les vieilles biques entremetteuses, c’est toujours une grande source d’amusement de les voir manipuler si facilement leur entourage impuissant.

Vous voyez à quel point j’ai besoin de vous?
9 livres!! 9 livres qui prennent la poussière digitale dans ma PAL. Et c’est sans compter sur les prochaines sorties de l’automne!!! Et des recommandations des amies blogueuses qui sont machiavéliques de persuasion elles aussi!

Je fait quoi moi???
Help.
Tam-Tam

L’amour l’après-midi – Hathaway 5

(Réédition du 27/08/10)

Lorsque j’ai reçu mon exemplaire, il y a quelques semaines, j’ai eu un instant d’émotion. Voilà, après, c’en était fini de ma vie avec les Hathaway… J’ai tenu le livre entre mes mains, hésitant à le commencer tout de suite, me demandant si je n’allais pas le garder pour un moment de déprime, un de ces jours où j’aurais besoin d’une lecture de confiance. On a tous comme cela des auteurs qui ne nous déçoivent jamais, et vers lesquels on revient en période difficile… Et puis j’ai ri de moi-même. Franchement, comme si j’avais assez de volonté pour résister à un livre d’une de mes auteurs préférées, dans une série que j’avais jusqu’alors adoré! Étrange non comme, quelque soit la taille indécente de ma pile à lire, je continue à acheter des livres, et à donner la priorité à mes auteurs préférés en toute circonstance…

Ceci dit, bien m’en a pris, je crois que ce tome 5 a été mon favori.

Parlons donc de Béatrix, la dernière des sœurs Hathaway. Quand nous l’avons rencontrée la première fois, c’était encore une enfant. Elle a bien grandi, mais est restée, de loin, la plus originale de la fratrie. Le grand amour de Béatrix, ce sont les animaux. Elle a avec eux un lien particulier, comprend leur psychologie, soigne tous ceux qu’elle rencontre, entretient une véritable ménagerie (son animal de compagnie, après Dodger le furet, c’est Médusa le hérisson!) et d’une manière générale, préfère leur compagnie à celle des humains, qu’elle trouve bien trop hypocrites. Elle a évidemment le cœur tendre, et plein de compassion (un grand classique, j’ai remarqué que dans les romances, les gens qui aiment les animaux sont toujours plus compatissants que les autres… étrangement je ne trouve pas que cela se vérifie dans la vraie vie, mais admettons…).

Nous sommes en 1855, c’est la guerre de Crimée, de nombreux soldats anglais sont sur le front, et comme souvent en période de guerre, ils écrivent à la dame de leur cœur.

Béatrix n’a pas de soupirant, mais son amie Prudence, si. Plusieurs même. Et l’un d’entre eux, le Capitaine Pheelan, est justement l’un de ces soldats. Seulement voilà, Prudence n’a pas de temps à perdre, elle s’amuse bien trop de bals en parties de chasse, de thés en promenades. Elle demande donc à Béatrix d’écrire pour elle, et celle-ci ne peut refuser. Ainsi s’engage une correspondance entre Christopher Pheelan et Béatrix. Mais sous un faux nom. Très Cyrano de Bergerac tout ça…

Au fil des lettres, naissent les sentiments. Pour moi lectrice, ces lettres sont une vraie porte ouverte sur leur intimité. J’ai souvent constaté qu’on se révèle beaucoup plus facilement par écrit que en face à face. Et c’est bien ce qui arrive à nos héros. Jusqu’au jour où Béatrix ne veut plus vivre dans ce mensonge, et, toujours sans révéler son identité, envoie une lettre de rupture. Sauf qu’elle se trompe, et envoie son premier brouillon (parlez d’un acte manqué), celui où elle annonce à Christopher qu’elle n’est pas celle qu’il croit et le supplie de revenir et de la trouver!

Évidemment, Christopher ne comprend pas qu’il y a eu erreur sur la personne, et quand il rentre du front en héros national quelques mois plus tard, il est se met en quête de celle qu’il aime. Dieu merci, l’auteur en a fait un être intelligent, et il ne lui faut pas des mois pour se rendre compte que Prudence ne peut pas être celle qui lui a envoyé ces lettres (d’abord elle est trop cruche, ensuite elle est vaine et superficielle, et enfin, elle est trop cruche!). Et il n’apprécie pas du tout, mais alors pas du tout d’avoir été mené en bateau… déjà qu’il n’est pas trop en forme, après avoir passé des mois sur le front, mais quand on sait que Prudence, c’était un peu le soleil qui l’a motivé pour rentrer vivant… Et du coup, qui lui a envoyé ces lettres??!

Enfin, je ne raconte pas la suite, mais sachez que les sentiments entre les deux sont incroyablement touchants… La façon d’aborder le problème du soldat qui rentre de la guerre résonne de manière assez moderne, quand on pense que l’auteur est américaine, et qu’elle doit avoir à l’esprit tout ce qui se dit aujourd’hui sur le syndrome post-traumatique des soldats, mais elle arrive à éviter le cliché avec une grande finesse, et nous présente un héros qui affronte ses faiblesses et qui n’est pas guéri d’un coup de baguette magique par l’amour de l’héroïne (selon moi, l’un des clichés les plus irritants de la romance)…

En refermant le livre, j’ai eu ce petit pincement au cœur. Au revoir, les Hathaway…

Bonne lecture,
Chi-Chi

Matin de noces – Hathaway 4

(Réédition du 18/08/10)

Poppy a peine installée dans sa nouvelle vie avec Harry, nous retrouvons déjà les Hathaway, mais cette fois-ci loin de Londres, dans leur propriété du Hampshire.

Léo, le grand frère, que l’on a appris a connaître durant les 3 tomes précédents, sera le héros. Comme j’avais hâte de savoir ce qui lui était réservé! Plusieurs indices m’avaient mis la puce à l’oreille et j’étais ravie de voir que oui, son héroïne, ce serait bien Catherine Marks, la dame de compagnie des deux plus jeunes sœurs, Poppy et Béatrix…

Léo, c’est un caractère particulier. Il n’a pas été éduqué pour le rôle d’un noble, il a fait des études pour devenir architecte, il a aimé et été fiancé, a perdu sa fiancé, s’est lui-même perdu en cours de route, dans le genre auto-destructeur, il a bien rempli son contrat. Et puis au fil des livres, on l’a vu évoluer, grandir, se reprendre en main, et devenir un homme charmant, avec un humour dévastateur, pas vraiment un « rake » mais pas encore quelqu’un de vraiment respectable non plus, après tout c’est un Hathaway! Bref, un héros qui n’a pas attendu une héroïne pour le sauver. Ce qui ne l’empêche pas évidemment d’être persuadé qu’il ne pourra plus jamais tomber amoureux, et d’ailleurs il ne le souhaite pas, trop peur de retomber dans cette « folie » qui a suivi la perte de son amour…

Quand à Catherine, quand le livre commence, elle travaille déjà pour la famille depuis 2 ans, et, de l’avis de tous, elle a fait des miracles pour tout le monde, leur apprenant comment naviguer dans la bonne société, et leur permettant d’éviter bien des impairs. D’ailleurs, avec l’enthousiasme général qui les caractérisent, tous la considèrent comme un membre de la famille. Et pour Catherine, tout serait merveilleux si Léo ne lui gâchait pas la vie! Depuis le 1er jour, ces deux là passent leur temps à se chamailler, à s’envoyer des piques.

En bonne lectrice de romance, c’est pour moi une indication certaine qu’il y a là une attirance non assumée! Et apparemment, les Hathaway (sœurs et maris) pensent comme moi… Et d’ailleurs, ce qui devait arriver arriva, un jour Léo embrasse Catherine. Et à partir de là… tout déraille!

En prime, mauvaise nouvelle, retournement de situation tout à fait crédible (oui, il fallait bien un ressort dramatique), on découvre une sombre clause dans l’héritage obtenu, Léo doit produire un héritier dans l’année qui suit, sous peine de perdre la maison familiale (pas le titre et les terres quand même, n’exagérons rien, on ne va pas renvoyer cette pauvre famille sur la paille!).

Léo doit donc se marier, et vite. Léo est attiré par Catherine. Catherine ne veut pas se marier (non pas que Léo l’ait proposé). Léo découvre que Catherine cache un secret. Catherine ne veut pas révéler son secret. Le secret de Catherine est découvert. Etc, etc, etc…

Et au milieu de tout cela, nos deux héros sont absolument charmants, attendrissants dans leur étonnement face aux sentiments qui naissent entre eux. Léo sera bien plus rapide à admettre les-dits sentiments d’ailleurs, et c’est tout à son honneur. Mon petit cœur de midinette aime l’idée qu’un homme reconnaisse qu’il est amoureux, et qu’il agisse en conséquence.

Léo et Catherine ensembles, c’est, pour nous, lecteurs, une évidence depuis leur première conversation, les étincelles jaillissaient hors des pages de mon livre! Et n’oublions pas non plus le rôle capital que jouera Dodger le furet dans cette histoire encore…

Bonne lecture,
Chi-Chi

La tentation d’un soir – Hathaway 3

(Réédition du 08/08/10)

Souvenez-vous, nous avions laissé nos Hathaway en bonne voie vers l’intégration dans la haute société londonienne, quelques années (4 ans, n’exagérons rien) se sont écoulées, le domaine familial reprend forme, les couples formées par Cam et Amélia, Win et Merripen sont toujours aussi heureux, la famille s’agrandit, bref, la vie a suivi son cours. Et voilà que Poppy, n°4 de la famille, est en âge de se marier. Et elle ne rêve que d’une chose : mener une vie normale. Les excentricités familiales, c’est épuisant! Se faire remarquer, mais pour les mauvaises raisons, c’est embarrassant. Alors non, elle n’a pas honte de sa famille, mais elle veut épouser un homme tout ce qu’il y a de plus classique et « comme il faut », et mener une vie tranquille…

Évidemment, comme disent nos amis britishs, «best laid plans»… Les choses ne se passeront pas exactement comme Poppy le souhaite! Au passage, Poppy, c’est un joli prénom non? Ça veut dire « coquelicot », j’aime bien le concept…

Dans les romans de type régence, on parle souvent de la Saison. La Saison, c’est une période entre avril et juin où le gratin de l’aristocratie se retrouvait à Londres pour socialiser, et lancer leurs précieuses têtes blondes sur le marché du mariage. Autant dire, une étape obligatoire pour toute jeune fille qui se respecte et souhaite se trouver un fiancé. Les Hathaway se trouveront donc à Londres pour la Saison, Poppy cherchant un mari! A défaut d’avoir une maison de ville en plus de leur domaine à la campagne, les voilà obligés de louer une suite au Rutledge, un hôtel, certes de très haut standing, mais pour l’époque, vivre dans un hôtel, ce n’était tout de même pas très bien vu. Les chances de Poppy d’attirer un jeune homme respectable, quand on ajoute à cela sa famille excentrique, sont plutôt minces. D’ailleurs, plus d’un prétendant a renoncé…

Poppy ne vit pas très bien cette situation. Mais le pire est encore à venir : un jour, en pourchassant un furet (lequel appartient à sa sœur Béatrix, et ne négligez pas cette information car elle aura une grande importance pour la suite de nos histoires), Poppy rencontre Harry Rutledge, propriétaire de l’hôtel. Un jeu de séduction (en tout bien tout honneur évidemment, si la séduction n’était pas quelque chose de respectable, cela se saurait!) s’installe entre eux, et ce qui devait arriver arriva, Poppy et Harry se trouvent surpris dans une position compromettante.

Dans n’importe quelle famille ordinaire, cela voudrait dire qu’un mariage s’impose, mais pas chez les Hathaway. Non, Léo, le grand frère, ne donnera sa permission (ah, l’époque bénie où les femmes avaient besoin de l’autorisation de leur gardien légal pour se marier…) que si Poppy est d’accord. Bon, soyons réalistes, elle finira bien par dire oui, sinon cela pourrait poser un sérieux problème dans l’évolution de leur histoire d’amour.

Mais j’ai assez apprécié que 1) Poppy ait suffisamment d’intelligence pour ne pas se précipiter sur la solution de facilité ou se résigner à ce mariage avant d’avoir pris le temps d’y penser et que 2) Harry sache, dès sa 1ere rencontre avec Poppy qu’il veut l’épouser, même si pour cela il utilise des moyens assez peu honorables pour lui forcer la main. Cela donne à leur relation une profondeur que je trouve bien plus touchante, car ils se posent des questions sur les raisons qui les poussent l’un vers l’autre, au-delà de la simple attraction physique, sur laquelle trop d’auteurs se reposent lourdement pour justifier l’amour naissant.

On pourra me dire ce que l’on voudra, l’amour ce n’est pas l’attraction physique, et avoir follement envie de faire des choses pas très catholiques avec un homme, même dégoulinant d’hormones viriles, ce n’est pas non plus de l’amour!!!

Évidemment, une fois mariés, Poppy et Harry auront encore pas mal de chemin à faire l’un vers l’autre, d’autant que Harry est un homme mystérieux (quel héros de romance ne l’est pas en même temps) et qu’il n’est pas trop d’accord pour partager son jardin secret.

Encore une fois, Lisa Kleypas réussit un coup de maître, la série ne tourne pas en rond, les personnages ont tous leur personnalité distincte et on trépigne d’impatience de connaître la suite!

Bonne lecture,
Chi-Chi

L’étreinte de l’aube – Hathaway 2

(Réédition du 31/07/10)

Revenons à notre série de Lisa Kleypas.

Je dois avouer que si je voulais connaître la suite des aventures des Hathaway, l’histoire de Win (L’étreinte de l’aube en français) n’était pas celle que j’avais le plus hâte de lire. En effet, les deux héros, que l’on rencontre dans le livre précédent, sont tous les deux de nature plutôt réservée. On les connaît donc mal, et je craignais vraiment que toute « l’intrigue » tourne autour de leur incapacité à se parler. Si si, ce n’est pas une blague, il arrive que les auteurs de romance tiennent 300 pages sans que les héros n’aient une seule vraie conversation ensembles sur leurs sentiments, d’où des cascades de malentendus tous plus stupides les uns que les autres. Autant dire que dans ce cas, le livre est rarement bon. Ah, l’incapacité des héros à se parler…

C’est un ressort classique, et en ce qui me concerne, très agaçant. Comment peut-on tomber amoureux que quelqu’un à qui on ne parle pas (et par conséquence, dont on ne sait rien…)??! Les éléments utilisés par les auteurs pour faire rebondir leurs histoires me font parfois lever les yeux au ciel, tant ils sont peu crédibles. C’est un problème que l’on ne rencontre pas que dans la romance à mon humble avis! Vous connaissez la peinture au numéro? Eh bien on dirait un livre écrit au numéro…

Comme si il existait un recueil des situations et de mécanismes et qu’en cas de nécessité, l’auteur se tournait vers lui pour y piocher son inspiration…Et on se retrouve avec des personnages qui n’ont pas de substance, car ils agissent de manière illogique!

Maintenant que je vous ai bien fait peur, je vous rassure, rien de cela ici!
En même temps, pourquoi me suis-je inquiétée??! Lisa Kleypas ne déçoit pas ses lecteurs, elle a cette grande qualité de savoir éviter les ressorts trop prévisibles, même quand elle ne parle pas de grandes aventures dans des contrées exotiques! Et ceux qu’elle utilise sont assez finement intégrés à l’histoire pour ne pas agresser le lecteur.

Enfin, revenons à nos moutons. Win est une « invalide » : elle a eu la scarlatine quelques années plus tôt et ne s’en est jamais vraiment remise. Sa santé reste très fragile, elle s’épuise en montant un escalier, bref, ce n’est pas la grande forme! Mais, comme Win n’est pas la petite chose fragile et sans volonté que l’on pourrait croire (et au passage, physiquement, elle remplit parfaitement le cliché de la belle blonde éthérée que tout le monde sous-estime à cause de son apparence), elle décide de partir en France dans une clinique spéciale, suivre un traitement révolutionnaire (maintenant que tous les soucis financiers sont réglés). Et à son retour, deux ans plus tard quand même (la clinique fait des miracles, mais il faut que cela reste crédible, n’est-ce pas?) la voilà transformée. Merripen (Kev de son petit nom) est un bohémien grand et sombre, bref, le parfait héros ténébreux au passé mystérieux, qui a été élevé par la famille Hathaway depuis l’enfance (mais il ne parle jamais de ses souvenirs, respectons le mythe du héros s’il-vous-plaît) (Oui, aujourd’hui est un jour de parenthèses.) (Ça me plaît bien en fait…).

Bref, Win et Merripen se connaissent quasiment depuis toujours, et s’aiment en secret et en silence depuis à peu prés aussi longtemps (Ah, les amours d’enfance qui grandissent… bah euh, rien de spécial sur le sujet en fait…). Et c’est à ce moment là qu’un frisson de crainte vous saisit : mais en fait, les héros s’aiment et ne se le disent pas??! Eh bien oui! Mais respirez, tout va bien, ils ne mettront pas trop longtemps après le début du livre à se le dire. Enfin Win surtout… Merripen lui est surtout persuadé de ne pas être digne d’elle, il l’a placée sur un piédestal tellement haut qu’il ne la voit même plus!

Et voilà, Win réussira-t-elle a convaincre Merripen qu’il est digne de son amour et qu’il est bien l’homme qu’elle veut? Le suspens est d’autant plus insoutenable qu’on voit survenir de tous les cotés des révélations sur les origines de Merripen, avec en prime, des relents de vengeance (dans les livres, les méchants attendent toujours pile 25 ans, que le héros ait une amoureuse, pour mettre leur plan diabolique à exécution)…

Ne vous y trompez pas, ce livre est agréable à lire, mais 375 pages pour que cette espèce de tête de mule de héros dépasse son complexe d’infériorité, c’est un peu frustrant, aussi sympathique soit-il! Et bien évidemment, on retrouve avec délice les autres Hathaway, et on trépigne d’autant plus que l’on voit s’esquisser une future histoire…

Bonne lecture,
Chi-Chi

Les deux ducs de Wyndham

photo-1Julia Quinn, c’est la lecture parfaite pour une rentrée pluvieuse. Bon, il fait encore très beau au moment où je vous parle, mais j’ai confiance en la capacité de la météo à décevoir et nous régaler de nuages, d’averses et autres coups de vent à l’aube de l’automne.

Je vais donc me la jouer pythie grecque, et vous prédire des journées suffisamment pluvieuses pour que le combo Julia Quinn-chocolat chaud soit d’actualité. D’autant que ce n’est pas un mais DEUX livres que je vous présente aujourd’hui, de quoi occuper un weekend entier! Et s’ils n’ont pas encore eu la chance de passer par la case « traduction », ils ont été publié en VO en 2008, j’ai donc bon espoir que les lectrices VF puissent toutes très bientôt se jeter sauvagement sur ce duo de livres.

Et il s’agit bien là d’un vrai duo et pas tout à fait d’une série. C’est d’ailleurs la raison pour laquelle j’ai choisi de vous les présenter joints! Car si je les ai lu « dans l’ordre » à l’époque de leur sortie (c’est à dire l’ordre de publication), j’ai fait un truc complètement sauvage et scandaleux, je les ai relu dans le sens inverses 5 ans plus tard. Et c’est donc pleine de confiance que je vous annonce que vous pouvez les lire de manière complètement indépendante. Certains iraient même jusqu’à vous conseiller de laisser passer quelques temps entre la lecture des deux, pour ma part, en grande afficionado des relectures, j’ai adoré les lire (et relire) les deux dans la foulée.

Mais je sens que vous commencez à craindre pour ma santé mentale. Pourquoi cette insistance sur l’ordre de lecture? Pourquoi? Pourquoi?

C’est simple mes agneaux, « The lost duke of Windham » et « Mr. Cavendish, I presume » sont une seule et même histoire racontée de deux points de vue différents. L’une se penche sur le fameux « lost Duke » (duc perdu) et l’autre se concentre sur le-dit « Mister Cavendish ».

Il est bien évident que ces deux messieurs se verront pourvus d’une amoureuse en cours d’histoire (faut pas pousser mémé dans les orties, on est en JQ-land quand même), mais pour ne pas spoiler, et sans doute aussi parce qu’il vous suffira d’ouvrir un des deux ouvrages pour découvrir l’hippopotame sous le caillou, je vais me contenter de vous brosser un portrait général:

Nous avons Thomas et Jack, l’un est un rogue à la parenté complètement oubliée, l’autre a été jusqu’à présent le très estimé duc de Wyndham. Par un caprice du destin dont les auteurs de romance ont le secret, leur destinée se verra changée par une tentative de vol sur les grands chemins… La réaction des deux personnages au tsunami qu’une inversion de rôle va amener dans leur vie, le chemin qu’ils décideront de prendre, ou encore la gestion du deuil de leur ancienne vie, autant de questions dont vous trouverez les réponses en lisant ce duo de livre.

En parallèle, vous découvrirez aussi Amelia et Grace. L’une aurait pu être une héroïne de tragédie grecque, et l’autre aurait pu ne jamais se relever du coup bas dont elle est victime, mais c’était sans compter sur Julia Quinn qui en a fait des femmes fortes et décidée. Pas de TSTL ni de greluche qui minaude, non, deux femmes finalement très modernes, compréhensives et amoureuses (*soupirs*)…

Beaucoup de lecteurs de JQ se sont avoués déçus par cette série pour des raisons qui leurs sont personnelles. Il est vrai que l’aura des Bridgerton a (à jamais) placé la barre très haute dans nos attente JQuiennes. Mais personnellement, je trouve l’exercice très intéressant et plutôt bien réussi, même si j’ai un duo fétiche (mon petit cœur bat pour les bad boys). Je suis beaucoup plus réservée (et déçue) par les derniers nés de l’auteur. La série Smithe-Smith ne m’inspire pas vraiment alors que c’est sans réserve que je vous conseille ce duo.

J’ai à nouveau envie de relire mon chouchou, c’est un signe non?

Bonne lecture,
Tam-Tam

Les ailes de la nuit – Hathaway 1

(Réédition du 27/07/10)

Laissons là le contemporain pour revenir à nos séries.

Mine till midnight (Les ailes de la nuit en français) est donc le 1er livre de la série des Hathaway. Il prend le temps de poser le décor, dans un contexte classique de régence anglaise. Mais pour le lecteur fidèle, Cam, le héros, est déjà familier, c’était l’un des personnages récurrents de la série « Wallflowers » qui a précédé celle-ci. On a d’ailleurs le bonheur de retrouver un certain nombre des personnages déjà rencontrés et d’avoir de leurs nouvelles…

Cam, gitan, d’une beauté renversante et exotique, élevé par le tenancier d’un casino pas des mieux fréquenté, très doué pour les affaires, donc très riche, donc accepté avec grande réticence par la bonne société qui le méprise, ce dont il se fiche royalement (mais sans tomber dans l’excès ou la provocation, c’est un calme), partagé entre deux cultures, il est pour le moins complexe! Personnellement, j’ai longtemps spéculé sur le genre d’héroïne qui lui serait attribué, il m’était très sympathique et je ne voulais pas qu’il finisse entre les bras d’une chiffe-molle!

Finalement, c’est Amélia qui emportera ce gros-lot! Amélia, c’est l’héroïne typique qui ne paye pas de mine. Venant plutôt de la bonne bourgeoisie campagnarde, parents décédés, donc situation financière pas brillante, elle prend très à cœur son rôle d’aînée. Et puis, évidemment, nous sommes dans un roman où tout doit bien se finir, in extremis et par une bizarrerie d’héritage, son frère Léo entre dans les rangs de l’aristocratie, toute la famille va pouvoir profiter des avantages que cela procure (notamment financiers, on l’aura bien compris!). Propulsés à Londres dans un milieu qui n’est pas du tout le leur, les Hathaway accumulent les impairs et les faux-pas, et Amélia, en bonne mère poule qui se respecte, cherche une solution pour faciliter l’intégration de sa famille, notamment de ses jeunes sœurs. Cette solution passera bien évidemment par Cam… Comment un original comme Cam peut aider une famille d’originaux comme les Hathaway à se faire bien voir de la bonne société londonienne? C’est ce que je vous laisserai le plaisir de découvrir.

Leur rencontre fait des étincelles. Ce sont tous les deux des protecteurs, plus habitués à prendre soin des autres qu’à se soucier d’eux-mêmes. Et puis voir cette fratrie hors du commun, comme un poisson hors de l’eau dans les beaux salons londoniens, cela donne lieu à des scènes absolument savoureuses. D’autant que, étant moi-même dotée d’une famille nombreuse, j’adore voir comment les auteurs parlent des relations familiales (souvent un peu idéalisées certes, mais tellement drôle…). C’est l’ouverture parfaite pour une série, tous les personnages sont intrigants, j’ai trépigné d’impatience en attendant la suite!

Bonne lecture,
Chi-Chi

L’idylle interdite

Un dernier pirate avant de refermer cette saga de l’été (kof, kof) indien? Et un classique à la couverture vintage qui donne des frissons. Et là, ce n’est pas la faute de la météo, mais notez tout de même la nuisette satinée et la chevelure « saut du lit » de la demoiselle, sans parler de cette chemise ouverte sur un torse viril pour monsieur.

C’est quoi d’ailleurs cette tendance chemise ouverte? J’en viens à me demander si les graphistes pensent que le bouton est une invention qui succède l’apparition de la carte à puce! Parce que la recrudescence de torses dévoilés est tout de même au moins aussi inquiétante que le nombre d’héroïnes aux yeux violets ou aux odeurs particulières (Cess, this for you dear)!

Mais back to the subject, et à l’idylle interdite entre Lucy et le monsieur au regard sombre et mystérieux…

Voyons le synopsis de Thief of hearts :
Être enlevée par un pirate aussi redoutable que le capitaine Doom (nom de guerre pourri, check!) est une expérience abominable. Même si le pirate en question n’est pas dépourvu de séduction (corps de rêve, check!) et qu’on réussit à le poignarder avec un coupe-papier (arme ridicule, check!) (ça vaut l’éventration à la petite cuillère) avant d’être jetée à la mer et finalement sauvée par un navire anglais… Mais depuis qu’elle est rentrée de Londres, Lucy ressasse ce souvenir avec une certaine nostalgie.
En revanche, l’Amiral Snow, son père, ne décolère pas. Quel camouflet (insulte suprême, check!)! Doom le lui paiera. En attendant, il faut veiller sur Lucy nuit et jour (jeune fille sans défense, check!). C’est ainsi qu’il engage un garde du corps, Gerald Claramont (prénom pourri, check!), qui a pour ordre de ne pas quitter la jeune fille d’une semelle.
Bien que ses amies lui fassent remarquer que son cerbère est plutôt bel homme, avec sa haute stature et sa carrure impressionnante, Lucy le déteste instantanément (héroïne aux humeurs un tantinet irrationnelles, check!). D’autant plus que, s’il ne portait pas de lunettes, Gerald présenterait une vague ressemblance avec le capitaine Doom (secret de polichinelle?).

Quand j’ai commencé à faire part de mes impressions sur le livre à Chi-Chi (qui l’a lu, dans son jeune temps), cette dernière m’a demandé (avec presque des trémolos dans la voix) d’épargner (un peu) Lucy et son héros. J’ai donc promis que j’expliquerai le contexte de ma lecture… qui explique que je n’ai pas atteint le potentiel de swoonitude qui est possible avec ce livre.

Tout d’abord, Alfred est mort en plein dans la lecture de ce livre. Et le prince a eu beau tenter de voler au secours de mes lectures, c’était sans compter sur mon indécision (je reprends le même? le modèle au dessus? quels options?) et les délais de livraison, il y a bien deux semaines qui ont séparé la mort d’Alfred et l’arrivée de Junior… Autant de temps que j’ai passé loin de Doom et de son torse viril, brisant à jamais mon élan d’enthousiasme sur ce livre.

Ensuite, il y a le côté incognito…
Pour celles qui n’ont pas su lire les signes aux néons fluos clignotant dans le synopsis fourni par l’éditeur, passez votre chemin, parce que c’est le moment de l’article où je révèle le secret de polichinelle: Doom et Claramont ne sont qu’une seule et même personne… Voilà, je l’ai dit. La terre ne s’est pas effondrée sur elle-même… Je continue avec mon argumentaire.

Et donc, le concept du héros qui enfile une paire de lunettes pour passer incognito, cela provoque un haussement de sourcil intérieur (je n’ai malheureusement pas la capacité physique à le faire, à mon grand désespoir) et une moue dubitative quant à l’efficacité de la manœuvre.

C’est une tendance qui remonte à loin, à ma découverte de Superman en fait. J’ai du mal à avaler qu’une paire de lunettes et une petite mèche puisse à ce point aveugler Lois, et je me revois en train de hurler au poste de télé ou à la BD que je tenais dans les mains, « mais tu es gourde ET aveugle ou bien? Et tu es journaliste d’investigation? Tu parles, tu n’arriverais pas à trouver ma planque de BN! ».

J’avoue être clairement partiale sur la question, et complètement influencée par mon amour inconditionnel de Batman (qui lui, porte un masque qui couvre la quasi-totalité du visage, thank you very much). Du coup, j’avoue que Doom a sans doute pâti de ma perplexité chronique quant à l’efficacité de la paire de lunettes en matière de déguisement.

C’était comme avec Superman, j’avais envie de crier à Lucy « mais tu vas ouvrir les yeux ou bien »! Et alors que le personnage aurait pu m’agacer sur d’autres points (sans doute plus légitimes) je me suis agacée sur celui là. J’en ai même voulu à Doom qui a eu l’audace de penser que je tomberais moi aussi dans le tableau…

Je pense donc être complètement passée à côté de l’histoire. Mais ce n’est pas de ma faute, c’est de la faute à Superman!

Dixit Chi-Chi, c’est une bonne lecture quoique j’en dise. Je recommande donc aux amoureuses de Superman de se lancer sans tarder dans L’idylle Interdite de Lucy et Doom!

En attendant, je referme la saga de l’été, et m’en retourne à d’autres lectures moins chargées en iode et torses virils!

Bienvenue à l’automne, et bon lundi à toutes!

Tam-Tam

Le chevalier n’est plus ce qu’il était

Le chevalier n’est plus ce qu’il était(Réédition du 21/07/10)

Je suis épuisée, je viens de finir un marathon. J’ai les yeux qui piquent et les cheveux qui se dressent seul au sommet de ma tête. Un marathon, c’est éprouvant !

Soyons clair, quand je parle de marathon, je parle bien sûr de session lecture intense où je lis des livres au kilomètre. Il fait trop chaud pour courir de toute façon !

Je disais donc, j’ai fini un marathon. 8 livres lu (ou relus) autour d’une seule et même auteur Kinley MacGregor, et d’un seul et même thème, Les Chevaliers.

Dans ma prime jeunesse, alors que mes jambes ne touchaient pas encore le sol lorsque j’étais assise sur une chaise, j’aimais écouter la douce voix de mon grand-père me lisant des contes de fées tandis que mes jambes se balançaient dans le vide. À l’époque, les princesses étaient retenues prisonnières dans les plus hautes tours des châteaux, ces derniers étant toujours gardé par une vilaine créature pleine d’écailles…

Dans ce temps là, les chevaliers n’avaient pas peur, Ils s’élançaient sur leurs blancs destriers, et sauvaient les princesses. La princesse, une fois libérée, poussait alors un petit cri de plaisir, battait des cils, et leur amour naissait…

Cliché n’est ce pas ?

Et le plus dur dans cette histoire, c’est de réaliser à quel point on a pu y croire aux vraies larmes que la princesse versait (oui, comme Candy) lorsque son chevalier était blessé par la bête…non, je veux dire, un dragon contre un type d’1m80 environ, c’est super crédible !

Aujourd’hui nous n’y croirions pas 2 secondes !

D’ailleurs je pense que je serai pour le dragon pour une fois…

Nous sommes bien plus malines….quoique…

Je me suis penchée sur la question des chevaliers en lisant avec application deux séries, Les MacAllisters et The Brotherhood of the sword.

Huit chevaliers et leur donzelle pour déterminer si oui ou non, nous lectrices étions encore une fois tombées dans le panneau…

J’ai commencé par Born in Sin, j’avais adoré le couple que formait Callie et son chevalier. J’avais beaucoup aimé le caractère de cochon de la jeune fille, et la loyauté de Sin.

Puis j’ai continué sur ma lancée avec l’histoire de Braden, Claiming the Highlander…Encore une réussite avec l’impétueuse Maggie qui impose un moratoire à la gente masculine de son clan. Plus une femme pour leur préparer de bon petit plats et/ou satisfaire leur désirs.

Au bout du 4ème roman fini – Master of Desire où Draven, un délice de virilité, un gros dur super balèze est apprivoisé par les gracieuses et blanches mains d’Emily – mon clichéomètre a commencé à montrer des signes de mécontentement…

Une fois les 8 romans tous relus dans l’ordre et en série, mon clichéomètre était dans le rouge. Force était de constater que tous les héros se ressemblaient. Voyez donc :
Nous avons huit héros : Draven, Braden, Sin, Simon, Ewan, Stryder, Christian et Lochlan
Ils sont tous frères, de sang ou d’armes, tous féroces et vaillants au combat, tous super potes avec Henry Plantagenet, tous plus musclés et plus virils les uns que les autres, ET tous ont un passé de folie !

Entre Draven qui a été traumatisé par son père qui a assassiné sa mère devant ses yeux sur la table de la salle à manger (perso, je crois que je serai condamnée à manger des sandwichs debout dans la cuisine le reste de ma vie durant après une expérience pareille), Sin qui a été renié par sa mère et son père, a été vendu comme esclave aux Sarrasins, Stryder qui a passé des années dans les geôles sarrasines et dont le père a tué la mère dans un accès de colère (vous noterez le grand classique du genre). Nous avons là une belle brochette de testostérone, qui à notre époque, en aurait signé pour 10 ans de thérapie.

Non, là, leur remède à leur traumatisme a été de décider que nonononononon jamais ils ne se marieraient/tomberaient amoureux/auraient des enfants !

Mais comme nous sommes dans la romance, nous avons en face une équipe de choc : Emily, Maggie, Callie, Kenna, Nora, Rowenna, Adara et Cat.

Elles sont toutes belles, brillamment intelligentes (qualité peu désirée à l’époque chez une femme) sont toutes liées de près ou de loin au pouvoir (on a quand même le droit à l’histoire de la fille cachée du roi Henry), et… ont toutes un passé de malade !

Emily est limite cloîtrée par son père qui ne veut surtout pas qu’elle se marie au risque de la perdre (Oedipe, tu Sors!), Rowenna est la risée de toute la cour car la donzelle ne croit pas à la violence depuis que son père est mort, Cat n’est qu’un petit pion dans l’échiquier politique de son papounet Henry…Bref, une vraie sinécure pour ces dames!

Mais contrairement à ces brutes épaisses que sont les chevaliers, ces dames ne vont pas faire les autruches et vont se battre pour leur chevalier, qui à le sauver de lui-même.

Les clichés 2 – Lectrices averties 0

Mais comment m’étais-je donc faite avoir une nouvelle fois ?

J’ai refait le tour des contes qui me faisaient vibrer enfant, j’ai recherché dans ma mémoire les différents « profils » de personnage de romans de cape et d’épée qui me font encore vibrer. J’ai sué sang et eau pour en arriver à la conclusion suivante :

Nous voulons des princesses féministes. Au placard donc les princesses sans défense dont la seule compétence était de savoir pleurer tout en restant irrésistibles.

Ici ces dames se battent contre des chevaliers aussi entêtés que des troupeaux d’ânes du périgord. Elles se battent pour prouver leur amour et extorquer celui de l’homme!

Nous voulons des chevaliers aussi barbares que ceux d’antan, mais avec la tolérance des hommes modernes (on me souffle en régie que tous ne sont pas encore comme ça…). Peu importe que la révolution de la femme n’ait pas encore eu lieu. Nous voulons qu’ils prouvent leur amour par des actes grandioses. Perso, on ne m’a pas encore fait le coup de se sacrifier pour que je conserve ma liberté (lire The Warrior)!

Chez Kinley MacGregor, le cliché est là. Mais il fonctionne.
Alors ne vous laissez pas intimider par les couvertures à mulet, et que vivent les histoires de chevaliers !

 

Bonne lecture !
Tam-Tam

Note : Et pour celles (et ceux) que cela intéressent, dans cette jolie brochette, je vous conseille plus particulièrement Sin et Draven, à bon entendeur…

PS: les autres sont bons…mais on a toujours ses chouchous!

Destins blessés

Scroll down for english

(Réédition du 20/07/10)

Quand on se met en tête de rédiger un blog sur ses lectures, on se trouve face à un dilemme : parler de ses lectures au fur et à mesure, ou se retourner sur les livres que l’on a déjà lu?

En ce qui me concerne, ma bibliothèque est d’une taille plutôt gargantuesque… Par de savants calculs, j’évalue la chose à environ 30 livres au m². Pas forcément impressionnant dit comme ça, mais quand on sait que je vis dans 18 m²…

Je ne peux donc pas prétendre ignorer tout ce que j’ai lu jusqu’à présent, d’autant que je garde tout ce que j’ai aimé et que je relis beaucoup! Et il y a évidemment le fameux Top 15, mais j’y reviendrais une autre fois. J’ai donc fini par décider : je prendrais les livres au hasard dans mes étagères pour les commenter ici!

Aujourd’hui, Halfway to Heaven (Destins blessés), de Susan Wiggs

Ce livre est le n°3 de la série « Les chroniques Calhoun », ce qui ne doit pas être un obstacle. Ils peuvent tous être lus de façon complètement indépendante, ou sans ordre chronologique. D’ailleurs, je me souviens avoir lu le n°2 il y a presque 10 ans, et j’ai lu le n°1 l’an dernier, il m’a fallu attendre le n°3 pour réaliser qu’il s’agissait d’une série!

L’une des originalités de ce livre, c’est le contexte. La romance fonctionne souvent par thèmes, surtout pour les localisations géographiques et les périodes historiques, et peu d’auteurs sortent des sentiers battus : on se retrouve donc souvent en Angleterre, Irlande, Etats-Unis, Australie ou Nouvelle-Zélande parfois (la très grande majorité des auteurs du genre viennent de ces pays-là). Quand aux romans historiques, ils sont le plus souvent situés au Moyen-Age, durant la Régence anglaise (1811-1820) ou pendant la conquête de l’Ouest.

Ici, l’histoire se passe à Washington en 1884, dans le milieu politique. Abigail est la fille d’un sénateur influent, mais elle ne colle pas du tout avec son milieu, elle est plutôt maladroite (pour des raisons mystérieuses que je vous laisserais découvrir par vos propres moyens, il faut bien entretenir le suspens!) et en conséquence, pas franchement à l’aise dans la haute société. Et encore une héroïne avec une passion originale : ici, l’astronomie, elle possède même son observatoire personnel sur le toit de la maison familiale! A croire que les héroïnes de romances sont toutes dotées de talents extraordinaires… Je jure que ce n’est pas le cas, il existe aussi de très belles histoires avec des femmes parfaitement ordinaires, mais chaque chose en son temps. Enfin, Abigail se voit comme l’héroïne d’une passion tragique et sans espoir, elle aime désespérément. Et souhaiterais changer les choses, être enfin remarquer, mais pour les bonnes raisons, par l’élu de son cœur. Quitte à faire un peu n’importe quoi au passage, après tout, elle a déjà une réputation d’originale, pourquoi ne pas en profiter?

En face, Jamie est un tout nouveau sénateur, il aimerait bien obtenir l’appui du père d’Abigail pour faire voter son projet personnel. Et après tout, quel meilleur moyen de gagner les bonnes bonnes grâces d’un homme que de fréquenter sa fille? Et là, surprise! Abigail n’est pas du tout la gourde qu’elle donne l’impression d’être, bien au contraire, et le jeu lui échappe complètement…

L’histoire s’entortille autour de quelques manipulations politiques, beaucoup d’évolution personnelle pour l’héroïne qui prend confiance en elle et pour le héros qui se retrouve littéralement la tête dans les étoiles, un père absent qui se révèle enfin, une sœur parfaite qui se fait protectrice d’un secret. Et puis le rire et la complicité des héros, la métamorphose en papillon, une valse sur les toits de la ville… Les astres veillent sur nos héros et les guident l’un vers l’autre tout au long de l’histoire.

Ce n’est pas un roman de passions intenses, de déclarations enfiévrées et de conflits angoissés. Susan Wiggs est une spécialiste du genre : une histoire touchante, douce, et pourtant jamais ennuyeuse, souvent surprenante. Un livre a savourer…

Très bonne lecture,
Chi-Chi

 

When you start thinking about writing a blog, you wonder, what is it going to be about? Are you going to talk about what you recently read or will you turn back to books you read a long time ago?

As far as I am concerned, I own a ginormous quantity of books… Through some very sophisticated calculations, I arrived to the conclusion that I own about 30 books per square meter. Don’t be fooled, it doesn’t seem to be much, until you know that I live in an 18 square meters appartement!

Therefore, I could never ignore all the books I read in the past, especially since I keep and re-read all the books I loved! And of course, there is that famous Top 15, but I  will get back to that on another occasion. So I’ve decided : I will just take some book off the shelf to comment them here!

Today, Halfway to Heaven by Susan Wiggs

This is book number 3 in the Calhoun Chronicles serie, whitch shouldn’t be a problem, since the books can be read independantly and out of their chronological order. As a matter of fact, I  remember reading book number 2 almost 10 years ago, and book number 1 last year, and it wasn’t until book number 3 that I realised they all were part of a serie.

Part of this book’s originality is it’s context. Romance is often organised in themes, mostly through geography and history, and few authors go towards original times or places. We can see books set in England, Ireland, Australia, United-States, sometimes New-Zealand (most of romance writers come from one of those countries), and set during the middle-ages, english regency ou conquest of the west.

Here, the story is set in Washington, in 1884, amongst politicians. Abigail is an influent senator’s daughter, but she doesn’t really fit with the crowd. She is rather clumsy (for some mysterious reason I will leave to you readers the pleasure of discovering, after all one must keep some discoveries for you to make), and because of that, she is socially awkward. Here, we face yet another heroine with an unusual hobby : astronomy. She even had her own observatory build on the roof of the family house! You would think that those romance heroines are all blessed with extraordinary talents… I swear that is not the case, you could find beautiful stories with perfectly ordinary heroines, but that story is for another time. As for Abigail, she sees herself as the heroine of some tragic unrequited love story, she is hopelessely infatuated. And wishing things were different, wishing she would get noticed by her love, but for the right reasons, and not because she embarassed herself yet another time. And in order to achieve that, she would do just about anything. After all, she is already seen as an original, so why not go all the way and enjoy the freedom it gives her?

As a match for Abigail, we have Jamie, brand new senator, wishing he could get Abigail’s father to approve one of his projects. And what better way to get a father to like you than to court his daughter? But… surprise, surprise, Abigail is not at all the ninny she appears to be, quite the contrary! And this courting game gets completely out of control…

The story then wraps itself around a few political schemes, lots of growing up and gaining self-confidence for both hero and heroine, who find themselves walking amongst stars, quite literally, one absent father reveling himself, one paragon of a sister protecting a secret, … And we are enchanted by their laughter and connivence, the transformation to a beautiful butterfly, waltzing on the rooftops… Stars look out for our heros and guide them towards one another all book long.

This is not a story of flaming passions, of heated speeches and anguished scenes. Susan Wiggs made a speciality out of that kind of stories : a story that touches the heart, soft yet never weak, often surprising. This is a book to savour.

Chi-Chi

 

Passagère clandestine

Aujourd’hui c’est fête! On va souper d’un Malory! Oui, cette fratrie de rakes en tout genre, et yummy à souhait! Et pas n’importe lequel, un des premiers (ceux qui sont délicieux et plein d’humour)(pas les derniers décevant comme celui là).

En ce lundi, je me penche sur le cas « James Malory » dans Passagère Clandestine de Johanna Lindsey. Notre James a de nombreuses casquettes: c’est un vicomte, c’est une canaille (sublime spécimen d’ailleurs), c’est la brebis galeuse de la famille, il a fait carrière dans la piraterie (admettez qu’un pirate gentleman cela ne se trouve pas sous les sabots d’un cheval!)(j’ai failli dire à chaque dynastie), il est arrogant, il a juré qu’il n’existait pas sur la planète de femme qui réussirait à le faire se marier. Car l’amour… très peu pour lui. Et côté entêtement, James récolte un beau 20/20.

Mais ça c’était avant.

Par un beau jour, dans une taverne sombre et enfumée, il croise la route de Georgina Anderson, ou George pour les intimes, qui vient de voir celui qui était son promis s’unir à une autre et qui n’a qu’une hâte, rentrer au bercail, home sweet home dans le land of plenty de l’autre côté de l’atlantique où elle pourra reprendre une vie normale auprès de ses frères.

Et comme elle est plutôt pressée, qu’elle possède un tempérament de feu profondément excentrique, elle se dit que se faire passer pour un garçon pendant la traversée sera bien plus pratique que de trouver un chaperon, et se plier aux conventions.

Sauf que bien entendu, pendant la traversée, tout ne se passe pas comme prévu, que James est un rake (pas un idiot) et qu’une jeune fille de 22 ans, pour peu qu’elle ne soit pas victime de malnutrition, va difficilement faire avaler à un libertin de sa trempe qu’elle est en réalité un garçon de 12 ans.

Ce qui doit arriver arrive, James compromet la donzelle, qui contrairement à d’autres histoires dont je vous ai parlé, est plus que consentante, et s’attire les foudres de la tribu de grands frères hypers protecteurs que George lui a dissimulé…

C’est qu’à force de faire des galipettes pendant le voyage, James aurait laissé un petit souvenir (le genre qui attend 9 mois avant de sortir et qui réduit à néant les cellules grises des gens à qui il ou elle fait risette), ce qui n’est pas du tout du goût des frères Anderson qui le prenne en chasse pour lui faire la peau, histoire de laver l’honneur de leur sœur…

Je rappelle à mon aimable lectorat que James a juré mordicus qu’il ne se marierai JAMAIS. La grande question est donc: renoncera-t-il à sa liberté pour une vie avec George? Quant à cette dernière, acceptera-t-elle le mariage « contraint par la force » que lui offre ses frères grâce au le talent de persuasion de leurs armes?

Au delà des improbabilités, l’histoire entre James et George est sensuellement drôle et pleine de dialogues vintage.

Et là vous vous demandez, que veut donc dire notre amie Tam-Tam par « dialogues vintage »? C’est très simple mes chères amies, cela veut dire que la dynamique entre nos deux héros entre dans cette catégorie particulière qui me ramène à mes premiers émois de princesse:
– James est un rake, un libertin, macho et viril, conscient de sa place dans le monde et régalien dans son attitude. Il balaye les problèmes d’un geste nonchalant du poignet et se rit des conventions. Ce n’est pas pour rien qu’il est « la brebis galeuse ». C’est un rôle qu’il a choisi et dans lequel il excelle. Cela lui permet d’être exceptionnel dans une famille ou se démarquer est compliqué, et de n’en faire qu’à sa tête.
– George, de son côté, est l’enfant chéri de la tribu, la petite princesse. Elle aurait pu être un petite chose fragile, couvée par sa famille, mais son tempérament de feu l’a poussé à vouloir sortir du moule. Ainsi, elle aussi n’en a toujours fait qu’à sa tête, malgré les injonctions autoritaires de la fraternité Anderson. Rester à la maison, en sécurité, bien obéissante? Très peu pour elle.

Je vous laisse imaginer les dialogues entre ces deux là, et vous invite à lancer les paris quant à savoir qui aura le dernier mot.

C’est ce qui me plait le plus dans cette histoire. Le clash entre les deux héros. Et pas un clash à la Lady Vixen où les héros sont sadiques, non, un clash drôle, où ni l’un ni l’autre ne veut admettre la défaite et où la mauvaise foi est reine. Et il faut avouer que lorsqu’elle n’est pas dirigée à nous, la mauvaise foi c’est délicieux à regarder non?

Bonne lecture,
Tam-Tam

Ravished

(Réédition 18/07/10)

Tam-Tam vous parlait de ces auteurs que l’on découvre, et qui changent toute votre façon de voir la lecture. Tous les « gros » lecteurs ont un panthéon personnel d’auteurs. Malheureusement, quand on se penche sur un genre littéraire particulier, quand on spécialise ses lectures, il devient difficile de partager ses découvertes avec d’autres personnes aussi intéressées…

La romance (oui, car en français, on parle de romance, pas de harlequins ou de romans à l’eau de rose, termes bien trop restrictifs pour un genre tellement vaste) souffre d’une image redoutablement niaise… Je me souviens de la tête de mes parents quand je suis tombée dedans, je devais avoir 14 ans… Je lisais de vieux Harlequin des années 80, toute une époque… Et puis j’ai quitté la France pour le Canada et là, il y a eu trois découvertes fondamentales, dans cet ordre : la collection J’ai Lu, le forum des Romantiques, et la VO…

– Les J’ai Lu, parce que, en dépit d’une traduction parfois désastreuse, les histoires étaient souvent plus longues, plus complexes et plus subtiles que dans les collections Harlequin que je connaissais. Et que sans ça, je me serais vite lassée du genre…

– Le forum des Romantiques, attaché au site des Romantiques, car il m’a permis de rencontrer des dizaines de personnes aussi intéressées que moi, car c’est une mine de conseils, d’échanges et d’avis, de discussions aussi bien sur les auteurs que sur les livres et sur le genre en général.

– Et enfin, la VO, qui m’a ouvert un monde infini de possibilités. Ne rentrons pas dans les détails techniques, mais il est difficile d’imaginer la quantité incroyable de romances publiées chaque mois en Amérique du Nord!

Aujourd’hui, je parlerais d’un livre qui se trouve dans mon Top 15 personnel (le genre de liste que l’on fait en se disant « si ma maison brûle et que je ne peux sauver que 5 livres, lesquels? » et où on finit par en retenir 15 parce que 5, c’est impossible, trop difficile, le choix est cruel pour tous ceux que je devrais abandonner)…

Ravished, donc…

Pourquoi ce livre? D’abord, parce que c’est l’une de mes premières lectures en VO, et je vous prie de croire que mon exemplaire a bien vécu, voilà bientôt 10 ans qu’il m’accompagne fidèlement! Le papier commence à jaunir et à prendre cette odeur un peu particulière des livres quand ils vieillissent… Et ensuite, parce que son auteur, Amanda Quick, est l’une des stars du genre, et que pour présenter un genre, il vaut toujours mieux commencer par ce qui se fait de mieux en la matière, non?

Voyons un peu ce dont il s’agit :

Harriet Pomeroy a une passion dans la vie : les fossiles… Bon, à première vue, on pourrait se dire que c’est mal parti pour elle, une (plus très) jeune fille anglaise au début du 19ème siècle, qui aime explorer les grottes et creuser la terre pour ramasser des bouts d’os et de pierre… Elle vit bien évidemment dans un village typiquement anglais du bord de mer, passe pour une originale, et se mêle trop souvent de ce qui ne la regarde pas. Et entre autres affaires, elle se met en tête de convoquer Gidéon, Vicomte St Justin, le seigneur local qui ne met jamais les pieds dans la région, au sujet d’une sombre histoire de voleurs utilisant une grotte voisine pour entreposer leur butin. On pourrait croire que ce qui dérange Harriet, c’est la présence de voleurs, non? Eh bien pas du tout! Ils risquent surtout de perturber ses recherches, or, Harriet est sur le point de faire une découverte capitale, elle le sait, elle le sent. Et pour cela, il faut qu’elle puisse accéder à la grotte. En bref, Gidéon pourrait-il venir, s’il-vous-plaît-monseigneur-dégager-le-terrain-pour-que-je-puisse-continuer-ma-petite-vie-tranquille? Problème? Gidéon, c’est un peu l’équivalent en version moins conte de fées de la Bête. D’une taille impressionnante, pas franchement beau, des cicatrices sur le visage, tout le monde a peur de lui. Et pour ne rien arranger, il a un sale caractère et n’apprécie pas trop d’être convoqué de façon aussi cavalière. Et pourtant, il vient… Évidemment, sinon où serait l’histoire! S’ensuivront pas mal de péripéties, et évidemment, une histoire d’amour, où tout est bien qui finit bien…

A m’entendre, on pourrait croire que ce livre est une suite de clichés. Eh bien non! La magie opère dès les premières pages… Comme souvent dans les romances, tout le talent de l’auteur réside en cela : nous intéresser à une histoire dont on sait déjà qu’elle finira bien. Ce qui compte, ce n’est pas la fin, mais comment on y arrive…

Et croyez-moi, ce chemin que nos héros parcourent ensembles, il est délectable pour le lecteur. Ensembles, ils font des étincelles, ils sont drôles à observer, touchants, surprenants…

Et surtout, chaque fois que je tiens ce livre entre mes mains, j’ai l’impression de retrouver de vieux amis… des amis que j’aimerais vous faire rencontrer!

Très bonne lecture,
Chi-Chi

Tam-Tam was talking to you about those authors you discover one day and who change the way you read for ever.

Every avid reader has a hall of fame of his favorite authors. Unfortunately, when you favor a specific genre, it gets harder and harder to meet people intersted in the same kind of books as you.

Romance is often seen as very silly. I remember my parents’ face when I started reading old Harlequin books, I was 14 I believe. Then I left France for Canada, and there, I discovered 3 things, in that order :
– J’ai Lu, the publisher, because despite their less than perfect translations, was printing stories often more complex and longer than Harlequin, and I was getting bored with the genre…
– The forum attached to the website http://www.lesromantiques.com, because it allowed me to meet dozens of other fans, because I found so many good advices there, as much about the genre as about the books.
– English! By learning english well enough to read the language, a whole new world opened to me. Without getting specific about numbers, you would hardly imagine how many new romances are published each year!

As for today, I would like to talk about a book that ranks in my personnal Top 15 of all times (the kind of list you make when asking yourself « if my house were to burn, and I could only save 5 books? » and you always end up chosing 15 instead of 5 because, really, 5 is not enough, and making a choice is cruel to all of those poor books I abandonned to the fire)…

That book would be Ravished.

Why that one? Well, first of all, because it’s one of the very first english books I bought and read, and believe me when I tell you that it is well worn, having followed me around the world for 10 years! The paper is getting yellow, and it’s starting to smell a bit dusty, like every old book after a time. And because it’s author, Amanda Quick, is one of the genre’s greatest names, and when trying to promote a genre, it’s always better to present the best of the best!

Now let’s see :
Harriet Pomeroy lives for one thing : fossils… You could think that things are not really looking good for her : one not-so-youg-anymore english miss, around the begining of the 19th century, whose passion in life is to dig up old stones and bits of bones… And of course, she lives in a typical english seaside village, where she is a reknowned original and where, more often than not, involves herself into other people’s business. Amongst other people’s business, she decides to write a letter to Gideon, Viscount St Justin (who would be the local nobility, except that he is never around), and in that letter, she asks him, or rather orders him, to come right away because some thiefs are using nearby caves to hide their stolen goods. One could think that Harriet is upset because of the presence of thiefs. Well, not at all! What Harriet is upset about is that she is on the verge of some great fossil-related discovery, and she needs to have access to the caves. So could Gideon come right over, and get rid of those thiefs as soon as possible so that she can get back to her work? There is just one small problem with Harriet’s plan. Gideon is kind of like the Beast from Beauty and the Beast, without the fairy-tale part. He is massive, not very good-looking, with scars on his face, and everyone is scared of him. And, on top of that, he is bad-tempered, and not too happy to be ordered about in such a fashion! Still, he comes. Well, of course, he had to come, otherwise, there would be no story! From there on, adventure, love and trouble will happen, and in the end, all will be well, and they will live happily ever after…

Listening to me, you could believe that the book is just one cliché after another. Well, don’t worry, that is not the case. Right from the beginning, magic happens… As it often happens in romance, the author shows her talent by intriguing us with a story where we know the end : the happy-end. What matters is not the end but the journey to the end.

And trust me when I say that the journey our heros will take together is pure delight for the reader. Together, Harriet and Gideon sparkle, they are so much fun to watch, full of surprises…

And every single time I hold this book in my hands, it feels like meeting old friends… friends I would like you to meet too!

Chi-Chi

Ten things I love about you

10 things I love about You

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(Réédition du 16/07/10)

Par Julia Quinn.

Dans une vie littéraire, il est des moments de grande déception (la saga Twilight, non, vraiment !? Pourquoi tant de haine ?) et des moments de grâce où l’on découvre un nouvel auteur.

