First star I see tonight (Chigaco Stars – 8)

Comme toujours avec Susan Elizabeth Phillips, j’attendais ce livre comme le messie. Il faut dire que l’auteur n’écrit pas vite, 18 mois au minimum entre deux livres. Bien assez de temps pour faire monter les espoirs du lecteur fébrile !

Et ce nouveau livre s’annonçant comme le tome 8 de la série des Chicago Stars que j’avais tellement adoré que nous en avions fait le casting pour la série télé, je ne pouvais pas passer à coté de First star I see tonight.

Alors, magie au rendez-vous, promesse tenue ou pas ?

Eh bien oui et non. Ce fut une jolie lecture, mais pas un coup de cœur.

Et voici pourquoi :

Déjà, je dois dire que j’ai aimé que SEP ne profite pas de l’occasion pour nous inonder de l’intégralité de tous les couples de la série. On en voit certains, il y a des liens, mais c’est bien dosé à mon humble avis (je déteste avoir l’impression de l’auteur a fait du remplissage avec ses couples déjà formés pour ne pas avoir trop d’efforts à faire pour nous raconter une histoire).

Ensuite…

Ensuite, l’auteur est toujours aussi drôle. La dynamique entre Piper, la détective dure à cuire et Cooper, Coop pour les intimes, ex-superstar du football tout juste retraité, est hilarante. Ils se chamaillent, s’envoient des piques, se challengent mutuellement et arrivent malgré tout à se surprendre l’un l’autre, et à surprendre le lecteur. Piper est droite comme un i, honnête jusqu’au bout des ongles, avec un coté efficace en toutes circonstances que j’ai adoré. Coop est un « overacheiver », qui tient plus que tout à son indépendance, et ne veut surtout surtout pas à aucun prix devenir une star vieillissante qui n’existe plus que par la gloire de sa carrière passée.

Pour vous résumer le début, Piper est embauchée pour suivre Coop, qui la repère assez vite et n’apprécie pas. Piper se fait donc passer pour la stalker de Coop, se disant que c’est mieux que de voir sa couverture percée à jour. La ruse ne fonctionnant pas, Piper perd son job et Coop finit par l’embaucher pour gérer quelques autres problèmes qu’il a avec la boite de nuit qu’il vient d’ouvrir. Sans oublier que la personnalité étonnante de la demoiselle lui plaît bien.

Et je vous dirait bien que la suite appartient à l’histoire, mais ce serait mentir.

Car si j’ai un reproche à faire à ce livre, c’est qu’il y a trop d’histoire. Trop de rebondissements, trop d’éléments perturbateurs. Enfin pas exactement. Tous ces éléments se justifient devant le fait que Piper mène l’enquête, et que donc, elle trouve sur son chemin moult fausses pistes, qui l’induisent en erreur autant que nous, pauvres lecteurs.

A l’inverse de ce qui touche à la relation entre Piper et Coop, SEP a l’air de ne pas très bien savoir où elle veut nous emmener. A moins que ce n’ait justement été son intention, auquel cas, c’est réussi. Je me suis sentie un peu ballottée entre tous ces fils narratifs, tous ces suspects, ces rebondissements qui prenaient beaucoup de place et me faisaient croire que nous allions dans un certain sens, pour arriver dans une impasse.

Je ne peux vraiment pas vous en dire plus sans spoilers. Simplement, SEP n’est pas Linda Howard (oui je suis assez limitée dans ma connaissance des romances policières, mais j’en sais assez pour trouver que cela aurait pu être mené plus efficacement).

Je me retrouve donc à la dernière page du livre, ayant adoré tout ce qui touche à Coop et Piper, leur relation, leurs interactions, leur entourage, et leur personnalité, et ayant bien moins adoré tout ce qui touche à l’enquête elle même..

Un livre qui se finit pour moi en demi-teinte, avec le sentiment que si l’auteur avait simplifié son histoire, celle-ci en serait ressortie bien plus réussie. Une demi-teinte positive tout de même, un livre qui m’aura donné plus d’un fou-rire est forcément à sa place dans la liste des livres à recommander !

Bonne lecture,

Chi-Chi

Les Chicago Stars – SEP

Réédition du 09/06/2011
Vous qui suivez tous religieusement notre blog, semaine après semaine, et ce, depuis le premier jour, savez tous que ma romance number one absolue est Ain’t she sweet de Susan Elisabeth Phillips.Et si vous ne le saviez pas, soyez rassurés, cette grave lacune a maintenant été réparée…Pour mon plus grand bonheur, SEP a aussi eu la bonne idée de vouloir écrire des séries (il faudra un jour que je développe la différence que je fais entre série et saga, et pourquoi j’aime tant l’un et pas l’autre)… SEP a donc écrit une série, 7 tomes que vous allez absolument devoir lire vous aussi !

