The Earl takes all

earl takes all

Il était une fois des jumeaux… Héros de romance.

Pour les initiés, vous savez que les héros jumeaux en romance, c’est un ressort qui propose un certain nombre de scénarios différents:

– Les jumeaux sont séparés à la naissance et se retrouvent par un coup du sort en se croisant dans une échoppe berbère lors d’un voyage en mode quête initiatique.

-Les jumeaux partagent un lien indéfectible qui leur permet de finir les assiettes, les mots croisés et les phrases l’un de l’autre.

-Les jumeaux sont doués d’une capacité de « transférance » de leurs symptômes. Si tu frappes John, Jack se roule par terre, normal.

-Les jumeaux aiment bien échanger leurs affaires/expériences/conjoints/vies (ne rayer aucune mention).

-Les jumeaux ne sont jamais vraiment compris par d’autres personnes qu’eux-même… Enfin avant que leur âme sœur arrive dans leur vie. L’âme sœur a son manuel et notice d’explication à dispo, toujours.

-Les jumeaux sont divisés en deux catégories: les copies carbones conformes, et les copies carbones avec cicatrice différenciatrice, sur le visage pour plus de lisibilité.

-Les jumeaux ont des familles qui, avouons-le, ne gagneraient pas le prix Nobel de la paix. Entre celles qui n’arrivent pas à faire la différence entre les 2, celles qui voient dans le fait même qu’il y en ait deux la marque du démon et ceux qui se disent que des jumeaux c’est un bon moyen de boucler ses fins de mois en les exposant tels des animaux de foires…

Bref, les jumeaux en romance, c’est typiquement un des trucs qui va me donner envie de tester. Après, typiquement, c’est un ressort usé qui demande une bonne dose de talent, et encore une fois, typiquement, c’est le genre d’élément qui peut vous donner envie de balancer le livre tant l’histoire est peu vraisemblable… Mais que voulez-vous, j’ai une part de masochisme en moi, elle est confortablement installée à coté de mon amour des couverture kitch vintage, et elle m’a fait tenter sans vraiment lire le synopsis le livre de Lorraine Heath intitulé « The Earl takes all ».

Dans cet opus sur les jumeaux, on assiste à un cas d’usurpation d’identité gémellaire pour cause de décès. Lors du voyage qui aura mené à la perte d’Albert, Edward se voit chargé par son jumeau de prendre sa place (« Be me », en citation directe). Pourquoi? Pour que Julia Kenney, épouse de l’Earl de Greyling ne perde pas l’enfant qu’elle porte. Que notre parturiente et le héros ne soient pas les meilleurs amis du monde suite à un certain baiser échangé alors qu’Albert et Julia n’était encore que fiancés est là pour rajouter un peu de piment à cette recette romantique.

Alors clairement, il faut une certaine dose de crédulité, histoire de gober qu’une épouse (décrite comme méga éprise de son mari) n’arrive pas à le reconnaitre (alors que les meilleurs potes des jumeaux ont besoin de 10 minutes pour percer Edward à jour). On va dire que ce sont les hormones (qui sont des truies, on ne le répétera jamais assez!).

Et il vous faut être dans l’envie de déclarations en mode envolées romantiques lyriques dégoulinantes de guimauve et de barba à papa, de dialogue très très poney paillettes, option über-glitter. Le truc parfois indigeste si on n’est pas prévenu.

Mais sinon, c’est de la bonne histoire. Franchement. Et les seules raisons qui ne m’ont pas fait mettre 5 étoiles sont les raisons susmentionnées. Parce que sinon, c’est de la romance bien menée, c’est une situation complexe traitée en totalité et pas en un coup de cuillère…

C’est un scénario qui explore vraiment les sentiments de l’amour et du deuil. Et ni Edward, ni Julia n’ont le beau rôle. Ce qui est plutôt une prouesse quand on s’arrête sur le postulat de départ: Edward, qui n’est pas le Earl, prend la place de son frère, le Earl donc, pour « sauver » l’enfant que Julia porte, dont le sexe n’est pas encore déterminé… Notre héros est en plus connu pour être un rake qui n’a que faire des responsabilités et ce voyage était son idée (dame culpabilité, vous ici?). Après, il est méga sexy, alors on bave. Mais le concept des jumeaux qui peuvent faire le coup du « life swap », c’est qu’ils sont identiques (le coup de la copie carbone, toussa… tousssaaaa). Mais voilà, Edward il est moins boy scout que Albert, plus Batman que Superman si je puis dire. Et la recette fonctionne.