Ce n’est pas juste découvrir un livre. Découvrir un livre, c’est le coup de pot. Le « Lucky number » dans un colis amazon…

Découvrir un auteur, c’est un peu comme quand vers 2 ans, après avoir réclamé pour la 4ème fois une nouvelle feuille blanche à mon honorable mère, j’ai réalisé que les murs offraient un potentiel de surface et de blancheur inexploité pour mon art! (je vous épargne les conséquences qui suivirent cette découverte)

Découvrir un auteur, c’est être Christophe Colomb…sans les 3 caravelles.

Peu importe si bien souvent c’est un autre Christophe Colomb qui vous tend le livre en vous disant « tiens, lis ca, tu vas aimer ».

Au contraire ! C’est ce qu’il y a de plus joli avec la lecture, la découverte se partage ! Et bien souvent on redécouvre l’auteur à travers les yeux de celui ou celle qui nous a tendu l’ouvrage.

Mais je m’égare, revenons en à Julia Quinn, l’auteur de ce livre.

JQ est de ces auteurs dont on m’a tendu un exemplaire un jour en me disant : Tu vas A-DO-RER !

The duke and I…ahhhhh c’était il y a si longtemps…

Mon Christophe Colomb ce jour là n’était autre que Chi-Chi, je trouvais donc normal que pour ce premier article entièrement rédigé par mes blanches mains, je rende un hommage à une auteur qui est le ciment de notre amitié !

(Julia, si tu lis ces lignes, je t’en conjure, ne régresse pas ! Nous avons besoin de ton talent !)

Et parce que la chaleur a momentanément atteint mes fonctions cognitives et amoindri mes capacités littéraires, voici les 10 raisons d’A-DO-RER son dernier roman.

1- Pas de grande héritière ou de duc à la fortune colossale. Sebatian et Annabel sont comme vous et moi, si nous étions nés au 19ème siècle j’entends – oui, perso, je me vois bien être née dans la noblesse, mais je suis une princesse n’est-il pas ?

2- Annabel n’est ni une cendrillon, ni une mijaurée naïve qui ne rêve que de faire battre le cœur d’un homme. Non, c’est une jeune fille intelligente au sens pratique affuté par sa vie à la campagne au sein d’une grande fratrie. Elle a eu une enfance ensoleillée, et même si cela lui coute, elle sait qu’il est des choix dans la vie que la nécessité exige. Comme se marier à l’Earl of Newbery. Un vieil homme assez antipathique qui ne rêve que d’une chose : avoir un héritier.

3- Sebastian est un peu plus cliché. Il a un passé à la guerre qui le tourmente, et c’est un « rake ». Mais contrairement à bien des histoires, son « lourd passé sur le continent » ne l’a pas rendu complètement zinzin et n’en fait pas un héros qui « a tant besoin de trouver « la blanche main qui viendra le sauver de sa tourmente »

4- Leur amour coule de source. Bien souvent l’histoire d’amour autour des héros est pleines d’amours impossibles : tu es le fils de l’ennemi de mon père, mon 3ème cousin à la mode de Bretagne a tué le chihuahua de ta grande tante et nos deux familles sont en guerre…Non, ici, les sentiments naissent et sont reconnus pour ce qu’ils sont même s’ils ne sont pas sans créer des problèmes à nos deux jeunes gens

5- La référence à l’édition. J’ai cette affection particulière pour les romans où il est question de romans. Les héros semblent plus proches étrangement.

6- Annabel a les hanches larges. Je sais, c’est petit, mais que voulez vous, toutes ces beautés sans précédent ne sont pas sans aider mes complexes (même si mes hanches vont très bien, merci)

7- La vieille bique lubrique. Lady Vickers. Qui parle de sexe aussi crûment qu’un marin. A sa petite fille. Un délice.

8- Parce que les héros sont adorablement cute à observer (je pense instaurer d’ici peu une échelle de cutitude…oui, j’aime le cute)

9- Parce que les listes ajoutent du peps à ce livre comme jamais une liste avant…C’est vrai! Vous éclatez de rire à la lecture de votre liste de courses vous ?

10- Parce que sur l’échelle des Julia Quinn (vous apprendrez que j’aime le cute ET les échelles de mesure), ce roman arrive dans le peloton de tête.

Très bonne lecture
Tam-Tam

In a reader’s life, there are moment of great disappointement, (Twilight, really??! that was so mean…) and there are magical moments, when you discover a new author. It’s not only a new book. To find a good book, it’s luck. That lucky number amongst other books in an amazon package.
But to discover an author, it’s about the same thing as, when I was 2 years old, after asking my mother for the fourth time if I could have an other sheet of paper, I discovered that walls offered so much more free white space for me to express my art (and I won’t bore you with the consequences of THAT discovery)!
To discover an author, it’s to be Christpher Colombus… without the 3 caravels.
It doesn’t matter that most of the time, it’s another Christopher Colombus that gives you the book, saying «read this, you will like it».
On the contrary! The greatest thing about reading is that you can share a discovery! And often, you re-discover the author through the eyes of the person who gave you the book.

But let’s go back to Julia Quinn, author of this book.
JQ is one of those authors. Someday, someone gave me one of her books and told me : you will LOVE this. The duke and I… such a long time ago already…
That day, my Christopher Colombus was Chi-Chi, and so I thought it was natural for my first real post on this blog to honor the author who founded our friendship!
(Julia, if you read this, please keep on writing such great stories, we need you!)

And because it is so hot here, and it has fried most of my brain cells and diminished my litterary talents, I will give you 10 reasons to LOVE her last book :

1- No great heiress or insanely rich duke here. Sebatian et Annabel are people like you and me, if we had been born in the 19th century. Yes, I believe that I would have been born in the nobility, but I am after all a princess, aren’t I?

2- Annabel is not a cinderella, she doesn’t put on airs, she is not some naive young girl with only one dream, to find love. No, she is intelligent, sensible, thanks to being raised in the countryside and to her numerous brothers and sisters. She has had a happy childhood and even if she doesn’t like it, she knows that sometimes in life, there are some choices dictated by necessity. Marrying the Earl of Newbury is one of those choices. The old man is rather unpleasant, and he only wants to produce an heir at any cost.

3- Sebastian is a bit more of a cliché. His past experience in the war has traumatised him, and he is a rake. But, he is not too much of a cliché, since his «dark past» hasn’t turned him into a lunatic, and he is not a hero in desperate need of the delicate touch of the heroin to save him from himself.

4- Their love seems so natural. Too often, love between the heros is absolutely impossible : you are my fathers’ennemy’s son, my third cousin twice removed killed your great-aunt’s chihuahua, and our whole familys have been at war ever since… No such thing here, feelings bloom between them, and they are aknowledged for what they are, even if they do create some problems for them.

5- References to books. I have a special fondness for books where heros talk about books. It makes them feel closer to me.

6- Annabel has large hips. I know, it’s not so nice of me, but I have to admit that all of those prefect beauties, everywhere, doesn’t help at all with my complexes (though my hips are fine, thank you for asking).

7- The lecherous old bag. Lady Vickers. Who talks about sex as crudely as any sailor. To her grandaughter. Deliciousely priceless.

8- Because Annabel and Sebastian are so cute to watch (I believe I will work on the concept of a cute-scale for my readings… yes, I like cute things).

9- Because those lists really add some sparkle to the book, more than I’ve ever seen before. I mean, come on, how often do you laugh out loud reading you grocery shopping list?

10- Because on my JQ scale (you will learn that I like cute things AND scales), this book is very close to the top.

Enjoy your reading!
Tam-Tam

Lady Vixen

Cet article est né dans la douleur et la frustration, dans l’agacement et les grognements de princesses. Car le pirate du jour est un old school.

Dans la romance old school il y a des livres comme les premiers tomes de la série Malory ou le Balzac romantique de Chi-Chi, qui en plus d’être représentatifs d’une époque, sont des romances qu’une lectrice du 21ème siècle pourra apprécier à sa juste valeur – si tant est qu’elle garde en tête que ces histoires contiennent des éléments caractéristiques du old school – mais quelque peu destabilisant pour une princesse moderne. Et puis il y a des livres comme Passions Captives
 
Loin de moi l’idée de déprécier la valeur de ce dernier, mais je ne peux nier les évidentes différences dans le traitement de l’histoire, dans la psyché des personnages, dans la dynamique des histoires d’amour rendant Passions Captives « indigeste » et faisant du Woodiwiss un must read de Chi-Chi.
 
Si bien que je ne peux résister à l’invention d’une nouvelle échelle. Point de Hugh Jackman ici, mais juste l’échelle de Sirena (et pour comprendre la référence, il va falloir aller lire la chronique ici).
 
Lady Vixen de Shirlee Busbee, publié en 1980, se situe quelque part non loin de Passions Captives, tellement près que le relire pour vous présenter cette chronique aujourd’hui, et se dévouer pour la cause de la romance et ses pirates, m’a demandé beaucoup de courage.
 
Pourtant, le pitch de l’histoire fait vraiment envie, voyez donc:
 
« Orpheline, Nicole Ashford s’enfuit de chez elle: tout, plutôt que subir les humiliations infligées par ses tuteurs. Déguisée en garçon, elle se présente dans une auberge. Le capitaine y recrute son nouvel équipage. Il la toise: bien jeune, bien fragile, ce mousse. Pourtant, il l’engage.
A bord de la Belle-Garce, Nick sillonne les océans, aborde dans des iles lointaines, repaires de dangereux pirates. L’aventure l’enchante: elle a conquis sa libreté.
Libre, certes… si ce n’est qu’elle partage la cabine du capitaine Saber. Normal pour un mousse. Mais Saber n’est pas dupe: il la rudoie, la provoque, se dénude devant elle. Elle rougit? Il se moque! Elle se met en colère? Il éclate de rire! Jusqu’au jour où il arrache les vêtements de Nick, fait vibrer ce corps satiné qui n’a jamais appartenu à personne… »
 
Traduisons le résumé:
Nicole a été élevée par des opportunistes qui veulent la marier de force pour profiter ad vitam eternam se sa grande fortune.
Travestie, elle prend la mer (comme dans la chanson) à bord du navire du pirate Saber (le nom pourri, le retour de la vengeance). 
Ce dernier est un vieux singe a qui on ne la fait pas. Il la met dans sa cabine parce que vraiment, il « sait » et entend bien en profiter (comprendre Saber est un homme avec des « besoins »).
Et puis un jour… BAM!!L’histoire va plus loin, il est question de la guerre de 1812 dans les Caraïbes, de deux hommes qui jouent à chat. L’un se battant pour la gloire du Royaume-Uni, l’autre se battant pour sa liberté (et son égo). Il est question de pirates, d’aventure, de batailles… Mais arrrhhhhhh!!!! Que j’ai pu detester cette histoire!

 
Je n’ai rien contre un auteur qui fait passer ses héros par un peu de douleurs avant le feu d’articice du happy-end. Mais ici, Shirlee est une sadique, qui a joué avec mes nerfs!
 
Christopher Saxon, aka Capitaine Saber, est un mâle alpha et monstre de sexualité débordante. C’est le genre de héros décrit comme un homme qui pourrait faire soupirer tout élément portant en lui une part de féminité, qu’elle soit femme, enfant, ou pierre, les transformant en guimauves sirupeuses animées d’un feu intérieur dévorant… Et bien entendu, comme c’est un homme, un vrai. Il le sait, il en profite, il en abuse et s’enorgueillit de son petit effet.
 
Sauf quand soudainement, Nick apparait dans sa vie et sur un malentendu, à l’insu de son plein gré, le rend tout faible de désir… Saber n’aime pas perdre son sang froid, et comme c’est un butor macho dans l’âme, il le lui fait payer.
 
Et c’est là que commence le sadisme de l’auteur. Pourquoi tant de haine? Quel est l’intérêt de ce conflit qui dure sur toute la longueur du livre? Cette absence totale de communication entre les personnages, et j’irai même plus loin, cette absence totale de confiance entre les personnages est fatiguante et a complétement empêché la moindre empathie de ma part. D’autant qu’ils ne résoudront pas leur problèmes avant la toute fin du livre, soit pratiquement 600 pages à vouloir les étrangler!
 
Nick non plus n’est pas en reste. Je veux dire, cette histoire de femme déguisée en homme. Je peux à la grande limite comprendre que cela puisse marcher tout au début, mais (attention spoilers) elle passe 5 ANS dans la piraterie. Sans parler de cette insistance à revenir vers un homme violent qui l’a molestée dès leur rencontre.
C’est pourtant un élément caractéristique du old school, issu d’une forme (perverse selon moi) de pudeur dans l’envie charnelle de cette époque. Vouloir, désirer et accueillir avec plaisir l’acte sexuel était « trop osé », à la limite de l’intolérable. Les auteurs contournaient alors cette pudibonderie par le viol (oui, la logique du siècle), car le « non » de la femme rendait alors l’acte acceptable. Le désir incommensurable qui les « embrase » rend leur résistance inutile à la passion. Mais mon cerveau est trop rationnel pour réussir à avaler la naissance d’un amour.
 
Ainsi, pour moi qui suis pourtant une lectrice aguerrie qui s’était préparée à la lecture d’un old school, j’ai souffert.
Et même si je sais que ce livre constitue pour certaines amatrices de romance un monument de la romance pirate, je ne peux pas, en mon âme et conscience, vous la recommander. La virilité de Saber ne rachètera rien, l’histoire de trame ne sera pas suffisante, et l’héroïne ne vous fera pas rire! Trop de old school, tue le old school!
Bon lundi,
Tam-Tam
 
PS: 1980, c’est pile dans le créneau imposé par Karine. Je peux donc faire de la lecture douloureuse de ce livre une participation aux Harlequinades Vintage!PS2: je mérite une médaille pour ne pas avoir mentionné ce titre horrible (évocateur de trucs hyper scandaleux) qui fait pouffer le prince pas si charmant à chaque fois qu’il aperçoit le livre. Vraiment, une médaille!

Un cadeau empoisonné

Lundi est de retour, j’ai jeté l’encre et pris mon clavier et j’ai un thème à aborder (petit jeu de mot au passage, attention, je suis en forme!).

Les pirates, aujourd’hui, c’est en compagnie de Sara Winchester et Nathan Saint James que nous allons les étudier.

Dans « Un cadeau empoisonné » de Julie Garwood, nos héros se voient mariés par injonction du roi à l’âge canonique de 4 et 13 ans.
Pourquoi?

Parce que les Winchester et les Saint James nous la font un peu à la Montague et Capulet et que ça agace prodigieusement son Altesse Royale qui voudrait bien profiter de son royaume sans avoir à départager des querelles qui prennent du temps sur son cours de bilboquet et ses soirées de rami (oui, quelques jours avec les munchkins, ça vous change un vocabulaire) (pour celles qui se demanderaient, je suis nulle en bilboquet, mon pouce s’en souvient encore, et j’ai explosé le score de rami, oh yeah!)

Mais revenons en à Sara et Nathan qui grandissent dans leurs familles respectives et vaquent à leur occupations dans l’attente du jour où ils seront réunis… ou pas en fait.

Sara attend, parce que Sara est pure, naïve et pleine d’optimisme sur le monde. Mais sa famille n’est pas vraiment décidée à la laisser partir, et avec elle, à céder des terres fertiles qui valent une fortune aux mains d’un Saint James…

Nathan, de son côté, a essayé d’être réglo, mais les Winchester ne souhaitant pas jouer le jeu, il a été poussé dans ses retranchements et a donc décidé d’enlever la donzelle au giron protecteur (et quelque peu malsain) de sa douce (et cruelle) famille (de barrés).
Les voilà donc tout deux en mer, à bord d’un navire, essayant tant bien que mal de « communiquer ». Car soyons clair, la communication n’est jamais un point fort chez le héros (fille ou garçon) de romance. Vous pensez bien, ce serait trop simple, et l’histoire se finirait en une conversation!
Mais Sara et Nathan essayent. Ce qui est tout à leur honneur. Mais c’était sans compter sur la gourditude et la quichauderie de Sara. Car quand je parlais plus haut de naïveté et d’optimisme, ce que je voulais dire en fait, c’est que la jeune fille a été élevée dans une bulle arc-en-ciel de petits poneys à paillettes, le tout baignant dans une mer de moelleux petits cœurs roses irisés… Autant dire que la « vraie vie des gens normaux », Sara ne connait pas. Et son voyage sur le navire de Nathan, c’est un peu comme si elle se retrouvait projetée dans l’émission « Seul face à la nature » (Man vs. Wild) et où Nathan serait Bear Grylls qui lui expliquerait ce qu’elle doit faire pour survivre (ce que je ne préciserai pas ici, parce que la maîtresse de l’étiquette me sauterait dessus sans préavis, et je finirais privée de romance) (oui, ici, on ne prive pas de dessert, on fait PIRE!)

En résumé, Sara n’est pas vraiment taillée pour la mer : elle est maladroite, gauche, gourde et quiche à ses heures, manque de jugeote, peut se montrer un tantinet agaçante et par dessus tout TSTL (je vous renvoie à l’explication de Chi-Chi sur le sujet). J’en veux pour preuve les diverses catastrophes qui surviennent sur son passage. « Là où l’ombrelle passe, le marin trépasse », cette phrase, somme toute obscure dans sa signification, devrait prendre tout son sens une fois la lecture du livre faite!

Alors comment se fait-il que je n’ai pas jeté violemment mon livre contre le mur en poussant un grognement (très digne et plein d’élégance) et que j’en suis au stade où je vous recommande le-dit livre?

Parce que Sara arrive à supplanter son statut de TSTL (elle a frôlé la frontière de l’agacement ultime pendant ma lecture) et se rendre finalement hilarante au yeux de la lectrice avertie. 

Et puis toutes ces tentatives pour se racheter aux yeux de l’équipage, ces efforts qu’elle fait pour s’adapter à l’environnement, et enfin, son infaillible optimisme la rendent hyper attachante et font d’elle un personnage très positif dans son évolution et finalement parfait pour Nathan.

Nathan qui est un héros magnifique, régalien, macho, tout puissant…. patient! Et qui avait finalement besoin du grain de sable Sara pour retrouver le goût des choses et comprendre le sens général de la vie (envolées lyriques Tam-Tam? Oui, j’aime bien Nathan, et il a beaucoup de mérite).

Et les pirates dans tout ça?
Ce serait spoiler… Mais disons qu’il est question d’un certain Pagan le pirate, mais que l’histoire de ce dernier passe au second plan dans l’histoire. Sachez seulement que vous aimerez beaucoup Pagan. Voilà… Faudra vous débrouiller avec cela!

Avant de vous laisser, j’ai une dernière chose à partager. Je vous ai beaucoup parlé de Sara, de son côté TSTL irritant, et j’ai passé sous silence le côté overmacho tout aussi pénible du héros.

Parce que soyons honnête, un héros qui pense avoir tout le temps raison, c’est contrariant et cela peut faire naître des pulsions violente chez la plus douce des lectrices.
D’où cette interrogation: pourquoi ai-je été beaucoup plus facilement agacée par les travers de l’héroïne, alors que j’ai pardonné en un clin d’œil au héros d’être un tantinet butor par moment?

Après étude approfondie, je me demande même ce qui dans l’écriture de l’auteur, a permis la transformation logique et cohérente de Sara? Comment l’auteur a-t-elle réussi à me vendre le passage du TSTL à la Sara de la fin (je ne donnerai pas de détails, spoilers!)?

Aurais-je branché mon cerveau sur le mode « old school » qui me  permet d’encaisser certaines tendances caractéristiques de cette époque sans avoir les cheveux qui se dressent sur la tête (quand bien même, Garwood ne soit pas vraiment une old school)? Certains disent que la lecture d’un Garwood ne peut engendrer que 2 sortes de réactions: soit on adore le côté « over the top »/excessifs des héros, soit on déteste. C’est un peu comme la Marmite

Il ne me reste plus qu’à m’en remettre à votre bon jugement…
 
Bonne lecture,
Tam-Tam
PS: la première parution datant de 1991, et la couverture suintant le kitch à plein nez, ce livre fera aussi partie des Harlequinades Vintage de Karine
 

Once upon a tower – On nous ment encore!

Parlons publicité mensongère de nouveau ! Pour un livre qui pourtant est bon, Once upon a tower, le dernier Eloisa James. Bon, mais qui nous ment.
 
Dans la tradition de ce qu’a fait T., je vous présente le synopsis :
 
To win her love…
As an extremely wealthy laird, Gowan Stoughton, Duke of Kinross, can have any of the maidens at the ball he attends. The only problem is they are all English and Gowan is not so certain they are suitable. He is accustomed to the hard-working lasses from his Highlands, not these dainty noblewomen who spend their days drinking tea or some other such nonsense. But then he makes the acquaintance of Lady Edith Gilchrist. Utterly bewitched by the emerald-eyed beauty with lush golden locks, he knows he must have her.

He must free her from her tower…
« Edie » had the misfortune of being dreadfully ill at her debut ball and barely remembers what Gowan looks like. Even worse, she accepted his proposal the following day. Edie’s only true passion is playing music—until Gowan writes a scandalous letter and stirs the most irresistible desire. Yet when they marry, Edie realizes her husband needs a lesson and locks herself in a tower. Somehow Gowan must find a way to enter the tower and convince his new bride that she belongs in his arms.

 

Pour gagner son amour…
Gowan est le très riche et écossais Duc de Kinross, et il n’a que l’embarras du choix en ce qui concerne ces demoiselles. Le seul problème est qu’elles sont toutes anglaises, et Gowan n’est pas certain que ce soit acceptable. Il est habitué aux jeunes filles sérieuses et travailleuses de ses Highlands natales, et non pas à ces nobles délicates qui passent leurs journées à boire du thé ou autre activité tout aussi inutile. Mais il rencontre Lady Edith Gilchrist. Envouté par cette beauté aux yeux d’émeraude et aux boucles d’or, elle doit lui appartenir.

Il devra la délivrer de sa tour…
« Edie » a le malheur d’être terriblement malade le soir de son bal des débutantes, et se souvient à peine de ce à quoi ressemble Gowan. Pire, elle accepte sa demande en mariage dès le lendemain. La seule vraie passion d’Edie est la musique, jusqu’à ce que Gowan lui écrive une lettre scandaleuse qui éveille en elle un désir nouveau. Mais, quand ils se marient, Edie réalise que son époux a besoin d’être éduqué, et elle s’enferme dans une tour. Gowan devra, d’une manière ou d’une autre, trouver le moyen d’accéder à cette tour et de convaincre sa jeune épouse que sa place est bien entre ses bras.
 
Voilà un résumé qui laisse penser à un mariage rapide, et une histoire qui se développe avec les personnages chacun de leur côté, apprenant à se connaitre et à s’apprivoiser sans que l’aspect physique ne vienne interférer. Cela laisse penser que Gowan, fasciné par son épouse, va prendre en charge la séduction d’Edie. Cela laisse penser qu’Edie est pleine d’assurance, qu’elle sait ce qu’elle attend de son mariage (qu’elle aurait choisi) et qu’elle utilise la tour pour imprimer sa marque sur ce nouveau mariage.
 
Je crie au scandale.
 
Rien que dans la 4ème de couverture, il y a des erreurs.
 
Edie n’accepte pas la demande en mariage, c’est son père qui l’accepte pour elle sans même la consulter avant. Gowan n’écrit pas une lettre à Edie, il répond à une lettre qu’elle lui a envoyée avant.
 
Quant au reste ? L’entente entre Gowan et Edie est immédiate (pas le soir du premier bal, où elle est malade, mais dès la seconde rencontre), à tel point qu’ils décident d’un commun accord de raccourcir leurs fiançailles pour profiter plus vite de leur vie maritale. Sauf que le mariage arrive finalement assez tard dans le livre, presque au tiers. Mariage suivi par un LONG voyage de Londres vers l’Ecosse qui prend plusieurs chapitres où ils arrivent à la moitié du livre. Puis une succession d’évènements divers qui retardent encore la progression des choses. Parce que, en lisant, je n’attendais qu’une chose : mais quand Edie va-t-elle donc s’enfermer dans sa tour ? Et pourquoi, alors que les choses semblent plutôt bien se passer entre elle et Gowan ?
 
Quand le fameux « enfermement » arrive enfin, il ne ressemble en rien à ce qui nous a été annoncé. Il reste alors à peine une centaine de pages au livre, Edie y reste quelques jours (moins d’une semaine) et tout le monde peut entrer sauf notre héros, à qui la porte restera fermée… une soirée ! Soirée bien trop longue à son gout, mais il s’agirait de remettre les choses en perspective !
 
Alors voilà. Voilà comment un excellent livre (car oui, c’est un excellent livre, qui explore des thématiques trop peu abordées en romance, comme ce qui se passe lorsque l’accomplissement du devoir conjugal se passe mal. Mais vraiment mal. Ou lorsque ce devoir n’est pas couronné d’un héritier. Ou lorsque chacun va chercher son bonheur ailleurs, dans les bras d’un autre ou au fond d’une bouteille. Vous vous en doutez, toutes ces problématiques ne touchent pas les héros mais elles sont présentes, et intéressantes), je disais donc un excellent livre peut décevoir par le simple fait d’une 4ème de couverture terriblement mal calibrée.
 
Alors je suis frustrée, car Once upon a tower est le dernier Eloisa James, adapté d’un mélange de Roméo et Juliette (que je n’aime pas) et de Raiponce (dont j’aime le dessin animé – moins le vrai conte qui est bien plus cruel), que j’aime Eloisa, que j’aime surtout sa série sur les contes de fées, que When Beauty tamed the Beast reste encore et toujours un de mes chouchous absolus, et car je n’ai pas eu la romance que l’on m’avait promise.
 
Je n’ai pas eu ce que l’on m’a vendu. J’ai eu une romance digne d’Eloisa, avec un héros émouvant, qui se donne beaucoup de mal pour reconquérir son héroïne, mais hélas un héros qui s’est également conduit comme un goujat et qui mérite que son héroïne lui ferme la porte ! J’ai eu une héroïne qui s’affirme au fur et à mesure que l’histoire avance mais qui n’est pas du tout la jeune femme audacieuse et un peu rebelle que l’on m’avait laissé sous-entendre.
 
J’ai eu un livre où aucune mention n’avait été faite des histoires secondaires, pourtant bien présentes et ayant un impact très fort sur le comportement de nos héros. La présence de la belle-mère d’Edie, de son père, de la sœur de Gowan, d’un secrétaire trop zélé, va avoir un poids considérable sur les relations qui se lient et rien ne m’y avait préparé.
 
Malgré la publicité mensongère, j’ai donc eu un livre touchant, mordant et drôle dans le plus pur style de l’auteur, que je vous conseille évidemment (et je ne doute pas que la traduction soit en route, maintenant que le mouvement a été lancé) !
 
Comme quoi, l’erreur de casting n’est pas toujours signe de mauvais livre. Juste signe d’une erreur de marketing peut-être ? 
 
 
Bonne lecture,
Chi-Chi
 

How to romance a rake

Il y a des matins pourris où se réveiller est un effort qui demande toute l’énergie dont nous sommes capables. Que ce soit parce que il n’y a plus de café/thé/chicorée dans le placard, ou parce que votre pull préféré porte le souvenir de la sauce bolognaise de la veille, ces matins sont horribles.

Fort heureusement, il n’y a pas de fatalité dans ces matins là. Car il suffit d’une chose pour vous amener le sourire aux lèvres et illuminer votre journée.

J’ai vécu un de ces matins fin juin. Je me suis réveillée, il pleuvait. J’ai tiré ma carcasse hors du confort de mon lit, et il n’y avait plus de céréales. Et laissez moi vous dire qu’une princesse en hypoglycémie ce n’est pas beau à voir. Ce n’est pas encore le stade Gremlins, mais on n’est pas loin.

Mais en revenant du supermarché local (le majordome était en vacances) avec ma boite de corn-flakes, j’ai ouvert ma boîte aux lettres… et j’y ai trouvé… un colis amazon !

Alors c’était peut-être le manque de sucres dans mon système, ou de la sénilité précoce, mais en observant ce paquet, j’ai pris conscience que je n’avais aucun souvenir d’un achat…

Prise d’une excitation soudaine, je suis rentrée précipitamment, j’ai presque jeté mes céréales dans la cuisine et me suis concentrée sur le colis.

J’ai trouvé à l’intérieur ‘’How to romance a rake’’, une romance régence de Manda Collins. Et le nom de ma bénéfactrice : Pirouette !

Ce qu’il faut savoir à propos de Pirouette, c’est qu’elle est très difficile en matière de romance historique, voire impossible à satisfaire. Si bien qu’elle reste souvent une lectrice fidèle des contemporains de tous poils, et nous laisse le soin de faire vivre la planète historique sans elle.

Alors recevoir une régence de sa part, c’était à la fois adorable et l’assurance d’une romance de qualité exceptionnelle.

Et je n’ai pas été déçue, voyez donc…

How to romance a rake est le second opus de la série des ‘’Ugly Ducklings’’ (les vilains petits canards, en français) qui raconte l’histoire de trois cousines. Notre opus du jour se concentre sur Juliet Shelby, de prime abord bien sous tous rapports, charmante, séduisante… mais affublée d’un boitement qui la rend invisible aux meilleurs partis du marché et la cible de moqueries de la part des pestes en tout genre qui peuplent les bals londoniens.

Et c’est dans un salon de musique, à l’occasion d’un de ces bals, que notre histoire commence.

Fatiguée par la foule, Juliet s’est réfugiée là en espérant sans doute pouvoir profiter de quelques instants de quiétude en compagnie de son instrument fétiche. 
C’était sans compter sur l’arrivée des deux pestes en chef de la saison.

Juliet a juste le temps de se cacher derrière un paravent avant d’assister à une conversation dont elle est le sujet… malheureusement. Nos deux pestes dissertent allègrement sur les différents défauts dont sont affublés notre héroïne et ses cousines. Et bien entendu, elles sont loin d’être délicates sur le sujet (opération hippopotame dans un magasin de porcelaine, ON!).

Juliet se demande combien de temps la torture va encore durer quand le Vicomte Alec Deveril, hôte de la soirée, fait son apparition dans la pièce et abrège la souffrance de notre jeune éclopée.

Mais alors que Juliet pensait s’en sortir sa dignité intacte, Alec l’invite à sortir de sa cachette, révélant ainsi sa connaissance totale de la situation…

Fort heureusement, notre héros est un homme bien, qui a passé sa vie à tenter de racheter la réputation catastrophique que sa famille avait par le passé dans la bonne société, et il réconforte Juliet comme il peut.

De cette rencontre nait une amitié… etc (sous entendre, il se marièrent et eurent plein de spendides enfants aux joues roses). Mais qu’importe la destination en romance, c’est le chemin emprunté qui importe. Et le chemin ici, c’est le paradis!

J’ai dévoré cette régence en moins de 24h. Entre l’histoire absolument délicieuse et les personnages sweet à souhait, je n’ai pas pu m’arrêter.

Juliet est criante de vérité avec ses insécurités, sa mère absolument horrible, qui veut la marier (de force) à un déplaisant lord, son père absent, trop occupé par sa carrière de diplomate, et le mystère entourant son infirmité.

Quant à Alec, il a beau être un rake, séduisant, charmeur et irrésistible, il a lui aussi beaucoup à faire avec son passé familial : une mère dépressive, un père sans aucun respect pour la gente féminine (qui quand elle dit non, veut dire oui…) ou pour le travail des autres (payer les artisans ? vraiment ?). Ce qui a laissé Alec avec un profond sens du devoir, et quelques problèmes de confiance…

C’est le grand pouvoir de ce livre, un mix d’humour, de personnages attachants et beaucoup de cohérence dans leur histoire.

Et ce moment de swoonage intense, je le dois à Pirouette… Un grand MERCI !!!
 
Je m’en vais à présent rattraper mon retard de lecture des livres de cette auteur.
 
 


Bonne lecture,
Tam-Tam

 

Episode 3 et fin: Sans orgueil ni préjugés

Résumé des épisodes précédents : les synopsis vous mentent !
 
Que l’on cherche un livre aux allures de vieux Harlequin old school, un nerd au potentiel de sexitude sous exploité ou que l’on ai envie de se plonger dans une régence aux évocations du monde de Jane Austen… 

On nous ment (on nous spolie, et je n’appelle pas à la révolution, promis) et depuis deux semaines, en passant un peu ma frustration, je vous fais rire en vous racontant ce que je cherchais dans mes lectures et ce que j’y ai trouvé.


Le livre d’aujourd’hui est un historique, récent et français. Sans orgueil ni préjugés de Cassandra O’Donnell est le premier tome de la série des sœurs Chabrey et il nous conte l’histoire de Malcolm et Morganna.

Sans plus attendre passons au synopsis :
Le mariage ? Morgana Charbrey ne veut pas en entendre parler ! Elle préfère son indépendance et les sciences, passion qu’elle dissimule derrière une prétendue maladie, loin des regards courroucés de la bonne société. Lorsqu’elle apprend que le manuscrit de sa sœur a été refusé par un éditeur méprisant l’intellect féminin, Morgana décide d’aller confronter ce personnage cynique et détestable. Si ce dernier pense pouvoir confondre la demoiselle à coups de reparties cinglantes et de sourires enjôleurs, il ne sait pas encore à qui il a affaire…
A la lecture de ce dernier, la lectrice de romance se dit que 1) elle va avoir le droit à une romance historique pleine d’humour avec 2) un personnage féminin au caractère bien trempé et 3) un héros qui a besoin urgemment de se faire remettre à sa place. 

Une lecture dans la lignée des Lisa Kleypas, Julia Quinn et autres Eloisa James. C’est à dire une régence moderne, avec une dose suffisante d’anachronisme(s) dans le caractère des personnages pour que l’humour soit au rendez-vous…

Pour ne pas risquer une nouvelle déconvenue, j’avais même lu plein de chroniques hyper enthousiastes et loin de moi l’idée de dire que le livre est mauvais, mais il ne correspond juste pas à ce que j’attendais.

Pourquoi donc?
Parce que ce livre n’est pas aussi moderne qu’il veut se vendre. Pour étayer mon argumentation, il va me falloir faire un petit bond dans le temps, et revenir aux décennies précédentes. 
La romance, dixit Chi-Chi (qui a joué le rôle aujourd’hui de mon wikipanion perso), trouve ses premiers balbutiements chez nos amis les Grecs du 3ème et 4ème siècle, il y a donc très très longtemps (dans une galaxie très très lointaine…)(non, je m’égare), ce qui lui a bien laissé le temps d’évoluer. 

Cependant, la romance telle que nous la connaissons remonte aux années 70 (à la louche). C’était alors le règne de ce que l’on qualifie de « old-school« , où le héros était macho et dominateur, l’héroïne était belle, fragile et plutôt sans défense et où la pâmoison et le butor étaient rois dans les traductions.
Les experts s’accordent à dire que le virage entre le old-school et la romance moderne s’est fait autour d’un roman, AKISA (A Knight In Shinning Armor, en français, Vint un chevalier) de Jude Deveraux. 

La romance, dite moderne, pris alors son envol dans les années 80 (bonjour mulet et épaulettes) avant de s’installer comme la dominante dans les années 90 où les héros étaient certes toujours masculins, mais où ils écoutaient aussi leur douce qui n’était plus sans défense, qui avait un avis et même parfois raison (miracle!).

La romance moderne, aurait ainsi suivi les modifications des aspirations des femmes, et les héroïnes ont repris le contrôle des romances tandis que nos mères prenaient le contrôle de leurs vies (pour faire dans le schématique).

Sans orgueil ni préjugés se veut une romance moderne. Son héroïne y est férue de sciences, souhaite mener sa barque et veut faire fi des conventions. Son héros se veut de la trempe des machos qui ont juste besoin de LA femme qui saura leur faire entendre la voix de la sagesse. Ce que j’applaudis à gorge palpitante. 

Sauf quand la lecture me révèle du old-school qui n’était absolument pas dans le contrat!
Certes, notre héroïne est toujours aussi passionnée de sciences, sauf qu’il lui suffit de voir le héros pour 1) le détester (vous me direz qu’étant donné son attitude c’est tout à fait normal) comme le butor qu’il est et 2) ne pas lui résister (parce que des choses physiques se passent en elle et qu’elle ne peut maitriser le désir qui déferle). Et cela, mes amies, c’est clairement du cliché old-school où on pourrait presque dire que la jeune Morganna n’a pas le cerveau nécessaire pour dire non et résister.

Et le héros dans l’histoire? Il est de la même trempe. 

Deuxième rencontre, l’héroïne lui tient tête… le désir l’assaille, et hop, je t’embrasse pour te punir ! Et s’il y a bien un trait qui est propre au old-school c’est celui-là. L’hégémonie masculine sur la femme, cette dernière qui dit non mais qui veut dire oui. On forcit un peu les trait et BAM ! Passions Captives ! (pour celles qui n’auraient pas lu l’article, allez donc rire!)


Comme je suis têtue, j’ai continué ma lecture au-delà de la deuxième rencontre. Mais l’intrigue est fainéante. Résoudre tous les problèmes de communication à coup de désir irrépressible, c’est très difficile à croire. 

D’ailleurs revenons à ce désir débordant. La régence en romance est un genre qui s’appuie sur une série d’anachronismes pour nous vendre du rêve. On croit au mariage d’amour dans une société qui fonctionnait sur les mariages d’intérêts et de convenances, on avale en souriant l’improbabilité des situations où les héros se laissent aller à leurs hormones avant le passage devant Monsieur le curé/pasteur/capitaine de bateau. 

Mais notre désir d’y croire s’arrête quand le bouchon a été poussé trop loin (et ce n’est pas Maurice qui me dira le contraire). C’est pour cela que dans ce livre précisement, cela va au delà de la crédibilité historique et touche la crédibilité littéraire de base. 

Je m’explique et je vous plante le décor. Morganna et sa sœur arrivent à Londres, se rendent chez Malcolm, lord et éditeur, pour protester quant au refus d’éditer le roman de la jeune soeur. Notre héros se montre arrogant et répond qu’il a ses raisons (comprendre, il a un gogo-gadget-o-p*****, et on ne peut pas comprendre). 

Le même jour, Malcolm se rend au domicile des Chabrey, et au lieu d’attendre d’être introduit par le majordome, il force le passage. S’en suit une discussion qu’on pourrait fort aisément qualifiée de houleuse, conclue par un baiser du monsieur à la demoiselle.

Ainsi, si on me vend un historique, je vais avoir du mal à croire qu’un lord à la réputation correcte (comprendre qu’il n’est pas connu pour visiter les chambres des domestiques de toutes les demeures dans lesquelles il est invité) va soudainement forcer l’entrée d’une maison où il n’a jamais été reçu pour ensuite embrasser la personne qui aura consentie à le recevoir, et ce, malgré la scandaleuse enfreinte à l’étiquette. 

Quand cette scène arrive autour de la page 50, il y a de quoi être refroidie.


Alors que l’auteure elle-même dit qu’elle a cherché à créer une ambiance désuète avec un langage que n’utilisent pas les anglo-saxons et que la romance offrait une plus grande liberté car il n’y a pas de vérité historique. 

Oui, lire un historique ne veut pas dire lire une biographie sur la vie de la femme au Second Empire, ni les mémoires d’un moine franciscain à la Renaissance. Mais il existe une limite à notre capacité à « gober » les anachronismes. Et certes, on peut s’amuser en romance, mais de là à mélanger les genres comme cela, j’ai juste la sensation qu’on me prend pour une (ravissante) idiote qui ne saura pas voir la différence. Ainsi, la régence, c’est une dose nécessaire de conventions et de règles que l’auteur peut choisir de « tordre » avec talent.
Enfin, je finirai sur une dernière réflexion : si cette même scène était adaptée dans un contemporain, je crois que je tiquerais tout autant, parce qu’un homme qui embrasse pour faire taire parce qu’il ne sait résister au désir qui monte en lui la deuxième fois qu’il me voit, je lui envoie mon genoux dans… bref, vous savez où!
Comme quoi, certaines conventions traversent les époques.
 
Bon Lundi,
Tam-Tam

The Duke’s tattoo

Voici encore un livre repéré sur Goodreads, ce temple de la tentation et le pire ennemi de mon budget. 

Le titre à lui tout seul m’a intriguée : The duke’s tattoo, Four horseman of the apocalypse 1
Le tatouage du Duc, Les quatre cavaliers de l’apocalypse 1
 
Jusque-là, rien que de très classique. 

Mais le sous-titre promettait quelque chose de plus drôle :
A regency novel of love and revenge, though not in that order, by Miranda Davis.
Une régence à propos d’amour et de vengeance, mais pas dans cet ordre-là.
 

Nettement plus intriguant ! (pas tellement la promesse de vengeance, mais l’humour qui pointe sur la formulation et qui change agréablement des promesses de drames, mélo et autres sentiments intenses et passionnés qui me fatiguent plus qu’autre chose – ce n’est jamais aussi bon que ce que l’on nous promet – autant ne pas faire de publicité mensongère et les hippopotames seront bien gardés !!!)
 
Pitchons donc :
Miss Prudence Haversham est pharmacienne à Bath. Depuis  10 ans, elle rumine sa vengeance contre le Duc d’Ainsworth, qui l’a compromise alors qu’elle avait à peine 16 ans, la condamnant à une vie en marge de la bonne société où elle est née. Et quand je dis rumine, je veux dire que Prudence a prévu un plan diabolique impliquant un enlèvement, une drogue puissante, un artiste tatoueur chinois et un dessin grivois. Un plan tout ce qu’il y a de plus simple, mais qu’elle ne comptait jamais mettre en œuvre. Jusqu’au soir fatidique où, en visite à Londres, son personnel de maison un peu trop zélé débarque dans son salon avec un Duc drogué sur l’épaule. Emportée (pas par la foule mais par l’émotion), le plan est rondement mené. Sauf que…
 
Sauf qu’il y a eu erreur sur l’identité et que le Duc en question, qui répond pourtant bien au nom d’Ainsworth, n’est pas l’homme dont Prudence se souvient !
 
Fort embarrassée de s’en rendre compte seulement après avoir mené à bien sa vengeance, celle-ci abandonne donc notre homme sur un banc et s’en retourne à ses petites affaires, à Bath. Puis, elle croise très fort les doigts pour que le Duc ne découvre jamais qui est responsable pour le tatouage qui décore désormais une partie fort délicate de son anatomie. Oui oui, vous avez bien compris, non contente de tatouer des hommes inconscients, Miss Prudence Haversham choisit ses emplacements avec un aplomb que n’aurait pas désavoué le plus hard-core de nos bad-boys tatoués, pour les décorer de dessins colorés à des endroits forts improbables. Souffrir par là où on a pêché, tout ça tout ça…
 
Je vous laisse imagine le bonheur du Duc quand il se réveille avec une sacré gueule de bois le lendemain matin, rasé de près là où il n’est pas supposé l’être et avec cette nouvelle décoration… pour le moins embarrassante ! 

Maintenant que Prudence a eu sa vengeance, c’est donc au tour du Duc. Et dans tout cela, pour l’amour, on verra plus tard !
 
Cette histoire m’a fait rire. Mais vraiment rire. Tout est à l’avenant. Du tatouage du Duc jusqu’à la manière dont il va (bien évidemment) retrouver la responsable, de la manière dont Prudence accueille les projets de vengeance de notre Duc, de la façon dont les fameux cavaliers de l’apocalypse sont persuadés de devoir voler à la rescousse même quand on ne leur a rien demandé, des employés qui ne sont jamais zélés quand il le faudrait, aux chiens qui n’impressionnent personne, tout est fait pour amuser la galerie… pardon, le lecteur.
 
Et ça marche ! Prudence est un personnage original, complètement anachronique, mais divertissante. On n’y croit pas une seconde, à cette pseudo-vieille fille à moitié pudique, comme une jeune fille de son temps mais capable d’imaginer une vengeance pareille, exerçant un métier d’homme et ayant des méthodes digne d’un médecin de notre siècle (vous ne trouvez pas cela merveilleux vous comme dans les romances, les héros sont toujours les seuls personnages de toute la société à avoir des idées très avancées sur la médecine, idées qui ne feront pourtant leur chemin que près d’un siècle plus tard, comme l’existence des microbes et leur mode de propagation ou les effets négatifs de la saignée ?) (j’ai toujours pensé que les personnages de romance étaient plus intelligents que le reste de la société dans laquelle ils évoluent).
 
On n’y croit pas une seconde, à ce Duc qui, de retour de Waterloo à deux doigts de l’amputation du bras, se réveille un matin avec un drôle de tatouage et reste étonnement calme, qui finit par guérir en à peine quelques semaines sous les doigts experts de notre pharmacienne (je vous l’ai dit, méthodes médicales révolutionnaires), qui planifie sa vengeance pour ne jamais la mettre en œuvre (elle n’implique pas de tatouage mais des méthodes bien plus traditionnelles), et qui est pathologiquement incapable de dire ce qu’il pense de façon claire, donnant lieu à une série de quiproquos tous plus sots les uns que les autres.
 
On ne croit pas non plus une seconde au style de l’auteur, ampoulé jusqu’à devenir illisible par moments, utilisant un vocabulaire passé et complexe, qui m’a obligé à aller chercher des informations dans le dictionnaire (la honte, cela ne m’était pas arrivé depuis des années) (mais autant vous dire tout de suite que si vous n’êtes pas très bons en anglais vous allez souffrir).
 
On n’y croit pas une seconde mais on s’amuse.
 
A ce point d’ailleurs que je ne pense pas que l’auteur se soit prise au sérieux en écrivant son histoire. Elle semble avoir voulu au contraire écrire une parodie de la romance régence par excellence, empilant les clichés les uns sur les autres pour mieux nous amuser et noyant le lecteur dans une prose fleurie old-school comme on n’en trouve plus beaucoup de nos jours !
 
Alors, sans vraiment pouvoir dire que j’ai adoré ce livre, je vous propose d’y jeter un œil, vous pourriez vous aussi vous surprendre à aimer et à rire de cette romance improbable et décalée, qui vous fera passer un bon moment !
 
 
Bonne lecture,
Chi-Chi

 

Lord of Darkness

Stoppez les presses, le nouveau Hoyt est sorti!!! Et que ceux qui veulent crier au scandale parce que j’ai genre 1 mois et demi de retard sur la sortie freinent des 4 pieds. D’ailleurs pourquoi 4 pieds, pensez-vous que cette expression nous vienne du temps où l’homme marchait à 4 pattes? Ou alors c’est une personnification de l’homme via sa monture… Un peu comme certains hommes s’identifient maintenant à leur automobile… 

Mais je m’égare, comme toujours, revenons donc au dernier Hoyt, qui est sorti il y a de nombreuses semaines mais que j’ai lu quasi immédiatement. Il sort en français en septembre (soit presque demain en fait), je vais donc revêtir mon costume de vile tentatrice et vous présenter cet opus de la série « Maiden Lane » intitulé avec classe et distinction « Lord of Darkness ».

Le maitre de l’ombre en question n’est autre que Godric St. John, un autre fantôme (en fait il y en a trois, mais chuuuttt SPOILERS) marié à Lady Margaret Reading. Même s’ils habitent séparés depuis l’aube de leur mariage et que l’on pourrait arguer que celui-ci n’a donc de mariage que le nom. Mais que voulez-vous, un accord est un accord, et ce dernier a été passé entre Griffin (le grand frère de Margaret) et Godric, sur la base d’un chantage dans la veine de :  « je connais ton identité secrète, j’ai une sœur en mal de mari, faisons un pacte et serrons-nous la main autour d’un verre de cognac ».

Mais voilà que Margaret est de retour en ville pour venger celui qui était son amant (d’où la nécessité d’un mari à l’époque) et qui aurait été tué par………. le fantôme!!! tan tan tan!!
Mystère et boule de pétanque, l’intrigue se corse.

Sauf que non, bien sûr, le fantome n’a pas tué, mais il va néanmoins falloir que :
1) Godric galère pour garder son secret (quel prénom, je ne résiste pas au gloussement)
2) résiste à sa femme (résultat d’une promesse à lui-même impliquant le souvenir de feue Carla, son amour perdu) (promis, je spoile pas, c’est révélé dès le début)
3) ne se fasse pas arrêter par un Dragon de la garde un tantinet zélé (pour ceux qui connaitraient, il n’est pas sans me rappeler l’inspecteur Quentin Chapuis dans Cat’s Eyes) (on a les références qu’on mérite)
Et ces trois points, le tout orchestré par Madame Hoyt, donne un très bon opus de cette série. Il y aura :

  • de l’action à Saint Giles et sous les couvertures – oui, parce qu’il a beau vouloir résister, notre ami Godric ne fait pas le poids face à une Margaret qui a entendu l’appel de la forêt, comprendre, son Big Ben interne s’est gentiment rappelé à elle, et elle bave devant les bébés animaux et poussant des cris qui n’ont rien de distingués (à moins que ce soit moi… je m’égare)
  • des secrets révélés – Carla, Roger, fantômes, vous allez tous avoir droit à votre heure de gloire
  • la naissance de bébés chiens (véridique)
  • une scène de bal – avec des tourbillons de jupons
  • une sortie au théâtre – avec des alcôves et des zones d’ombres
  • une course poursuite finale – et un dragon qui sait courir

Non content de me faire dire que j’ai préféré ce tome au précédent, « Lord of Darkness » crée chez moi une frustration intense. Car l’auteur dillue quelques informations sur le dernier héros, et je n’ai que trop hâte d’en savoir plus.

En attendant, lisez celui-ci. Je me charge de vous tester le suivant quand il sortira!

  
Bonne lecture,
Tam-Tam
 

L’amant de Lady Sophia

Chères lectrices et chers lecteurs, 

Je me présente, je suis Little B. !! La fameuse petite sœur de Tam-Tam, et je viens vous faire un petit article sur un livre que j’ai dévoré.
 
Mais revenons en arrière un moment pour ceux qui ne suivrait pas: tout a commencé l’année dernière pendant les grandes vacances. J’étais à la mer avec Tam-Tam quand elle m’a fait découvrir le côté rose de la force avec « Course poursuite fatale » de Linda Howard (ce livre est soit dit en passant une petite tuerie mais revenons à nos moutons) après ce livre je me suis retrouvée sans romance à me mettre sous la dent. 
Mais heureusement pour moi Tam-Tam connaissait un bouquiniste où nous sommes allées me dégoter 5 merveilleuses romances. De retour à la maison je me suis mise tous de suite à lire l' »Amant de lady Sophia » de Lisa Kleypas, c’est le livre dont je vais vous parler aujourd’hui ! 

Ce livre est le deuxième tome de la série « Les Bow Street Runners », et il est tout simplement un délice (comme tous les Lisa Kleypas que j’ai lu). Elle a cette façon d’écrire en vous tenant toujours en haleine. C’est une bouffée d’air frais qui permet de respirer.

C’est l’histoire d’une jeune et jolie jeune femme (c’est le concept dans toutes les romances mais bon) qui pour venger son frère arrive à Londres pour retrouver le juge qui pour elle est responsable de la mort de son frère.

Bien sûr elle s’attendait à voir un juge proéminent et dans la force de l’âge, ce qui n’est pas la cas du juge Ross Cannon qui est tout simplement à croquer. Elle était pourtant là pour lui ruiner sa réputation que l’on disait irréprochable, en faire la risée de Londres, le ridiculiser à jamais. 

Pour cela elle avait réussi à se faire engager comme gouvernante chez lui. Sauf que tout ne c’est pas passé comme elle l’avait prévu car elle est tombée sous le charme indéniable du juge. Comme dans tous les Kleypas que j’ai lu le héros est musclé, agile, doué de ses mains, tout pour faire craquer une femme, même la plus réfractaire – ce qui est le cas de Sophia qui bien qu’ayant son frère en tête mais, va vite laisser tomber cet obstacle entre eux. Car ce juge aux mille et une facettes, au désir enfoui, au caractère mystérieux, fait craqué la belle Sophia. 

Ross est veuf depuis plusieurs années et n’a jamais eu d’autre relation depuis, on l’appelle même le moine de Bow street! Ce qui n’est pas du tout le premier qualificatif que j’aurais trouvé pour lui qui est plutôt pour moi « l’homme-radiateur » car tout de suite en voyant Lady Sophia, des pulsions « animales » ce sont réveillées en lui. 

Ce livre ne raconte pas qu’une attirance magnétique entre les deux héros (le genre où l’on attend juste le moment où ils vont se tomber dans les bras comme par magie), NON !!! Il y a une vrai histoire et une intrigue sur le mystérieux frère de Sophia. Il y a aussi un troisième personnage qui perturbe le rapprochement des deux héros, ce personnage est l’ennemi de Ross et il s’appelle Nick Gentry.

Son chemin croise régulièrement celui de Ross et Sophia et peu à peu il s’immisce dans leur relation. Sophia reçoit des cadeaux somptueux de la part de cet homme. Mais qui est cet homme ? Pourquoi fait-il ça ? Quel est son rapport avec la belle Sophia ?

Je suppose que vous aimeriez savoir la suite ? Mais je vais vous laisser méditer sur tout ça (comme ça vous serez obligé de lire ce livre). Comme vous avez pu le comprendre, j’ai beaucoup apprécié cette romance et je vous conseille vivement de la lire (et vite).
 
  
Bonne lecture,
Little B.

  

Le journal de Mr. Darcy

Bicentenaire oblige, la scène littéraire a vu fleurir ces derniers moi un certains nombre d’austinerie. Entre le très merveilleux vlog « Lizzie Bennet Diaries » ou la collection Pemberley de chez Milady (dont le livre d’aujourd’hui est extrait), une adoratrice de cette « dear Jane » peut très bien respirer Jane Austen, dormir Jane Austen et manger Jane Austen tant les possibilités sont nombreuses.

Car les auteurs n’ont pas attendu le bicentenaire pour s’en donner à coeur joie. Chi-Chi en son temps vous a parlé de « Acting up », Duchess V a évoqué le polar « La mort s’invite à Pemberley«  et pour ma part, je me rappelle avoir choisi et lu plusieurs livres parce que leurs titres portaient la mention « Mister Darcy ».
Le virus est donc bien là. Et j’aime à me dire que c’est un bon virus. Car quand un livre, un film, une série nous donne envie de découvrir l’œuvre originale de l’auteur, c’est que la réadaptation (ou la fanfiction) a rempli son office. Non seulement elle nous a ravi le temps d’un livre, mais elle nous a ouvert des horizons plus beaux et chatoyants encore…

Il y a quelques années, c’est grâce à Clueless que j’ai eu envie de voir le film Emma qui m’a ensuite donné envie de lire le livre… Aujourd’hui, ce sont les LBD qui m’ont redonné envie de me plonger dans l’univers de Jane avec Mansfield Park (dont la lecture est en pause, mea culpa) et l’austinerie que je m’apprête à vous présenter :

Le journal de Mister Darcy d’Amanda Grange. Tout un programme!

Bien entendu, je ne saurais que vous conseiller de connaitre l’histoire originale avant. Non que le livre ne soit pas intéressant seul. Mais la double lecture est vraiment une partie intégrante de l’histoire et celle qui m’a vraiment tenue en haleine. En effet, à chaque nouvelle entrée du journal, on attend de découvrir Elizabeth au détour d’une phrase, on espère la mention de Jane. 
Parce que la double lecture, c’est savoir ce qui va se passer « dans l’absolu », mais ne pas savoir comment Darcychou va le vivre. La double lecture, c’est savoir qu’Elizabeth va rejeter une première fois notre héros avant de réaliser sa grossière erreur et se mettre elle aussi à fantasmer sur une chemise mouillée… Mais qu’est ce que je raconte… La double lecture, c’est connaitre le point de vu de Lizzie, et enfin savoir ce qui se passe dans la tête du grave et noble Darcy.
Je sens que j’en perds certains. Je m’en vais donc annoncer que si vous ne connaissez pas P&P, les paragraphes qui suivent vont contenir des spoilers de cette histoire. Pour ceux qui n’auraient pas lu le « Journal », promis, je ne spoile pas ce dernier… mais comme les deux histoires sont liées………………. Bref, revenons à Fitzwilliam!
Le format journal et cette histoire re-racontée à la première personne nous donne son point de vue sur l’histoire, sur Caroline, Bingley, Georgiana, Whickam, et bien entendu toute la famille Bennet! Bien évidement, on reste parfois loin de l’histoire d’Elizabeth, mais étrangement, j’ai trouvé intéressant d’en découvrir plus sur Bingley et ses soeurs.

