Finding Audrey

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Une ola de remerciement guimauve à la reine Pirouette qui a répondu à mon appel de détresse de la semaine passée. Grâce à elle j’ai pu lire ET finir le dernier Sophie Kinsella « Finding Audrey » en temps et heure pour l’article d’aujourd’hui.

Et cerise sur le chou à la crème, il était franchement bien. Alors oui, c’est du YA, et oui, il y a un peu de ce drama si caractéristique de Sophie Kinsella, mais non, nous ne tomberons pas dans le cliché total.

C’est que notre amie Audrey souffre d’un cas assez sévère d’anxiété sociale en mode Choc Post Traumatique. Comprendre, elle porte en H24 des lunettes de soleil, qu’elle ne sort de chez elle que pour aller chez sa thérapeute et elle ne parle que l’idée de parler à des inconnus la plonge dans une crise de panique. Dans un cas pareil, il y a deux options:

– héroïne trouve amour et soudainement va mieux et guérit/lectrice voit surgir en elle des pulsions de destruction de livre
-héroïne travaille sur elle, galère, trouve la force, rechute un peu, et éventuellement en chemin (ou carrément après) rencontre quelqu’un/lectrice soupire de satisfaction

Sophie, dans sa grande sagesse, ne nous a pas cuisiné la recette « chevalier qui vient sauver la damoiselle en détresse ». Non.
Il y a bien une histoire de charmant garçon. D’ailleurs, il s’appelle Linus, ce qui chez moi a eu le mauvais effet de me faire visualiser le personnage des Peanuts au nom éponyme.
Mais il y a surtout Audrey et sa famille, et nous, lecteur, qui assistons tandis que le drama familiale se déroule. Étrangement, c’est au cœur de ce drama que tout se joue.

J’ai choisi d’y croire et me suis laissée porter. L’audiobook était de très très bonne qualité ce qui n’enlève rien.

Il ne me reste plus qu’à vous souhaiter une bonne lecture!

T.

Recherche fée du logis

En ce moment, mon attention est bien sollicitée, je lis peu car je fais du baby-sitting à plein temps!


Bon, d’un grand ado qui n’a pas franchement besoin de moi pour le nourrir à la petite cuillère, mais quand même. Et avec l’ado, on m’a confié la maison, avec prière de la rendre dans un état décent. Or, d’habitude, les taches ménagères de mon tout petit studio me prennent environ 1h tous les 15 jours (et, petite fée du logis que je suis, j’exagère à peine)… Mais là, j’ai comme un pressentiment, ce service minimum risquerait de ne pas plaire aux propriétaires. Me voilà en train de redécouvrir les joies du portage d’aspirateur dans l’escalier, des verres qui se multiplient miraculeusement sur toutes les surfaces de la maison et du linge sale qui ne vole pas tout seul jusqu’au panier à linge et de là, dans la machine, sur le séchoir, puis file se ranger tout seul dans le placard après un repassage spontané… Et encore, je dis redécouvrir, non pas découvrir, car ma mère a bien eu à cœur de faire de moi une parfaite petite femme d’intérieur bonne à marier, et si aujourd’hui, le sort des moutons de poussière qui périssent d’ennui sous mon lit m’est parfaitement indifférent (tant qu’ils n’essayent pas de passer sous la couette, je dors très bien, merci), ce n’est pas faute pour elle d’avoir essayé!


Samantha, notre héroïne du jour, n’a pas eu la chance de bénéficier comme moi d’une maman très inquiète de l’éducation de sa fille dans ce domaine. Elle est donc parfaitement inepte à tout ce qui ressemble de près ou de loin à une tâche domestique. D’où le titre anglais, The undomestic goddess, comme on ne l’aurait pas deviné! Au passage, le titre français est « Samantha, bonne-à-rien-faire », traduction horrible selon moi, mais l’éditeur ne m’a hélas pas demandé mon avis!


