Breakfast at Darcy’s

Ouf, j’ai enfin réussi à taper ce titre sans faire l’erreur la plus évidente qui soit, changer le « Darcy’s » par « Tiffany’s ». Avouez que prendre le petit déjeuner avec Audrey Hepburn aurait été du meilleur goût en ce lundi. (NDLA – Breakfast at Tiffany’s porte le titre français de Diamants sur canapé). Mais il faudra aujourd’hui se contenter du dernier né de l’auteur Ali McNamara, cette britannique qui avait su enchanter la fin de mon séjour pluvieux en perfide Albion en juillet.

Son premier opus m’avait beaucoup plu avec toutes les références cinématographiques parsemées ça et là au fil des pages. Comme si, en lisant un livre, l’auteur jouait au Petit Pouçet et vous guidait vers une salle remplie d’allusions romantiques, de « meet-cute », de dénouements sous la pluie et autres déclarations d’amour éternel.

En découvrant la sortie de son deuxième livre, et son titre, j’ai pensé « Chic, cette fois-ci, les références seront littéraires »! Cela n’a pas manqué, même si ces dernières sont beaucoup moins nombreuses que les allusions cinématographique du premier.

Après une intense interrogation avec ma conscience, j’ai décidé de vous en révéler trois. Les trois qui m’ont sauté au visage lorsque j’ai reçu le livre, les trois que j’ai cherché à retrouver à travers les lignes d’Ali, les trois qui m’ont fait lire ce livre, et les trois qui j’espère sauront atteindre votre cœur de jeune fille romantique (celui qui est caché sous une épaisse couche d’indépendance et de pragmatisme) :

Breakfast at Tiffany’s tout d’abord. J’en ai mentionné l’adaptation ciné plus haut, mais c’est originellement une œuvre de Truman Capote qui raconte l’histoire de Holly et ses prétendants (je prends quelques libertés de simplification ici, afin de ne pas vous faire un article en 3 actes). Holly est belle, charmante, et très mystérieuse. Un passé voilé et jamais tout à fait dévoilé. Comment ne pas retrouver sous ses traits, Darcy au début de ce livre ?

Pride and Prejudice ensuite. Puisque l’héroïne s’appelle Darcy. Il m’a d’ailleurs été difficile de ne pas bondir de joie à l’idée de retrouver un héros à la hauteur du ténébreux, orgueilleux et si correctement chevaleresque Mister Darcy. Mais que les fans invétérés de P&P ne se précipitent pas tout de suite sur l’ouvrage. Car si la dynamique entre Darcy, Dermott et Connor n’est pas sans rappeler celle qui fut mise en place par Jane Austen entre George Wickham, Mister Darcy et Elisabeth Bennet, on peut très difficilement arriver à la cheville d’un tel ouvrage.

Autant en emporte le vent, enfin. Le roman d’Ali McNamara se déroule sur une île nommée Tara. Cette île, tout d’abord vue comme un simple héritage, finit par prendre une importance capitale dans l’évolution des personnages, leurs attentes et leur évolution. Si, au début du livre, j’ai vaguement pensé que j’avais bien trop d’imagination et que je prêtais à l’auteur des intentions et des sous-entendus qui n’existent que dans mon esprit, je n’ai pu me retenir de penser que Tara, nom de la plantation de Scarlett, est au cœur du roman de Margaret Mitchell, tout comme cette île est au cœur du roman de notre auteur. Et puis, si Darcy n’est pas aussi butée que Scarlett elle-même, Autant en emporte le vent est encore une fois une histoire de triangle amoureux.

Un triangle… amoureux… arrgggg !

Le fameux triangle amoureux qui était devant mon nez depuis le début, me direz vous. Depuis le titre et ses références, au synopsis de la 4ème de couverture qui nous explique que suite à la mort de sa tante Molly, Darcy a quitté sa vie londonienne de journaliste pour aller s’installer sur Tara où, afin d’exécuter les derniers vœux de sa cher tante, elle doit construire un village et créer une communauté. Au passage elle rencontre Dermott, raisonnable et entêté ; et Connor, charmeur et confiant.