Mais au delà de l’histoire, du point de vue de Darcy et du happy-end tant attendu, la prouesse de l’auteur est sans doute d’avoir toujours repris les lignes de l’auteur quand la scène s’y prêtait. Ce sont des clins d’œil, des références, comme autant de marques de respect envers Jane et son ouvrage.
Toutefois, l’auteur n’aura pas réussi à « sonner » comme Jane. Et si certains argueront que ce n’est finalement pas si mal, je regrette pour ma part de ne pas avoir pu me plonger dans le style fleuri au vocabulaire recherché de Jane Austen. Mais à quelque chose, malheur est bon, puisque cela rend finalement « Le journal de Mister Darcy » beaucoup plus accessible à la lecture.
  
Bonne lecture,
Tam-Tam

La curiosité est un vilain défaut – Cercle des canailles 2

maclean-curiosite
Dernier-né de Sarah MacLean et 2ème opus de sa série « Rules of Scoundrel« , « One good Earl deserves a lover » raconte l’histoire de la petite soeur de Pénélope, héroïne du précédent livre.
 
Pippa Mayberry, 5ème fille de la fratrie, est une jeune fille raisonnable. Extrêmement brillante, elle s’est toujours sentie étrangement marginale, que ce soit dans sa propre famille ou dans la bonne société londonienne. Ainsi, de son mariage, elle n’attend pas plus, pas moins.
 
Son fiancé aime se réconforter dans la simplicité des choses de la campagne, qu’à cela ne tienne, elle s’interrogera sur les rouages du domaine à sa place et le laissera à ses longues balades. C’est ce que l’on peut attendre d’un mariage finalement? Et puis, sous cette « simplicité d’esprit » (en réalité, comparée à elle, n’importe qui aurait l’air d’un idiot), il a eu la gentillesse de lui demander sa main, main que Pippa a consentie à lui donner.
 
Et l’honneur de la parole donnée, Pippa y tient. Que lui importe que sa famille toute entière lui assure qu’elle sera derrière elle, si jamais elle décidait de revenir sur sa décision. Elle l’épousera. Point.
 
Alors comment expliquer sa présence un soir dans le bureau de Cross, co-fondateur du club de jeu « The Angel »?
C’est très simple. Notre chère Pippa veut comprendre. Comprendre quoi? Comment les relations entre hommes et femmes fonctionnent. Car, voyez-vous, si elle est bien décidée à se marier, elle n’en sait pas moins qu’elle sera le cerveau du couple et craint que son ignorance des « choses de la vie » (que j’aime bien appeler la théorie du Lego) constitue un danger pour la fondation même de son mariage. Elle décide donc d’aller rencontrer un « rake » notoire pour l’inviter à la « ruiner », lui montrant ainsi comment on insère……. mais je m’égare……
 
La voila donc dans le bureau de Jasper/Cross (homme aux multiples visages), qui contre toute attente dit non.
Pippa insiste.
Cross refuse.
Pippa insiste et demande à savoir pourquoi non.
Cross refuse encore et ne dit rien de plus.
Pippa invoque des raisons cartésiennes, le chantage, le pot de vin, la violence…
Cross lève les yeux au ciel… et refuse.
Tam-Tam trépigne!!!
 
Car une lectrice de romance ne se laissera pas leurrer. Elle a compris!
Elle sait que Cross est le réel héros. Que le fiancé a tout faux et que, la sexytude greffée au corps, Cross est celui qui déclenchera soupirs et pâmoisons dans nos cœurs de princesses esseulées.
 
Et quel héros, car sous ce « déguisement » de tenancier de casino, se cache Jasper, Earl (aka Comte) de Harlow : un passé sombre, un secret mystérieux. Un 2nd fils devenu Comte, un « spare », comme on les appelle. Le fils « en rab » conçu pour s’assurer de la pérennité du nom et presque rien d’autre.
 
Leur histoire est une histoire de secret de famille, une histoire de chantage, de rivalité entre tenanciers de casino, d’attirance, de résistance… Et tout ça faisait beaucoup envie.
 
Du coup, je l’ai avalé en un weekend. Et je l’ai beaucoup aimé. C’est un très bon livre avec des personnages attachants, des scènes et des dialogues pleins d’humour. En revanche, ce n’est clairement pas mon préféré, j’attendais sans doute trop de Pippa. 
Il est très difficile d’aimer de la même manière tous les livres d’une même série, ou encore d’un même auteur. Même chez les Bridgerton, Anthony a ravi mon cœur plus que les autres…
 
Bonne lecture,
Tam-Tam
   

The Duchess War

… Ou comment je me suis fait un marathon Courtney Milan en un weekend!

 
Car après la série des Carhart et des Tuner, voici enfin venue la nouvelle série de l’auteur: les frères Sinister. Et je peux vous dire que si l’attente fut longue (pour une addict comme moi, l’attente est toujours trop longue avec les bons auteurs), la qualité fut au rendez-vous.
 
Tout a commencé par une nouvelle intitulé « The governess Affair ».
 
Notre livre s’ouvre sur une discussion animée entre le Duke de Clermont (un fiéffé s*****ard) et Hugo Marshall, son « conseiller financier » en quelque sorte. Il est question de la nouvelle femme du Duc, du fait que cette dernière n’est pas satisfaite par la tournure de son mariage, et que cette dernière tient aussi fermement les cordons de la bourse. Ce qui contrarie quelque peu les plans de son mari, qui se voyait bien dilapider sa fortune en femmes de mauvaise vie et autres idées de débauche… D’ailleurs en parlant de débauche, une jeune fille attend patiemment dans le vestibule pour faire entendre sa voix. Car, à trop se concentrer sur son plaisir, il semblerait que le Duc en ai oublié le sens du mot « NON », et Serena demande à présent réparation. Et comme à l’ordinaire, voilà Hugo chargé de « s’occuper du problème »…

 
S’ensuit bien entendu une nouvelle tout à fait délicieuse où notre « conseiller financier » va devoir faire face à bien plus qu’une simple gouvernante et faire des choix… compliqués.
 
Je ne vous en révèle pas plus, mais sachez qu’à la fin, nous découvrons le héros du premier tome de la nouvelle série et fils du Duc de Clermont.
 
Fort heureusement pour mon petit cœur qui aurait du lutter contre une violente envie de pulvériser de ma force herculéenne mon pauvre kindle (qui n’y aurait pas survécu), Clermont père n’est pas dans ce livre. Ou si, mais mangeant les pissenlits par la racine. Et dans « The duchess war », c’est Robert qui a désormais la lourde responsabilité du titre.
 
Très conscient de l’immonde ordure qu’était son père, ce dernier a réalisé il y a bien longtemps que son titre de Duc lui donnait la quasi-immunité. Sauf qu’au lieu de s’en servir pour être un égoïste patenté, il a décidé de redresser les torts commis par son papounet.
 
Ce qui explique sa présence dans le Leicester (cette fameuse contrée de l’Angleterre dont tout français écorche la prononciation au moins une fois) où son père avait une usine textile. Autant dire que les ouvriers ne nageaient pas dans la béatitude et le bonheur du travail bien fait.
 
Qu’à cela ne tienne, Robert les libérera du joug de l’oppresseur en attisant incognito le feu de la révolte chez les travailleurs (pour cette phrase, je m’inspire très largement des discours d’Arlette, aussi veuillez excuser mon ton enflammé, héhé). En plus comme il est Duc, jamais personne ne le soupçonnera.

Car Robert veut sauver
un peu le monde entier, mais il ne veut surtout pas blesser des innocents dans la foulée. Si bien que lorsque la jeune (enfin, plus si jeune que cela) Wilhelmina Pursling vient tempêter chez lui un beau jour en l’accusant de lui créer des ennuis avec ses activité révolutionnaires, il est surpris et reste quelque peu désarçonné par l’esprit de déduction de notre héroïne (il ne croyait pas être aussi transparent). 
Sous son déguisement de petite souris sans saveur qui vit chez ses grand-tantes, s’habille dans des tons sombres et porte d’épaisses lunettes, se cacherait une tout autre personne. Et au-delà du fait que Robert souhaite blanchir la réputation qu’il a entaché sans le vouloir, tout en continuant à lutter dans l’ombre pour la classe ouvrière, il est intriguée par Miss Pursling et son passé. Par le fait qu’en public, elle semble disparaitre alors qu’en privé, des éclairs lui sortent des yeux lorsqu’elle est contrariée…
Et j’aime bien quand un héros est intriguée par une jeune fille mystérieuse. On veut en savoir plus. Et ce que l’on veut surtout savoir, c’est comment nos héros vont gérer les multiples secrets dans lesquels ils sont impliqués. 
 
Ici, la gestion, c’est avec fracas qu’elle se fera. Les répliques fusent et mes éclats de rire ont fait hausser plus d’un sourcil. J’ai presque retrouvé les fous-rire que j’ai parfois avec Julia Quinn. Ce qui, sur une histoire aussi grave que celle-ci (il est quand même question de révolte ouvrière et d’arrestation arbitraire) est une grande réussite. Bien entendu, à force de croiser le fer verbalement, nos héros vont se découvrir (et plus si affinités…) et faire face ensemble aux conséquences de leurs actes passés (comment je ne vous dit rien et je vous appâte, je suis éblouie moi-même).
 
Le premier roman de la nouvelle série confirme que Courtney Milan maitrise son histoire à la perfection. Et en voyant apparaitre le mot fin, j’étais triste de voir partir mes héros.
 
J’ai soigné ma peine avec la dernière nouvelle sortie en date « A kiss for Midwinter », celle qui raconte l’histoire de Lydia Charingford, la meilleure amie de Miss Pursling, et d’un médecin qui a de la suite dans les idées…Fort heureusement, Courtney annonce la sortie du tome 2 de la série dans la première partie de l’année… Je vais retenir ma respiration jusque là.

 
Bonne lecture,
Tam-Tam
 

Le diable s’habille en tartan

Cet article aurait aussi pu s’appeler « Bilan challenge boule de neige et jour de l’an« . Cependant, on fait bien assez de bilans à l’annonce de la nouvelle année, alors je me suis dit que j’allais faire l’impasse… 
Mais ma conscience a une voix qui sait se faire entendre. J’avoue, c’est plus mon échec sur certains points de ma liste qui explique ma réticence à vous parler de mon challenge. Mais puisque vous insistez (vous et ma satanée conscience) :

  • Je n’ai pas fini Mansfield Park. Il faut croire que la période festive ne se prête pas à ma lecture des classiques. Il y a toujours un munchkin à chatouiller, un festin à manger… Les pauvres Fanny et Edmund auront plus de chance en 2013 j’espère (je vous rassure néanmoins, ce que j’ai lu jusqu’à présent me plait)
  • Je n’ai même pas commencé le dernier Jamie (bouhouh!!) mais j’ai découvert un autre Jamie (dont je vous parle ci-dessous, patience)
  • Je pense avoir trouvé ma jupe, mais j’attends patiemment les soldes
  • J’ai trié ma bibliothèque… Il faut que je trouve le courage au fond de moi de vous faire la liste de mes VO (pour les intéressés) (les VF je les garde pour Little. B.) (vous comprendrez)
  • J’ai fait mon escapade « Marché de Noel » en Tam-Tamland (c’était beau) et chez la douce Eudoxie (c’était beau bis)
  • Mes voyages diplomatiques ne sont pas finis, mais mon foie est coopératif et mon ventre est en effet en communion avec le chocolat
  • J’ai vu l’épisode de Noël du Doctor Who, j’ai hurlé, j’ai swooné et j’ai partagé tout cela avec Persie par textos interposés!! J’ai aussi vu l’épisode de Downton Abbey, et bien entendu j’ai adoré! (vous pensez, il se passe en Ecosse)
  • Mon cadeau Secret Santa est en préparation. Mais chuuuttt… je ne peux en dire plus!
  • Bon, les paillettes… ce n’est pas encore ça. Mais à ma décharge, munchkin #5 a eu des cartes à customiser avec des paillettes pour Noël. Et j’ai la sensation que cela fait 15 jours que j’en suis couverte de la tête au pieds!
  • Pink Martini a fait son travail. Il résonne à ce moment précis, telle l’inspiration musicale de cet article…. « Should auld acquaintance be forgot, and never brought to mind? Should auld acquaintance be forgot, and auld lang syne? » (sans doute mon Xmas Carrol préféré)
  • La flemme a gagné, le sapin est resté rangé, mais les cadeaux ont fait leur effet!
  • Je me suis amusée avec mes mini-munchkins (et les moins minis, Little B. était de la partie vous comprenez) (pour ceux qui se demandent, les munchkins sont les petits de la fratrie) (large fratrie)
  • La météo n’a pas été coopérative, la mer sous la neige, ce n’est pas pour cette année…

Globalement mon challenge est plutôt positif, mais je suis contrariée de n’avoir pu finir Jane Austen, ni d’avoir pu retrouver mon Jamie préféré

Heureusement, j’ai découvert un autre Jamie qui à défaut de compenser, a su sérieusement me séduire!

Alors qu’Emmaline est sur le point de s’unir au puissant (et définitivement passé la date de consommation) (comprendre vieux et fripé) laird du clan Hepburn pour éponger les dettes de son père et sauver sa mère et ses sœurs de la pauvreté, un puissant destrier fait une entrée fracassante dans l’église. Son cavalier, tout aussi puissant et formidable (faites les analogies et tirez les conclusions qui s’imposent, c’est gratuit), n’est autre que le renégat Jamie Sinclair, chef et ennemi juré du clan Hepburn venu tout spécialement pour kidnapper la douce Emmaline…

Sauf qu’il s’attendait à trouver une jeune fille pédante, snobinarde, hautaine et pleurnicharde… le parfait cliché de l’anglaise et qu’a défaut d’être déçu, il va être séduit. 
Le mot clé est ici cliché. 

Parce que ne rêvons pas, le schéma est cousu de fil à paillettes : une jeune fille est condamnée à épouser un vieux bouc parce que papa a bu et joué la fortune de la famille, le jour des noces elle est enlevée par un superbe spécimen de la gente masculine parce que ce dernier voue une haine sans nom au futur mari. Ils vont passer du temps dans la nature sauvage des Highlands, où la pureté de la voie lactée, le froid persistant, la sexytude irradiante du héros vont être autant de facteurs qui…………..
Bref, pas besoin d’être astrophysicien ni de sortir des théories fumantes sur le syndrome de Stockohlm pour résoudre l’équation. Mais c’est magique tout pareil. 
J’ai adoré les dialogues, j’ai adoré les personnages qui, sous les clichés, sont finalement surprenants. Emmaline est forte et indépendante, Jamie… Bon, disons qu’il partait déjà avec l’avantage de son nom, de sa nationalité… Mais il avait beaucoup à faire pour ne pas décevoir.
Il est fort, entêté comme il faut, mais reconnait ses fautes. Il est canon, a un lourd passé qui en fait un de ces hommes que l’on veut prendre dans nos bras pour les réconforter, mais comme ils sont trop pleins de muscles bien confortables, on finit par être nous-même dans leurs bras… Mais je m’emballe.

Le diable s’habille en tartan rassemble les qualités d’un old-school (les clichés, les stéréotypes, les descriptions « imagées » qui pourrait faire grimacer si ce n’était pas si drôle) et celles d’une romance moderne (héroïne forte, dialogue à mourir de rire). Du Medeiros comme je les aime!
A Noël, entre deux ripailles, j’ai adoré. En plus j’avais Little B. à mes côtés qui finissait le dernier tome de la série des Chicago Stars, donc on a gloussé sur le canapé comme deux gamines (c’est à dire qu’elle tenait son rôle et que j’ai perdu toute retenue d’adulte, oui).
 
Bonne lecture,
Tam-Tam 
  

When the duke returns

Je pense être victime d’une conspiration visant à me ralentir le plus possible. L’univers veut me voir échouer. Non, je ne suis pas paranoïaque. Je vous promets, l’univers se ligue contre moi. J’ai commencé Mansfield Park et je suis coincé à 8 % depuis plus d’une semaine.

Pourquoi? Mais parce que je suis aussi étourdie qu’une girouette un jour de grand vent et que j’ai oublié Alfred vendredi au travail. Et que bien entendu, je ne m’en suis rendu compte que vers 23h. Autant vous dire que l’angoisse a été longue pendant le weekend.

Je l’ai récupéré sans une égratignure lundi, mais entre les cadeaux de Noël et ma découverte récente de « Hart of Dixie » (une série qui se passe en Alabama) (merci Stéphanie), Alfred va finir par se  sentir délaissé.

Heureusement pour votre lundi, j’ai profité de mon weekend pour relire un livre en version PAPIER (genre trop wouahhhh, vive la technologie), et c’est donc avec plaisir que je vous présent aujourd’hui « When the Duke returns » de Eloisa James.

Parce qu’il est bon de parler par mots clés, je vais aller droit au but. Cet opus s’articule sur deux éléments: le mariage arrangé et la virginité du héros.

Alors qu’elle n’était qu’une enfant. Lady Isidore a été mariée par procuration au Duc de Cosway. Ce dernier ayant passé un certains nombre d’années à l’étranger à découvrir les charmes de l’aventure, la jeune demoiselle a grandi de manière fort peu conventionnelle.

Je n’entends pas que son bras gauche a grandi avant son bras droit, ou que ses pieds aient arrêtés leur croissance vers l’âge de 9 ans. Non, loin de là. Mais plus que contrairement à certaines jeunes fille en fleurs coccoonées dans le sein protecteur de leur possessive famille, Isidore a joui d’une certaine liberté et a pu découvrir ses capacités, trouver la personne qu’elle était. 

Elle sait ne pas entrer dans le moule préformaté de la haute société Londonienne, mais elle ne semble pas moins bien s’en porter. Bon, l’absence de son époux ont tout de même eu quelques conséquences dont elle se passerait bien, notamment parce que tous les obsédés du royaume semblent croire que cela fait d’elle une proie (consentante) de choix… Mais globalement, la vie d’Isidore est plutôt agréable. 
Et là, Bam!!! Son « mari » mari revient.

Et si Simeon, après toutes ses années passées à amasser une fortune considérable, s’est montré fidèle à sa tendre épouse (comprendre, monsieur est vierge), il s’attendait plus à une créature docile, discrète et soumise, et pas vraiment au feu follet de sensualité que sa femme s’avère être.

Mais nous sommes en romance, et qui dit mariage arrangé, dit dialogues absolument irrésistibles. Eloisa James a toujours le talent de peindre des situations complexes avec beaucoup de style et de goût. La rencontre et la collision entre Simeon et Isidore est absolument délicieuse. D’autant que le traitement de la virginité est un élément que j’affectionne.

Tout d’abord parce qu’il va à contre courant du cliché  « homme hyper doué entre les draps/jeune oiselle pure et innocente ». Mais aussi parce qu’il est intéressant de voir comment l’héroïne réagit à ce genre d’annonce.

En effet, elles sont légion les romances où la jeune fille « omet » de mentionner que son hymen est encore confortablement en place – cet oubli débouchant bien souvent sur une réalisation masculine tardive (comprendre pendant « The » acte) et initiant quasi systématiquement un crise d’hystérie de la part du héros (comprendre « comment! tu ne me l’a pas dit, je suis heurté dans mon âme délicate de mâle »).

Mais aussi rares que soient les romances où Monsieur n’a pas encore connu la douce caresse d’une femme, je n’en ai encore jamais trouvé où l’homme ne dévoile pas cet élément avant; la-dite révélation provoquant des séances « confessions intimes »  (ou comment je te révèle des choses sur moi, homme dur au cœur sensible) qui n’ont pas leur pareil pour me faire swooner à qui mieux mieux.

Si j’admets que c’est sans doute parce que le livre s’adresse à un public féminin, j’aime me bercer de douces illusions et me dire que c’est parce que les vrais hommes n’ont pas peur de la réaction de leur mie (de pain…).

Enfin, mon premier « puceau » était Jamie, du coup, je ne pense plus pouvoir jamais être totalement objective quant à la virginité des hommes (après l’échelle de la sexytude de Hugh Jackman, voici l’échelle de la virginité de Jamie Fraser) (cet article part en sucette) (euh, en vrille…).

Mais revenons à Simeon, sa virginité est abordée avec beaucoup de panache, et je vous recommande la scène où enfin il s’en débarrasse… En bref, sur l’échelle de Jamie Fraser, Simeon se débrouille pas mal et cumule les bon points suivants:


– passif de folie justifiant des choses que je ne vais pas vous dévoilez (faudrait pas spoiler non plus)
– volonté de garder un corps sain (de nos jours, Siméon mangerait bio et vegan) (Simeon, hipster avant l’heure)
– capacité d’apprentissage (très important)
– grande appétence à l’écoute (sur un malentendu, une femme pourrait avoir quelque chose à dire)
– talent (que dire d’autre?)

Allez, pour parfaire votre éducation, ce livre est parfait (comme si il vous fallait encore d’autres arguments).

Bonne lecture,
Tam-Tam

A Night Like This

Quand Chi-Chi a voulu m’initier à la romance, il y a de ça quatre ans environ, elle a choisi de me faire lire une valeur sûre : TheDuke and I

Depuis, je voue un amour sans borne à Julia Quinn qui m’a enchantée alors que j’étais encore jeune, pure et innocente (si si) et que le monde de la romance m’était inconnu. Mon éducation romantico-littéraire a été bien menée, vous pouvez remercier la grande prêtresse (euh, princesse). 

Tard hier soir, j’ai terminé son dernier roman en date, A Night Like This, qui est le deuxième tome de la série du Quatuor des Smythe-Smith.

Notre cher héros n’est autre que Daniel, frère aîné d’Honoria (héroïne de Just like Heaven, souvenezvous). Il revient à Londres après trois longues années d’exil. En effet, suite à une altercation avec un certain Hugh, Daniel s’était retrouvé levé à l’aube pour un duel, et une balle perdu plus tard, Hugh était en sang, flirtant avec la mort. Le père d’Hugh, pas très content, voire même très très fâché (ma verve ce matin m’émerveille) avait juré de se venger et promis à Daniel une mort certaine. Celui-ci n’avait donc pas d’autre choix que de quitter l’Angleterre…

 Mais désormais, il est de retour. Et pas n’importe quel jour ! Il est de retour pour assister au très fameux concert familial donné chaque année par les jeunes filles pas encore mariées de la grande lignée des Smythe-Smith. Concert nocif pour les tympans si l’on en croit les dire de tous, en fait. Cependant, c’est une tradition vieille de quelques dix-sept années et il y a toujours eu des foules de cousines pour prendre place dans ce quatuor. 

Mais cette fois, il semble y avoir eu une entorse à la règle puisque Daniel, discrètement entré par le fond de la pièce, à l’abri des regards, remarque, assise au piano, une fille qui ne fait certainement pas partie de sa famille…

Il s’agit d’Anne Wynter, gouvernante des plus jeunes filles de Lady Pleinsworth. Anne est sublime. Anne a été désignée (de manière pas très démocratique) pour remplacer la fille aînée de Lady Pleinsworthopportunément tombée malade ce jour-là. Anne, est sublime donc, nous l’avons déjà dit (mais apparemment c’est très frappant), seulement, elle est perpétuellement sur ses gardes… Eh oui, elle a un secret ! Surprise ! C’est rare dans une romance, n’est-ce pas ?
 
Mais voilà, Daniel, lui, a un coup de foudre, et dès le premier regard, il est perdu ! Elle dégage un charme sans précédent, comme il n’en a jamais vu chez aucune fille (et s’il n’est pas officiellement un « rake », il en a quand même vu passer). 

Alors, il est vrai qu’habituellementn cette sorte de scénario a tendance à me hérisser le poil, mais là, cela ne m’a pas fait fuir. Et pourquoi donc ? Daniel assume ! Il n’est pas tiraillé entre un désir presque irréfrénable pour Anne et un acharnement à se contrôler, et ne balance pas sans arrêt entre les deux. Non, Daniel est moins compliqué. Il a envie de la voir, il y va. Et si sa cousine/tante voit clair dans son jeu, peu importe. Bref, il assume donc. Et cela me plait.

Ensuite, Anne et lui se comportent en adultes. Elle connait ses responsabilités, sait où est sa place, ne se leurre pas sur son avenir. Quant à lui, il est Comte, il peut plus ou moins faire ce qui lui chante.
Bien entendu, l’humour génial de l’auteure est au rendez-vous, ce qui fait de ce bouquin une autre réussite ! Et pour l’instant, il est très certainement mon tome préféré de cette nouvelle série !
 
 
Bonne lecture,
Lady D.
  

Longtemps j’ai rêvé de toi

Le problème avec les séries formidables en plusieurs tomes, c’est cette sensation de vide quand on aperçoit le mot « fin », quand on sait qu’on va devoir laisser derrière soi des personnages que l’on a appris à aimer, et qu’on considérerait presque comme de vieux amis. 
 


Chez moi, cette sensation prend souvent la forme du syndrome « je sais pas quoi lire »  qui traîne pendant plusieurs jours, semaines et même parfois mois et se ponctue par des crises de « j’ai rien à lire » et autre « j’ai pas envie de lire ».
 
Il traîne jusqu’à ce que quelqu’un, quelque part me tende un nouvel ouvrage et me dise « tiens, lis le, c’est bien », comme si enfin cette personne m’enlevait toute possibilité de choix et me remettait en selle. 
 


Après avoir laissé Alexia et Connal vaquer à leurs occupations à la fin du cinquième tome de la série du « Protectorat de l’ombrelle » (j’avais promis de ne plus en parler, je sais, c’est mal), j’ai reconnu les signes avant-coureur du syndrome. J’ai donc passé de nombreuses heures à lire les articles des copines bloggeuses, à la recherche du « rebound book ». Une sorte de cure de vitamine livresque…

Et l’article de patacaisse sur le récemment sorti « Longtemps j’ai rêvé de toi » d’Anne Mallory est passé par là. On m’annonçait un historique plein de mystère, une vengeance à accomplir, une attraction animale entre les personnages, une héroïne qui a du cran, un héros au passé meurtri. Bref, ça s’annonçait génial.

Du coup je me suis précipité sur l’affaire.

J’ai lu, j’ai vu, j’ai été vaincue…

Ce livre, sans être une horreur, fait clairement parti des « moyens ». Il présentent de très bonnes idées, les personnages sont attachants et leur relation est intrigante, mais il y a ce détail qui chez moi n’a pas fonctionné. J’ai réfléchi au pourquoi du comment. 

Pourquoi un livre présenté comme une grande réussite ne fonctionnait pas avec moi.

Et c’est tout d’abord le rythme:

Le rythme du livre, l’enchainement des actions, les révélations au cours des chapitres… Il y a comme un déséquilibre qui m’a empêché de me plonger complètement dans l’histoire entre Andreas Merrick et Phoebe Pace.

Au début du livre, il est question d’une vengeance. Andreas veut se venger d’on ne sait qui pour une raison qu’on ignore. S’ajoute à l’équation Phoebe, qui pour une raison toujours inconnue, tiendrait un rôle dans cette vengeance (à l’insu de son plein gré).

Cette dernière se retrouve un beau jour dans le bureau d’Andreas pour lui demander une faveur. Elle souhaite trouver une solution pour payer les dettes de sa famille et propose en échange son aide. Quelle aide? On ne sait pas vraiment. Contre tout attente (et à son corps défendant) Andreas accepte.

Et là, je me suis dit, bon, tu es dans le flou le plus artistique, l’auteur t’as fort élégamment harponné en te présentant pléthore de questions, tu n’as plus d’autre choix que de lire le livre pour tout comprendre…
 

Je continue donc la lecture, je comprends qu’Andreas a un passé très sombre et assez douloureux, qu’il doit être usurier, ou quelque chose comme cela, mais on ne sait pas pourquoi tant de violence règne autour de lui. 
On découvre que Phoebe est une femme plein de ressources, mais on ne sait pas vraiment pourquoi elle agit comme elle le fait. Pourquoi elle s’interesse à Andreas.
Et puis on les voit évoluer aux fils des pages. On sent comme un jeu entre les deux, mais un jeu de quoi? Un jeu de séduction, sans aucun doute, puisque je tiens dans mes mains une romance, mais que ce soit dans la pratique ou entre les lignes, aucun de nos héros ne dévoilent pas son jeu (pas même à nous, lecteur supposément omniscient).

Et c’est sans doute cela le deuxième problème majeur. A trop vouloir garder leur « jeu » mystérieux, l’auteur oublie que le narrateur ne devrait pas se sentir complètement exclus, et devrait sentir cette tension sexuelle ou amoureuse.

Les idées étaient bonnes, les héros sont plein d’intelligence, subtiles et assez charismatiques dans leur genre, mais je me suis toujours sentie exclue de leur histoire. 

Je ressors de cette histoire un tantinet decue, et toujours perplexe devant les choix de l’auteur (qui finit par nous donner des explications sur le passé des personnages 2 chapitres avant la fin).

Je vous dirai bien bonne lecture, mais j’ai déjà menti une fois…
Tam-Tam

The Greatest Lover In All England

Lectrices, Lecteurs,
Enchantée (pour ceux qui ne me connaissent pas), me revoilà (pour ceux qui me connaissent et qui sont contents de me lire), c’est désormais moi, Lady D. pour vous servir, qui serai là pour le rendez-vous du vendredi !  Chi-Chi m’a légué sa place pour quelques temps. Vous êtes heureux n’est-ce pas ? Je suis toute chose de l’honneur qui m’est fait, et aussi quelque peu intimidée, donc je vous en prie, soyez indulgent, ne me lancez pas de cailloux !
Je n’ai pas encore de must-read, ni de coup de coeur à partager, donc j’ai choisi pour vous aujourd’hui un livre très appréciable et surtout amusant.
Un titre, une couverture : des éléments essentiels (Tam-Tam l’avait parfaitement démontré). Personnellement, c’est la première raison pour laquelle j’ai ouvert ce bouquin. « The greatest lover in all England », « Le meilleur amant de TOUTE l’Angleterre ». Rien que ça. Je me demande comment cela a été établi. Les amantes se concertent-elle et publient un classement ? Avouez qu’il y a de quoi éveiller notre curiosité ! (Après l’avoir lu, je lui donnerais plus le titre du plus grand chaud lapin de l’Angleterre, mais ce n’est que mon avis.) Quant à la couverture, que pensez-vous de cette chemise ouverte qui laisse entrevoir un torse bien musclé, les longs cheveux au vent, le regard de braise, le collant pourpre quelque peu moulant (mais qui laisse entier le mystère sur la zone dont je tairais le nom) (ne vous inquiétez pas chères lectrices, ou lecteurs d’ailleurs, le mystère ne dure pas bien longtemps), une épée attachée à la taille (un valeureux guerrier comme on les aime?) ? De quoi donner l’appétit… euh, susciter notre intérêt plutôt ! Mais assez dit sur l’emballage, ce n’est pas vraiment l’objet de cet article !
Dans ce roman Christina Dodd nous conte l’histoire de Rosencratz et d’Anthony Rycliffe.
Rosencratz donc, ou Rosie pour les intimes, est une orpheline. Elle a été recueillie par Danny Plympton, son père adoptif en quelque sorte, comédien de profession et de cœur, et suit sa troupe, à la réputation pour le moins pas très respectable, depuis son plus jeune âge où elle se fait passer pour un jeune garçon interprétant des rôles de femme. Cela vous rappelle aussi à Shakespeare in love ? Ici, pas de Joseph Fienne ni de Ginette Paltrow (comme l’appelle ma mère) mais des personnages pas moins attachants ! Et si les membres de la troupe ont des soupçons sur ce soit disant garçon qui n’a toujours pas atteint la puberté après toutes ces années, ils n’en laissent rien paraître. Le secret est bien gardé jusqu’à…
L’entrée en scène d’Anthony Rycliffe. En effet, lorsque Danny se met en danger et que lui et sa troupe se voit obligés de fuir Londres pour se réfugier sur les terres de ce dernier, Tony, lui, le devine au premier coup d’œil! Et bien entendu, avec l’attirance irréfrénable qu’il éprouve pour elle au premier regard (quand je vous dis chaud lapin…), il va s’évertuer à faire tomber les masques.
Notre héros est un homme beau fort, intelligent, sans aucun scrupule, avec un humour et une légèreté qui tracassent (pour ne pas dire qui agacent grandement) ses sœurs. Bref, c’est un héros. Il dirige la garde royale, et c’est la reine elle-même qui lui a légué ce domaine dont la famille propriétaire a disparu sans laisser d’héritier… 
Or les ennuis ne vont pas tarder à arriver… Entre des histoires de complot contre la reine, des tentatives de meurtre, un héritage retrouvé, l’action bat son plein et ce roman est un vrai délice, parsemé de petites phrases géniales que je rentrerai bien dans mon classement des TOP 10 des phrases cultes. Mais n’ayez crainte, même s’il me démange de vous en glisser quelques-unes ici, je ne vous spoilerai rien et vous laisse le plaisir de les découvrir par vous-même !
Si votre envie est de passer un agréable moment de détente, ce livre correspondra tout à fait à vos attentes !
Bonne lecture,
Lady D.

Trial by desire

Pffiouuuu… Je suis encore sous le choc du post de Chi-Chi, du coup, je ne sais pas comment je vais réussir à égaler Nora ce lundi. Parce que ce qu’il faut retenir, c’est que sur la masse d’écrits de cette auteur, il y a forcément un roman qui va vous faire vibrer, et que toute princesse passe par une phase Nora. c’est inéluctable… (un peu comme la mort et les impôts, mais en plus rose).

Mais revenons à nos moutons. Car je vous imagine d’ici derrière vos écrans, l’interrogation dans le regard, le sourcil froncés, le doute au coin de la lèvre… « Avons-nous bien lu? Tam-Tam serait-elle tombée malade? Car il n’y a guère que la folie passagère qui la pousserait à travailler dans l’anticipation et non dans l’urgence (oui, parce que si je parle du post de Chi-Chi, nous sommes encore vendredi à l’heure où je vous écris)…

Vous n’êtes pas loin du compte finalement, car seuls des circonstances exceptionnelles arrivent à me sortir de mon schéma « nous sommes dimanche, j’ai ma deadline… »
Ces circonstances exceptionnelles, si tout se passe bien, je vous en parle mercredi, mais en attendant, laissez moi vous présenter la suite de ma série rose paillette de Courtney Milan. (je ne sais pas si vous avez remarqué, mais un suspense de folie règne sur ce post, c’est à noter!)

Dans l’opus précédent, nous avions donc laisser notre duo Jenny/Gareth a plein happy ending (les cloches tintinnabulent, le soleil brille, et les oiseaux chantent), alors que le cousin Ned était…. (comment le présenter pour ne pas ruiner l’image?) …. beaucoup moins épanoui par le tour qu’avait pris les évènements. 

Trial by desire raconte son happy ending, de quoi me faire oublier que sur la 4ème il est question de retrouvailles. Et puis on a eu quelques petits miracles ces derniers temps en matière de retrouvailles, j’avais le droit d’être optimiste.


Il était donc une fois Lady Kathleen Carhart, marié au jeune Ned il y a de cela des années. Mais contrairement à ce que l’on pourrait croire, Lady Kathleen pourrait tout aussi bien être une vieille fille « on the shelve » qu’il n’y aurait pas de différence.

Pourquoi? Parce qu’au lendemain (ou presque) de la noce, le jeune Ned a fait part à sa nouvelle femme de sa volonté de « trouver sa voie » en quittant le Royaume-Uni pour partir en déplacement professionnel pour le compte de son cousin Gareth en Chine. Sauf qu’il aurait out aussi pu dire qu’il allait « chercher au fond de lui même la personne qu’il voulait être », « entrer en profonde communion avec la virilité de son être » ou « faire un voyage initiatique en interaction avec le cosmos » que le résultat aurait été le même. A peine l’encre du registre sèche, l’époux fuyait la scène pour une contrée à l’autre bout de la terre en laissant sa délicieuse femme s’occuper du scandale qu’il créait…

Et dire que j’avais de l’affection pour Ned. Au début de ce roman, je n’étais plus vraiment habité de sentiments altruistes à son encontre (j’imaginais plutôt la rencontre de son profil avec le crépi d’un mur) (mais bon, ca c’est moi).

Et c’est donc à peu près à la page…. 2% (Alfred est de corvée) que j’ai eu comme un mauvais pressentiment. Ned allait partir (et laisser sa femme comme un pauvre dinde)  pour mieux revenir, et s’attendre à ce que tout se page magiquement comme dans les contes de fées… J’allais passer le livre à pester sur les héros pour pas etre fichu de se parler et de se dire qu’ils sont déçus/mécontents/irrités/en colère/tristes/rancuniers/les 6 à la fois.

J’allais m’agacer contre un personnage que j’avais apprécié dans le tome précédent.
J’allais m’agacer contre cette propension qu’on certains héros à croire que lorsqu’ils partent à l’aventure, la personne qui restent regardent les saisons passer sans avoir plus aucun goût à la vie. (oui, vous pouvez y voir une référence, c’est intentionnel).
En effet, pendant les trois ans que Ned a passé à folatrer dans les jungles chinoise, Kate a eu le temps de réfléchir à son avenir. Le scandale ayant ruiné (presque pour toujours) ses chances de « faire fureur », elle a su se trouver des occupations (que je tairai ici, parce que pour une fois je ne suis pas contrainte d’avoir recours au spoiler pour m’expliquer).
Lorsque Ned revient, il réalise que ce qu’il avait envisagé comme « accueil » va bien au-delà de ses prévisions. Car s’il ne s’attendait pas à la fanfare, il est quelque peu désarçonné par la distance qui existe entre sa femme et lui (genre plusieurs milliers de kilomètres). 

Et c’est donc là que je me suis un peu agacé. Clairement, pas autant que je ne m’y attendais (merci Courtney), mais suffisamment pour pouvoir vous dire que si l’histoire du tome un m’a fait vibrer, le second tome moins.

Ned, chéri, je vais te révéler un petit secret: une femme… même si c’est la tienne devant l’église et les hommes, si tu la laisse comme une vieille cravate en soie toute tachée (Tam-Tam en mode j’adapte mon langage à l’homme régence), elle va t’en vouloir BEAUCOUP (voire à mort)! (et non, elle ne te pardonnera pas d’un battement de cils même si ton argumentaire tient la route (et que ton popotin vaut le détour).
Néanmoins, parce que tu es tout de même assez charmant, je te délivre une mention honorable pour ta persévérance (il ne lâchera pas le morceau le bougre) et ta loyauté (option fidélité en plus!).

Ainsi je vous souhaite tout de même une bonne lecture, je m’en vais me plonger dans le protectorat de l’ombrelle (Chi-Chi you are an angel).

Tam-Tam


Proof by seduction

J’en avais marre d’attendre que le nouveau sorte. Et puis, je n’avais pas envie de faire des tentatives. Je voulais un livre sûr, une auteur qui aurait fait ses preuves. Je voulais une romance label « rose paillette ».


Qu’est-ce que le label « rose paillette »?
C’est une expression que je viens d’inventer, parce que je suis d’humeur de faire de l’esprit, que dehors, la météo boude, et que je suis en train de me laisser convertir à la paillette. Il me manquait aussi une expression pour qualifier le livre que je vous présente aujourd’hui. J’aurais pu l’appeler le label « envolée de poneys », ou « livre doudou », mais non. Après une grande conversation entre ma conscience et moi, « rose paillette » était plus approprié.

Je vous explique pourquoi tout de suite.

Le choix d’un livre se fait souvent sur des critères très personnels. Certaines personnes se laissent d’abord attirer par une couverture (même si on a déjà établi à plusieurs reprises qu’en romance, c’est plutôt un élément que l’on fait en sorte d’oublier), d’autres se laissent tenter par un titre (même si ce mois-ci, je vous ai dévoilé comment on peut encore se laisser duper par les titres), d’autres aiment se laisser tenter par les avis de leurs grandes prêtresses (ces derniers ne sont jamais surpris, ils savent que l’on peut nous faire confiance), enfin il y a ceux qui se laissent tenter par un auteur.

Le label « rose paillette » qualifie les livres des auteurs ayant eu la gentillesse, le talent et la générosité de nous faire découvrir une histoire/série inoubliable, ayant été propulsés directement dans notre panthéon personnel (FYI : référencés sous le mot-clé « must have« ). « Rose paillette » qualifie aujourd’hui les livres de Courtney Milan. Découverte par Chi-Chi, cette auteur a vu sa série des frères Turner me faire vibrer une semaine entière suite aux articles de ma comparse.

J’attribue le label « rose paillette » aux livres qui précédaient cette série. C’est à dire la série « Carhart ». Et en ce début d’automne pluvieux, j’avais besoin d’une lecture rose paillette. J’avais besoin de me tourner vers un livre qui serait à la fois une découverte et une valeur presque sûre!

Proof by seduction remplissait toutes les exigences requises. Et l’histoire de Jenny Keeble et Gareth Carhart tient ses promesse bien au-delà de mes espérances, voyez donc…

Lorsque s’ouvre notre roman, nous découvrons Jenny en diseuse de bonne aventure. Elle qui pourtant a été élevé dans une pension pour jeunes filles comme il faut, vit sur une arnaque. Elle prédit l’avenir des gens fortunés, des bourgeois, des nobles en mal de réponses.
Cette situation, elle l’a choisie. Car elle aurait pu décider à sa sortie de l’école de se tourner vers une profession plus « acceptable » et moins scandaleuse. La carrière de gouvernante et de jeune dame de compagnie lui ouvraient leurs bras. Mais Jenny voulait son indépendance. Et elle l’a trouvée, en Madame Esmeralda, même si cette situation la marginalise. Heureusement, certains clients sont gentils et émouvants…

C’est le cas du jeune Ned, qui vit difficilement son entrée dans l’âge adulte, et qui a donc recours aux services de Madame Esmeralda pour chaque prise de décision. Ce qui n’est pas du gout de son cousin Gareth, lequel arrive un jour en compagnie de Ned, décidé à lui démontrer que celle qu’il a érigé en grande prêtresse du futur n’est qu’une fraude.

Jenny, en plus de craindre pour son gagne-pain, est aussi inquiète pour Ned qui place toute sa confiance en ses prédictions et a quelques tendances dépressives. La révélation de sa supercherie pourrait détruire l’esprit du jeune homme. Elle refuse donc d’admettre quoique ce soit et tient tête au rigoureux et froid Gareth. Enfin, rigoureux et froid, tout dépend des circonstances…

Tout pourrait s’arrêter là, mais nous sommes dans une romance. Nos héros n’ont donc pas dit leur dernier mot. Un jeu de stratège et de séduction va débuter entre les héros et une fois de plus l’auteur aura réussi à ne pas tomber dans les écueils traditionnels dont les histoires « à secret » ont le secret (haha, je suis pleine d’humour ma parole) (le secret étant ici si oui ou non Jenny sait prédire l’avenir).
Je vais m’autoriser quelques spoils dans les phrases qui suivent afin de vous expliquer pourquoi.

Pour développer la relation des personnages, l’auteur gardera l’intrigue du jeu de dupes dont Jenny est coupable au centre de la construction de l’intrigue, mais elle saura ne pas nous résoudre tous les problèmes d’un retournement de situation improbable (comme biens des auteurs savent le faire). Non, dans ce romans tout sera dévoilé au fur et à mesure, les conséquences qui découleront de chaque révélation iront dans le prolongement logique de chaque dénouement. Ainsi, (SPOIL! SPOIL! SPOIL!) Ned ne prendra pas facilement la tromperie et (SPOIL! SPOIL! SPOIL!) cela ne sera pas sans avoir d’impact sur la relation entre Gareth et Jenny.

Toutefois, chaque découverte participera à la construction solide de la relation amoureuse, ce qui reste finalement le but ultime. Un couple improbable qui par le talent de l’auteur prend forme et qui finira par être accepté par les héros d’abord, et par nous autres lecteurs enfin.
 
 
Je vous souhaite donc une très bonne lecture,
Tam-Tam
  

Lord of scoundrels – Le prince des débauchés

Aujourd’hui, je répare une grande injustice.
Aujourd’hui, je remet de l’ordre dans ce blog.
Aujourd’hui je fais un retour aux sources.
Aujourd’hui je termine enfin les chroniques de mon Top 15 !

Comprenez, aujourd’hui je vous parle de Lord of scoundrels (Le prince des débauchés) de Loretta Chase, tome 3 de la série Scoundrels (mais vous pouvez les lire en indépendant, cela ne perturbe pas la compréhension) !

Sebastian est ce prince des débauchés, et pour une fois, il n’a pas volé son surnom. 

Vous avez déjà remarqué comme en romance historique, presque tous les héros sont qualifiés de libertins, et pourtant ils semblent n’avoir qu’un tout petit passé de rien du tout, à peine une ou deux maîtresses qui traînent mais avec qui ils sont restés en bons termes, des petites dettes de jeu parfois mais rien de ruineux, même pas une malheureuse jeune fille de bonne famille ruinée dans les règles de l’art et, à part un héros fameux d’Eloisa James dont je parlerai bientôt, a peine le quota réglementaire d’enfants illégitimes ! En un mot comme en cent, le héros de romance n’a souvent de libertin que le nom, et pas l’attitude.

Ce n’est pas le cas ici. Sebastian a mérité son titre, et dans la première moitié du roman, il se montre à la hauteur de sa réputation.

Jessica Trent, quand a elle, est une (plus très) jeune lady tout à fait non-conventionnelle. Elle refuse de se marier, ne ménage pas ses actes ou ses paroles sous prétexte de bienséance, et a l’ambition d’ouvrir une boutique d’antiquités (c’était déjà oh-so-shocking pour un homme de faire du commerce, mais alors une femme…). Lorsqu’elle apprend que son frère a décidé de lier sa réputation et les finances familiales à la vie débauchée de Sebastian Ballister, Jessica n’est pas du tout d’accord !

Et la voilà donc qui débarque, avec armes, bagages et tantine sous le bras, pour essayer de remettre frérot dans le droit chemin. Mission délicate quand on a, comme le frérot en question, autant de jugeote qu’un bébé koala (je ne sais pas si le bébé koala est malin ou pas, mais en tout cas, il ne doit pas être très doué en gestion financière. Ou en logique.) et que l’on trouve que l’argent, les femmes et l’alcool, c’est drôlement plus cool qu’une grande sœur qui n’apprécie pas de vous voir tout perdre au jeu (quelle rabat-joie franchement).

C’est donc vers notre héros que notre héroïne va se tourner, essayant de le convaincre que ce serait une excellente idée de se débarrasser de ce nouveau disciple dont la cervelle trop légère ne pourrait que nuire à sa réputation.

Voila pour la mise en place, après, je ne vous fait pas un dessin, la routine habituelle, ils se chamaillent, ils se battent même (physiquement) (plusieurs fois), elle achète des montres avec des dessins érotiques, il a eu une enfance traumatisante, quelqu’un prend une balle dans le bras, ils font des pique-niques, ils se marièrent, ne vécurent pas heureux puis vécurent heureux, puis tout un tas de réputations sont sauvées (vous avez compris que la réputation est un truc important pour les gens de l’époque) et tous ces personnages réunis vous feront beaucoup beaucoup rire au passage !

En fait, je vous avoue quelque chose, Lord of scoundrels a provoqué mon premier fou-rire de lectrice de romance. Ce n’est pas forcément le livre le plus drôle, dans son ensemble (je pourrais vous citer quelques comédies plus que réussies, ou vous envoyer relire nos chroniques au 72ème degré), mais quand elle veut nous faire rire, Loretta réussit bien son coup ! 

Pour résumer, Lord of scoundrels est ma romance préférée de cette auteur (je trouve d’ailleurs qu’elle n’est plus aussi bonne qu’avant), et une de mes romances préférées de tous les temps, et vous devriez la lire si ce n’est pas déjà fait (en plus elle est traduite, aucune excuse) !
 
 
Bonne lecture,
Chi-Chi
 

Le flambeur – A rogue by any other name


Parce que la rentrée c’est un peu déprimant quand même et que j’ai envie de vous faire vivre l’été indien, nous allons aujourd’hui parler d’une de mes lectures de l’été.
Car tandis que vous découvriez les flamboyants espions et leurs histoires, je partais en voyage diplomatique.

Tout voyage suppose une organisation livresque très complexe. D’abord, il a fallu que je combatte ma tendance naturelle à tout faire à la dernière minute. J’ai du planifier non seulement les articles du blog mais mes lectures !!!


Une réflexion de toute beauté s’en est suivie, et Chi-Chi m’a métaphoriquement tenu la main pour me soutenir dans cette épreuve. Je ne voulais pas alourdir les malles protocolaires et c’est donc Alfred qui a eu la lourde responsabilité d’assurer la permanence littéraire pendant ce séjour au pays des Stars de SEP.
Et entre deux cocktails, et 3 gratte-ciels, j’ai lu, mes amis, que j’ai lu ! De la régence, du contemporain, du bon et du mauvais.

Et en ce lundi, j’ai envie de vous conter comment le nouveau Sarah MacLean a ravi mon cœur. A rogue by any other name est le premier opus de la nouvelle série de l’auteur. Sa première série, « Love by numbers », avait été une bonne découverte malgré des tomes un peu inégaux. Je me devais donc de laisser une chance à Michael et Penelope. Et j’ai bien fait.

Le roman s’ouvre sur un jeu à l’issue dramatique. Alors très jeune, Michael, Marquis de Bourne perd l’intégralité de sa fortune, ses terres et tout ce qui n’est pas légalement lié à son titre au profit de Langford, qui n’est autre que l’ancien tuteur du jeune homme. Lorsque Bourne réalise qu’il a été piégé par celui qu’il considérait comme son second père, il jure de se venger. Car avec ce jeu, ce n’est pas seulement sa fortune qu’il a perdu, mais ses amis, ses proches, qu’il considérait comme sa famille. Tout ce qui lui était cher.

Des années ont passé, Bourne est devenu un scandale vivant. Propriétaire d’un club où de riches aristocrates viennent perdre leurs fortunes, il n’a pas été vu dans la bonne société depuis ce jour funeste.

Mais tout change le jour où il apprend que la terre ancestrale de sa famille a été incluse dans la dot de Lady Pénélope Marbury, avec laquelle il a grandi. Son attente touche enfin à sa fon, sa vengeance peut commencer.

Lorsque Penelope revoit Michael, il n’est plus ce jeune homme insouciant et rieur qui fut longtemps son confident. Elle retrouve un homme dur, détaché, aux paroles tranchantes.

Elle qui pourtant vit depuis de nombreuses années dans l’ombre de son statut de « vieille fille » et qui sait que la vie vous change et vous modèle à son grè, peine à croire que les années ont transformé à jamais son ami d’enfance. Même lorsque celui-ci la compromet pour mettre la main sur sa dot ou même alors que celui-ci rejette tout ce qu’il fut pour ne se concentrer que sur sa vengeance.

Alors que résonnent encore les cloches de la noce, Penelope découvre qu’un étranger occupe la chambre adjacente…

Un rogue, Michael l’est sans nul doute dans cette histoire, mais on lui pardonne fort aisément son envie de violence. Une trahison telle que celle qu’il a vécu en aurait traumatisé plus d’un. Et heureusement pour lui, et pour nous, Penelope ne va pas l’abandonner et va se découvrir une force de caractère hors du commun. Prouvant ainsi que la vengeance peut être un moteur puissant, mais qu’il n’est rien à coté de l’entêtement féminin (et de l’amour, bien entendu).

Pénélope est brillantissime dans cette histoire, une sorte de walkyrie qui prendrait le thé avec classe et distinction. Loin d’être effondrée par la perspective de sa ruine et de son mariage avec Bourne, elle en prend son parti et va tenir tête à son mari qui s’enorgueillirait presque de n’avoir plus aucun honneur.

Premier tome réussi pour cette nouvelle série qui mêle deux composantes que j’aime beaucoup, le mariage arrangé/forcé et la rédemption. Je n’ai qu’une hâte, que le suivant sorte !


Bonne lecture,
Tam-Tam

  

Le jardin aux pistolets d’or

Il y a un an environ, Pimpi, entendant mon cri de douleur et de frustration, me faisait découvrir la lumière. Alors que je me lamentais dans le noir de ma panne de lecture, elle m’ouvrait des horizons formidables et m’initiait à Lauren Willig et son jardin.

Un an a passé, et voilà que j’ai épuisé le filon déjà sorti en finissant pour vous cette semaine (et un peu pour moi quand même) « The Garden Intrigue », tome 9 de la série des Pink Carnation. Entre l’œillet, le lilas, l’orchidée ou la tulipe, ces 9 tomes ont affuté mes talents linguistiques en botanique ! 

Aujourd’hui c’est un jardin entier qui s’ouvre à vous. Mais pas que cela, puisque comme à l’ordinaire, cette histoire s’ouvre d’abord sur Eloise et Colin, dont bien entendu je ne peux rien vous dévoiler au risque de vous gacher le plaisir de la découverte sur les tomes précédents…

(petite ellipse pendant laquelle votre princesse médite avec sa conscience)
Moi : Dois-je leur révéler que Eloise et Colin sont ensemble ?
Conscience : Patate ! Tu ne crois pas qu’ils s’en doutent un peu ? Aie deux sous de jugeote voyons ! Tu n’es pas connu pour être des plus subtiles et clairement, cela fait 8 articles que tu les bassines sur la sexytude de Colin et le fait qu’Eloise et lui, c’est chaud bouillant !
Moi : Oui, mais c’est dur de savoir quoi dire ! Autant les spoilers me donne encore plus envie de lire un livre, autant certaines personnes tiennent vraiment à être surprise.
Conscience : Et alors ?
Moi : Bah je me demande si je leur révèle l’avancement de la relation, les obstacles et tout, tu vois ?
Conscience : Mmmmmm…
Moi : J’ai pas envie de leur ressortir la même soupe en permanence, et même si je trouve cela drôle, le « mmmmhhh… ouhhh… ahhh… » devient lassant non ?
Conscience : C’est toi qui vois.
Moi : Comment ça c’est moi qui voit ? Tu es ma conscience ou bien ?
Conscience : …

Je me dois de censurer ce qui s’est passé par la suite, mais disons seulement que ma conscience est moi ne sommes pas en bons termes. Il me reste mon éthique, qui me dit de vous laisser dans l’ombre, et de passer directement à l’histoire d’espion. Oui, parce que c’est quand même le thème du livre et de cette saga estivale (estivale décrivant ici les températures dont certaines régions bénéficient, quand bien même tout le monde est retourné au travail).

A l’honneur dans le jardin, Augustus Whittlesby qui, sous ses airs de mauvais poète, est un agent de Sa Majesté avec une nouvelle mission à remplir pour, une fois de plus, empêcher le nabot corse de faire des siennes. Augustus, vous l’avez peut être déjà croisé dans les opus précédent, vous qui êtes à l’heure dans vos lectures de Lauren Willig. Mais à l’époque, il ne dégageait pas cette image d’espion sexy, il était juste un poète à la rime un soupçon pourri et au jugement condescendant. En un mot, il était parfaitement « horripilant ».

Dans « The Garden Intrigue », il redore son blason et nous dévoile sa personnalité secrète. Celui qu’il est lorsqu’il n’est pas obligé de se faire passer pour ce paon prétentieux qui parle en vers. Car s’il est un médiocre poète, il est un agent infiltré de la plus belle eau. Son déguisement est brillamment exécuté, sa persuasion parfaite, etc.

Toutefois, cela n’est pas sans avoir des conséquences sur sa vie personnelle. Quand personne ne vous connaît autrement que comme le leurre que vous affichez à la société, personne n’arrive à vous atteindre et la solitude peut être rude.

Cette solitude, en un sens, Emma Morris Delagardie la connaît aussi. Depuis la mort de son époux, elle s’est créé un personnage public qui fait fureur pour mieux cacher ses blessures.

A l’occasion de l’anniversaire de la belle-fille de Napoléon, Emma est chargée de l’écriture d’un masque (NDA – alors, j’ai eu beau chercher, je n’ai pas réussi à trouver la définition concrète de cet exercice d’écriture poétique). Et pour la seconder, qui mieux que ce cher Augustus ?

Il va sans dire que l’écriture du-dit masque ne sera pas de tout repos. Car entre les deux personnages qui vont se chercher mutuellement et les conspirations mystérieuses, Lauren Willig aura encore une fois rendu la route vers le happy-end pleine de rebondissements.

Un opus plus léger et très fouillé historiquement mais qui pourtant me plait moins que le précédent. Sans doute parce qu’à trop faire attention à ce qu’ils disent, les personnages en ont perdu une certaine spontanéité.