Il me reste à vous souhaiter une bonne lecture, et si d’aventure vous aviez encore besoin d’être persuadé, sachez qu’Hibana a adoré sans réserve (son article ICI)!

Bon mardi,

T.

PS: je ne résiste à l’envie de vous laisser avec la couverture intérieure de la version US, ce débordement de glamour me fait toujours autant glousser. Bon après, je vous rappelle que la demoiselle est supposément ENCEINTE!!!

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Lord of Wicked Intentions – The Lost Lords of Pembrook

  
Aujourd’hui, j’ai une mission. Une mission sacrée dans le royaume de la romance. Je me dois de vous parler du téléphone paillette.

Le téléphone paillette est cette propension qu’a la lectrice de romance à partager à tour de bras et propager avec entrain la bonne parole romantique. Le téléphone paillette, c’est Chi-Chi qui appelle pour m’enjoindre avec fermeté (comprendre me menacer des pires tortures si je ne m’exécute pas) de lire « The deal ». C’est les mails de mon dealer en ligne qui me rappelle qu’il y a plein de jolies choses qui sont sorties et qui n’attendent que moi pour être lu, ce sont Maria, Julia, Hibana (et toutes mes amies blogueuses dont le nom ne riment pas forcément en « a ») qui savent rendre un livre irrésistible, et c’est même Goodreads qui a l’algorithme afuté…

Et le téléphone paillette (en la personne d’Hibana cette fois-ci) est responsable de la chronique ce ce jour.

Lord of Wicked Intentions de Lorraine Heath est le troisième opus de la série des « Lost lords of Pembrooke ». Le pitch est simple: 3 frères perdent leur père dans des circonstances tragiques (faudra qu’on m’explique un jour si on peut prendre un parent dans des circonstances heureuses)(à moins d’être Bruce Willis et de mourir en sauvant la terre d’un Armageddon)(et encore…). Dans la foulée, le frère du père (l’oncle) décide qu’un « accident est si vite arrivé » et se dit qu’il récupèrerait bien le titre. C’est sans compter sur la fuite et la disparition des 3 frères pendant plus de 10 ans.

Fast Forward dans le futur, les 3 frères réaparaissent. Comme vous êtes des lectrices chatoyantes de percpicacité, vous avez deviné que chaque opus de cette série traité de l’un des Gaillards, qui bien évidemment ont réintégré la haute société après des années à faire des trucs que je ne vais pas vous révélés parce que ce serait spoiler!

Mais voilà, on est au tome 3, il y en a 2 de casés sur 3… Passons au cas « Rafe », le benjamin de la fratrie, abandonné dans une workhouse par ses deux frères lors de la fuite et qui est aujourd’hui à la tête d’un club de jeu très lucratif…

Ce dernier est invité un soir à être témoin de la mise aux enchères de notre héroine, Evelyn. Cette dernière vient de perdre son père et son demi frère, le nouveau détenteur du titre, décide qu’éponger ses dettes et se débarrasser de sa demie-sœur illégitime est décidément là meilleure idée qu’il ait eu depuis longtemps (ce douchebag)!

De cette rencontre se construira une histoire dont la conclusion, quoique prévisible dans le cadre d’une romance, est tout de même sérieusement bien amenée. L’auteur ne fait pas de dans le raccourci facile et traite avec talent une problématique dense et des traumas du passé plus que compréhensibles.

Entre Evelyn qui est en plein deuil parental, en pleine dépression familiale d’avoir découvert le vrai visage de son frère et en plein trauma culturel car soudainement elle découvre la vraie vie des enfants batards et Rafe qui nous fait un complexe de l’abandon plus que salé avec une pointe d’angoisse de l’engagement, nous avons deux héros somme toute bien gratinés niveau bagages et une histoire qui monte en puissance à mesure que les chapitres s’enchaînent…

Et quand arrive le HEA (happily ever after), j’en voulais encore un peu plus, du coup j’ai attqué le tome 1 héhé…

Je vous tiens donc au jus!

Bonne lecture, 

T.