Confessions of a Reformed Tom Cat

Il y a quelques semaines, j’ai fait un truc improbable: j’ai tenté une romance contemporaine, sans en parler à Chi-Chi ni même lui demander son point de vue avant de me procurer le livre. J’ai pris un risque, je me suis jeté dans le grand bain sans bouée et brassards…

Le plus marrant dans cette affaire, c’est que exactement la semaine d’avant, je me suis lancée dans une romance historique inconnue sans en parler à T.

Et franchement, je suis plutôt contente du résultat. Alors oui, pas d’envolée de poneys, pas de licorne arc-en-ciel, pas de paillettes à l’horizon mais un bon livre. Vraiment.

Confessions of a Reformed Tom Cat par Daisy Prescott, 4ème opus de la série Modern Love Stories. Une bonne romance contemporaine qui nous compte l’histoire de Thomas Clifford Donnely et Hailey King, aka Idaho pour les intimes.

Correction… Le plus marrant en fait, c’est que la semaine d’avant aussi, j’ai essayé de lire un autre livre de la même série (en fait, le tome 1, parce que mon coté maniaque s’est exprimé et m’a dit de commencer par le début)…

Au début de notre histoire, Tom en est encore a se lamenter d’avoir perdu son bras droit de la drague (en anglais dans le texte, ils appellent ça un « wingman », ce qui me fait toujours penser aux coqs paradant en se faisant gonfler les plumes) (cherchez pas, j’ai un humour pourri).

Moi le wingman cela me fait surtout penser à Top Gun, Tom Cruise, Val Kilmer, et mes frangins essayant de rouler des mécaniques. Ou à Barney Stinson.

Tom assume parfaitement son amour incommensurable de la gente féminine dans sa globalité. Il aime la variété et la quantité. Il a la cuisse légère notre héros. D’ailleurs il le dit lui même, c’est un « manwhore » (que mon autocorrect veut vous réécrire « mandore », mon autocorrect a de l’humour lui aussi).

L’amour, très peu pour notre héros.

Moi je pense comme le héros, très peu pour moi. Ceci dit il est fort, parce que sa réputation n’a vraiment par l’air d’être un problème. Merveille de la littérature.

Qu’en est-il de l’héroine? Hailey King est la meilleure amie de la sœur de Tom, fiancée à un responsable d’une boite qui fait de la spéculation immobilière, le Tom Cat, elle le connait depuis lonnnnnngtemps. D’ailleurs, il l’a affublé d’une surnom qui lui fait grincé des dents « Idaho » – c’est drôle la première fois,  mais vous savez comment c’est quand on est ado, on nous surnommerait « Madame Jackman » qu’on trouverait quelque chose à y redire. Hailey est de retour sur leur petite île qui vend du rêve, est s’est dégotté un travail de manager dans la boite familiale de construction de bateaux des Donelly.

Le pitch, à partir de là, est simple. Nos héros se côtoient, à la fois au boulot et lors des réunions/fiesta familiale du clan D. où bien entendu notre héroïne est conviée. Il y a rapprochement, et puis quand Hailey et monsieur immobilier se séparent, le rapprochement s’intensifie.

*sigh* tomber amoureuse du gars que l’on connait depuis toujours… peu probable mais tellement pratique pour que l’auteur évite tous ces moments pénibles où ils apprennent à se connaitre, on peut s’intéresser de plus près au nœud du problème en eux. J’aime bien!

Vous ajoutez des petits problématiques très modernes et courantes telles que:
-les ex qui sont des abrutis (et je pèse mes mots)
-les a prioris et réputations qui troublent la compréhension
-les famille envahissantes
-la communication qui n’est jamais parfaite
-l’alcool et ses conséquences
-le deuil

Vous obtenez un excellent livre avec une particularité qui a été très bien traité et qui n’est pourtant pas évidente: la narration à la première personne, du point de vue du héros!

Rien que ça, c’est assez pour vous intriguer et vous pousser à lire le livre non? Je me souviens, le 1er livre du POV du héros que j’ai lu, c’était un Harlequin Azur, je devais avoir 14 ans, il était millionnaire, anglais, menait une vie très austère, avec une fiancée très comme il faut qui avait la migraine quand elle mangeait du chocolat (la pauvre) et l’héroine elle dirigeait une maison de retraite, et elle était rousse et il y avait une histoire avec un foulard rose fuschia qui faisait comme des pétales de fleurs quand on l’apercevait à travers ses boucles. Les trucs bizarres que l’on retient d’une lecture parfois… J’avais bien aimé ce livre!

La première personne, c’est déjà une narration complexe, où l’auteur doit réussir à nous révéler des choses sur l’autre personne sans ruiner son rythme, où l’auteur doit réussir à introduire des dialogue sans que cela ne sorte de nulle part, et ou globalement l’auteur doit faire preuve d’ingéniosité pour compenser la perte du narrateur omniscient et tirer partie de la plongée dans les tréfonds de l’âme du « Je » du roman. C’est complexe mais bien utiliser c’est génial (j’ai en tête un KH absolument délicieux d’ailleurs).

D’ordinaire, les auteurs de romance nous plongent dans la tête de l’héroïne, sans doute parce que ainsi, la lectrice devient complètement l’héroïne elle aussi. et sans doute un peu parce que les auteurs étant elle-même des femmes, il est plus aisée d’imaginer la psyché d’une femme, aussi différente de vous soit-elle.

Le point de vue (POV) du héros n’a absolument pas le même effet. Déjà parce que l’identification sera très légèrement compromise par l’aspect physique de la différence entre femmes et hommes (je fais appel à vos connaissance sur les petites abeilles, les choux et les cigognes) mais aussi parce que comme le disent si bien les magasines féminin, les hommes ne pensent pas comme nous.

Ceci dit, je m’interroge vraiment sur la capacité d’une femme à se mettre bien dans l’esprit d’un homme? De même, quand je lis des romances écrites par des hommes, je m’interroge sur leur capacité à transcrire l’état d’esprit d’une femme. Il y a des exceptions bien sur, mais en général je me méfie. Disons que je ne vais pas prendre les bons conseils de Tom pour argent comptant!

Ainsi, les auteurs qui nous plongent dans les tréfonds de l’âme masculine, le fond en sachant pertinemment que nous allons être intriguées, curieuse et somme toute amusée de voir « comment le héros pense ».

Cependant, c’est une alchimie complexe. Parce qu’il faut aussi que l’on y croit. Et si vous pensiez que les juges de Top Chef étaient durs (là, j’avoue, je fais une référence que je ne comprends sans Chi-Chi, help?), la lectrice en pleine lecture… mes aïeux… c’est Gordon Ramsey en train de hurler dans sa cuisine!

Ah ah, de quoi traumatiser des générations entières! Tu me diras, la lectrice en train de disséquer sa lecture a posteriori n’est guère plus tendre…

Fort heureusement, le Tom Cat de Daisy Prescott est une réussite. Tom est tout a fait cohérent, ses errances intérieures crédibles et au final, je le trouve vachement cute ce cher Tom.

 

Enfin, je peux vous dire « Bonne lecture »!!!

Tam-Tam

(j’ai mentionné que je n’avais pas encore lu ce livre? j’y vais de ce pas!)

C.