Cela n’en reste pas moins un très bon livre qui mérite que l’on s’y arrête. Et puis si Augustus et Emma ne vous convainquent pas, il reste toujours Eloise et Colin qui dans ce tome vont faire face à leurs premières épreuves de couple (oups… I did it ! Damn you conscience!).


  
 
Bonne lecture,
Tam-Tam

  

Vilain petit canard deviendra cygne

Petite pause dans ma saga estivale sur les espions

Je sais vous êtes déçus, mais considérez que cette interruption est comme une compétition de sport dans une grille de programmation, elle est incontournable.

D’autant que vous allez me remercier puisque j’ai lu pour vous le dernier Eloisa James. L’auteur revisite depuis quelques temps les contes de fées. Après Cendrillon, la Belle et la bête (mon ultimate favori) et la Princesse au petit pois, c’est au tour du Vilain petit canard d’être adapté en romance historique.

Un petit mot sur le conte d’origine avant de poursuivre. Le vilain petit canard est un conte où il n’y a pas de couple. Si bien que je me suis vraiment demandé comment l’auteur allait réussir à me vendre son histoire en allant au-delà du simple physique ingrat de l’héroïne. 

Mais parce que parfois il est bon de se renseigner un peu sur les inspirations de l’auteur, j’ai ainsi découvert que le vilain petit canard est un conte initiatique. Il est question de maturité, d’épreuves à surmonter pour atteindre le bonheur. Et après lecture de « The Ugly Duchess », je peux vous assurer que l’auteur a vu dans le mille, meme si le roman n’est pas sans défaut.

Notre vilain petit canard porte ici le nom de Theodora Saxby, mais elle aime qu’on l’appelle Theo. Son prince charmant se nomme James Ryburn, il est en ligne pour hériter d’un duché et il préfère appeler notre canard Daisy. Je ne vous dis pas pourquoi, ce serait pêcher. 

Leur histoire va se passer en deux temps.

Première partie :
Theo/Daisy n’est pas jolie, c’est un fait. Son visage est trop allongé, son profil trop prononcé, elle a trop d’angles et pas assez de courbes. Elle le sait, la saison londonienne le sait, les journaux le savent… Même sa mère doit le savoir au fond d’elle puisqu’elle persiste à vouloir la couvrir de dentelles et volants, comme si elle craignait que sans cela on ne prenne sa fille pour un jeune garçon.

Heureusement pour la jeune fille, et pour sa valeur pécuniaire sur le marché du mariage, elle est à la tête d’un héritage conséquent. Sauf que le père de James, qui avait en charge la jeune fille, est à ses heures idiot, joueur et escroc. Si bien qu’au début de notre roman, il somme son fils d’épouser la demoiselle afin de lui éviter le scandale et le cachot. La raison est simple, il aurait, à l’insu de son plein gré, dépenser l’argent qui n’était pas le sien (oups).

James aime beaucoup Daisy, mais il l’imagine plus comme sa sœur que comme sa future épouse. 

Mais que ne ferait-on pas pour la famille. Et les voici donc mariés…

Sauf que dans l’histoire, Theo y croyait et qu’elle n’aurait jamais pensé que son compagnon d’enfance, son ami de toujours puisse un jour la trahir ainsi. Blessée en plein cœur, Theo chasse James et la presse à scandale se régale de leur séparation.

Deuxième partie :
James prend la mer, devient un pirate et jure de ne jamais revenir. Theo part panser ses plaies sur le continent. Nos deux héros vont grandir, pour mieux se retrouver…

Je n’en dis pas plus pour ne pas spoiler. Mais à mon avis, c’est de cette division en deux parties que vient le problème majeur du livre. Les parties sont inégales. Alors que la première partie est intrigante, explore les personnages en profondeur, la seconde partie fait « précipitée ».

Dans la première partie, on découvre les personnages, les liens qui les unissent, leur mariage, la découverte de leur sentiments, etc… Et alors que la-dite partie se termine, le livre en est déjà à plus de la moitié. Dans mon esprit, une partie se finissant sur une trahison constituait en un sens une introduction au réel travail d’évolution des personnages.

Car la seconde partie est riche en rebondissements (attention, quelques spoilers à suivre). James devient pirate pendant que Theo devient la coqueluche de Paris. Alors qu’à Londres elle n’était que le vilain petit canard, elle se transforme en cygne de l’élégance et du style dans la capitale française. Sept ans passent avant que les deux ne rentrent à Londres. Et c’est long comme intervalle.

Pourtant peu de chapitres restent pour traiter leurs retrouvailles. Et je vous rappelle que Theo avait chassé James et que ce dernier avait par la suite juré de ne jamais revenir…

Trop rapide. Cette partie n’est pourtant pas bâclée. Sans doute Eloisa a-t-elle trop de talent pour cela, mais les personnages et leur histoire auraient gagné en profondeur si quelques chapitres de plus avaient été alloué à la résolution de leurs différends.

Je suis plus émue par qui ils sont jeunes que par les adultes qu’ils deviennent.

Quoiqu’il en soit, ce livre reste une réussite, puisque l’auteur a réussi l’exploit de ne pas faire de cette histoire une histoire autour du physique de l’héroïne, de sa transformation magique en une beauté fatale. C’était un des écueils que je craignait plus que tout au départ. Mais Theo, ou Daisy, reste fidèle à elle-même (c’est à dire pas vraiment une beauté), et James reste aussi séduisant du début à la fin, malgré ses maladresses.
 

 
Bonne lecture,
Tam-Tam

  

The proposal

Après des semaines entières de frénésie contemporaine, j’ai changé de registre à la faveur de quelques régences des plus classiques. Miranda Neville of course, mais aussi deux nouveaux Courtney Milan dans ma PAL, le dernier Mary Balogh et une nouvelle série moins classique dont j’espère vous reparler très vite…

Le Mary Balogh m’a dangereusement évoqué le souvenir d’un des chouchous de mon Top 15 : Slightly dangerous.

Il m’a évoqué cette tendance de la régence à vouloir être un peu plus réaliste, à présenter des situations un peu plus complexes, sans pour autant tomber dans l’angoisse et les périls qui pourraient me distraire de la seule chose importante : l’histoire d’amour. Et il y a un problème similaire autour de la demande en mariage que l’on ne rencontre pas souvent !

Une tendance qui personnellement me ravit, j’aime découvrir de plus en plus souvent des couples où les milieux sociaux se mélangent, même si je suis bien consciente du peu de potentiel réaliste d’une telle chose, dans une société aussi codifiée… Certes, lorsque Courtney marie une courtisane notoire avec un parangon de vertu, les choses s’arrangent étonnement bien, mais j’apprécie l’effort d’imagination et la finesse avec laquelle c’est amené.

Mais je m’égare, ici il n’est pas question d’une courtisane mais d’une lady tout à fait comme il faut, qui se tord la cheville sur une plage, un jour de mars, et de l’homme qui, à contrecœur, se sent obligé de voler à sa rescousse. Il est donc question de Mary Balogh et de The Proposal, tome 1 de la série Survivors’ club.

Je vais commencer par ce que je n’ai pas aimé :

  • Je n’ai pas aimé que ce livre parle encore d’anciens soldats et de leur difficulté à se réadapter après la guerre. Non pas que le sujet me laisse insensible mais ces derniers temps, je croise des anciens soldats au détour de chaque page. Tous les hommes ne sont pas des soldats et tous les héros n’ont pas besoin d’être passés à deux doigts de la mort pour valoir la peine qu’une femme s’intéresse à eux.
  • Je n’ai pas aimé l’aspect info-dump de certains passages. Si l’on était dans un tome plus avancé de la série, je dirais que Mary a voulu faire des rappels des tomes précédents. Comme il s’agit du tome 1, je crois qu’elle a simplement voulu planter son décor rapidement, pour mieux se concentrer sur ses personnages. Et parce que je lui accorde cette intention, j’accepte de passer outre. Même si par moment, j’avoue avoir fait une diagonale sur quelques paragraphes/monologues intérieurs dont le seul objectif est clairement de nous faire passer de l’information, faute d’avoir réussi à la caser ailleurs.
  • Je n’ai pas aimé, conséquence de l’info-dump susmentionné, la présence d’une flopée de membres du fameux Survivors club. Quoi, encooooore un club où tous les membres vont trouver l’amour les uns après les autres en rang bien serrés comme des dominos ? Pff…. Surtout que tous les membres du club ne sont pas très bien personnifiés et que je ne me suis pas spécialement attachée à tous. 
  • Je n’ai pas aimé que l’émotion entre les personnages soit tellement retenue, certes en accord avec ce que l’on peut imaginer de l’esprit de l’époque mais un peu trop timide pour mon petit cœur contemporain… 
Mais…

Mais maintenant que j’ai dit du mal, je vais pouvoir m’attarder sur ce que j’ai aimé : 

  • J’ai aimé Hugo, notre héros. Un protecteur dans l’âme, pensez, il refuse d’abandonner notre héroïne avec une cheville invalide, sur une plage déserte en plein hiver. Anobli à la fin de la guerre pour services rendus à la couronne, il est issu de la bonne bourgeoisie émergente et n’oublie pas ses racines. Pire, il n’aime pas la haute société et la noblesse et considère qu’il n’a rien à y faire. Il vit en quasi-reclus dans la propriété qu’il a acheté à la campagne et ses séquelles de la guerre sont psychologiques. Le pauvre chéri se débat comme il le peut avec ses fantômes et est fermement décidé à aller de l’avant, à ne plus inquiéter sa famille qu’il adore et à se marier, pour lancer sa sœur dans la bonne société et donner un héritier à la fortune familiale (acquise donc dans le commerce, oh so shocking)… Je veux bien le consoler, anytime !
  • J’ai aimé Gwen, l’héroïne. Une veuve, plus très jeune, fermement décidée à ne jamais se remarier après une première expérience qui, sans être malheureuse, n’a pas été spécialement réussie. Une lady, certes sans préjugés mais avec une conscience aigue de sa place dans la société et des barrières qui peuvent se dresser entre les différentes classes. Et une lady qui sait ce qu’elle veut et n’en devient pas pour autant une virago. Une lady qui sait parfois oublier ses bonnes manières pour faire un pas en direction de son héros, et après tout, c’est bien tout ce qui compte.
  • J’ai aimé que leur rencontre soit pleine d’idées reçues l’un sur l’autre et que, étrangement, au lieu de les éloigner, cet antagonisme initial les poussent à être d’autant plus honnêtes l’un envers l’autre et à apprécier les efforts que cela implique.
  • J’ai aimé que Hugo se lance à la conquête de Gwen, non pas comme une lady s’attend à être courtisée mais à sa manière bien particulière, un mélange de franchise brutale, de tendresse instinctive et de maladresse sociale, et qu’il ne se décourage pas au premier signe de difficulté.
  • J’ai aimé que la différence de classe en ces deux-là soit prise en compte, considérée, remise en cause et affrontée, qu’ils ne prétendent pas qu’elle n’existe pas ou que l’intégration de l’un au monde de l’autre et vice et versa sera facile.
  • Enfin, j’ai aimé la manière dont chacun fait ressortir le meilleur de l’autre et la tendresse qu’ils se manifestent, celle qui fait oublier tous les défauts qui peuvent embarrasser l’histoire.
En un mot, et malgré tout, j’ai bien aimé The Proposal et s’il croise votre chemin, vous passerez j’espère un bon moment ! 
  
Bonne lecture,
Chi-Chi
 

Au service de la couronne

Trois semaines déjà que nous nous épanouissons auprès des collègues de Mr. Bond. Trois semaines au cours desquels j’ai pu vous montrer que les espions, c’est glamour, que les espionnes peuvent être super bad-ass quand elles veulent et que s’il est bien traité, l’espion régence peut faire grave rêver…

Mais nous sommes en France mes amis, et en France, il faut une exception à toute règle. C’est la semaine de l’exception avec la série « Au service de la couronne » de Jenna Petersen :
– From London with love (Bons baisers de Londres)
– Desire never dies
– Seduction is forever

Prenons trois ladies. Pas n’importe lesquels, trois ladies qui partagent grâce, beauté et charme en quantité suffisante pour faire sensation sur la saison londonienne. Trois femmes influentes que tous connaissent, qui ont accès à tous les salons et reçoivent toutes les invitations.Le genre de ladies parfaitement placées pour s’informer, savoir, démasquer.

Meredith Sinclair est éblouissante, pleine de charme et possède un sacré sens de la répartie qui en font la belle des salons. Anastasia Whittig est la lady par excellence, posée, belle comme le jour, et discrète. Enfin, Emily Redgrave est intelligente, racée… Bla. Bla. Bla.

Pourquoi bla ? Une présentation comme ça est trop belle pour être vraie. Parce que l’histoire développée dans chaque livre est parfaitement insipide et que les héroïnes, qui sont supposément des jeunes femmes intelligentes et futées sont à la limite entre la tête à claque et la plante verte. Et parce qu’au-delà de toutes ces imperfections, cette série est parfaitement oubliable.

Vous me direz, c’était peut-être l’intention de l’auteur, en faire une trilogie qui s’autodétruira à la fin de la lecture.

J’aimerais pouvoir vous dire que les héros rattrapent un peu la sauce, mais pas vraiment. Déjà, j’ai complètement oublié leur nom. Le dieu internet est là, certes, et je pourrais vous dévoiler l’identité des lascars, mais ils sont interchangeables et ne sont clairement là que pour faire joli.

Devant un tel fiasco, vous pensez bien que j’ai médité longtemps sur les raisons de mon ennui.

Est-ce à cause des clichés ? Réponse : non, les romans de Céleste Bradley n’en sont pas exempts, loin de là, et la série est pourtant une réussite.

Est-ce à cause des héros ? Réponse : oui, mais pas seulement. Un roman peut avoir des héros « moyens » mais être récupéré par une histoire en béton armé !

Est-ce à cause des incohérences ? Réponse : oui, mais ce n’est pas comme si mon cerveau s’attendait à de la logique scientifique à tout épreuve quand il lit une romance d’espionnage.

Est-ce à cause du style ? Réponse : non, le style est correct, et le livre se lit sans roulements systématiques des yeux.

Alors pourquoi ?

  • Parce que cette trilogie ne possède pas les éléments subtils et nécessaires à la réussite d’une série.
  • Parce que le tome un est moyen, voir ennuyeux.
  • Parce que le fil directeur est parfaitement fantoche.
  • Parce que les personnages secondaires sont sous-développés dans les tomes précédent le leur, alors que le lecteur devrait normalement mourir d’envie de découvrir leurs histoires.
  • Parce que les rebondissements sont… inexistants.

Alors oui, c’est un jugement dur, mais quand je me plonge dans un roman d’espions, je m’attends à une intrigue, un adversaire, une identité sécrète, du mystère. L’histoire, c’est le synopsis, dilué sur 400 pages. D’ailleurs, J’ai Lu n’a jamais publié les tomes 2 et 3. Qui sait, peut-être est-ce un signe qu’il faut faire l’impasse de cette série!

Bonne semaine (je ne peux décemment pas vous dire bonne lecture),
Tam-Tam
  

Le cercle des menteurs disparus

J’aime bien mes jeux de mots pourris. Là maintenant, tout de suite, j’ai la certitude que vous avez en tête Robin Williams en professeur de littérature, tentant de nourrir de son savoir les futurs tête pensantes de son pays…

Avec un peu de chance, vous finirez par vous rappeler que dans ce film, il y a aussi le délicieux Ethan Hawke, qui ma foi, n’est pas non plus désagréable à regarder. Je vous invite à rester sur cette image. Parce que la série des menteurs de Céleste Bradley est une série où le mâle est beau, le mâle est mystérieux, en un mot comme en cent, le mâle est un espion…

Mais revenons aux origines…

A l’époque où je découvrais cette auteur, j’étais encore une jeune fille naïve qui commençais studieusement et sagement par le premier tome. Et puis vint ce jour maudit où le premier tome ne pu être mis à ma disposition à la bibliothèque. Je commis alors le sacrilège qui allait changer pour toujours la face du monde : j’empruntais le tome 3. Oui, même pas le tome 2, directement le tome 3… positivement médiéval !

Pourquoi ? Quel démon avait alors pris possession de mon corps ?

Je repasse au présent de narration, et je vous explique.

La 4ème de couverture avait tout pour me plaire. Il y était question d’usurpation d’identité,  d’un homme au passé compliqué, d’une mémoire qui fait des siennes, d’un honneur à rétablir et un héros qui s’appelle JAMES. Bref, cela sentait l’espionnage régence à plein nez. Et moi, innocente ou pas, je me suis dit que je tenais là mon prochain livre de chevet.

J’étais bien loin de savoir que Celeste Bradley dédierait non pas 5, mais 7 livres aux espions de la couronne. Que les femmes seraient elles aussi mises à l’honneur, et que les noms de codes seraient chargés en animaux (le renard, le griffon, le lion, etc…).

Mais revenons à James qui, il faut l’avouer, possède quand même un prénom qui le prédestine à participer à cette série. Notre cher James est un espion blessé. Un homme blessé, et a fortiori un espion, cela finit par être ronchon (à défaut d’une autre expression qui me vaudrait les foudre de Chi-Chi). Il ne comprend pas que la convalescence prenne du temps, tout ce qu’il voit, c’est qu’un traître court encore et toujours et que Napoléon et ses sbires menacent le royaume. Du coup, du fond de son bureau au club, il cherche…

Les indices lui laissent entendre que tout part des messages codés, que le maitre du code a la clé du mystère et que trouver le décrypteur permettra de déjouer les plans du traître. Le plan semble parfait, à un détail près. On (comprendre le cosmos entier) a aucune idée de comment mettre la main sur le maître du code.

Heureusement, le maitre en question a une fille qui porte le doux nom de Phillipa. James se dit donc que pour trouver le père, passer par la fille pourrait être une bonne idée… ou pas. Et ce n’est pas le nouveau précepteur de son fils adoptif, un certain Phillip Atwater qui en dirait autrement. Car lui aussi, en un sens est à la recherche de son père. Mouahaha *rire machiavelique* !!!

Dans cette histoire, les masques vont et viennent au gré des visages, personne n’est ce qu’il prétend être. Homme ou femme, espion ou lord du royaume, traître ou victime. Une chose est sûre, quand on cherche quelque chose avec obsession, on finit par oublier de regarder sous son nez. Ni Philipa, ni James ne prétendront le contraire.

Les histoires où les jeunes filles aux abois se transforment en jeunes garçons sont toujours pour moi une source inépuisable de fou rire. Il y a ceux qui sont intentionnellement créés par l’auteur, et tous les autres, qui me viennent quand j’imagine comment, dans la vraie vie, les événement s’enchaineraient.

J’imagine comment, si j’étais une jeune fille taille lutin, j’arriverais à me faire passer pour un jeune garçon en me coupant les cheveux et en baissant le ton de ma voix. J’imagine comment, si j’étais l’espion qui me fait face, je n’aurais pas la puce à l’oreille en me découvrant sous mes traits « masculinisés » (surtout si je suis un super espion de la couronne, le genre qui a tout vu, tout vécu).

Alors entre deux fou rires, je profiterais tellement de cette histoire qui dépeint des héros d’une autre époque. Une époque où l’espionnage n’était pas une affaire de microfilms et de téléphones sur écoute, une époque où finalement, parce que l’homme vit dans cette illusion de supériorité, il ne voit pas arriver le coup de massue et se fait avoir à tous les coups par des femmes qui font la moitié de leur taille.

Entre deux sourires, je voudrais à tout pris lire toutes ces histoires qui racontent comment la femme est le meilleur contre-espion qui soit puisqu’elle finit par sauver tout le monde avec panache.

Enfin, entre deux révélations, je me rendrais compte que, même s’il n’ont pas l’aura mystérieuse de James bond ni son Martini, les espions régence de Céleste Bradley restent quand même dangereux, mais juste pour les nabots corses !

Bonne lecture,
Tam-Tam

Liar’s Club
The pretender – L’espion de la couronne
The imposter – Imposteur à la cour
The spy – Une séduisante espionne
The charmer – Une charmante espionne
The rogue
The Royal Four
To wed a scandalous spy
Surrender to a wicked spy
One night with a spy
Seducing the spy

The Wild Marquis

Puisque la semaine dernière je vous disais que je n’avais pas le temps d’écrire, cette semaine j’ai fait un effort pour me poser 5 minutes et écrire. Mine de rien, plus de deux ans qu’avec Tam-Tam nous nous tenons à cette discipline d’au moins un article par semaine chacune, cela en fait des pages et des pages écrites !

Et si au début, certaines personnes trouvaient que nos articles étaient d’une longueur démesurée, je réalise aujourd’hui que cette longueur a été sérieusement rallongée !

De 10 things I love about you à Passions captives, nous avons multiplié par 5 la longueur du texte. Alors, bien sur, Passions captives détient le record toutes catégories, mais je n’en ai pas moins l’impression de vous spolier lorsque j’écris moins d’une page.

Cette limite, Tam-Tam m’affirme qu’elle est purement symbolique. Comme si le monde allait s’arrêter si le blog était en pause ou si nous changions quelque chose à sa routine. A votre avis, est-ce si important, la régularité des publications ? La longueur des articles ?

Ou s’agit-il simplement de mes névroses personnelles ?

Quoiqu’il en soit, cette semaine, j’ai fait un effort et je me suis posée 5 minutes (et même un peu plus) pour vous écrire un article sur The Wild Marquis de Miranda Neville.

Je vous ai déjà parlé de Miranda avec Confessions from an arranged marriage que j’avais beaucoup aimé. Et qui était le tome 4 d’une série. Histoire de ne pas perdre le nord et puisque, sous l’influence néfaste des copines de lecture, je lis de moins en moins les séries en entier ou dans l’ordre, il s’agit du tome 1 de cette même série, The Burgundy Club !

Ici, tout commence avec un meurtre. Celui de Joseph Merton, libraire spécialisé dans les livres anciens. Mais pourquoi ? Le lecteur sera laissé dans l’ombre une bonne partie du roman. Pourtant, il ne s’agit pas d’une enquête policière, le meurtre de Joseph est mis sur le compte d’un voleur sans scrupule et classé sans suites, laissant sa veuve en situation délicate et sa boutique en péril.

De son coté, Cain est, comme le titre ne l’indique pas (j’aime ces titres mystérieux), un marquis. Non seulement wild, mais surtout avec une très très mauvaise réputation. Jeté hors de la maison familiale à l’âge canonique de 16 ans par un père que toute la bonne société considérait comme un saint, Cain a vécu dans un bordel, puis chez ses maitresses respectives, avant d’accéder au titre, plusieurs années plus tard (malgré tous ses efforts, son père n’a pas réussi à le déshériter, c’est là que l’on voit que Mrs Neville a bien fait ses recherches en matière juridique, il est extrêmement difficile de déshériter ses enfants, contrairement à ce que la plupart des romances voudraient vous faire croire). Cain hérite donc du titre à la mort de son père mais ne s’en trouve pas mieux accepté par la société pour autant, sa propre mère refusant de poser les yeux sur lui et empêchant qu’il ait le moindre contact avec sa sœur. Des années de débauche, réelle ou supposée, ont laissé sa réputation en lambeaux.

Lorsque Cain se retrouve par le plus grand des hasards, dans une salle d’enchères où il n’aurait jamais du se trouver, devant un ouvrage rarissime, un nouveau mystère s’installe. Car le livre d’Heures du duc de Bourgogne (toute référence aux Très riches Heures du duc de Berry n’est absolument pas fortuite) a été gardé au secret depuis des décennies et ne devrait pas se trouver là. Cain en sait quelque chose puisqu’il s’agissait du joyau de la collection paternelle. Alors pourquoi l’ouvrage est-il vendu pour payer les dettes d’un collectionneur notoire (qui, accessoirement, ne fait pas partie de la famille) ?

Et cette première question en entraine une autre : s’il parvient à ramener les Heures de Bourgogne à ses propriétaires initiaux, sa famille ne serait-elle pas plus encline à l’accueillir de nouveau en son sein ? Il me semble bien évident que d’offrir un livre à sa mère est le meilleur moyen de revenir dans ses bonnes grâces et d’obtenir qu’elle le laisse voir sa petite sœur, non ? Après, je peux me tromper, je fais partie de ces personnes qui pensent qu’un livre est toujours une bonne idée…

Mais on ne s’improvise pas expert en livres anciens, et il faut une certaine habitude pour naviguer les eaux troubles des salles des ventes, surtout lorsque ladite vente s’étale sur plusieurs semaines et que des milliers de livres seront mis à l’enchère. Cain, vite dépassé, se tourne vers J.C. Merton, marchand de livres anciens, pour le guider jusqu’au point culminant, la vente des Heures de Bourgogne.

J.C. Merton qui n’est donc pas Joseph Merton, malheureux assassiné en début de livre, mais sa veuve, Juliana. Juliana qui a bien du mal à joindre les deux bouts, bien qu’elle soit tout aussi, si ce n’est plus, compétente que ne l’était Joseph. Cain et Juliana enfin réunis, je vous laisse lire le livre pour découvrir la réponse à tous ces mystères et apprécier tout le talent de Miranda Neville !

J’ai retrouvé dans ce livre tout ce que j’avais aimé dans Confessions from an arranged marriage : des personnages qui révèlent leur personnalité tout en douceur, qui sont bien plus complexes qu’il n’y parait au premier abord. Une auteur qui a bien fait ses travaux de recherche et qui nous présente une vision de la société anglaise dépassant les salons dorés de l’aristocratie, à la manière de Courtney Milan. La relation entre Cain et Juliana n’est pas simple, et la différence de classe sociale entre eux n’est jamais traitée à la légère. Le poids des obligations familiales de Cain, les conséquences de ses erreurs passées ne sont pas ignorées et il n’est pas simple d’être une femme dans un monde d’hommes…

En un mot comme en cent, The Wild Marquis est une excellente romance régence, et à l’instant où j’écris ces mots, je me remémore le plaisir que j’ai eu à le lire et je me dis qu’il serait peut-être dommage de passer à coté des tomes 2 et 3…

Lira, lira pas… Un avis sur la question ?

  
 
Bonne lecture,
Chi-Chi
 

My name is Bond, James Bond.

Et je prendrai un Dry Martini, deux olives s’il vous plait.

Aussi loin que remonte ma mémoire, James, l’homme au double zéro et aux multiples visages, a représenté l’archétype de ce qu’était un espion (au service de sa Majesté, cela va de soit).

Il était beau, grand mystérieux. Il avait des costumes d’une classe folle, des voitures de folies et des montres avec des gadgets que McGyver lui envie. 
Il avait des ennemis aussi. Des gens à la solde de l’URSS, des trafiquants d’armes, des trafiquants de drogues, des trafiquants d’uranium. Des vilains pas beaux aux dents bizarres, aux pistolets dorés et aux répliques de le mort – Do you expect me to talk ? – No mister Bond, I expect you to die ! 
Il avait aussi des supers copines aux jambes interminables, qu’il collectionnait comme d’autres collectionnent les timbres ou les cartes postales de l’étranger (non, je ne vise personne voyons).
Et puis un jour, j’ai découvert que James n’était pas le seul espion sexy de la création, qu’en fait, les espions dans la littérature et plus particulièrement dans la romance, c’était une caste à part entière avec toute la panoplie qui va avec.

J’ouvre ainsi la nouvelle saga de l’été : Espion, le métier des héros.

Et laissez moi vous prévenir, que celles qui n’aiment pas leur héros vaillant, charmeur, éblouissant, au physique d’Adonis et à l’âme chevaleresque passent leur chemin. Ici, point de héros de bas étage au charisme de loukoum, il ne sera question que de la crème de la crème en terme de spécimen. Et comme je suis pour la parité, c’est mon coté féministe, il y en aura pour tout le monde. Car si James est l’archétype de l’homme viril et mystérieux, il n’est point besoin d’être un homme pour être un espion. Loin de là. Nos auteurs le prouvent à chaque fois que l’héroïne prend les traits de James…

Les auteurs sont nombreux et débordent d’imagination. Car un espion, c’est finalement une sorte de chevalier des temps modernes (ou moins modernes) qui protège son pays et ses idéaux au péril de sa vie et qui se fera à chaque fois avoir par l’amour, pour notre plus grand plaisir.

J’ai scrupuleusement explorée ma bibliothèque et celle de Chi-Chi. Nous avons toutes deux fouillé nos mémoires respectives, et les noms ont commencé à pleuvoir. Ainsi, si peu d’auteurs se spécialisent exclusivement dans l’espion, il n’est pas rare dans les bibliographies de nos chouchous de découvrir des espions, avec leurs caractéristiques, leur attributs, leur aura !

Chez les contemporains il y a Linda Howard avec entres autres la série Médina, Anne Stuart et sa série ICE, ou encore Ken Follett

Chez les historiques vous trouverez Lian Hearn et son « Clan des Otori », Susan Enoch et « Lady Rogue », Julia Quinn avec sa série des agents de la couronnes (To catch an heiress et How to marry a Marquis – Comment séduire un marquis), Jenna Petersen et sa série « Au service de la couronne » (oui, beaucoup d’imagination chez les auteurs).
Il y a même des livres comme « Le cercle littéraire des amateurs d’épluchures de patates » (quoique l’espionnage ne soit qu’un prétexte finalement) ou « Shalimar » de Rebecca Ryman sans parler du Mouron Rouge de la Baronne Orczy.
Enfin, l’espion est un vecteur de phantasme tel que certains auteurs en ont fait leur marque de fabrique. James Bond a d’abord été un héros sur papier, si on y réfléchit bien. Ainsi, je me souviens d’une époque pas si lointaine où j’ai découvert Céleste Bradley, qui a dédié aux espions 2 séries complètes. Je me rappelle mes soupirs rêveurs à la lecture des aventures des « Menteurs ». Et puis il y a bien sûr eu la découverte de Lauren Willig et de son jardin
C’est finalement Lauren qui m’aura fait rechuter dans les bras des espions. Ses héros sont comme une invitations à replonger avec délices dans les bras de l’espionnage, vous offrant en ce mois d’août une série en plusieurs épisodes.

Episode 1 – Linda Howard « Qui a parlé du mâle alpha ? »
Episode 2 – Celeste Bradley « Le cercle des menteurs disparus »
Episode 3 – Jenna Petersen « Au service de la couronne »
Episode 4 – Ken Follet « CIA – charisme, intelligence et awesomitude »
Episode 5 – Lauren Willig « Le jardin aux pistolets d’or »

En attendant la semaine prochaine, vous avez plein d’articles à relire, et plein d’espions à découvrir d’ores et déjà !

 
Bonne lecture,
Tam-Tam
  

Summer readin’ happened so fast

Il est de ces moments dans la vie, qui vous font regretter d’avoir dit oui. Regretter de vous être lancée dans autant de projets différents… Regretter que les journée ne fassent que 36 heures (comment ça, c’est 24 et non 36 ??!).

Bref, il est de ces moments dans la vie où je ne rêve plus que d’une chose : une relation exclusive avec ma couette. Pour une période trèèès prolongée.

Pendant que je ne pars pas en vacances et que je garde le fort en l’absence de Tam-Tam cet été, je ne vous oublie pas… Je dirais même plus, je lis. Beaucoup. Quand a réussir à rassembler assez de neurones pour écrire de beaux articles, voila une autre paire de manches !

Alors aujourd’hui, rien qu’une petite booklist de ce que j’ai lu ces derniers temps :

  • An abundance of Katherines de John Green.
Pardon Cess, je me suis profondément ennuyée. La magie n’a pas pris du tout et l’humour m’a laissée de marbre. Terminé avec difficulté et bien que je reconnaisse des qualités, une déception.
  • Ravishing the heiress de Sherry Thomas.
Un roman très court, à peine plus qu’une nouvelle. Un mariage arrangé, des époux trop jeunes qui plient sous le poids de leurs obligations et conviennent d’être amis mais rien de plus pour les 8 ans à venir. Et après huit ans, que reste-t-il ? Une épouse un peu trop compréhensive, un mari un peu trop habitué à ce qu’elle fasse partie du décor, mais finalement, une histoire mignonne.
  • Can’t buy me love de Molly O’Keefe.
Une pure bimbo texane va épouser un millionnaire à l’article de la mort. Voila une raison suffisante pour convaincre Luc et Victoria de revenir sur les lieux de leur enfance, reparler à leur père pour la première fois depuis 10 ans et tenter à tout prix d’empêcher ce mariage. Sauf que les choses ne sont pas si simples, que la bimbo n’en est pas vraiment une et qu’il est temps de tourner enfin la page sur le passé. Bien que les personnages prêtent un peu trop l’oreille parfois à leurs tourments intérieurs, une romance sympa.
  • The last goodbye et One good reason de Sarah Mayberry.
Deux pour le prix d’un… Là aussi, des enfants qui n’ont pas parlé à leur père depuis des années, des retrouvailles au pied d’un lit d’hôpital et la douleur de réaliser que pour enterrer son passé, il faut savoir l’accepter. Une jolie réussite de Sarah Mayberry, moins coup de cœur que Her best worst mistake mais charmante et tendre.
  • Slow summer kisses de Shannon Stacey
Une mini-nouvelle, à peine de quoi me faire patienter en attendant la suite des Kowalski à l’automne… Dans la pure veine de cette famille doudou !
  • Acheron de Sherrilyn Kennyon
Pas tout à fait un Dark-Hunter mais de loin le personnage le plus intriguant depuis le tome 1. Un tome à la hauteur de toutes mes attentes, même si ce pauvre Ash va en voir de toutes les couleurs avant d’avoir enfin droit à son happy-end ! Sur les conseils de Tam-Tam, je n’ai pas lu l’intégralité de la 1ère partie (j’ai lâché vers la moitié, les larmes aux yeux), âmes sensibles s’abstenir. Ou pas, mais avec prudence alors. Ash en vaut tellement la peine !

Une petite annonce également…

Avec Tam-Tam, nous participons à un petit concours de critique « odieuse », qui sont surtout drôles à lire (et il n’y a rien à gagner, c’est juste pour le fun). Vous savez que nous en avons l’habitude, avec les Chroniques au 72ème degré…

N’hésitez pas à aller y faire un petit tour, à voter pour l’une de nous et à nous dire ce que vous en pensez, nous avons les critiques n° 7 et 8, déjà bien connues en ces lieux!

Sur ces bonnes paroles, je vous souhaite un très bon week-end, plein de bonnes lectures et à la semaine prochaine pour de nouvelles aventures !

Chi-Chi

 

The Leopard Prince – Liaisons inconvenantes

Je suis en totale communion avec le dieu paillette. Je respire rose bonbon, dors rouge passion, et mange des arcs-en-ciel de happy-end. 
La romance a pris possession de mes journées, je me dévoue pour la science. La science de la romance, bien évidemment ! Pour la science de la romance, j’ai relu « Liaison inconvenante » (The Leopard Prince en VO) d’Elizabeth Hoyt. Parce qu’un seul livre n’était pas suffisant pour appuyer mon argumentation concernant l’évolution du style d’écriture de l’auteur (et aussi, parce que, soyons honnête, ce livre est génial) (pour ceux qui ne comprennent pas de quoi je parle, s’en rapporter aux articles , et ).

C’est fou d’ailleurs à quel point une relecture peut être délicieuse. Contrairement à ma comparse, j’aime relire. Mais revenons à ma relecture. Cette relecture.

J’ai ouvert le livre sans regarder la 4ème de couverture. J’aime être surprise et je me fais des petits suspenses toute seule : A quel moment vais-je me souvenir du pourquoi du comment les personnages décident un jour d’arrêter d’être aveugles ? A quel moment vais-je me souvenir que le vilain méchant est en fait le petit lapin duveteux que je trouvais si mignon au début ? 

C’est mathématique, plus j’ai aimé un livre, plus la mémoire revient vite. Sur une échelle de zéro à la mémoire photographique, à quel point ai-je aimé le livre ? Avouez que cette échelle, quoique super classe de prime abord, risque de ne pas être hyper compréhensible pour le commun des mortels (on est un club très select du côté rose de la force !).

Mais relisons…

Page 5, je me suis souvenue du résumé que m’en avait fait Chi-Chi :

« Georgina Maitland (surnommée George) est la sœur d’un pair du royaume, jeune fille de bonne famille et l’éducation qui va avec. Harry Pye est l’intendant de son domaine, il est de retour dans la région qui l’a vu naitre et cela fait grincer bien des dents. Elle a 27 ans, assez quelconque et aucune intention de se marier dans un futur plus ou moins proche. Il n’est pas beau à en tomber par terre, il est plutôt petit, a une main mutilée où il lui manque l’annulaire, et des yeux très verts.

Mais… Enfin, tu vas voir, ce n’est pas traité avec incohérence. L’auteur ne nous dépeint pas ça comme une simple histoire où une lady se voit soudainement terrassée par le désir et où un homme de basse extraction lui fait découvrir le plaisir jusqu’à lui faire même oublier 27 ans d’éducation. Non, ils ont tous les deux conscience de leur position. 



C’est très bien écrit. Et puis il y a une sombre histoire avec un empoisonnement de moutons (on est dans le Yorkshire, qui n’est pas connu que pour ces minuscules chiens au timbre aigu)… Cela s’entrecroise avec une sombre histoire dans le passé du héros… Tu vas aimer, tiens ! »

Ce n’est sans doute pas ce qu’elle m’a dit au mot près, mais l’esprit est là, je vous assure. A la fin de son synopsis, je me suis ruée sur l’ouvrage et je n’en ai pas démordu avant les lueurs de l’aube. Oui, vous avez bien lu, ce livre fut une « nuit blanche« .

Mais revenons à la relecture…

Page 76, je me suis souvenue que j’avais commenté la progression de ma lecture de manière détaillée : Chi-Chi, riant sous cape sur mes hypothèses, moi y allant de mes traits d’humour pourris et de mes conjectures sorties de nulle part.

Page 123, je me suis souvenue que j’avais deviné (je ne vous dirai pas quoi, ce serait de la triche).

Page 124, je me suis souvenue que Chi-Chi a toutefois refusé de me dire si j’avais vu juste et m’a laissé dans le noir jusqu’à la fin (la bougresse).

Et puis les pages se sont enchainées. Je me suis laissé surprendre à nouveau par certains détails que j’avais oublié. J’ai frémi, j’ai craint, j’ai gloussé (mais avec beaucoup de classe) et j’ai hurlé quand il le fallait !

Ce livre, soyons clair, est mon préféré de la série.

Il y a cette histoire, d’abord. J’aime les couples qui ne tombent pas sous le sens et qui pourtant ont un sens. La différence de classe sociale les éloigne, mais leurs tempéraments vont de paire. Elle parle beaucoup, il écoute (toute ressemblance avec des personnes existants ou ayant existé n’est que pure coïncidence).

Ensuite, il y a ces différents mystères à élucider : Qui tue les moutons ? Pourquoi Silas Grandville déteste-t-il Harry ? Pourquoi manque-t-il un doigt à Harry ? Pourquoi George a-t-elle été appelée dans le nord ? Pourquoi ? Pourquoi ? Pourquoi ? Tant de questions et si peu de chapitres. On en voudrait presque plus…

Ma relecture finie, j’ai repensé à mon épineuse question du langage. Et une fois encore, les mots sont là, éparpillés dans le livre, des membres par ici, des tétons par là, des orgasmes en quantité toute à fait suffisante. Le langage n’est pas plus châtié dans ce tome que dans le premier.

Mais alors pourquoi cela ne me choque pas? Pourquoi ? (Encore un, tiens !)

Bonne lecture,
Tam-Tam
  

The Raven Prince – Puritaine et catin

Bon, je sais le titre fait peur. Je lui préfère d’ailleurs le titre en version original « The Raven Prince » (Le prince corbeau). C’est plus mystique comme titre, moins connoté… Vous me direz, on peut difficilement faire plus connoté et explicite que « Puritaine et catin ».

Mais n’ayez crainte, malgré son titre… particulier, ce livre est bien. Très bien même.

C’est le premier Elizabeth Hoyt que j’ai lu. Celui-là même que Chi-Chi me porta un soir après le travail en me glissant « Tu vas voir, c’est super chaud ! », tout en rougissant (mais chut, ne lui dites pas, je risque le supplice de la paillette pour vous avoir dévoilé ce détail).

Depuis, Elizabeth Hoyt a sorti 2 autres séries. Et entre mon emploi du temps serré de princesse et le fait que les livres appartiennent à Chi-Chi, je n’avais pas eu l’occasion de les relire. 

Après son dernier livre en date, Thief of Shadows, je me suis posée la question de l’évolution de son écriture. Et c’est ainsi, par dévouement à la cause, que j’ai relu « Puritaine et catin » sur Alfred (mon BatKindle). Bon, mon dévouement s’est arrêté à 3%, moment précis où je me suis une nouvelle fois laissé happer par l’histoire et les personnages. 
Anna Wren, jeune veuve démunie, réussit à se faire embaucher comme secrétaire particulière chez le Conte de Swartingham. Ce dernier, enclin à des sautes d’humeur retentissantes, à fait fuir tous les prédécesseurs qui, plutôt qu’affronter la colère de leur employeur, ont pris leurs cliques et leurs claques et leurs jambes à leur cou.

Mais Anna n’est pas faite du même bois. Elle n’a que faire de la grosse voix, de la haute stature du Comte ni de son visage ravagé par la variole. Il en faut plus pour intimider cette femme qui sait qu’il n’y a que son salaire qui la sépare du dénuement et de la pauvreté.

Étrangement, elle trouve plutôt que ces débordements sont d’une virilité qui la fait frémir, ce qui est d’autant plus étonnant que cela fait bientôt 6 ans que son mari est décédé. Les tracas de la vie quotidienne, les responsabilités du ménage et des personnes à sa charge ont éloigné toute envie de se pencher sur ses désirs personnels. 

L’alchimie n’est pas à sens unique, loin de là. Mais le Comte est le dernier de sa lignée et la jeune veuve est restée stérile pendant les 4 années qu’ont duré son union. Il n’est donc pas envisageable un instant que ces deux-là aient un avenir, même si Edward de Raff est intrigué plus qu’il ne le souhaiterait par cette veuve qui n’a pourtant pas le physique flamboyant qui inspire les poètes.
Et lorsque l’attirance devient trop dure, le Comte décide de se rendre à Londres pour ses affaires professionnels et « autres », laissant Anna en proie à des sentiments nouveaux… Je m’arrête ici. Car vous en dévoiler plus serait ruiner la surprise.

Pour son premier livre, l’auteur a tout de même réussi à me surprendre sur plusieurs niveaux. De tous les scénarios que vous imaginez, et quand bien même vous auriez lu la 4ème de couverture qui, finalement, en dévoile plus que moi ici, vous êtes sans doute encore bien loin d’avoir deviné toutes les ramifications de l’histoire.

Car il n’est pas seulement question d’attirance ou de convenance. Elizabeth n’a rien oublié dans l’élaboration de son histoire. Il y a le passé des personnages, leur entourage, des obstacles, des contretemps, des personnes mal intentionnées, et puis de la sensualité bien sûr, parce qu’on est dans un Hoyt, fusse-t-il le premier.

Et revenons à cette sensualité. Je vous parlais un peu plus tôt d’une interrogation que j’avais eu à la lecture du 4ème opus de la série Maiden Lane. Et la relecture de ce tout premier roman me le confirme. Madame Hoyt, dès le début, appellait un chat un chat, mais utilisait le mot chat, à défaut de matou, et ne l’utilisait pas dès la page 11.

La sensualité des personnages est incandescente et fort bien tournée. Et une grande prêtresse de la romance vous dira qu’une scène d’amour est un art très délicat qui n’est pas donné à tout le monde.

Elizabeth Hoyt le maitrise fort bien ici. Quand enfin la scène arrive, notre attente va de paire avec celle de nos héros. J’ai cherché les mots fuck, cock et bollocks (je frémis rien qu’à les inscrire ici). Et il m’aura fallu les chercher activement pour finalement les trouver dans cet ouvrage, alors que ces derniers m’avaient sauté violemment au visage lors de ma lecture précédente… Il faut croire que ce n’est pas tant le vocabulaire que la manière d’amener la chose.

Je précise à notre aimable lectorat que pour la science, je vais continuer mes recherches dans les tomes suivants de la série, ne serait-ce que parce qu’il faut de toute façon que j’attende avant la sortie de « Lord of Darkness » !

Bonne lecture,
Tam-Tam

Thief of Shadows – Maiden Lane, Tome 4

Oui, en bonne early adopteuse et lectrice de VO, vous pensez bien que j’étais sur le coup. Le 4ème opus de la série Maiden Lane est sorti en ce début de mois, et pour vous chers lecteurs, je l’ai lu…. en une journée. C’est plutôt positif, non ?
Alors normalement, avec ce genre de déclaration, vous pouvez sortir votre optimisme et vous réjouir, mais n’allons pas trop vite en besogne, parce que ce tome est bien certes, mais loin d’être parfait. Pourquoi ?
Revenons sur l’histoire je vous prie. La 4ème de couverture (et votre sens accru de l’observation lors de la lecture des précédents tomes) vous dévoile le secret de polichinelle qui plane encore : Winter Makepiece, frère de Temperance (héroïne du premier opus), et de Silence (héroïne du troisième) mène une double vie.
Directeur de l’école/orphelinat/refuge pour enfants démuni des bas-fonds de Londres le jour, il est le « fantôme de Saint Giles » la nuit. Redresseur de torts et ennemi juré des barons de la pègre ET de l’autorité de sa royale Majesté.
Or, une double vie, c’est 1) chronophage, avec toutes ces heures d’entrainement pour affûter son art et 2) très exigent quand on ne veux pas que son secret soit éventé. Du coup, notre héros ne connaît pas grand chose d’autre que sa vie de dévouement aux pauvres et infortunés.
Comprendre, Winter, cet homme au charisme de prof de Latin et au look de prêcheur (tout comme Mister Collins et autres incompris de la littérature), est aussi innocent et pur que la jeune fille en fleur. Winter, cet homme d’allure taciturne et au sourire rare, n’a jamais connu la douceur de la caresse féminine, le réconfort de la gorge palpitante d’une amante, ni l’abandon sensuel dans les bras du plaisir…
En un mot comme en cent, Winter est vierge. Et ça, mes chère amies, en romance c’est TOUJOURS intriguant. Au-delà de la question du « pourquoi », il y a la grande question du « qui ». Qui sera l’élue imaginée par le cerveau fertile de nos auteurs, qui se dévouera à son corps défendant pour montrer la voie de la luxure à ces chers héros.
Lady Isabel Beckinghall est une des nouvelles « dames patronnesses » de l’orphelinat. Elle est veuve et investit temps et argent dans la noble cause qu’est la protection des moins fortunés. Là, normalement, vous êtes en train de réprimer un bâillement… Mais je vais spoiler un peu, et je vais vous donner envie de lire le livre, vous verrez !
Isabel est certes une veuve fortunée, mais pas une grenouille de bénitier dévouée aux pauvres et laissés-pour-compte. Non, Lady Isabel, est une femme de son temps.
Ce n’était peut être pas déductible des impôts à l’époque, mais cela faisait certainement bien en société de dire que l’on sponsorisait des bonnes causes. De plus, c’est l’une de ses bonnes copines, Lady Hero (héroïne du tome deux), qui l’a entrainée dans l’aventure. Le bénévolat devient une sorte de prétexte pour boire (du thé), manger des biscuits et discuter (si possible de potins et beaux mâles, cela m’arrangerait).
De fil en aiguille, la voilà chargée de donner à notre héros une formation accéléré pour briller en société. Oui, parce que lorsque les grands de ce monde s’intéressent à vous, vous devez bien vous tenir, sinon cela donne une mauvaise image de vous et des gens qui ont choisi de vous soutenir…
Je vous laisse imaginer à quel point Winter est emballé par le projet. Rappelons à notre aimable lectorat que Winter n’a pas que cela à faire…Mais il faut croire que Isabel saura trouver les mots (ou autres) pour le faire fondre.
Et c’est d’ailleurs ces « autres » choses du livre qui valent la peine que je m’arrête un instant dessus. Cela fait bien longtemps maintenant que Chi-Chi et moi-même suivons cette auteur. Elle nous a dès le début montré qu’elle n’avait pas son pareil pour élaborer des scénarios sensuels sans précédent, c’était rouge aux joues et débordement sexy.
Elizabeth est de ces auteurs qui osent. Dans le tome un de cette série, déjà, elle abordait la sexualité particulière du héros sans aucune honte. Et après lecture de ce tome, je me demande si elle n’est pas en train de prendre un virage dans son écriture, osant toujours plus, donnant toute liberté à ses personnages sans aucune inhibition.
En effet, après une grande réflexion et une rapide vérification dans les précédents livres, je ne me rappelle pas qu’elle ait jamais été aussi crue ni explicite. Que les oreilles chastes et les yeux innocents passent leur chemins, je m’apprête à vous citer une phrase scandaleuse de la page 11 (ce n’est presque pas spoiler, non ?) :
His genitals were revealed, his cock thick and long, even at rest, his bollocks heavy.
(Ces parties génitales furent révélées, son membre épais et long, même au repos, ses testicules lourdes.)
Je n’ai pas peur des mots, et j’ai beaucoup aimé cette histoire puisque je n’ai pu reposer le livre avant de l’avoir fini. Mais tant de crudité, je m’interroge. D’autant que je n’imagine pas cette phrase (ni toutes les autres du livre) traduite ainsi dans la version française…
Winter et Isabel, c’est clairement chaud bouillant et il n’y aucune ambiguïté là-dessus, c’est le moins que l’on puisse dire!
Bonne lecture,
Tam-Tam

Annie’s song – La chanson d’Annie




Avant de commencer, un petit mot pour vous dire que notre petit blog a eu deux ans hier ! 
Alors, Tam-Tam, ma chère, joyeux bloganniversaire à nous deux! ^_^
(oui, un smiley, c’est mon cadeau pour toi…)



Une fois cette formalité écartée, dans la lignée du dernier article de Tam-Tam, je reprends un de mes vieux vieux livres, un de ceux qui ont eu la chance d’être publiés pour la première fois avec une couverture affreuse que je vous épargnerai ici, votre pauvre rétine ne s’étant probablement pas encore remise de mercredi… Dieu merci, les éditeurs ont fait d’énormes efforts en la matière ces dernières années ! 

Mais La chanson d’Annie (Annie’s song), c’est également l’un de mes chouchous, maintes fois republié en français et en anglais. 

Catherine Anderson, vous connaissez déjà. Les Kendrick Coulter, les histoires d’indiens et toujours, un talent pour les histoires tendres et les héros aux petits soins pour leurs héroïnes. 

Ici, il s’agit d’un contexte est un peu différent, puisque c’est un historique se déroulant dans une petite ville de l’Amérique des années 1880, ambiance Tom Sawyer en Oregon, en un peu moins fun…

C’est là que vit Annie. Annie est la fille d’un notable local, mais Annie est aussi un peu simplette. Elle est gentille, elle est jolie, mais elle ne parle pas, elle ne semble jamais comprendre quand on lui adresse la parole, elle est sauvage. Un peu désemparés, ses parents l’ont laissée grandir un peu n’importe comment, et maintenant adulte, elle passe ses journées à errer dans la nature, sans que quiconque ne songe à la déranger ou à la surveiller. 

De son coté, Alex est également un notable de la ville. Il se débat comme il peut avec ses nouvelles responsabilités de chef de famille, surtout en ce qui concerne son jeune frère, un individu charmant, égoïste et impulsif. Un individu qui, apparemment, considère qu’Annie ne pourrait accueillir ses attentions qu’avec gratitude, la pauvre petite simplette livrée à elle-même… Et des attentions qui vont un peu trop loin, pour dire les choses délicatement. 

Lorsqu’Annie se trouve enceinte et que le responsable est découvert, ce charmant jeune homme s’empresse de prendre la poudre d’escampette, horrifié à l’idée qu’Alex lui demande de « réparer » comme cela se faisait à l’époque, en épousant la jeune femme. C’est donc là que notre héros entre en scène, proposant de prendre la place de son frère… 

Pauvre Alex, se disent les voisins, contraint d’épouser cette malheureuse, condamné à vivre toute sa vie avec une femme idiote… Pauvre Annie, se dit Alex, qui voit sa vie bouleversée sans rien comprendre de ce qui lui arrive… 

Car Alex, en pur héros de romance qui se respecte, est bien décidé à tirer le meilleur parti de cette situation délicate. Et le meilleur parti commence par le fait de réussir à apprivoiser sa femme, à obtenir qu’elle lui fasse confiance et à tenter de trouver un équilibre dans ce mariage pour le moins étrange. C’est donc avec beaucoup de patience et de détermination d’Alex va observer Annie et tenter de la comprendre. Et petit à petit, une idée germe en lui. Et Annie n’était pas aussi idiote que l’on voulait bien le croire ? Et si le problème était tout autre ? Et si la négligence de ses parents avaient en réalité privé Annie de l’aide qu’elle aurait pu recevoir depuis longtemps ? 

Je ne vous en dirais pas plus, pour mieux vous laisser la joie de découvrir ce qu’il en est réellement, et la raison du silence d’Annie, pour mieux vous laisser apprécier l’amour qu’il faudra à Alex pour l’aider à sortir de ce monde dans lequel elle était enfermée et surmonter les épreuves. 

Je ne vous en dirais pas plus, pour que vous découvriez vous-même à quel point il s’agit d’une histoire d’amour magnifique, d’une histoire d’amour où le handicap tient évidemment une place centrale, mais surtout, d’une histoire tout en tendresse et en douceur, avec un héros qui est une merveille de patience et de retenue, laissant à sa femme tout le temps dont elle a besoin pour guérir, grandir, et venir vers lui d’elle-même. 

La chanson d’Annie est un livre que je garde précieusement, qui me fait sourire du simple fait d’en parler, et c’est un livre que je vous recommande chaudement (d’autant que l’on peut toujours le trouver en VF, donc aucune excuse de valable !) ! 


Bonne lecture, 
Chi-Chi

Prince of dreams – Prince de l’éternité

La semaine dernière, j’ouvrais ma chronique avec un aigle. Un aigle voyeur en possession d’une seule et unique tête (et non un aigle bicéphale, ce qui aurait été über plus logique pour une histoire russe, mais passons) qui faisait d’une pierre trois cailloux. (oui, je suis d’une dextérité émérite lorsqu’il s’agit de lancer des cailloux) (autant vous dire qu’il ne faut pas parier avec moi à ricochet, mais je m’égare).

Je vous présentais une couverture des plus… singulières, j’annonçais la nouvelle chronique du mercredi (RDV à Vera-Cruz) et j’ouvrais sur le tome 1 de la vieille série de Lisa Kleypas « les Stokehurst » (pour ceux qui suivent, Stokehurst, c’est le nom du monsieur à qui il manque des doigts dans le tome précédent).

Si bien que je me suis aménagé une autoroute introductive pour ce lundi. Mes aïeux, quelle appétence littéraire n’ai-je pas démontrée là ! (en plus j’utilise des mots de la mort qui tue) (et je le fais même exprès)

Pour déterminer avec acuité si le « Prince de l’éternité » est au niveau de son prédécesseur en matière de kitch et de vintage (oui, parce que du vieux LK, c’est pas du LK des Wallflowers ou des Hathaways hein), je me dois de commencer avec la couverture :

Point d’aigle ici. Mais retenez votre déception, car dans le lointain, on aperçoit un palais russe avec ses toits en crème chantilly maison (wikipédia dort encore, je n’ai pas envie de le réveiller pour partir à la recherche du mot architectural qui définit ces toitures).

Vous ne voyez pas ? Mais si, derrière cette gerbe de fleurs, juste à côté de ce soleil couchant qui fait une auréole de sainteté au héros, tandis qu’il nous dévoile son torse viril. (ouf, j’ai presque cru que l’on n’était pas en romance)

Passons aux héros : on retrouve la fille de Stokehurst (cohérence avec le nom de la série : check) et Nicolas Angelovski, qui avait lui aussi son rôle dans l’opus précédent (spoilers).

Bien des années ont passé. Enfin suffisamment pour qu’Emma soit en âge d’être mariée. Et comme elle est naïve et un tantinet bornée, elle s’amourache d’un coureur de dot (la gourdasse). Heureusement, Nicolas la veut pour lui tout seul depuis des années (on ferme les yeux sur ce que cela implique, s’il vous plait, et on s’ouvre aux possibilités du cosmos) et va sauver la jeune rouquine du scandale et du bannissement social.