Dans l’ordre de la série :
Nulle autre que toi (It had to be you)
Une étoile en plein coeur (Heaven, Texas)
C’est lui que j’ai choisi (Nobody’s baby but mine)
Ensorcelée (Dream a little dream)
Folle de toi (This heart of mine)
Parfaite pour toi (Match me if you can)
Tout feu, tout flamme (Natural born charmer)

Posons le décor : Phoebe Somerville, renversante beauté blonde à la réputation sulfureuse, quitte New York pour Chicago, où elle vient d’hériter de l’équipe de football américain locale, les Chicago Stars (et là, vous commencez à vous douter de quelque chose, puisque les Chicago Stars est le nom de la série!).

Phoebe est le parfait stéréotype de la bimbo décérébrée, emmenant partout avec elle son toutou chéri, qui tient dans son sac à main. Enfin c’est ce que tout le monde veut bien croire, mais qu’en est-il en réalité? Et surtout Phoebe ne connait rien, mais alors rien de rien du tout au football, américain ou autre. En fait, elle n’y connait même rien en sport d’aucun genre. Et la voilà qui débarque, le sourire aux lèvres, perchée sur des talons de 12 cm, le brushing parfaitement agencé, bien décidée à s’investir dans la gestion de l’équipe. Je vous laisse le plaisir d’imaginer la réaction des athlètes, et surtout, celle de Dan Calebow, coach de l’équipe, ancien joueur et légende vivante de son état. Rien que ça. Et n’oublions pas de mentionner que Dan est aussi parfaitement misogyne, et n’a aucune intention de faciliter la vie à Phoebe…

Voilà comment commence notre histoire, entre ces deux-là qui ne vont pas tarder à faire des étincelles dans tous les sens !

S’ensuit toute une série, s’intéressant successivement à différents membres de l’équipe des Chicago Stars, tous pourvus d’héroïnes hautes en couleurs.

Dans le lot, je ne vais parler que de mes chouchous : j’aime bien sur Phoebe et Dan, mais aussi Jane  et Cal, de Nobody’s baby but mine, qui m’ont fait pleurer de rire à plus d’une occasion. Jane est un génie au QI scandaleusement élevé, mais qui a souffert toute son enfance d’être si brillante. Aussi, quand son horloge biologique s’emballe, elle décide de faire un bébé toute seule. Mais, et c’est là le nœud de l’intrigue, il faut que le géniteur soit stupide, pour contrebalancer ses gènes à elle. Son choix se porte sur Cal, footballeur professionnel, qui n’avait rien demandé à personne ! Oui, vous avez bien lu, nous avons donc un docteur en physique réputé pour être l’un des esprits les plus brillants de la planète qui concocte un stratagème si stupide scientifiquement que même un élève de seconde verrait qu’il est voué à l’échec.

Et pourtant, en dépit de ce plan absurde, Jane et Cal forment un couple touchant, qui passe un bonne partie du livre à se jouer des tours pendables pour le plus grand bonheur du lecteur. Pour ceux d’entre vous qui ont le bonheur d’avoir déjà lu le livre, je n’ai qu’une chose à dire : Lucky Charms. Et si vous n’avez pas compris, c’est qu’il vous faut vous précipiter chez votre libraire .

Enfin, dans This heart of mine, Molly use elle aussi de procédés peu recommandables pour parvenir à ses fins avec Kevin Tucker, quaterback de l’équipe des Chicago Stars, qui a osé ignorer son existence alors qu’elle est amoureuse de lui depuis… eh bien presque depuis toujours ! Que se passe-t-il quand vous vous montrez un peu trop entreprenante afin de vous faire remarquer par quelqu’un qui ne vous voit pas? Rien de bon… en tout cas pas au début !

C’est là que se trouve la grande force de SEP dans cette série : malgré des situations complètement aberrantes, parfois même inconvenantes, même si ses personnages se comportent d’une façon pour le moins étrange, l’auteur parvient à nous faire entrer dans son univers, à nous convaincre que tout cela est plausible (tant que l’on ne lève pas le nez du bouquin en tout cas) et à nous amuser avec autant de talent qu’a nous émouvoir.

La série des Chicago Stars est un must-have de toute lectrice de romance qui se respecte. Au moins pour pouvoir s’en faire une idée, car SEP reste une référence en la matière. Ce cocktail d’humour et d’amour, tout en finesse, c’est la raison exacte pour laquelle j’aime la romance… Et je ne saurais en dire plus, car comme toujours quand j’aime un livre ou un auteur, les mots me manquent…

Bonne lecture,
Chi-Chi

Just a hint of sweetness

Au programme d’aujourd’hui, Ain’t she sweet ou Un retour inattendu de Susan Elisabeth Phillips.