2 hommes, un choix…
Le livre en lui même est agréable, mais ce triangle amoureux fut assez décevant.

Pourquoi ? Parce qu’un triangle amoureux est aussi compliqué à rendre crédible que des retrouvailles. J’en entends au loin certaines qui s’insurgent. Que je puisse dire qu’un livre où l’héroïne « a le choix » ne soit pas crédible, c’est aberrant étant donné que dans la vraie vie, parfois, la femme a des choix compliqués à faire. Entre la raison et le cœur, entre deux hommes, entre une paire de talons et une paire de ballerines, entre un fruit et une décadente mousse au chocolat… Des choix clés. Des choix cornéliens presque, j’en ai bien conscience. C’est là d’ailleurs l’ironie de la situation. Il doit se produire une réaction chimique mystérieuse qui fait que les triangles amoureux ne satisfont pas ma soif de romance.

A croire qu’ils suivent tous le même schéma.

Le livre s’ouvre sur l’héroïne, puis on découvre les deux prétendants. Là, deux options s’ouvrent à notre jeune demoiselle :

  • Soit elle attend tout le livre pour peser lentement le pour et le contre avant de choisir celui qui saura la rendre heureuse. Prétendant que nous avons bien sur identifié dès les premières pages. Je veux dire, comment a-t-elle pu avoir ne serait-ce qu’un doute sur l’issue de la situation ?
  • Soit elle se laisse séduire par l’un des deux, alors que bien évidemment c’est l’autre qui est tellement mieux qu’on se retient avec peine de lui hurler que les signes sont là, il faut juste qu’elle arrête de faire sa grosse gourdasse et qu’elle choisisse le bon.

J’ai d’ailleurs l’exemple parfait pour illustrer mon propos : Twilight. Y-a-t-il seulement une femme qui ait douté que Bella choisisse quelqu’un d’autre qu’Edward (même si cela n’a aucun sens)?

Dans les deux cas, le choix n’en est pas un. Nous autres lectrices averties, nous SAVONS, et cette hésitation chez l’héroïne fait ressortir le Hulk qui est en nous, ce qui n’est pas bon pour notre teint !

Ultime hypothèse : nous ne savons pas (je cherche encore l’auteur talentueuse qui arrivera à me faire douter) et là, quelque chose va bien évidemment nous retenir de nous prendre d’affection pour l’un des deux héros, puisque nous SAVONS que l’un des deux n’est pas le bon. C’est le cercle vicieux par excellence !

Personnellement, je finis systématiquement en colère contre l’héroïne qui hérite alors du titre de cruchaude du mois (position peu enviable, croyez moi). Les seules histoires avec des triangles amoureux qui fonctionnent chez mois sont celles qui ne tablent pas toute l’histoire sur le-dit triangle, comme P&P, ou Autant en emporte le vent.

Le roman de Ali McNamara, malgré toutes ses qualités, ne rentre pas dans cette catégorie.
Néanmoins, si vous aimez les triangles amoureux, n’hésitez pas une seconde, la lecture sera un plaisir pour vous !

Bonne lecture…ou pas,
Tam-Tam

From Notting Hill with love… actually

Réédition du 01/08/2011
Chez les princesses, lorsqu’il n’est pas question de lecture, il est souvent question de voyages. Ceux que l’on a faits, ceux que l’on va faire, et ceux que l’on rêve de faire. Vous en avez été témoin pendant ce mois de juillet, où nos guest-stars se sont enchaînées avec brio et talent, les voyages et la lecture font partie intégrante de notre position de princesse.On dit bien souvent que les voyages forment la jeunesse. J’ai tendance à vouloir nuancer ce dicton, car dans mon cas, les voyages forment… mon dos !

Entre les spécialités gastronomiques et les découvertes littéraires, ma valise semble avoir fait des petits depuis mon départ en juillet !