Car malgré un exil qui a porté atteinte à son influence omnipotente (il faut bien expliquer l’auréole), il reste un prince de sang russe (traduire par : il entend bien faire tout ce qu’il veut). Si bien qu’il prend sur lui de faciliter la dissolution du couple de tourtereaux, et profite de l’ouverture que lui procure le cœur brisé de la demoiselle pour se lier à elle de la manière la plus définitive qui soit, le mariage.

Un contractuel comme on n’en fait plus : l’héroïne a le cœur brisé par le mauvais homme, se marie au premier venu (un prince, on est en romance). Et comble de la chance, ce dernier est obsédé par elle, tout en ayant bien entendu juré mordicus qu’il ne tomberait jamais amoureux. Ajoutez à cela une dose de dévouement pour les animaux chez l’héroïne, une histoire de réincarnation, la restauration d’un tableau et un débat métaphorique sur la chambre conjugale et ses implications, vous obtiendrez une histoire qui me plait moins que l’autre. Mais alors vachement moins…

Le premier me faisait sourire avec tous ces beaux clichés si bien amenés et si délicieusement kitchs. Cette histoire me fait grincer des dents dans le mauvais sens du terme (voilà qui ne plaira pas à Aquafresh).

Quelques anecdotes d’explication s’imposent:

  • Les doigts en moins de Lord Stokehurst se sont transformés en crochet (tic, tac, tic, tac) : je n’aime pas les erreurs de traduction. Je ne sais pas quelle est la version originale, mais le trauma de devoir s’adapter à la coquille, pas glop !
  • Emma est une rousse végétarienne : Mais. Bien. Sur. Manger de la viande c’est trop mainstream… Elle était hipster avant que ce soit cool notre héroïne.
  • Nicolas a des cicatrices (swoooooonnn… désolée, ça marche à tous les coups) : sauf que j’ai comme l’impression qu’on me fait le coup deux fois coup sur coup, du coup (à grand renforts de lapalissades, je marque mon coup).
  • Emma est butée bornée comme une vieille carne du Larzac un jour de marché : parfois elle vire cruchaude quand même. C’est beau la naïveté, mais il faudrait ouvrir ses grand yeux de Bambi parfois.
  • Nicolas est traumatisé par son passé : sans blague, ça change un homme les geôles russes. (j’ai comme une impression de déjà vu là, non ?) (je vous ai parlé de mon impression de déjà vu?)

Emma et Nicolas, ils me faisaient plus rêver dans le tome 1 en fait. Une fois sur papier ça fonctionne moins bien. Bizarre….

Et vous ?
Bonne lecture… ou pas ?

Tam-Tam
 

Midnight angel – L’ange de minuit

Prise d’une soudaine nostalgie pour les Lisa Kleypas de mes débuts de princesse, j’ai ressorti de sa malle mon édition vintage de L’ange de minuit (Midnight angel). Et laissez moi vous dire que « vintage » est le plus bel euphémisme que l’on puisse attribuer à cette couverture.

Admirez cette robe bordée d’or qui tombe langoureusement sous les baisers d’un homme au torse viril. On sent le relâchement plein de sensualité, l’abandon au plaisir, et puis l’aigle… L’aigle ? Mais oui, en bas à gauche, cet aigle qui mate de façon éhontée le décolleté de la demoiselle. C’est assez flippant finalement, cet animal qui assiste aux ébats ? A-t-il un rôle dans l’histoire ?

Oui, parce que l’on pourrait croire qu’il existe une loi qui stipule que les couvertures de la collection Aventures et Passions vont systématiquement dans une direction diamétralement opposée à l’histoire dudit livre, mais ce serait mentir. Parfois, lorsque l’alignement des planètes est parfait, que la marée est montante et que les schtroumpfs chantent l’arrivée du printemps, la couverture est en accord avec le livre.

Du coup, il était de mon devoir de relire ce livre pour savoir pourquoi cet aigle avait choisi de prendre place aux cotés de Tasia et de Luke Stokehurst.

Notre histoire commence par une nuit noire, où un homme en noir, animé de noirs desseins, pénètre dans la geôle de la princesse Tasia. On apprend qu’elle est accusée d’un crime, et même pire, de sorcellerie ! La pauvre petite chose sans défense qu’elle est a été abandonnée de tous…

Et puis, par un procédé magique et purement littéraire, nous voilà propulsés à Londres, où Tasia est finalement encore en vie (mince alors) et employée comme gouvernante pour le compte de Lord Stokehurst, qui a perdu sa femme il y a bien des années dans un incendie. L’homme en est sorti meurtri mais aguerri : traduction, il lui manque des doigts, mais il est fort comme la montagne (à la louche).

Tasia est mystérieuse, elle ne se laisse pas intimider par le froncement de sourcil menaçant de son patron (ça vous change une femme, les cellules des prisons russes). Tant d’arrogance, ce port royal, cela intrigue Luke qui n’a plus vraiment l’habitude qu’on lui tienne tête et qu’on lui réponde. Du coup, il la cherche, la titille, la pousse dans ses retranchements, pour finir par enfin entrer en collision directe avec elle (pour notre plus grand bonheur, soyons honnête).

Mais voilà que la menace slave envahit à nouveau la vie de la jeune femme. Un enlèvement, la torture, la prison, et enfin l’homme aux doigts en moins… Tant de péripéties pour mon petit cœur!

Et à présent que le livre se termine, mon interrogation… Pourquoi diable cet aigle ?

Wikipédia à la rescousse, et j’apprends que les armoiries russes ont un aigle bicéphale pour emblème. Je louche sur la couverture… Non, cet aigle n’a qu’une tête. Une licence poétique sans doute ! Ou alors le graphiste avait poney ce soir-là. La question reste entière. Quant à savoir pourquoi j’ai de l’affection pour cet ouvrage ? (oui, votre vue perçante aura repéré les pages qui se décolle, la couverture qui se décompose et les marques du temps qui se font de plus en plus compliquées à ralentir)

Sans doute parce qu’il contient ces éléments qui, bien que parfois très contestables, fonctionnent quand je suis d’humeur :

  • La différence d’âge : Tasia a tout juste 18 ans, Luke en a la trentaine bien tapée (et une fille adolescente en prime). Si cela hérisse le poil de nos esprits féministes, mon cœur de midinette qui veut que l’amour triomphe toujours soupire à qui mieux mieux. Mon esprit cartésien ajoute, le ton ironique, que de toute façon, cette différence n’était pas si choquante à l’époque. Ni le fait qu’on attende de l’homme d’avoir de l’expérience et de la femme la pureté de l’oie blanche.
  • La mutilation : Je swooonnnne! La main de Lord Stonehurst abimée pour sauver sa femme et sa fille, c’est über cliché, mais c’est über efficace. C’est le syndrome Albator, les cicatrices et autres marques de souffrance masculine renforcent stupidement l’idée de virilité. Cela doit être quelque chose d’inscrit dans mon patrimoine génétique. Ou alors martelé dans mon esprit à coup de poupées Barbie décapitées et de Petits Malins en pleine rébellion. Bilan des courses, que ce soit la main de Luke, le dos de Jamie ou la canne de Piers, je signe tout de suite.
  • L’âme slave : L’exotisme par excellence. Sachez-le, le héros slave est l’épicentre de la coolitude en terme d’exotisme. Il y a l’accent (et tant d’occasion de faire des fautes horribles dans les surnoms affectifs), les légendes anciennes (nos contes européens, c’est tellement mainstream), les superstitions (être médium, c’est pas un truc saxon), et les couleurs d’yeux improbables (un bleu slave, c’est plus cool que bleu ciel quand même)… Autant de raisons de vouloir s’enfuir dans les steppes enneigées et de boire de la vodka pour se réchauffer.
  • La rédemption : Bon, je ne vais pas trop vous donner des détails (spoilers !) mais il est question de rédemption dans ce livre. Et comme le dit si bien un chanteur aux lunettes démentes, « sorry seams to be the hardest word », autrement dit, pardonner, aux autres et surtout à soi-même, c’est le ticket pour le happy-end !
  • Et enfin, la sensualité de Lisa Kleypas : Et imaginez que je vous parle d’une VF en plus. Mais LK en VF (tant de lettres), ce sont un peu les livres qui ont ouvert mes yeux de petits lapins pris dans les phares d’une voiture. C’était sensualité et chaleur, c’était volupté et plaisir des sens…. c’était oouuuhhhh…. ohhhhh… ah !

Une vieille couverture pour un vieux livre qui a bien roulé sa bosse. Après relecture des 300 pages, je pouffe un peu, je rougis encore et je passe au tome deux ! Comme quoi, l’aigle fait parfois toute la différence !

Bonne Lecture,
Tam-Tam

NOTE : Pendant ce temps-là, à Vera Cruz, on vous prépare un truc improbable, un truc époustouflant, un truc génial…… Comment, qu’entends-je? Vous voulez savoir? Mmmmhhh…

Je suis d’humeur clémente, mais réclame un tonnerre d’applaudissements, parce que mercredi, on lance un nouveau rendez-vous hebdomadaire!!!!

Il y sera question de romance (parce que nous sommes les grandes prêtresses), il y sera question de paillettes (parce que nous somme des princesses), il y sera question de couvertures (parce que l’on a froid l’hiver), il y sera question de chapeaux (parce que le protocole stipule de toujours sortir couvert), il y sera question de salles obscures (c’est là que l’on s’amuse le plus non?).

Rendez-vous Mercredi, à Vera Cruz!
 

L’orchidée qui m’aimait

Il était une fois un jardin. Mais vous le connaissez ce jardin, c’est celui où poussent des hommes qui mènent une double vie. Pas le genre de double vie qui nous amène, nous gracieuses princesses, à sortir de sécateur en rétribution d’une attitude de gougeât, non, loin de là ! C’est plutôt le genre de double vie qui nous fait nous pâmer devant tant de bravoure et de mystère. 
Dans ce jardin poussent en effet l’œillet, la gentiane, la rose, le lilas, la tulipe, le jasmin… et très dernièrement, l’orchidée ! The Orchid Affair (l’affaire Orchidée en français) est le dernier lu de la série de Lauren Willig, et l’avant-dernier sorti (en date). Je me rapproche avec tristesse du moment fatidique où je devrais, tel le commun des mortels, attendre patiemment une année avant de lire la suite des aventures de mes espions préférés.

Quoiqu’il en soit, vous vous rappelez à présent du principe de mes chroniques botaniques (puisque les têtes de linottes ont scrupuleusement été rattraper leur retard dans les archives du blog), je vais passer la première partie de cet article à tourner autour du fait que je ne peux pas vraiment vous raconter ce qui se passe entre Eloïse et Colin puisque ce serait spoiler les tomes précédents. Je vous conterais alors à quel point la situation est Ahhhhh… Ouhhhh… Gniiiii…….. J’ajouterais sans doute un « yummy Colin » et un « sexy! » pour la route et je vous laisserais sur votre faim. Mais non, je ne vais pas faire ça. Aujourd’hui, je ne vais même pas parler de Eloïse et Colin. Puisque voilà, je ne peux rien dire. Chut. Bouche cousue. Motus. Pas même le… ni encore le moment où…………..

Par contre, je peux vous parler du couple que forment André Jaouen et Laura Grey. Oui, ça je peux. Il sont Ahhhhh… Ouhhhh… Gniiiii…….. (Oups, désolée, c’était trop facile !)

Laura est gouvernante, l’Œillet rose l’a recrutée pour être formée à l’infiltration. Car qui de mieux placé qu’un domestique pour recueillir les informations clés chez les proches du nabot corse ?

André a perdu sa femme, ses enfants ont besoin d’une gouvernante pour superviser leur éducation. Il travaille pour le Ministère de la police, bras droit de Foucher, et collègue de Delaroche (des vilains qui puent). Il est très occupé, vous imaginez !

Au début de notre histoire, elle arrive tout juste à l’hôtel du Bac pour se faire engager. Prétendre enseigner le latin et l’arithmétique à Gabrielle et Pierre-André, tout en espérant surprendre l’information qui pourra intéresser l’Œillet rose, voilà qui est nouveau tout en restant exactement dans le même registre que ses précédents postes. Pas grave, espionne cela reste plus glamour que gouvernante !

Et puis, les problèmes arrivent. Parce que ce serait un peu trop simple de pouvoir tout faire facilement. D’abord, André occupe une position compliquée. En effet, la défunte femme du monsieur est apparentée à Fouchet. Ce qui ne plaît qu’à moitié à Delaroche, et ce qui ne va pas simplifier le travaille de notre Orchidée !

Si je m’écoutais, je vous en raconterais plus. Mais la beauté de ce livre se fonde principalement sur cette étonnante surprise que sont André et Laura. Je vais être claire : André travaille pour les méchants. Laura travaille pour les gentils. Et pourtant, pas de triangle caché ici. L’auteur réussi ici un coup de maitre tout en incluant un élément que j’affectionne beaucoup (et je ne suis pas la seule) : le road-trip !

Comment André et Laura vont-ils se rapprocher ? Et leur secrets ? Et les enfants ? Et le ministère de la police ? Et l’Œillet ? Comment, comment ? MAIS COMMENT!!!!???

Et bien, pour tout vous dire, cela se passe comme ca : Ahhhhh… Ouhhhh… Gniiiii……..

Plus sérieusement, dans ce livre il sera question :
–    d’un ouvrage en latin illustré qui nous donnerait envie de réviser Catulle
–    d’une colombine qui s’appelle Cécile
–    d’un homme vêtu de noir qui sait soigner ses répliques macabres
–    d’une paire de lunettes au potentiel de sexytude insolent
–    d’un problème de réservation de chambre
–    d’un blondinet trop choupi et de sa sœur qui boude
–    d’une roulotte
–    d’une tricoteuse
–    d’un recueil de poésie
–    d’un peintre
–    d’une résidence de famille
–    d’une Eloïse et d’un Colin (oui, gardons le meilleur pour la fin)

Un dernier mot avant de vous laisser vous jeter sur l’ouvrage. Ce livre fut une surprise à deux niveaux pour moi. Car, si je mets de coté l’histoire de Turnip, dont le ton est totalement différents des autres ouvrages de l’auteur, j’ai remarqué au fur et à mesures des tomes, que l’auteur s’éloignait de la romance pure pour se rapprocher de plus en plus du roman historique pur.

Cet ouvrage, au-delà de sa trame historique indéniable, marque de nouveau un changement. Ici, c’est le couple phare qui occupe toute la lumière et, finalement, moins les jeux de pouvoir et d’espion. J’aime assez, et j’ai bon espoir que vous aussi.

Bonne lecture,
Tam-Tam

Confessions from an arranged marriage

Ce n’est plus un secret pour personne, j’aime les mariages arrangés. Et je les aime encore davantage quand ils correspondent à une réalité historique (comprendre, les mariages arrangés à New-York en 2010, le coup de la vierge sacrifiée pour sauver la fortune familiale, typique des Harlequin 80’s, ou autre ressort de l’histoire du même acabit, avec comme exemple majeur le mythique Jordan Hayes – si vous ne savez pas encore qui est JH il est urgent de remédier à cette lacune – résultat crédibilité moyenne et quotient sympathie pour les héros encore plus moyen !).

Le dernier livre que j’ai lu, Confessions from an arranged marriage de Miranda Neville ne trompe pas sur la marchandise. C’est un mariage arrangé, le titre le dit ! Et c’est d’ailleurs sur la seule base de ce titre que j’ai choisi le livre. Je ne connaissais pas l’auteur, mais soyons fous (en ce moment j’ai l’impression de dire ça dans chacun de mes articles…). Quelques recherches plus tard, le pari ne me semblait que moyennement risqué et grâce à Isidore, il ne fallait que quelques minutes pour me lancer.

Ici, tout commence quand Miss Minerva Montrose est prise d’une migraine, le soir de son bal des débutantes. Car, qui dit migraine, dit nécessité de s’éclipser discrètement pour se reposer quelques minutes, dans la bibliothèque de la maison. Maison qui n’est pas la sienne mais celle de sa « sponsor » pour la soirée, la Duchesse de Hampton. 

Tout commence quand le marquis de Blakeney, héritier du Duc de Hampton, croise dans les salons de ce même bal, un ancien camarade de classe dont la seule présence lui donne envie de boire plus que de raison. Beaucoup beaucoup plus que de raison. 

Et tout commence quand, sur un malentendu, le Marquis de Blakeney confond Miss Minerva Montrose avec une autre femme, à la vertu et à la réputation bien légère. Ce qui, vu son état d’ébriété avancé, a pour conséquence une situation… pour le moins… embarrassante… genre même moi j’aurais été embarrassée, c’est vous dire ! 

Et dans l’Angleterre de la régence, qui dit situation embarrassante, dit réputation écornée, dit nécessité d’un mariage arrangé pour « réparer ». 

Nous avons donc un mariage arrangé qui débute sous de bien mauvais auspices, Minerva et Blake n’étant pas à proprement parlé des inconnus l’un pour l’autre, mais plutôt des connaissances moins que cordiales… Blake pense que Minerva est une pimbêche prétentieuse et ambitieuse, Minera pense que Blake est un paresseux borderline stupide. Autant dire, un début parfait pour un mariage harmonieux ! 

Et laissez-moi vous dire que, dès les premières pages, l’auteur ne ménage pas ses personnages. J’ai réellement cru Blake indolent, sans aucune considération pour ses proches, Minerva terriblement sûre d’elle pour une jeune fille de 19 ans… Résumons, je ne les ai pas trouvé sympathiques du tout ! Probablement de la même manière qu’eux ne se trouvaient pas mutuellement sympathiques… 

J’ai donc lu les premiers chapitres, jusqu’au mariage, avec une certaine inquiétude. N’allais-je pas lire une énième histoire où l’on nous expliquerait que, de la haine à l’amour, il n’y a qu’un pas et que celui-ci peut être franchi plus vite que l’éclair par la magie d’un bon lit (ou canapé, ou rebord de fenêtre, ou bureau, ou siège de fiacre, ou vraiment, ce que vous voulez, il n’y a que l’embarras du choix !) ? Ce ressort, usé et abusé par trop d’auteurs en mal d’inspiration, est rarement crédible à mes yeux, et je sais que je ne suis pas là seule à le penser ! 

Mais finalement non. Confessions from an arranged marriage est un bon livre. Un très bon livre même ! Miranda Neville mène intelligemment son histoire, la plaçant dans un contexte politique riche (Minerva est passionnée, et Miranda a bien fait ses recherches, la mise en place est plus que crédible…), ses personnages se développent tout doucement, au fil du temps. 

J’ai aimé le personnage de Minerva, très terre-à-terre et passionnée par les jeux du pouvoir (activité hautement inacceptable pour une femme à l’époque et problématique bien gérée), j’ai aimé l’évolution de Blake, qui n’est (en bon héros de romance qui se respecte) pas aussi simple que les apparences pourraient le laisser penser. J’ai aimé que le temps s’écoule dans cette histoire, laissant le temps aux choses de murir, j’ai aimé que, en dépit des écueils, aucun ne reste campé sur ses idées préconçues de l’autre. J’ai aimé que Blake appelle Minerva Minnie, ce qui ne colle pas du tout avec l’image de femme respectable que celle-ci cherche à renvoyer. J’ai aimé que la différence entre leur intérêts propres donne lieu à quelques conversations d’un ennui profond (enfin ennui pour eux hein, pas pour nous, l’auteur n’aurait pas osé nous faire un coup pareil !). Oui, ça peut paraitre ridicule dit comme ça, mais cela permet de voir les choses de façon plus réaliste… 

J’ai aimé retrouver une régence intelligemment écrite, avec des personnages complexes, une histoire tendre et un peu d’humour pour saupoudrer le tout ! 

Et j’aime encore plus pouvoir vous recommander ce livre et vous souhaiter pour cette semaine, une bonne lecture ! 


Chi-Chi

The paid companion – Un alibi de charme

Je réalisais assez récemment que si Chi-Chi et moi sommes souvent d’accord à propos d’un livre, d’un auteur ou d’un héros, nos listes respectives de  livres chouchous préférés d’amour à la folie sont quelques peu différentes.

Prise au pied du mur, mon préféré de chez les Bridgerton n’est pas Colin, mais Anthony ; et chez Kristan Higgins, ce n’est pas « Toi et moi » (« My one and Only » en VO), mais « All I ever wanted »on me dit en coulisse que les KH arrivent ex æquo, mais on ne va pas ruiner l’argument, non.

Argument donc qui veut qu’on aime les mêmes auteurs et les mêmes livres, mais qu’on finisse par avoir un Top 15 différent.

A l’aube du blog, Chi-Chi vous parlait de son Amanda Quick préféré. Et à l’époque, je m’étais dit qu’il fallait que je fasse l’article jumeaux avec mon chouchou personnel, « Un alibi de charme » (« The paid companion » en VO). Sauf qu’en reine incontestée de la procrastination, j’ai remis la chose, encore et toujours. Les semaines puis les mois ont passé et ce livre n’est toujours pas chroniqué.

Mais aujourd’hui, mon Amanda Quick préféré a l’honneur de faire partie de LA liste – oui, encore, je sais ! Et c’est grâce à cette liste que vous avez le droit aujourd’hui en exclusivité à mon ode personnelle à Arthur et Elenora.

En effet, au moment de poster l’article n° 200, je me suis donné une deadline. Je me suis imposée de finir de chroniquer chacun des livres qui y était mentionné. Et procrastineuse, je le suis peut-être, mais une poltronne devant la tâche, jamais ! On me dit en régie qu’il ne restait « que » trois livres dont nous n’avions pas parlé, je proteste. La modestie de la tâche n’enlève pas la grandeur de mon implication…

Mais revenons à Arthur. Et Elenora.

Sir Arthur Lancaster (rien que ça) est connu pour son sens des affaires (il transforme tout ce qu’il touche en une affaire juteuse) et son flegme nonchalant (oui, Lapalisse est parmi nous aujourd’hui). Au début de notre histoire, sa fiancée est en train de fuir avec un poète. La pluie et l’orage se déchainent sur les routes anglaises et, alors que le père de la jeune dinde espère le voir grimper sur un fringuant destrier et partir bravement sauver sa fille, sa réputation et par là même leur union, Arthur s’installe confortablement à la table de bridge de son club et souhaite bonne continuation à tout ce beau monde. Il ajoute que, tout bien réfléchi, la prochaine fois qu’il envisagera le bliss marital, il ira directement se fournir dans une agence pour les dames de compagnie, puisqu’à la vérité, on demande aux dames de compagnie les exactes qualités que l’on exige des femmes que l’on épouse.

L’eau a passé sous les ponts, et nous redécouvrons Arthur dans le bureau de la très comme il faut agence Goodhew et Willis. Officiellement, ce dernier recherche une dame de compagnie pour sa tante. Officieusement, il cherche une jeune fille qui se fera passer pour sa fiancée (oui, parce que ce serait bête de laisser une bonne idée se perdre). Elenora entre comme une tornade dans le bureau, Arthur sait alors qu’il a trouvé chaussure à son officieux pied.

Mais pourquoi vouloir une fausse fiancée ? C’est pourtant simple mes petits agneaux, depuis ses fiançailles rompues, Arthur est de nouveau sur le marché du mariage. Et avec son titre, sa fortune, sans parler du fait qu’il jouisse d’un physique plutôt correct, n’est pas grabataire et possède encore toutes ses dents, il constitue une pièce de choix, une sorte d’espadon plein d’œufs juste avant les fêtes.

N’en déplaise à notre cher Arthur, qui a malheureusement autre chose à faire cette saison que des courbettes aux mamans arrivistes et des sourires aux jeunes filles en fleurs. Cette saison, Arthur a une mission, un mystère à résoudre et une vengeance à accomplir. Autant dire qu’il est overbooké jusqu’à nouvel ordre et qu’Elenora est engagée pour faire barrage et servir de diversion tandis qu’il s’affaire tranquillement à la résolution de meurtres quasi-mystiques. Une fois la vengeance menée à bien, Elenora pourra collecter son pactole et disparaître de la vie publique londonienne. 

Plan inratable? Conclusion courue d’avance? Alors pourquoi donc s’embêter avec la lecture de ce livre au scénario délicieusement prévisible? 
Les personnages ! Elenora est une héroïne comme je les aime. Elle est loyale, honnête, ne se laisse pas abattre et appelle un chat un chat : un obstacle sur son chemin ? Qu’à cela ne tienne, elle prendra un petit détour ! On tente de la faire chanter ? Elle tient tête et demande de l’aide. Pas une once de gourdasse en elle, Alleluia ! Et Arthur n’est pas de ces héros qui s’entêtent dans leur vengeance. Il en fait un objectif à court et moyen terme. Mais peut-on lui en vouloir lorsque l’on sait que la victime était un mentor pour lui ? Un héros ouvert d’esprit donc, qui envisage qu’un jour il construira sa vie et fondera une famille… toussa, toussa ! On a déjà évoqué sa dentition, donc je n’y reviens pas, mais si le physique ne fait pas tout, c’est toujours bon de savoir que le héros n’est pas un laideron.
En un mot comme en cent (je suis en verve ce matin) Arthur et Elenora, c’est un combo gagnant chez Amanda Quick, et comme en plus c’est une VF, vous n’avez plus d’excuses. 
Enfin, comme résister à une telle couverture ! ^^

Bonne lecture,

Tam-Tam

The summer of you

La romance, c’est la confiture sur la tartine du matin, le caramel dans le Mars, la praline dans la brioche, le fromage fondant sur la pizza, le glaçage sur le gâteau d’anniversaire, la guimauve dans le nounours… La romance, c’est ce que les pâtissiers mettent dans le chocolat Lindt pour le rendre assez puissant pour combattre un monde de brutes. J’ai donc droit à mes deux carreaux par jour, sans culpabilité aucune!

Mais aujourd’hui, je couine, je me lamente, je pleurniche, je piaille et je tempête parce que le mars que j’ai mangé (comprendre le livre que j’ai lu) était un Snickers.

J’aime les Snickers, mais je voulais un Mars.

Avant d’avoir perdu tout à fait les 4 lecteurs qu’il me reste, je vais vous expliquer.

Il y a peu, je découvrais Kate Noble et son « Follow my lead« . Rapport au fait qu’il était question de l’appétissant Jason, j’avais lu le livre avec plaisir (malgré un retour acide portant le nom de Sarah). Enfin, considérant que l’ami Jason avait une sœur qui m’avait fait mourir de rire, j’étais prête à risquer l’indigestion chocolatée et me suis presque immédiatement plongée dans « The summer of you ».

Vous l’avez donc compris, une fois encore, j’ai abordé une série dans le désordre le plus total, mais ce n’est pas de ma faute, c’est parce que je n’envisage plus le temps comme  « a non linear, non subjective viewpoint, but more like a big ball of wibbly-wobbly, timey-wimey… stuff » (en français : une simple progression de cause à effet, mais en vérité d’un point de vue non-linéaire, d’un point de vue non-subjectif, c’est plutôt une sorte d’énorme boule où le temps s’enchevêtre, dans un méli-mélo très complexe). Mais je m’égare à nouveau…

Donc, maintenant que je me suis bien justifiée d’avoir lu cette série dans l’anarchie la plus totale, et que vous ne savez toujours pas pourquoi ce livre est un Snickers et pas un Mars, si j’en revenais à mon propos au lieu de me disperser ? Hein ?

J’ai donc ouvert l’histoire de Jane en me disant que cette jeune femme pleine d’esprit et à l’humour épistolaire n’était pas sans me rappeler JQ dans ses plus beaux moments, et bah non, dans son histoire à elle, c’est une pauvre petite chose au bout du rouleau.

Comprenez moi bien, elle a toutes les raisons du monde d’être épuisée. Sa mère est morte, son père commence à sucrer les fraises et brother dearest, Jason, est AWOL, envolé, porté disparu des clubs select de Londres où il se la coule douce pendant que Jane gère tout son monde qui lui file entre les doigts.
Du coup pour l’humour et les répliques ironiques, je pouvais repasser en fait.
Au début de notre histoire, Jane a décidé que trop, c’était trop. La voilà qui débarque à Londres avec toute la maisonnée dans son sillage. Mais Jason craint pour la réputation de la famille (un père qui perd la boule peut avoir cet effet) et c’est toute la famille (Jason inclus) qui quitte ses quartiers londoniens pour rejoindre Merrymere, le domaine où la famille passait ses étés dans leur enfance.

Dès lors, Jane est persuadée qu’elle va passer un été horrible entre les souvenirs, l’absence de son frère et les potins du village. Mais c’est sans compter sur le nouvel habitant du cottage au bord du lac, Byrne Worth.

Byrne a cette aura de l’homme blessé que j’affectionne. Héros de guerre, il en est revenu avec une canne, un caractère d’ermite acariâtre et un gout prononcé pour la solitude. Appelez cela le charisme Dr. House, mais c’est exactement le genre de héros qui me fait swooner à la lune d’ordinaire (surtout lorsque ma dernière relecture audio n’est autre que When the beauty tamed the beast). 

En plus, Byrne ne s’arrête pas aux apparences, il est attiré par la Jane secrète, que personne ne semble voir par-delà les sourires et la bonne humeur; la Jane blessée et fatiguée par ce personnage publique que son éducation la pousse à être en toutes circonstances.

Lui-même pourvu de quelques blessures, ils vont en présence l’un de l’autre pouvoir être enfin libérés du poids qui pèse sur leurs épaules respectives. Une histoire de voleur des grands chemins va les aider à se rapprocher, la torpeur de l’été fera le reste…

Toutefois (oui, parce que sinon cette histoire serait un succulent Mars), ils se rapprochent tellement lentement que j’ai eu le temps de faire ma lessive de la main gauche, de réorganiser ma bibliothèque de la main droite, de deviser avec Chi-Chi sur la traduction la plus appropriée des mots kirtle et codpiece ET d’être perdue 1000 fois dans les détails annexes. A tel point que j’ai eu tout le loisir de grincer des dents (quelques spoilers à suivre) :
  • détail numéro 1 : Jason n’est qu’un sale égoïste pourri gâté et, très honnêtement, si j’avais lu ce tome avant « Follow my lead », jamais je n’aurais eu envie de découvrir l’histoire de Jason.
  • détail numéro 2 : Jane n’est pas drôle. Même lorsqu’elle fait bonne figure. Même en réfléchissant bien. Entre elle et son frère, c’est lassitude et technique de l’autruche. Une relation finalement très normale, mais qui va contredire ce qu’on en découvre par la suite. Incohérence quand tu nous tiens…
  • détail numéro 3 : Voir Jane se baigner toute nue dans un lac. Même au beau milieu de la nuit alors que la maisonnée ne dort pas encore… Pas. Crédible. Du. Tout.
  • détail numéro 4 : Se baigner dans un lac toute nue au début du mois de septembre dans le nord de l’Angleterre !!!!!!!!! (bon, je sais, il y a des warriors, mais statistiquement, une lady bien comme il faut n’en fait sans doute pas partie)
Je m’arrête à 4, pour ne pas vous dégouter d’une histoire qui est tout de même un bon Snickers. Un démarrage lent, une histoire qui prend son temps, et une princesse qui voulait un Mars : de l’humour et du sweet… 
Un Mars et ça repars non?

Bonne lecture,
Tam-Tam
  

A week to be wicked

Tessa Dare et moi ne sommes pas de grandes copines. En des temps reculés, alors que j’étais malade, et clouée au fond de mon lit, on m’avait recommandé quelques livres. Dont une trilogie de Tessa Dare. Encore jeune et pleine d’innocence, j’avais acheté les 3 tomes d’un coup. Ces livres, c’était ceux dont Lady V. est venue vous parler. Erreur fatale qui m’a guérie de la lecture pour plusieurs jours. Et croyez-moi quand je vous dis que la panne de lecture quand on est immobilisée, ce n’est pas fun.
Mais pourtant, tout le monde chantait les louanges de l’auteur, à commencer par ma chère Julia Quinn, et j’ai fini par me dire que, l’esprit embrumé par des vapeurs d’anesthésie, j’avais peut-être été injuste avec Tessa…
C’est donc pleine d’enthousiasme que j’ai porté mon choix sur A week to be wicked, sa dernière œuvre en date. Le livre avait tout pour me plaire : un road-trip dans l’Angleterre régence, sous couvert d’un faux projet de mariage, une héroïne qui aime farfouiller la terre pour y trouver des cailloux, un héros qui s’appelle Colin
Autant dire, le rêve pour moi !
Et d’ailleurs, dès les premières pages, j’ai été emballée !
Minerva aime les fossiles donc, ce qui inclus Colin (pensez, il a 5 ans de plus qu’elle)… Mais là, tout de suite, sa préoccupation première, c’est qu’elle a fait une grande découverte qui justifie qu’elle se rende en Ecosse, à un colloque organisé avec d’éminents confrères, pour connaitre enfin la gloire et la reconnaissance. Ou quelque chose s’en approchant, pour une femme, en 1815… Bref !
Minerva s’emploie donc à convaincre Colin de l’accompagner en Ecosse plutôt que d’épouser sa sœur (celle de Min hein, pas de Colin !). Logique ? Il y a une logique, pas de panique, tout cela est très bien expliqué dans le livre.
Le souci bien sur c’est que Colin, malgré son statut de rake et une mémoire défaillante qui l’empêche de se souvenir du nom de Min (qu’il connait quand même depuis un an quand notre histoire commence), a des principes. Oui Madame, un rake aussi peut avoir des principes, en général, entre deux maitresses, mais l’un n’empêche pas l’autre. Et un de ces principes lui dit qu’il ne devrait vraiment vraiment pas partir en Ecosse avec Min.
Parce que, en tant que jeune fille de bonne famille, celle-ci est pourvu d’un truc un peu désuet et souvent superflu, que l’on nomme réputation. Et, étrangement, les réputations résistent assez mal aux escapades avec un rake à travers l’Angleterre…
Mais Min a des arguments (non, pas ceux-là !) et Colin cède… Les voila donc partis sur les routes d’Angleterre, direction Edimbourg, avec une semaine pour arriver à bon port.
Et là, pauvres innocents, vous croyez que tout va bien se passer ? Ah ah, malheureux que vous êtes ! Eh bien non !!!
Car, non contents de se lancer dans un voyage un peu fou, Colin juge utile de raconter au monde entier les pires bobards concernant leur identité, ce qui a pour effet de les mettre dans des situations pas possibles ! Entre les frère et sœur missionnaires, le prince incognito, l’avaleuse de sabre et le plus traditionnel noble et sa maitresse, sans oublier les amoureux en fuite de rigueur (n’oublions pas qu’il s’agissait de la couverture originale), c’est un peu l’histoire du berger qui crie au loup, plus personne ne finit par les croire, à commencer par moi-même, pauvre lectrice un peu dépassée…
Depuis le vol de leurs bagages, l’attaque de brigands, l’enlèvement et sauvetage qui s’ensuit, l’accident de calèche, le duel, la journée à la foire et la nuit dans une hutte de berger, le passage par une maison de débauche, jusqu’à la tempête, sans oublier de trainer une malle pleine de cailloux (si vous êtes perdus, je vous rappelle que Min veut aller à un colloque de géologues…), le tout en à peine une petite semaine, nos héros trouvent le temps de partager leurs traumatismes passés, de s’expliquer sur une année entière d’hostilités à peine voilée, d’explorer leurs sentiments (et pas que ça), de guérir quelques angoisses nocturnes et, comme il se doit dans toute romance qui se respecte, de tomber amoureux !
Ouf !
Je ne sais pas pour vous mais cette histoire m’a épuisée !
J’étais totalement enthousiasmée par le début de cette histoire, j’étais intriguée par Colin, je trouvais Min originale… Mais j’ai eu l’impression terrible que l’auteur voulait caser 5 histoires différentes en une seule, et qu’elle ne savait plus où donner de la tête à force de nous balader de rebondissement en rebondissement, et que tant d’actions ne laissait pas assez de place au développement des personnages !
Alors voila, j’ai donné une nouvelle chance à Tessa Dare… Je ne l’ai pas regretté, j’ai passé un bon moment et lu un livre qui est presque plus drôle encore à raconter qu’à lire. J’ai aimé A week to be wicked mais je ne l’ai pas adoré, et je conclurais en vous disant que, si le livre vous passe entre les mains, vous pouvez le lire sans trop d’inquiétudes, mais je ne vous dirais pas de vous précipiter chez votre libraire non plus…

Quand à moi, pas certain que je me rue sur les autres livres de l’auteur, mais je reconnais que Tessa et moi, nous sommes à présent nettement plus copines qu’avant ! 
Bonne lecture,
Chi-Chi
  

Follow my lead

Je suis une princesse influençable… avec plus ou moins de réussite.

A 7 ans, je voulais un blouson rose fluo, choix que j’ai été amené à regretter amèrement par la suite, enfin pas autant que mon auguste frère qui s’est vu refiler le-dit manteau pour les « jours de jeu » (niark niark, qu’il est bon d’être l’ainée).

Je suis une princesse un tantinet obstinée… avec plus ou moins de réussite.

A 2 ans, j’ai voulu une souris rouge (pas verte), un poney rouge et une chambre rouge, choix de couleur dont je n’ai jamais varié si l’on en juge le canapé, la pédicure et la souris (toujours là) qui trônent dans mon appartement (la liste étant bien entendue non exhaustive).

On pourrait croire que je suis une princesse impossible, mais j’aime me dire que je suis un compromis… une sorte de princesse flexible.

Quand Pimpi m’a proposé une nouvelle lecture commune, je me suis dis pourquoi pas. Ceci dit, j’avais envie de changer de registre, de passer au contemporain pour changer de ces dernières semaines où je vis régence, je mange régence et je dors régence…

Mais elle m’a parlé de Kate Noble, rapport au fait que Lauren Willig aurait recommandé un certain opus sur son blog à elle. Du coup, je me suis laissé influencer, rapport au fait que la dernière fois que j’ai écouté Pimpi, j’ai découvert une collection d’espions qui me donnent des vapeurs, et la dernière fois que j’ai écouté Lauren, j’ai découvert Nathaniel et des références à Jamie (*hurlement à la lune*).

Du coup j’ai suivi son exemple, j’ai attrapé Alfred Pennyworth, l’ai ouvert avec décision et me suis plongée avec délectation dans « Follow my lead » de Kate Noble.

Le roman s’ouvre sur un échange de lettres entre Jason Cummings, Duc de Rayne et sa sœur. Cette dernière l’invite à attendre qu’elle soit disponible pour l’accompagner pendant la saison afin qu’il puisse faire le meilleur choix d’épouse possible et qu’il évite les pièges tendus par les jeunes filles à marier aux dents longues et leur ambitieuses mamans…

En quoi cet échange est important? Parce qu’il nous en apprend beaucoup sur notre héros:  1) Jason est un Duc, 2) il a beaucoup d’humour (et sa sœur et moi pourrions être les meilleures amies du monde), 3) il cherche une femme, 4) il aime les listes ET 5) il est ROUX !!!!!

Il va sans dire que notre Duc pense ne pas avoir besoin de sa chère grande sœur, mais ô combien va-t-il se mordre les doigts d’avoir balayé d’un revers négligeant de la main la sagesse sororale ! Heureusement, une certaine Sarah Forrester saura l’aider à se sortir du pétrin dans lequel il se retrouve bien évidemment dès son premier bal. Après ce fiasco, notre héros reconnait la supériorité incontestable des grandes sœurs de par le monde (et je m’inclue dans le lot, toute modeste que je suis), plie bagage et rentre dans ses quartiers d’été…

Saison suivante, sa sœur est disponible, les voilà de retour sur Londres. Jason est plus décidé que jamais à trouver sa future épouse. Mais voilà, c’est compliqué de savoir faire la part des choses entre les minauderies de ces petites dindes et le franc intérêt. C’est que Jason est jeune, titré, plutôt bel homme, sans vice apparent. Du pain béni pour toutes les débutantes qui déferlent sur le marché du mariage chaque Saison.

Heureusement, le hasard fait bien les choses, le hasard remet sur sa route la jeune Sarah qui se trouve être la fille d’un éminent intellectuel et membre de la « Société Historique » dont Jason est un membre actif. Qu’à cela ne tienne, une cour discrète se met en place et bientôt, Jason sollicite un rendez vous avec le papounet pour lui faire sa demande officiel…

Sauf que… Sauf que… Ce dernier empêche notre héros à la crinière de feu d’exposer le but de sa venue mais lui demande un service.

Il a besoin d’une escorte pour aider Winnifred Crane, qui se fait appeler Winn, historienne aspirante à devenir un membre de la société. Winn doit en effet prouver que la réputation qu’elle prétend avoir sous un pseudonyme est véritablement la sienne et s’est engagée à authentifier une peinture d’Adam et Eve, au grand dam d’un certain George qui ne voit pas d’un très bon œil que celle qu’il prévoit de prendre pour femme soit plus brillante que lui…

Le rôle de Jason dans cette histoire, accompagner la jeune fille jusqu’à Douvres, où l’attend une escorte qui l’amènera en Suisse, où elle doit trouver des preuves pour étayer son argumentaire.

Nous avons donc Sarah, Jason, Winn et George… Cela fait beaucoup de monde avec plein de jolis plans!

Mais rien ne se passe comme prévu mes chers sujets. Par une machination du destin et un concours de circonstances dont seuls les auteurs de romance ont le secret, Winn prend le mauvais bateau, Jason la suit et tout deux se retrouvent séparés de George, qui comptait tirer parti de la traversée pour persuader Winn de rentrer au pays.

Jason est un gentleman qui n’envisage pas un moment laisser Winn sans la protection d’une escorte. Et au lieu de rentrer directement pour Londres, où l’attendait Sarah et son cher papa, le voilà qui part en road trip improvisé avec une jeune femme à l’esprit brillant mais au sens pratique… qui l’est bien moins. Appelez cela l’effet road trip, mais notre duo apprend à se connaître, à s’apprécier et à se faire confiance.

Bien sûr, rien n’est simple car à mesure que le temps passe et que Jason et Winn se découvrent, une question se fait de plus en plus pressante dans nos esprits : et Sarah ? Et George ?

Ces questions, c’est sans doute ce qui fait que ce livre, malgré une histoire entre les deux héros qui se construit avec finesse et dont la relation est tout à fait crédible, laisse une amertume glisser sur le couple que forment Jason et Winn. Car si George est facile à détester, Sarah, elle semble n’avoir rien fait.

Que les détracteurs du triangle amoureux se rassurent, jamais il n’est question de sentiments qui se tiraillent mais plus d’un timing mal ajusté et d’une fenêtre d’opportunités qui aurait pu être mieux calculée.

L’auteur a cependant su m’accrocher. Le livre est à présent refermé, Jason a gagné ses lettres de noblesse en déclaration de la mort qui tue (je dis cela, je ne dis rien) mais je veux désormais connaître l’histoire de Jane, qui m’a tant fait rire dans ce livre, et je veux savoir ce qu’il adviendra de Sarah…

On me dit dans l’oreillette qu’il s’agit d’une série. Qu’à cela ne tienne, je vais reconsidérer mon envie de contemporain et me recentrer sur la régence. On ne lit jamais assez de régence non ?

Bonne lecture,
Tam-Tam

Note : j’anticipe vos questions, pour celles et ceux qui s’interrogent, Alfred est mon BatKindle, et oui, le prince pas si charmant n’est autre que Batman !

Opération Navet, The mischief of the mistletoe

Je ne sais si c’est l’arrivée des beaux jours et l’appel de la nature, ou simplement un besoin passager en fibres, mais j’ai ces derniers temps des envies de légumes.


Certains diront que c’est de n’avoir que trop souvent affaire à des héros au charisme de loukoum, ou que Pâques et son chocolat sont passés par là, mais mon corps réclame de la  nourriture saine pour évacuer le trop plein hivernal.


Et c’est chose faite, puisqu’après la merveilleuse Mélisande et son preux Jasper, j’ai passé la semaine à manger du navet. Mais un navet de qualité j’entends. Un navet qui à sa place dans un trois étoiles du Michelin. Un navet… un Turnip… un Reginald Fitzhugh… soupir…


The Mischief of the Mistletoe (en français, littéralement, La malice du gui) de Lauren Willig est une ode à ce légume, et au personnage éponyme. Car Reginald « Turnip » Fitzhugh est un récurrent dans le paysage des espions aux noms fleuris.


Mais d’ordinaire, disons que je suis plus concentrée sur l’intrigue principale : qui espionne qui, qui porte atteinte à l’intégrité physique de qui, qui finit avec qui ? Ce genre de considérations bassement terre à terre et pourtant inhérentes à la lecture d’un livre d’espionnage. Enfin, quand je ne suis pas en hystérie intérieure quant au dernier développement de l’histoire Eloïse/Colin bien entendu…


Vous l’aurez compris, une fois arrivée devant mon écran avec pour tache capitale de vous faire mourir d’envie de lire le livre, je me concentre sur « the bigger picture » et je dois admettre dans la foulée, j’ai omis jusqu’à présent de vous parler de Turnip. Erreur de débutante que je compte bien rattraper aujourd’hui. 


Parce que Turnip, c’est un légume qui vaut le détour. Lorsque qu’on le rencontre pour la première fois pourtant, il vous ferait presque sourire. Il est le bon copain, toujours là, un peu pataud, bien brave même. Il est le personnage qui met en valeur le héros. Celui qui n’est pas aussi brillant, ni aussi courageux que Richard. Qui n’est pas aussi malin ni aussi intrépide que Miles, qui n’est pas aussi sarcastique ni aussi éblouissant que Lord Vaughn, etc.


Turnip, c’est l’enfant caché de Mister Bingley et de Rory Williams. 


Mister Darcy est plein de mystère et de panache, mais finalement, il y a quelque chose de rassurant dans la loyauté de son camarade Bingley. Il ne lui aura pas fallu tout le satané livre pour savoir que la demoiselle Bennet lui plaisait, à lui !


De son côté, The doctor est tout simplement parfait, nous sommes bien d’accord, mais un homme capable d’attendre 2000 ans pour s’assurer que celle qu’il aime est en sécurité, c’est atteindre un sacré level en terme de dévouement amoureux (*soupir*).


Mais trêve de digressions, rentrons dans le vif du légume, et laissez-moi vous séduire…


Arabella Dempsey est dans une situation compliquée au début de notre livre. Jeune fille de bonne famille, quoique plutôt désargentée, elle se trouve à un croisement de sa vie. La couguar… euh, tante chez qui elle officiait comme dame de compagnie vient de se remarier avec un homme de 15 ans son cadet. Et puis, pour que le tableau soit bien rempli, l’étalon…euh, l’oncle par alliance se trouve être un ancien crush de l’héroïne.


Arabella sait que sa famille compte sur elle, mais plutôt mourir que de continuer dans sa situation actuelle. Il lui faut s’en trouver une autre. Ça tombe bien, l’enseignement lui tend les bras.


Son amie Jane Austen (gniiiiiiii, elle est copine avec Jane !!!!) l’a bien mise en garde et prévenue que l’idée que la société se fait de l’enseignement et la réalité sont deux choses diamétralement opposées, mais Arabella est aux abois, et se dit que 15 jeunes adolescentes sous hormones doivent être plus simples à gérer qu’une vieille tante lubrique qui a redécouvert les plaisirs de la vie (comprendre ce que l’on veut, tout dépendra de l’heure à laquelle vous lirez ces lignes – je ne voudrais pas vous gâchez l’appétit).


Sa chance voudra que parmi ses élèves gloussantes et bondissantes se trouve Sally Fitzhugh, petite sœur de notre cher Navet ; que les fêtes de Noël apportent leur lot de représentations, bals et autres distractions dont la haute société londonienne est particulièrement friande (sans oublier bien-sûr le traditionnel pudding qui saura orner les tables du buffet) ; et que Reginald prenne ses obligations de grand frère très au sérieux…


Ce qui n’était pas prévu au programme en revanche, c’est que nos héros se retrouvent mêlés à des machinations d’espionnage. Car il semblerait que même lorsque les fleurs n’ont pas encore éclos, les espions du vil nabot corse essayent toujours de bouter les anglais hors de… ah non, ce n’est pas la bonne histoire. Bref, les sbires de Napoléon conspirent…


Heureusement pour Sally, Arabella et l’empire britannique lui-même, Turnip qui ne brille peut-être pas par son esprit, dévoilera dans ce livre sa plus belle qualité : la force de son attachement et de sa gentillesse, ce qui aura d’autant plus de valeur qu’il finira par sauver tout ce beau monde, et remporter le cœur de la belle au passage!

Car à quoi bon être intelligent si c’est pour faire le mal ou à quoi bon être brillant si c’est pour faire souffrir les autres. Turnip, j’en veux pour le petit déjeuner, le déjeuner et le dîner. Il est l’homme que l’on veut pour partager nos jours, pour s’occuper de nos futurs enfants. C’est le genre d’homme que la gentillesse sublime, on ne finit par ne voir que cela, un peu comme une aura… Voilà ! L’aura du navet !




Bonne lecture,
Tam-Tam


Note : Pour ceux qui s’interrogeraient encore sur l’origine du fameux Doctor et de Rory Williams, je vous invite à vous plonger avec délice dans les épisodes de la série « Doctor Who ».

A lady awakened

Il y a des livres qui m’intriguent. Il y en a d’autres qui me font fuir.

Une lady très bien comme il faut qui se paye un étalon pour tomber enceinte, moins d’une semaine après la mort de son mari, dans l’espoir d’empêcher son horrible et pervers beau-frère d’hériter ?

Très très bas dans la liste de ce que j’aurais eu envie de lire. Mais…

Mais j’avais eu des bonnes surprises ces temps-ci… Mais j’ai lu des bonnes critiques sur ce livre… Mais j’ai pris comme bonne résolution de lecture d’être plus aventureuse dans mes choix… Je ne vais quand même pas laisser quelques malheureuses expériences me cantonner à tout jamais à mes auteurs chéries sans élargir mes horizons ! Donc, j’ai décidé de lire A lady awakened de Cecilia Grant, malgré son pitch un peu effrayant.

Et si ce n’était qu’un prétexte pour enchaîner les scènes sexy, avec une femme en apparence très froide qui, au premier coup, découvrait la sensualité et jetait tous ses principes aux quatre vents pour un peu de plaisir ? Si il n’avait été question que de ça, j’aurais détesté ce livre.

Mais l’aspect intime du livre n’est finalement que ça… Un aspect. Et un aspect qui n’est pas simple, puisque notre veuve, en pur produit de son époque, considère la chair avec méfiance, avec une certaine répulsion engendrée par un an de mariage malheureux, avec froideur.

Théo est un jeune homme oisif, de bonne famille et de bonne composition. Il a toujours mené une vie facile et un jour, son père décide de l’envoyer en exil dans une de leur propriété à la campagne, pour limiter ses excès et lui apprendre son futur métier de baron.

Martha est une veuve toute fraîche et très jeune, une lady de la campagne très comme il faut, pleine de principes et de morale. Son devoir et ses obligations de châtelaine passent avant tout. Elle est digne, irréprochable.

Quand elle décide qu’il lui faut tomber enceinte au plus vite, pour faire passer l’enfant pour celui de son défunt mari, elle engage les services de Theo, récemment débarqué dans la région. Martha, Mrs Russell, considère l’affaire comme une transaction d’affaires. Theo, Mr Mirkwood, profite de l’intelligence et des connaissances rurales de la veuve pour approfondir son éducation, clé de son droit de retourner à la civilisation.

Entre eux, rien de simple, comme il se doit. Théo qui réalise que, respecter leur marché signifie abandonner son enfant sans espoir de pouvoir le reconnaître un jour. Martha qui réalise que, mener son plan a exécution, c’est voler l’héritage de ses neveux. Et tous deux qui réalisent que, ensembles, ils font ressortir chez l’autre leurs meilleurs travers, tout en sachant qu’il n’est pas possible de dévier du chemin qu’ils se sont fixés.

Il y a entre Theo et Martha (cela me fait bizarre d’être aussi familière avec eux, quand ils se donnent du Mr et Mrs même après plusieurs « rendez-vous »), tout le poids des convenances de leur époque, et en même temps, cette volonté d’une vie meilleure, cette idée qu’il faut sacrifier un peu de soi-même pour que le monde devienne un endroit où il fait bon vivre. Il y a entre eux un ressort que j’aime dans la romance, l’obligation de passer du temps ensembles, même si ce n’est pas un mariage forcé ou un road-trip. 

Malheureusement, il y a aussi entre eux une certaine froideur, venue des circonstances de leur rencontre, qui n’arrive pas à se dissiper entièrement au fur et à mesure qu’avance l’histoire. Malheureusement, il n’y a pas dans leur romance assez de passion pour faire oublier la difficulté de leurs premiers moments, et malheureusement je n’ai pas éprouvé beaucoup de sympathie pour les amours de cette veuve trop engoncée dans ses principes et de ce jeune aristocrate indolent… 

Ce n’est donc pas un livre que je vous recommande, en dépit des originalités que je lui reconnais. Le plus sage sera certainement de vous laisser vous en faire votre propre opinion si, comme pour moi, la curiosité l’emporte… 


Bonne lecture tout de même,
Chi-Chi

To seduce a sinner – Séduire un séducteur

Aujourd’hui, j’ai envie de m’encanailler, j’ai envie de faire un truc olé-olé, j’ai envie de donner dans la transgression… Aujourd’hui, je commence par un tome deux.

Oui, je suis un peu un « rake » qui s’ignore, et sous ce vernis de bienséance (non, Chi-Chi, ne t’étouffe pas dans tes Lucky charms) sommeille une princesse révolutionnaire qui a décidé qu’aujourd’hui marquait le jour glorieux où un tome deux serait LE tome d’introduction de la série des Quatre soldats d’Elizabeth Hoyt. « To Seduce a Sinner » a été traduit par Séduire un séducteur en VF, cela aurait rendu Monsieur de Lapalisse très fier, je pense. Il suit le tome un et précède le tome trois, mais remporte mon cœur, mon vote, mon suffrage et mon petit soupir de plaisir sans même avoir essayé.

Je présente d’ailleurs à l’avance mes excuses aux rigoureuses et obsédées compulsives des tomes dans l’ordre croissant… En fait, non, je mens, j’assume totalement de vous inviter à non seulement lire celui-là et pas un autre, mais de vous enjoindre à lire celui là sans passer par le  1er ! Et si d’aventure vous aviez besoin d’un dernier petit élément pour vous pousser à embrasser avec allégresse l’anarchie de la lecture sachez que Chi-Chi, grande prêtresse et maitresse de l’étiquette en ces lieux, est à 200% derrière moi sur le coup ! A bon entendeur, passons à la liste des nombreuses raisons qui font de ce roman un océan de sweetness, une vague de cutitude et un torrent de sensualité (c’est important dans tous les mariages vous savez ! ^_^).

Il était une fois l’histoire de Melisande Flemming. Pauvre Mélisande Flemming qui risque, comme beaucoup de jeunes filles de l’époque, de rester sur l’étagère, au rebus, dans le club des malpropres et autres vieilles filles célibataires. Pour ajouter encore un détail à ce tableau d’un optimisme flamboyant, pauvre Mélisande Flemming est amoureuse… d’un rake.

Ce n’est pas comme si notre héroïne était une petite dinde gloussante tout juste sortie de l’école avec de la purée de topinambour à la place du cerveau. Non, elle sait que son sentiment est 1) d’un illogisme à tout épreuve et 2) que cette histoire est vouée à l’échec, étant donné que le-dit rake ne sait même pas qu’elle existe. Ce qui, il faut l’avouer, dans une optique matrimoniale, est un handicap assez problématique à surmonter.

Mais comme le dit si bien Jane, c’est une vérité universellement reconnue qu’un célibataire pourvu d’une belle fortune doit avoir envie de se marier, donc nul espoir n’est perdu.

En l’occurrence, Jasper Renshaw, Viscount Vale, notre rake, est bien à la recherche d’une épouse, mais semble s’y prendre comme un radis puisqu’il trouve le moyen de se faire planter (5 fruits et légumes par jours, je suis en train d’exploser votre quota végétal) le jour de son mariage, ayant choisi un navet pour devenir son épouse. Or, tout le monde sait que les radis et les navets sont en guerre pour savoir qui sera le légume le plus rutabaguesque du jardin… Du coup, au revoir Mary Navet et bonjour scandale…

A moins que… à moins que…

… Mélisande, sentant là une fenêtre de disponibilité, se dise « Il ne m’aime peut être pas, mais s’il m’épouse, au moins il sera avec quelqu’un qui l’aime (moi), et j’arrêterai d’avoir le cœur brisé à chaque fois qu’une greluche au cerveau végétatif le fait passer pour un idiot. Qui sait nous pourrions être heureux ensembles ».