Il est difficile pour moi de vous parler de ce livre.

Difficile parce que l’enjeu est énorme. Si je ne devais garder qu’un seul livre dans toutes mes romances, ce serait celui-là. Et parce que je l’aime tellement, je suis probablement la personne la moins bien placée pour vous en parler, mon manque d’objectivité est flagrant!

Je voudrais pouvoir dire « lisez-le, c’est un livre extraordinaire » et ne pas avoir à me justifier, mais bizarrement, les gens sont rarement réceptifs à cet argument. Et pourtant, c’est avec lui que j’ai converti, non pas une, ni deux, mais bien trois personnes à la romance, rien que l’an dernier… C’est vous dire à quel point il est merveilleux à mes yeux!

Sugar Beth, notre héroïne, a grandi dans une petite ville du Sud américain. C’était la reine du lycée, la fille la plus populaire, une jolie blonde bien née qui semblait avoir une vie dorée, régnant sur un groupe de jeunes filles aussi jolies et bien mises qu’elle, et martyrisant sans pitié les autres pour asseoir son pouvoir. Celle que l’on déteste, celle sur laquelle on rêve de prendre sa revanche bien longtemps après la fin du lycée, tant les souvenirs de ses humiliations restent cuisants. Et SEP n’essaye pas d’adoucir le portrait qu’elle fait de Sugar Beth qui a bien mérité sa réputation de garce, même si il faut lui reconnaître quelques circonstances atténuantes. Jusqu’au jour où elle va trop loin dans sa soif de pouvoir, et accuse son professeur de littérature de harcèlement sexuel, accusation inventée de toutes pièces car il avait eu le malheur de ne pas céder à son chantage. A la suite de cet épisode peu glorieux, Sugar Beth quitte sa ville natale, et vous, vous vous demandez pourquoi je voudrais vous conseiller de lire l’histoire d’un personnage aussi peu sympathique. Et pourtant, en temps que lectrice, j’adore Sugar Beth. Elle n’est pas parfaite, mais elle est honnête, elle a beaucoup de caractère mais sait faire preuve d’humilité, elle a un solide sens de l’humour et de l’auto-dérision, ce qui lui permet de prendre avec une certaine philosophie les galères que la vie met sur son chemin. En un mot, elle est réelle.

Quand débute le livre, 15 ans ont passé depuis le lycée, et Sugar Beth est obligée de revenir dans sa ville natale pour y chercher un héritage. 15 ans, c’est long, les gens changent. Surtout Sugar Beth, avec qui la vie n’a pas été tendre. Elle revient donc, sachant que si elle admis ses erreurs passées et appris à vivre avec le poids de sa culpabilité, les gens gardent en mémoire celle qu’elle était, et personne n’a l’intention de lui faire de cadeau. Surtout pas Colin, le professeur dont elle a ruiné la carrière et qui vit toujours dans la ville. Elle n’en attend d’ailleurs pas tant, et ne cherche pas le pardon, elle comprend les rancœurs envers elle et veut juste repartir aussi vite que possible.

Je vous laisse imaginer que ce retour ne va pas se faire sans difficultés… Mais Sugar Beth est vraiment un personnage extrêmement bien dessiné par son auteur, elle a pris du recul sur son adolescence, sans pour autant tomber dans un misérabilisme de bas-étage ou une auto-flagellation permanente, sans se chercher des excuses. Une auteur moins talentueuse que SEP en aurait fait une méchante de pacotille reconvertie en pseudo-sainte. Ce n’est pas le cas ici. Elle fait profil bas, mais ne se laisse par marcher dessus non plus, un peu par fierté et un peu parce que ce n’est pas un paillasson, dieu merci!

Je ne révélerai rien de plus sur l’histoire, il faut lire le livre pour apprécier pleinement la subtilité de l’évolution, non seulement de Sugar Beth, mais aussi de tous ceux qui gravitent autour d’elle. C’est une histoire de rédemption, et pas seulement pour l’héroïne. Chacun des personnages est parfaitement ciselé, complexe, subtil. Et si sur le fond on nous raconte une histoire profondément touchante, la forme du récit elle est bien plus légère, avec des dialogues percutants et souvent amusants.

Ain’t she sweet est un livre drôle, c’est une romance magnifique, certes, mais surtout, un livre qui va bien au-delà des traditions du genre, plus qu’une romance pour devenir ce qui à mon avis est tout simplement un livre culte!

Excellente lecture,

Chi-Chi