Mais c’est pour votre plus grand plaisir (et le mien) que je vais vous raconter aujourd’hui comment « From Notting Hill with love… actually » a su me faire oublier que transporter une mini-bibliothèque sur son dos et à bout de bras sur 36 heures de voyage en bus (mon royaume est en crise) fut loin d’être une sinécure.

On y découvre Scarlett, fan de cinéma devant l’éternel, et spécialiste de comédies romantiques en tout genre. Vous doutez sur une réplique culte de Hugh Grant dans 4 mariages et 1 enterrement? Sur le nom de l’acteur qui joue aux coté de Meg Ryan dans « Vous avez un message »? Sur l’année de sortie de Jerry Maguire? Elle sait. Cette petite est une véritable encyclopédie.

Mais cette addiction n’est pas sans conséquences, Scarlett est victime de sa propre passion. Elle ne peut s’empêcher de croire que ce qui arrive aux héros des comédies romantiques n’est qu’un concentré de « la vraie vie » et refuse, au grand désespoir de ses proches, de renoncer à rechercher le « meet cute » dans une rencontre (NDLA : le meet-cute désigne le moment clé où les héros d’une comédie romantique se rencontrent), à comparer chaque évènement à une scène mythique, à attribuer des qualités de personnages cinématographiques aux personnes qui peuplent sa vie.

Sur le papier, on se demande bien pourquoi les autres autour se plaignent ! Perso, j’aimerai bien que l’on me compare à Nathalie sautant dans les bras d’Hugh Grant dans Love Actually et que mon prince pas si charmant soit une réplique de Mr. Darcy (avec le corps de Hugh Jackman il va sans dire). Mais selon les proches de Scarlett, cette tendance à toujours tout placer dans une perspective de cinéma lui fait oublier la « vraie vie ».

Bien décidée à leur prouver qu’ils ont tous tort, elle décide de profiter d’un « house-sitting » à Notting Hill pour mettre sa théorie en pratique. Si dans le même temps, elle arrivait à remettre sa vie en ordre, cela ne sera pas de refus !

Car à la veille de son mariage avec le pragmatique, sérieux (et quelque peu pingre) David, les doutes l’assaillent. L’aime-t-elle vraiment ou bien s’accroche-t-elle au fait que leur couple fonctionne ? Doit-on se contenter de « fonctionner » quand c’est pour toute la vie ? Tant de questions, et si peu de réponses.

Mais à Notting Hill, il semble toujours être question de rencontres fortuites, et ce n’est pas William Thacker et Anna Scott qui nous diront le contraire! Il suffira d’une tache de chocolat chaud, d’un styliste aux manières de grande dame, de la recherche d’une mère disparue et d’un voisin délicieusement horripilant qui pense que le romantisme n’existe pas pour bousculer Scarlett, lui faire enfin se poser les bonnes questions et savoir où trouver les bonnes réponses.

Entre deux références de films, Ali McNamara a su me captiver et me rappeler à quel point les bonnes romances britanniques sont un pur délice. De l’humour, une pointe de sarcasme, des bonnes manières saupoudrées d’une touche d’excentricité, le tout servi avec des personnages hauts en couleur.

Et comment ne pas apprécier le changement d’atmosphère :
– Au revoir New York, Chicago, Boston, et toutes ces villes où nos héroïnes contemporaines semblent se donner rendez-vous, bonjour Londres.
– Au revoir les crinolines, Hyde Park à cheval, et la soirée du Duke de Westmoran-truc où toutes les héroïnes de régence semblent trouver chaussures à leur pied, Bonjour Portobello, Notting Hill, son cinéma et ses pop-corn.La romance à l’heure britannique, il y avait longtemps que je n’y avais pas gouté, et croyez-moi, je n’ai qu’une envie, y retourner ! En attendant, je vais aller me faire une tasse de thé, mettre de la marmelade sur un scone et me délecter des délices culinaires dont la perfide Albion n’a pas fini de nous régaler!

Bonne lecture,
Tam-Tam