J’admets, j’ai quelque peu modifié les paroles de Mélisande. Mais l’esprit est là. La demoiselle sait ce qu’elle veut (ou plutôt qui) se dit que c’est maintenant ou jamais, et elle doit d’ailleurs être une fervente lectrice de ce blog puisqu’elle sait que les mariages arrangés sont parfois le point de départ des plus belles unions.

Mélisande prends donc son courage à deux mains, brave les interdits et se rend chez l’homme qui peuple ses rêves pour lui faire sa proposition.

Lord Vale, qui, très honnêtement, en a marre de toutes ces idiotes qui le plantent au dernier moment, se dit qu’une femme qui demande elle-même ne lui filera pas entre les doigts au premier poème qui passera par là.

Aussitôt promis, aussitôt fait. Les voilà mariés.

Normalement vous vous dites, sympa, et alors, la suite ? Il se passe quoi ? On se doute bien qu’ils vont apprendre à se connaître. Et puis c’est de la triche, elle l’aime déjà, elle va forcément chercher à être gentille et séduisante…

A moins que… à moins que…

… l’auteur n’ait fait preuve de beaucoup d’imagination et de talent sur le coup et ne fasse de Mélisande une jeune femme avec la tête sur les épaules et la sensualité au corps. J’aime beaucoup que l’héroïne ne soit pas une oie blanche dénuée de tout caractère et qu’elle reste quand même une jeune fille comme il faut pour qui la bienséance est une seconde nature. Il est bien trop souvent question d’héroïnes qui se découvrent des natures de scandaleuses dans les romans, et même si la partie féministe de mon cerveau applaudit tant d’audace et d’esprit d’indépendance, l’autre partie (la pragmatique assez ennuyeuse et moralisatrice) lui répond que c’est bien joli tout ça, mais ce n’est gère probable. Mélisande est un compromis. Le parfait alliage de la jeune fille en fleur bien sage et du feu follet.

Et pour que le duo soit irrésistible, l’auteur a fait de Japser un homme plus complexe que le rake que tous voient en lui. Milord a été soldat voyez-vous. Et même en régence le PTSD, ça existe. Ses nuits sont animées de cauchemars, sa conscience est torturée, mais il sait où sont ses devoirs, sa chance d’être là. Sans tomber dans le pathos, sans tomber dans l’excès, il sera question de secrets qu’on veut oublier, d’autres qu’on aimerait bien percer et d’un couple qui nait à la force de la volonté.

Un must-read, un must-have… Un must !
 
 
Bonne lecture,
Tam-Tam
   

My darling Caroline

Avant de commencer, je prends quelques lignes pour vous signaler une nouveauté sur ce blog : un index de tous les livres lus et évoqués en ces lieux. Vous le trouverez dans le petit onglet juste sous notre bannière adorée, n’hésitez pas à aller y faire un tour ! 

Après cette page d’informations, parlons aujourd’hui d’un livre que je l’ai lu non pas une, mais deux fois. Pas volontairement d’ailleurs, mais parce que j’avais tout simplement oublié ma première lecture de My darling Caroline, d’Adèle Ashworth. Ayant plutôt une mémoire tendance éléphantesque, je suis très vexée de devoir avouer une chose pareille devant vous ! 

La dénommée Caroline n’a qu’une passion dans la vie, la botanique, passion pour laquelle elle fait preuve d’un talent hors du commun. Elle fait des croisements, expérimente et manipule les boutures, sa plus grande réussite étant une rose lavande et violette, et rêve de partir étudier à New York auprès d’un grand professeur. Le souci, évidemment, c’est que nous sommes à Londres en 1815, et que Caroline, brillante scientifique, est coincée dans le rôle assigné aux femmes par la société de son époque. Pas besoin de vous faire un dessin, vous voyez de quoi je parle ! 

Ayant passé les 25 ans en célibataire un peu originale, ses sœurs étant toutes mariées, son père décide de reprendre les choses en main, la plaisanterie ayant assez duré, et d’arranger son mariage avec Brent, Earl de Weymerth. Lequel n’est pas ravi de l’arrangement en question mais n’a pas plus le choix que notre héroïne pour d’obscures raisons financières et d’héritage. 

La trame de l’histoire est donc très classique, il s’agit d’un mariage de raison où les héros vont apprendre à vivre ensembles, et éventuellement à s’aimer. 

Cela tombe bien, j’aime les mariages arrangés. J’aime que les personnages soient obligés d’apprendre à se connaître, qu’ils ne puissent pas s’enfuir à la première difficulté. Comme les road-trips. Coincés, débrouillez-vous avec ça ! 

Evidemment, j’ai commencé cette histoire en toute innocence, pour réaliser après 3 pages que j’avais déjà lu le livre ! Tout m’est revenu à la mémoire, j’aurais pu le reposer, mais finalement, non… Pour mieux vous en parler bien sûr, chers lecteurs ! 

Tous les détails me sont revenus : l’obsession de Caroline pour sa serre, ses plantes et ses recherches, l’obsession de Brent pour son domaine, sa détermination à avoir un héritier et sa manière que j’avais trouvé profondément agaçante de penser que l’attirance qu’il éprouve pour sa femme peut tout régler. A croire qu’il sait que l’on se trouve dans une romance ! 

Pour le reste, Caroline est vraiment scientifique jusqu’au bout des ongles, Brent joue son rôle de héros blessé et mystérieux avec plus au moins de succès. Le personnage le plus intéressant est sans conteste notre héroïne, qui, par son esprit mathématique, ne correspond vraiment pas aux standards de son époque. Son projet de tout quitter pour émigrer en Amérique, pour la simple raison que là-bas ils autorisent les femmes à se tenir devant les portes des amphithéâtres pour écouter les cours, est déjà assez originale en elle-même. 

J’ai un doute sur la cohérence historique de ce projet… 1815, c’est terriblement tôt pour l’ouverture des universités aux femmes, non ? Une historienne pourrait-elle éclairer ma lanterne, je n’ai pas trouvé d’informations précises… 

Brent est à mes yeux bien moins « réussi » que son épouse, il parle sans réfléchir, se laisse guider par son instinct en tout temps, et reproche à Caroline des choses sur lesquelles elle n’avait aucun contrôle. 

Il n’y a pas dans cette histoire de rebondissements alambiqués, tout repose sur le caractère des héros. Hélas, si, comme moi, vous avez le malheur de ne pas trouver Caroline ou Brent particulièrement sympathiques, alors, ce livre ne sera pas un grand moment de lecture. Je n’ai pas réussi à mettre le doigt sur ce qui m’a gêné exactement, mais il est certain que si j’ai effacé l’histoire de ma mémoire, ce n’est pas sans raison… 

J’avais pourtant, avant d’acheter mon exemplaire, lu un peu partout des avis dithyrambiques… Après la première publication en 1998, My Darling Caroline s’est d’ailleurs vendu des fortunes sur certains sites de vente en ligne, c’était un ouvrage rare et demandé… 

Je note tout de même, qu’Adèle Ashword, malgré une tendance à la prose fleurie et ampoulée que certains croient devoir attacher à toute romance, a un certain talent pour camper ses personnages sans trop tomber dans les clichés ou les stéréotypes et, My Darling Caroline étant son coup d’essai, je suis curieuse de savoir ce qu’elle aura réussi à faire par la suite et si elle aura réussi à corriger cette tendance ! 

Bonne lecture, 
Chi-Chi

Unraveled, la consécration

Voici l’heure fatidique du dernier épisode des aventures de la fratrie Turner, Unraveled, et du dernier frère à marier, Smite. Smite qui est doté d’un nom terrible, puisqu’il signifie «châtiment»… Mais comme vous avez lu les tomes précédents, vous connaissez à présent la signification des prénoms de chacun des frères, lourds de symbolisme… Teaser, teaser, je ne veux pas du tout que vous lisiez cette série!
Et Smite est incontestablement celui qui porte le symbole le plus lourd. Les années se sont écoulées, nous avons fait connaissance avec Ash et Margaret, avec Mark et Jessica, mais ce troisième frère reste toujours cette figure énigmatique, venant à la rescousse de ses frères s’ils en font la demande, mais se tenant résolument à l’écart du noyau familial.
 
Si Ash a pu fuir rapidement l’emprise de leur mère, si Mark était assez jeune pour que le pire lui soit épargné, Smite a subi de plein fouet les brimades et autres «traitements» destinés à sauver son âme perdue, et c’est assurément chez lui que les effets en sont les plus visibles. Smite est donc le prototype classique du héros de romance torturé par son passé. Et pourtant, une fois de plus, l’auteur ne nous présente pas l’ombre d’un homme se lamentant sur son enfance misérable. Elle nous présente un homme complexe mais entier, lucide et volontaire qui n’attend pas son héroïne pour le sauver de son destin tragique.
 
Le nœud du problème familial est d’ailleurs là. Mark est très proche de Smite, ils ont vécu beaucoup d’épreuves ensembles, tandis que de son coté, Ash voudrait soulager sa culpabilité d’être parti et réparer le mal qui a été fait, alors que Smite considère qu’il n’y a rien à réparer. Il n’est pas « cassé ». Les conversations entre ces deux-là sont un témoignage poignant des relations entre frères, et d’une volonté farouche de consolider le lien qui les unit, malgré tout.
 
Je ne sais pas si j’ai assez insisté sur la relation entre les frères dans mes articles précédents… Car en dépit de tout, il existe entre ces trois-là une affection profonde, un lien indescriptible que l’on ne trouve que trop rarement en littérature, et surtout en romance, qui se concentre principalement sur la relation héros/héroïne. J’apprécie d’autant plus les romans où l’auteur sait parler d’amitié autant que d’amour, les deux allants souvent de pair. Et si les amitiés féminines sont un peu rares (ce qui tient surtout au statut de chacune des héroïnes), l’amitié entre Ash, Mark et Smite occupe une place importante. Et c’est pour mieux apprécier le développement de ce lien que je ne peux qu’insister encore une fois en vous recommandant de ne pas lire cette série dans le désordre ! Si vous n’aurez pas de mal à comprendre les histoires individuellement, vous risqueriez de passer à coté de cet aspect fraternel qui se forge lentement au fil des tomes…
 
Mais revenons à Smite, magistrat à Bristol. Il a bien mérité son surnom de «Lord Justice», tant il semble marié à son métier, entièrement dévoué à sa mission et férocement déterminé à poser sa marque dans le monde, en faisant une différence, aussi minime soit-elle, dans la vie de ceux qui se retrouvent devant lui. Il écoute, il prend le temps, il ne considère jamais que le pauvre sera coupable du simple fait de sa pauvreté.
 
C’est un homme plein de principes, et c’est devant lui que Miranda Darling doit se présenter un jour, sous un faux nom, une fausse apparence. Mentir et se parjurer donc. Et ce n’est pas la première fois… Mais Miranda n’a pas le choix, elle est fille d’acteurs, vit de petits boulots et a chèrement acheté sa sécurité dans les quartiers malfamés de Bristol en prêtant allégeance au Patron de la mafia locale.
 
L’inconvénient étant que Smite, en plus d’être impitoyable, est doté d’une mémoire à toute épreuve et qu’il n’est pas un instant dupe de la comédie que Miranda essaye de lui jouer. Bien décidé à mettre les choses au clair, il la suit à la sortie de la salle d’audience… Quand à ce qui arrivera par la suite, je vous laisserai le découvrir.
 
De fil en aiguille s’établit entre ces deux-là une relation étrange, faite de petits services et de relations ambiguës. Les liens entre Miranda et le Patron ne leur faciliteront pas la vie, l’intransigeance de Smite non plus… Là encore, Courtney Milan fait de ses personnages des êtres capables de réflexion, capables de confiance mutuelle, qui se serrent les coudes dans l’adversité au lieu de se dresser l’un contre l’autre.
 
Si Smite est moins original que son frère Mark avant lui (ne mentez pas, je sais que l’idée du héros vierge a éveillé plus d’une curiosité), il vaut plus que le détour, et je vous laisserai découvrir le chemin que devront parcourir ensemble ces deux-là, avec un mot de conclusion sur la série elle-même.
 
J’ai dévoré les trois tomes en moins d’une semaine, et je suis définitivement conquise, j’ai eu autant de mal à quitter les Turner que les Hathaway en leur temps. Chacun des livres est de qualité égale à mes yeux, ce qui dans une série, est assez rare pour être souligné, et j’ai été séduite, tant par la plume de l’auteur, qui sait faire preuve d’un humour sarcastique sans jamais sonner faux ou forcé, que par la richesse de ses personnages, tous un peu abîmés par la vie mais tous assez forts pour ne pas laisser leurs traumatismes influencer leur vie entière, et enfin par le fait que ces histoires ne se déroulent pas dans les salons dorés de l’aristocratie mais mélangent les milieux sociaux et nous ouvrent une fenêtre (bien documentée) sur d’autres aspects de la société anglaise et du début de la révolution industrielle.
 
Deux autres livres de Courtney Milan attendent sagement dans ma PAL, je ne manquerai pas de vous tenir informés, puisqu’elle fait maintenant officiellement partie de mes auteurs « must-read » !
Excellente lecture,
Chi-Chi
 

Into the wilderness

D’après Chi-Chi, je suis quelqu’un qui aime l’ordre. Pas plus tard qu’hier soir, elle m’a surprise en train de réorganiser sa boite de vernis à ongles par taille de flacon…
J’admets, j’aime bien réorganiser les vernis par taille de flacon, ça optimise l’espace. Mais de là à dire que je suis une psychorigide de l’ordre…

Toutefois, après une nuit de réflexion sur cette question épineuse, je suis obligée de constater que cette tendance est réelle et qu’elle s’applique à la vie quotidienne ET à mes lectures.

Certains d’entre vous se rappelleront que je peux lire une série dans le désordre, mais j’ai comme la vague sensation que cela ne fait qu’accentuer tout le reste.

Comment cela ? Ne craignez rien, j’y viens (et je rime de bon matin… youhouhh !).

Au début de l’année, j’ai relu avec Pimpi le premier tome de la série du Chardon et du Tartan. Une LC, ça ouvre pas mal de perspectives de discussions, surtout lorsqu’un spécimen roux flamboyant tient un rôle prépondérant dans la-dite lecture. Entre deux « Jamie », Pimpi m’a révélé une information de choix : la série a été victime de clins d’œils littéraires.

Le clin d’œil littéraire est un peu le « private joke » des auteurs entre elles et la pierre philosophale des addicts en tout genre. Imaginez que vous preniez vos héros préférés et que vous arriviez, par un procédé relevant du miracle, à les voir dans une autre histoire tout à fait passionnante, le livre que vous tenez dans les main se transforme alors en or.

Ce qui explique que lorsque Pimpi a déclaré que dans « Into the Wilderness » de Sara Donati il y avait apparition du « Jamie », je me suis précipité sur l’affaire.

Et à défaut de remercier la terre entière qui m’a permis de découvrir ce livre, je vais remercier l’auteur. Parce que son livre, même sans les morceaux de Jamie à l’intérieur, je l’ai adoré.

Grande fresque historique sur le principe d’Outlander, le roman raconte l’histoire d’Elizabeth Middleton qui quitte son Angleterre natale pour rejoindre son père en Amérique. Nourrie de littérature féministe et humaniste, elle n’en peut plus du carcan de règles que lui impose son statut de jeune femme de bonne famille en ce début du 19ème siècle. Fermement décidée à rester vieille fille et animée d’un désir de faire de sa vie quelque chose d’utile, elle arrive donc à Paradise, Amérique, pour y devenir maîtresse d’école.

Sauf que…

Son père, dont elle avait pourtant récolté l’accord tacite, ne projette pas de la laisser rester célibataire à sa guise, mais s’imagine déjà l’avoir marié à Richard Todd, le médecin local. D’une part parce que ce dernier a une bonne situation, mais aussi parce que le bon papounet a des dettes… Ahhh qu’il est bon de se savoir soutenu par sa famille !

En arrivant au village, elle rencontre Nathaniel Bonner, blanc habillé comme les Mohawks, qui va lui faire remettre en cause la question du célibat pour des raisons très… terre à terre. Parce que si Jamie m’a fait fondre littéralement et vouer un culte aux rouquins en kilt pour l’éternité, Nathaniel me donne envie de me faire pousser les nattes, de récolter du maïs avec Pocahontas et parler à Grand-mère Feuillage (on a les références que l’on mérite).

Il est grand, fier, le visage buriné par le soleil, le sourire rare qui lui illumine le visage, la loyauté chevillée au corps. Et un corps, parlons-en, le physique du chasseur, du soldat vaillant, le muscle dur et nerveux, les épaules larges, le torse fièrement exhibé dans ses vêtements de natif. Le kilt me donnait des rougeurs, le mocassin va finir par avoir ce même  effet… Et puis ce nom si poétique que lui donne son clan « Entre deux vies »… *soupir*

Richard vs. Nathaniel… Quel choix archi-compliqué pour notre Elizabeth, haha. 

Réflexion d’une demie-seconde, un frémissement du bas ventre, et hop, une décision est prise. 
Imaginez à présent le conflit entre les deux prétendants, le conflit culturel, la découverte d’un habitat grandiose, l’apprentissage des choses de la vie, les personnages secondaires et leurs histoires… Et vous obtenez une histoire passionnante du début à la fin.

Mais alors que j’ai ouvert ce livre (expression à prendre au figuré puisque j’ai écouté ce livre en audiobook) dans la perspective d’apercevoir Jamie et Clare un court instant, passé le second chapitre, mes écossais chéris étaient clairement passés au second plan tant je voulais savoir ce qui allait ce passer.

Bon, je ne prétends pas ne pas être devenue quasi-hystérique dans ma voiture lorsque les noms de Ian Murray, Jamie et Clare Fraser ont enfin été mentionnés, mais ce ne fut rien à côté de mon anxiété pour les personnages au moment où……….. oups, non, pas de spoilers ! Niark, niark !

Allez, mes chère brebis, allez donc chercher le tome 1 d’une saga qui s’annonce fabuleuse, genre « Jamie fabuleuse » , pour celles qui aiment les références connues.

Oui, vous avez bien lu, ce livre n’est qu’un premier tome. Autant vous dire que ma PAL vient d’exploser sous les 5 suivants qui l’ont rejointe.

Bonne lecture,
Tam-Tam
 

PS : Edit de Chi-Chi qui se mêle de ce qui ne la regarde pas
Vous avez un parfait exemple du clin d’œil littéraire avec le Mouron rouge, mentionné dans la série Pink Carnation de Lauren Willig ! Et ce même Mouron rouge a servi d’inspiration à notre chère Eloisa James dans son dernier opus, bien que, là, le clin d’oeil soit moins flagrant… Enjoy !

Unclaimed, un héros pas comme les autres

Aujourd’hui, le tome 2 des aventures des frères Turner qui, si vous avez bien suivi ce que j’ai dit les dernières fois, se place après le tome 1, Unveiled, et la nouvelle Unlocked (qui est officiellement très détachée de la série par ailleurs, aucun des Turner n’y faisant une apparition !).

Unclaimed nous raconte donc l’histoire de Mark, le benjamin de la fratrie.

Mark, ou plutôt Sir Mark, a été anobli par la reine. Souvenez-vous, les Turner ne sont pas nobles, mais Mark a été fait chevalier, en remerciement de services rendus à la nation. Le service en question, c’est d’avoir écrit un best-seller, faisant la promotion de la chasteté. Un essai philosophique qui a eut un succès si retentissant qu’il a été édité à plusieurs reprises, qu’une association en fait la promotion, que les membres de ladite association paradent dans tout le pays avec une cocarde bleue pour indiquer leur statut « chaste », et que Mark est une véritable star qui déclenche des émeutes partout où il va.

Mark, qui est un homme de presque trente ans, est le champion de la chasteté en Angleterre. Ce qui signifie, et ce détail est assez fondamental pour la suite de l’histoire pour que je ne laisse aucun doute planer dans votre esprit, qu’il est vierge.

Souvenez-vous, en des temps lointains, j’avais promis de vous écrire un article sur les héros vierges. Ils sont rares mais existent bel et bien en romance. Après tout, pas de raison que ce soit toujours l’héroïne qui demeure pure et délicate. Mais ce n’est pas le sujet d’aujourd’hui, car après Jamie et Mark, il y a encore un héros dont je veux vous parler. La dissertation sur la virginité masculine attendra encore un peu !

Je dois vous avouer que je n’avais encore rencontré aucun héros chez qui ce statut soit aussi bien justifié, aussi bien mené, aussi bien géré. La jeune fille vierge est légion dans les historiques (encore qu’elle le reste rarement), en contemporain, c’est un phénomène plus rare. Mais, dans la plus pure tradition, cette virginité est le symbole de son innocence, et il est présumé, jusqu’à preuve du contraire. Pour un héros, la virginité, si elle signifie innocence, serait donc un trait anti-sexy. Qui a envie d’un héros naïf qui découvrirait la vie au contact de l’héroïne? Pas moi, personnellement. Comme Tam-Tam, j’aime mon héros viril et sûr de lui.

Eh bien soyons directes, ici, Mark est vierge, certes, mais il n’est pas innocent, il n’est pas naïf. Lui aussi traîne quelques bagages un peu lourds, hérités de sa mère et d’autres problèmes dans son enfance. Ce qui ne l’empêche pas, comme son frère Ash avant lui, d’être intelligent et de vivre la vie qu’il a choisi. Il est chaste par choix. S’il accepte de flirter, il sait aussi ne pas dépasser les limites qu’il s’est fixé, en attendant le mariage.

Si Mark a choisi de ne pas être « familier » avec les femmes, c’est car il n’est que trop conscient en ces temps reculés, où contraception et MST sont des mots bannis, du risque que cela pourrait présenter pour sa partenaire. Il est question de religion, mais pas dans le sens strict et bigot du terme, il est question de respect et d’amour dans la façon dont Mark voit les choses. Il est question de féminisme. Et j’ai trouvé cette vision profondément touchante et tendre, en totale opposition avec les rakes qui sont si souvent les héros de mes romances ! 

Je vous le dit tout de suite, j’ai adoré Mark. A-DO-RÉ !!!

Il est la preuve flagrante pour moi que le héros viril et sûr de lui de mon cœur peut aussi être un type bien… Maintenant que c’est dit, j’avouerai avoir aussi aimé son héroïne.

Jessica est courtisane depuis l’adolescence. Et je veux dire, le tout début de l’adolescence. Très nettement mineure lors de ses débuts dans la « profession », victime du comportement d’un homme, le parfait exemple ce que Mark cherche à empêcher par sa philosophie. Son exact opposé, une vraie femme perdue qui vient de passer sept ans à passer d’un protecteur à un autre. Mise au ban de la société, isolée, sérieusement abîmée par ses expériences, et quelque peu désespérée.

Et Jessica se trouve à présent dans une situation délicate… Pour s’en sortir, elle accepte un contrat : séduire l’inaccessible Sir Mark puis ruiner sa réputation en vendant les détails croustillants aux journaux.

Un plan qui marcherait comme sur des roulettes si notre héroïne n’avait pas un semblant de conscience morale, lequel se manifeste de plus en plus fort à mesure qu’avance notre histoire. Un plan qui ne s’arrête pas à l’instant où notre héros apprends avec fracas la réelle raison de l’entrée de Jessica dans sa vie. 

J’ai un peu de mal à articuler mon idée là, tant je soupire d’aise en repensant à Mark et Jessica ensembles, à une certaine scène quand il la rejoint à Londres, aux sacrifices qu’il fait pour elle et elle pour lui….

Vous vous doutez bien qu’avec un début d’histoire comme je vous l’ai décrit, les choses sont compliquées entre eux, mais comme elles en valent la peine ! Car évidemment, entre l’homme qui, plus que tout autre, représente la vertu, et la femme qui symbolise le vice, toute alliance paraît compromise. Et même s’ils le voulaient, même si Jessica n’allait pas au bout de son plan, même si Mark acceptait qui elle est réellement, comment sauver une relation bâtie sur un mensonge, comment résister à un scandale qui ruinerait tout sur son passage ?

Je vous laisse comme il se doit le découvrir en lisant Unclaimed, et vous donne rendez-vous la semaine prochaine pour le 3ème et dernier tome, Unraveled. Un dernier détail, en parallèle, nous en apprenons ici davantage sur la famille Turner en général, sur le passé des trois frères, sur la relation qu’ils s’efforcent de construire comme adultes et qui est l’une des meilleures descriptions de fratries que j’ai pu lire depuis longtemps (aussi bien que les Bridgerton, quoique dans un style différent).

 
Je ne sais que dire de plus, à part bien sur, bonne lecture !
Chi-Chi
 

Unveiled, la révélation

La semaine dernière, je vous parlais de Unlocked, la nouvelle de Courtney Milan. Chose promise, chose due, je parle aujourd’hui du tome 1 de la série, Unveiled, et la confirmation de mon intérêt pour cette nouvelle auteur !
Ash, Smite et Mark Turner sont frères. Et comme pour tout héros qui se respecte, dans mon catalogue particulier de la romance, ils ont un lourd passif. Très très lourd le passif. Mais à la différence de bien d’autres héros, ils n’ont pas décidé de devenir complètement stupides par la même occasion.
 
Je ne parlerai que d’Ash aujourd’hui. Chez lui, cela se traduit par le fait que, malgré son lourd passif (une mère folle à lier), il n’a pas décidé qu’il  ne se marierait jamais, il n’a pas décidé que les femmes sont toutes des créatures perverses à fuir en toute circonstances (sauf bien sûr les activités de rigueur pour tout gentleman qui se respecte, quand sa seule compagnie ne lui suffit plus) (Tam-Tam ne va pas être contente de me voir écrire des choses pareilles, moi, la maîtresse de l’étiquette) (où va le monde, je vous le demande…). Bref, Ash est un être intelligent.
Sauf quand il s’agit de se venger. Car Ash a une vengeance à exercer contre le Duc de Parford. C’est que, en plus d’avoir eu une mère complètement folle, les Turner ne sont pas nobles. Ash a amassé sa fortune aux Indes et n’est relié à la famille du Duc que par un vague ancêtre qui avait lui-même été renié. Le contentieux entre les deux familles remonte à loin, mais je vous laisserai découvrir pourquoi, exactement, Ash est aussi déterminé à détruire tout ce qui se rapporte au duché de Parford !
 
Ce que je vous rélève ici n’est rien de plus que ce que vous pourrez apprendre en lisant la 4ème de couverture, les évènements qui suivent se déroulant avant le début de l’affaire…
  
C’est pour cela que, quand le hasard et sa bonne fortune le mettent en travers de la route de la première épouse dudit Duc, Ash s’empresse d’intenter un procès pour bigamie. En effet, tous les enfants du Duc, les héritiers sont issus de son second mariage. Or, la première épouse n’étant pas tout à fait morte, le lien de filiation n’est pas exactement légal. Et, quel heureux hasard, devinez qui est l’héritier du duché, si ce n’est pas le fils aîné du Duc ? Eh bien notre cher Ash justement ! La nouvelle fait l’effet d’un cataclysme, le Duc fait une crise d’apoplexie, la Duchesse qui n’en était pas une, meurt de chagrin, et les enfants, deux garçons et une fille, ruminent de leur coté une vengeance possible.
 
L’affaire étant peu commune, tout ce petit monde est suspendu à une décision du Parlement qui pourrait légitimer les enfants du second mariage, et ainsi ruiner les plans de vengeance d’Ash.
 
Mais nous sommes en plein été, le Parlement n’est pas en session et en attendant, Ash débarque au château, un de ses petits frères sous le bras, pour faire le tour du propriétaire et vérifier que le Duc n’essaye pas en représailles de ruiner son héritage, du fond de son lit de malade.
 
Voilà tout ce petit monde dans les meilleures conditions du monde pour vivre en harmonie, quand commence notre histoire. Margaret, fille du Duc, a décidé de rester incognito au domaine, pour veiller à ce que le Duc ne s’étouffe pas mystérieusement dans son sommeil (sait-on jamais de quoi sont capables les hommes ?) et tenter de recueillir de précieuses informations pour décrédibiliser Ash dans son entreprise. Déguisée en infirmière pour le Duc, elle s’attendait à pouvoir passer inaperçue, au milieu des domestiques… C’était compter sans l’instinct redoutable de Ash, qui voit en elle la femme de sa vie, dès la première seconde. Et Ash écoute toujours son instinct, c’est sa grande force, la raison de son succès. Il est donc bien déterminé à séduire Margaret, et y emploie toute son énergie et une bonne dose de talent. Et quand je dis séduire, je ne parle pas de la mettre dans son lit !
 
Mais que se passe-t-il quand deux de ses instincts s’opposent en un cas de conscience ? Quand il tombe amoureux de la femme dont il cherche à détruire la famille ? Encore faudrait-il qu’il soit au courant…
 
Courtney Milan campe des personnages qui sont crédibles dans leurs réactions, cohérents. Margaret est intelligente, et c’est un trait suffisamment rare pour mériter d’être souligné. Elle est un pur produit de son éducation, légèrement snob et enfermée dans son système de classes sociales. Mais elle est aussi une femme forte, projetée en dehors de tout ce qu’elle croyait être sa vie, privée de tout ce qu’elle pensait lui être dû. Ash et Margaret ensembles, forment un couple irrésistible, touchant, en un mot, très très réussi ! 
 
Je vous donne rendez-vous la semaine prochaine pour le tome 2 des aventures des frères Turner !
  
Bonne lecture,
Chi-Chi
 

Mariés par devoir, amants pour toujours – Les frères Malory, Tome 10

Cet article pourrait s’appeler « Le théorème du Biactol », mais comme une preuve de retenue sans borne de ma part, et parce que je souhaite que tout le monde sache bien de quel livre je parle aujourd’hui, je me suis abstenue.

Le titre reste donc le tome 10 des frères Malory.
Sur le papier ça donne quoi ? Ça donne une famille qui me plait bien à l’origine. Une série que je suis en audiobook depuis quelques années maintenant. Je ne suis pas à la pointe de chaque sortie, mais je me tiens au courant. J’ai mes favoris, mais je reste ouverte d’esprit lorsqu’un nouveau tome m’est présenté.

Cet opus, Chi-Chi me l’a offert pour mon anniversaire. J’étais d’ailleurs ravie. Vous pensez, un tome qui m’avait échappé ET un « classique » qui devait me plaire presque à coup sûr…

Un Johanna Lindsey. Cette auteur est à l’origine d’un des pirates que je chéris, portant le doux nom de James Malory. Je me le garde pour le jour où les marins d’eau douce seront mis à l’honneur dans une chronique spéciale, sachez néanmoins que Johanna a le chic pour créer des hommes virils, un brin caractériels, qui savent bien mieux régler leurs problèmes à coup de poings qu’à coup d’arguments. Des héros comme je les aime. Grands, forts et musclés de partout…

Revenons d’ailleurs à notre tome 10, puisqu’il est le sujet de ce lundi. En l’ouvrant, je me suis dit « Chic » ! Un héros Malory. En plus, il s’appelle Richard. Un Richard, on est d’accord, ce n’est pas le potentiel de sexytude d’un Colin, mais parfois, un Richard, ça suffit pour nous accrocher à une série fleurie !

Sauf que…
Beware, spoilers à suivre…

Bah Richard, ce n’est pas un Malory, pour commencer ! Je n’ai rien contre les « valeurs ajoutées » aux familles des séries que nous aimons d’amour. Mais là, en plus de ne pas être un Malory, il a des vues sur la femme d’un Malory. Genre, le crime absolu !

Le Malory, vous l’aurez compris, est légèrement borné. Ils ont tous décrété, dans leur stupidité partagée, qu’ils ne se marieraient JAMAIS. Et bien sûr, un livre après l’autre, ils se sont tous fait avoir un par un. Ce qui fait qu’ils sont tous un brin possessif maintenant qu’ils ont trouvé LA perle. Vous imaginez donc comment un homme qui a des vues sur leur chère et tendre peut leur faire voir rouge…

En plus, ce canaillou de Richard, il est marié! Avec Julia Miller, notre héroïne. 

Un pacte a été signé entre leurs deux familles alors que les deux héros n’étaient que des enfants. Ce n’est pas un simple contrat que l’un des deux époux pourrait faire annuler une fois l’âge légal atteint. Non, c’est un pacte qui ne peut être dissout qui si les deux familles l’ayant contracté sont d’accord. Pourquoi cela a son importance ? Parce que le père de Richard tient absolument à ce que ce mariage ait lieu.

Et c’est ainsi que Julia et Richard vont grandir en se vouant une haine féroce. Une antipathie telle, qu’ils vont en venir aux mains, se bagarrer comme des chiffonniers. Elle va lui briser le nez. Il va la faire tomber dans un lac gelé… Et je vous en passe et des meilleures.

Ils passeront leur enfance et leur adolescence entière à se détester avec toute la hargne dont sont capables les jeunes à cet âge. Il va se moquer de sa silhouette maigrichonne, elle va ricaner à chaque fois qu’elle est meilleure que lui dans quelque domaine que ce soit. Ils ne trouveront jamais de terrain d’entente. Richard prendra la fuite pour échapper au mariage mais il deviendra pour Julia celui qui représente tout ce qui n’allait pas dans sa vie pendant son adolescence.

Vous savez que les mariages arrangés peuvent donner lieu à de très belles histoires, mais à cette histoire s’ajoute des retrouvailles, et pas des moindres.

Imaginez qu’on vous ait marié au berceau avec celui qui s’est fichu de votre absence de poitrine à l’âge de 15 ans. Celui qui a fait que vous pleuriez intérieurement lorsque le cours de sport arrivait parce qu’il hurlait « hey, gras du bide !».

Imaginez que vos parents aient signé pour vous un contrat qui vous oblige à passer le reste de vos jours aux côtés de celui qui fait ressortir chez vous une partie primaire de votre personne. Cette partie que je nomme la partie Hulk et qui se manifeste chez moi par une envie de violence incontrôlée envers les automobilistes qui ne mettent pas leur s***** de clignotant sur un rond point ou qui déboitent à 40km/h sur une autoroute. Je voue encore une haine féroce à tous mes tourmenteurs (imaginés ou réels) de l’adolescence, j’appelle cela le théorème du Biactol (j’ai un nom pour tout, ou presque).

Donc imaginez…
Vous pourrez alors peut-être commencer à entre-apercevoir ce qui a pu animer nos deux héros toutes ces années et pourquoi, malgré les péripéties que l’auteur a placé sur leur route pour les rapprocher, je n’ai jamais pu croire en leur amour. Non. Désolé. Trop de choses à surmonter.

Je vous dirai bien bonne lecture, mais ce serait mentir.
 
 
A défaut, bonne semaine…
Tam-Tam
  

Unlocked, la clé du succès

Vous vous souvenez que je n’aime pas trop les nouvelles?
Eh bien c’est comme les Harlequin, ou les cow-boys, aussitôt écrit,  le livre suivant me fait mentir ! Je vais bientôt déclarer que je n’aime pas les régences, pour le plaisir de voir le destin mettre sur mon chemin un exemplaire particulièrement réussi du genre qui me donnera tort !

Dans la lignée de ma mission de découverte de nouveaux auteurs, après le steampunk post-apo, je suis revenu à… eh bien à la régence justement… Aventureuse mais pas trop ! (Ce que je peux radoter quand même avec mes régences…)

Le nom de Courtney Milan, je l’avais déjà vu passer plusieurs fois, dans des chroniques sur des blogs américains, souvent enthousiastes. Mais avec un résumé qui ne me tentait que moyennent. Je suis un peu fatiguée des histoires ridicules où l’auteur semble n’avoir eu qu’un seul but : faire en sorte que les protagonistes finissent dans un lit, avec un maximum de scènes sexy à la clé.

C’est pour cela que j’ai porté mon choix sur une nouvelle. Pire, cette nouvelle se place entre le tome 1 et le tome 2 d’une série de 3 ! Certaines personnes ignorent-elles encore ici que je suis légèrement psychorigide sur les bords, et suis capable de faire des leçons de morale sans fin aux malheureux qui essayent de lire une série dans le désordre?

Je me suis dit qu’une nouvelle, ce ne serait pas trop grave, en cas de déception, mon agacement ne durerait pas trop longtemps… Et surtout, elle était presque gratuite sur la boutique Kindle ! (Isidore a changé ma façon de lire de manière incroyable, il faudra que je vous en parle plus longuement un de ces jours)

Bien, assez de suspens, j’ai lu Unlocked de Courtney Milan et j’ai trouvé ça si chouette que j’ai récupéré le tome 1, le 2 et le 3. J’ai lu le 1 et le 2 en 48h, je garde le 3 pour demain. Oups…

Nous avons donc dans l’ordre, Unveiled, Unlocked, Unclaimed et Unraveled ! Et puisque, en ce qui me concerne, l’essai est transformé avec Unveiled, vous aurez droit à un article sur les autres tomes de la série, dans les semaines qui suivent, tandis les autres livres de l’auteur sont tout en haut de ma liste de livres à acheter…

Pour aujourd’hui, je vous parle de Lady Elaine Warren, une amie de Margaret, héroïne du tome 1. La nouvelle peut sans problème se lire indépendamment du reste de la série, comme chaque tome de la série peut être compris sans avoir lu les autres (mais ne suivez pas mon exemple, il est bien plus sage de respecter l’ordre).

Lady Elaine, donc, a le malheur d’avoir un physique plutôt commun assorti d’un rire de cheval, très très moche et fort peu discret. Si moche que, dès sa première saison, elle s’est retrouvée la risée d’un groupe de petits plaisantins, mené par Evan Carlton, Earl de Westfled. Un grand amour se profile entre les deux, assurément ! En réalité, après avoir fait de la vie d’Elaine un enfer pendant une saison entière, et avoir ainsi assuré qu’elle fasse à tout jamais tapisserie dans les soirées chics, Evan disparait de la bonne société, attiré par les voyages sur le continent. 

Flash forward quelques années, Elaine a fait de la discrétion une carrière, mettant de son côté toutes les chances de ne pas attirer sur elle les moqueries de ses tourmenteurs, pas exactement découragés par l’absence de leur leader et menés par l’amie d’enfance d’Evan en personne. Mais voilà qu’Evan est de retour, et Elaine tremble à l’idée que son calvaire ne recommence. Cette fois pourtant, elle est bien décidée à ne plus se laisser faire. Les années ont passé et Elaine en a par-dessus la tête d’être le souffre-douleur d’un petit groupe de snobs qui ne cherchent qu’à s’amuser sans considération pour les sentiments d’autrui…

Mais Evan semble différent…

Pas un mot de plus, vous savez bien que ces deux-là vont finir ensembles, comme dans toute romance qui se respecte ! Mais comment? Comment Elaine peut-elle pardonner à celui qui l’a tourmenté pendant si longtemps? Comment peut-elle lui faire confiance? Comment croire que ce n’est pas là un plan cruel pour l’humilier comme tant d’autres fois par le passé?

L’intelligence de l’auteur ici est de ne pas essayer de brusquer le rythme de son histoire. Oui, c’est une nouvelle, mais une nouvelle relativement longue, une nouvelle où le temps s’écoule, où l’histoire ne se déroule pas sur quelques jours.

Et, c’est une histoire très touchante (en même temps j’ai un faible particulier pour les histoires de bad-boys et de rédemption), Elaine est une héroïne de caractère avec un héros qui saura lui prouver qu’il en vaut la peine et j’ai vraiment adoré, et dévoré cette nouvelle en quelques heures !

Je n’ai donc rien de plus à vous en dire que, n’hésitez pas, Courtney Milan est en train de devenir une de mes références, à grande vitesse !

Bonne lecture,
Chi-Chi
  

Le Chardon et le Tartan, ou la sexytude de la jupe

Le livre d’aujourd’hui est une institution dans ma bibliothèque. A chaque regard que je lance à ma bibliothèque, je me lamente que Chi-Chi n’aime pas les sagas. Imaginez, c’est comme si dès le début de notre relation littéraire je lui avais annoncé que « la régence, c’est pas possible ». J’imagine que notre amitié aurait peut-être pu naître, mais je suis pratiquement persuadée que si j’avais ajouté que les séries, c’était « no way », j’aurais sûrement atterri sur les fesses, sur le paillasson de son château en moins de temps qu’il n’en faut pour dire Bridgerton.

Heureusement, j’aime les séries et la régence et elle a eu la sagesse de ne pas mentionner ce petit détail immédiatement. Je n’ai appris son aversion pour les histoires en 10 tomes qu’une fois notre amitié irrémédiablement établie (you know I still love you anyway, don’t you dear ?). Sauf que, amitié ou pas, je n’avais pas la même motivation pour écrire mon billet.

Que ce dernier soit d’une qualité exemplaire, écrit dans une style formidable, plein de références hilarantes, tourné avec beaucoup d’intelligence le tout sans une seule faute d’orthographe (qui est mon objectif à chaque fois, sachez le), Chi-Chi n’irait pas lire le-dit livre.
Et vous le savez à présent, j’aime vivre dans l’urgence. Sans l’urgence de faire lire un livre fétiche, ce poste est donc resté bloqué dans mon imagination pendant de longs mois…

Jusqu’à ce que Pimpi me dévoile son affection pour les histoire sur plusieurs tomes. C’était par là même l’occasion pour moi de faire avec elle une lecture commune. Comme elle est délicieusement compréhensive, elle a consentie à découvrir Outlander et Jamie Fraser, tandis que j’en faisais la (énième) relecture.

Et si le concept de LC (oui, ici on aime parler en acronyme, ça fait toujours plus pro) ne m’avait jamais tenté pour moi-même, cette lecture avec elle m’a ravie. Imaginez, c’est un peu comme regarder Star Wars avec quelqu’un qui ne l’a jamais vu et observer son visage tandis qu’il découvre (avec effroi) qui est le père de Luke (toutes mes excuses pour les infortunées qui ne le savaient pas). La personne qui sait vit le cliffhanger par anticipation.

« Je suis ton père Luke ».
Toute une oeuvre se résume en une phrase. « James Alexander Malcolm MacKenzie Fraser »

Pimpi, c’est à ce moment précis qu’elle a fondu. Je vous avouerais, moi depuis le temps, je ne sais plus quand Jamie est devenu la personnification de toute la perfection du héros écossais. AnimeJune, auteur de Gossamer Obsessions a d’ailleurs trouvé la phrase parfaite pour résumer la personne de Jamie Fraser (je lui pardonne ainsi de ne pas avoir aimé le livre autant que moi).
« There’s never been, nor will there ever be, a man born of a human woman who can ever even hope to approach the pure and glorious manliness of Jamie Fraser ».
Ce qui donne en français dans le texte (référence aux comptine de l’enfance inclues): « Jamais on a vu, jamais on ne verra, un homme né d’une femme humaine, qui pourra ne serait-ce que caresser l’espoir d’approcher la pure et glorieuse masculinité de Jamie Fraser ».

Voilà, le héros est posé. Je pourrais presque vous laissez aller vous précipiter chez votre libraire pour vous en procurer un exemplaire – du livre hein, pas du héros.  Malheureusement !

Mon travail est quasi bouclé. Mais pour les quelques dubitatives, voyons comment vous faire craquer… Pour vous, l’homme grand, roux, en kilt, puceau, et écossais est l’antéchrist de la sexytude ? C’est bien simple, Le chardon et le tartan, au-delà de son intrigue historique hyper documentée et fort élégamment écrite, c’est le livre qui vous fera (normalement) changer d’avis.

Préparez-vous à êtres séduites !

Il était donc une fois Claire, infirmière de son état, qui vient de subir six années sur le front pendant la Seconde Guerre Mondiale et s’en va en vacances en Ecosse avec son mari Franck. C’est en effet en Ecosse que nos deux touristes avaient été unis et avaient passé quelques jours de voyages de noces à l’aube du conflit.

Plusieurs années ont passé, et le téléphone portable, internet et Skype n’existant pas alors, ils n’ont pas eu beaucoup d’échanges et cherchent à recréer l’atmosphère intime et enthousiaste des premiers temps.

Cerise sur le shortbread, Franck est historien, et l’Ecosse est un lieu clé pour lui et l’histoire de sa famille. Pour en savoir plus sur cet ancêtre qui hante les livres d’histoire, le capitaine Randall, il passe de longues heures farfouiller dans des archives poussiéreuses et à deviser avec l’autochtone.

Claire, qui malgré l’effort syndical de l’épouse pour s’intéresser au sujet, est vite dépassée sous le flot d’informations et décide de laisser son mari à ses occupations pour aller explorer ce petit coin des Highlands où ils logent. Entre deux fleurs et trois cailloux (oui, les cailloux sont une vieille obsession of mine), elle découvre un cercle de pierres levées. Un Stonehenge en kilt si vous le voulez. Hasard et coïncidence, Claire pose la main sur le cercle, et se retrouve catapultée plusieurs siècles plus tôt.

Et c’est là que tout se corse. Claire, passé un petit moment de surprise et une rencontre fortuite avec de fiers Highlanders finit par faire preuve d’une adaptabilité que je lui envie. La partie cartésienne de mon esprit ne peut que s’étonner d’une telle nonchalance, mais celle qui est tombée tout de suite raide dingue de l’histoire la bâillonne et hurle à qui veut bien l’entendre qu’après six années de guerre, il en faut sans doute plus pour faire paniquer une infirmière. Reste que notre anglaise est tout de même dans une posture sacrément compliquée :

– Les frères Colum et Dougal, leaders du clan des MacKenzie sur les terres desquels elle a atterri la croient espionne ; à la solde de qui, c’est encore à définir, mais ils la placent sous résidence surveillée.
– Pour la protéger d’un certain capitaine anglais aux pulsions sadiques et parfois incestueuses, la voilà mariée à Jamie, guerrier blessé rencontré dès son arrivée.
– Et parce que bon, l’Ecosse à cet époque, c’est le racisme anti-anglais à son paroxysme, c’est la place de la femme au même niveau que les oies de la basse-cour, c’est la chasse aux sorcières, la guerre, la famine et l’absence de chauffage central.

Mais il y a Jamie. Et Jamie, même pour moi qui pleure quand une chaudière en panne fait tomber le mercure en dessous de la barre fatidique des 15 degrés, j’aurais supporté !
Oui, juste pour Jamie, son courage, sa loyauté, son intelligence, son charisme, le galbe de son mollet et son regard pénétrant…

800 pages à la gloire de l’Ecosse, son histoire, ses highlanders, ses combats, ses paysages. Une saga entière à la gloire d’un homme qui me fait encore soupirer rêveusement lorsque je vois des kilts ou des motifs à carreaux.

Laissez-vous aussi séduire par ce cocktail magique et tentateur.

Bonne lecture,
Tam-Tam

PS : Les titres de la saga Le chardon et le Tartan, dans l’ordre :
Outlander (La porte de pierre & Le bucher des sorcières)
Dragonfly in amber (Le talisman &  Les flammes de la rébellion)
Voyager (Le voyage)
Drums of autumn (Les tambours de l’automne)
The fiery cross (La croix de feu, Le temps des rêves & La voie des songes)
A breath of snow and ashes (La cendre et la neige, Les grandes désespérances & Les canons de la liberté)
An echo in the bone (L’écho des cœurs lointains : Le prix de l’indépendance & Les fils de la liberté)
A venir en 2013 : Written in my own heart’s blood

Et si on remplaçait le Prince charmant par un Duc?

The Duke is mine, le nouveau Eloisa James, tout beau, tout neuf, tout frais sorti de l’imprimeur le 27 décembre était dans mes souliers le matin de Noël ! (enfin presque… un bon pour… tout pareil !)

Pour l’occasion, j’ai refait lecture commune avec Pimpi (dont vous trouverez l’article ici), bien décidées que nous étions à ne pas rester sur nos deux précédentes mauvaises expériences ! Et en prime, l’article de Fashion, qui l’a lu en même temps que nous…

The Duke is mine est donc le 3ème opus de la série d’Eloisa sur les contes de fées (et comme je ne recule devant aucun sacrifice, je vous ai déjà parlé des tomes Un et Deux), et il s’articule avec une nouvelle parue en e-book, Winning the wallflower. Et comme j’aime faire les choses dans l’ordre (et parce que je m’impatientais) j’ai lu la nouvelle le mois dernier, en préparation du roman.

Alors voilà, pour la nouvelle, c’était super sympa, mais terriblement trop court. Une jeune fille fiancée par convenance à un homme qu’elle connait à peine, un héritage bienvenu (pour elle) qui lui permettent de rompre lesdites fiançailles et un fiancé pas du tout décidé à se laisser quitter. La mise en place de la relation entre héros et héroïne est charmante, l’idée me plait (devoir reconquérir ce que l’on pensait acquis est un bon ressort de romance) mais tout s’accélère trop vite, et l’héroïne accepte d’épouser le héros après quelques jours à peine. Trop rapide, pour moi. Mais c’est une nouvelle, donc c’est normal. Je n’adore pas les nouvelles pour ça, même quand je les aime, je suis frustrée.

De toute façon, Winning the wallflower n’existe qu’en e-book alors je ne voudrais pas éveiller la frustration chez certaines. Sachez simplement que l’héroïne est la meilleure amie d’Olivia, que nous retrouvons dans The Duke is mine…

Et pour cette romance, je suis perplexe.

Eloisa a choisi comme thème La princesse au petit pois… Je ne vous rappelle pas l’histoire, une princesse qui prouve qu’elle est vraiment une princesse en étant capable de sentir un petit pois à travers l’épaisseur de cinq, vingt ou cent matelas (selon les versions). Ce n’est pas mon conte préféré, loin de là… Je n’ai jamais bien compris où était l’élément magique de l’histoire, et la préciosité de la princesse à la peau si fragile m’a toujours parue terriblement superficielle. De plus, j’avoue avoir eu du mal à imaginer comment Eloisa pourrait le transposer. Je vous rassure, c’est chose faite. Avec le talent habituel d’Eloisa, avec humour et d’une manière originale. A deux reprises. Donc, pas de souci de ce coté-là, le quota conte de fée est bien respecté !

Olivia a été élevée dans un seul objectif : devenir une Duchesse parfaite pour son fiancé de toujours, le jeune Rupert. Mais ce futur Duc, qui a cinq ans de moins qu’elle, est aussi un peu naïf. Ce qui est un euphémisme. Il est naïf comme le serait un enfant de dix ans, ou comme le serait un bébé qui ne respirait pas à la naissance et que l’on a cru mort. Et Rupert s’est récemment mis en tête que, pour la gloire de son nom, il devait partir combattre cet affreux Napoléon sur le continent (oui, dans une romance régence, il y a toujours de vilains français à aller combattre). Ce qui ne risque pas d’arranger les affaires d’Olivia, éternelle fiancée approchant de l’âge canonique de vingt-trois ans.

Olivia a aussi une sœur jumelle Georgiana, qui a subi le même programme de « duchessification » qu’elle. Mais si cette éducation particulière était une bonne idée pour Olivia, déjà assurée d’être une Duchesse (encore que le succès de l’opération n’ait pas été le même sur les deux sœurs), les effets sont beaucoup moins heureux pour Georgie. La famille est de petite noblesse et la « duchessification » a plutôt tendance à faire fuir les prétendants de ce niveau. Georgie, trop posée, trop raffinée, trop cultivée, fait donc tapisserie dans les soirées chics, tandis qu’Olivia profite de sa relative liberté de fiancée pour divertir la galerie de bons mots osés.

Mais quand l’opportunité de rencontrer le Duc de Sconce, Tarquin (Quin de son petit nom) se présente, Georgie est extatique. Un vrai Duc, non marié, qui saura apprécier les multiples talents que l’on lui a inculqué? Et en prime, le spécimen rare a chargé sa mère de lui choisir une nouvelle épouse, n’est-ce pas merveilleux?

Voilà donc Olivia et Georgie en visite chez le Duc, avec en guest-star la future belle-mère qui a écrit un livre culte sur les bonnes manières chez les jeunes filles (je vous laisse imaginer la pression), le neveu original (qui répond au doux nom de Sir Justin Fievbre) et une dénommée Lucy qui ne manque pas d’attirer l’attention de tous. Et, of course, un héros absolument dreamy, swoonesque, chevaleresque… Les mots me manquent !

Et, comme dans tout conte de fée, ce qui devait arriver arriva… ou pas.

Le conte déraille un peu, les surprises apparaissent et rien n’est à sa place, pour le plus grand bonheur du lecteur ! Encore une fois, Eloisa réussit son coup. The Duke is mine est une romance magnifique, pleine d’obstacles entre nos amoureux (et pas des moindres), et surtout des références à n’en plus finir. Comme ne pas adorer une romance qui réussit à combiner Le mouron rouge et la Bieber fever ?

Vous ne comprenez pas ce que je veux dire ? Une seule solution, lisez The Duke is mine !

(oui, on dirait une pub… Juré, je ne suis pas payée pour dire ça ! )

Bonne lecture,

Chi-Chi
 

From India with love

Mes chers sujets, aujourd’hui j’ai un rêve, pas celui de Martin, non, un rêve beaucoup plus égoïste… Je rêve que Lauren Willig soit traduite en français. Une vague d’espions fleuris ne peut être qu’une bonne chose pour la croissance économique.
Imaginez, vous commencez le premier tome (pour empêcher Pimpi de mourir d’étouffement), vous tombez amoureuse de Richard et surtout de Colin… Et ça y est, vous avez signé pour une dizaine de tomes (l’auteur ne les a pas encore tous écrit, mais en comptant le délai de traduction, il y en aura bien dix d’ici là).

C’est mathématique !

Et comme ça, vous pourrez enfin vous réjouir avec moi (et Pimpi) de la suite des aventures d’Eloïse et son sujet de thèse. C’est que chaque article me demande de puiser dans des ressources d’imagination pour ne pas spoiler le fil rouge…

Aujourd’hui, 6ème tome « The Betrayal of the Blood Lily » et, encore une fois, Colin et Eloïse ont happé mon attention dès les premières minutes de l’audiobook. Colin, dont la sexytude ne prend que plus de profondeur à mesure que se dévoile son passé, son caractère, et Eloïse, à qui nous pouvons sans doute toutes nous identifier lorsque, comme elle, nous vivons les premiers mois d’une romance avec un magnifique spécimen britannique.

Mais voilà, Lauren Willig n’est pas traduite. Et sous peine de vous spoiler le plaisir des tomes précédents, je ne peux pas vraiment vous expliquer pourquoi l’histoire prend du corps, pourquoi Eloïse et moi, on pourrait être amies, pourquoi la famille de Colin m’est carrément familière… Non… Je dois me retenir (mais c’est très dur).

Heureusement, il y a l’autre histoire, celle qui supposément aide Eloïse à avancer dans sa thèse. Pas que depuis le début, on n’en ait vu une ligne de cette thèse (je ne suis même pas sûre qu’elle ait fait valider son plan), mais passons.

Trêve de divergences, cette fois-ci Lauren et ses espions nous emmènent en Indes avec Pénélope. Dans le « Jasmin de la nuit », nous avions quitté la jeune fille dans une situation précaire. Et dans les historiques, la précarité sous-entend bien souvent scandale, réputation ruinée, et mariage précipité.

Pénélope ne fait pas exception. Pour éviter la honte et la déchéance, la voilà mariée à Lord Frederick Staines, et en route avec ce dernier pour sa prise de poste. Mais si la société londonienne peut sembler périlleuse avec son étiquette, ses scandales et la peur de la ruine, c’est une partie de pique-nique par rapport aux relations complexes de la cour du Nizam de Hyderabad. Autre culture, autres mœurs.

Bien décidée à revenir à Londres la tête haute, Pénélope s’est mise en tête de découvrir l’identité d’un espion local appelé le Marigold (pour info, en langage floral, Marigold est l’anglais pour souci, mais vraiment, le traduire ici, ce serait ouvrir la porte à un nombre infini de jeux de mots pourris, je vais m’abstenir), envers et contre Freddie, pour qui espionnage rime avec parties de cartes dans des clubs enfumés jusqu’aux premières heures de l’aube et parties de chasse dans les étendues exotiques de l’Inde.