Sam est l’archétype de la business-woman de notre siècle, connectée en permanence via ordinateur, téléphone, Blackberry (quitte à le planquer dans son slip jetable pendant le massage offert par sa meilleure amie pour son anniversaire – la traîtresse, elle sait pourtant bien que Sam n’a pas de temps à perdre!), et pousserait même le sacrifice jusqu’au pigeon voyageur s’il le fallait. Survoltée, ultra-stressée, voilà une femme qui ne vit que par et pour son travail d’avocate dans un grand cabinet londonien, et n’a qu’un seul objectif dans la vie : devenir associée.


Au moment où débute notre histoire, la promotion est en ligne de mire, et Sam est persuadée que dès qu’elle aura atteint son but, elle pourra se détendre et tout ira mieux. Sauf que… sauf que, une petite erreur professionnelle de rien du tout plus tard (coûtant quand même à un de ses clients la bagatelle de 50 millions de livres), la promotion paraît beaucoup moins probable…


Et, là, c’est le drame, Sam s’effondre complètement, paralysée par les conséquences potentielles (et accessoirement ne comprenant pas comment elle a pu commettre une erreur aussi stupide, même pas digne d’un stagiaire de 15 ans, mais on en reparlera plus tard dans l’histoire), prend son sac à main, quitte son bureau, marche jusqu’à une gare, et saute dans le premier train au départ, sans la moindre idée de la destination. Arrivée au milieu de nulle part, elle continue à marcher, et finit par frapper à la porte d’une demeure (si, si, une vraie demeure anglaise, avec jardin entretenu par un jardinier, dépendances et petit chemin de gravillons menant à un porche à colonnade), pour demander à utiliser les toilettes.


Et voilà que le cosmos entre en jeu car ce jour là justement, la maîtresse de maison reçoit des candidates pour le poste de gouvernante qui vient de se libérer, et Sam se retrouve embauchée sans trop comprendre ce qu’il se passe, et décide de ne pas les détromper pour gagner du temps et réfléchir à ce qui vient de lui arriver.


C’est ainsi que notre bonne à rien faire de ses dix doigts, à part tourner les pages d’un manuel de droit triste comme la pluie londonienne, se retrouve en charge du ménage, repassage, couture, et autres joyeusetés qui accompagnent la vie quotidienne. Et cela se voit! Comment ses patrons ne la virent pas dès les 15 premières minutes reste un mystère à mes yeux, mais passons… Il semblerait que même pour les esprits les plus brillants, les taches domestiques ne soient pas du tout simples à maîtriser, et Sam, aussi intelligente soit-elle ne fait pas exception : apprendre à utiliser un micro-onde relève de l’exploit (je ne la blâme pas, j’ai souvenir d’un certain membre de ma famille, brillant ingénieur par ailleurs, me demandant si c’est normal que l’aluminium autour de sa papillote de saumon dans le micro-onde fasse des étincelles, et dans la maison où je suis, il faut avoir un diplôme de secouriste, son permis de conduire, 5 ans d’études en astro-physique et 12 ans d’expérience chez Darty pour comprendre le manuel d’utilisation – moi j’ai renoncé et j’utilise une casserole pour ma soupe).


Et je ne vous parle pas d’apprendre à récurer des toilettes sans se décolorer les cheveux à la javel!


Ce livre va donc vous parler en détail des aventures et mésaventures de Samantha avec la machine à coudre et le fer à repasser, mais de façon parfaitement hilarante, pour un peu vous auriez envie de devenir gouvernante dans une demeure anglaise vous aussi! Il y est aussi question de notre vie moderne, de la vitesse à laquelle il est facile de tout perdre, surtout ses repères, avec une petite pointe de morale bien-pensante qui veut que le travail, l’argent et la réussite sociale ne soient pas tout dans la vie. Une idée plutôt recevable selon moi… Et entre deux scènes de ménage, on voit notre héroïne se chercher, et se (re)trouver doucement, apprendre à prendre le temps de vivre, mettre de l’ordre dans sa vie et tomber amoureuse évidemment!


Et pour parfaire le tout, The undomestic goddess va être adapté en film dans le courant de l’année 2011!


Excellente lecture,
Chi-Chi