Ce n’est pas au goût d’un certain capitaine Alex Reid qui a d’autre choses à faire qu’assister l’épouse du dignitaire britannique local nouvellement nommé dans sa lubie d’espionnage et de contre-espionnage. Elevé en Inde, il n’a aucune patience pour cette Lady anglaise qui se donne de grands airs. Il n’a aucunement l’intention de passer derrière elle ou son mari pour rattraper leurs écarts de conduite. Il a d’autres choses à faire. Bien plus importantes… 

Sauf que… sauf que notre cher Alex ne sait pas à qui il se frotte. Pénélope ne lui laissera pas un instant de répit. Elle ira bousculer ses a priori, chambouler sa vision des femmes et détruire ses résolutions d’homme pragmatique.

Ahhhhh le pragmatisme ! Si j’avais une autruche, je l’appellerais pragmatisme, parce que c’est exactement l’attitude des héros qui se veulent pragmatiques. Bon, vous me direz, Alex a des raisons de vouloir s’agripper à son pragmatisme, entre le fait qu’elle soit anglaise et le fait qu’elle soit mariée, je ne sais quel facteur est le plus contrariant pour notre sombre héros !

Cet opus se rapproche énormément du roman historique. On quitte quelque peu la romance pure pour se plonger dans les machinations du pouvoir dans les colonies. C’est haletant, c’est trépidant. J’ai adoré!

Mais n’ayez crainte, entre deux excursions dans la pampa indienne en compagnie de notre couple improbable, vous aurez le fin mot de leur histoire, avec en prime, quelques news de Colin !!!

Bonne lecture,
Tam-Tam

PS: et encore une fois, j’ai réussi a glisser ma référence James Bondienne…. Challenge completed!

L’ordre des choses

En régence, si je schématise à la truelle, il y a deux sortes d’histoires. Chacune de ces histoires est définie par un élément déterminant pour l’époque : le mariage.

C’est bien simple, je n’ai pas encore trouvé de régence où le couple formé par les deux héros ne prononce pas ses vœux à un moment donné du roman.

Il y a deux écoles. 

Celle où le mariage est la conclusion de l’histoire, l’union est alors comme une clôture à tous les malentendus/ péripéties/ »vilains pas beaux » à terrasser, pour enfin atteindre le bliss marital. L’union est une perspective heureuse, les héros voient un futur débordant d’amour s’ouvrir devant eux. Bon, j’exagère sans doute un peu, certains auteurs savent être subtils et n’ont pas forcément recours aux angelots chantant la gloire de l’amour triomphant dans l’église, mais vous avez saisi l’idée. 

Je leur ai d’ailleurs trouvé un nom : Happily ever after mariage, parce que si on y réfléchît bien, Blanche-Neige, Cendrillon et toutes leur copines ont eu droit à de telles unions. A l’instant des « je le veux », le Prince charmant leur mangeait déjà dans la main.

A l’opposé des happily ever after, nous avons les mariages qui surviennent dès les premiers chapitres du roman. Les circonstances sont souvent les mêmes : une réputation doit être sauvée, une fortune est à la clé, un domaine est dans la ligne de mire… les unions ont été arrangées et les nouveaux époux ont été contraints de s’unir, dans une certaines mesure à l’insu de leur plein gré.

Tout le roman s’articule alors sur la transformation de cette union contractée « sous la menace » en une union des corps, des âmes, des destins, et des envolées de petits poneys, ne les oublions pas. Ces unions, je les ai baptisé les Contractuels. En effet, c’est souvent un contrat plus qu’une réelle affection qui lie les deux « parties » dans les premiers temps du mariage. Dans certains cas, les nouveaux époux ne se sont rencontré que 2 ou 3 fois avant l’échange des vœux. Il faudra tout le talent de l’auteur pour faire naitre des sentiments chez eux, et le roman se clôturera sur la déclaration des sentiments/l’annonce d’une naissance/la résolution de tous les problèmes.

Qu’ils soient contractuels ou happily ever after, les mariages dans les historiques sont une condition sine qua non  de l’écriture. Les anachronismes qui peuvent parfois se glisser dans une régence ne vont pas jusqu’à considérer le mariage avec la désinvolture d’un contemporain…

Très personnellement, si je dois admettre qu’un mariage arrangé est loin de me faire fantasmer de prime abord, c’est un schéma que j’aime assez en romance (et ce n’est pas Chi-Chi qui ira me contredire). Les héros sont ensemble pour le meilleur et pour le pire. Sous entendu, ils vont bien être obligés de faire avec ce qu’ils ont et d’établir un dialogue. Certains essayeront de s’enfuir, de se mettre des œillères, mais l’auteur prendra un malin plaisir à les obliger à faire face à leur vie.

C’est d’ailleurs exactement ce qui se passe dans le roman de ce lundi. First comes mariage (Le temps du mariage) de Mary Balogh est le premier tome de la série des Huxables. Ce premier opus s’ouvre sur une bonne nouvelle. Par un caprice du destin (et le jeu des successions), Stephen, petit dernier et seul garçon de la tribu des Huxtable se retrouve héritier du titre de comte de Merton. La fratrie est sous le choc. Elliot Wallace, Viscount Lyngate, qui leur annonce la nouvelle, souhaite sur le champ commencer la formation du jeune comte. Notre héros prend en effet ses responsabilités de tuteur très au sérieux. Ce qu’il n’avait pas calculé par contre, c’est que ses trois grandes sœurs insistent pour suivre leur petit frère à Londres. « Môssieur » Elliot est quelque peu misogyne au début de notre histoire, il faut l’admettre. Une femme ne peut savoir ce qu’il y a de mieux pour le jeune comte, une femme ne peut que l’handicaper dans son apprentissage, une femme est… une distraction. D’autant que leur venue à Londres implique de les lancer dans la bonne société londonienne pour la « saison » à venir.

Et un lancement pour une « saison », c’est bien plus compliqué qu’un simple « je te présente mes cousins de province ». Voyez-vous, il faut être sponsorisé par un « membre honorable » qui lui-même gravite dans les « bons cercles ».

Voilà pourquoi, après une réflexion intense sur les diverses possibilités qui s’offrent à lui, Eliott en arrive à la conclusion suivante. Pour que l’éducation du jeune comte se fasse sans anicroche et que les trois sœurs ainées puissent jouir de la respectabilité suffisante pour être présentée à la noblesse, il va devoir se marier avec l’une d’entre elle.

Il a le choix, Margaret, Katherine et Vanessa sont toutes trois célibataires. Les deux premières sont même des splendides jeunes femmes. Il fini par choisir l’ainée, Margaret…

Sauf que Vanessa, notre héroïne, jeune veuve de son état, ne veut pas voir sa sœur perdre tout espoir d’un jour être heureuse, parce qu’avec un butor pareil qui pense si peu des femmes, elle ne peut être QUE misérable. Nessie (oui, elle a le surnom d’une bestiole écossaise pas super glamour) prend sur elle de demander à « sa grâce »  s’il consentirait à l’épouser elle, et non pas Margaret, histoire de faire d’une pierre trois cailloux. Il sauve la respectabilité de la famille, il lance tout ce beau monde en société, et il sauve l’esprit d’une jeune fille en la laissant sur le carreau.

Elliot réfléchit longtemps… C’est qu’elle n’est pas aussi belle que sa sœur, notre héroïne, et qu’elle a la langue acérée. Mais très étrangement, il finit par dire oui.

Entre ces deux là, pas de pâmoison en vue. Un vrai mariage de convenance est contracté au début du livre. Et c’est là que tout débute.

Mary Balogh va développer la relation de nos héros de manière très fine et toute en sensibilité. Il n’y aura pas, comme on pourrait le craindre, de déclaration d’amour éternelle dès la première scène d’amour. Pas plus qu’il n’y aura de feu d’artifice entre la jeune veuve et son nouveau mari dès les premières embrassades. Leur relation va prendre corps doucement, elle va gagner en profondeur à mesure que les pages et les chapitres vont s’enchainer. Vanessa va apprendre des choses sur elle-même au contact d’Elliot, et ce dernier va murir et découvrir qu’il est des femmes sur lesquelles on peut compter (oui, un lourd passif, une fois encore, dans ce roman).

Ce livre est un exemple parfait de tout ce qui fait que les Contractuels en régence sont des histoires qui peuvent porter nos héros bien plus loin que l’on aurait pu le penser.

Une partie pragmatique de ma personne ne peut par ailleurs pas s’empêcher de penser que ces histoires d’amour sont sans doute celles qui auraient eu le plus de chance de survenir à l’époque…

 
Bonne lecture, 
Tam-Tam

 

Avez-vous déjà vu… un cow-boy sous la neige?

 
Mais un malentendu est si vite arrivé, j’avais adoré Marry me, et j’étais curieuse de savoir si cette réussite avait été un coup de chance de l’auteur, ou si elle allait prendre place parmi les auteurs dont je dois lire l’œuvre complète ! Pourtant, je suis dans une phase où je n’ai envie de lire que du contemporain, et parmi les historiques, je m’aventure de plus en plus rarement hors de la Régence… Alors vous pensez que si j’ai le coup de foudre pour une auteur qui n’a écrit que de la romance historique américaine, c’est qu’elle mérite son succès !

Je constate par ailleurs qu’avec Isidore, une nouveauté s’est installée dans ma vie. Je lis de plus en plus de livres sans connaître la 4ème de couverture, juste sur la foi d’une recommandation ou du nom de l’auteur… 

Et là, vous vous dites « Ooooh la belle couverture que voilà!!! ». J’avoue, je n’avais pas vu la couverture, ma version n’avait pas d’images. Une couverture pareille, cela fait peur. Une couverture pareille, c’est la source de tant de moqueries, exposées par les Smart Bitches. Même pour une lectrice de romance aguerrie, cette couverture est source de traumatisme, mes yeux brûlent et pleurent… Mais Tam-Tam a déjà expliqué qu’il ne fallait pas s’arrêter à la couverture et je suis toujours les bons conseils de Tam-Tam. 

J’ai donc lu More than a touch (Wild sweet ecstasy) de Jo Goodman, tome 1 de sa série consacrée aux cinq sœurs de la famille Dennehy. Et je l’ai lu sans avoir aucune idée de où cela allait bien pouvoir me mener. Cela tombe bien, car ici, l’élément « mystérieux » du livre est très présent, et j’ai été définitivement intriguée, curieuse de savoir ce qui allait se passer, comme nos héros allaient s’en sortir et pourquoi ils agissaient de cette façon.

En 1875, Mary Michael Dennehy, dite Michael, est reporter pour le New York Chronicle. Elle travaille dur pour faire sa place dans ce monde d’hommes, et à accepté, avec plusieurs collègues, de faire partie d’une expédition dans l’Ouest, encore assez sauvage, pour une série de reportages. Tout irait comme sur des roulettes, si une bande de hors-la-loi n’avait pas décidé d’attaquer leur train.

Une bande de hors-la-loi qui n’aime pas du tout, mais alors pas du tout, les journalistes, et qui décide tout simplement de s’en débarrasser le plus vite possible. Mais qui irait soupçonner une femme d’être journaliste ? Personne, si Michael n’avait pas la bonne idée de révéler son identité… ou de tenter de révéler son identité !

Michael n’a la vie sauve que grâce à l’un des voleurs, Ethan, qui décide de la faire passer pour… sa femme ! Comment, pourquoi ?? Excellente question… Enlevée, coincée dans une petite ville au milieu de nulle part, où elle n’a aucun espoir de faire entendre son histoire ou que quiconque y croit à son histoire, Michael est contrainte d’apprendre à faire confiance à Ethan et d’espérer que les choses tourneront au mieux le plus rapidement possible. Surveillée de toutes parts, ses quelques tentatives d’évasion ne sont pas vraiment couronnées de succès. Mais les choses ne sont pas ce qu’elles semblent être, et chaque personnage joue un double rôle…

Voilà pour le pitch… Disons-le carrément, si j’avais lu la 4ème avant de commencer ce livre, je ne m’y serais jamais risqué (eh oui, encore une fois). Et j’aurais eu tort ! (encore) (c’est vilain les préjugés)

J’ai retrouvé ici les éléments que j’avais aimé dans Marry me : d’abord, une qualité d’écriture que je commence à croire être caractéristique de Jo Goodman, que ce soit pour le niveau de langue, qui est assez soutenu, ou pour la méthode narrative qui ne se perd pas en détails inutiles. Ensuite, une histoire originale et finement menée. On pourrait croire que l’amour entre une journaliste de bonne famille et un voleur qui l’a enlevé est complètement pervers, que le syndrome de Stockholm a frappé et que cette relation n’aura ni queue ni tête. Mais entre les secrets, les faux-semblants et les doubles jeux, le problème entre Ethan et Michael est à la fois bien plus complexe et bien plus simple. J’ai été convaincue par l’évolution des choses, et les motivations derrière les actions de chacun apportent assez d’éclaircissements pour que l’histoire soit crédible sans tomber dans l’incohérence ou la perversion (oui, c’est pervers, de tomber amoureuse de son ravisseur).

Ne croyez pas qu’après cela, je vais me précipiter sur d’autres romances du même genre, non… Mais je vais lire d’autres livres de Jo Goodman, à commencer par la suite de la série des sœurs Dennehy ! (avec une petite réserve pour le tome 2… il s’agit de retrouvailles et je ne suis pas sure d’avoir assez confiance dans les personnages, aperçus dans le tome 1, pour m’y risquer)

Si vous avez les mêmes a priori que moi (c’est mal!), je ne peux donc que vous recommander d’en faire abstraction et de surmonter ce désamour de la romance américaine, pour aller découvrir une superbe auteur !

Et puis, cette histoire se déroule en plein hiver, dans la neige des Rocheuses… Je ne sais pas vous, mais je suis en manque de neige en ce moment. Voila un bon compromis, pas besoin de se salir les bottes pour aujourd’hui ! 
 
Bonne lecture,
Chi-Chi
 

Leçon de séduction

Vaste programme, n’est-il pas ? Mais c’est bien souvent un thème clé dans la romance. Que cette séduction soit instantanée, innée, féminine, inconsciente ou scandaleuse ; peu importe vraiment, du moment que l’individu mâle tombe sous le charme par la séduction de l’individu femelle (et inversement).
Dans le roman de ce lundi, la séduction est le maitre mot. C’est bien simple, elle est dans le titre. « With seduction in mind » de Laura Lee Guhrke est mon deuxième essai pour l’auteur. Pas refroidie pour deux sous par l’histoire un peu décevante de la semaine dernière, je me suis lancée dans sa suite…

Miss Daisy a un problème. Elle n’arrive pas à garder un poste plus de 3 semaines. Heureusement qu’elle a une grande sœur bien responsable qui s’occupe de garder un toit au dessus de la tête de notre jeune héroïne. Mais Daisy possède un très bon fond, et elle vit assez mal de décevoir encore et encore Lucy (la grande sœur donc)…

D’autant qu’elle n’est pas de mauvaise volonté notre Daisy, elle a tout essayé : dactylo, secrétaire, gouvernante… Mais systématiquement, elle finit par dire ou faire exactement ce qu’il ne faut pas.
Cependant, en plus d’être maladroite, Daisy est une optimiste dans l’âme. Ainsi, au début de notre histoire, la demoiselle pousse, sur une impulsion, la porte de la maison d’édition Marlowe (elle vit un peu au pays des bisounours, mais on l’aime quand même), surtout qu’elle en ressort avec une mission : faire la critique de la nouvelle pièce du scandaleux et brillant Sebastian Grant, Lord of Avenmore. Alors pour faire simple, Sebastian est magnifique, majestueux, à tomber par terre, brillant, un soupçon arrogant et………. un rake!
Et laissez moi vous dire que la « critique », le grand et magnifique dramaturge, il ne va pas du tout aimer, et va bien sûr prendre sur lui d’aller se plaindre à son éditeur qui n’est autre que… tadaaaa…  Marlowe!!!

Long story short, Daisy se retrouve dans une situation quelque peu épineuse. Sa critique nuit aux intérêts de l’auteur, et de ce fait, de son éditeur… C’est d’autant plus ennuyeux que notre jolie fleur veut elle aussi devenir une auteur de renom. Alors il n’est pas vraiment dans son intérêt de se mettre à dos un grand nom de l’édition, ou son scandaleux auteur star.

Mais loin de la mettre à la porte, Marlowe lui confie un nouveau travail. Remettre Grant sur le chemin de la création et l’aider à écrire son nouveau roman, le tout pour une somme tout à fait correcte qui lui permettrait enfin de se concentrer sur son écriture, sans mourir de culpabilité parce qu’elle laisse sa grande sœur se débrouiller toute seule avec les factures!

Chose bien plus compliquée dans les faits que sur le papier, parce que Sebastian n’a absolument pas l’intention d’écrire. « Jamais plus » a-t-il dit.
Ha. Ha. Ha. Quel amateur !!! Il ne sait pas qu’il ne faut jamais dire jamais !

Laisser-moi vous dire qu’à partir du moment où Daisy accepte le poste, c’est un pur délice de lecture. Sebastian et Daisy, c’est une leçon de séduction dans les règles de l’art.
Daisy veut que son idole recommence à écrire. L’auteur veut se débarrasser de cette jeune fille insignifiante que son éditeur lui impose. Il la croit naïve et malléable. Il va tomber dans les filets de la séduction inconsciente… Et notre chère Daisy qui se croit invulnérable aux charmes d’un Sebastian dont elle aurait percé les intentions va immanquablement tomber dans les bras du séduisant et irrésistible Lord… Ahhhh, mon cœur soupire encore!

Leur relation est dynamique, il n’y a pas de temps mort dans l’histoire. C’est bien agréable après les incohérences du précédent. Big up aussi sur le fait que les deux personnages vont apprendre l’un de l’autre. C’est une leçon de séduction, mais aussi une rédemption pour notre couple. Chacun des deux porte les stigmates de blessures plus ou moins évidentes que l’auteur sait délier avec finesse.

Un très bon moment de lecture qui me fait dire que Laura Lee Guhrke a réussi à me séduire… Et après les désirs pas si secrets des gentlemen, c’est rassurant!

Bonne lecture,
Tam-Tam
 

Duc, mauvaise réputation, cherche fiancée

Aujourd’hui, je reviens à mes premières amours pour vous parler de mon genre favori… la régence ! Cela fait un moment, je suis sûre que cela vous avait manqué !

Au programme d’aujourd’hui, At the bride hunt ball, d’Olivia Parker.

Madelyn Haywood est de petite noblesse, incroyablement maladroite (à ce stade, elle a le mauvais œil, je ne vois que ça…), et pourvue d’une belle-mère américaine ambitieuse, qui n’hésiterai pas à la compromettre si cela pouvait permettre de la marier plus vite à un homme riche et titré (ne soyons pas regardante sur l’âge ou le caractère, quelques milliers de livres de rente suffiront à compenser).

Autant dire donc que Madelyn est mal partie, surtout que s’achève bientôt sa 4ème saison sans succès.

Quand Gabriel Devine, Duc de Wolverest, organise une « chasse à la fiancée » pour son frère, Madelyn n’a pas du tout, mais alors pas du tout envie d’être invitée à y participer. Car notre héroïne, bien que plutôt mal lotie, trouve le procédé parfaitement scandaleux et abusif, comparable au marché aux esclaves…

Inviter 8 jeunes filles bien sous tout rapport dans la propriété familiale pour que Tristan Devine puisse faire son choix en toute tranquillité, cela me rappelle étrangement A lady most likely. Ou inversement d’ailleurs, puisque At the bride hunt ball a été publié deux ans avant A lady most likely…

Mais peu importe finalement, car ce qui compte, c’est que Madelyn se retrouve participant contre son gré à cette aventure (le pouvoir redoutable de la belle-mère et du chantage affectif). Et en matière d’aventure, elle va trouver de quoi s’occuper face à Gabriel, notre Duc qui n’est, de son coté, pas du tout décidé à se trouver une fiancée. La chasse à la fiancée qu’il organise, c’est à l’intention de son petit frere, héritier présumé, Gabriel n’ayant pas l’intention de se reproduire un jour !

Lors de leur première rencontre, Madelyn commence par s’étaler de tout son long en trébuchant dans le jardin, ce qui est très « un-lady like », vous l’avouerez, et Gabriel vient la ramasser comme tout preux chevalier qui se respecte. Seulement, il fait noir, Madelyn prend peur et envoie un citron qui traînait sur un arbre à proximité en plein dans la tête de notre héros.

Le ton de l’histoire est donnée, Madelyn passant son temps à se retrouver dans des situations pas possibles, très drôles le plus souvent, même si je me dis que ce n’est pas humainement possible d’être poisseuse à ce point ! Gabriel de son coté, est comme il se doit, un parfait prototype de Duc comme il faut, rien d’aussi extrême que mon cher Wulfric, mais sacrément à cheval sur les conventions sociales et l’étiquette. Enfin tant que l’on n’essaye pas de les lui appliquer, puisque cette bienséance ne va pas jusqu’à le convaincre qu’il devrait arreter de se comporter comme un rake et s’occuper d’assurer la postérité du titre…

Sauf que Madelyn le fait rire, et cela n’a pas de prix ! Comme quoi, le rire est décidément l’un des principaux moteurs d’un couple qui marche.

Voilà comment, au cours de cette chasse à la fiancée, Gabriel et Madelyn vont faire connaissance, se découvrir, bien évidemment tomber amoureux, et essayer de trouver le moyen d’intégrer Madelyn dans la haute société. Car, bien que noble, notre héroïne n’est pas du tout du même niveau que Gabriel, et sa maladresse légendaire (et son boulet de belle-mère) ne font rien pour arranger les choses

Madelyn est touchante, manquant parfois de confiance en elle, ce qu’elle dissimule derrière une attitude ouverte et franche, à la limite de l’inconvenance. Gabriel est charmant sous toutes les coutures… Si si, toutes, j’ai bien vérifié !

Une lecture très sweet et cute, parfaite pour les fans du genre !

Olivia Parker écrit des romances tout à fait dans l’esprit de Julia Quinn, et je vous recommande de lire également les deux suites, avec pour héroïnes la meilleure amie de Madelyn (To wed a wicked earl) et la sœur de Gabriel (Guarding a notorious lady).

 
Bonne lecture,
Chi-Chi
  

Les désirs secrets d’un gentleman

Mes chers sujets,

Cette semaine marque deux évènements : d’une part, la Saint Nicolas est passée, donc je suis entrée en mode « écoute de chants de noël en continu », et c’est la période tant redoutée des « nocturnes » au travail, en conséquence de quoi il m’a été assez difficile de finir un livre à temps pour la chronique du lundi, les chants de Noël ayant pris la place des audiobooks et mes soirées étant prises elles aussi par de vastes réjouissances bien loin des happy-end de rigueur ici.

C’est donc avec une grande fierté que je vous annonce que j’ai fini pour vous ce matin un livre qui prenait la poussière depuis des lustres dans ma PAL : « The secret desires of a gentleman » de Laura Lee Guhrke.

Titre prometteur ma foi, qui fleurent bon la sensualité débordante de l’homme dont on aperçoit le haut du dos sur la couverture.

Voyons le synopsis ensemble, il est question de Maria Martingale, sur le point de s’enfuir avec le petit frère du Marquis de Kayne. Le-dit Marquis ne saurait voir la réputation de sa famille et la vie de son frère ruinées par une telle mésalliance et décide de soudoyer la demoiselle…

Petite ellipse temporelle, et voilà Maria qui est sur le point d’ouvrir sa pâtisserie chic dans un coin à la mode de Picadilly. Quelle n’est pas sa surprise lorsqu’elle découvre que son voisin n’est autre que le Marquis de Kayne. Ce dernier va tenter à nouveau de se débarrasser de la présence inopportune de notre héroïne, mais celle-ci n’est plus la jeune fille influençable qu’elle était bien des années plus tôt, et elle décide de tenir tête…

En théorie, cet historique avait tout pour me plaire. Une héroïne qui ne se laisse pas faire, qui a la tête bien sur les épaules et la volonté de s’en sortir. Un héros qui, bien que coincé dans ce que la société attend de lui, semble irrémédiablement attiré par Maria. Le contexte d’une pâtisserie avec donc mention de nombreuses et alléchantes douceurs et la promesse dialogues acérés, pour bien épicer le tout.

En théorie…
Mais dans le contexte, ça reste un peu plat.
Déjà, il y a cette vague histoire de retrouvailles sans en être. J’admets, ce n’est pas le bon frère, mais j’ai trouvé que Maria prenait cela avec beaucoup de nonchalance… Lawrence, petit frère de son état ne semble pas gêné plus que ça par sa défection passée, et Maria, bonne pâte, a mis toute cette histoire derrière elle. Genre, on ne lui avait pas brisé le cœur avant de l’humilier en bonne et due forme… Naaaannnn !!!
Ensuite, il y a cette attirance très « tu es insupportable, mais mes hormones sont en feu ». Si cela fonctionne bien au début, cela dure un peu trop longtemps, cette histoire, et sans trop vouloir vous spoiler la suite, disons que cela dure presque jusqu’à l’avant-dernier chapitre…
Enfin, il y a ce fameux avant-dernier chapitre, où, là, magiquement, tous les quiproquos sont résolus. Trois petits paragraphes et puis s’en vont enfin nos héros vers un bliss majestueux d’amour assumé – j’ai promis de donner une semaine de libre aux poneys, donc ils resteront chez eux cette fois-ci.

Une histoire qui se lit bien, mais très oubliable, très clichée, et sans le petit truc qui ferait que le final grandiloquent serait justifié !

Fort heureusement, il semble que d’autres livres de l’auteur soient à la hauteur de leur synopsis. J’ai commencé dans la foulée « With seduction in mind », et ce que j’en ai lu me plait beaucoup. Je vous laisse donc pour aller finir l’ouvrage.

 
Bonne lecture,
Tam-Tam
  

The Night Jasmine dies another day

J’ai enfin fini les 4 maudites heures qui m’ont empêché de vous faire un article au pied levé alors que sa majesté Chi-Chi était on ne sait où (bon, en vrai, je le sais bien, mais j’aime bien faire monter le suspense).
Et d’ailleurs puisque l’on parle de suspense, je suis en plein débat avec ma conscience. Et que ce soit moi ou ma voix intérieure (avec laquelle j’ai des conversations très intéressantes, merci de vous inquiéter), nous ne savons pas jusqu’à quel point vous révéler des choses sur le livre de Lauren Willig fini pas plus tard que vendredi.

Parce que c’est bien simple, il s’ouvre par une révélation, que dis-je une révélation, une bombe atomique sur le couple fil rouge. Pour ceux qui n’auraient pas appris leur leçon, le couple fil rouge, c’est Éloïse et Colin (Colin…*soupir*), dont l’auteur ne nous donne que 6 chapitres à chaque livre à dévorer, histoire de bien nous faire mariner.

Et même si dès le tome 1, on se doute bien qu’il y a une baleine sous le gravillon de la romance, une partie de moi ne veut pas vous gâcher la surprise. Disons donc que pour ceux qui sont tombés amoureux de ce couple, « The temptation of the Night Jasmine » est LE tome à lire, le tome des révélations et des découvertes.

Voilà, ma voix intérieure semble satisfaite, passons à l’autre histoire : Charlotte et Robert.

Petite fiche d’identité, histoire de bien situer qui est qui. Charlotte, c’est l’une des BFF d’Henrietta. Cette jeune demoiselle bien sous tous rapports vit depuis le décès de ses parents chez sa grand-mère (un peu folle-dingue). Feu son papounet n’était autre que le Duc de Dovedale. Sauf que, règle de la transmission des biens et titres oblige, ce dernier étant mort sans héritier mâle, le duché est passé au « cousin Robert ».

Robert, cousin de son état, n’a pas vraiment supporté le poids des responsabilités d’un duché et les trois calèches de culpabilité qui allaient de paire avec la certitude qu’il n’était qu’un usurpateur et que ce duché « n’aurait jamais du lui revenir »… Bla, bla bla… Robert était jeune, il était perdu, et là où d’autres auraient noyé leur désarroi dans la bouteille de cognac la plus proche, il a choisi la fuite, aux Indes (histoire de bien mettre des kilomètres entre lui et le duché de la culpabilité).

Or, le voilà de retour bien des années plus tard, avec en tête, la vengeance !  Pourquoi, on ne sait pas vraiment, mais ce que l’on sait, c’est que cela va l’amener à revoir Charlotte, ce qui est plutôt une bonne nouvelle… Enfin, c’est ce que je pensais au début.

Imaginez la scène :
Charlotte assiste à un bal, Robert aperçoit Charlotte, Charlotte tombe sous le charme, Robert est sans voix – à base de « qu’est ce qu’elle a grandi ma parole ». Charlotte et Robert se rappellent leurs chasses aux licornes et les appâts de tartes à la confiture (enfance de folie !), Robert fond devant la jeune fille, oubliant culpabilité et scrupules…

Et là, je me suis dit, bingo, c’est un livre où nous avons deux individus intelligents qui savent reconnaître leurs sentiments, prennent leurs responsabilités, et vont de l’avant.

Sauf que, pas tout à fait. Alors que Charlotte est appelée au service de la Reine (une obligation/honneur que doivent remplir les femmes de la famille Dovedale depuis des générations), Robert se retrouve de plus en plus englué dans sa vengeance.

C’est que la vengeance est une bête compliquée, qui entraine les hommes sur des chemins que l’on n’aurait jamais pu soupçonner. Par exemple, elle peut entrainer un individu lambda, appelons-le Robert, sur la piste d’un complot contre le trône fomenté par des traitres. Et comme c’est vicieux une vengeance, cela peut soudainement mettre en danger une autre personne, appelons-la Charlotte, qui n’avait au départ aucun lien avec les motifs originels de cette vengeance.

Une machination complexe, des ramifications inattendues et une fin royale pour un couple qui m’aura inquiété quelques instants… Mais pas plus.

Bonne lecture,
Tam-Tam
  

Maintenant et toujours

Lundi est une fois de plus de retour. C’est un jour un peu ingrat le lundi. Pour pratiquement tout le monde il sonne le glas du weekend, il annonce le début d’une nouvelle semaine avec ses interminables journées de labeur…

Mais, alors que vous vous lamentez d’avoir de nouveau toute une semaine à attendre avant de pouvoir vous prélasser sous la couette, alors que la morsure de froid vous rappelle que sous ladite couverture, il faisait si bon; une nouvelle chronique vient ensoleiller votre matinée.

Une chronique le lundi, c’est un peu comme un bon chocolat chaud le dimanche en rentrant d’une longue balade, c’est un café bien chaud le matin au réveil, c’est la cuillère en bois couverte de chocolat, c’est un happy-end avant d’aller se coucher…
Et ce lundi, j’ai une envie démesurée de vous ensoleiller la matinée (oui, en plus des fleurs sous lesquelles je vais bientôt être ensevelie, et vous avec)!
Le rayon de soleil passera par un vieux livre, sur une échelle toute relative hein, parce que le livre ne date quand même pas de l’invention de l’imprimerie, mais juste de la fin des années 80.
Un vieux livre donc, d’une auteur qui n’a plus vraiment à faire ses preuves et que l’on avait déjà rencontré lors de ma dissertation « passé, présent, telle est la question » : Judith McNaught et son « Once and Always » (L’amant de l’ombre pour la traduction française) (parce que le dernier rayon de soleil litteraire que j’ai lu a déjà été chroniqué – Kristan Higgins, c’est le mal pour les gens qui ont un planning serré !).
Mais je m’égare. « Once and Always donc ». Victoria vs. Jason. La spontanéité vs. la noblesse.
Notre histoire s’ouvre sur Victoria et sa douce sœur peu de temps après la perte de leur cher papa. Elles sont ce que l’on appelle dans le jargon de jeunes orphelines en proie à un revers de fortune ! En pratique, elles ont zéro famille en Amérique et se voient dans l’obligation de rentrer « au pays ».
Grand-maman a accepté de recevoir la benjamine, quand à la plus grande, c’est le Duc d’Atherton qui a accepté de s’y coller.
Un petit voyage en bateau plus tard, les voilà en perfide Albion, séparées…
Durant cet opus, c’est Victoria que nous allons suivre. Victoria est à l’image de sa ravissante mère, qui à son époque, avant de s’enfuir avec un docteur aux Etats Unis, était la « belle de la saison ». Notre héroine ne comprend pas vraiment l’intérêt pour toutes ces règles d’étiquette, toutes ces interdictions… Et pour tout vous dire, je serais un peu encline à être carrément d’accord avec la ravissante Victoria, Tory pour les intimes.
De son côté le Duc, ou « oncle Charles » est ravi de l’arrivée de la jeune fille puisqu’il s’est mis en tête de la marier avec Jason, son neveu.
Je vous rassure, cette dernière déclaration n’est pas un spoiler, puisque oncle Charles, comme tous les méchants de James Bond, dévoile la totalité de son plan au-dit Jason qui n’est absolument pas d’accord.

Que voulez vous, Jason a un passif lourd coté mariage. Et là, je ne vous en dévoilerait pas plus, mais disons simplement que Jason et Victoria, c’est un scénario qui n’aurait jamais pu arriver sans tous les personnages secondaires que l’auteur nous présente. « Once and Always » est l’une de ces histoires d’amour où vraiment, on voyait les deux ensemble dès le début, alors que eux… pas du tout ! Tory a un prétendant de l’autre côté de l’Amérique, Jason un passé torturé et une considération pour la gente féminine plus que restreinte (c’est un goujat, sachez-le).

Mais Victoria et Jason, c’est quand même une histoire super sweet, un petit rayon de soleil en ce début d’hiver, et un classique.
Bon par contre, la traduction française du titre m’échappe toujours… Je préfère ma version, non?
Bonne lecture,
Tam-Tam

La romance de l’angoisse

La romance, c’est très bien, c’est très joli, mais parfois, ce n’est pas exactement ce à quoi on s’attendrait. 

Parfois, l’auteur zappe les cœurs, les petits oiseaux, les poneys et les arc-en-ciel pour écrire ce que l’on appelle de la «romangst» – angsty romance, ou de la romance angoissante. 

Dans ces livres, les héros ne vivent pas dans un monde enchanté où le méchant est en carton pâte et le plus gros souci consiste à choisir entre bleu pale et bleu roi pour la robe de bal du jour. Et surtout, ces problèmes ne seront pas traités avec légèreté et humour, mais dans une ambiance lourde et pesante, où vous pourrez apprécier chaque seconde de l’angoisse, parfois de la douleur des personnages. La romangst vous prend à la gorge et ne vous lâche pas jusqu’à la dernière page. Souvent, elle laisse derrière elle un sentiment de vague malaise car, même si le happy-end de rigueur a bien eu lieu, il n’aura pas été facile. Tam-Tam aime voir ses héros souffrir un peu, moi pas du tout. Mais je reste curieuse, et parfois je me laisse convaincre par des copines. Comme Pimpi, qui avait dans sa PAL un livre dont j’avais beaucoup entendu parlé et dont nous avons décidé de faire une lecture commune. 

Ici, on va plutôt chercher dans le genre d’un héros enfermé dans un asile de fou. En Angleterre, en 1880, quand les méthodes de traitement étaient les douches glacées et les électrochocs. 

Et c’est précisément de cela dont je veux vous parler aujourd’hui. Non pas un, mais deux livres qui entrent dans cette catégorie. D’abord, The madness of Lord Ian MacKenzie, de Jennifer Ashley, et Flowers from the storm de Laura Kinsale. 

La romangst est un exercice périlleux car il n’est pas facile pour l’auteur de nous faire croire au potentiel romantique d’un héros se trouvant dans des circonstances pour le moins difficiles, et le plus souvent avec raison. Un héros qui ne sera donc pas charmant et charmeur, mais qui vient accompagné d’une ribambelle de problèmes et de séquelles psy sérieuses. Un héros qui le plus souvent, est diminué, intellectuellement. Parlons crument, ces héros là ont un handicap mental. Le talent de l’auteur doit donc être proportionnel à la difficulté de la tache, pour rendre ce personnage crédible dans le rôle du héros romantique ! 

Revenons à Lord Ian MacKenzie. Ian est fou. Ce qui, en réalité, ne veut pas dire grand-chose. Mais si Ian n’est plus dans l’asile où il a passé sa jeunesse, il parait évident à nos yeux de lecteurs que quelque chose ne tourne pas très rond. En fait, je crois que Ian est autiste, mais la notion même de ce syndrome n’ayant été reconnue que dans les années 1940, pour son époque, Ian est juste fou. Heureusement doté d’une famille très puissante, la bonne société tolère plus ou moins ses excentricités. 

Beth, de son coté, est une veuve de basse extraction qui vient d’hériter de la fortune de la vieille dame chez qui elle était demoiselle de compagnie. Après, l’histoire est assez simple, un cliché habituel de la romance. Ian rencontre Beth, il la veut, il la poursuit de ses assiduités, un meurtre et un méchant viennent mettre un peu de bazar dans tout ça et à la fin, ils vivent heureux avec beaucoup d’enfants. Classique. 

Mais à cause de la particularité du héros, j’attendais beaucoup de cette histoire. J’attendais que l’auteur essaye de m’expliquer le point de vue du héros, qu’elle analyse la manière dont il fonctionne dans la société, des explications sur pourquoi l’amour nait entre ces deux-là, et comment gérer leur relation étant donné son caractère forcément particulier. 

Mais rien de tout cela n’est présent dans The madness of Lord Ian MacKenzie, la seule chose qui lie Beth et Ian, c’est une libido surdéveloppée. Chaque description, des sentiments, des souvenirs, des scènes sexy, est faite de manière très détachée, clinique. Ce livre, en fait, manque cruellement de psychologie, et m’a laissée de glace. 

Il s’agit pour moi d’une vraie déception car je gardais en mémoire le souvenir d’un autre livre, Flowers from the Storm de Laura Kinsale, se déroulant an Angleterre vers 1850. Là, le héros, Christian, était lui aussi considéré comme fou. Mais dans ce cas, c’est à la suite d’une attaque qui lui a fait perdre l’usage de la parole, le rend presque sourd et partiellement paralysé. C’est dans l’asile où sa famille l’a fait enfermer qu’il rencontre son héroïne, Maddie. 

Là où, pour Ian, les choses sont racontées avec froideur et détachements, me donnant l’impression d’être un voyeur qui se repait des détails sordides, Laura Kinsale explore avec une grande finesse les méandres du système de « santé » de l’époque, les raisons qui permettent d’expliquer le fonctionnement de l’asile, l’état de la médecine et les théories médicales justifiant les traitements. Si tout cela parait cruel à nos yeux, au moins, dans ce deuxième livre, elles sont compréhensibles. 

Dans la façon de faire comprendre au lecteur le handicap du héros, les conditions sont évidemment différentes. Mais Laura Kinsale prend le temps d’accompagner Christian tout au long de sa « rééducation » – qui ne sera pas miraculeuse, laissez-moi vous le dire, et nous montre comment il apprend à vivre avec les lourdes séquelles de cette expérience traumatisante. 

La comparaison jouant nettement en défaveur de Jennifer Ashley, vous l’avez compris, je ne recommande pas The madness of Lord Ian MacKenzie. Quand à savoir si je recommande Flowers from the Storm… certainement pas si vous n’aimez que les romances fun et légères, à la Julia Quinn. Dans ce cas, passez votre chemin sous peine de traumatisme !

Cependant, si le sujet ne vous effraie pas, et si vous devez choisir un livre de ce genre pour découvrir, alors oui, Flowers from the Storm est pour vous. 

Bonne lecture (ou pas), 
Chi-Chi




Crimson rose never dies…

C’est parti pour un début de semaine sous le signe de l’espionnage, cela faisait si longtemps.

Bon, on arrive à un stade de la série où trouver un titre en référence avec James Bond devient un véritable challenge, mais impossible n’est pas romance, et si Lauren Willig a su encore une fois trouver les mots pour m’embarquer dans une histoire menée tambour battant, je me devais de faire un effort pour mentionner l’espion le plus sexy de sa majesté.

Au programme de notre leçon de botanique du jour, The seduction of the Crimson Rose, qui nous raconte les aventures de Mary Alsworthy (rencontrée dans l’opus précédent, puisqu’elle est la grande sœur de Letty) et du mystérieux et séduisant Lord Vaughn.

Petits rappel des faits pour ceux qui seraient un peu perdus. Il était une fois Mary, « belle du bal », qui par un concours de circonstances, se retrouve délaissée au pied de l’autel par son prétendant au profit de sa petite sœur.

Notre Mary, bien que quelque peu décontenancée par un tel revers de fortune (c’est la grande honte mais elle sait garder la tête haute), est vaillante, et ce n’est pas un petit échec qui va lui faire peur (c’est pas comme si, coté prétendant, elle n’avait pas une file d’attente devant son perron de toute façon). Ainsi elle décide de se remettre en chasse d’un futur mari qui pourra la mettre à l’abri du besoin.

Lord Vaughn, qui passait par là, lui fait remarquer que bon, c’est sympathique son petit plan, mais concrètement, elle ne pourra jamais être assurée du fait que le futur « Monsieur Mary Alsworthy » ne décide pas un jour, dans un excès de stupidité, de jouer toute sa fortune au jeu. Donc côté sécurité, en fait, elle peut aller se rhabiller.

Du coup il lui propose un marché. La Tulipe Noire courant toujours, Mary s’engage à jouer l’appât contre salaire. C’est qu’elle a le physique de l’emploi : sublime, une cascade de cheveux noirs sur une peau d’albâtre (je parie qu’elle n’a pas de pore tellement sa peau paraît douce !), tout à fait le genre de la Tulipe !

Mary, Lord Vaughn, elle n’apprécie pas l’apprécier autant qu’elle l’apprécie (si je vous dis que moi par contre j’apprécie, vous appréciez ?). Mais il marque un point le bougre, et alors qu’elle réfléchit, la Tulipe fait son apparition…..

Arrrgh ce suspense est insoutenable, n’est ce pas ? Je suis machiavélique, niark niark !

Plus sérieusement, je ne vais pas tout vous dévoiler, mais sachez seulement, que ce tome là, c’est sans doute le plus sérieux de tous ceux que j’ai lu jusqu’à présent.

Mary est une pragmatique. Le mariage pour elle est une véritable transaction. Tu m’offres le confort de ton toit et ton nom, je t’offre une descendance. Exactement comme ce que représentait réellement le mariage à cette époque.

Une grande réussite pour l’auteur, prendre deux personnalités dénuées de tout romantisme, les faire évoluer dans une atmosphère dangereuse où les conversations ont lieu à voix basse et où l’intimité est de rigueur, sans tomber dans les écueils du revirement de situation improbable.

Je m’explique. Il arrive régulièrement qu’un auteur nous présente des héros pragmatiques, qui pensent avec leur tête et analysent leurs actions de manière rationnelle. Là n’est absolument pas le problème, le souci vient bien souvent du fait qu’à peine lesdits héros ont-ils posé le regard l’un sur l’autre qu’une force maléfique les force à se tomber dans les bras l’un de l’autre, bien souvent dans une profusion de sentiments roses, licornes, petits cœurs et angelots (histoire que le tableau soit bien complet).

Pas de cela chez Mary et Vaughn. Chez eux cela va prendre du temps, la Tulipe ne leur laissant pas beaucoup de répit. Mais c’est tant mieux, l’intrigue n’en est que plus complexe et, enfin, vous saurez qui est cette infâme Tulipe !

Avant de vous laisser vous ruer sur l’ouvrage, un dernier mot sur Éloïse et Colin… *soupir* … ou peut-être pas finalement, certaines choses se passent de commentaires !

Bonne lecture
Tam-Tam
 

Encore une histoire de couverture…

Il y a quelques années, j’ai décidé par décret royal de fêter indéfiniment mes 25 ans, et ce que j’aime, c’est lorsque l’une de mes auteurs fétiches sort pile pour mon anniversaire son nouveau livre. 
Ce n’est pas tant le nombre de bougies qui me chagrine, mais les protestations de Chi-Chi qui essaye de me persuader d’ajouter une bougie à mon gâteau. Mais rassurez-vous, elle aura beau me menacer avec sa lourde clé anglaise rouillée, je resterai éternellement une princesse jeune…

Cela étant établi, passons à mon auto-cadeau d’anniversaire et à la sortie littéraire magique de ce début de mois. Elizabeth Hoyt et le troisième opus de sa série « Maiden Lane » qui est arrivé dans ma boite aux lettres à l’heure où les citrouilles s’illuminaient sur les bords de fenêtres. Et c’est donc bien au chaud devant ma cheminée imaginaire que j’ai dévoré Scandalous Desires.

Elizabeth Hoyt est de ces auteurs dont l’œuvre demande une mise en condition. En bonnes routières de la romance, nous saurons, Chi-Chi et moi-même, reconnaître l’erreur du néophyte si, par hasard, nous la croisons dans un train/bus/panda-taxi… Ou tout autre lieu public. Rappelez-vous, lire un Elizabeth Hoyt, c’est rougissements et palpitations assurés !

Et comme Elizabeth est une personne qui aime ses lecteurs, elle s’est appliquée avec son nouveau livre à nous mettre en condition dès la couverture. Enfin, quand je parle de couverture, je parle bien-sûr de la sous-couverture qui existe dans la romance anglo-saxonne. Cette même sous-couverture qui dévoile bien souvent des scènes très « Ouh-La-La ! ».

Une baignoire, un baiser langoureux à la lueur des chandelles, une main virile qui remonte sensuellement le long de la jambe d’une demoiselle qui profite de la propriété physique magique de la mousse (qui semble savoir quelles parties du corps recouvrir en priorité) pour se laisser aller à la langueur d’un bain avec ce que je suppose être son amant… Notez la présence de la bagounette au doigt du viril monsieur, c’est d’un goût parfait…

*soupir* (oui, je suis quand même très impressionnable)

Tournons le livre, c’est plus sûr. Et plongeons nous enfin dans le synopsis : Mickey O’Connor… bla bla bla… Silence Hollingbrook… bla bla… pirate… bla … widow (NDLR: Veuve en français)… love. Des ingrédients prometteurs ma foi. Je reprends mon souffle pour ouvrir à nouveau le livre et résister à l’appel de la sous-couverture et entame la lecture du livre…

Silence Hollingbrooke, est désormais en charge de la maison pour les enfants nécessiteux. Depuis le décès de son mari, elle a pris la suite de sa sœur Temperance qui a nettement mieux à faire depuis qu’elle a convolé en justes noces avec le délicieux Lord Caire.
Mais le veuvage n’a pas été tendre avec notre Silence. Heureusement, la petite Mary Darling, trouvée une nuit sur son pas de porte, lui permet de sortir doucement de la torpeur dans laquelle la mort de Monsieur Hollingbrooke l’avait plongé (la pauvre petite).

Mais comme il faut bien un élément perturbateur pour enfin réunir les deux héros, la voilà contrainte de quitter la maison pour aller s’installer chez le Lord du crime, Mickey O’Connor. Je vais vous laisser tout le loisir de découvrir les arguments de ce bandit au charme insolent mais leur rencontre, c’est un peu le choc des cultures. Silence est une veuve bien comme il faut, élevée à la puritaine avec une notion plus qu’établie de ce qu’est le bien et le mal. Mickey (aucun lien de parenté avec une souris) est un enfant des rues, qui a été élevé par la loi impitoyable que la pauvreté dicte aux habitants des bas quartiers. Mickey, en plus d’être un leader beau et viril, il sait ce qu’il veut. Ces derniers temps, il est d’ailleurs étonné par la nature de ses envies. C’est qu’il n’est pas habituel d’avoir envie d’une petite veuve comme Silence. Et puis, sous son costume de souris, elle a du répondant.

Cette histoire, en plus de répondre à la question éternelle « pourquoi les bad boys sont-ils toujours irrésistibles », est la rencontre entre deux âmes torturées. Et si vous pensez que seuls les thrillers peuvent vous laisser sur la brèche, attendez de voir la tension qu’Elisabeth a su créer autour de ce couple…

J’ai retenu mon souffle, au moins jusqu’à la fin. Et je n’ai qu’une hâte, que le dernier sorte pour enfin en avoir fini avec la famille des prénoms les plus hippy de l’éré victorienne! (je vous rappelle qu’après Temperance et Silence, nous aurons l’histoire de Winter)

Bonne lecture,
Tam-Tam

Note du prince pas si charmant : ce dernier a l’œil de lynx. Il a remarqué qu’en plus de la sous-couverture, le livre possédait aussi un flashcode.  Alors que je reprenais mon souffle, il a cracké le code et m’a dévoilé une vidéo qu’il va vous falloir voir puisqu’il s’agit du making-of de la sous couverture. Un bijou d’art ! 

 

A l’aveuglette

Lecteur, je n’aime pas les westerns.

Par conséquence, je n’aime pas les romances se déroulant dans un contexte western.

Ce n’est pas que je n’aime pas Clint Esatwood et Paul Newman, mais les chevauchées interminables, les ranchers et leurs problèmes de vaches, les conversations à bout de fusil dans le grand Ouest sauvage, les méchants indiens enlevant d’innocentes jeunes filles, ce n’est pas ma tasse de thé.

Et ce n’est pas un livre comme celui-là qui va me faire changer d’avis…

Mais, comme pour tout, il faut bien l’exception qui confirme la règle ! Maggie Osborne en son temps a su me faire aimer cette catégorie, mais depuis elle, bien peu de réussites. J’avais renoncé, je ne regardais même plus, la simple mention d’un cow-boy me faisait reposer le livre.

Oui, ma vie était devenue un véritable calvaire !

Tout cela pour établir que, en général, je n’aime pas les romances se déroulant durant la conquête de l’Ouest américain.

Mais j’ai aimé Marry me de Jo Goodman. Que dis-je, aimé… J’ai adoré !

Cet été, je vous disais que ce livre était dans ma pile « à lire rapidement »… Et pour tout vous avouer, puisque je n’aime pas les westerns, je ne suis pas certaine d’avoir réellement lu la 4ème de couverture avant l’achat. Sinon, je ne m’explique pas l’arrivée de Jo Goodman dans ma PAL… J’avais du en lire une bonne critique quelque part, et comme les mariages ont été d’actualité cet été, j’ai pris un risque, avec raison cette fois !

Ce qui est certain, c’est que j’ai ressorti le livre de la pile en n’ayant qu’une très vague idée de ce dont il allait être question. Et aucune idée du contexte historique !

Je l’ai donc ouvert sans savoir que notre histoire se déroule dans le Colorado, en 1884. Quand j’ai vu ça, j’ai failli reposer le livre aussitôt. J’ai peiné pendant à peu près les 5 premières pages. Puis j’ai été intriguée. Puis franchement appâtée. Puis carrément accrochée !

Et pour finir, j’ai lu ce petit livre de 440 pages en 3 jours… (ce qui n’est pas impressionnant pour certaines mais énorme pour moi qui n’ai plus le temps de lire que dans les transports !)

Donc, dans le Colorado, en 1884, voilà un contexte qui m’a fait penser à « Dr. Quinn, MD », que je regardais religieusement tous les mardis soirs quand j’étais jeune ! (enfin plus jeune que maintenant, c’est évident, puisque je ne vieillis pas)

Coleridge Braxton Monroe est médecin, bostonien, fortuné. Cole, de son petit nom, est aussi le gardien de sa sœur de 16 ans, Whitley… laquelle est un peu fantasque, un peu originale, et farouchement loyale à son frère. Tous deux se soutiennent mutuellement et veillent l’un sur l’autre, parfois à leur insu. C’est pour cela que Whitley, qui voit bien que son frère use sa santé et son talent dans un grand hôpital, sous la houlette d’un chef-dinosaure qui refuse tout progrès et tout changement, décide de prendre les choses en main. Elle répond de sa plus belle plume à une annonce pour un poste de médecin dans une petite ville du Colorado… Poste qu’elle va bien entendu décrocher !

Le plus difficile étant réglé, Cole engagé, il ne reste qu’à lui annoncer la nouvelle et à le convaincre que déménager à Reidsville est une excellente idée.

Je ne vous en dirais pas plus, je crois en effet que rien ne pouvait leur arriver de mieux que ce déménagement et, vu leur histoire, je ne crois pas qu’ils me contrediront !

J’ai aimé découvrir cette histoire sans savoir où je mettais les pieds ; j’ai aimé que rien ne soit attendu ; j’ai aimé ne pas retrouver l’avalanche de clichés trop souvent associés au genre ; j’ai aimé la qualité d’écriture de Jo Goodman qui n’hésite pas à utiliser les flash-backs et à changer le point de vue du narrateur pour mieux nous plonger dans son univers sans nous ennuyer ; j’ai aimé que l’histoire soit solidement appuyée par une bonne connaissance, à la fois de la médecine de l’époque et de la vie quotidienne dans une petite ville de l’Ouest ; j’ai aimé la finesse des personnages, où même les « méchants » de l’histoire ne sont pas manichéens… Et bien sûr, est-il besoin de préciser que j’ai aimé la (très) belle histoire d’amour de Cole et de son héroïne, dont je ne souffle mot pour ne pas gâcher la surprise !

Je disais donc, je n’aime pas les westerns. Mais j’ai aimé Marry me et je suis sûre que vous aimerez aussi !

Bonne lecture, 
Chi-Chi

Les émeraudes sont éternelles

L’aube est enfin là, la fête de la veille résonne encore dans mes oreilles, et mon estomac se rappelle dangereusement à moi… Je n’aurais peut être pas du reprendre une troisième part de brownie…

Mais que voulez vous, ce n’est pas tous les jours que l’on fête l’anniversaire d’une princesse ! Chi-Chi a soufflé hier ses bougies avec brio, et le temps d’une soirée, nous avons pu gouté aux charmes d’un bal à notre image. Pas de quadrille, mais des vieux tubes des années 80, pas de valse, mais des classiques des années 90.

Ce matin, mon esprit vogue vers d’autres soirées, irlandaises cette fois-ci. Car après nous avoir ouvert les portes du salon de Joséphine Bonaparte et invité aux bals les plus demandés de la Saison londonienne, notre œillet favori et sa joyeuse bande de d’espions nous emmènent en verte Erin dans « The Deception of the Emerald RIng ».

Et parce qu’il ne fait pas bon folâtrer dans l’herbe verte ces derniers temps en Irlande, du renfort arrive en la personne du stratège de l’ex-ligue de la Gentiane, Lord Geoffrey Pinchingdale-Snipe. NDLR : Pour ceux qui ne suivent pas, retenez que c’est une fois encore un espion superbement formé, d’une intelligence rare et d’un charisme à faire se pâmer les plus coriaces des vieilles filles.

Ce qui le différencie de Miles et Richard, me demanderez vous ? Lord Geoffrey Pinchingdale-Snipe, ou Geoff pour les intimes, est amoureux. Il est amoureux ET n’a absolument pas honte de le crier sur les toits, de réciter à qui veut l’entendre des sonnets composés par son brillant esprit en honneur de la beauté de la belle Mary.

D’ailleurs, il a prévu de fuir avec la belle pour se marier en douce. Seulement, comme dans bien des scénarios parfaitement huilés, un seul grain de sable suffit à grimper le mécanisme. Et ce jour là, le grain de sable a un nom : Letty Alsworthy, qui n’est autre que la petite sœur de la fameuse Mary. Deux ou trois quiproquos plus tard, voilà nos héros mariés pour sauver les apparences.

Écœuré d’avoir perdu l’amour de sa vie, et pas vraiment décidé à se montrer courtois avec sa nouvelle femme, Goeff part en Irlande porter main forte à l’Œillet dès le lendemain de la noce. Bien décidée à ne pas laisser cette situation en l’état, Letty le suit…

Il ne sera pas trop d’un livre pour qu’enfin ces deux-là se décident a établir une communication « constructive », car entre les apparences, l’insurrection irlandaise, l’Œillet, la Tulipe et le fantôme de Mary, Lauren Willig n’aura pas rendu la situation facile pour notre rouquine à la tête bien vissée sur les épaules et son nouveau mari !

Bonne lecture,
Tam-Tam

PS: Je commence à me prendre au jeu des références James Bondiennes dans le titre!!

Goldfinger aurait un faible pour les tulipes…

Programme du jour… La suite des aventures d’Éloïse et son jardin aux espions. Vous allez voir, d’ici peu, vous serez incollables sur les différentes espèces de fleurs qui y fleurissent.
La semaine dernière, nous avions quitté Amy et Richard en plein bliss marital, tandis qu’à notre époque, Éloïse découvrait le charme anglais (le syndrome Colin Firth a encore frappé j’en ai peur) chez tante Arabella.
En ayant fini avec le coffre de correspondance, notre universitaire s’est arrangée pour se faire inviter dans la maison ancestrale des Selwick afin d’explorer les archives et de continuer sa quête de vérité sur « the pink carnation »…
Elle ouvre un ouvrage poussiéreux, et nous voilà plongés une fois de plus dans un jeu d’espionnage à la mode napoléonienne. Et c’est à travers les yeux de Henrietta et de Miles que nous découvrirons les dessous du contre-espionnage car figurez-vous que la rumeur est arrivée à Londres. La Tulipe noire, un opératif français des plus meurtrier est de retour après une longue absence.
Espion parmi les meilleurs, la Tulipe a toujours filé entre les doigts de la Gentiane et du Mouron. Et cette fois-ci, c’est au cœur même de la haute société londonienne qu’elle semble vouloir frapper…
L’Œillet rose n’est pas disponible, qu’à cela ne tienne, Henrietta a plus d’un tour dans son réticule et entend bien prouver à sa mère, à son cher frère, et à tous autour d’elle qu’elle n’est plus une enfant et qu’elle est tout à fait à même de démasquer l’espion le plus redoutable du royaume, un Goldfinger napoléonien si vous me permettez l’allusion.
Miles de son côté, a promis à Richard qu’il garderait un œil sur celle qu’il considère comme sa petite sœur, enfin sauf ces derniers temps, où il semble se découvrir des pensées fort inconvenantes (mais qui nous arrangent bien, nous lecteurs) à l’égard de la jeune fille.
Sans vous en dévoilez plus sur ses aventures, quelques détails tout de même, histoire de vous faire saliver. Des deux histoires, ma préférence va pour le moment à l’histoire entre Henrietta et Miles. Plus spontanés, plus natures, c’est avec plaisir que j’ai pu observer les deux personnages pester contre ces nouveaux sentiments qui ne sont pas les bienvenus.
Et puis, ils ont tous les deux cette qualité « next-door » qui rend un héros accessible. Richard est chevaleresque certes, Amy donne dans les plans rocambolesques et la tragédie grecque, mais il est confortable de savoir qu’un esprit logique et cartésien peut aussi se « faire avoir » par l’aiguillon de l’amour.
Miles aura tout fait pour ne pas succomber, tandis qu’Henrietta aura longtemps gardé la tête dans le sable… hilarant lorsque de notre confortable position de lecture omniscient, nous « savons » !
Et la Tulipe dans l’histoire ? Ohhhh, elle est aussi maline qu’elle est vilement brillante ! Préparez vous à la détester !
Bonne lecture,
Tam-Tam
PS : J’ai commencé le troisième tome qui semble m’emmener en Irlande. Je ne peux pas plus résister à l’appel des verts leprechauns que Miles n’aura pu résister aux charmes de Hen’… La suite la semaine prochaine, hopefully !

Dans une autre vie, James Bond était horticulteur

Vous ne le saviez pas ? Ce n’est pas grave, j’ai lu un livre où tout est bien expliqué : James Bond, dans un autre vie, avait Napoléon pour ennemi.  Il ne vivait que pour protéger sa chère Grande-Bretagne des griffes du Mini-Pouce corse! Il était courageux, il était vaillant et avec ses compères, il avait un nom de code « botaniquement chargé ». Au revoir monsieur Bond et bonjour à « l’œillet rose », « le mouron rouge » et la « gentiane violette » !

Ce jardin aux espions ouvre une nouvelle série de livres qui, pour changer, ne m’ont pas été recommandés par Chi-Chi (le monde continue de tourner? vraiment?) mais par une de nos lectrices qui a la fièvre de la romance au corps et un gout prononcé pour le sirop d’érable, j’ai nommé Pimpi.

Cette dernière, apprenant que je traversais une phase peu enviable de désert de lecture (40 livres en souffrance, mais aucune envie d’en prendre un et de l’ouvrir) s’est mise en tête de me redonner « le goût » et s’est mise à me parler de sa série chouchoute par Lauren Willig.

Vous serez rassurée d’apprendre que je ne me suis pas laissée persuader comme ça. Je ne suis pas une princesse facile! Elle a du recourir à tout son talent de persuasion, se montrer tour à tour charmeuse et catégorique… Tant et si bien que je me suis résolue à me procurer le premier de la série en audiobook (dans la vraie vie, votre Tam-Tam passe pas mal de temps au volant, l’audiobook, c’est la garantie que je puisse lire plusieurs heures par jour !) et j’ai passé la semaine à découvrir ce nouvel univers… Imaginez…

Il ne fait pas encore jour, me voici donc au volant de ma batmobile, et sur les conseils de Pimpi, l’audiobook « The Secret History of the Pink Carnation » résonne dans l’habitacle. Je découvre Eloïse… Universitaire en mal de matériel pour sa dissertation de thèse, elle nous raconte comment et pourquoi elle a décidé de lever le mystère qui plane au dessus de ce groupe d’espions de l’aire napoléonienne et de découvrir enfin l’identité secrète du plus valeureux d’entre eux : the Pink carnation aka l’œillet rose (sexy le nom de code hein?).

Mais Éloïse a un problème, elle a compulsé toutes les archives possibles et inimaginables, elle a passé un nombre d’heures incroyables le nez penché sur des rapports insipides du ministère de la Défense, mais pas la moindre mention de l’espion le plus connu de Grande-Bretagne, après James et son martini bien sûr!

Pour tacher de retrouver la piste du furtif bouton (c’est le jour de la métaphore filée sur le thème du jardin, qu’on se le dise!), elle s’est résolue à contacter les descendants des autres espions du jardin, ceux dont l’identité à été découverte par les français à l’époque même des faits. Et c’est donc avec la motivation du désespoir qu’elle se rend chez Arabella Selwick-Alderly, pour découvrir…………… un coffre entier de correspondance entre les divers fleurs du jardin des espions (quand vous en aurez marre des allusions botaniques, vous me ferez signe hein?) !

La voilà donc plongée dans la correspondance d’Amy, au grand dam d’un certain Colin, neveu de cette chère Arabella, qui ne voit pas la présence de notre américaine d’un si bon œil (NDLA : Je flaire une affaire entre ces deux-là sur plusieurs volumes, mais passons). Nous découvrons donc avec elle l’univers napoléonien de la jeune fille.

Française par son père, Amy Balcourt a beaucoup souffert de la révolution qui lui a ravi son père, plongeant sa mère dans une « mélancolie » qui l’a précipitée vers la tombe elle aussi. Elle a grandi avec les histoires des prouesses du Mouron Rouge (oui, vous l’avez bien compris, l’auteur fait une référence directe aux livres de la Baronne Orczy) et de son successeur, « The Purple Gentian ». Elle caresse depuis toujours l’espoir de rejoindre sa ligue et de combattre à ses côtés le joug Napoléonien et profite d’une invitation lancée par son frère resté en France pour traverser la manche avec sa cousine…

Mais qui est ce fameux espion ? Je ne souhaite pas tout vous dévoiler, mais sachez juste qu’iI est grand, blond, sait se mouvoir avec discrétion (surtout sur les balcons) et possède un sens de l’honneur digne de tous les espions de sa majesté… Et puis, avec un nom de code de la mort qui tue : the Purple Gentian, il ne peut qu’être irrésistible non ?

Entre le bel espion et sa « Gentian Girl », l’avenir de la monarchie est entre de bonnes mains. Enfin, pas tout à fait…

De l’aventure, du mystère, de l’humour, j’ai béni les kilomètres parcourus cette semaine et j’ai enfin résolu le mystère de la gentiane violette…

Je n’ai qu’une hâte, découvrir la suite avec le masque de la Tulipe Noire…

En attendant, bonne lecture !
Tam-Tam

PS : La photo, c’est un peu Colin, un peu la Gentiane… Et c’est toujours très agréable à regarder, surtout qu’il a de la bonne lecture à portée de main, héhé! 
PS 2 : pour les myopes, notre ami Alexander lit « The Secret History of the Pink Carnation »!!!

Diane chasseresse (aucun rapport)

Le retour ce matin de notre chère Lady V qui a bien voulu prendre la relève en mon absence avec l’un de ses livres favoris !
Soyez bien gentils avec elle, et je reviens dès la semaine prochaine,
Chi-Chi
 
Quand Jeremy Trescott, comte de Kendall, est réveillé en pleine nuit par des coups à la porte de sa chambre, il ne s’attend pas à ce que Lucy, la petite sœur de son hôte et meilleur ami Henry et l’incarnation pour Jeremy des sept plaies d’Egypte, lui saute soudainement au cou et l’embrasse fougueusement!
 
Flashback : déjà orpheline de père avant même sa naissance, Lucy perd sa mère à l’âge de 11 ans et se retrouve sous la tutelle de son frère Henry, 20 ans. Ce dernier, un peu perdu, invite alors ses trois meilleurs amis depuis la pension à le rejoindre dans leur propriété pour la saison de chasse (en automne): Félix, gentil et calme (qui fait surtout de la figuration dans l’histoire mais passons), Jeremy, le plus riche et titré des quatre, mais aussi froid et sérieux qu’il cache un douloureux secret (il faut bien un peu de mystère dans l’histoire) et enfin Toby, sympathique et grand séducteur de la bonne société londonienne. Leur première partie de chasse tourne presque au drame quand Toby manque de tirer sur Lucy. Pas traumatisée pour deux sous, la fillette tombe éperdument amoureuse de lui.
  
Huit ans plus tard, Henry est marié, père d’une famille qui ne cesse de s’agrandir et débordé par la gestion du domaine a élevé Lucy sans autorité ni réel enthousiasme en suivant une règle implicite: elle peut faire ce qui lui chante, mais pas de larmes. Jamais. Pas de problème pour la jeune femme qui est devenue presque un garçon manqué, les cheveux mal coiffés, avec plus d’intérêt pour la chasse et la pêche que pour la couture et qui n’a jamais quitté la propriété où elle est née. En effet, son entrée dans la bonne société a déjà été repoussée deux fois.
  
Mais tout déraille le jour où Félix ramène non seulement sa toute jeune épouse à leur annuelle réunion, mais aussi Sophia, la parfaite petite sœur de celle-ci, dont Toby est tout de suite sous le charme. Lucy, désespérée à l’idée de voir celui qu’elle adore depuis si longtemps (ce dont tout le monde, y compris et surtout le principal intéressé se rend compte!) s’engager avec une autre, décide de tenter le tout pour le tout: séduire Toby et le forcer ainsi à l’épouser. Mais afin d’être un minimum préparée, elle décide de s’entraîner sur le seul disponible à proximité: Jeremy. Et tant pis s’ils passent l’essentiel de leur temps à s’envoyer des piques, elle est tout ce qui a de plus déterminé, même s’il est évidemment aux yeux de tout le monde que Toby ne l’a jamais vu et ne la verra jamais autrement que comme une petite sœur. Le jeu se complique encore plus quand Henry et Toby, qui veut attendre la fin du séjour pour demander Sophia en mariage, demandent à Jeremy de «distraire et occuper l’attention de Lucy». Ils ne se rendent alors pas compte qu’ils viennent de déclencher de très nombreux changements dans leur relation à tous et de bouleverser la vie de tous les invités…
  
«Goddess of the Hunt» est le premier d’une série de trois livres de Tessa Dare, chacun étant des points de vue des personnages principaux du roman. Le deuxième est narré par Sophia, que personnellement j’ai trouvé insupportable ( alors qu’elle apparaissait comme sympathique dans le premier) et est nettement moins drôle que l’histoire de Lucy. Car les tentatives absolument pas subtiles pour apparaitre plus ladylike et féminine aux yeux de Toby sont ridicules à souhait (et donc hilarantes) et les différents personnages ne manquent ni de répartie ni d’ironie. Enfin, on s’attache rapidement à tous ces personnages, loin d’être parfaits, jaloux, parfois égoïstes et immatures (Henry, Lucy et Toby en sont les plus beaux exemples) mais qui cachent une certaine fragilité et une affection les uns pour les autres (enfin certains plus que d’autres quand même, n’exagérons rien) et c’est justement ce qui les rendent si réalistes.
  
Bonne lecture,
Lady V. 
PS : La série est actuellement en cours de traduction chez J’ai Lu sous le titre de Trois destinées (L’impulsive, L’aventurière et L’idéaliste – dernier tome qui sortira en décembre).

Balzac romantique…

Aujourd’hui, je vis dangereusement… Aujourd’hui, je parle d’un VRAI classique. Toute lectrice de romance qui s’y connait un peu a déjà entendu parler de Kathleen Woodiwiss. C’est un peu comme lire du Balzac (oui, j’ose, quand je vous disais que je prends des risques aujourd’hui…), c’est un classique, il faut tester sous peine de rater sa vie (je sens que ces risques ne vont pas faire de bien à ma santé)! Après, on aime ou pas, c’est difficile de prévoir mais c’est un passage obligé je crois. Car si Johanna Lindsey représente la romance old-school, Kathleen Woodiwiss c’est la vieille old-school (et un pléonasme).

En ce qui me concerne, je n’ai qu’une tentative à mon actif (et 3 en attentes dans ma PAL, mais chut!) : A rose in winter, audacieusement traduit sous le titre d’« Une rose en hiver ». Livre qui a été publié pour la première fois en 1982. Aïe… Oserais-je le dire? Ce livre est plus vieux que moi! Je défaille, voilà une prise de conscience pour le moins déplaisante…

Mais assez de suspens, je sais que vous mourrez tous d’envie que je vous parle de ce livre… Enfin tous… les quelques égarés malheureux qui ne l’ont pas encore lu évidemment! Point d’inquiétudes, il n’y a pas ici de spoilers que l’on ne trouve sur les 4ème de couverture…

A rose in winter nous conte donc l’histoire des amours contrariées de la belle Erienne Flemming. Oui, belle, car à cette époque, l’héroïne ne peut qu’être renversante de beauté. Rousse, la peau d’albâtre, petite, la taille fine et les seins hauts, les mains délicates… Et docile de préférence ! Les grandes, les vieilles, celles qui avaient des taches de rousseur ou une jambe en moins, celles qui avaient le malheur d’avoir de l’esprit sont mises au rebut, pas le droit de rencontrer âme sœur. Et je ne vous parle même pas des brunes, des sorcières, des rivales vénéneuses vouées à finir leur vie dans d’atroces souffrances!

Mais j’exagère, car si Erienne est une subliiiime jeune fille, elle n’est pas complètement cruche, et surtout, elle a le sens de l’honneur, elle est droite et morale. Cette précision peut sembler anodine, mais vous verrez qu’elle a son importance pour la suite. Par contre, elle est bien docile. Notre jeune fille vit dans le charmant village de Mawbry, au Nord de l’Angleterre en 1792. La précision est importante, notre histoire commence un 23 octobre. L’exactitude historique est au cœur de l’intrigue, comme vous allez très vite vous en rendre compte. Ou pas.

Mais assez de digressions, revenons à notre mouton, pardon, à notre héroïne.

Erienne (quel nom, franchement) a un crush pour Christopher Seton. Il est beau, il est ténébreux, il a toutes ses dents, son père ne peut pas le voir en peinture, l’affaire est dans le sac et quelques baisers échangés suffisent à convaincre la jeune fille qu’il s’agit là d’un grand amour.

Problème, le père d’Erienne est endetté jusqu’au cou. Et, comme tout bon parent qui se respecte, pour se tirer de cette situation délicate, papa Flemming a organisé une vente aux enchères. Le seul détail qui coince dans ce plan parfaitement au point, c’est qu’il n’a plus rien à vendre. Ah mais si, pardon, il lui reste sa fille. Non contente de lui servir de Cendrillon, elle va aussi lui éviter la prison pour dette! C’est là que l’exactitude historique prend tout son sens, Mesdames (et Messieurs)… Il semblerait que, en ces temps reculés, dans ces contrées sauvages (c’est loin l’Angleterre), ce soit une coutume tolérée que de vendre sa fille au plus offrant. Attention cependant, il ne s’agit pas de la vendre pour en faire n’importe quoi, mais de la vendre en mariage. Une façon habile de renverser la coutume de la dot en fait. C’est donc pour cette raison qu’il était important que notre héroïne soit renversante de beauté, comment espérer en tirer un bon prix sinon ?

Enfin, ne croyez pas que papa Flemming fait cela de gaité de cœur, non non, il aime sa fille. C’est juste qu’il aime sa bouteille de gin un peu plus… Pauvre Erienne, elle voulait épouser Christopher Seton, la voilà « achetée » par Lord Saxton. Christopher n’est même pas venu assister au spectacle, il n’a pas les moyens d’acheter sa belle. Mythe éternel des amants séparés, ou simple goujaterie ?

Quand au futur époux, comment vous le décrire… A en croire le public lors de la vente aux enchères, le diable lui-même ferait moins peur à voir. Noble local que tout le monde avait cru mort dans un incendie quelques années plus tôt, l’individu qui revient est boiteux, bossu, la voix éraillée, tout de noir vêtu, portant masque et gants pour que pas un centimètre de peau n’apparaisse. Il se murmure que les flammes ont si horriblement défiguré l’homme que celui-ci ne supporte plus le regard des autres. Belle perspective pour notre jeune héroïne !

Malgré ce nouveau statut de femme mariée, Christopher n’a pas dit son dernier mot, il entend bien trouver un moyen d’arracher Erienne à cette vie sans lui… 

Voilà donc cette malheureuse coincée entre un mari qu’elle ne connait absolument pas mais qui, contre toute attente, la traite bien, et cet homme vers qui son cœur (enfin ses hormones) la porte…

Mais j’en ai déjà trop dit, il va falloir maintenant vous laisser le bonheur de découvrir par vous-même les multiples mésaventures amoureuses d’Erienne et la personnalité extraordinaire de Lord Saxton (car oui, ce n’est pas l’amoureux qui remporte pas mon suffrage, j’ai décidé de me faire la gardienne de l’honneur bafoué et de soutenir le mari).

Si je me moque de certains aspects terriblement vieillots, ne vous y méprenez pas. Une rose en hiver est un livre passionnant qui vous emporte dans son monde, un grand moment épique et romanesque qui devrait particulièrement plaire aux fans d’Angélique et de Scarlett !

Bonne lecture, 

Chi-Chi
 

Celle par qui tout a commencé

Judith McNaught à l’honneur aujourd’hui après une série qui vous aura tenu en haleine pratiquement un mois. Un mois pour étudier avec sérieux ces auteurs qui naviguent entre le passé et le présent, ces auteurs qui savent aussi bien manier le corset et les jupons, que les téléphones portables et les voitures à gros cylindres.

Mais à l’origine de cette étude, il y avait une auteur, et un livre dans lequel je m’étais plongée alors que les derniers jours de l’été sonnaient. Judith McNaugh et son « Until You ». C’est étrange parfois comme certains livres semblent avoir été placés sur votre chemin. « Until You » fut de ceux-là, déniché lors du fameux voyage diplomatique qui vous aura permis de passer un mois entier en présence de nos guest-stars.

Mais revenons à « Until You ». Romance historique écrite par une auteur découverte dans le contemporain, ce dernier raconte l’histoire de Sheridan Bromleigh et de Stephen David Elliott Westmoreland Comte de Langford (à vos souhaits !).

L’honnêteté me pousse à vous révéler un fait des plus critiques : j’ai lu ce roman dans sa version française il y a une dizaine d’années (à l’époque où j’ai découvert l’auteur), mais ma mémoire étant des plus faillibles, j’ai complètement oublié le-dit roman, jusqu’à la relecture de celui-ci, quand, arrivée à la page 57, j’ai eu une vague impression de déjà-vu. Mon incapacité à retenir les noms sera ma perte, c’est dit!

Vous me direz, ceci en dit peut-être long sur le roman en question, mais pas du tout !

L’histoire entre Stephen et Sheridan est plutôt bien menée. La jeune fille a été élevée aux États-Unis, de manière peu conventionnelle, suite au décès de sa mère. Elle sait monter un cheval comme une écuyère de cirque, enfile un pantalon comme d’autres enfilent des corsets et possède un répertoire d’injures qui ferait honneur au capitaine Haddock.

Fort heureusement, elle sait aussi être un portrait de convenance, grâce aux enseignements de sa tante. Tout irait pour le mieux si, à son arrivée en Grande Bretagne, notre héroïne ne perdait pas la mémoire…

Coup de chance pour elle, et pour notre histoire, ce malencontreux accident survient alors que notre héros Stephen Du nom à Ralonge se trouve à ses côtés. Un petit coup de pouce du destin, ou une chute de cargaison (tout dépend du point de vue), mais voilà donc nos héros en présence l’un de l’autre.

Alors que Sheridan tente de retrouver les bribes de son passé, elle découvre Stephen. Ce dernier est un héros historique comme on les aime : beau, charmant, noble mais enclin aux propositions indécentes, arrogant et réticent à admettre ses erreurs. Bref, un héros un peu « rake » sur les bords.

J’ai fait l’erreur de m’attendre à une histoire d’amnésie assez « traditionnelle » et finalement quelque peu sans saveur : héros rencontre héroïne, héroïne perd mémoire, couple tombe follement amoureux, héroïne retrouve mémoire, héroïne n’est pas de son rang, héros fait proposition indécente, etc…

Mais je suis heureuse de vous annoncer que Judith, dans son infinie sagesse, a su trouver les éléments nécessaires pour perturber ce schéma éculé. Elle a su créer une folle équipe de personnages secondaires et de situations parallèles qui donne de la profondeur à ce roman, pour le rendre très bon.

Si bon, que je ne m’explique pas vraiment cette amnésie partielle de ma part, car si j’avais complètement oublié « Garçon Manqué » (titre français), je garde un très beau souvenir de « Séduction » (Remember When)… Peut être ai-je été frappée du même mal que l’héroïne ?

Mais penchons nous donc sur ce fameux contemporain : « Séduction ». Diana Foster, Cole Harrison et son ambiance texane. Il me suffît de voir la couverture pour me remémorer certaines scènes empruntes de sensualité, de chaleur, et de haute société sudiste.

Cole Harrison est un businessman accompli. Bien des années ont passées depuis le temps où il travaillait dans les écuries Foster pour payer ces études. C’est dans ces mêmes écuries que Diana Foster est tombée amoureuse de lui. Bien des années plus tard, les voilà de nouveaux réunis.
A l’époque la jeune fille était une riche héritière, mais un revers du destin l’a forcée à travailler dur pour sauver sa famille de la ruine. Aujourd’hui, elle aussi est à la tête d’une entreprise florissante. Deux travailleurs hors du commun, à la volonté de fer qui décident de s’unir. Non, ce ne sera pas un mariage sous le signe de l’amour, mais chacun à quelque chose à tirer de cette situation : Cole donne satisfaction à son grand-père qui lui a posé un ultimatum « tu te maries, ou c’est la ruine », et Diana sauve son image du scandale (lequel, je vous laisse découvrir).

Encore un scénario cousu de fil blanc ? Que nenni ! Judith a plus d’un tour dans son sac, et sa plume m’a enchanté encore une fois de rebondissements imprévus, de personnages plus subtils que les apparences ne le laissent entendre… Un réel plaisir de lecture !

Comment les départager alors? Pour les besoins de cette chronique, j’ai été farfouiller dans la vie de l’auteur, pour savoir si elle était comme AQ/JAK, et que ce va-et-vient entre historiques et contemporains était une habitude ou si, comme Lisa Kleypas, elle ne s’était tournée vers le contemporain que récemment…

Et bien figurez vous qu’elle a commencé par l’historique, mais voyant que de plus en plus d’auteurs débarquaient sur ce même marché, elle s’est réinventée auteur de contemporain et n’a plus vraiment changé depuis.

Si une partie de moi se dit que c’est peut-être dommage, je préfère qu’elle se concentre sur un genre et qu’elle y excelle, une déception est si dure à gérer !

Je referme à présent cette série Passé/Présent, je n’écarte pas l’idée d’y revenir un jour… Mais en attendant, vous avez de la lecture devant vous !

Tam-Tam

NB: Sur la photo vous pouvez apercevoir « Once and Always », autre roman historique de Judith McNaught, il est désormais dans ma PAC (Pile à Chroniquer), mais si vous voulez prendre de l’avance, c’est un bon cru de l’auteur!
 

Le destin de Lisa

Cette série d’articles m’aura permis de me plonger dans mes archives. C’est avec plaisir que j’aurais redécouvert certains historiques de Teresa Medeiros, je me serais absolument, positivement régalée avec Jayne Ann Krentz la semaine dernière et, pour l’article de ce jour, j’ai déniché au fond de ma bibliothèque mes très… anciens, très… kitch…  Lisa Kleypas édités chez J’ai lu à l’époque où le mulet était de rigueur !

Depuis mon initiation à la romance, ma bibliothèque a eu le temps de voir défiler des romans de l’auteur. De ces séries qui ont récemment fait palpiter mon petit cœur de midinette, des romans en VF lu à l’abri des couvertures à la fin du 20ème siècle, en passant par ses récentes séries texanes, entre Lisa Kleypas et moi, c’est une histoire sérieuse.

Si bien que si le choix du contemporain s’est fait très rapidement, choisir l’historique qui allait servir à mon argumentation n’a pas été sans mal.

Me fallait-il me tourner vers les Hathaway et leurs excentricités ? Me fallait-il envisager le quatuors des Wallflowers, ses rakes, ses bals et ses parties de « rounders » dans la prairie ?

J’aurais pu. Et en toute honnêteté, ce choix m’aurait sans doute économisé une nuit blanche. Mais c’était sans compter sur l’hypnotique attraction des couvertures « rouge passion » de ma bibliothèque. Il vous faudra remercier J’ai Lu, chers lecteurs, car c’est grâce à eux qu’aujourd’hui l’histoire de Sara et Derek servira à mon argumentaire.

La loterie de l’amour…. *soupir*…..*re-soupir*………….

Il fait parti de ces romans qui marquent le début d’une ère. Avant Derek, ma vie me semble en rétrospective morne, triste, transparente…

Ce héros a ajouté une nouvelle nuance à ma palette de mesure. En l’an 1 AD (Avant Dereck, pendant temporel de l’échelle de Hugh Jackman), j’avais ouvert ce livre avec l’innocence de l’agneau qui vient de naitre, encore ignorante de l’explosion de sensualité et de sentiments qui allaient me chambouler à l’intérieur de moi à peine le livre entamé.

Plantons le décors : Londres, extérieur nuit. 

Notre héros sort d’un tripot alors qu’il se fait sauvagement agresser par deux individus patibulaires armés d’une lame. Alors que le sang coule déjà, une déflagration retentit. Sara, écrivain de son état, vient de quitter sa position d’observatrice pour porter secours à notre héros, qui loin de lui en être reconnaissant, jure comme un poissonnier.

Cela mes petits amis, c’est l’ouverture du premier chapitre. Je vous passe les détails, mais sachez qu’un chapitre m’a suffit à entrevoir la sexytude de Derek (un mec qui vient de se prendre un coup de couteau et qui reste irradiant de sensualité comme il le fait vaut forcément le détour). Un chapitre seulement m’a été nécessaire pour tomber amoureuse de Sara (en tout bien tout honneur, hein !). Une héroïne qui sauve le héros à coup d’arme à feu, ça force le respect. Et cela change enfin de ces damoiselles qui se pâment devant un papillon mais hurlent d’horreur devant une chenille. 

Sara est de celles qui savent ce qu’elles veulent et n’hésitent pas à retrousser leur manches pour atteindre leur objectif.

L’objectif de Sara, écrire. Pour cela, elle a besoin de Derek et de son club, car elle entend capturer l’atmosphère des tripots londoniens pour son prochain livre. Et passer par le lit du monsieur n’est pas prévu au programme. De son côté, le viril Derek n’a que faire des petites souris à lunettes et bonnet et n’a qu’une hâte, que Sara reparte vers sa campagne et qu’elle le laisse tranquille !

Présenté comme cela, on pourrait croire que ce n’est qu’une énième histoire de rake réformé. Il y aurait de cela si Derek n’était pas issu du ruisseau. Pas de noblesse chez le monsieur. Il est cru, il est grossier, il est ambitieux, il n’a aucun scrupule. Il est calculateur, manipulateur, conspirateur… en un mot parfait.

Sara va devoir puiser dans son infinie patience, avoir recours à son intelligence et à son sens de la repartie à de nombreuse reprises pour faire tomber une par une les défenses d’un homme qui a passé sa vie entière à se battre contre une destinée qui ne lui a rien donné. Tout ce qu’il a, Derek a dû le dérober, le subtiliser, se battre pour l’avoir. Et moi, petit cœur d’artichaut que je suis, je n’ai qu’une envie, prendre dans mes bras et consoler cette grande coquille musclée qui cache un intérieur plus fondant que de la guimauve.

Vous l’avez compris, « La loterie de l’amour » est un de mes must-have. Non seulement le héros est un être sombre et compliqué avec une sensualité en diable mais l’héroïne est une guerrière ! Un duo de choc, pour un historique mémorable.

Lisa Kleypas place la barre haut. D’emblée.

Mais heureusement pour elle, pour son excursion littéraire dans le monde du contemporain, l’auteur a choisi une série au Texas. Contré du cliché viril par excellence, cet état nous aura donné les Ewing, les Bodeen et les Travis !

L’histoire de ces derniers nous est contée sur 3 tomes :
Sugar Daddy – Mon nom est Liberty
Blue-eyed Devil – Bad Boy
Smooth Talking Stranger – La peur d’aimer

Dans un soucis de justice, j’ai choisi pour mon argumentation d’étudier le cas de d’Hardy Cates et de Haven Travis… Qui est donc sensé être un bad boy, on l’aura toutes compris!

Pour comprendre le feu qui brule en Hardy, il faut se pencher sur ses origines. Il a grandi dans un mobile-home, il travaille depuis qu’il a l’âge de tenir sur ses jambes, il se bat pour survivre depuis que son père a décidé que punching-ball était un parfait rôle pour lui et sa mère…

Depuis cette époque maudite, Hardy en a accompli du chemin. Mais il en veut toujours plus, à n’importe quel prix, même si cela implique d’utiliser Haven Travis, fille de l’ingénieux patriarche Travis, lui-même à la tête d’un patrimoine colossal.

Si Travis à tous les ingrédients pour faire un bad boy parfait (passé torturé, rage de réussir, corps à damner un saint…), il n’est (malheureusement) pas à la hauteur de Derek. Certes Derek n’a jamais fait dans la dentelle, mais à la lecture du livre, j’avais déjà une dent « contre » Travis. En effet, ce dernier apparaît déjà dans le premier tome. Je ne voudrais pas spoiler plus, mais disons qu’il n’y endosse pas le plus beau des rôles.

Je suis rancunière que voulez-vous… Ou bien est-ce mon esprit qui a du mal à imaginer un « reformed rake » contemporain, quoiqu’il en soit, Travis fait perdre des points au contemporain de Lisa.

L’héroïne aurait pu compenser cette perte, mais cette dernière n’arrive pas à la cheville de Sara. Elle a une histoire complexe certes ! Elle est tout en nuances certes ! Et elle est combative certes ! Mais Sara, c’est un peu une amazone à lunettes.
Cela a un charme fou. C’est Super-bibliothécaire et Wonder-vieille fille réunie !

Ou alors est-ce tout simplement dû à l’absence de coup de feu.

Mon affection pour la famille Travis est grande. Si grande que je vous recommande la lecture de cette série. Mais plus qu’un must-have, cette trilogie me laisse présager de belles choses dans la carrière « contemporaine » de Lisa. 

Un bon Kleypas, c’est comme le bon rouge, il faut le laisser murir. De leur côté, les historiques ont déjà eu le temps de devenir des grands crus !

Bonne lecture,

Tam-Tam
  

Blog, Acte I, Scène 1

Aux origines de ce blog, il y a…
– Deux princesses pourvues de bibliothèques plus que conséquentes
– Notre rencontre, un jour de Salon du livre, il y a trois ans et des poussières
– Notre amour commun de la romance, genre ô combien négligé et maltraité
– Un trafic de bibliothèques (avec l’échange de valises entières de livres) entre nos appartements voisins
– Le prince pas si charmant qui a emmené ma comparse vivre dans de lointaines contrées (et j’aime autant vous dire que le trafic de valises est beaucoup moins marrant depuis…)
– L’idée qu’il fallait trouver un truc pour continuer à discuter pendant des heures de nos dernières lectures sans en oublier la moitié au passage (puisque certaines princesses ont une mémoire de poisson rouge pour les noms, mais je ne citerais personne ici ^_^ )
– Et finalement, THE décision qui en a entrainé plein d’autres et qui nous tient bien occupées depuis maintenant plus d’un an !
A l’acte II, il y a donc eu une réunion au sommet, où nous nous sommes posé les questions sérieuses :
– Saurons-nous nous tenir à un rythme?
– Y a-t-il un public pour un blog sur la romance?
– Allons-nous nous étriper à devoir toujours tout décider à deux?
– Quelle sera notre ligne éditoriale?
Et surtout, LA question… Comment allons-nous appeler ce blog ??! Tam-Tam a trouvé, j’étais hésitante… « Un titre en anglais, vraiment, mais est-ce que cela ne va pas perturber les gens alors que nous écrivons en français? »
Elle a insisté et elle a eu raison, je n’imagine plus autre chose !
Quand à nos pseudos (oui, car aussi incroyable que cela puisse paraître, je ne m’appelle pas Chi-Chi dans la vraie vie), c’est le prince pas si charmant (qui a eu le malheur de passer par là au mauvais moment) qui nous a baptisé toutes les deux ! Avouez qu’un spécimen aussi doué, elle a eu raison de l’épouser
Enfin, en ce qui concerne la répartition des taches, si je suis la maîtresse de l’étiquette en ces lieux, c’est Tam-Tam la responsable créatrice, elle a mis son crayon au service de notre look de princesses pour dessiner notre belle bannière !
Voilà comment est né In need of prince charming, I don’t think so…
Et sur cette fameuse bannière se trouve l’image du dernier livre que nos valises magiques venaient d’échanger à l’époque, j’ai nommé A kiss at midnight d’Eloisa James ! Il était donc inévitable qu’une petite chronique se retrouve un jour sur cette page…
Si j’ai déjà chroniqué When beauty tamed the beast, réinterprétation plus que réussie de La belle et la bête, avant cela, Eloisa avait expérimenté le genre conte de fée avec Cendrillon.
Posons le décor :
Kate, notre héroïne, est légèrement cynique. Elle est dotée d’une belle-mère épouvantable, comme il se doit, et d’une demi-sœur plus évaporée qu’un flacon d’éther. Et cette chère sœur est dans une situation délicate, qui l’empêche de se rendre à un bal où sa présence est absolument essentielle pour des raisons bien trop complexes et tordues pour vous les expliquer ici. Belle-maman a donc l’idée de génie d’envoyer Kate déguisée en sa sœur ! Il n’y a qu’une vague ressemblance, mais avec beaucoup de poudre et une perruque, tout le monde n’y verra que du feu…  
Voilà un plan à toute épreuve, Kate est ra-vie.
De son coté, Gabriel est un prince. Un peu fauché, un peu exilé, mais un prince tout de même. Doté lui d’une riche fiancée certes plutôt sympathique mais qu’il n’aime pas d’amour, et d’une ribambelle de courtisans qu’il considère comme une pesante responsabilité.
C’est que ça coute cher à entretenir, tout ce petit monde, d’où le mariage de raison…
Maintenant que vous savez qui et pourquoi, voici comment :
Kate et Gabriel, pour une raison qui leur échappe complètement, se retrouvent irrésistiblement attirés l’un envers l’autre, ce qui a le don de les contrarier tous les deux, puisque cela perturbe les plans soigneusement étudiés pour l’avenir qu’ils se sont respectivement fixés.
Et comme il s’agit d’un conte de fée, pour aider au déroulement de l’histoire, on retrouvera ici une Marraine-la-bonne-fée, une pantoufle de vair (qui est ici en cristal – donc en verre, pour l’exactitude historique on repassera), un complot fort inopportun, un héritage, lui, fort opportun, un lion qui louche (ah non, ça c’est Daktari – juste un lion donc), des chiens, des cornichons, un accident de barque, un majordome mystérieux, un baiser au douzième coup de minuit et un happy-end digne des plus beaux Walt Disney…
Et maintenant que vous savez tout…
 
 
… bonne lecture !
Chi-Chi
 
PS : le prochain tome de sa série sur les contes de fées, The duke is mine, sort en décembre. Il s’agit de la Princesse au petit pois, je trépigne !
   

Docteur Jayne and Mrs. Quick

La semaine dernière, il était question de ma révélation alors que je lisais un contemporain de Judith McNaught.

Historique et contemporain, une auteur peut-elle être aussi douée dans l’écriture de ces deux genres si diamétralement opposés ?

La semaine dernière, je vous dévoilais comment Teresa Medeiros, reine de l’historique de toute époque avait su se montrer à la hauteur du challenge et nous avait régalé de son récent « Goodnight Tweetheart ».

Pour Teresa il s’agissait d’une digression de son talent premier, les historiques. Mais entre les deux « familles », certaines auteurs ne semblent avoir jamais réussi à se décider.

C’est le cas de Jayne Ann Krentz, qui sous le nom de plume d’Amanda Quick, nous offre des régences où bien souvent de mystérieuses forces sont à l’œuvre pour rendre la vie impossible à nos héros (et les rapprocher par la même occasion).

JAK, AQ… mais aussi Jayne Castle, lorsque tout à coup il prend l’envie à l’auteur de se plonger dans une romance futuriste. De quoi verser dans la schizophrénie…

L’auteur en a presque fait sa marque de fabrique. Depuis des décennies, elle sort environ un livre de chaque nom de plume par an (toutes ces heures de lectures en perspectives ^^).

Il semble donc que Jayne (qui parait être son réel prénom) soit habituée à la gymnastique de passage entre chaque période. Avec autant d’années d’expérience derrière elle, on peut imaginer qu’elle sait gérer les détails contemporains et  jongle parfaitement avec les idiomatismes du passé. Qui sait, peut-être maitrise-t-elle les codes de la mode du 19ème siècle tout en se maintenant à jour sur les derniers défilés pour les accessoires de ses héros contemporains ?

Rien de tel que des exemples pour déterminer si oui ou non notre auteur maitrise son art. Au hasard d’un bouquiniste britannique qui s’est trouvé fortuitement placé sur ma route en juillet (admettez que ça tombe plutôt pas mal ?), j’ai déniché des vieilleries à un prix imbattable, dont « Absolutely, Positively » (publié en français sous le titre de « Passionnément, à la folie » que j’ai dévoré en cette semaine de canicule.

Publié en 1997, il commence à dater – je n’en reviens pas d’en être arrivée à dire que les années 90 « datent », mais passons. L’histoire de Molly et Harry m’a pourtant bien plu, la rime mise à part bien sûr !

Depuis la mort de son père, inventeur de génie, Molly est en charge de la fondation scientifique que son père avait mise en place avant son décès. Cette dernière vise à aider les jeunes talents scientifiques en mal d’investissement financier. Mais comme toujours lorsqu’il est question de grosses sommes d’argent, les escroqueries sont légions. Elle décide donc de faire appel aux compétences de Harry Trevelyan.

Harry est le fruit de l’union maudite entre la famille des Trevelyans, forains, saltimbanques et diseurs de bonne aventure ; et celle des Strattons, businessmen de pères en fils. Jayne ne nous le décrit pas comme une gravure de mode, il est trop intense, trop grave par moment pour cela. Mais cette intensité ne le rend que plus captivant et mystérieux. Harry fait partie de ces hommes qui ne verbalisent pas leurs sentiments. Ils agissent.

Et les actions de Harry parlent pour lui. Protecteur de Molly dès que la première menace se fait sentir. Déterminé à trouver la source du danger, il a l’abnégation du soldat qui part sauver sa patrie. Il est de ces hommes qui pensent toujours au bien-être de l’autre. L’égoïsme lui est inconnu. *soupir*

On aurait pu tomber dans le « trop bon, trop c** », mais Jayne est plus fine. Elle en a fait un homme sans pitié pour ceux qui se mettent en travers de son chemin.

Nous avons donc un protecteur sans pitié pour protéger Molly. Elle aurait pu en profiter, mais cette héroïne est à la hauteur du preux consultant.

Une belle histoire où il est question des valeurs de la famille, où la sensualité des personnages m’a fait monté le roses aux joues, et où l’héroïne, une femme qui a la tête sur les épaules  sait quand « trop, c’est trop! ».

Un 10/10 pour JAK sur ce contemporain. Voyons à présent si l’historique sera à la hauteur…

Là même année, Amanda Quick a sorti « Mischief » (en français « La dame de lumière »).

Dans cet opus, AQ (tout le monde suit entre les différents pseudonymes ?) raconte l’histoire de Matthias, Lord Colchester et de l’excentrique Imogen Waterstone (appelée Deborah dans la VF), le tout sur fond d’archéologie.

Car Matthias est un brillant archéologue qui vient de retrouver des ruines d’une civilisation dont seule l’auteur à le secret (j’ai vérifié, même wikipédia n’a jamais entendu parlé de la Zamarie). L' »imodeste Imogen », de son côté, est en pleine planification de sa vengeance à l’encontre du supposé assassin de sa meilleure amie (qui se trouve être le mari de la-dîte défunte). Et comme la jeune femme est 1) une spécialiste de la Zamarie et 2) une superbe créature, Matthias se laisse convaincre d’entrer dans la machination.

J’aime beaucoup certains historiques de l’auteur – Chi-Chi vous a déjà chroniqué son préféré – j’ai pour ma part une faiblesse pour « The paid companion » et la série « Arcane society ». Amanda Quick a le talent nécessaire pour me faire passer une nuit blanche. Pour des raisons qu’il me serait bien difficiles de nommer avec acuité, sa « Dame de lumière » me laisse un sentiment d’inachevé. C’est donc avec regret que je ne donnerai que 6/10 à cet historique.

C’est donc à croire que l’on peut être bon dans les deux genres, mais il est dur d’être bon sur toute la ligne et en permanence. Je n’écarte pas la possibilité d’une année faste pour cette auteur, mais en 1997, Jayne a été meilleure qu’Amanda.

Je m’en remets à présent à votre jugement.
 
 
Bonne lecture,
Tam-Tam
 

Une héroïne… et quelle héroïne!

Si vous saviez comme ça me fait plaisir de venir vous dire que cette semaine, j’ai passé une nuit blanche! C’est que j’en ai fait beaucoup depuis quelques temps des nuits blanches, mais toujours courbée sur le clavier de mon ordinateur à travailler. J’avais délaissé ma BAL, par manque d’inspiration mais aussi parce que je mettais toute mon énergie dans un projet très particulier qui m’aura demandé beaucoup d’énergie et plusieurs mois de ma vie. Le projet est terminé, je fais des nuits complètes depuis une semaine et mon esprit est enfin libéré, je peux reprendre mes livres!

Souvenez-vous, il y a à peine 2 semaines, je vous faisais un petit bilan de ma BAL, où je mentionnais More than a mistress de Mary Balogh.

Voilà, c’est fait, je l’ai lu. Et adoré. J’ai terminé la dernière page à 6h30 du matin, en soupirant d’extase et de frustration, comment ça, déjà fini?

Mary Balogh nous y raconte l’histoire de Jane. Un peu de son héros, Jocelyn, mais surtout de Jane. C’est un bonheur trop rare en romance de rencontrer une héroïne que l’on aime vraiment. La plupart du temps, on l’aime bien, la trouve chouette, agréable, marrante, mais c’est pour le héros que l’on fond, c’est lui qui fait palpiter notre cœur de midinette. L’héroïne est là pour mettre en valeur le héros, pour le sauver de lui-même et lui apporter le bonheur. Certes, elle en retire aussi quelques bénéfices, mais le héros reste l’intérêt principal et il marque plus durablement la mémoire…

Pas ici. Jocelyn est un héros à la hauteur de Jane, et pas l’inverse.

Jane est une lady qui a quelques problèmes. Depuis la mort de ses parents, elle est sous la tutelle de son oncle, lequel aimerait bien qu’elle épouse son fils/cousin, pour conserver l’héritage. Et utilise à cette fin des méthodes peu honorables. Schéma classique de la romance régence. Et Jane, après un incident malheureux, fait ses bagages et quitte la maison familiale pour se rendre chez sa marraine. Par un enchainement de circonstances malheureuses, elle se retrouve à Londres, obligée de dissimuler son identité. Qui dit lady incognito dit obligation de subvenir à ses besoins, Jane est employée chez le Duc de Tresham, Jocelyn donc. Lequel se dit que notre héroïne ferait une fort charmante maitresse.

Oui oui, une maitresse, une femme entretenu, vivant dans une maison tous frais payés en échange de ses services dans un lit. Tout à fait le genre de carrière pour laquelle une lady de bonne famille a été élevée. La proposition du Duc reçoit donc un accueil pour le moins… original!

Jane est réellement l’une des meilleures héroïnes qu’il m’ait été donné de découvrir depuis longtemps. Elle est la parfaite illustration du talent de Mary Balogh. C’est une jeune femme d’une grande finesse psychologique (dont elle fait abondamment usage), qui a la tête sur les épaules, qui se connait bien et ne parle jamais sans réfléchir. Elle sait qui elle est, est consciente de sa propre valeur sans jamais en devenir prétentieuse ou arrogante, regarde les problèmes dans sa vie avec courage et objectivité, enfin, elle ne se ment jamais à elle-même. Et toutes ces qualités, bien loin d’en faire une caricature de vertu et de perfection, en font un personnage fort et attirant.

Jocelyn de son coté, est comme il se doit un débauché, un Duc vivant à la hauteur de sa réputation, entre duels, paris insensés, bagarres à coups de poings et nuits d’ivresse. C’est aussi un personnage plein de facettes cachées, que Jane saura à la perfection révéler. Il a clairement plus besoin d’elle qu’elle n’a besoin de lui, leur couple est loin d’être une évidence, et pourtant ces deux-là se complètent.

Bien sûr, la question demeure, pourquoi Jane doit-elle se cacher, va-t-elle être contrainte d’accepter la proposition du Duc de Tresham, comment se sortir de cette situation délicate?

Une seule façon de le savoir, empressez-vous de lire More than a mistress, vous ne le regretterez pas!

 
 
Bonne lecture,
Chi-Chi

La rebelle attitude

Argh, mais ce n’est pas possible! Que m’arrive-t-il en ce moment??!

 
Pas d’inspiration, pas envie de lire, pas envie d’écrire… C’est la fin des haricots mes amis (ou des courgettes hallucinogènes comme dirait Tam-Tam)!

 

Bref, puisque je n’ai pas de nouveautés à vous faire découvrir, je vais me rabattre sur une vieillerie. Enfin vieillerie, tout est relatif… Disons assez vieux pour être un classique de la romance! Tender rebel de Johanna Lindsey a été publié pour la première fois en 1988. Et pour toute personne qui fréquente un peu le genre, vous savez que la romance a bien changé depuis ce temps! Ce livre appartient à la série des Malory, et les Malory, c’est ce que l’on appelle en science de la romance, une série « old school »… Genre qui est donc marqué par un coté parfois un peu (mais juste un peu n’est-ce pas…) excessif  à l’occasion (comment ça, il y aurait des clichés dans la romance? Est-ce possible?).

 

Mais quand l’histoire est bien menée, quand l’auteur a du talent, ces héros savent rester savoureux. Ils sont « too much » mais qu’ils sont drôles dans leurs excès!

 

Johanna Lindsey fait partie de ces auteurs dont les œuvres ont vieilli. Légèrement. Elle est « old school » mais pas trop. Juste assez pour savoir que ses livres ont été écrits il y a plus de 20 ans pour certains!

 

On y retrouve un héros, homme fort, un rake sans scrupule, aristocrate imbu de sa personne, dont l’assurance confine à l’arrogance, ce qui l’empêche d’écouter quoi que ce soit autour de lui. On y retrouve aussi une héroine, faible femme dans une situation délicate, ayant besoin au plus vite de la protection dudit homme fort et viril (si il pouvait être beau, cela ne gâcherait rien bien sur – sauf que notre héroine veut un mariage de raison et que notre héros ne veut pas tomber amoureux, non non jamais, c’est pour les omelettes ces histoires!).

 

En résumé, Roslynn est une riche héritière menacée par une terrible menace (parfaitement), sans compter la horde de ses admirateurs un peu trop pressants. Oui, sachez Messieurs Dames, qu’une fortune importante poussera des jeunes hommes (autrement biens sous tout rapport) à tenter de vous compromettre dans tous les coins d’une salle de bal, avec l’espoir de vous forcer à l’épouser.

 

Comme Roslynn est une fille intelligente, elle va demander la protection d’Anthony Malory, débauché notoire. Normal. Pourquoi se met-elle en tête qu’Anthony n’essayera pas de faire comme les autres, mystère et boule de gomme. Peut-être parce qu’il est encore plus riche qu’elle, ou parce qu’il est encore plus beau qu’elle? Toujours est-il que Roslynn se rebelle fermement contre le sort que la société lui réserve, un beau mariage et une vie de soumission à son mari. La rebelle attitude version « old school » veut simplement dire que notre héroïne n’a pas la langue dans sa poche, la plupart du temps, mais si on compare avec ce qui se faisait à la même époque, c’est déjà un gros progès!

 

Et si vous mettez une forte tête avec un débauché, vous obtenez des étincelles! Ces deux-là entrent alors dans un rapport de séduction qui ne va pas vraiment arranger les plans de Roslynn pour éviter de se retrouver compromise, puisqu’ils manquent de se faire découvrir toutes les 10 minutes! Rassurez-vous, malgré son caractère rebelle, notre cher Anthony ne manquera pas d’occasion de prouver sa virilité en la sauvant des griffes de ses ennemis… Rebelle, mais pas indépendante, il ne faut pas exagérer!

 

C’est donc une régence 80’s pur sucre, pleine de clichés et de caricatures, mais une romance qui fonctionne malgré tout car Johanna Lindsey sait écrire! Certes, si vous êtes réfractaires à ce style de personnages et à ces intrigues cousues de fil blanc, vous n’aimerez pas Tender Rebel, mais personnellement, j’aime bien retrouver l’ambiance si particulière de mes premières romances!

 

Petit détail à noter, il s’agit du tome 2 de la série des Malory, récemment traduite en français chez J’ai Lu pour votre plus grand bonheur (encore que, ne me demandez pas ce que vaut la traduction, je n’en ai pas la moindre idée)!

 

 

Bonne lecture,
Chi-Chi
 
 
PS : La série est composée, dans l’ordre de :
  • Love only once (Le séducteur impénitent)
  • Tender rebel (Tendre rebelle)
  • Gentle rogue (Passagère clandestine)
  • The magic of you (Magicienne de l’amour)
  • Say you love me (Une femme convoitée)
  • The present (La faute d’Anastasia)
  • A loving scoundrel (Voleuse de coeur)
  • Captive of my desires (Les trésors du désir)
  • No choice but seduction (Confusion et séduction)
  • That perfect someone (Mariés par devoir, amants pour toujours)

Pride and Prejudice, Jane Austen

Qui n’a jamais rêvé de vivre au XIXe siècle, de se rendre à des bals, de rencontrer des gentlemen ? Si tel est votre rêve, plongez-vous dans ce livre ! Son incipit ? « It is a truth universally acknowledged that a single man in possession of a good fortune must be in want of a wife ». L’arrivé d’un tel homme dans la région excite cette chère Mrs Bennet dont le seul intérêt dans la vie est de marier ces cinq filles (Jane, Elizabeth, Mary, Kitty et Lydia). Alors forcément quand Mr. Bingley débarque avec son ami Mr. Darcy, et sachant que Bingley a un revenu à hauteur de 4 000 ou 5 000 £ (voire même plus !) et que Darcy a 10 000 £ par an, c’est juste magnifique ! Bon, le problème c’est que Darcy est profondément hautain et désagréable… Mrs. Bennet jette donc son dévolu sur Mr. Bingley et, la vie étant vraiment trop bien faite au XIXe siècle, Bingley a l’air de s’intéresser à Jane, qui le lui rend bien (mais ne le montre pas vraiment).

Ah, j’allais oublier le pavé dans la mare… Mr. Collins, le pasteur, cousin de la famille, qui va hériter de la propriété des Bennet (oui, parce que dans ce monde profondément sexiste, pas d’héritage pour les filles donc c’est le cousin qui profite étant donné que les Bennet n’ont pas de fils…), débarque et fait comprendre à toute la petite famille qu’il se marierait bien avec l’une des sœurs. Jane est sauvée car Mrs Bennet fait comprendre à Collins qu’il y a quelqu’un dans la place, mais la pauvre Elizabeth plait bien à ce cher Collins… Et croyez-moi, pour vouloir de lui il faut vraiment être désespérée (ou alors une sainte, ou alors les deux) ! Vous en saurez plus en lisant… Il faut également savoir que Collins habite et officie près de la propriété de Lady Catherine de Burgh qui est la tante de Darcy (oui, le monde est très petit au XIXe siècle). Pour le moment on s’en fiche car Darcy, rappelez-vous, est hautain et désagréable, mais Lady Catherine aura son importance… Ah cette chère Catoche, pas facile à vivre !

Donc, vous avez été brièvement introduit à la famille Bennet, Bingley, Darcy, Lady Catherine et Collins. Reste Mr. Wickham, ce charmant jeune officier dont Elizabeth ferait bien son goûter et qui lui raconte à quel point Mr. Darcy est un mauvais, un gros méchant. Grosso modo, ils ont été élevé ensemble et ensuite Darcy a mené la vie dure à Wickham (ahlala ce Mr. Darcy il est vraiment pas cool). Wickham le gentil et Darcy le méchant.

Enfin, mentionnons les Gardener, oncle et tante des sœurs Bennet, sans qui beaucoup de choses n’auraient pu se passer, mais aussi la chère Charlotte, amie très proche d’Elizabeth, le genre de fille dont on dirait aujourd’hui qu’elle est « bien brave » mais c’est comme la fraicheur de Kiss Cool, ce n’est pas grave, d’autant qu’elle va débarrasser Elizabeth d’un énorme boulet…

Après cette brève présentation, vous devez vous demander pourquoi lire ce livre ? On a déjà tout compris, Jane et Bingley vont finir ensemble et puis Elizabeth va séduire Wickham et ils vécurent heureux et eurent beaucoup d’enfant (en effet, il n’y a pas grand-chose d’autre à faire au XIXe siècle, sauf peut-être la chasse pour ces messieurs et le piano et la danse pour ces dames). Mais ce serait beaucoup trop simple et Jane Austen a beaucoup trop de talent pour s’enfermer dans un roman à l’eau de rose sans aucun intérêt. Bingley va partir et ne plus donner de nouvelles, Wickham va également s’éloigner et va ensuite s’enfuir avec Lydia ! Darcy saura-t-il de son côté évoluer ? Que vont devenir ces sœurs sans fortune ?

Jane Austen laisse le lecteur plonger dans les différents types de relations que peuvent avoir les gens entre eux : l’amitié d’Elizabeth et de Charlotte, les relations entre sœurs qui sont parfois très proches comme Jane et Elizabeth, mais les ainées sont de temps à autres les secondes mères des plus jeunes, notamment de Lydia et Kitty. Les couples sont formés de personnes tout à fait opposées comme les Bennet ou alors de gens proches comme les Gardener qui sont très attachés l’un à l’autre. Il y a aussi les relations mères-filles mais surtout les relations entre les hommes : rivaux (Darcy-Wickham) ou meilleurs amis (Darcy-Bingley).

Jane Austen nous emmène dans ce monde impitoyable où se mêlent séduction, tendresse, infidélité, tromperie, fugue amoureuse, entraide et amitié. Elle nous permet de traverser les plus beaux paysages anglais, notamment en passant par Pemberley. Elle nous conduit, à travers ses personnages, à détester, à adorer, à être peinés et à angoisser. Vous allez aimer vous rendre à ces bals où l’on a l’impression qu’une vie peut se jouer, vous allez rire aux idioties des jeunes Bennet, être exaspérés de leur mère, souffrir pour leur père, être peinés pour les aînés mais surtout vous allez savourez cette histoire passionnante à laquelle, malgré l’époque qui y est dépeinte, nous pouvons tous nous identifier…

Duchess Virginia

Post Scriptum : ce roman a été adapté au cinéma. Si je puis me permettre, ne regardez pas la version courte avec Keira Knightley mais préférez la version longue, BBC, avec Colin Firth et Jennifer Ehle (qui se sont retrouvés 14 ans après dans Le Discours d’un Roi). Pour info, c’est en voyant cette version BBC qu’Helen Fielding a imaginé un des passages de Bridget Jones 2 : l’âge de raison, lorsque Mr… Darcy (joué par Colin Firth !) tombe dans l’eau d’une fontaine…